diff --git "a/data/part_3/039be415cbbd475727139dcc6e32780c.json" "b/data/part_3/039be415cbbd475727139dcc6e32780c.json" new file mode 100644--- /dev/null +++ "b/data/part_3/039be415cbbd475727139dcc6e32780c.json" @@ -0,0 +1 @@ +{"metadata":{"id":"039be415cbbd475727139dcc6e32780c","source":"gardian_index","url":"https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/54d22843-1b3a-432a-b838-2b3dbe8677e0/retrieve"},"pageCount":109,"title":"","keywords":[],"chapters":[{"head":"Liste des sigles","index":1,"paragraphs":[{"index":1,"size":173,"text":"AMMA : Analyse multidisciplinaire de la mousson africaine BDPA : Bureau pour le développement de la production agricole, Ouagadougou, Burkina C'est l'objet de cette étude portant sur la durabilité de l'agriculture en fonction des pratiques culturales actuelles et conseillées au Burkina Faso et dans le Nord du Ghana. Elle s'inscrit dans le cadre du Basin Focal Project Volta, programme de recherche mis en oeuvre et financé par le Challenge Program on Water and Food et exécuté par l'Ird, et en particulier dans le volet sur la productivité agricole de l'eau. Le cadre géographique choisi s'étend sur l'ensemble de la zone du Burkina Faso faisant partie du bassin de la Volta et sur les trois régions septentrionales du Ghana 1 , couvrant ainsi environ les deux tiers du bassin de la Volta 2 . De par son étalement en latitude, de 9,2 à 14,3°N, son gradient climatique, sa variété biogéographique et sa diversité ethnique, la zone d'étude offre une image représentative des systèmes de culture locaux, des pratiques adoptées et de leurs conséquences environnementales."}]},{"head":"Table des illustrations","index":2,"paragraphs":[]},{"head":"Table des figures","index":3,"paragraphs":[{"index":1,"size":181,"text":"4 -Enfin, dans l'extrême Sud-Ouest burkinabé, dans la région Upper West et dans la partie Nord-Ouest de la région Northern où les précipitations moyennes annuelles varient de 900 à 1100 mm, s'étend une zone dans laquelle Lobi, Birifor, Gourounsi, Sissala, Wala et Dagaaba (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998) pratiquent la culture des tubercules, du maïs et du sorgho, sur des sols bruns eutrophes. Finalement, ce rapport s'attache à déterminer quelles techniques agricoles pourraient, par une gestion plus efficiente de l'eau et par des actions anti-érosives, augmenter les productions agricoles vivrières et commerciales tout en préservant durablement le capital sol et les ressources hydriques. Si la notion de durabilité repose bien sur l'adéquation entre récoltes et besoins des populations, elle suppose une projection dans le temps et, concernant la production agricole pluviale, elle dépend non seulement de l'évolution physico-chimique des sols, de celle des pratiques culturales et de l'évolution de la disponibilité en terres de culture mais aussi des facteurs climatiques. Faute de pouvoir identifier les changements climatiques à venir, nous supposons ici que les facteurs climatiques restent inchangés sur la période 2007-2025."}]},{"head":"Les diverses pratiques culturales actuellement mises en oeuvre","index":4,"paragraphs":[{"index":1,"size":124,"text":"Au Burkina Faso comme dans le Nord du Ghana, la production agricole est assurée par des exploitants traditionnels qui possèdent de petites exploitations : trois hectares de terres en moyenne au Burkina Faso (Gbikpi, 1996 ;FAO, 2002) et deux hectares au Ghana (Alhassan, 2004), valorisées grâce à des techniques manuelles ou partiellement mécanisées. Les différences ethniques, sociétales, foncières, climatiques et morpho-pédologiques introduisent toutefois une diversification des systèmes de culture. Chacune des zones agro-géographiques se définit donc par une unité biogéographique et par des systèmes de culture caractéristiques, reposant sur la place relative des activités agricoles et pastorales, sur l'introduction ou non d'une culture de rente, sur le niveau technique des exploitants, sur la succession d'opérations culturales et sur l'adoption de pratiques et d'aménagements anti-érosifs."}]},{"head":"L'agro-pastoralisme sahélien","index":5,"paragraphs":[{"index":1,"size":32,"text":"La zone sahélienne (Figure n°1) doit son originalité à la brièveté de sa saison pluvieuse qui lui donne clairement une vocation pastorale plutôt qu'agricole. Deux systèmes de mise en valeur coexistent :"},{"index":2,"size":13,"text":"1 -l'élevage pastoral semi-transhumant essentiellement pratiqué par les Peuls, 2 -l'agriculture vivrière traditionnelle."},{"index":3,"size":37,"text":"Celle-ci fait face à la triple contrainte de la compétition avec l'élevage pour l'accès à la terre, de la forte croissance démographique et de la péjoration climatique qui rend difficile et incertaine la satisfaction des besoins alimentaires."},{"index":4,"size":161,"text":"Déterminée par la durée de l'hivernage*, l'agriculture pluviale repose sur la production de mil en culture associée sous parc (Annexe 1) à Balanites aegyptiaca, Acacia seyal, A. albida, Parkia biglobosa, Bombax costatum et Lannea oleosa (Marchal, 1977). Sur les glacis cultivables, les champs de village* ou de brousse* sont défrichés 4 ou nettoyés par le feu en mai-juin. Le sol est alors scarifié manuellement en sec* car le travail sur sol humide toujours calé sur les premières pluies serait trop tardif (Kaboré et al., 1995). Le labour mécanisé, introduit dans les années 1970 était traditionnellement réservé à la culture de l'arachide (CIEH, IBRAZ et IRAT, 1985). Il se développe progressivement, la houe attelée permettant 12/107 \"de tirer un meilleur parti de la fugacité des périodes favorables du point de vue climatique, tout particulièrement pendant la phase d'installation des cultures\" (Milleville et Serpantié, 1994). Toutefois, il reste rare, les animaux de trait représentant un investissement assez lourd pour les agriculteurs (Marchal, 1983)."},{"index":5,"size":96,"text":"Les parcelles sont ensuite ensemencées en mil, plus répandu que le sorgho blanc car mieux adapté au contexte climatique grâce à un cycle végétatif court (Prudencio, 1986), et plus marginalement en maïs, en fonio ou en sésame (Marchal, 1985). Le mil, associé au niébé*, est principalement cultivé sur les sols épais tandis que l'arachide et les pois sont réservés aux sols secs des hautes terres, le sésame et le fonio aux sols sableux peu profonds (Marchal, 1982) et le sorgho à quelques bas-fonds limono-argileux (Prudencio, 1986) ou aux terres humides des bas de pente (Marchal, 1977)."},{"index":6,"size":27,"text":"Les cultures sont alors sarclées 5 à plat à plusieurs reprises et les plantes adventices raclées sont abandonnées sur le sol où elles se dessèchent (Marchal, 1982)."},{"index":7,"size":32,"text":"Le buttage* 6 n'est pas généralisé faute de moyen et de temps mais il est traditionnellement effectué sur les pieds de mil pour éviter la verse des pieds en fin de saison."},{"index":8,"size":66,"text":"Dans cette zone, certains exploitants pratiquent le débuttage ou buttage* intercalaire qui consiste à planter sur des buttes puis à repousser dans les sillons les adventices et la terre lors du sarclage. Après le deuxième ou le troisième sarclage, les plants de mil sont débuttés et se trouvent entre quatre buttes enrichies en engrais vert, dans des cuvettes qui piègent les eaux de pluie (Marchal, 1984)."},{"index":9,"size":30,"text":"Malgré l'absence de jachère 7 et la monoculture continue de mil-niébé* depuis une cinquantaine d'années, les cultures ne sont pas complémentées en intrants minéraux et très peu en fumure organique."},{"index":10,"size":11,"text":"Après les récoltes, les parcelles sont offertes à la vaine pâture."},{"index":11,"size":175,"text":"Les besoins en pâturages et en fourrage sont de plus en plus élevés. En effet, suite aux épisodes de sécheresse* qui ont décimé les troupeaux au cours des années 1970 et 1980, l'élevage s'est considérablement développé pour faire face au risque de mortalité. D'après les chiffres de la DGPSA, le cheptel bovin de cette zone comptait, en 2005, 441996 têtes, le cheptel ovin, 1065718 têtes et le cheptel caprin, 760748 têtes 8 ; en, 1985, ils en comptaient respectivement 245000, 378000 et 607000 têtes. Il en résulte une augmentation de la pression sur le milieu et des difficultés pour satisfaire les besoins alimentaires des animaux (Traoré, 1991). Les pâturages s'étendent sur les brousses et les jachères mais aussi sur les espaces cultivés. Pendant les deux mois qui succèdent aux récoltes, les animaux sont laissés en divagation dans les champs, enclos ou non, pour brouter les résidus de culture, exception faite des fanes de niébé*, de pois de terre et d'arachide qui sont ramassées pour être redistribuées plus tard en saison aux petits ruminants (Marchal, 1983)."},{"index":12,"size":140,"text":"Le parcage enclos relève souvent d'un contrat de fumure : l'agriculteur confie son bétail à un pasteur, lui laisse libre accès à ses puits et lui fournit du mil et du sel en échange de quoi le pasteur s'engage à faire séjourner les troupeaux sur les terres indiquées par l'agriculteur devenu le \"logeur\" (Landais et Lhoste, 1993). Après quelques semaines de vaine pâture, les ressources en eau et en fourrage s'épuisent. De ce fait, entre novembre et février, les animaux continuent de divaguer la journée mais ils sont regroupés le soir autour des puisards creusés dans les bas-fonds pour pallier l'assèchement des mares ou les prélèvements excessifs dans les puits domestiques et permettre de couvrir leurs besoins 9 en eau. Ensuite, de mars à juin 10 , les bergers et leurs troupeaux pratiquent la transhumance et migrent vers le Sud."},{"index":13,"size":146,"text":"Lorsqu'il est pratiqué par les agriculteurs, l'élevage constitue avant tout un moyen de capitalisation et une marque de richesse et, parce qu'ils sont moins coûteux, les moutons et les chèvres sont les plus répandus (Kébé, 1994). Les petits ruminants et, le cas échéant, le gros bétail sont gardés par de jeunes bouviers sur les hauts de pente, aux confins des terres de culture. Les boeufs d'attelage sont gardés sur les parcelles, attachés par les cornes à un piquet ou à un tronc d'arbre (Landais et Lhoste, 1993). Sous l'effet conjoint de l'extension des terres dégradées 11 et de la pression foncière, les exploitants se voient obligés d'adopter des techniques de protection : paillage* avec des graminées coupées ou des résidus de culture déposés à la surface du sol puis enfouis pendant les sarclages (Marchal, 1985) ou cordons pierreux et haies végétales destinés à ralentir le ruissellement."},{"index":14,"size":67,"text":"Ils sont également amenés à réhabiliter les surfaces dénudées 12 , encroûtées et blanchies par la battance que sont les zipellés* (Ouedraogo et Kaboré, 1996). Pour cela, ils recourent à la technique du zaï* qui permet la récupération des parcelles après trois ou quatre cycles culturaux grâce, simultanément, à l'amélioration de l'efficience des eaux pluviales et à la concentration de la matière organique (Ouedraogo et Kaboré, 1996)."},{"index":15,"size":45,"text":"Pratique traditionnelle, le zaï* consiste à creuser, très tôt en saison sèche, des trous à la pioche dans une surface encroûtée. Durant la fin de la saison sèche, les cuvettes piègent des particules fines sableuses ou limoneuses et de la matière organique apportées par l'harmattan."},{"index":16,"size":75,"text":"Dès les premières pluies, les paysans mettent une poignée de poudrette* dans chacune des cuvettes, ce qui attire les termites (Da, 2004). Ils sèment ensuite une douzaine de graines dans un unique poquet* creusé au fond de la cuvette (Roose et al., 1999). Les travaux agricoles sont alors réduits jusqu'à la récolte, en novembre. L'année suivante, les agriculteurs creusent de nouvelles cuvettes entre les précédentes jusqu'à ce que l'ensemble de la parcelle ait été travaillé."},{"index":17,"size":81,"text":"Les demi-lunes* sont aujourd'hui à l'essai dans cette zone pour la récupération des terres dégradées. Elles consistent, comme le zaï*, au creusement de cuvettes mais celles-ci ont la particularité d'être en forme de demi-cercle d'un diamètre pouvant atteindre 4 mètres et d'être délimitées vers l'aval par un bourrelet de 30 cm de haut. Les autres opérations sont semblables à celles pratiquées dans le cas du zaï* mais ce sont 8 à 16 poquets* par cuvette qui reçoivent les graines (Da, 2004)."},{"index":18,"size":97,"text":"Les jardins de case* étaient traditionnellement cultivés pendant 5-6 ans avant d'être laissés en jachère le plus longtemps possible (Marchal, 1977), ce que la pression foncière rend de plus en plus difficile. Actuellement, ils sont moins fréquents que dans les autres zones agroécologiques, notamment à cause du déficit des ressources hydriques. Cultivés manuellement par les femmes et fortement fumés, les jardins sont destinés au maraîchagefeuilles de sauce, tabac, courges, tomates… (Marchal, 1985) -. Grâce au développement des variétés hâtives, le maïs et le niébé* peuvent aujourd'hui être cultivés dans les jardins comme cultures de soudure (Marchal, 1985)."}]},{"head":"La zone cotonnière sahélo-soudanienne","index":6,"paragraphs":[{"index":1,"size":124,"text":"Le coton 13 , destiné presque exclusivement à l'exportation, répond à des logiques de production spécifiques et exigeantes qui ont modifié les systèmes de culture traditionnels de l'Ouest burkinabé et qui en font leur spécificité (Figure n°1). Les cultures céréalières restent dominantes à l'échelle des exploitations autant que des provinces mais l'introduction d'une culture de rente a favorisé la mécanisation des opérations agricoles 14 (Hartog, 1985) et l'intensification des cultures (Belem, 1986). Une différenciation est apparue entre les exploitants dont les pratiques culturales varient avec leur niveau d'équipement et de technicité. Les évolutions des cultures et des techniques ont suscité l'intérêt de la recherche et les références bibliographiques sont nombreuses et récentes, autant sur la culture cotonnière que sur la mécanisation et ses implications."},{"index":2,"size":88,"text":"Dans les provinces occidentales, les principales opérations culturales diffèrent selon la nature de la culture et le type de parcelle. Après le nettoyage du champ par le feu 15 au mois de mars, la mise en valeur des champs de village* et de brousse* (Figure n°2), traditionnellement en culture sous parc 16 (Annexe 1) à Butyrospermum parkii ou à Parkia biglobosa (Bertrand et Gigou, 2000), répond à deux logiques : la culture traditionnelle des céréales est manuelle tandis que la culture du coton est mécanisée et plus intensive."},{"index":3,"size":27,"text":"Dans les exploitations uniquement céréalières, un scarifiage ou un labour manuel à plat peut précéder les semis mais le semis direct reste la pratique la plus répandue."},{"index":4,"size":48,"text":"Dans les exploitations intégrant le coton, la totalité des parcelles destinées à cette culture et la majorité de celles destinées au maïs ou au sorgho sont labourées à la charrue attelée 17 en avril ou mai, dès que les premières pluies rendent le travail du sol plus facile."},{"index":5,"size":260,"text":"Les semis sont ensuite réalisés en lignes et en poquets*, dans un intervalle de temps qui fluctue entre la mi-mai et le début du mois de juillet selon la date des premières pluies et 13 Le coton est cultivé dans d'autres zones du bassin comme le Sud-Est burkinabé ou le Nord ghanéen mais il y est une culture marginale sans impact significatif sur les systèmes de production locaux. 14 Alors que 72 % des exploitants burkinabé pratiquent encore la culture manuelle, ils ne sont que 9 % dans la zone cotonnière. 86 % des agriculteurs de cette zone disposent par ailleurs d'animaux de trait contre seulement 17 % pour l'ensemble du pays (Gbikpi, 1996). 15 Ceci en dépit de la réglementation de 1985 interdisant les feux de brousse (Ordonnance 85-47 du Code pénal burkinabé, 2004). 16 Dans les parcelles sous parc, le nombre moyen d'arbres par hectare varie entre 10 et 15 (Hauchart, 2005), ce qui est faible au regard des parcs du Plateau central où la densité varie de 25 à 40 arbres (Robins, 1994). 17 L'usage du tracteur avait été vulgarisé dès les années 1960 dans le Nord ghanéen (Atengdem et Dery, 1999) et au cours des années 1980 dans la zone cotonnière burkinabé (Tersiguel, 1995) mais il est aujourd'hui abandonné, les tracteurs étant en panne. l'avancement des travaux de préparation des champs. Après la levée, les pieds sont démariés (PDA-HB, 1987). Dans toutes les exploitations, les cultures céréalières et cotonnières sont ensuite sarclo-buttées à la daba* deux à trois fois durant les mois de juillet et août."},{"index":6,"size":54,"text":"Les récoltes manuelles, au cours desquelles les résidus sont laissés en place -sur pied pour le coton ou couchés sur le sol pour les tiges de maïs ou de sorgho -, ont lieu aux mois de septembre-octobre pour le maïs, d'octobre à novembre pour le sorgho et en décembre et janvier pour le coton."},{"index":7,"size":56,"text":"Quelques exploitants, principalement ceux qui ont reçu une formation, profitent alors de la période creuse pour mettre en place des aménagements anti-érosifs. Ce sont essentiellement les fascines* ou les cordons pierreux qui consistent en alignements de branchages ou de blocs de cuirasse en suivant les courbes de niveau, ou au moins perpendiculairement à la pente principale."},{"index":8,"size":128,"text":"Cette campagne agricole s'inscrit dans un cycle cultural plus vaste qui débute par le défrichage de la parcelle avec abattage partiel ou total des arbres puis par une culture de défriche comme le sésame ou le niébé* (Serpantié et Ouattara, 2001). Elle est suivie d'une autre saison agricole reposant sur le principe de la rotation culturale et d'un assolement biennal ou triennal, le maïs étant toujours semé derrière le coton pour bénéficier des arrièreseffets de l'engrais NPK (Schwartz, 1999). Bien que très réduite dans le temps et dans l'espace 20 , la jachère s'inscrit encore dans la rotation culturale, en fin de cycle, pour permettre le repos de la terre, notamment par les exploitants traditionnels qui n'utilisent aucun intrant minéral et très peu de fumure organique (Hauchart, 2005)."},{"index":9,"size":119,"text":"La mécanisation de la culture cotonnière et l'accroissement des revenus qu'elle procure aux exploitants ont permis le développement de l'élevage qui est de plus en plus pratiqué par les agriculteurs. Les éleveurs Peuls quant à eux se sédentarisent et adoptent la culture céréalière (Pourtier, 2003). Toutefois, bien que, dans la zone cotonnière, le nombre de têtes de bétail par exploitation soit supérieur à la moyenne nationale avec 3,9 têtes contre 0,5 (Schwartz, 1991), l'élevage reste encore limité et ne permet pas de fournir assez de fumure organique. Pour tirer profit des déjections animales, les agriculteurs pratiquent la vaine pâture : en saison sèche, ils laissent leurs animaux divaguer sur les parcelles et brouter les résidus de culture (Jacob, 1998)."},{"index":10,"size":94,"text":"Les Peuls qui détiennent plus de la moitié du cheptel inventorié, exclusivement des boeufs d'élevage (Schwartz, 1991) En outre, le droit foncier est déterminant du maintien de la culture sous parc, les emprunteurs* ne pouvant en aucun cas planter ou arracher des arbres sur leurs parcelles (Nianongo-Serpantié, 2000). Il conditionne également l'adoption des techniques anti-érosives vulgarisées par les encadreurs départementaux ou provinciaux. Celles-ci sont peu mises en oeuvre par les emprunteurs* qui exploitent la terre au maximum sans grand souci de préservation alors qu'ils conservent parfois leurs parcelles pendant plusieurs dizaines d'années (Da, 2004)."},{"index":11,"size":39,"text":"De plus, les techniques anti-érosives varient localement selon la disponibilité en matériaux : les cordons pierreux sont principalement construits dans les régions des collines du Birrimien où les exploitants disposent sur place des blocs de cuirasse nécessaires (Hauchart, 2005)."},{"index":12,"size":162,"text":"Cette pratique est moins répandue sur les glacis où il faut souvent parcourir des kilomètres pour collecter les moellons, ce qui implique du temps et des moyens matériels. Du fait de la forte pression foncière, cette zone est, dans son ensemble, une aire de culture continue 23 mais extensive dans laquelle les systèmes de culture sont peu évolués et insuffisamment productifs 24 . Dans les champs de brousse*, les agriculteurs pratiquent la culture quasi-exclusive du mil et du sorgho 25 en association avec le niébé* (Djiguembé, 1988) au Burkina Faso et avec le dolique à oeil noir (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998) Après les travaux de préparation du champ -défrichage ou nettoyage et brûlis -, les semis sont effectués soit directement, soit suite à un labour manuel à plat ou à un grattage superficiel du sol à la daba*, pratique la plus courante dans les régions centrales du fait de sa rapidité et du faible effort de traction nécessaire (Barro et al., 2005)."},{"index":13,"size":43,"text":"Conditionné par sa disponibilité autant que par les possibilités de transport jusqu'aux confins du finage, l'apport de terre de parc ou de fumure organique n'est pas systématique et les quantités sont souvent insuffisantes, de l'ordre d'une tonne par hectare (Reij et al., 2005)."},{"index":14,"size":52,"text":"En juillet et août, les agriculteurs effectuent deux à trois sarclages soigneux et les pieds de mil et de sorgho sont buttés en fin de cycle cultural afin de conserver l'humidité pour les racines Cette pratique évite aussi, et surtout, la verse des pieds lors des épisodes venteux de septembre-octobre (Dabré, 1997)."},{"index":15,"size":165,"text":"Le mulching* ou paillage* serait une pratique traditionnelle courante sur ce type de parcelles (Kaboré et al., 1994) mais les divergences entre les auteurs 26 qui s'expriment sur le sujet ne permettent pas de déterminer dans quelle mesure elle est adoptée par les paysans et si elle est mise en oeuvre sur l'ensemble du Plateau central et de l'Est. Il semblerait qu'il s'agisse d'une pratique généralisée dans cette zone mais limitée aux portions de terres, voire de champs, dont la surface est compactée ou indurée (Doamba, 2006). Le manque de résidus de culture, consommés par le bétail ou utilisés comme source d'énergie, est un obstacle à la réalisation du paillage*. Cela oblige les agriculteurs à récolter des herbes sèches, en avril-mai, lorsqu'elles sont impropres 27 à la consommation du bétail, et à ramasser des feuilles de karité ou d'autres ligneux pour couvrir le sol sur une épaisseur de deux centimètres, soit trois à six tonnes d'herbes ou de feuilles par hectare (Slingerland et Masdewel, 1996)."},{"index":16,"size":82,"text":"Après les récoltes de mil, de maïs, de sorgho ou d'arachide, les parcelles sont pâturées par le bétail, notamment par les animaux de trait et les petits troupeaux tandis que les agriculteurs qui possèdent beaucoup de bétail 28 les confient aux Peuls (Djiguembé, 1988). Les contrats de confiage* sont toutefois en recul, au profit des contrats de parcage* ce qui favorise la complémentarité entre l'agriculture et l'élevage (Kambou, 1996), ceci d'autant que les agropasteurs sont de plus en plus nombreux (Dabré, 1997)."},{"index":17,"size":56,"text":"Bien que la culture manuelle et continue du sorgho et du mil en association avec des légumineuses* soit caractéristique du Plateau central, du Sud-Est burkinabé et du Nord-Est ghanéen, cet ensemble est toutefois hétérogène du point de vue des systèmes de culture, des cycles culturaux et des pratiques culturales ou anti-érosives, en réponse au gradient climatique."},{"index":18,"size":112,"text":"Dans le Nord de cette zone, les systèmes de culture céréaliers reposent principalement sur la culture du mil, mieux adapté aux conditions pluviométriques régionales que le sorgho ou le maïs. L'élevage peul, plus développé que dans le reste de la zone, y est pratiqué sous une forme extensive et semi-transhumante (Dabré, 1997). Pendant l'hivernage*, les troupeaux divaguent sur les parcours naturels sous la surveillance d'un bouvier. Après cette période, beaucoup d'espèces fourragères à maturité ne sont plus appétées par les animaux qui sont mis en pâture sur les parcelles de culture, les jachères ou les brousses. Lorsque les ressources en eau et en fourrages deviennent insuffisantes, les troupeaux migrent vers le Sud."},{"index":19,"size":152,"text":"Par ailleurs, les agriculteurs doivent faire face au déficit pluviométrique chronique et adoptent différentes stratégies. D'une part, ils mettent en oeuvre des techniques d'économie de l'eau comme le zaï* (cf. infra 2.4.), originaire du Yatenga mais qui tend à s'étendre vers le Sud, ou encore comme les demi-lunes* (cf. infra 3.2.) qui sont des techniques de collecte et de stockage des eaux de pluies. D'autre part, ils adoptent des cultivars, tels que le mil HKP, à cycle plus court -70 à 90 jours -, adaptés à des semis tardifs, à une pluviométrie faible -350 à 500 mm -et à une saison pluvieuse courte (Somé, 1989). 27 La grande richesse en cellulose des herbes sèches réduit leur digestibilité or la digestibilité conditionne la teneur en énergie utilisable. 28 Les agriculteurs assignent à l'élevage une fonction d'épargne pour assurer la régulation vivrière et permettre de faire face aux dépenses imprévues sans vendre de céréales."},{"index":20,"size":17,"text":"Dans la bande médiane, la culture est uniquement céréalière, pratiquée telle que cela a été décrit précédemment."},{"index":21,"size":26,"text":"Dans les régions du Sud burkinabé et du Nord-Est ghanéen, les associations culturales de céréales et de légumineuses* restent prépondérantes mais les cultures sont plus diversifiées."},{"index":22,"size":60,"text":"Le développement de quelques cultures de rente comme le coton 29 et l'arachide 30 introduit des modifications dans les itinéraires techniques et dans les pratiques culturales qui sont plus intensives (Tsigbey et al., 2002). Les champs destinés à ces cultures sont labourés à la charrue 31 , voire au tracteur dans l'Upper East (Padi, 2003) et enrichis en engrais minéraux."},{"index":23,"size":35,"text":"Dans cette zone où la pluviométrie atteint 1100 mm, les exploitants accentuent leurs efforts pour lutter contre l'érosion hydrique et le ruissellement en édifiant des cordons pierreux ou en introduisant des bandes enherbées (Kambou, 1996)."},{"index":24,"size":79,"text":"La mise en valeur des champs de village* 32 diffère quelque peu de celles des champs de brousse* car ils bénéficient de plus de soins. D'une part, ils peuvent faire l'objet d'un labour superficiel à la charrue attelée avant d'être ensemencés en maïs de variété hâtive associé à des pois voandzou* ou en arachide 33 , en rotation avec du mil et du sorgho et, d'autre part, ils reçoivent plus d'apports en fumure organique que les champs de brousse*."},{"index":25,"size":22,"text":"Ce sont aussi les parcelles les plus fréquemment aménagées pour une gestion conservatoire des eaux et des sols (Maatman et Schweigman, 1995)."},{"index":26,"size":209,"text":"Comme ailleurs au Burkina Faso ou dans tout le Nord du Ghana, les jardins de case*, protégés contre l'errance du bétail par des haies d'épineux, sont destinés au maraîchage, au maïs hâtif de soudure ou au tabac. Ce sont les parcelles qui reçoivent le plus d'attentions et, surtout, le plus de matières organiques. Le compostage est réalisé à partir des ordures ménagères, des déjections animales et des cendres. 29 Avec la libéralisation de la filière cotonnière et la création de deux nouvelles sociétés d'exploitation, la culture du coton devrait se développer dans les provinces du Bam, Bazéga, Boulgou, Ganzourgou, Kadiogo, Kompienga, Koulpélogo, Kouritenga, Kourwéogo, Nahouri, Oubritenga et Zoundwéogo, entrainant avec elle la diffusion de la mécanisation et l'intensification des pratiques culturales. 30 90 % des familles ghanéennes de cette zone cultivent l'arachide, assurant 80 % de la production nationale (Tsigbey et al., 2002). 31 Les ânes représentent un tiers des animaux utilisés pour le labour ou le transport dans l'Upper East (Bobobee, 1999). 32 Les champs de brousse* et ceux de village* ne forment qu'un seul ensemble dans l'Upper East (Tsigbey et al., 2002). 33 L'arachide est une légumineuse* adaptée aux associations culturales mais elle implique des sols légers, faiblement structurés et assez riches en matière organique (Schilling, 1996)."},{"index":27,"size":40,"text":"Les Mossi ont une technique spécifique de gestion de la matière organique : juste avant les semis, ils disposent la fumure dans des trous 34 un peu plus grands que les poquets* habituels et creusés à cet effet (Djiguembé, 1988)."}]},{"head":"La complémentarité entre tubercules et céréales en zone nord-soudanienne","index":7,"paragraphs":[{"index":1,"size":108,"text":"La bibliographie descriptive des pratiques culturales dans le pays Lobi est globalement ancienne mais les quelques références récentes y font état d'une grande stabilité des systèmes de culture. A l'inverse, le Nord du Ghana a fait l'objet d'études récentes et les publications sont nombreuses. Dans cette zone transfrontalière (Figure n°1), les systèmes de culture sont conditionnés par le climat qui, avec une pluviométrie de 900 à 1100 mm répartis sur six mois, permet d'opter pour des cultivars tardifs à cycle long, excepté pour l'igname 35 , mais aussi pour des variétés de maïs hâtif à deux récoltes par an (Coulibaly, 1980), garantissant mieux la sécurité alimentaire des populations."},{"index":2,"size":86,"text":"La particularité de cette zone nord soudanienne est la complémentarité 36 entre la culture des tubercules -igname, manioc, taro, patate douce et pomme de terre -et celle des céréales traditionnelles -sorgho et maïs -. Après un défrichage ou un nettoyage en mars-avril, et un brûlis en tas des branchages et broussailles, les sols sont labourés à la daba* dès que la terre est suffisamment mouillée, généralement dans le courant du mois de mai (Somda, 1979). Les herbes et les cendres sont enfouies au moment du labour."},{"index":3,"size":29,"text":"Les semis de sorgho et de maïs, sont effectués entre le 15 mai et le 15 juillet, en fonction des cultivars et de la date des premières pluies continues."},{"index":4,"size":19,"text":"Deux ou trois opérations de sarclage ont lieu ensuite suivies en septembre par des opérations de buttage* (Somda, 1979)."},{"index":5,"size":35,"text":"La culture des champs de brousse* se fait sous parc (Annexe 1) à Butyrospermum parkii, Khaya senegalensis, Faidherbia albida et Tamarindus indica (Somé, 1989) avec apport de fumure organique et enfouissement des adventices (Somda, 1979)."},{"index":6,"size":50,"text":"Les cycles culturaux alternent la culture des tubercules, le sorgho en association 37 avec du niébé*, puis avec du pois de terre ou de l'arachide (Palé, 1980) et le maïs tardif. Les tubercules sont généralement plantés en tête d'assolement car ce sont des cultures exigeantes en matière organique (Coulibaly, 1980)."},{"index":7,"size":94,"text":"Elles procèdent par ailleurs de techniques culturales spécifiques et d'un calendrier agricole décalé par rapport aux céréales. Après un labour avec enfouissement des herbes coupées et un enrichissement en débris végétaux et animaux, des buttes hautes et larges sont confectionnées (Palé, 1980). Dès les premières pluies, des semenceaux* résultant du fractionnement de tubercules 38 sont disposés dans des trous ouverts à la houe sur le sommet des buttes (Coulibaly, 1980). Quelques opérations de désherbage ont lieu à partir du mois de juin, suivies d'un tuteurage. L'igname est ensuite récolté en septembre-octobre, avant le sorgho."},{"index":8,"size":24,"text":"Après les récoltes, les animaux sont parfois laissés en divagation mais la pratique la plus courante reste le confiage* du bétail aux éleveurs peuls."},{"index":9,"size":67,"text":"Dans ces champs de brousse*, les agriculteurs mettent en oeuvre, spontanément ou dans le cadre de programmes gouvernementaux, des techniques conservatoires. Bandes enherbées, cordons pierreux, mulching* ou culture sur planches disposées dans différentes directions 39 pour limiter le ruissellement et l'érosion, aménagements en terrasses soutenues par des murets de pierre pour protéger les pentes, bassins ou fosses pour la collecte de l'eau, dispositifs pour drainer les eaux."},{"index":10,"size":65,"text":"En revanche, si la pratique de la jachère reste plus fréquente que dans les autres régions, elle tend à se raréfier et à être raccourcie suite à l'augmentation de la pression foncière (INERA, 1994). La culture itinérante des champs de brousse* disparaît au profit d'une sédentarisation des parcelles (Gyasi, 1995) et elle n'est pas compensée par un apport suffisant de matières organiques ou d'intrants minéraux."},{"index":11,"size":39,"text":"Les jardins de case* sont mis en valeur de la même façon que dans les autres régions burkinabé ou ghanéennes : le maraîchage de contre-saison* ou le maïs hâtif y sont cultivés en continu, de façon soigneuse (Savonnet, 1978)."},{"index":12,"size":34,"text":"Une nuance apparaît toutefois dans l'Upper West où le maïs, le tabac et les légumes sont pratiqués en culture intercalaire (Karbo et Agyare, 1998), sur le principe de lignes alternées (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998)."},{"index":13,"size":13,"text":"Entre deux saisons culturales, ces parcelles servent au pacage des chèvres (Palé, 1980)."},{"index":14,"size":33,"text":"Si l'unité de cette zone repose sur la complémentarité entre tubercules et céréales en systèmes de culture traditionnels, il faut toutefois établir quelques distinctions de pratiques, notamment entre les espaces burkinabé et ghanéens."},{"index":15,"size":61,"text":"La mécanisation étant plus ancienne 40 et plus largement répandue dans l'Upper West, les opérations culturales y sont plus intensives et le recours au labour attelé, voire le billonnage* à la charrue, y est généralisé (Bobobee, 2001). La modernisation agricole est d'autant plus favorisée dans cette région du Ghana que le coton s'y développe rapidement depuis le milieu des années 1980."},{"index":16,"size":44,"text":"En région lobi, les agriculteurs sont également éleveurs. Pourtant les deux activités ne sont pas complémentaires, le bétail étant davantage perçu comme un bien de prestige que comme un outil de travail (Palé, 1980). Ceci explique le faible recours aux attelages pour le labour."},{"index":17,"size":50,"text":"Enfin, les Ghanéens ont une utilisation plus rationnelle des terres, adaptant les cultures aux situations topographiques. Ainsi, les céréales sont cultivées sur les hautes terres, les plantes à longues racines sont réservées aux zones de transition et, comme au Burkina Faso, le riz est pratiqué dans les fonds de vallée."}]},{"head":"Les bas-fonds et les périmètres irrigués","index":8,"paragraphs":[{"index":1,"size":179,"text":"Au Burkina Faso, la superficie irriguée ne représente que 1 % des terres cultivées. Au début des années 1990, elle couvrait 22 150 hectares sur 160 000 hectares de terres aménageables 41 avec 15 750 hectares en maîtrise totale de l'irrigation et 6 400 hectares en maîtrise partielle. Les terres irriguées servaient à la production de riz sur 10 400 hectares, de canne à sucre sur 3 900 hectares, à l'arboriculture fruitière sur 3 700 hectares, au maraîchage sur 1800 hectares (Ouattara, 1994), et à la culture du blé sur 350 hectares. Aujourd'hui, 32 000 hectares sont aménagés. 40 La mécanisation a été introduite dans les années 1930 puis soutenue par un programme de vulgarisation et de crédit dans les années 1950. Parce que les risques de trypanosomiase y sont moins élevés, les trois provinces septentrionales ghanéennes regroupent aujourd'hui 99 % des bêtes de somme du pays (Bobobee, 2001). 41 Sur cette superficie, 125 000 hectares correspondent à des plaines, 21 000 hectares à des bas-fonds et 14 000 hectares à des terres en aval des barrages (Ouattara, 1994)."},{"index":2,"size":182,"text":"Au Ghana, les espaces irrigués, principalement localisés dans les trois provinces du Nord, représentent plus de 30 000 hectares. Les cultures, dominées par le riz et le maraîchage, y sont plus diversifiées qu'au Burkina Faso et elles intègrent le coton, le tabac ou encore davantage de céréales (CIEH, 1981). Sur l'ensemble de la zone de recherche, les surfaces irriguées sont de trois types : les basfonds simples ou améliorés, les projets développés à partir des petits barrages et les grands Les techniques de culture du riz pluvial, des céréales de variété hâtive, parfois associées au tabac (Tsigbey et al., 2002), ou du maraîchage sont semblables dans les quatre zones agrogéographiques précédemment définies. Le riz pluvial, pratiqué dans la zone topographique la plus sujette à l'engorgement 43 , est planté sur sol labouré à la charrue et complémenté en matière organique avant d'être ennoyé. Malgré la compétition pour la main d'oeuvre qui doit se partager entre la mise en valeur des bas-fonds et celles des autres parcelles, il bénéficie de beaucoup de soins pour le repiquage, le démariage et le désherbage des pieds."},{"index":3,"size":14,"text":"Le maraîchage est pratiqué de la même façon que dans les jardins de case*."},{"index":4,"size":88,"text":"La principale contrainte pour la mise en valeur des bas-fonds est l'absence de maîtrise du régime hydrologique qui entraîne des situations temporaires de stress hydrique ou, au contraire, d'engorgement. L'amélioration des bas-fonds consiste donc à édifier des aménagements pour éviter les inondations pendant l'hivernage* mais aussi pour retenir l'eau (Mercier-Quarshie, 2004) grâce à un système de diguettes ou de bourrelets de terre hauts de 50 cm (Palé, 1980) constituant des petites retenues d'eau en amont (Vermaat, 2004) ou formant un ensemble de casiers individuels (Lavigne-Delville et Camphuis, 1998)."},{"index":5,"size":41,"text":"Dans ces parcelles aménagées, les terres cultivées manuellement, sans intrants minéraux (Mercier-Quarshie, 2004) et avec trop peu de fumure organique reçoivent généralement une irrigation d'appoint. Le complément d'eau est apporté par un système gravitaire et permet le contrôle de la submersion."},{"index":6,"size":67,"text":"Plus modernes et plus intensifs, les petits projets autour des barrages-réservoirs ou des barrages en terre ont été développés au cours des années 1950 (Gyasi, 1995) dans les régions septentrionales du Ghana, essentiellement dans l'Upper East (FAO, 2002) où ils sont gérés par les communautés villageoises (Obodaï et Teye, 2001). Au Burkina Faso, ils se développent depuis les années 1970, principalement sur le Plateau central (Triboulet, 1986)."},{"index":7,"size":36,"text":"Les efforts pour le développement de la culture totalement ou partiellement irriguée ont été motivés par deux phénomènes simultanés : la péjoration du climat et la surexploitation des ressources consécutive de la croissance démographique (CIEH, 1981)."},{"index":8,"size":71,"text":"Avec une intensité culturale* moyenne de 160 % (Zida et al., 1997), les périmètres irrigués s'organisent en petites parcelles de culture et reposent sur la production de riz en double culture ou de riz et de maraîchage (Sally, 1994). Pendant la campagne de saison pluvieuse qui dure d'avril à octobre, les cultures reçoivent un complément d'irrigation ; pendant la campagne de saison sèche de novembre à mars, elles sont totalement irriguées."},{"index":9,"size":56,"text":"Les petits périmètres irrigués étant mis en culture par la main d'oeuvre familiale, les différentes opérations culturales de la campagne d'hivernage* sont souvent effectuées tardivement, après les travaux des champs céréaliers en culture pluviale auxquels les paysans donnent la priorité. En revanche, le maraîchage de contre-saison* bénéficie de la plus grande disponibilité de la main d'oeuvre."},{"index":10,"size":40,"text":"Dans ces espaces, la terre est généralement labourée à la charrue puis émott��e. Cependant, la mise en boue et le planage sont rarement effectués comme ils devraient l'être (Ouattara et al., 1997). Les raies sont ensuite confectionnées à la main."},{"index":11,"size":73,"text":"L'exhaure de l'eau se fait soit à l'aide de motopompes ou de pompes à pédales, soit à la main avec des arrosoirs, puis la conduite est effectuée en gravitaire par des canaux d'amenée et de distribution à la raie (Lemaitre, 1987). Le temps de remplissage dépend des débits de distribution, de la périodicité des arrosages et de paramètres stationnels -température moyenne mensuelle, évapotranspiration potentielle, taux d'humidité et texture du sol - (Durand, 1983)."},{"index":12,"size":48,"text":"Les principales opérations culturales diffèrent ensuite selon les cultures avec, pour le riz pratiqué en hivernage* et éventuellement en double campagne de saison sèche, un repiquage à partir des pépinières, un apport d'urée puis un désherbage manuel (Ouattara, 1997) et pour le maïs, un semis et quelques sarclages."},{"index":13,"size":19,"text":"Au moment de la récolte, les tiges sont coupées à ras et les pailles ramassées sont données au bétail."},{"index":14,"size":40,"text":"La culture des oignons, tomates, aubergines, carottes, haricots verts, choux, piments, du gombo ou de l'ail est réalisée sur billons ou sur planches et elle est complémentée en matière organique (Ouattara et al., 1997). Le désherbage manuel est très soigné."},{"index":15,"size":64,"text":"Les récoltes débutent en mars mais s'étalent dans le temps en fonction des types de légumes et de leur écoulement sur les marchés. Les légumes à feuilles tels que l'oseille ou le chou ont un cycle plus court que les carottes, les aubergines ou les tomates, leur production est moins risquée et leur vente, compte-tenu des pratiques alimentaires, mieux assurée (Moustier et David, 2001)."},{"index":16,"size":102,"text":"Les grands périmètres irrigués -Bam, Bagré, Sourou, Kou, Dem, Tono, Zuarungu…sont de vastes espaces de culture intensive destinés à dégager des revenus monétaires grâce à des cultures de rente mais aussi à assurer la sécurité alimentaire grâce à la production rizicole et céréalière. Hormis les deux cas particuliers de la vallée du Sourou, en partie cultivée en blé, et du périmètre exclusivement réservé à la canne à sucre de la Société sucrière de la Comoé près de Banfora dans le Sud-Ouest burkinabé, ce sont des aires de culture du riz en double campagne ou de riz d'hivernage* et de maraîchage de contre-saison*."},{"index":17,"size":131,"text":"Ces périmètres sont dotés d'une gestion et d'un encadrement propres qui fonctionnent sur la base de l'irrigation en maîtrise totale grâce à des pivots ou à des rampes d'aspersion, dans le cas du blé, du maïs ou de la canne, grâce à un système de pompage puis de distribution par gravité dans les parcelles en amont des retenues ou grâce à l'irrigation gravitaire par submersion dans les périmètres rizicoles et maraîchers en aval des barrages (Triboulet, 1986). Comme pour la mise en valeur des petits projets ou l'exploitation des bas-fonds, les cultures irriguées d'hivernage* imposent une forte pression sur la main d'oeuvre car elles entrent en compétition avec les cultures pluviales. Ces dernières restent privilégiées par les exploitants car elles leur procurent les ressources alimentaires de base (Rigourd et al., 2002)."},{"index":18,"size":208,"text":"Dans les périmètres irrigués, quelle que soit leur taille, l'origine de l'eau -nappe phréatique, lac ou fleuve -ne modifie pas les pratiques culturales. En revanche, elle fait varier 44 Dans le cas de la vallée du Sourou, il s'agit uniquement des parcelles cultivées en blé (Zan, 2006). 45 Des aménagements sont édifiés pour drainer l'eau excédentaire qui est ensuite recyclée (Zan, 2006). les systèmes de prélèvement et d'amenée de l'eau, le mode éventuel de stockage, la qualité de l'eau, sa disponibilité et, de fait, les quantités apportées lesquelles dépendent également de la capacité de stockage et de la pérennité ou non des retenues (Triboulet, 1986). Par ailleurs, l'origine de l'eau peut introduire une contrainte dans sa gestion, non seulement à l'échelle locale avec la compétition 46 entre ses différents usages -cultures céréalières ou rizicoles pluviales avec irrigation d'appoint, cultures maraîchères et rizicoles totalement irriguées, élevage 47 , usage domestique… -mais aussi à l'échelle nationale et internationale, en application des accords pour le partage des eaux. Afin d'éviter les conflits et d'harmoniser les politiques nationales en matière de gestion des ressources en eau du bassin, une instance de gestion commune du bassin de la Volta a été créée début 2007 par les six pays qui se partagent le bassin."}]},{"head":"Conclusion","index":9,"paragraphs":[{"index":1,"size":31,"text":"L'ensemble de l'espace géographique étudié se caractérise par une agriculture vivrière principalement pluviale, pratiquée de manière continue, manuellement à l'aide d'outils rudimentaires, sans intrants minéraux et avec un minimum de travail."},{"index":2,"size":84,"text":"Il existe toutefois des nuances dans les itinéraires techniques selon l'appartenance ethnique des exploitants, leurs droits fonciers et forestiers, la législation en vigueur, la place accordée aux cultures de rente, la pression foncière, la pluviométrie ou les caractéristiques topographiques et pédologiques. Ces facteurs ont une influence particulière sur la place de l'élevage, sur le niveau d'équipement des exploitations et, par suite, sur les techniques agricoles, sur la pratique de la jachère ou encore sur le choix des cultures. Ils permettent de distinguer quatre zones."},{"index":3,"size":29,"text":"1 -La première, dans le Nord-Ouest burkinabé, se caractérise par la place accordée à l'élevage qui s'intègre dans des systèmes de culture traditionnelle reposant sur la production de mil."},{"index":4,"size":95,"text":"2 -La deuxième, couvrant les provinces occidentales du Burkina Faso, se distingue par l'introduction du coton dans les exploitations, favorisant ainsi la diffusion de la mécanisation et une relative intensification des pratiques, la culture permanente sans remise en jachère s'étendant sur la majorité des terres. 46 Les prélèvements spontanés et informels dans les barrages ou le long des canaux sont un facteur de compétition supplémentaire (Dioma et al., 2003). 47 Les besoins en eau pour l'approvisionnement, variables dans le temps, sont maximaux en début de saison sèche, le long des aires de parcours (Triboulet, 1986)."},{"index":5,"size":25,"text":"Burkina Faso et au Nord-Est ghanéen. Elle est caractérisée par la culture traditionnelle et manuelle de sorgho associé à des légumineuses* telles que le niébé*."},{"index":6,"size":36,"text":"4 -La quatrième, enfin, située dans le Sud burkinabé et sur l'Upper West ghanéen, se différencie par la complémentarité entre la culture des tubercules et celle des céréales, pratiquée sur des sols enrichis en matières végétales."},{"index":7,"size":34,"text":"A ces quatre sous-régions s'ajoutent les cas particuliers des bas-fonds et des périmètres irrigués qui répondent à des logiques propres : maîtrise de l'aléa climatique, culture intensive en double campagne, meilleur niveau de technicité."}]},{"head":"Conséquences de ces pratiques sur la productivité et la durabilité de l'agriculture","index":10,"paragraphs":[{"index":1,"size":66,"text":"Les pratiques culturales dans le cadre de l'agriculture pluviale ou irriguée et les activités d'élevage sont variables selon les zones agro-géographiques et elles ont des effets d'autant plus nuancés sur les rendements et l'évolution des caractéristiques physico-chimiques des sols qu'elles se combinent dans des cycles culturaux complexes. Elles conditionnent en partie le niveau de fertilité des sols et l'efficience des eaux disponibles localement sur la productivité."},{"index":2,"size":49,"text":"Il convient donc d'étudier les conséquences des différents types de techniques agricoles mises en oeuvre dans le bassin de la Volta, au Burkina Faso et au Ghana, afin de déterminer quelles sont les pratiques productives ou improductives et quelles sont celles bénéfiques ou néfastes pour la préservation des sols."},{"index":3,"size":12,"text":"Ceci permettra de dresser l'état des lieux actuel de la dégradation environnementale."}]},{"head":"Le rôle de l'élevage dans les activités agricoles","index":11,"paragraphs":[{"index":1,"size":45,"text":"La diffusion de la mécanisation stimule l'acquisition de bétail 48 par les agriculteurs. L'activité d'élevage est menée en complément de l'activité agricole, au sein de l'exploitation 49 , et elle accroît la disponibilité en matière organique ce qui, par suite, est bénéfique pour les sols."},{"index":2,"size":100,"text":"Les animaux peuvent être laissés en divagation ou parqués, le parcage au champ étant plutôt le fait des agriculteurs que des éleveurs (Petit, 2000). Après les récoltes, de décembre à avril, les animaux sont mis en pâture sur les parcelles pour brouter les résidus de culture. Le passage et le piétinement des animaux dans les parcelles est nécessaire pour modifier l'état de surface des sols et hacher les pailles ce qui facilite leur décomposition biologique (Bosma et al., 1997). Lors du parcage en enclos, ils enrichissent le sol de leurs déjections ce qui permet la production de terre de parc."},{"index":3,"size":121,"text":"Associé à un paillage*, le dépôt dans les champs de fèces* et d'urines riches en azote 50 et en potassium entraîne une hausse du taux de phosphore disponible dans le sol (Landais et Lhoste, 1993) et une augmentation du pH, luttant ainsi contre l'acidification des sols (Sangaré et al., 2001). De plus, le passage des résidus végétaux dans le tube digestif des animaux favorise la fragmentation et la décomposition partielle de la matière organique ainsi que la libération des éléments nutritifs. Il en r��sulte une amélioration significative de la production de biomasse et notamment de la production en grains qui double par rapport aux parcelles témoins non encloses (Sangaré et al., 2001). Le bétail accroît donc la disponibilité en ressources alimentaires."},{"index":4,"size":61,"text":"Toutefois, une production de poudrette* satisfaisante, de l'ordre de 2 t/ha/an, suppose d'enfermer quatre têtes de bétail pendant la contre-saison* agricole (Tersiguel, 1995). Or, les agriculteurs n'ont pas toujours assez d'animaux surtout dans les régions du Plateau central, de l'Est et du Sud-Ouest burkinabé où l'élevage est peu développé et où, faute de mécanisation, les animaux de trait sont peu nombreux."},{"index":5,"size":54,"text":"De plus, bien que les troupeaux soient de petite taille, les agro-pasteurs et les éleveurs ont des difficultés pour nourrir leurs animaux. Les ressources fourragères -résidus de culture après récolte ou pâturages naturels -sont insuffisantes (Serpantié et Ouattara, 2001), surtout en saison sèche où les herbacées rares et desséchées sont peu appétées (Petit, 2000)."},{"index":6,"size":118,"text":"Le développement de l'élevage accroît encore la surcharge pastorale, d'où un surpâturage qui fragilise les sols en réduisant le couvert végétal le long des aires de parcours et hypothèque les possibilités de revégétalisation, surtout dans la zone sahélienne. Sur ce point, il semble nécessaire de faire des études plus fines pour évaluer le rôle et la part du surpâturage dans la dégradation de la surface du sol et dans l'épuisement des ressources naturelles par rapport aux données climatiques -péjoration et caractère aléatoire des pluies -et à la mise en culture. Ces aspects sont d'autant plus importants à aborder que l'accroissement du cheptel, en particulier des animaux de trait, entraîne une extension des emblavures et une réduction des pâturages."},{"index":7,"size":49,"text":"L'élevage entre donc à part entière dans les systèmes de culture avec des animaux fournissant à la fois la force de traction et la fumure pour les sols (Veihe, 2000) mais l'équilibre peut être fragile entre la pression supplémentaire qu'il implique sur le milieu et les avantages qu'il procure."}]},{"head":"Les conséquences des pratiques exclusivement traditionnelles","index":12,"paragraphs":[{"index":1,"size":66,"text":"Les pratiques traditionnelles s'inscrivent dans un itinéraire technique complexe et elles sont difficilement dissociables les unes des autres. Pour en saisir les conséquences, il convient d'évaluer préalablement les effets de chacune des pratiques afin de comprendre leur place dans un processus plus global de modification de l'équilibre environnemental et de déterminer dans quelle mesure ces pratiques peuvent remettre en cause la durabilité de la production agricole."}]},{"head":"♦ Le brûlis","index":13,"paragraphs":[{"index":1,"size":50,"text":"Première étape du cycle cultural, le nettoyage du champ passe par un défrichement avec une coupe manuelle des herbes et des branchages qui préserve quelques souches et arbres utiles (Annexe 1) et qui, de fait, ne perturbe en rien le réseau racinaire ou les horizons superficiels du sol (Roose, 1985)."},{"index":2,"size":155,"text":"Les résidus sont ensuite brûlés. D'après des études menées dans les savanes burkinabé et ivoiriennes, le feu détruirait alors 80 à 90 % de la matière végétale (Bertrand et Gigou, 2000) qui s'est nourrie des éléments nutritifs du sol qui n'y retournent donc pas. L'azote se volatilise et les cendres sont dispersées par le vent ou les eaux de ruissellement au lieu d'enrichir le sol (Dabré, 1997). De plus, le feu cuit superficiellement le sol dont l'état de surface se trouve modifié. Il en résulte une réduction de la porosité qui provoque une augmentation du ruissellement et de l'érosion (Serpantié et Ouattara, 2001). Toutefois, le brûlage peut être favorable lorsqu'il se fait en tas avec épandage et enfouissement des cendres au cours du labour (Bertrand et Gigou, 2000). Dans ce cas, les cendres riches en potasse constituent des apports basiques qui permettent de redresser le pH et de lutter contre l'acidification (Serpantié et Ouattara, 2001)."},{"index":3,"size":121,"text":"Il faut également préciser que l'impact du défrichement et du brûlis varie selon le moment où ils sont effectués et selon le temps laissé à la végétation pour recoloniser la surface du sol avant le début de la saison pluvieuse. Ainsi, des mesures effectuées à Gonse au Burkina Faso ont montré que les feux tardifs qui dénudent les sols juste avant les premières fortes pluies portent le ruissellement de 0,3 à 15,3 % des pluies annuelles et décuplent les pertes solides de 33 à 344 kg/ha/an, même sur une pente très faible, de l'ordre de 0,5 % ; des feux précoces n'ont donné un coefficient de ruissellement que de 2,6 % et des pertes en terres de 147 kg/ha/an (Roose, 1992)."},{"index":4,"size":94,"text":"L'érosion éolienne est rarement évoquée dans l'espace étudié. Elle existe pourtant, en particulier dans la zone sahélienne 51 . A l'échelle de la parcelle (Roose, 2004), elle se traduit par des pertes en terre qui peuvent être accrues par un nettoyage précoce. Le brûlis a un impact considérable sur le bilan de masse des sédiments de l'horizon superficiel : le bilan est négatif 52 sur les surfaces brûlées avec des flux éoliens de particules qui se concentrent surtout aux mois de mai et de juin sur les sols encore nus (Bielders et al., 2004)."}]},{"head":"♦ Le semis direct","index":14,"paragraphs":[{"index":1,"size":160,"text":"Après le brûlis, les sols sont ensemencés 53 directement. Adopté faute de main d'oeuvre, de temps ou de matériel, le semis direct a l'avantage de protéger le sol contre les effets du splash, de préserver le taux d'humidité, de ne pas perturber l'activité de la mésofaune et de gagner du temps lors de la préparation (Ekboir et al., 2002). La scarification en sec* qui permet l'infiltration des premières pluies a pour effet d'améliorer l'efficience des eaux reçues (Somé, 1989) et aussi de freiner le ruissellement tout en limitant sa capacité de charge (Boli et al., 1991). Mais, si le travail minimum du sol associé à un paillage* est une des techniques les moins dévastatrices, elle est aussi peu productive, ce qui est incompatible avec le nécessaire développement de la production alimentaire. Par ailleurs, le semis direct, comme le grattage superficiel, ne permet pas d'enfouir et de garder dans le sol la matière organique ou le fumier (Barro et al., 2005)."}]},{"head":"♦ Les associations culturales","index":15,"paragraphs":[{"index":1,"size":48,"text":"Les cultures associées ou intercalaires 54 traditionnelles (cf. supra 1.1., 1.3. et 1.4.) ont de multiples effets bénéfiques. Tout d'abord, elles permettent un gain de temps lors des opérations culturales et donc une meilleure gestion de la main d'oeuvre pendant la pleine saison agricole (Kaboré et al., 1995)."},{"index":2,"size":16,"text":"Elles offrent un moyen de diversification et de stabilisation des ressources alimentaires (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998)."},{"index":3,"size":167,"text":"Ensuite, les cultures associées offrent une meilleure couverture de la surface du sol, notamment lorsqu'elles mêlent une céréale comme le sorgho avec des plantes rampantes comme le niébé*. 52 Le bilan n'est toutefois négatif qu'à l'échelle de la parcelle. A l'échelle du versant et même du terroir, il y a redistribution des sédiments (Roose, 2004). Le délestage peut se faire à proximité des aires de départ lorsqu'une pluie suit immédiatement l'épisode venteux (Da, 2004). 53 Les semis peuvent débuter mi-mai dans le Sud-Ouest où des cycles végétatifs de 130 jours sont possibles. Ils sont réalisés dans la deuxième quinzaine de juin dans la zone cotonnière, le Plateau central et l'Est tandis qu'ils ne sont effectués qu'après le 1 er juillet dans la zone sahélienne (Somé, 1989). 54 Ces cultures peuvent être de différents types : 1/ mixtes, sans arrangement distinct de lignes, 2/ en lignes ou en bandes alternées ou 3/ en relai avec chevauchement pendant une partie de leur cycle de culture (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998)."},{"index":4,"size":103,"text":"Elles constituent ainsi une protection contre l'agressivité des gouttes de pluie qui se trouve réduite de 36 % (Mietton, 1986) et entraînent une diminution des pertes en eau, en terres 55 et en éléments nutritifs par le ruissellement (Maatman et Schweigman, 1995). Les légumineuses* améliorent même le bilan minéral puisqu'elles ont la capacité de fixer l'azote atmosphérique dans le sol (Djiguembé, 1988). De plus, la couverture du sol assurée par le niébé* ou les doliques maintient l'humidité du sol ce qui permet aux cultures céréalières de résister aux éventuels épisodes de sécheresse* et diminue le risque de mauvaises récoltes (Zougmoré et al., 1998)."},{"index":5,"size":77,"text":"Par ailleurs, un semis décalé des cultures permet une meilleure utilisation des ressources en eau par un étalement des prélèvements (Da, 2004). D'après des expérimentations menées au Niger, les rendements sont plus élevés si les exploitants utilisent des variétés à cycle court et si le niébé* est semé 14 jours après le sorgho ou le mil. Ainsi, il n'affecte pas les rendements de la céréale et donne des rendements de 1340 kg/ha 56 (Soumana et Chandra, 1987)."},{"index":6,"size":21,"text":"Enfin, les cultures associées diminuent les risques d'attaques parasitaires, de maladies et de colonisation par des adventices (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998)."},{"index":7,"size":25,"text":"Cas particulier d'association, la culture sous parc (Annexe 1) a, elle aussi, un impact globalement bénéfique en dépit de quelques méfaits selon les essences arborées."},{"index":8,"size":52,"text":"Les racines des arbres structurent le sol et remontent les éléments nutritifs qui ont été drainés sous le niveau que peut atteindre le système racinaire des céréales ou des légumineuses*. Ils ont, de ce fait, un rôle fertilisant, rôle accrû dans les horizons superficiels par la décomposition des feuilles tombées (Veihe, 2000)."},{"index":9,"size":195,"text":"Par ailleurs, le maintien des arbres dans les champs de culture permet la constitution de niches écologiques propices au développement de nombreuses espèces graminéennes, comme Andropogon gayanus, dont la régénérescence sera facilitée lors de la mise en jachère (Serpantié et Ouattara, 2001). Ceci s'explique par le fait que le bilan organo-minéral est meilleur sous les arbres, grâce à la réduction de l'érosion 57 et à l'augmentation de la litière, et ce d'autant plus que les arbres sont vieux. Serpantié et Ouattara (2001) notent une hausse de 50 % du taux de matière organique sous parc à karités et à nérés. 55 Des mesures montrent que l'association sorgho-niébé* réduit presque autant les pertes en terre qu'un paillage*, la quantité de terre exportée par le ruissellement étant respectivement de 2,9 t/ha et de 1,4 t/ha alors qu'elle atteint 16,5 t/ha en culture de sorgho seul après labour (Zougmoré et al., 1998). 56 Après ce délai, chaque semaine de retard du semis de la légumineuse* cause une perte de rendements d'environ 33 % (Soumana et Chandra, 1987). 57 La frondaison réduit l'impact des gouttes de pluie ce qui est particulièrement bénéfique sur les sols encore nus (Baldy, 1986)."},{"index":10,"size":33,"text":"De plus, les feuilles forment un mulch qui améliore la rétention de l'humidité du sol et réduit l'évaporation, surtout les feuilles de karité qui contiennent des substances cireuses ralentissant leur décomposition (Robins, 1994)."},{"index":11,"size":32,"text":"Cependant, à l'exception des espèces qui perdent leurs feuilles en saison des pluies comme Acacia albida, les arbres créent, sous leur houppier, un micro-environnement ombragé et humide défavorable au développement des cultures."}]},{"head":"♦ Le sarclage","index":16,"paragraphs":[{"index":1,"size":77,"text":"Le sarclage qui est ensuite pratiqué manuellement est bénéfique car il permet non seulement de désherber mais aussi de briser les indurations pelliculaires de surface et de régénérer la porosité des horizons superficiels (Bertrand et Gigou, 2000). Les herbes adventices laissées en place dans les sillons constituent une protection de la surface du sol. En revanche, ils ont peu d'influence sur la fertilité car les matières vertes ont un coefficient d'humification proche de zéro 58 (Boyer, 1977)."},{"index":2,"size":128,"text":"♦ L'assolement biennal ou triennal D'une année sur l'autre, les cultures sont pratiquées en rotation. Cela permet de limiter les attaques parasitaires et les ravageurs et de ralentir la baisse de fertilité minérale et organique des sols (Sément, 1986). Cette pratique est d'autant plus nécessaire que la jachère tend à disparaître ou à être écourtée et qu'elle n'est pas compensée par des apports suffisants en matière organique. Il en résulte une dégradation des propriétés physico-chimiques des sols (Somé, 1982) et une augmentation de l'instabilité structurale qui s'accompagne d'une plus grande vulnérabilité à l'érosion et au ruissellement (Boli et al., 1991). Nous reviendrons sur les méfaits de la culture continue lorsque nous aborderons les conséquences de la modernisation des pratiques agricoles et de l'intensification des cultures (cf. infra 2.3.)."},{"index":3,"size":50,"text":"Pour conclure, les itinéraires techniques reposant exclusivement sur des pratiques traditionnelles et manuelles comme il en existe encore sur le Plateau central ou dans le Sud-Ouest burkinabé ont des conséquences globalement plutôt bénéfiques ou neutres sur l'environnement, tant en terme de fertilité que de vulnérabilité des sols aux mécanismes d'érosion."},{"index":4,"size":77,"text":"Toutefois, elles sont assez peu productives et ne permettent pas de garantir les rendements stables et élevés nécessités par la forte croissance démographique 59 dans une situation de saturation foncière. Si ces itinéraires techniques pris dans leur globalité ne conviennent pas dans le cadre d'un développement durable de la production agricole, quelques unes des pratiques comme les associations culturales avec légumineuses* doivent être adoptées et adaptées aux exigences actuelles de productivité et de préservation du capital environnemental."},{"index":5,"size":64,"text":"Notons que les conséquences des pratiques traditionnelles -semis à la volée, semis en sec*, semis direct, grattage superficiel du sol à la daba*, sarclage manuel avec abandon sur place des adventices -en terme de productivité et de réduction du ruissellement ou des pertes en terre mériteraient d'être davantage évaluées pour déterminer dans quelle mesure elles peuvent s'intégrer dans un système agricole productif et durable."}]},{"head":"L'impact de l'intensification des cultures","index":17,"paragraphs":[{"index":1,"size":60,"text":"Dans les provinces où elles sont mises en oeuvre, les pratiques culturales modernes ne sont pas généralisées à l'ensemble des exploitants ou des parcelles, pour une campagne agricole donnée. Mais, comme elles s'intègrent dans les cycles culturaux et dans les assolements par le biais de la rotation culturale, leurs effets sur les dynamiques environnementales concernent l'ensemble des terres des finages."},{"index":2,"size":39,"text":"Parce qu'elles témoignent d'un changement et d'un progrès, ces pratiques sont davantage étudiées que les pratiques traditionnelles. Aussi, leurs conséquences sur la productivité et la durabilité de l'agriculture à travers les mécanismes de dégradation des sols sont mieux connues."},{"index":3,"size":38,"text":"Comme pour les pratiques manuelles, les effets de chacune des pratiques modernes sur les rendements et sur le comportement des sols vont être présentées sans perdre de vue que les différentes opérations s'intègrent dans un itinéraire technique global."}]},{"head":"♦ Le défrichement avec dessouchage","index":18,"paragraphs":[{"index":1,"size":127,"text":"Dans les systèmes de culture moderne et mécanisé, le passage des charrues attelées implique un défrichement plus poussé que celui pratiqué pour la culture manuelle. Il se traduit 59 D'après la FAO, les productions vivrières augmentent, en Afrique subsaharienne, de 2 % par an alors que la population s'accroît simultanément au rythme annuel de 3 % par an d'où une diminution de la disponibilité alimentaire par habitant (Parent et al., 2002). Dans cette situation, \"les horizons humifères sont décapés, il ne reste qu'une masse minérale encroûtée, compacte, inerte, presque stérile\" (Roose, 1985) tels que les zipellés*. Le défrichement total a des conséquences à moyen et long terme puisqu'il interrompt le cycle de fertilisation des sols auxquels les matières végétales et les éléments nutritifs ne sont plus restitués."},{"index":2,"size":115,"text":"En outre, il a des effets néfastes à court terme par la dégradation des horizons superficiels qu'il occasionne. Il s'en suit une décroissance du taux de matière organique et une diminution du stock d'éléments nutritifs qui peuvent aboutir à une acidification du sol tandis que l'érosion sélective favorisée par la destructuration du sol entraîne un appauvrissement en particules fines (Roose, 1985). En outre, la mécanisation engendre une mise en culture plus longue pour rentabiliser les opérations de défrichement poussé, voire radical, et elle s'accompagne d'autres pratiques d'intensification comme la fumure minérale, dans le but d'accroître les rendements et de tirer le meilleur profit des investissements concédés en temps, en énergie et en matériel (Boyer, 1977)."},{"index":3,"size":36,"text":"En conséquence, la mécanisation fait apparaître des modifications structurales négatives sur les sols, perturbations qui vont de pair avec une élévation de l'indice d'instabilité structurale 60 et qui augmentent la vulnérabilité des sols face à l'érosion."},{"index":4,"size":24,"text":"Le labour, indissociable de la mécanisation, a des conséquences variables selon sa date de réalisation 61 , ses modalités et la nature des sols."},{"index":5,"size":102,"text":"Ainsi, en ameublissant la couche arable, le labour apparaît tout d'abord comme une opération culturale favorable à la circulation verticale de l'eau, à l'amélioration de la rugosité de surface et à l'aération du sol, ce qui ralentit ou limite le ruissellement potentiel (Sément, 1986). Ameubli, le sol permet un meilleur système d'enracinement des végétaux grâce à une progression plus rapide du front racinaire d'où un réseau plus dense et une plus grande colonisation du sol (César et Coulibaly, 1990). Ceci conduit à une meilleure exploitation de l'eau et des nutriments et se traduit par une hausse des rendements (Barro et al., 2005)."},{"index":6,"size":38,"text":"Les effets du labour sont avantageux encore s'il s'accompagne de l'enfouissement d'une fumure organique profitable à la structure ou au système poral du sol et indispensable pour que les bienfaits du labour soient durables (Ouattara et al., 1998)."},{"index":7,"size":23,"text":"Enfin, ils sont bénéfiques lorsque le labour est grossier, complété par un simple émottage, ce qui évite ainsi de rendre les sols pulvérulents."},{"index":8,"size":16,"text":"Pourtant, dans le même temps, le labour est néfaste et ce, quelle que soit sa profondeur."},{"index":9,"size":177,"text":"Le labour profond ou \"rooting\" dû à l'utilisation d'équipements inadaptés aux conditions pédologiques locales désagrège le sol sur une profondeur de 20 à 25 cm (Bertrand et Gigou, 2000). En deçà de la profondeur atteinte par les outils aratoires, se forme une semelle de labour 62 compacte, lisse et imperméable (Some, 1982) qui génère une discontinuité 60 L'indice d'instabilité structurale excède 1 dès la quatrième année de culture, avec pour conséquences l'apparition d'un glaçage superficiel, d'une réduction de la porosité et d'une augmentation du taux de ruissellement (Boyer, 1977). 61 Effectué en fin de cycle, il modifie l'état physique du sol et améliore la capacité de rétention en eau (Charrière, 1984). 62 Un sous-solage (Dakouo, 1998) ou même un simple ameublissement de cet horizon par émottage suffirait à limiter les conséquences néfastes (Boyer, 1977). hydraulique et un engorgement temporaire du sol (Roose, 1985). Dans l'horizon brassé, il accélère le lessivage et l'érosion, ce qui peut stériliser le sol après seulement deux ou trois campagnes culturales, d'autant que l'érosion est accrue dès 0,5 % de pente (Charrière, 1984)."},{"index":10,"size":19,"text":"En outre, il expose les matériaux profonds à la battance puis réduit la cohésion et la résistance du sol."},{"index":11,"size":25,"text":"Enfin, il dilue la matière organique et surtout, l'enfouit par paquets dans les horizons plus profonds où les conditions anaérobiques sont défavorables à son évolution."},{"index":12,"size":81,"text":"Cependant, dans les faits, le labour est souvent très superficiel, n'égratignant que la surface du sol (Doamba, 2006), ce qui s'explique par la faible puissance musculaire 63 des animaux au sortir de la saison sèche et par le passage trop rapide de la charrue (CIEH et al., 1985). Il pulvérise alors la terre sur quelques centimètres, la rendant facilement exportable par les pluies. La période d'érodibilité maximale dure jusqu'à ce que les semis constituent une couverture suffisante pour protéger le sol."},{"index":13,"size":12,"text":"A ces effets néfastes, s'ajoute le manque de durabilité des conséquences positives."},{"index":14,"size":45,"text":"Les labours répétés assèchent progressivement le sol par une réduction de la capacité de stockage des eaux de pluie suite à la baisse de la teneur en colloïdes (Roose, 1985). La multiplication des labours aboutit finalement à désorganiser la structure et à la rendre instable."},{"index":15,"size":64,"text":"Ainsi, des mesures effectuées dans le Nord du Cameroun ont montré que, sur parcelles labourées non protégées, 95 % des pluies ruissellent (Boli et al., 1993) et les pertes en sol sont presque doublées 64 par rapport à la culture manuelle (Neboit, 1991). Par ailleurs, une seule pluie, de 40 mm au moins, suffit à effacer toute trace de labour (Boli et al., 1991)."},{"index":16,"size":12,"text":"Un labour bien conduit et bénéfique ne peut reposer que sur :"},{"index":17,"size":153,"text":"1 -l'utilisation d'un matériel adapté, un matériel léger dans le cas des sols tropicaux, ce qui suppose la vulgarisation des araires et la mise en place d'un système de crédit, 2 -l'enfouissement simultané de matières organiques -fumier ou résidus de culture -, ce qui implique une grande disponibilité en ressources végétales pour couvrir les usages domestiques, l'alimentation du bétail et l'enrichissement des parcelles, 3 -la réalisation d'un travail soigné, en prenant le temps de retourner la terre en profondeur et en la travaillant perpendiculairement à la pente principale, ce qui suppose 63 En fin de saison sèche, les animaux ont perdu 20 % de leur poids (Bosma et al., 1997). 64 Les pertes en sol sont estimées de 1 à 6,5 t/ha en culture manuelle, de 2,5 à 10 t/ha en culture mécanisée alors qu'elles ne sont que de 0,02 à 0,4 t/ha dans les savanes arbustives (Neboit, 1991). (Silvie et al., 1993)."},{"index":18,"size":104,"text":"En outre, les semis en lignes ne confèrent pas au sol un bon taux de couverture, ce qui le rend sensible aux manifestations de l'érosion et du ruissellement. La sensibilité est d'autant plus grande que le développement des végétaux est lent : à titre d'exemple, le manioc met près de 6 mois à couvrir le sol à 80 % (Roose, 1985). Or, lorsqu'il est planté sur sol labouré comme c'est le cas dans quelques zones du Sud-Ouest burkinabé ou de l'Upper West ghanéen, il laisse pendant quelques semaines le sol nu et déstructuré par le passage de la charrue, soumis à l'agressivité des pluies."}]},{"head":"♦ Le buttage*","index":19,"paragraphs":[{"index":1,"size":82,"text":"Les lignes de culture sont buttées, généralement à la main bien que l'opération tende à se mécaniser. Les conséquences du buttage* sont variables. Elles sont bénéfiques lorsque cette opération s'accompagne d'un binage ou d'un sarclage qui détruit les pellicules superficielles (Boli et al., 1991). Elles le sont également lorsque les buttes sont alignées perpendiculairement à la pente principale car elles constituent un moyen de ralentir les eaux de ruissellement, sauf dans les cas de pluies anormalement élevées ou de pentes très fortes."},{"index":2,"size":32,"text":"Justement en raison des fortes pluies locales, les agriculteurs préfèrent souvent butter dans le sens de la pente pour limiter le risque de faire face à une rupture des billons (Hauchart, 2005)."},{"index":3,"size":57,"text":"Dans ce cas, les dérayures de labour constituent des axes préférentiels d'écoulement des eaux de pluie (Boli et al., 1991). La concentration des eaux s'accompagne d'une accélération de leur vitesse de circulation, d'une augmentation de leur capacité de charge et donc d'une plus grande mobilisation des particules qui se trouvent exportées vers l'aval des parcelles (Sément, 1986)."},{"index":4,"size":27,"text":"Sur les hauts de pente, l'érosion sélective dénude des dalles ou des bancs de cuirasse et favorise la formation d'horizons superficiels gravillonnaires et les pavages de cailloux."},{"index":5,"size":53,"text":"A l'aval, les sillons sont le siège d'une accumulation des particules fines -argiles, limons, sables et matières organiques -qui devient significative à mi-longueur des champs. La réorganisation texturale joue sur le développement des végétaux avec, en bas de pente sur les sols sablonneux, des plants plus grands mais aussi plus enherbés (Hauchart, 2005)."}]},{"head":"♦ Les apports d'intrants minéraux","index":20,"paragraphs":[{"index":1,"size":36,"text":"Les cultures sont ensuite complémentées avec des intrants minéraux 65 qui augmentent les rendements avec un maintien relatif du niveau de production, mais qui ont des effets négatifs à moyen et long terme sur les sols."},{"index":2,"size":40,"text":"L'apport d'engrais de fond NPK améliore le bilan minéral, et particulièrement celui du phosphore, ce qui se traduit par une augmentation de la biomasse, par une hausse des rendements à l'hectare et par une réduction du risque de mauvaises récoltes."},{"index":3,"size":91,"text":"Avec des rendements en grains qui doublent voire qui quadruplent selon la nature des sols et qui sont stables d'une année sur l'autre, la fertilisation minérale donne de meilleurs résultats que les autres techniques telles que le labour seul ou avec un complément de matière organique, que le paillage* seul ou appliqué sur un sol non travaillé. Pour un objectif de rendement cotonnier de 1500 kg/ha, l'apport d'azote permet, d'après les études menées dans le Sud-Ouest burkinabé, de réduire de 12 % le risque de ne pas atteindre le tonnage espéré."},{"index":4,"size":33,"text":"Avec un traitement phytosanitaire 66 conjoint, la réduction atteint 30 %, portant le risque d'échec à 10 %. Pour un objectif de 1200 kg/ha, le risque est alors nul (Crétenet et al., 2006)."},{"index":5,"size":63,"text":"Cela suppose toutefois de bien choisir la date d'épandage des intrants 67 et de respecter les doses préconisées (Groot et al., 1995) L'acidification réduit la disponibilité en éléments nutritifs, comme le calcium et le magnésium échangeables (Cattan et al., 2001), empêche la bonne assimilation du phosphore et de l'azote par les plantes 69 et induit des toxicités notamment aluminiques (César et Coulibaly, 1990)."},{"index":6,"size":66,"text":"De plus, elle favorise la minéralisation poussée de la matière organique (Piraux et al., 1997) et de l'azote (Hien, 1990). Une étude pluriannuelle menée au Burkina Faso a montré que 9 ans de culture continue réduisent de 50 % le taux de carbone organique avec de l'engrais minéral, alors que la baisse n'est que de 25 % avec de la fumure organique (Bado et al., 1997)."},{"index":7,"size":42,"text":"Toutefois, l'effet acidifiant de l'engrais de fond peut être amoindri par une association avec de la fumure organique. Celle-ci permet en outre de limiter la baisse de la teneur en calcium échangeable et de faciliter l'absorption des engrais minéraux apportés 70 ."}]},{"head":"♦ La sédentarisation des cultures et l'abandon de la jachère","index":21,"paragraphs":[{"index":1,"size":159,"text":"Par le biais de la culture attelée, les cultures de rente comme le coton confèrent à l'espace agricole une nouvelle dynamique caractérisée par la sédentarisation des champs 71 et par un processus d'intensification culturale avec une augmentation du capital travail et des 68 Cette remarque vaut également pour les conséquences des pratiques anti-érosives et des aménagements adoptés par les exploitants. 69 L'acidification n'a aucun effet négatif sur l'assimilation du fer et du manganèse (Bertrand et Gigou, 2000). 70 Sédogo (1981) précise que les rendements moyens de sorgho sont de 200 kg/ha sans aucune fumure, de 600 kg avec une fumure minérale faible, de 750 kg avec une fumure minérale forte, de 1250 kg en double fumure faiblement dosée et de 2000 kg en double fumure fortement dosée. 71 La culture itinérante avec déplacement des champs et pratique de la jachère disparaît avec l'augmentation de la pression foncière, la mise en culture continue des terres et la fixation des champs."},{"index":2,"size":134,"text":"intrants (Belem, 1986). Dans le même temps, le taux d'occupation des sols augmente suite à l'accroissement récent de la capacité d'emblavure par la mécanisation et à la mise en culture de terres de plus en plus éloignées du noyau villageois (Drabo, 2000). Cela se traduit par une disparition de la jachère alors que celle-ci avait pour finalité de permettre la régénérescence du couvert végétal et la restauration de la fertilité des sols. La culture continue épuise le substrat par les pertes en terre, en éléments nutritifs minéraux et en matière organique (Boli et al., 1993). Elle modifie les propriétés du sol avec une baisse de 15 % de la porosité après 10 ans de culture, une réduction de la stabilité structurale, une baisse de la perméabilité et une augmentation de la cohésion (Hien, 1990)."},{"index":3,"size":37,"text":"En conclusion, la modernisation des techniques de production agricole caractéristique de cette zone permet une meilleure planification des opérations culturales et un gain de temps lors du labour (Peltre-Wurtz, 1984), évitant les semis trop tardifs (CTA, 1998)."},{"index":4,"size":70,"text":"Complétée par l'apport d'engrais minéral, elle favorise une réelle augmentation des rendements tant cotonniers que céréaliers. Il en résulte le dégagement d'un surplus commercialisable (Tallet, 1989) et une amélioration de la situation alimentaire (Fok et Raymond, 1999). Des études ont montré qu'avec une hausse de 20 à 30 % des rendements en maïs enregistrée dans les exploitations cotonnières semi-intensives, la sécurité alimentaire y apparaît mieux assurée (Fok et Raymond, 1999)."},{"index":5,"size":58,"text":"Toutefois, les techniques modernes étant souvent mal conduites et mal maîtrisées, le gain de productivité à l'hectare reste modéré et ne permet pas systématiquement de rentabiliser les investissements en capital et en énergie (CTA, 1998) (Ouattara et al., 1994) -ce qui hypothèque les gains de productivité à moyen terme et réduit la durabilité des productions vivrières et commerciales."}]},{"head":"L'incidence des aménagements et pratiques de conservation des eaux et des sols","index":22,"paragraphs":[{"index":1,"size":91,"text":"Dès qu'ils perçoivent les méfaits de l'érosion et du ruissellement à travers une baisse des rendements culturaux, les agriculteurs mettent en oeuvre, spontanément ou dans le cadre de programmes provinciaux ou nationaux de préservation environnementale, des techniques de lutte anti-érosive 72 et aménagent leurs parcelles. Les stratégies adoptées varient selon les zones agro-géographiques (Figure n°4) mais elles ont toujours les mêmes objectifs principaux : limiter la prise en charge et l'exportation des particules par l'eau ou le vent, maintenir ou restaurer la fertilité des sols et valoriser les eaux de pluie. "}]},{"head":"♦ Les aménagements selon les courbes de niveau","index":23,"paragraphs":[{"index":1,"size":43,"text":"Les techniques les plus simples et les plus répandues mais aussi les plus anciennes pour permettre une réduction des pertes en eau et en terres dues au ruissellement reposent sur des aménagements en courbes de niveau qui peuvent être de trois types :"},{"index":2,"size":8,"text":"1 -les cordons pierreux, 2 -les fascines* et"}]},{"head":"-les ados*.","index":24,"paragraphs":[{"index":1,"size":183,"text":"Les cordons pierreux 73 édifiés par les agriculteurs sont des alignements de moellons disposés parfois selon les courbes de niveau après leur matérialisation au sol mais, le plus souvent, de façon grossièrement perpendiculaire à la pente car c'est un avantage des cordons de ne pas nécessiter le marquage précis des courbes de niveau (Mietton, 1986). Le dispositif le plus courant est celui des cordons à une seule rangée de pierres car c'est le plus simple à mettre en oeuvre : il nécessite moins de pierres et moins de temps de travail (Kaboré et al., 1994) que les systèmes à trois pierres ou que les pierres dressées avec sous-solage (cf. infra 3.3.). Toutefois, pour être efficaces, ces cordons pierreux simples supposent une construction soignée faute de quoi ils peuvent être rapidement dégradés par le passage des animaux (Veihe, 2000) ou les eaux ruisselantes (Kaboré et al., 1994). Le délogement de quelques moellons crée des brèches dans lesquelles le ruissellement se concentre et s'accélère (Roose, 1990). Ces points de vidange préférentiels aboutissent à la formation de chenaux d'écoulement voire de ravines (Lamachère et Serpantié, 1991)."},{"index":2,"size":45,"text":"Le but de ces barrages n'est ni de stopper ni de détourner le ruissellement mais de valoriser les eaux qui entrent dans la parcelle par un accroissement de la rétention superficielle, une augmentation de la surface imbibée et un ralentissement des écoulements favorable à l'infiltration."},{"index":3,"size":107,"text":"L'objectif est aussi de diminuer l'érosion des sols en réduisant les vitesses d'écoulement et, de ce fait, la capacité de charge de l'eau, ce qui se traduit par un délestage des particules transportées en amont des cordons. D'après les mesures effectuées dans la station expérimentale de Pougyango (12°59'N et 2°9'W), ce dispositif peut entraîner une réduction du ruissellement de 53 % (Zougmoré et al., 73 Selon les enquêtes permanentes au Burkina Faso, le seul aménagement fréquent est le cordon pierreux, surtout dans le Centre Nord et sur le Plateau Central où il est édifié sur 15 à 20 % des parcelles, et moindrement dans les provinces occidentales."},{"index":4,"size":78,"text":"2004) et modifie les paramètres des crues. Les débits de pointe se trouvent laminés d'au moins 39 % par rapport aux parcelles non aménagées. Le ralentissement des écoulements par les cordons dépend de leur niveau de colmatage. D'après des mesures effectuées dans le Yatenga, la lame ruisselée est réduite de 10 % la première année mais, après 5-6 ans, le colmatage atteint un état d'équilibre (Coulibaly, 1993) qui porte la réduction à 70 % (Fournier et al., 2000)."},{"index":5,"size":127,"text":"La mise en place des cordons a également des effets bénéfiques sur les cultures. D'une part, le cycle de croissance des végétaux est plus rapide et le développement foliaire plus précoce. D'autre part, la production de matières sèches et de grains est augmentée : des études menées sur le Plateau Central burkinabé ont mis en évidence une majoration des rendements de 30 % sur l'ensemble des champs aménagés 74 (Kambou, 1996) et même de 100 % dans la partie aval des parcelles ou lors d'un apport conjoint de matières organiques sur les parcelles avec cordons (Zougmoré et al., 2004). Les arbres utiles qui ont pu être préservés dans les parcelles aménagées bénéficient eux aussi des bienfaits des cordons et voient leur productivité accrûe (Reij et al., 2005)."},{"index":6,"size":36,"text":"Pourtant, dans la pratique, ces bienfaits sont très aléatoires et souvent bien moindres que les résultats espérés ou que ceux obtenus dans les stations expérimentales, surtout lorsque la pente principale est forte (Hil et al., 1985)."},{"index":7,"size":47,"text":"A défaut de disposer de blocs de cuirasse, les agriculteurs alignent des branches. L'efficacité de ces fascines* en terme de rendements ou de préservation environnementale est assez limitée car les branchages sont rapidement déplacés ou emportés par les écoulements et ils sont détruits sous l'action des termites."},{"index":8,"size":30,"text":"Sur ce même principe des courbes de niveau, les ados* sont une technique traditionnelle du Plateau central qui consiste à construire des banquettes de terre recouvertes ou non de cailloux."},{"index":9,"size":132,"text":"L'eau de pluie est retenue entre les billons où elle s'infiltre tandis que l'excès d'eau s'évacue lentement aux extrémités du champ, ce qui suppose l'aménagement d'exutoire (Gigou et al., 2006). Les ados* sont des dispositifs faciles à mettre en place mais rapidement détruits par les 74 La hausse moyenne des rendements à l'échelle des champs ne doit pas occulter qu'il y a une hétérogénéité du potentiel productif sur deux à six mètres en amont des cordons (Roose, 1990). pluies intensives et agressives, sauf si ils sont recouverts d'une strate herbacée permanente spontanée ou plantée en Andrapogon gayanus (Gigou et al., 2006). Ils doivent être réservés aux pentes inférieures à 3 % et pratiqués sur des sols ni trop sableux ni trop argileux, c'est-àdire ni instables ni sensibles à l'engorgement (Lavigne Delville, 1990)."},{"index":10,"size":55,"text":"Des études menées dans la région cotonnière du Sud malien, du Sud burkinabé et du Nord ivoirien ont montré qu'ils entraînent une augmentation de l'infiltration de 10 %, une hausse des rendements de 30 % et surtout une diminution de la variabilité interannuelle de la production par réduction du stress hydrique (Gigou et al., 2006)."},{"index":11,"size":75,"text":"Les bourrelets sont d'autant plus efficaces qu'ils sont édifiés dans des champs en culture intercalaire de mil et de légumineuses* ou qu'ils sont complétés par d'autres techniques. Un paillage* et un apport d'engrais minéral sur les parcelles aménagées engendrent une hausse des rendements en mil de 50 %, hausse qui peut être portée à 100 % avec un apport de fumure organique à raison de 5 t/ha de bouse de vache (Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998)."},{"index":12,"size":30,"text":"Par ailleurs, les pertes en terre sont amoindries et elles se traduisent surtout par une redistribution entre parcelles contiguës, sans exportation à l'échelle du bassin versant (Gigou et al., 2006)."}]},{"head":"♦ Le mulching*","index":25,"paragraphs":[{"index":1,"size":64,"text":"Répondant à l'objectif de réduire l'énergie cinétique des gouttes de pluies et de soustraire la surface du sol à l'agressivité des pluies, le mulching* a lui-aussi des conséquences sur les caractéristiques physico-chimiques des sols. Il fertilise le sol par une décomposition lente des résidus de culture (Djiguembé, 1988) et le taux de matière organique, dont la minéralisation est ralentie, s'accroît (Bertrand et Gigou, 2000)."},{"index":2,"size":59,"text":"Par ailleurs, les pailles favorisent le développement de l'activité faunique des termites (Ambouta et al., 2000) ou des vers de terre qui cassent la pellicule superficielle indurée et ameublissent le sol (Roose et al., 1992). Il en résulte une amélioration de la structure du sol, avec un accroissement de la porosité, et une augmentation de la rugosité de surface."},{"index":3,"size":204,"text":"Le sol dont la surface est protégée par une mince couche de pailles, de branchettes ou d'herbes est moins sensible aux agents érosifs (IITA, 1992). D'après des études menées par l'ICRISAT de Niamey, deux tonnes de pailles par hectare ne couvrent que 7 à 10 % de la surface du sol mais suffisent à freiner le ruissellement et à diminuer les flux de sédiments de 40 à 60 % (Bielders et al., 1995). L'infiltration des eaux de pluie est facilitée par le ralentissement des écoulements et l'humidité du sol est accrue par une réduction de l'évaporation (Anschütz et al., 1998). Il consiste à creuser des trous ronds, parfois carrés, en quinconce ou non, de 20 à 60 cm de diamètre et 10 à 30 cm de profondeur 75 ; la terre excavée est disposée en bourrelets à l'aval des trous. D'après les études menées sur le Plateau mossi burkinabé et dans le pays Dogon au Mali, les cuvettes permettent de collecter 25 % des pluies qui ruissellent sur un impluvium correspondant à cinq fois leur surface (Roose et al., 1999). L'eau de chaque micro-bassin met ensuite deux heures, en moyenne, pour s'infiltrer ce qui annihile le risque d'asphyxie des plants (Evequoz et Yadji, 1998)."},{"index":4,"size":79,"text":"Dans chaque cuvette, les agriculteurs déposent de la bouse de vache, de la poudrette* ou du fumier avant d'effectuer les semis en poquets* (Bertrand et Gigou, 2000). La concentration en matière organique et en eau permet une croissance plus rapide des végétaux, de meilleurs rendements en talles, pailles et grains surtout dans la zone où la pluviométrie est comprise entre 300 et 800 mm (Ambouta et al., 2000) et elle limite les risques de resemis* (Kaboré et al., 1995)."},{"index":5,"size":109,"text":"Par ailleurs, le zaï* améliore la structure des sols grâce à la réintroduction de la faune : les termites sont attirés par la matière organique et creusent des galeries au fond des cuvettes. Ils contribuent de la sorte à perforer la croûte de surface et à ameublir le sol d'où une 75 Une cuvette de 30 cm de diamètre et de 20 à 30 cm de profondeur peut contenir 13-14 litres d'eau ce qui signifie, par ailleurs, qu'une pluie de 15 mm suffit à engendrer un phénomène de ruissellement (Evequoz et Yadji, 1998). augmentation de l'infiltration qui participe à la recharge locale de la nappe (Roose et al., 1992)."},{"index":6,"size":65,"text":"Après trois ou quatre cycles culturaux au cours desquels le travail de préparation et le sarclage se limite aux cuvettes nouvellement creusées, toute la surface du sol a été remuée par le labour ou le travail des termites (Kaboré et al., 1995) et, grâce à une amélioration des taux de matière organique, de phosphore et de calcium, la fertilité est restaurée (Somé et al., 2004)."},{"index":7,"size":44,"text":"La technique du zaï* facilite la revégétalisation des zipellés*, notamment grâce à l'apport éolien de limons, de débris organiques et de graines au cours de la saison sèche qui favorise la colonisation par de nombreuses espèces végétales, herbacées ou arbustives (Roose et al., 1999)."},{"index":8,"size":171,"text":"Les cuvettes apparaissent donc comme un moyen d'augmenter la disponibilité en terres cultivables voire de réintroduire la jachère dans les cycles culturaux. C'est toutefois une technique exigeante en main d'oeuvre et qui nécessite, les premières années, un travail long et difficile pour creuser les trous (Barro et al., 2005). Lorsque les écoulements sont forts, elle doit s'accompagner d'aménagements tels que des cordons pierreux afin de ralentir le comblement des cuvettes (Wright, 1985). La mise en boue et le planage sont rarement faits correctement et ne sont jamais réalisés sur toute la surface submergée (Ouattara, 1994). L'irrégularité topographique donne alors naissance à des zones dépressionnaires sujettes à l'engorgement et à des zones en haute toposéquence menacées de stress hydrique (Ouattara et al., 1997) De plus, leur faible profondeur, leur évasement et le fait qu'ils possèdent un fond plat rendent les bas-fonds non aménagés sensibles à l'ensablement (Compaoré, 2000). Traditionnellement réservés au pâturage, l'extension actuelle de leur mise culture avec dessouchage des berges, suppression des formations ripicoles puis labour les vulnérabilisent (Ouadba, 2000)."},{"index":9,"size":47,"text":"Composées de Berlinia grandifloria et de Mitragyna inermis (Mietton, 1988), les formations ripicoles permettent, en effet, le maintien de la fertilité des sols, la préservation de la diversité biologique et la fixation des berges qui sont alors plus résistantes au risque d'érosion et au sapement (Ouadba, 2000)."}]},{"head":"♦ Les petits périmètres irrigués","index":26,"paragraphs":[{"index":1,"size":42,"text":"Les petits périmètres irrigués avec barrages en terre relèvent d'une mise en valeur plus intensive -préparation des sols, double culture, irrigation, intrants éventuels…-qui permet une augmentation des ressources familiales tant alimentaires par l'intensification culturale que monétaires par la vente des produits maraîchers."},{"index":2,"size":53,"text":"Cependant, cette augmentation passe par une dégradation des caractéristiques géochimiques des sols avec alcalinisation, sodisation ou salinisation (Bruckler, 2000) suite aux mauvais dosages des intrants, au mauvais drainage des sols ou à des apports excessifs d'eau d'irrigation 78 , comme cela a été observé dans le cadre du projet Fara-Poura au Burkina Faso."},{"index":3,"size":37,"text":"Elle passe également par une dégradation du couvert végétal consécutive au défrichement de l'aire d'emprise ou à l'augmentation de la pression foncière autour des points d'eau et dans les aires de culture riveraines (Dioma et al., 2003)."},{"index":4,"size":86,"text":"Or, la dégradation des eaux et des sols est incompatible avec une production agricole durable et des rendements élevés. Ainsi, un suivi des périmètres irrigués burkinabé par le Ministère de l'Environnement et de l'Eau a montré que la fréquente monoculture rizicole subit rapidement une baisse des rendements qui peut être évitée par un précédent en culture maraîchère. Le gain de productivité de 5 à 10 % pourrait même être porté à 20 ou 25 % avec un apport simultané de matière organique (Ouattara et al., 1997)."},{"index":5,"size":81,"text":"Les petits hydro-aménagements étant un moyen pour les familles de dégager un excédent céréalier et de faire face à la soudure, il apparaît nécessaire de préserver ces espaces. Pourtant, il y a peu d'études sur l'évolution physico-chimique des sols résultant de la monoculture, de l'irrigation ou de l'intensification avec deux et même trois campagnes par an, comme cela est envisagé à l'aval de Bagré. De même, le transport solide et la sédimentation dans les petits barrages de terre sont mal connus."},{"index":6,"size":48,"text":"Les répercussions sur la santé -développement des maladies liées à la mauvaise qualité des eaux et à la prolifération des moustiques, état nutritionnel 79 -mériteraient également d'être approfondies d'autant qu'elles peuvent jouer sur la productivité à travers une diminution de la force de travail (Parent et al., 2002)."}]},{"head":"♦ Les grands périmètres irrigués","index":27,"paragraphs":[{"index":1,"size":54,"text":"Dans le cas des grands périmètres irrigués, la durabilité de la production agricole dépend de la fertilité des sols, de la qualité des eaux d'irrigation, de la maîtrise des techniques agricoles et hydrauliques et de l'entretien des aménagements, le risque de pertes en terres et de modification texturale des sols étant nul (Ouattara, 1994)."},{"index":2,"size":18,"text":"Les techniques de mise en valeur de ces espaces sont très intensives avec, d'une part, la (Tadjousti, 2006)."},{"index":3,"size":42,"text":"Dans le contexte climatique aléatoire du Burkina Faso ou du Ghana septentrional, la céréaliculture irriguée apparaît donc comme un moyen de tendre vers une plus grande satisfaction des besoins alimentaires. Mais est-ce un moyen suffisant alors que la population croît rapidement ?"},{"index":4,"size":15,"text":"Deux risques sont toutefois à prendre en considération dans la gestion des grands périmètres irrigués."},{"index":5,"size":12,"text":"1 -Le premier risque concerne la menace d'envasement des retenues (Roose, 2004)."},{"index":6,"size":224,"text":"Les mesures des dépôts permettent de déterminer l'érosion à l'échelle des bassinsversants. Effectuées dans quatre stations burkinabé sur la Volta Blanche et sur la Kompienga, elles ont donné une dégradation spécifique 83 en amont des barrages supérieure à 60 t/km²/an et ayant même pu atteindre 312 t/km²/an, indépendamment de la valeur de pente, de la surface du bassin-versant, de la quantité de précipitations moyenne annuelle et de la méthode de mesure -levés topographiques comparés ou sondages - (Mietton, 1986). , 1994). 82 Plus des deux tiers de superficies rizicoles se trouvent dans les trois provinces septentrionales ((Kranjac-Berisavlejvic et al., 1998). 83 Les mesures ne tiennent pas compte du transport par charriage, du déversement occasionnel des fines par dessus les barrages et des dépôts intermédiaires qui échappent aux mesures (Mietton, 1986). 84 Déterminée d'après la relation entre la conductibilité spécifique à 25°C de l'eau d'irrigation et celle de l'extrait saturé du sol (Durand, 1983). 85 Estimé en fonction du sodium absorbable par le sol (Durand, 1983). Kou au Burkina Faso, ont mis en évidence que les barrages permettent une régulation des crues par laminage, avec des débits de pointe divisés par trois à la sortie du barrage (Triboulet, 1986). L'écrêtement et l'allongement de la crue rendent possible la culture en bordure des marigots, tout en réduisant le risque d'érosion mais suppriment l'inondation du lit majeur."}]},{"head":"-","index":28,"paragraphs":[{"index":1,"size":111,"text":"Pourtant, en l'état actuel de la gestion et de l'exploitation des abords des barrages, les terres cultivées et irriguées s'étendent mais avec elles, les surfaces érodées par surexploitation et/ou surpâturage (Triboulet, 1986). Pour éviter une dégradation physico-chimique des sols aux abords des barrages, il est essentiel de bien évaluer la quantité d'eau à apporter, la dose d'arrosage devant être définie par la capacité de rétention du sol, la fréquence des irrigations et la vitesse de consommation par les plantes. Il est également nécessaire de déterminer la périodicité des arrosages et la méthode de distribution les mieux adaptées non seulement aux contraintes pédologiques et climatiques locales mais aussi aux cultures (Durand, 1983)."},{"index":2,"size":98,"text":"86 Dans le cas des barrages de dérivation à partir d'un cours d'eau, la concentration des eaux est plus forte au début de la crue, puis elle décroît après le passage de la tête de crue pour atteindre un taux faible qui remonte légèrement en fin de crue (Durand, 1983). 87 Le volume doit être calculé avec précision en fonction des besoins de la plante, de la nature des sols, des données climatiques locales comme la quantité de pluie et l'évaporation. La vitesse, quant à elle, doit être inférieure à celle de l'absorption par le sol (Durand, 1983)."},{"index":3,"size":119,"text":"Pour conclure, l'irrigation améliore la sécurité alimentaire des familles en garantissant un rendement minimum, même si celui-ci reste aléatoire dans les bas-fonds, voire dans les petits périmètres. Toutefois, elle n'améliore pas forcément le niveau de pauvreté des populations car elle est risquée. Une étude comparée de douze périmètres irrigués répartis au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Sénégal a mis en évidence que, si le coût des intrants et de l'eau est supérieur aux gains à la vente, ce qui arrive fréquemment pour les cultures maraîchères, les revenus sont négatifs. Au contraire, dans le cas de l'agriculture pluviale, il n'y a aucun investissement et, dans le pire des cas, les revenus sont nuls (Rigourd et al., 2002)."},{"index":4,"size":110,"text":"Par ailleurs, pour qu'elle soit un moyen durable de satisfaire les besoins alimentaires nationaux, l'irrigation suppose d'être mieux maîtrisée, notamment sur les bas-fonds et dans les petits projets où elle engendre une dégradation des caractéristiques physico-chimiques des sols et leur érosion. A l'échelle de la parcelle, cela se traduit par des pertes en bases, en azote, en matière organique et en carbone et par un décapage superficiel avec exportation des particules fines. A l'échelle du bassin-versant, cela cause une diminution de l'infiltration, une augmentation du ruissellement, le creusement de rigoles ou de ravines, une érosion régressive le long des berges et un envasement des réservoirs et des barrages (Bunasols, 1998)."}]},{"head":"Conclusion","index":29,"paragraphs":[{"index":1,"size":29,"text":"Variant selon les systèmes de culture et selon les zones agro-géographiques, les itinéraires techniques ont des conséquences variables sur les rendements et sur la durabilité de la production agricole."},{"index":2,"size":61,"text":"Certes, les niveaux de production sont, pour une part, conditionnés par la pluviométrie. Les rendements céréaliers moyens, calculés en fonction de la place respective des trois principales céréales -le sorgho, le mil et le maïs -, augmentent du Nord vers le Sud, passant de 645 kg/ha dans la région Nord du Burkina Faso à 977 dans la région Sud-Ouest (Graphe n°1)."},{"index":3,"size":157,"text":"Mais ils peuvent être améliorés par les pratiques culturales. Ainsi, les pratiques traditionnelles dont certaines restent mises en oeuvre dans tous les itinéraires techniques et sur l'ensemble de l'espace étudié ont des effets plus ou moins bénéfiques sur les sols mais elles sont souvent peu intensives et peu productives (Graphe n°1), ne répondant pas aux exigence alimentaires actuelles. Elles donnent des rendements céréaliers moyens assez faibles, souvent inférieurs à 700 kg/ha, alors qu'à latitude et à pluviométrie équivalentes, des pratiques culturales modernes et semi-intensives donnent des rendements nettement supérieurs. A titre d'illustration, les rendements céréaliers moyens du Mouhoun, région de production cotonnière, sont de 880 kg/ha ; ils sont de 693 kg/ha sur le Plateau Central. En outre, indépendamment des données climatiques, les pratiques culturales influent sur le caractère aléatoire des rendements céréaliers (Graphe n°1) : les écarts à la moyenne sont plus faibles là où des techniques intensives s'intègrent dans les systèmes de culture 88 ."},{"index":4,"size":79,"text":"Cependant, les pratiques modernes -intrants minéraux, labour… -souvent mal maîtrisées, ont des conséquences néfastes sur les sols. Cela se traduit, à l'échelle des parcelles, par un fort taux de ruissellement, par un appauvrissement chimique, par une érosion sélective avec des pertes en terre, notamment en particules fines. Les données chiffrées sont à prendre avec précaution : elles résultent d'expérimentations menées dans des conditions qui peuvent être fort différentes de la réalité et ils sont très variables selon les sources."},{"index":5,"size":41,"text":"Il n'y a donc que les périmètres irrigués, principalement les grands aménagements en maîtrise totale de l'irrigation, qui, par une mise en culture rationnelle et très intensive, offrent des rendements élevés sans risque majeur de dégradation des aptitudes physico-chimique des sols."},{"index":6,"size":58,"text":"Alors que le climat des zones sahéliennes à soudaniennes, marqué par l'irrégularité, la discontinuité et la variabilité des pluies, fait peser des contraintes sur la production agricole et sur la conservation des sols, les évolutions actuelles -croissance démographique, développement des cultures de rente et intensification culturale -provoquent une forte pression sur les terres et la surexploitation des ressources."},{"index":7,"size":31,"text":"Cela se traduit par la raréfaction de la jachère, par l'épuisement des sols qui sont de plus en plus soumis aux mécanismes d'érosion et par la multiplication des terres devenues incultes."},{"index":8,"size":32,"text":"L'environnement est aujourd'hui dégradé (Figure n°5) avec des dynamiques érosives très actives dans certaines régions comme le Nord ghanéen ou une menace latente dans d'autres zones comme les provinces du Sud-Est burkinabé."},{"index":9,"size":15,"text":"Dans les faits, l'érosion des sols est estimée, pour l'ensemble du Ghana, comme étant :"},{"index":10,"size":36,"text":"1 -faible à modérée et sous forme de nappe pour 29 % des terres, 2 -sévère et se manifestant en nappe ou en rigoles et ravines pour 43 %, 3 -extrême pour 23 % (Veihe, 2000)."},{"index":11,"size":11,"text":"Elle est estimée, pour l'ensemble du Burkina Faso, comme étant :"},{"index":12,"size":65,"text":"88 Dans la région du Mouhoun, les variations s'étendent d'un déficit de 28 % à un excédent de 27 % ; le déficit a pu être de 35 % dans la région Nord, de 57 % dans le Sud-Ouest et de 39 % sur le Plateau Central tandis que les excédents ont pu être respectivement de 48 %, de 53 % et de 71 %."},{"index":13,"size":23,"text":"1 -faible à modérée pour 16 % des terres, 2 -sévère pour 45 %, 3 -extrême pour 31 % (Guillobez et al., 2000)."},{"index":14,"size":196,"text":"et, d'après l'estimation 89 de Guillobez, Lompo et De Noni (2000), les terres les plus dégradées sont, pour l'essentiel, localisées dans la partie du pays qui correspond au bassin de la Volta. L'étude diachronique menée par ces auteurs a mis en évidence une progression considérable de la dégradation, tant en intensité qu'en superficie, dans la zone cotonnière de l'Ouest où plus de 50 % des sols ont une tendance à l'acidification et plus de 80 % sont remaniés, lessivés ou érodés (Hauchart, 2005). La dégradation est restée très élevée mais stable dans le Sud-Ouest. A un niveau encore élevé, elle tend néanmoins à reculer sur le Plateau central (Guillobez et al., 2000). Sensibles à la baisse des rendements dans certains de leurs champs, les agriculteurs mettent en oeuvre des techniques de lutte dont les effets, bien que globalement positifs, sont insuffisants au regard de la menace qui pèsent sur leurs terres de culture. Ils complètent également de plus en plus leur production par l'exploitation des bas-fonds ou de petits périmètres irrigués mais cela ne résout pas les problèmes de la variabilité interannuelle des rendements et de leur insuffisance par rapport aux besoins alimentaires croissants (ODI, 2003)."}]},{"head":"Perspectives d'amélioration durable de l'agriculture pluviale","index":30,"paragraphs":[{"index":1,"size":117,"text":"Les évolutions des conditions de production agricole -pression démographique, réduction des terres arables, raréfaction de la jachère, modification des pratiques culturaleset les fluctuations climatiques avec une récurrence des années déficitaires soulèvent la question de la nécessaire augmentation de la productivité pour répondre aux besoins croissants des populations. Elles posent également le problème de la durabilité même de l'agriculture pluviale dans les pays en développement de la zone soudano-sahélienne, comme le Burkina Faso et le Ghana. Il s'agit de trouver les moyens de combiner le recours aux ressources humaines, techniques ou matérielles disponibles localement -main d'oeuvre, compost, ressources minérales locales (Burkinaphosphate 91 ), moellons, savoir-faire -avec les apports extérieurs -intrants minéraux, techniques rationnelles - (Segda et al., 1998)."},{"index":2,"size":205,"text":"Mais, répondre aux objectifs de productivité et de durabilité suppose de relever quatre défis majeurs. 94 Les épisodes de 10 à 14 jours consécutifs sans pluie ne sont pas rares au coeur de la saison de pluies, entre juin et septembre (CPWF, 2006) : ils perturbent le cycle de croissance et, dans les pires cas, entraînent la perte de la production (Palé, 1980). 95 Des pluies sont considérées comme agressives dès lors qu'elles ont une intensité de 120 mm/h pendant plus de 5 mn (Somé et Ouattara, 1991). De telles intensités ainsi que des épisodes pluvieux conséquents, de l'ordre de 90 mm, peuvent avoir lieu dès les mois d'avril ou mai (Hauchart, 2005). 96 Les années déficitaires se caractérisent par un déficit au coeur de l'hivernage, un retrait plus rapide de la mousson, un nombre total moindre d'évènements pluvieux et des intensités de pluies plus faibles (Balme-Debionne, 2004). 97 Dans le Mouhoun, en 20 ans, les pluies ont été globalement insuffisantes dans 33 % des cas, mal réparties au cours de la campagne dans 43 % des campagnes et ont eu une fin trop tardive dans 37 % des cas d'où le pourrissement des capsules de coton (Hauchart, 2005) ou l'échaudage des épis (Dugué, 1998)."}]},{"head":"♦ Premier défi","index":31,"paragraphs":[{"index":1,"size":32,"text":"par des rendements très aléatoires (cf. supra Graphe n°1) avec des écarts à la moyenne qui peuvent atteindre 100 % 98 et qui peuvent perdurer plusieurs années 99 (Albergel et al., 1984)."},{"index":2,"size":93,"text":"Toutefois, les cultures répondent différemment aux contraintes climatiques. Ainsi, le mil et le sorgho qui sont des plantes photopériodiques ne sont pas sensibles à un début capricieux de la saison des pluies et la date des semis n'influe pas sur la floraison (Gigou et al., 2006). A l'inverse, la date des semis est décisive pour le coton car il faut 120 jours de pluie pour répondre aux besoins des cycles végétatifs et reproductifs (Sément, 1986) ; des retards entraînent donc une baisse des rendements et augmentent le risque de mauvaise déhiscence des capsules."},{"index":3,"size":52,"text":"Enfin, l'agressivité des pluies et l'intensité de certains épisodes au cours desquels les quantités de pluie excèdent la capacité d'infiltration des sols génèrent des mécanismes de ruissellement en nappe ou en rigoles qui peuvent affecter directement les récoltes par l'arrachage des pieds ou par un engorgement temporaire des sols défavorables aux cultures."},{"index":4,"size":46,"text":"Les contraintes climatiques rendent nécessaires l'adoption de stratégies et la prise de risques au moment des semis 100 ou des traitements pour tirer les meilleurs profits des investissements en capital et en travail (Crétenet et al., 2006). , 1986). Pratiques et aménagements doivent pour cela :"}]},{"head":"-","index":32,"paragraphs":[{"index":1,"size":124,"text":"1 -réduire le ruissellement (Reij et al., 2005) ou le détourner vers des parcelles de culture (CPWF, 2006) car 25 à 55 % des pluies (Gigou et al., 2006), voire même 70 % 105 sur sol nu et compact, sont perdues pour les cultures à l'échelle du champ et génèrent des mécanismes d'érosion (Some et Ouattara, 1991), 2 -favoriser l'infiltration, notamment celle des premières pluies grâce à un grattage superficiel ou à un labour, car, en zone soudano-sahélienne, chaque millimètre d'eau qui s'infiltre au lieu de ruisseler engendre, en année sèche, un gain de rendement en grain de 8 kg/ha (Valet, 2000), 3 -réduire l'évaporation 106 , 4 -accroître la capacité de stockage des sols pour pallier les éventuels déficits (Ouattara et al., 1994),"}]},{"head":"5","index":33,"paragraphs":[{"index":1,"size":14,"text":"-améliorer les conditions de drainage pour éviter l'engorgement (Ouattara et al., 1994) , 1986)."}]},{"head":"♦ Les techniques de stockage de l'eau","index":34,"paragraphs":[{"index":1,"size":26,"text":"Ces pratiques agricoles peuvent être complétées par des techniques de stockage de l'eau dans le sol lui-même ou dans des trous creusés à l'aval des parcelles."},{"index":2,"size":30,"text":"Dans le premier cas, cela consiste à utiliser un hydrorétenteur de type Aquasorb (Dugué et al., 1988) Roose (1990). La terre est excavée puis étalée en croissant autour des trous."},{"index":3,"size":20,"text":"L'extrémité des bourrelets doit être protégée par trois cailloux pour éviter l'érosion en cas de débordement de l'eau (Roose, 1990)."},{"index":4,"size":150,"text":"Les cuvettes sont disposées en courbes de niveau et en écailles de poisson. Elles sont généralement distantes de 2 mètres 118 et les rangées sont espacées de 4 mètres ce qui permet d'étendre leur impluvium et de recueillir le maximum des eaux qui ruissellent. Avec cet écartement, chaque millimètre de pluie qui tombe permet ainsi le stockage dans le bassin de 1,9 à 5,7 mm, ce qui accroît la disponibilité pour les végétaux (Evequoz et Yadji, 1998). Pour que l'efficacité soit maximale, le sol des micro-bassins doit être régulièrement sarclo-biné faute de quoi le colmatage du fond des cuvettes par la charge solide du ruissellement forme une croûte imperméable (Roose, 1990). 1993). Valet (2000), quant à lui, reproche à ces techniques de provoquer l'infiltration totale de l'eau en amont des cordons au lieu de maintenir le ruissellement sur les parcelles plus en aval et de favoriser ainsi le report hydrique."}]},{"head":"Les pratiques anti-érosives","index":35,"paragraphs":[{"index":1,"size":56,"text":"Les techniques anti-érosives traditionnelles mises en oeuvre (Figure n°4 Celles-ci sont des entassements de grosses pierres sur une ligne barrant une tête de vallée ou de ravine, dans le lit majeur d'un bas-fond (Somé et al., 2000). Elles ont pour finalité de ralentir les écoulements, à l'origine du ravinement, et d'entraîner la sédimentation de la charge."},{"index":2,"size":15,"text":"Le dispositif, filtrant ou demi-filtrant, doit être choisi en fonction des objectifs à atteindre :"},{"index":3,"size":24,"text":"1 -Pour améliorer l'alimentation en eau de la nappe, les diguettes filtrantes, retenant peu l'eau malgré un noyau de graviers fins, sont bien adaptées."},{"index":4,"size":51,"text":"2 -En revanche, pour permettre l'exploitation des bas-fonds et créer une zone de riziculture, il convient de mettre en place une digue peu filtrante avec un noyau de graviers fins doublé d'un noyau argileux pour favoriser la formation d'une lame d'eau de 10 cm en amont de la digue (Roose, 1990)."},{"index":5,"size":81,"text":"Ces aménagements permettent de valoriser les fonds plats des vallées qui sont souvent trop détrempés pour être cultivés en sorgho mais pas assez longtemps imbibés pour permettre la culture du riz. Ce faisant, cela pourrait constituer un moyen pour étendre les terres de culture sur les bas-fonds encore sous-exploités et pourtant productifs, tout en limitant les risques d'engorgement. Grâce à un travail communautaire exigeant et lourd, cela pourrait générer une hausse de la production agricole à l'échelle familiale autant que villageoise."}]},{"head":"La matière organique, une solution complète pour l'amélioration durable des aptitudes agronomiques des sols ?","index":36,"paragraphs":[{"index":1,"size":48,"text":"L'insuffisance et la variabilité de la production agricole rendent incertaine, irrégulière dans le temps et variable dans l'espace la satisfaction des besoins alimentaires. Ce problème devrait s'accroître encore avec la surexploitation des sols par la mise en culture intensive et continue et avec la diminution des terres arables."},{"index":2,"size":30,"text":"La jachère est une pratique qui tend à disparaître. Seul l'apport de matière organique peut tempérer les méfaits du nombre des années de culture (Cattan et al., 2001) , 2000)."},{"index":3,"size":58,"text":"Pourtant, à l'exception du Nord ghanéen où l'usage des résidus de culture et de fumier est plus répandu (Karbo et Agyare, 1998), les apports de fumure organique ne sont pas généralisés (cf. supra 1.). Plusieurs raisons expliquent le recours insuffisant à une pratique qui peut être bénéfique en terme de productivité et de durabilité de la culture pluviale."},{"index":4,"size":57,"text":"121 Le rôle anti-érosif de la fumure organique mériterait davantage d'investigations prenant en compte la nature des sols, la quantité de fumure, les techniques culturales et les données pluviométriques -intensité, fréquence, durée, quantité… -. 122 Un apport de 20 ou 30 t/ha n'apporte pas de hausse des rendements supérieurs à un apport de 10 tonnes (Dembélé, 1994)."},{"index":5,"size":3,"text":"Ce sont principalement:"},{"index":6,"size":44,"text":"1 -le manque de disponibilité en matières végétales 123 1 -disposer de ressources suffisantes en fourrages et en litière, 2 -pouvoir composter le fumier et l'apporter à des doses raisonnables et 3 -transporter le fumier au champ et l'y enfouir (Ganry et al., 1998)."}]},{"head":"♦ L'accroissement des ressources végétales","index":37,"paragraphs":[{"index":1,"size":73,"text":"La première solution pour accroître la disponibilité en ressources végétales consiste à pratiquer la jachère améliorée c'est-à-dire à enrichir la jachère avec des graminées, des plantes de couverture ou des légumineuses*. L'introduction pendant trois ans d'une simple jachère herbacée avec des plantes annuelles de type Bracaria ou d'une prairie pâturée a les mêmes effets qu'un apport direct de fumure sur le maintien de la fertilité et du taux de matière organique (Boyer, 1977)."},{"index":2,"size":14,"text":"Les graminées peuvent être remplacées par des légumineuses* (Hien et al., 1994) , 1998)."}]},{"head":"80/107","index":38,"paragraphs":[{"index":1,"size":35,"text":"Cajanus cajan… (Segda et al., 1998). Cependant, la production fourragère des jachères ne peut-être améliorée que si les paysans en modifient la gestion, notamment s'ils contrôlent les feux et le pâturage (Ganry et al., 1998)."},{"index":2,"size":5,"text":"Les (Ganry et al., 1998)."}]},{"head":"♦ Le compostage du fumier","index":39,"paragraphs":[{"index":1,"size":71,"text":"Les végétaux issus des bandes enherbées ou arbustives et des cultures intercalaires ou associées doivent être mélangés à des pailles de riz et à des déjections animales (CPWF, 2006) pour fabriquer du compost, ce qui suppose la création de fosses. Actuellement, dans le 130 Les rendements ont été de 1616 kg/ha avec 5 t/ha de fumier contre 1255 kg/ha avec un apport de 45 kg/ha de NPK (Ganry et al., 1998)."},{"index":2,"size":36,"text":"cadre des programmes de vulgarisation de la fumure organique dispensés par les organismes gouvernementaux 131 , de plus en plus de formations intègrent les fosses compostièresfumières (Hauchart, 2005) dont la réalisation suppose de prendre certaines précautions."},{"index":3,"size":44,"text":"Construites en briques de latérite ou en pierres sauvages, les fosses doivent faire environ 3 mètres de côté et de 0,8 à 1,5 mètres de profondeur, avec un petit rebord de banco pour La stabulation saisonnière peut également permettre la production de fumier composté."},{"index":4,"size":106,"text":"Elle est traditionnellement pratiquée dans les parcs d'hivernage, de juin à octobre, et permet, d'après des études menées au Burkina Faso, de produire 6 tonnes de fumier avec 5 unités de bétail et 4 tonnes de tiges de sorgho provenant d'un hectare de culture (Berger, 1996). Cela se traduit par un coefficient de transformation moyen de la paille en fumier de 1,6 et par un rendement en fumier de 1,2 t/UBT (Ganry et al., 1998). Mais cela suppose que les agriculteurs possèdent un gros cheptel car 12 à 15 têtes de bétail sont nécessaires pour apporter 5 t/ha/an de fumier dans une exploitation de trois hectares."},{"index":5,"size":41,"text":"♦ Le transport et l'enfouissement du fumier L'augmentation des ressources végétales et la production de fumier doivent s'accompagner d'un programme de diffusion -planification, encadrement, mise en place de réseaux de distribution, offres de crédits…-des charrettes et des charrues asines ou bovines."},{"index":6,"size":27,"text":"Les premières sont nécessaires pour transporter le fumier de la fosse ou de la stabulation jusqu'aux parcelles de culture, parfois éloignées de plusieurs kilomètres du noyau villageois."},{"index":7,"size":20,"text":"Les secondes doivent permettre un enfouissement soigné de la main d'oeuvre dans les sols de culture au moment du labour. "}]},{"head":"Conclusion","index":40,"paragraphs":[]}],"figures":[{"text":"FasoBUNASOLS: Bureau national des sols, Ouagadougou, Burkina Faso Cirad : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, Ouagadougou, Burkina Faso CNRST : Centre national pour la recherche scientifique et technique, Ouagadougou, Burkina Faso CRDI : Centre de recherche pour le développement international CSPA : Coordination des politiques sectorielles agricoles, Ouagadougou, Burkina Faso DGPSA : Direction générale de la production et de la statistique agricole, Ouagadougou, Burkina Faso FAO : Food and agriculture organization FEER : Fond de l'eau et de l'équipement rural, Ouagadougou, Burkina Faso GERES-Volta : Groupement européen de restauration des sols, Ouagadougou, Burkina Faso ICRISAT : International Crop Research Institute for Semi-Arid Tropics INERA : Institut national de l'environnement et de la recherche agricole, Ouagadougou, Burkina Faso NAEP : National agricultural extension project, Accra, Ghana NAES : Nyankpala agricultural experiment station, Nyankpala, Ghana NARP : National agricultural research project, Accra, Ghana PNRSP : Programme national de recherche sur les systèmes de production, Ouagadougou, Burkina Faso SARI : Savanna agricultural research institute, Tamale, Ghana SP/CONEDD : Conseil national pour le développement et l'environnement durable, Ouagadougou, Burkina Faso URADEP : Upper region agricultural development project, Ghana Lexique Les mots ou expressions définis dans le lexique sont indiqués dans le texte par un astérisque. Ados : Bourrelets ou banquettes de terre disposés selon les courbes de niveau et destinés à freiner le ruissellement et à limiter les pertes en terres Billonnage : Opération agricole qui consiste à réaliser, à la main ou à la billonneuse, de légers exhaussements de terre linéaires sur lesquels sont semées les cultures Boulis : Trou de forme variable, creusé en aval d'une parcelle et faisant office de citerne pour collecter et stocker les eaux de pluie et de ruissellement Buttage : Opération agricole qui consiste à réaliser, à la houe, des amas de terre aux pieds des cultures Champs de brousse : Champs situés en périphérie du finage villageois, traditionnellement mis en culture temporaire ou itinérante et destinés à la production céréalière ou aux cultures de rente Champs de village : Champs situés autour ou à proximité du village, traditionnellement mis en culture permanente et destinés à la production céréalière Contrat de confiage : Contrat qui lie un agriculteur sédentaire et un éleveur nomade : l'agriculteur confie ses bêtes à l'éleveur qui pratique la transhumance vers le Sud pendant la saison sèche Contrat de gardiennage : Contrat qui lie un agriculteur sédentaire et un éleveur nomade : l'agriculteur confie ses bêtes à un bouvier qui les fait pâturer dans les brousses alentour du village pendant la saison pluvieuse Contrat de parcage : Contrat qui lie un agriculteur et un éleveur : après les récoltes, l'agriculteur confie ses bêtes à un éleveur qui les garde sur les parcelles encloses où elles peuvent brouter les résidus de culture. L'agriculteur laisse libre accès à ses puits et fournit à l'éleveur du sel et du mil, en échange de quoi il récupère du fumier sur ses terres. Contre-saison (culture de) : Saison sèche correspondant à la basse saison agricole mais au cours de laquelle des cultures maraîchères sont pratiquées sous irrigation Daba : Outil aratoire de type houe traditionnelle à manche court Dégué : Grumeaux de farine de mil cuits à l'eau et servis mélangés à du yaourt sucré Demi-lunes : Technique de récupération des terres indurées qui consiste à creuser de grands demi-cercles bordés en aval d'un haut bourrelet de terres et destinés à collecter des eaux de ruissellement Dolo : Bière de mil, préparée traditionnellement par les femmes et consommée le week-end dans les dolotières villageoises ou servie pour marquer l'hospitalité Emprunteur : Personne qui a dû demander une terre en prêt au chef de terre ou de village, conformément au droit coutumier, cette démarche étant réservée aux immigrants qui n'appartiennent pas au lignage du village Fascines : Alignements de branchages disposés selon les courbes de niveau et destinés à freiner le ruissellement et à limiter les pertes en terres Fèces : Résidus de la digestion des animaux contenant des aliments non digérés dans l'appareil digestif, des fragments de la membrane intestinale, des bactéries et des produits de sécrétion digestive Hivernage : Saison des pluies Intensité culturale : Taux d'occupation annuelle d'un périmètre, en une ou plusieurs campagnes agricoles Jardins de case : Champs enclos, inclus dans l'espace domestique villageois et cultivés de façon soignée par les femmes pour la production de maraîchage ou de céréales hâtives Légumineuse : Ordre de plantes à fleurs papillons, herbacées ou arborescentes, comprenant des variétés fourragères, cultivées pour leur système végétatif -par exemple, la luzerne -et des variétés à graines, cultivées pour leurs graines riches en protéines -pois, haricots, lentilles, soja, arachides…-Mulching : Technique qui consiste à recouvrir la surface du sol d'une couche de matériaux protecteurs, végétaux minéraux et végétaux -paille, résidus de culture, écorces, argileou matériaux synthétiques et chimiques -agents structurants polymères comme les mèches acryliques ou les films plastiques, asphalte, huiles lourdes -. Niébé : (Vigna inguiculata) ou dolique. Plante annuelle herbacée de la famille des légumineuses. Son système racinaire solide, pivotant et ramifié développe de nombreux nodules capables de fixer l'azote atmosphérique. Le niébé donne des gousses contenant 8 à 20 graines Paillage : Technique qui consiste à recouvrir la surface du sol d'une couche de matériaux protecteurs d'origine végétale, principalement des résidus de culture ou des tiges de céréales séchées Poquets : Trous ouverts dans la terre à l'aide d'une houe et dans lesquels sont déposées plusieurs graines Poudrette : Déjections séchées, contenant des graines d'arbustes, des fèces, de la litière et des cendres réduites en poudre par le piétinement des animaux Propriétaire : Personne qui, conformément au droit coutumier, a reçu des terres en don, transmissibles de père en fils, ce droit étant réservé aux autochtones, nés ou ayant grandi dans le village, ou aux descendants lignagers Resemis : Deuxième voire troisième semis destiné à remplacer les plants n'ayant pas germé suite à un déficit pluviométrique après le premier semis Sec (en) : Se dit d'un travail de la terre ou d'un semis réalisé sur sols secs, avant les premières pluies Sécheresse : Déficit hydrique absolu ou relatif et temporaire qui a un caractère azonal et conjoncturel Semenceau : Tubercule ou morceau de tubercule servant de bouture Tô : Plat traditionnel burkinabé préparé avec de la farine de mil ou de maïs, servi accompagné de diverses sauces, comme la sauce gluante, et servant de base à l'alimentation Voandzou : (Voandzeia subterranea) ou pois bambara. Plante herbacée annuelle de la famille des légumineuses qui produit des graines souterraines Zaï : Terme mooré qui désigne une technique de récupération des terres indurées et d'économie de l'eau reposant sur un travail du sol limité à des cuvettes disposées en quinconce, ouvertes à la houe et bordées à l'aval d'un bourrelet de terre Zipellé : Terme mooré qui désigne un sol encroûté, tassé, blanchi par la battance des pluies et rendu stérile "},{"text":"Figure n°1 :Figure n°3 : Figure n°1 : Carte des zones agro-géographiques burkinabé et nord-ghanéennes du bassin de la Volta Figure n°2 : Modèle d'organisation du finage Figure n°3 : Pratique de la culture mécanisée dans les régions burkinabé et nordghanéennes du bassin de la Volta Figure n°4 : Carte des pratiques anti-érosives mises en oeuvre dans les régions burkinabé et nord-ghanéennes du bassin de la Volta Figure n°5 : La dégradation environnementale dans les régions burkinabé et nordghanéennes du bassin de la Volta "},{"text":"Figure n°1 : Figure n°1 : Carte des zones agro-géographiques burkinabé et nordghanéennes du bassin de la Volta "},{"text":"Figure n°2 : Figure n°2 : Modèle d'organisation du finage "},{"text":" , se voient parfois confier les troupeaux des agriculteurs sédentaires. Dans le cadre de ce contrat de gardiennage* rétribué en argent ou en nature, les bouviers peuls peuvent emmener les bêtes vers le Sud du pays au cours de la saison sèche et reviennent dans les provinces occidentales au cours du mois d'avril. Le fumier constitue une ressource monnayable que les éleveurs peuls livrent aux agriculteurs sédentaires à l'aide de charrettes et leur troquent contre des céréales ou du sel. Le maraîchage de contre-saison* est pratiqué dans les jardins de case* par les femmes qui profitent de la proximité des parcelles et des possibilités d'approvisionnement en eau et en détritus ménagers. Il peut également être pratiqué plus loin du village, à la condition qu'il y ait un point d'eau ; les berges des cours d'eau et les bas-fonds sont ainsi mis en culture maraîchère. Les femmes pratiquent ces cultures manuellement et avec beaucoup de soins apportant de la fumure, des cendres, et un complément d'irrigation. Elles effectuent parfois un buttage* cloisonné et mettent en place des réseaux de canaux amenant l'eau prélevée par les hommes dans le Mouhoun ou un de ses affluents à l'aide d'une pompe. Les principales cultures sont les aubergines, les choux, les salades, les oignons, les piments, les tomates, le gombo, l'oseille et autres légumes et condiments autoconsommés ou vendus sur les marchés alentour. En saison des pluies, ces parcelles sont plantées, avec les mêmes soins, en maïs ou en sorgho de variété hâtive dont les récoltes précoces permettent d'assurer la soudure. Plusieurs facteurs naturels ou humains justifient les pratiques caractéristiques de la zone cotonnière et introduisent simultanément quelques différences à l'échelle des exploitations. Facteur d'homogénéité, l'introduction et le développement jusque là ininterrompu du coton dans les provinces occidentales se justifient par les données climatiques et pédologiques répondant aux exigences de cette plante 21 . Favorisée par la culture cotonnière, la généralisation de pratiques culturales modernesmécanisation, recours aux intrants -est un facteur de relative unité entre les agriculteurs. Néanmoins, les exploitants qui se limitent à la production de céréales et qui, faute de moyens, ne bénéficient pas de la vulgarisation des pratiques modernes conservent des pratiques traditionnelles comme le semis à la volée ou les associations culturales -le plus souvent, sorgho et niébé* -. De même que le fait d'adopter ou non le coton, l'appartenance ethnique établit une différenciation des itinéraires techniques. Parce qu'ils sont migrants et, à ce titre, ne disposent que de droits précaires, les Mossi ou les Peuls pratiquent moins la jachère que les Bobo et les Bwa, généralement propriétaires* de leurs terres. "},{"text":"1. 3 . La culture céréalière du Plateau central, du Sud-Est burkinabé et de l'Upper East ghanéen La région centrale burkinabé et le Nord-Est ghanéen (Figure n°1) se caractérisent par une agriculture vivrière traditionnelle reposant sur l'association de céréales et de légumineuses*, cultivées sous parc (Annexe 1) à Parkia biglobosa, Butyrospermum parkii ou Tamarindus indica. La littérature sur les techniques culturales du Plateau mossi et de l'Est burkinabé est assez ancienne et peu abondante. Cependant, il semble que les pratiques agricoles n'aient pas évolué, si ce ne sont la réduction dans le temps et dans l'espace voire la suppression de la jachère consécutive à la forte densité de population 22 et la mise en oeuvre, de plus en plus fréquente d'aménagements pour la gestion conservatoire des eaux et des sols (Maatman et Schweigman, 1995). Les références sont plus nombreuses et plus récentes pour la région ghanéenne Upper East qui fait l'objet de recherche par les stations de recherche SARI de Tamale et NAES de Nyankpala. "},{"text":" périmètres irrigués. La différenciation repose non seulement sur la superficie de ces espaces irrigués mais aussi sur le niveau d'intensification culturale. Les bas-fonds sont des zones topographiques basses, à fond plat ou concave, des vallons ou des axes d'écoulement temporaire et de drainage des eaux du bassin-versant, inondés pendant plusieurs jours ou semaines consécutifs. Ils possédent des sols hydromorphes à pseudogley d'apport alluvial ou colluvio-alluvial (Sinaré, 2000). Les bas-fonds étaient traditionnellement réservés au pâturage (Ouadba, 2000) mais, dans le contexte actuel de péjoration climatique, leur haute valeur agronomique et l'humidité que leur confère la convergence des eaux de surface et des écoulements hypodermiques attirent de plus en plus d'agriculteurs. Leur mise en culture a été rendue possible au Burkina Faso grâce au Programme d'aménagement des Voltas entrepris en 1973. L'assainissement des vallées de la Volta a favorisé un recul de l'onchocercose et a entraîné le déplacement et l'implantation de population le long du Fleuve (Zoungrana et al., 1996). Dans l'ensemble de la zone d'étude, la mise en valeur des bas-fonds ne diffère qu'en fonction des influences climatiques. 1 -Dans le Nord du Burkina Faso, les pluies et les écoulements superficiels chargés d'alimenter les bas-fonds sont sporadiques. L'ennoiement de courte durée limite la culture au maïs de variété hâtive et au maraîchage avec irrigation de complément et accroît la compétition entre éleveurs et agriculteurs pour l'usage des eaux et des ressources végétales (Lavigne-Delville et Camphuis, 1998).2 -Au Sud du Burkina Faso et au Nord du Ghana, là où les précipitations excèdent 1000 mm par an, l'exploitation des bas-fonds en riz pluvial 42 s'ajoute aux céréales précoces et au maraîchage de contre-saison* arrosé manuellement à partir des puisards qui doivent être recreusés chaque année après la décrue(Somé, 1982). "},{"text":" Après l'aménagement des terres -ripage, planage, terrassement, construction de canaux -par des sociétés spécialisées, les parcelles sont mises en valeur de manière très intensive et rationnelle, surtout les parcelles d'exploitation collective 44 pour lesquelles les exploitants et les salariés agricoles sont guidés et surveillés. Après un labour réalisé au tracteur, les parcelles collectives sont enrichies en engrais de fond NPK épandu à l'aide d'un déverseur tracté puis elles sont ensemencées. De l'urée est apportée dans les eaux d'irrigation 45 en trois fois, au cours des troisième, cinquième et septième semaines après les semis. Les récoltes sont effectuées à la moissonneuse batteuse (Zan, 2006). Dans les champs des périmètres irrigués cultivés de façon individuelle, chacun est libre de ses cultures, de son calendrier et de ses techniques. Les pratiques agricoles sont moins intensives car, d'une part, l'usage des tracteurs n'y est pas généralisé et, d'autre part, les apports d'engrais minéraux et d'urée sont légers. Dans ces parcelles irriguées gravitairement, les coopératives organisent la distribution de l'eau et les exploitants ont généralement un tour d'eau tous les trois à cinq jours ; à eux de faire en sorte d'irriguer l'ensemble de leurs cultures (Zan, 2006). "},{"text":" généralement par la suppression des souches et des arbres. Tout défrichement cause un déséquilibre du sol mais selon son degré et le système cultural qui lui succède, les effets peuvent être accrus, les cas extrêmes étant ceux d'un défrichement radical et brutal, suivi d'une culture intensive parfois inadaptée à l'environnement local. "},{"text":" Les défrichements mécanisés sont d'autant plus dévastateurs qu'ils arrachent le réseau racinaire assurant la charpente du sol et, de fait, sa stabilité, qu'ils décapent les horizons humifères et qu'ils pulvérisent les horizons superficiels tout en tassant les horizons inférieurs.De plus, ils s'accompagnent d'un dessouchage total qui donne naissance à de vastes trous, ou mouillères, qui ne sont pas comblés, même au cours des opérations d'aplanissage. Non seulement le dessouchage complet supprime le pourrissement des souches qui aurait pu enrichir le sol en matière organique mais il supprime aussi les rejets qui se développent normalement sur les souches et qui sont favorables à la régénérescence lors de la mise en jachère(Peltre-Wurtz, 1984).♦ Le labour atteléAprès le défrichement poussé des parcelles, leur mise en culture moderne passe par la mécanisation (Figuren°3) et par l'intensification de certaines opérations agricoles. Ceci a des conséquences directes -par le labour, la monoculture, le buttage*, l'usage d'engrais minéraux et de traitements phytosanitaires -et indirectes -par l'extension des emblavures et la suppression de la jachère -sur les dynamiques environnementales, affectant du même coup les rendements. "},{"text":"Figure n°3 : Figure n°3 : Pratique de la culture mécanisée dans les régions burkinabé et nord-ghanéennes du bassin de la Volta "},{"text":" d'avoir des boeufs bien nourris, de respecter le calendrier cultural et d'avoir reçu une formation professionnelle, 4 -et la réalisation d'un sous-solage complémentaire pour éviter la formation d'une semelle de labour. Faute de prendre ces précautions nécessaires, le labour devrait être réservé, en zones sahéliennes à nord-soudaniennes, aux sols argileux, comme ceux des bas-fonds. ♦ La culture pure Après le labour, le coton, les céréales et les tubercules sont semés en culture pure, en poquets* et en lignes. La monoculture a été adoptée pour répondre aux exigences des traitements phytosanitaires spécifiques mais elle favorise la prolifération de maladies ou les attaques parasitaires comme le Striga heimantheca ou le S. gesneriodes sur les céréales et l'Eragrostis tremula sur le cotonnier "},{"text":" . Or, en conditions réelles, pour des raisons économiques, techniques ou culturelles, les agriculteurs ne respectent pas les calendriers conseillés et n'apportent pas les quantités d'intrants recommandées. Les conséquences sur les rendements ne sont donc pas aussi bonnes, notamment en ce qui concerne la stabilité interannuelle de la production.Par ailleurs, seul le coton est enrichi en engrais minéraux et le fait d'intégrer dans les assolements des cultures non fumées comme le sorgho remet en cause l'amélioration du bilan minéral global(Dakouo et Koulibaly, 1994). Amélioration dont la durabilité est discutée : 10 ans selon Bado et ses co-auteurs (1997), 20 ans selon Dakouo (1998). Il semble nécessaire de multiplier les observatoires agronomiques en conditions réelles pour évaluer les effets sur les rendements et sur le comportement des sols des pratiques culturales telles qu'elles sont effectivement mises en oeuvre et non telles qu'elles devraient l'être. 68 L'apport de fumure minérale en remplacement et non en complément de la matière organique aboutit à une modification des propriétés physico-chimiques des sols, à une acidification et, par suite, à une désorganisation structurale (Serpantié etOuattara, 2001). "},{"text":" . Or, la bonne conduite des techniques modernes ne pourra se faire qu'au prix d'une véritable formation professionnelle agricole. Mais, si cette formation était effectivement dispensée, les agriculteurs auraient-ils pour autant les moyens d'acheter le matériel le mieux adapté et disposeraient-ils de la main d'oeuvre nécessaire pour une utilisation optimal dans le respect du calendrier cultural déterminé par les contraintes climatiques locales ? Par ailleurs, le processus simultané d'intensification et d'extensification culturales avec extension des emblavures et disparition de la jachère (Grouzis et Albergel, 1988) engendrent une dégradation de l'environnement -dégradation physique des sols avec érosion sélective et modification structurale, altération chimique avec désaturation du complexe d'échanges et acidification du profil "},{"text":"Figure n°4 : Figure n°4 : Carte des pratiques anti-érosives mises en oeuvre dans les régions burkinabé et nord-ghanéennes du bassin de la Volta "},{"text":" Moins de stress hydrique et une meilleure fertilisation organique du sol se traduisent par une hausse des rendements, ceux-ci pouvant théoriquement être multipliés par 3,5 selon Zaongo (1983) voire par 6 d'aprèsDa (2004) par rapport aux parcelles témoins en culture manuelle et sans aménagement.Cependant, le gain de productivité ne compense pas toujours l'investissement en travail et en temps pour collecter les résidus de culture ou les herbes sèches, pour recouvrir la surface du sol, semer et sarcler en écartant les pailles ce qui est 3 à 5 fois plus long que sur les parcelles nues(Kaboré et al., 1994). En outre, pour des raisons de disponibilité en main d'oeuvre et en matériaux, l'épaisseur du couvert végétal mort est souvent inférieure à celle recommandée, ce qui amoindrit les effets bénéfiques.♦ Le zaï* Autre technique traditionnelle, le zaï* est à la fois une technique d'économie de l'eau et de la fumure et une technique de réhabilitation des sols dégradés et encroûtés de type zipellés*. "},{"text":" En conclusion, les techniques traditionnelles pour la conservation des eaux et des sols atteignent leurs objectifs quant au maintien de la fertilité ou du pH et à la réduction des pertes en terre (Tableau n°1) même si elles ne sont pas parfaitement maîtrisées. Elles permettent une meilleure gestion et un meilleur usage des eaux de pluies d'où une hausse relative des rendements. Ces techniques doivent donc être encouragées mais elles posent le problème d'un lourd investissement en matériel et, surtout, en travail. Rendement en t/ha Coeff de ruissellement Erosion en tle Sud-Ouest de Niamey en 1996 et 1997 Da (2004) et Ambouta et al. (2000) Tableau n°1 : Erosion, ruissellement et rendement selon les pratiques culturales 2.5. Les effets de la culture dans les bas-fonds et les périmètres irrigués Dans le bassin de la Volta, les cultures partiellement ou totalement irriguées apparaissent comme une solution pour accroître et diversifier la production. Dans les faits, les résultats en terme de productivité et de durabilité sont variables selon la nature et la maintenance des aménagements, les pratiques agricoles et hydrauliques et la capacité organisationnelle des producteurs. ♦ La culture des bas-fonds La mise en culture traditionnelle des bas-fonds effectuée dans le cadre familial permet de valoriser l'humidité des sols argileux réputés comme étant des sols de bonne valeur agronomique 76 mais difficiles à travailler et qui nécessitent d'être drainés et billonnés (Casenave et Valentin, 1989). Cependant, les pratiques agricoles sont faiblement intensives et les techniques d'aménagement et d'irrigation sont assez mal maîtrisées. "},{"text":" Le second risque est celui de la modification géochimique des sols due aux eaux d'irrigation et aux intrants minéraux -risque de salinisation, de sodisation ou d'alcalinisation (Durand, 1983) -. La qualité des eaux apportées -salinité 84 et danger d'alcalinisation 85 -varie selon leur origine ( Durand, 1983) -barrages de retenue 81 A titre d'information, les rendements de riz pluvial fluctuent autour de 800 kg/ha (Dembélé "},{"text":"Figure n°5 : Figure n°5 : La dégradation environnementale dans les régions burkinabé et nord-ghanéenne du bassin de la Volta "},{"text":"L 'inquiétude est d'autant plus légitime que, déjà, on observe une stagnation, voire une baisse des rendements, et une amplification des mécanismes de dégradation pédologique (Guillobez et al., 2000). Dans ces conditions et alors que la production vivrière doit être doublée voire triplée d'ici les années 2030 (cf. infra Tableau n°3) pour suivre l'accroissement démographique 90 , l'intensification culturale semble incontournable. Néanmoins, ses conséquences parfois néfastes pour l'environnement poussent tout d'abord à s'interroger sur la capacité des terres à être plus productives et à assurer les besoins des générations futures sans que ne se déclenchent des processus de dégradation par érosion et diminution continue des réserves minérales et organiques des sols. Elles conduisent ensuite à chercher des solutions d'accompagnement pour une gestion conservatoire des sols et un usage plus efficient des ressources hydriques. Les solutions pour un accroissement des rendements et/ou la préservation du capital productif sont au coeur des programmes de recherche des instituts et organismes comme le NAES, le SARI, l'URADEP, l'Upper region land conservation and small-holder rehabilitation project, le NARP, le NAEP, le Cirad, l'Ird, le FEER, l'INERA, le CNRST, le BDPA, le Geres-Volta, le PNRSP… 3.1. Objectifs et enjeux Dans le bassin de la Volta, la culture essentiellement pluviale est pratiquée de façon traditionnelle dans de petites exploitations familiales. Sa relative intensificationgénéralisation de la culture continue, introduction de la mécanisation -perturbe le bilan 90 Avec le taux de croissance actuel, la population double tous les 25 ans. minéral des sols et réorganise leur structure, ne permettant plus de répondre aux exigences démographiques et économiques. Les objectifs du développement de la production agricole pluviale doivent donc viser simultanément : 1 -un accroissement et une stabilisation des rendements, 2 -le maintien ou la restauration de la fertilité des sols et, 3 -la réduction des mécanismes de ruissellement et d'érosion. "},{"text":" Le premier défi est de produire sur des sols de faible valeur agronomique, exception faite des sols bruns eutrophes. En effet, les sols peu évolués d'érosion sur matériaux gravillonnaires ou minéraux bruts sur roches ou cuirasse sont des sols peu profonds, pauvres en éléments nutritifs, en azote et en phosphore, possédant un taux de matière organique inférieur à 2 %(Veihe, 2000). Les vertisols sur alluvions ou matériaux argileux sont plus riches mais difficiles à travailler du fait de leur compacité et des risques d'asphyxie. Les sols ferrallitiques sont marqués par une tendance à l'acidification. Enfin, les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou non sur matériaux argilo-sableux, sablo-argileux ou sableux qui sont les plus fréquents sont plus profonds mais pauvres et peu structurés. De telles caractéristiques impliqueront donc d'apporter systématiquement des nutriments et de la fumure organique (cf.infra 3.4.) faute de quoi les autres solutions seraient partiellement ou totalement inefficaces en terme de rendements. Ainsi, Zougmoré et ses co-auteurs (2004) notent, d'après des recherches menées au Burkina Faso, à Saria et à Pougyango, que la conservation de l'eau, avec une gestion efficiente des ressources disponibles mais sans intrants, n'entraîne pas de hausse significative des rendements. ♦ Deuxième défi Le deuxième défi est de garantir une production agricole suffisante 92 à moyen et long terme sur des sols dégradés ou menacés de l'être qui occupent déjà les deux tiers de la superficie cultivable au Ghana (Veihe, 2000) et près des trois quarts au Burkina Faso (Guillobez et al., 2000) et qui ne cessent de s'étendre. Ceci implique de favoriser l'infiltration au détriment du ruissellement (cf. infra 3.3.) afin de limiter les pertes en terre, notamment en particules fines et nutriments, mais aussi les pertes en eau qui réduisent les possibilités d'alimentation hydrique des plantes. ♦ Troisième défi Le troisième défi est d'assurer des rendements élevés et stables dans un contexte climatique difficile, marqué par la variabilité interannuelle 93 et intra-saisonnière, par des épisodes pluvieux mal répartis et sporadiques 94 , par des pluies agressives et intenses 95 et, enfin, par une tendance, au cours des dernières décennies, à la baisse du total pluviométrique. Toutefois, les enjeux climatiques sont variables selon les zones, la zone sahélienne étant principalement affectée par le raccourcissement de la saison des pluies et les déficits 96 hydriques récurrents tandis que les zones plus arrosées sont davantage touchées par les faux départs de pluies, par des épisodes secs intermédiaires ou, au contraire, par des excès d'eau. Ces caractéristiques climatiques sont une contrainte majeure pour la culture pluviale. D'une part, elles entraînent une surcharge de travail car il est fréquent pour les agriculteurs d'avoir à effectuer un deuxième voire un troisième semis en cas de faux départ. D'autre part, elles hypothèquent la production et augmentent le risque de mauvaises récoltes. Dans le Mouhoun 97 , ce risque s'élève à 45 % des récoltes (Hauchart, 2005). Cette contrainte se traduit 92 Une production suffisante suppose une production en croissance continue pour suivre les évolutions démographiques, c'est-à-dire une production qui augmente d'environ 3 % par an alors que son taux de croissance n'est actuellement que de 2 % (Braimon et Vler, 2006). 93 Dans le Mouhoun, la pluviométrie moyenne était de 758,6 mm entre 1982 et 2002 mais les totaux annuels ont fluctués entre 580,4 mm relevés en 2000 et 1131,2 mm en 1994 (Hauchart, 2005). "},{"text":" et la compétition pour leur usage (fourrage animal, construction des maisons, accessoires divers, feux ménagers…), 2 -le manque de déjections animales 124 , 3 -la mauvaise maîtrise des fosses compostières-fumières, 4 -la difficulté à transporter la fumure jusque dans les parcelles, faute de posséder des charrettes 5 -et le poids des traditions. Les ancêtres qui transmettent les techniques culturales et les savoirs apportaient traditionnellement peu de fumier puisque l'épuisement des terres était régulièrement compensée par la mise en jachère (Da, 2004). Une stratégie d'utilisation réaliste du fumier comme moyen d'assurer une production élevée et durable doit répondre à trois conditions : "},{"text":" empêcher la pénétration de l'eau pendant la saison des pluies (Société japonaise des ressources vertes, 2001). Elles doivent être implantées si possible à l'ombre, à moins de 500 mètres d'un point d'eau mais aussi près d'un point d'approvisionnement en matières organiques -excréments de bétail et litière, tiges de sorgho, mil ou autre, ordures ménagères et cendre -, à mettre à pourrir(Da, 2003).Une fosse produirait entre 3,5 et 4,5 tonnes de fumier par fosse et par saison agricole(Hauchart, 2005) mais, là encore, il s'agit de chiffres théoriques qui mériteraient d'être complétés par des données recueillies en milieu paysan. "},{"text":" Le constat alarmant d'une production agricole aujourd'hui insuffisante et dont la durabilité est remise en cause tant par les techniques agricoles que par l'accroissement démographique continu, et la pression foncière qui en résulte, ou par la dégradation environnementale rend nécessaire et urgente une évolution des systèmes de culture.Le problème est complexe car les pratiques actuelles et leurs conséquences sont le résultat d'une conjonction de facteurs climatiques, pédologiques, économiques, démographiques, culturels, sociétaux, ethniques, fonciers… Il ne peut donc être résolu par des solutions simples, toutes faites et isolées. Ainsi, la diffusion des cordons pierreux qui limitent certes l'érosion et le ruissellement, ne résout pas la contrainte du manque de terres cultivables ou de la baisse de fertilité des sols suite à l'insuffisance des apports de matière organique.Pour être efficace, une solution suppose une bonne connaissance et une bonne compréhension des situations. C'est à l'échelle des finages que des études pluridisciplinaires doivent être menées pour déterminer les types de sols, la nature de la dégradation, les superficies concernées par la dégradation physico-chimique des sols, les types de culture, les pratiques agricoles mises en oeuvre, la disponibilité en terre, le système d'appropriation du sol… c'està-dire toutes les données qui interviennent dans le choix des stratégies actuellement adoptées et dans les possibilités de diffusion ou d'acceptation d'autres stratégies.L'amélioration globale de la productivité agricole et la garantie de sa durabilité passe par des actions spécifiques et localisées répondant aux trois objectifs principaux de limiter l'érosion, d'améliorer la productivité de l'eau et d'accroître la fertilité des sols. Cela implique généralement l'adoption conjointe de plusieurs techniques culturales et/ou aménagements anti-érosifs ayant fait leurs preuves en situation expérimentale.Les régions sahélo-soudaniennes et soudaniennes impliqueront, quant à elles, des actions pour intensifier les pratiques culturales -dans le cas d'une recherche de productivité -, pour réhabiliter les surfaces dégradées et lutter contre l'érosion hydrique -dans le cas d'une recherche de durabilité -.♦ Quatrième étapeLes actions à mener sur le terrain et les techniques à mettre en oeuvre sont ensuite déterminées en fonction :1 -de paramètres stationnels : type de dégradation observée -ruissellement, pertes en terres, appauvrissement des sols, induration de surface -, données climatiques locales, nature des sols, disponibilité en matériaux 2 -de facteurs socio-économiques : disponibilité en main d'oeuvre, usage courant des matériaux, disponibilité foncière 134 , pratiques traditionnelles 135 , adaptabilité des populations, possibilité de formation des agriculteurs, densité de population.Les techniques pour accroître les rendements, pour limiter l'érosion des sols ou pour optimiser les ressources en eau ne manquent pas (Tableau n°2) mais, sur le terrain, elles sont très peu mises en pratique. Les raisons de leur faible adoption sont nombreuses : blocage culturel, manque de formation professionnelle, manque de matériaux, coût et/ou rentabilité... Il est donc nécessaire, pour que les solutions soient réalisables, rationnelles et efficaces, de les adapter aux particularismes locaux, de prendre en compte leurs conditions spécifiques de réalisation et de ne pas sous-estimer les obstacles à leur réalisation (Tableau n°2).A titre d'illustration, dans la zone cotonnière occidentale où il est aisé de se procurer des blocs de cuirasse pour édifier des cordons pierreux et où la plupart des exploitants possèdent quelques têtes de bétail, les efforts doivent porter sur la préservation et la restauration environnementale grâce à l'apport de matière organique et à la mise en place d'aménagements anti-érosifs, ceci afin de maintenir à moyen et long terme les niveaux de production actuels.A titre d'exemple encore, dans la zone agro-pastorale sahélienne où il subsiste des réserves foncières et où le bétail permet la production de fumier, l'amélioration du niveau de production peut reposer sur une extension des terres de culture et/ou sur une intensification des pratiques culturales susceptible d'engendrer une hausse des rendements grâce à la134 La jachère améliorée ne peut être adoptée que dans les régions disposant encore de réserves foncières suffisantes pour pratiquer un assolement incluant une jachère longue.135 Il est préférable de diffuser le zaï* mécanisé ou le zaï* forestier dans des régions comme le Yatenga où le zaï* simple est une technique ancestrale parfaitement maîtrisée.91/107 diffusion de la mécanisation et au recours aux intrants minéraux et organiques. Les principales contraintes de cette zone étant la brièveté de la saison des pluies, l'insuffisance des totaux pluviométriques et le caractère sporadique des précipitations, la mise en culture progressive sur parcelles fumées et aménagées avec des cordons pierreux apparaît comme une solution réaliste et prometteuse. Elle consiste à délimiter, par des cordons pierreux isohypses qui ralentiront le ruissellement, des bandes larges d'environ 30 mètres. Dans ces bandes, la mise en culture se fait en trois temps pour gérer les prélèvements en eau par les plantes, limiter les risques de mauvaises récoltes et étaler les travaux dans le temps, ce qui permet d'y apporter plus de soins. Pour chaque bande, le tiers le plus en aval est préparé, si possible par un labour attelé, et fumé. Un semis en sec y est effectué. Les deux tiers supérieurs jouent le rôle d'impluvium pour pallier l'insuffisance et la discontinuité des pluies. Un mois plus tard, lorsque la saison des pluies est bien installée, le tiers supérieur est à son tour préparé et mis en culture. Les besoins des jeunes plants sont couverts par l'eau de pluie tandis que les besoins accrus plants déjà grands du tiers inférieur sont satisfaits par le ruissellement sur le tiers intermédiaire laissé nu. Deux semaines après, ce tiers intermédiaire est mis en culture (Evequoz et Yadji, 1998). Cette technique offre en outre la possibilité de semer plusieurs céréales et légumineuses ou de recourir à des cultivars différents, avec des cycles végétatifs plus ou moins longs. ♦ Applicabilité de ce schéma d'analyse Ce schéma permet de déterminer d'une part, si les systèmes de culture qui prévalent dans un espace d'étude sont suffisamment productifs et, d'autre part, s'ils permettent le maintien des conditions de production pour les populations à venir. Les indicateurs -rendements, satisfaction des besoins, disponibilité foncière et dégradation environnementale -sur lesquels il repose le rendent applicable à des entités spatiales d'échelle variable mais présentant une certaine cohérence : une zone agro-géographique, caractérisée par un système de production associant ou non différentes activités agricoles, une région, une province ou un département, présentant une unité dans leur logique de mise en valeur, ou encore un finage. Pour chacun de ses espaces peuvent ensuite être renseignés les données climatiques, les paramètres stationnels et les facteurs socio-économiques à prendre en considération dans l'élaboration du diagnostic et la proposition d'axes d'intervention puis de solutions au cas par cas.S'il semble pertinent à des échelles d'analyse fines, ce schéma permet-il d'apporter un éclairage dans l'approche de la durabilité à l'échelle d'un Etat susceptible de présenter une mise en culture des terres encore inexploitées et des efforts de restauration ou de préservation des ressources sont, quant à eux, incontournables pour permettre une croissance exponentielle de la production céréalière.Les projections de population pour les décennies à venir et la superficie des terres cultivables à l'échelle nationale permettent de déterminer le point de rupture de l'équilibre entre production et besoins, dès lors que le niveau des rendements exigé devient irréaliste.La projection de population (Tableau n°3) jusqu'au début des années 2050 a été réalisée sur la base :1 -d'une poursuite de la baisse du niveau de mortalité, avec une hausse de l'espérance de vie à la naissance de 0,5 an/an, 2 -du maintien du taux de migration nette actuelle, 3 -et de trois hypothèses de fécondité : fécondité constante, 6,8 enfants par femme, fécondité en légère baisse, 4,6 enfants par femme, fécondité en forte baisse, "},{"text":"Tableau n°4 : Complément alimentaire de riz selon les niveaux de rendements et les indices de fécondité en 2051 Le schéma d'analyse de la durabilité de l'agriculture appliqué à l'échelle du Burkina Faso est donc pertinent car il met en évidence la gravité et l'urgence de la situation. Il permet : 1-d'identifier les objectifs à atteindre et les axes d'intervention prioritaires, 95/107 2 -de définir des domaines d'action d'envergure nationale : diminution de l'indice de fécondité, programme de formation des exploitants, diffusion de matériel et intensification des pratiques culturales. En revanche, pour la définition de certains domaines d'action -extension des emblavures, ce qui implique des moyens techniques et de la main d'oeuvre, gestion conservatoire des eaux et des sols, préservation du potentiel de terres cultivables -et le choix stratégique de solutions efficaces et réalistes, il est nécessaire de revenir à une application du schéma à une échelle plus fine, l'échelle d'une zone agro-géographique, d'une région, d'un département voire d'un village. Ces sous-espaces présentent en effet une relative unité pédo-climatique, une identité socio-culturelle, les mêmes logiques foncières et une similitude des cultures et des pratiques agricoles qui permettent de déterminer et de mettre en oeuvre les solutions les mieux adaptées -d'un point de vue technique, environnemental, économique, social -pour réhabiliter les terres dégradées, préserver les ressources ou accroître les rendements. "},{"text":" "},{"text":" "},{"text":" Par ailleurs, la mise en valeur des bas-fonds telle qu'elle est pratiquée aboutit à une dégradation des caractéristiques physico-chimiques des sols. Dans les cas d'engorgement, la dégradation prend la forme d'une toxicité ferreuse défavorable aux cultures. En raison du manque d'intrants et de la mauvaise maîtrise des aménagements, la hausse des En raison du manque d'intrants et de la mauvaise maîtrise des aménagements, la hausse des rendements permise par l'irrigation de complément reste très modérée et elle n'est pas rendements permise par l'irrigation de complément reste très modérée et elle n'est pas garantie. garantie. "},{"text":" La principale conséquence positive de ces aménagements est donc une productivité élevée et régulière : les rendements de riz 81 ou de blé sont de l'ordre de 4 à 5 tonnes par hectare(Dembélé, 1994) et peuvent exceptionnellement atteindre 7 à 8 tonnes(Zan, 2006). La riziculture irriguée en maîtrise totale représente aujourd'hui 20 % des surfaces rizicoles burkinabé(Dembélé et al., 2005). Elle assure 47 % de la production nationaleau Burkina Faso (Dembélé et al., 2005) et, d'après le CRDI, 40 % au Ghana 82 . D'ici 2008, la culture irriguée du blé dans la vallée du Sourou devrait, quant à elle, couvrir 90 % des besoins nationaux du Burkina Faso, permettant une économie de devises de 15 milliards de FCFA Ouest du Burkina Faso, montrent qu'une lame permanente 80 avec drainage offre les meilleurs Ouest du Burkina Faso, montrent qu'une lame permanente 80 avec drainage offre les meilleurs rendements, 5,1 t/ha, mais la plus faible efficience de l'eau, 0,51 kg/m 3 , tandis qu'une lame rendements, 5,1 t/ha, mais la plus faible efficience de l'eau, 0,51 kg/m 3 , tandis qu'une lame intermittente garantit des rendements de 4,3 t/ha mais porte l'efficience à 0,62 kg/ m 3 intermittente garantit des rendements de 4,3 t/ha mais porte l'efficience à 0,62 kg/ m 3 (Dembélé et al., 2005). (Dembélé et al., 2005). "},{"text":" comme Ziga, barrages de dérivation 86 comme la vallée du Kou, lac de Bam ou de Dem…, captage, puits et forages -et leur mode de distribution -par aspersion, au goutte à goutte, par submersion, par planches… -. Elle implique de prendre certaines précautions relatives à la périodicité et au volume d'arrosage 87 , au drainage des eaux excessives (Durand, 1983)… Dans les faits, il semble que des mesures de contrôle de la excessives (Durand, 1983)… Dans les faits, il semble que des mesures de contrôle de la qualité des eaux et de leur incidence sur les sols soient régulièrement effectuées, à qualité des eaux et de leur incidence sur les sols soient régulièrement effectuées, à l'exemple de ce qui est fait dans le périmètre ghanéen de Tono (ODI, 2003) ou dans le l'exemple de ce qui est fait dans le périmètre ghanéen de Tono (ODI, 2003) ou dans le périmètre burkinabé du Sourou (Zan, 2006). périmètre burkinabé du Sourou (Zan, 2006). Les grands projets de culture irriguée ont également des bienfaits et des méfaits sur les Les grands projets de culture irriguée ont également des bienfaits et des méfaits sur les espaces alentour. espaces alentour. "},{"text":"mettre en place un système de gestion des eaux pluviales avec Albergel et sesco-auteurs (1984) notent que les écarts à la moyenne peuvent être modérés par les pratiques culturales : ils ont observé q'une baisse des rendements de mil de 83,5 % ne sont, dans des conditions climatiques identiques, que de 32,7 % avec des techniques de culture améliorée par des intrants organiques.100 La date optimale des semis varie du 25 avril en pays lobi ou dans le Nord ghanéen au 30 juin dans le Yatenga(Zaongo, 1983). actuellement en cours dans le cadre du programme AMMA pour définir la date d'installation de la saison pluvieuse 101 , l'impact des épisodes secs et l'influence sur les rendements et la date des semis 102 de la variabilité intra-saisonnière. Le programme étudie notamment l'apparition d'un affaiblissement 103 ou d'un renforcement des pluies au cours de la saison. Or, un nombre de jours secs consécutifs compris entre 5 et 15 jours aboutit au stress hydrique des cultures déjà en place(Balme-Debionne, 2004). Rappelons que les techniques de culture les plus fréquentes sont manuelles ou partiellement mécanisées, qu'elles ont trop peu recours aux intrants, que, de fait, elles sont peu productives et qu'elles exacerbent les effets des sécheresses* épisodiques et la faible fertilité naturelle des sols.Ceci implique de les moderniser et de les intensifier mais suppose au préalable d'appréhender les raisons qui justifient les techniques actuellement mises en oeuvre. Il s'agit donc de résoudre les problèmes liés à la technicité des méthodes à introduire ou liés aux questions d'ordre culturel, social ou sociétal afin de dépasser les réticences et de comprendre les Cette date est définie statistiquement à partir de l'occurrence de plusieurs jours consécutifs recevant un certain seuil de pluie(Chaouche, 1988) ou présentant une valeur seuil d'humidité du sol(Franquin et Cochème, 1967).102 La date des semis doit être choisie pour que la maturation coïncide avec la fin de la saison pluvieuse(Sultan, 2002).103 Un affaiblissement d'une durée moyenne apparaît entre le 10 ème et le 25 ème jour après le départ des pluies(Sultan, 2002).C'est le cas des variétés culturales améliorées qui, avec des cycles hâtifs, permettent de répondre à la contrainte d'une courte saison des pluies, comme elle l'est en zone sahélienne ou comme elle peut l'être dans le cas de faux départs répétés(Kasei et Rudat, 1994). Les variétés précoces et à cycle court 104 ou de variétés hautement résistantes au stress hydrique Quelques unes des pratiques agricoles traditionnelles ou plus modernes et certains dispositifs anti-érosifs améliorent le contrôle de la pluie et du ruissellement(Reij et al., 2005) car elles accroissent, au moins temporairement, les possibilités d'infiltration des eaux de pluie. C'est le cas de la scarification en sec*, du labour, du zaï*, des demi-lunes*, du paillage* et des cordons pierreux (cf. supra 2.4.). Mais, à l'exception du zaï* et des demilunes*, ils ne sont pas mis en oeuvre ou érigés par les exploitants burkinabé et ghanéens dans le but d'améliorer la gestion des ressources en eau. Pourtant, les dysfonctionnements hydriques sont la principale explication des fluctuations de rendements en culture pluviale, l'adoption conjointe de plusieurs techniques ou aménagements dont la mise en place de l'adoption conjointe de plusieurs techniques ou aménagements dont la mise en place de dispositifs pour freiner le ruissellement. dispositifs pour freiner le ruissellement. Certaines solutions (cf. infra 3.2., 3.3. et 3.4.) peuvent néanmoins être envisagées de Certaines solutions (cf. infra 3.2., 3.3. et 3.4.) peuvent néanmoins être envisagées de ont des besoins en eau bien moindres que les variétés tardives : à titre d'exemple, le mil façon réaliste pour apporter une réponse simultanée aux deux objectifs de productivité et de ont des besoins en eau bien moindres que les variétés tardives : à titre d'exemple, le mil façon réaliste pour apporter une réponse simultanée aux deux objectifs de productivité et de précoce HKP à cycle de 90 jours requiert 350 mm d'eau contre 600 pour le mil somno à cycle durabilité des systèmes de culture. précoce HKP à cycle de 90 jours requiert 350 mm d'eau contre 600 pour le mil somno à cycle durabilité des systèmes de culture. de 120 jours. L'utilisation de ces variétés donne généralement des rendements plus élevés et de 120 jours. L'utilisation de ces variétés donne généralement des rendements plus élevés et ♦ Quatrième défi plus stables que les variétés traditionnelles (Alhassan, 2004), surtout si elles sont 3.2. Les techniques d'économie et de gestion de l'eau ♦ Quatrième défi plus stables que les variétés traditionnelles (Alhassan, 2004), surtout si elles sont 3.2. Les techniques d'économie et de gestion de l'eau Enfin, le quatrième défi est d'accroître les rendements avec des pratiques culturales complémentées par des engrais de fond et de l'urée (Drissa, 2000). Enfin, le quatrième défi est d'accroître les rendements avec des pratiques culturales complémentées par des engrais de fond et de l'urée (Drissa, 2000). Toutefois, ces variétés cultivées les exploitations familiales, c'est-à-dire avec les mêmes techniques agricoles que les variétés classiques, ne permettent pas de lutter contre la dégradation physico-chimique des sols ni même de maintenir leur niveau de fertilité (cf. supra 2.2. et 2.3.). A ce titre, elles ne peuvent contribuer efficacement, à elles seules, à une amélioration durable de la production. En outre, elles augmentent les coûts de production. D'autres solutions ne peuvent pas davantage être retenues car trop utopiques. C'est le cas des solutions qui préconisent un apport de fumure organique dans des actuellement peu intensives. blocages -manque de temps, de moyens, de main d'oeuvre, de savoirs, perception des gains, proportions de 10 (Nicou, 1986) ou de 20 t/ha/an (Valet, 2000) sans mesures complémentaires tant à l'échelle de la parcelle que du versant (Valet, 2000). Compte-tenu des caractéristiques Toutefois, ces variétés cultivées les exploitations familiales, c'est-à-dire avec les mêmes techniques agricoles que les variétés classiques, ne permettent pas de lutter contre la dégradation physico-chimique des sols ni même de maintenir leur niveau de fertilité (cf. supra 2.2. et 2.3.). A ce titre, elles ne peuvent contribuer efficacement, à elles seules, à une amélioration durable de la production. En outre, elles augmentent les coûts de production. D'autres solutions ne peuvent pas davantage être retenues car trop utopiques. C'est le cas des solutions qui préconisent un apport de fumure organique dans des actuellement peu intensives. blocages -manque de temps, de moyens, de main d'oeuvre, de savoirs, perception des gains, proportions de 10 (Nicou, 1986) ou de 20 t/ha/an (Valet, 2000) sans mesures complémentaires tant à l'échelle de la parcelle que du versant (Valet, 2000). Compte-tenu des caractéristiques appréhension de la dégradation des sols, droit foncier, croyances -. Il s'agit aussi de mettre en alors que la production locale de matière organique, variable entre 0,5 et 5 t/ha/an (Valet, du climat -déficit, excès et irrégularité spatio-temporelle (cf. supra 3.1.) -, il est nécessaire, appréhension de la dégradation des sols, droit foncier, croyances -. Il s'agit aussi de mettre en alors que la production locale de matière organique, variable entre 0,5 et 5 t/ha/an (Valet, du climat -déficit, excès et irrégularité spatio-temporelle (cf. supra 3.1.) -, il est nécessaire, place des mesures d'accompagnement dans les secteurs connexes et, en particulier, d'assurer 2000) selon les exploitations et les zones agroécologiques, est insuffisante (cf. infra 3.4.). comme premier volet d'un programme global d'action pour la durabilité de la production place des mesures d'accompagnement dans les secteurs connexes et, en particulier, d'assurer 2000) selon les exploitations et les zones agroécologiques, est insuffisante (cf. infra 3.4.). comme premier volet d'un programme global d'action pour la durabilité de la production un encadrement technique, des formations et un soutien financier dans le cadre d'une C'est aussi le cas du labour qui peut être bénéfique dans certaines conditions de réalisation agricole, d'introduire des pratiques culturales ou de favoriser l'adoption d'aménagements un encadrement technique, des formations et un soutien financier dans le cadre d'une C'est aussi le cas du labour qui peut être bénéfique dans certaines conditions de réalisation agricole, d'introduire des pratiques culturales ou de favoriser l'adoption d'aménagements approche participative des exploitants, principaux acteurs de la production agricole et de sa mais qui ne l'est souvent pas en conditions réelles, faute de technique, de moyens ou de temps capables d'améliorer le bilan hydrique des sols (Somé, 1989) et la mise à disposition de l'eau approche participative des exploitants, principaux acteurs de la production agricole et de sa mais qui ne l'est souvent pas en conditions réelles, faute de technique, de moyens ou de temps capables d'améliorer le bilan hydrique des sols (Somé, 1989) et la mise à disposition de l'eau consommation immédiate. (cf. supra 2.3.). pour les plantes (Baldy consommation immédiate. (cf. supra 2.3.). pour les plantes (Baldy De plus, la mécanisation n'est pas toujours une solution envisageable car, dans certains zones De plus, la mécanisation n'est pas toujours une solution envisageable car, dans certains zones canalisation du ruissellement sur les impluvium puis collecte et stockage dans les Pour être viable, une solution doit donc répondre simultanément aux deux objectifs de comme les provinces sahéliennes, la sécurité alimentaire familiale étant déjà difficilement canalisation du ruissellement sur les impluvium puis collecte et stockage dans les Pour être viable, une solution doit donc répondre simultanément aux deux objectifs de comme les provinces sahéliennes, la sécurité alimentaire familiale étant déjà difficilement compluvium (cf. infra 3.2.). Cela signifie des interventions à l'échelle de la parcelle productivité et de durabilité tout en respectant les particularismes locaux. Or, certaines assurée, les exploitants ne peuvent pas vendre de céréales pour avoir les liquidités nécessaires compluvium (cf. infra 3.2.). Cela signifie des interventions à l'échelle de la parcelle productivité et de durabilité tout en respectant les particularismes locaux. Or, certaines assurée, les exploitants ne peuvent pas vendre de céréales pour avoir les liquidités nécessaires mais aussi à celle du versant ou du bassin-versant. solutions promues par des organismes de recherche restent partielles et ne peuvent, seules, à l'achat de bétail et de matériel. En outre, cette précarité les rend réticents à s'engager dans mais aussi à celle du versant ou du bassin-versant. solutions promues par des organismes de recherche restent partielles et ne peuvent, seules, à l'achat de bétail et de matériel. En outre, cette précarité les rend réticents à s'engager dans Toutefois, la bonne gestion de la ressource en eau ne peut être entreprise qu'à partir de solides être retenues pour assurer un développement à moyen ou long terme de la production agricole de lourds investissements dont ils ne percevront pas immédiatement les bénéfices. Toutefois, la bonne gestion de la ressource en eau ne peut être entreprise qu'à partir de solides être retenues pour assurer un développement à moyen ou long terme de la production agricole de lourds investissements dont ils ne percevront pas immédiatement les bénéfices. connaissances des phénomènes pluviogènes et du cycle saisonnier des pluies. Une étude est pluviale. Ce n'est souvent que dans les cas extrêmes de baisse des rendements ou de dégradation connaissances des phénomènes pluviogènes et du cycle saisonnier des pluies. Une étude est pluviale. Ce n'est souvent que dans les cas extrêmes de baisse des rendements ou de dégradation visible -rigoles ou ravines -que les agriculteurs entreprennent d'aménager leurs parcelles ou visible -rigoles ou ravines -que les agriculteurs entreprennent d'aménager leurs parcelles ou 98 Les rendements de sorgho ont été excédentaires de 102 % en 1993 dans la région Sud-Ouest du Burkina Faso, d'après les chiffres de la DGPSA. de modifier leurs pratiques culturales. On observe alors un effet d'entraînement avec 98 Les rendements de sorgho ont été excédentaires de 102 % en 1993 dans la région Sud-Ouest du Burkina Faso, d'après les chiffres de la DGPSA. de modifier leurs pratiques culturales. On observe alors un effet d'entraînement avec "},{"text":" En premier lieu, il s'agit du labour en sec* à la dent107 . C'est une technique applicable à l'ensemble des unités de paysage de la toposéquence affectés par le ruissellement en nappe. Le passage de la dent se fait suivant les courbes de niveau ou perpendiculaire à la pente principale, avec un écartement de 45 à 50 cm. Cette technique présente l'avantage de pouvoir être effectuée en début de saison sèche, en seulement 12 heures par hectare(Ruelle et al., 1990). De plus, sa réalisation est facile car le travail ne s'effectue que sur une profondeur de 8 à 12 cm(Lavigne Delville, 1990). Le labour à la dent est très efficace pour limiter la circulation des eaux de surface. La création de micro-modelés aptes à retenir la lame d'eau et à en réduire la vitesse et l'accroissement de la porosité des horizons superficiels facilitent l'infiltration des eaux, la progression du front d'humectation et le développement du réseau racinaire(Ruelle et al., 1990). Les barrages filtrants doivent ensuite être complétés par des techniques agricoles répondant Les barrages filtrants doivent ensuite être complétés par des techniques agricoles répondant aux objectifs précédemment exposés d'infiltration partielle ou totale des eaux au détriment du aux objectifs précédemment exposés d'infiltration partielle ou totale des eaux au détriment du ruissellement. ruissellement. et limiter les percolations en profondeur (Nicou, 1986), Deux pratiques ont donné des résultats encourageants lors des expérimentations et et limiter les percolations en profondeur (Nicou, 1986), Deux pratiques ont donné des résultats encourageants lors des expérimentations et 6 -et enfin, faciliter les conditions d'utilisation des eaux par les plantes en semblent adaptées aux conditions humaines et techniques locales ; elles méritent d'être 6 -et enfin, faciliter les conditions d'utilisation des eaux par les plantes en semblent adaptées aux conditions humaines et techniques locales ; elles méritent d'être ameublissant le sol et en permettant ainsi un meilleur développement du système exploitées. ameublissant le sol et en permettant ainsi un meilleur développement du système exploitées. racinaire. L'objectif est de faire du ruissellement une source supplémentaire d'alimentation en eau qui correspond à \"une irrigation naturelle, complémentaire et simultanée à la pluie qui l'a générée en fonction des conditions évolutives de l'état de surface\" et qui permet de reconstituer le stock hydrique (Valet, 2000). Les moyens pour parvenir à ce report hydrique et pour rendre plus efficiente et plus économe la gestion des eaux disponibles sont de nature variée mais ils doivent répondre à une logique temporelle. ♦ Les aménagements et pratiques agricoles pour une gestion efficiente des ressources en eau sur glacis et versants 1 -D'après des mesures effectuées sur plusieurs années au Burkina Faso et au Sénégal, les racinaire. L'objectif est de faire du ruissellement une source supplémentaire d'alimentation en eau qui correspond à \"une irrigation naturelle, complémentaire et simultanée à la pluie qui l'a générée en fonction des conditions évolutives de l'état de surface\" et qui permet de reconstituer le stock hydrique (Valet, 2000). Les moyens pour parvenir à ce report hydrique et pour rendre plus efficiente et plus économe la gestion des eaux disponibles sont de nature variée mais ils doivent répondre à une logique temporelle. ♦ Les aménagements et pratiques agricoles pour une gestion efficiente des ressources en eau sur glacis et versants 1 -D'après des mesures effectuées sur plusieurs années au Burkina Faso et au Sénégal, les Le report hydrique et la gestion efficiente des eaux doivent tout d'abord reposer sur des rendements sont accrûs de 20 % pour le sorgho, le mil, le coton ou les arachides, de 55 Le report hydrique et la gestion efficiente des eaux doivent tout d'abord reposer sur des rendements sont accrûs de 20 % pour le sorgho, le mil, le coton ou les arachides, de 55 techniques biologiques ou mécaniques telles que les barrages filtrants (cf. infra 3.2.) : des % pour le maïs et de 70 % pour le riz paddy en culture pluviale (Nicou, 1986). techniques biologiques ou mécaniques telles que les barrages filtrants (cf. infra 3.2.) : des % pour le maïs et de 70 % pour le riz paddy en culture pluviale (Nicou, 1986). cordons pierreux particulièrement adaptés aux hauts de versants, des fascines* végétales vives 2 -En second lieu, il s'agit du labour cloisonné qui permet une économie de l'eau par cordons pierreux particulièrement adaptés aux hauts de versants, des fascines* végétales vives 2 -En second lieu, il s'agit du labour cloisonné qui permet une économie de l'eau par et des haies plantées de préférence en tête des petits vallons (Valet, 2000) ou des dispositifs, à l'amélioration des conditions d'infiltration (Nicou et Lemoigne, 1990). Le et des haies plantées de préférence en tête des petits vallons (Valet, 2000) ou des dispositifs, à l'amélioration des conditions d'infiltration (Nicou et Lemoigne, 1990). Le l'échelle des bassins versants pour combler les ravins et réhabiliter les surfaces stérilisées cloisonnement stoppe totalement le ruissellement et, en condition de manque d'eau, les l'échelle des bassins versants pour combler les ravins et réhabiliter les surfaces stérilisées cloisonnement stoppe totalement le ruissellement et, en condition de manque d'eau, les (Dupriez et De Leneer, 1990) en améliorant le drainage (Hil et al., 1985). Ces aménagements micro-cuvettes ont des effets spectaculaires sur les rendements grâce au stockage des (Dupriez et De Leneer, 1990) en améliorant le drainage (Hil et al., 1985). Ces aménagements micro-cuvettes ont des effets spectaculaires sur les rendements grâce au stockage des permettent la reconstitution progressive des écosystèmes (cf. infra 3.3.) ; ils doivent toutefois pluies : un gain de 68 % a été observé dans le Yatenga (Nicou et Lemoigne, 1990). Mais permettent la reconstitution progressive des écosystèmes (cf. infra 3.3.) ; ils doivent toutefois pluies : un gain de 68 % a été observé dans le Yatenga (Nicou et Lemoigne, 1990). Mais s'accompagner de mesures pour l'accès au foncier et à l'eau afin d'entrer dans une logique la technique n'est efficace que si les sols sont capables de retenir les eaux et elle est s'accompagner de mesures pour l'accès au foncier et à l'eau afin d'entrer dans une logique la technique n'est efficace que si les sols sont capables de retenir les eaux et elle est collective de gestion de l'espace et de préservation des ressources hydriques et pédologiques donc inadaptée aux sols sableux (Nicou collective de gestion de l'espace et de préservation des ressources hydriques et pédologiques donc inadaptée aux sols sableux (Nicou (Moustier et David, 2001). (Moustier et David, 2001). "},{"text":" ou Polyter(Karimou Ambouta et Bouzou Moussa, 2004). Apportés dès les premières pluies utiles, en même temps que les semences, ces produits ont, d'après les études menées à Kossa, en zone sahélienne nigérienne, et dans le Liptako à la frontière Mali-Le Polyter coûte entre 5000 et 8000 FCFA/kg et les doses conseillées sont de 20 kg/ha.110 Cette pratique se développe déjà dans les régions septentrionales du Ghana(ODI, 2003).111 Il est nécessaire de creuser les boulis* en aval des parcelles aménagées avec des cordons pierreux ou un paillage* pour éviter que l'érosion ne les comble trop rapidement. Le ruissellement ne doit cependant pas être totalement stoppé pour permettre leur remplissage(Roose, 1990). la productivité s'explique par les modifications de la structure du sol : le passage croisé de la dent 115 crée davantage d'aspérités que la daba* ce qui favorise l'infiltration des eaux, améliore la profondeur du front d'humectation et les possibilités de la contribution à la recharge des nappes souterraines. Cet aspect mériterait toutefois d'être davantage étudié. Sur le même principe de collecte des eaux de ruissellement que le zaï* traditionnel, il accroît donc la disponibilité en eau pour les cultures.Par ailleurs, en réduisant la résistance du sol 116 , la mécanisation facilite la pénétration et le développement racinaire dans les horizons superficiels sur 20 cm.Les demi-lunes* connaissent un développement naissant dans le Nord du Burkina Faso.Elles doivent être encouragées car le dispositif est adapté aux conditions climatiques sahéliennes par sa grande capacité de collecte des eaux de ruissellement. Burkina, la capacité d'absorber de 160 à 500 fois leur poids sec (Karimou Ambouta et Burkina, la capacité d'absorber de 160 à 500 fois leur poids sec (Karimou Ambouta et Bouzou Moussa, 2004). Les particules forment des nodules gorgés d'eau autour des racines, Bouzou Moussa, 2004). Les particules forment des nodules gorgés d'eau autour des racines, accroissant la réserve d'eau utile et limitant les pertes par percolation (Dugué et al., 1988). accroissant la réserve d'eau utile et limitant les pertes par percolation (Dugué et al., 1988). Cela permet, le cas échéant, de réduire d'environ 50 % les quantités d'eau apportées par Cela permet, le cas échéant, de réduire d'environ 50 % les quantités d'eau apportées par l'irrigation et d'espacer les arrosages mais il faudrait toutefois déterminer de façon plus l'irrigation et d'espacer les arrosages mais il faudrait toutefois déterminer de façon plus précise s'il s'agit d'une économie réelle ou uniquement d'une diminution par rapport à un précise s'il s'agit d'une économie réelle ou uniquement d'une diminution par rapport à un arrosage excessif et inutile. arrosage excessif et inutile. Que les cultures soient irriguées ou non et qu'elles soient complémentées ou non en fumure Que les cultures soient irriguées ou non et qu'elles soient complémentées ou non en fumure minérale et organique, les hydrorétenteurs ont toujours des effets positifs : minérale et organique, les hydrorétenteurs ont toujours des effets positifs : 1 -sur l'état de surface des sols avec la création d'un micro-modelé rugueux favorable à 1 -sur l'état de surface des sols avec la création d'un micro-modelé rugueux favorable à la rétention des eaux de pluies, la rétention des eaux de pluies, 2 -sur le ruissellement et l'érosion 108 2 -sur le ruissellement et l'érosion 108 3 -sur les rendements et sur la production de talles fertiles, avec une augmentation de 11 3 -sur les rendements et sur la production de talles fertiles, avec une augmentation de 11 à 31 % (Karimou Ambouta et Bouzou Moussa, 2004). à 31 % (Karimou Ambouta et Bouzou Moussa, 2004). Toutefois, les bienfaits restent très relatifs au regard du coût 109 des produits ce qui en fait une Toutefois, les bienfaits restent très relatifs au regard du coût 109 des produits ce qui en fait une solution peu réaliste dans le bassin de la Volta. Les frais ne peuvent justifier l'usage que pour solution peu réaliste dans le bassin de la Volta. Les frais ne peuvent justifier l'usage que pour des cultures commercialisables comme les produits maraîchers ou les cultures de rente. des cultures commercialisables comme les produits maraîchers ou les cultures de rente. Dans le second cas, le stockage consiste à creuser des boulis* 110 en aval des parcelles - Dans le second cas, le stockage consiste à creuser des boulis* 110 en aval des parcelles - à la limite du parcours sur glacis gravillonnaire ou des blocs de culture sur glacis limoneux à la limite du parcours sur glacis gravillonnaire ou des blocs de culture sur glacis limoneux (Roose, 1990) -ou à aménager des micro-retenues pour retenir l'eau et pouvoir ensuite la (Roose, 1990) -ou à aménager des micro-retenues pour retenir l'eau et pouvoir ensuite la redistribuer. redistribuer. Les boulis* sont des trous de forme variée de plusieurs mètres de diamètre ou de côté et de un Les boulis* sont des trous de forme variée de plusieurs mètres de diamètre ou de côté et de un à deux mètres de profondeur. Leur fond est colmaté par des sédiments fins apportés 111 par le à deux mètres de profondeur. Leur fond est colmaté par des sédiments fins apportés 111 par le 108 Des mesures ont montré que le KRAM passe de 79 à 51 % des pluies et que l'érosion passe de 6,8 à 2,3 kg/m² 108 Des mesures ont montré que le KRAM passe de 79 à 51 % des pluies et que l'érosion passe de 6,8 à 2,3 kg/m² grâce au polyter (Karimou Ambouta et Bouzou Moussa, 2004). grâce au polyter (Karimou Ambouta et Bouzou Moussa, 2004). "},{"text":" Des mesures complémentaires, en conditions réelles et sur parcelles expérimentales, pourraient être effectuées pour déterminer si, outre les conditions pédologiques, les valeurs de pente doivent être prises en compte dans le choix des aménagements et quelles sont les valeurs les mieux adaptées au zaï et aux demi-lunes.Différentes techniques agricoles permettent donc, notamment lorsqu'elles sont associées entre elles ou avec des aménagements de retenue et de stockage de l'eau, d'accroître les rendements tout en préservant le capital productif car elles amoindrissent le ruissellement. Le ralentissement de la vitesse de circulation des eaux et, de fait, de leur capacité de charge entraîne une diminution de leur pouvoir érosif et une réduction des exportations de particules.Il y a toutefois débat sur la réduction du ruissellement.Certains conseillent de le stopper avec des techniques comme le mulch ou les cordons pierreux végétalisés dont l'efficacité est jugée maximale lorsqu'ils sont colmatés (Coulibaly, "},{"text":" car elle contribue à la stabilité des conditions physiques, chimiques et biologiques des sols. 1 -D'une part, en dynamisant l'activité de la faune qui creuse des galeries favorables à 1 -D'une part, en dynamisant l'activité de la faune qui creuse des galeries favorables à la macro-et à la méso-porosité, elle améliore la structure des sols qui sont plus aérés, la macro-et à la méso-porosité, elle améliore la structure des sols qui sont plus aérés, plus perméables et plus résistants vis-à-vis de l'érosion 121 grâce à l'agrégation des plus perméables et plus résistants vis-à-vis de l'érosion 121 grâce à l'agrégation des particules fines, particulièrement celles dont la taille est comprise entre 0 à 20 µm particules fines, particulièrement celles dont la taille est comprise entre 0 à 20 µm (Serpantié et Ouattara, 2001). L'infiltration des eaux de pluie s'en trouve facilitée (Serpantié et Ouattara, 2001). L'infiltration des eaux de pluie s'en trouve facilitée (Dembélé, 1994) et grâce à une capacité de rétention en eau accrue, l'alimentation (Dembélé, 1994) et grâce à une capacité de rétention en eau accrue, l'alimentation hydrique des plantes se trouve améliorée (Ruelle et al., 1990). hydrique des plantes se trouve améliorée (Ruelle et al., 1990). "},{"text":"utilisation rationnelle des intrants minéraux et organiques. L plantes couvrantes et les légumineuses* peuvent également être complantées dans les champs avec les cultures pérennes, notamment dans les zones climatiques où la pluviométrie excède 500 mm(Anschütz et al., 1998).Afin d'éviter la compétition pour l'eau et les nutriments entre les céréales et les légumineuses*, il est conseillé de choisir des variétés à croissance initiale lente et à cycle de six à dix mois comme les mucunes. Elles ont l'avantage de produire une litière abondante 126 et sèche qui se décompose lentement, protége l'horizon superficiel à plus de 70 % pendant quatre mois, attire les micro-organismes et améliore le bilan hydrique des sols en favorisant l'infiltration et en bloquant l'évaporation 127(Segda et al., 1998). Elles améliorent également le bilan minéral en augmentant les teneurs en matière organique, en azote 128 (IITA, 1992) et, par suite, en carbonate de calcium et en oxyde de magnésium129 (Piéri, 1990). Acacia albida et augmenter la disponibilité en bois de chauffe et en branchages pour des usages divers tels que les fascines*.Il consiste à préserver, lors des opérations de sarclage et toutes les deux ou trois cuvettes, deux plantules forestières issues de la germination des graines contenues dans les fèces* apportées sous forme de poudrette*. Les plantules bénéficient de la concentration en eau et en éléments nutritifs des cuvettes. Les jeunes arbres sont ensuite préservés lors de la récolte et protégés des chèvres par les tiges de sorgho ou de mil résiduelles(Roose, 1990). Cette mise en défens est nécessaire pour assurer le succès de la revégétalisation des zipellés*.Les demi-lunes* forestières sont une technique observée au Niger dans certains villages-pilotes comme le village d'Hamdalaye. Elle consiste à réaliser, dans chaque demilune*, un poquet* dans lequel est repiqué un plant de gommier. Après deux ou trois ans, lorsque les gommiers ont bien repris, les demi-lunes* sont mises en culture. 'étude démontre, dans le cas d'un assolement coton-sorgho, l'intérêt d'apporter les engrais azotés et l'urée sur le sorgho plutôt que sur le coton et inversement pour le fumier. Cela permet, sans affecter les rendements cotonniers 130 , d'augmenter d'environ 50 % la production de grains et surtout de pailles, ce qui accroît la disponibilité pour les besoins domestiques et l'élevage Des variétés hâtives, avec un cycle de 55-60 jours, peuvent néanmoins être utilisées en Des variétés hâtives, avec un cycle de 55-60 jours, peuvent néanmoins être utilisées en remplacement des jachères pâturées traditionnelles ou en culture intermédiaire du riz car elles remplacement des jachères pâturées traditionnelles ou en culture intermédiaire du riz car elles présentent l'intérêt d'étouffer rapidement les adventices (IITA, 1992) et de permettre le présentent l'intérêt d'étouffer rapidement les adventices (IITA, 1992) et de permettre le maintien de la biodiversité. Semées fin avril pour étaler les prélèvements en eau et en maintien de la biodiversité. Semées fin avril pour étaler les prélèvements en eau et en nutriments, ces légumineuses* peuvent être récoltées avant même le semis du riz, la nutriments, ces légumineuses* peuvent être récoltées avant même le semis du riz, la succession assurant une longue couverture protectrice du sol (CPWF, 2006). succession assurant une longue couverture protectrice du sol (CPWF, 2006). Qu'il s'agisse de variétés à cycle court ou long, l'introduction de légumineuses* comme Qu'il s'agisse de variétés à cycle court ou long, l'introduction de légumineuses* comme précédent ou comme culture intercalaire se traduit toujours, d'après les mesures réalisées dans précédent ou comme culture intercalaire se traduit toujours, d'après les mesures réalisées dans le Nord ghanéen, par une hausse des rendements céréaliers en talles productives et en grains le Nord ghanéen, par une hausse des rendements céréaliers en talles productives et en grains (Dogbe, 1998). (Dogbe, 1998). Le zaï* forestier est également une solution intéressante pour reconstituer des jachères Le zaï* forestier est également une solution intéressante pour reconstituer des jachères ou les parcs à ou les parcs à "},{"text":"Projection de population et évolution nécessaire des rendements jusqu'en 2051 Les rendements nécessaires pour maintenir un équilibre entre production et besoins ont été calculés (Tableau n°3) en considérant que toutes les terres cultivables, 9 300 000 hectares, étaient mises en valeur. Or, la mise en valeur de l'ensemble des terres arables implique une rendements céréaliers du Sud-Ouest a été, depuis 1985, de 2,5 % tandis que les rendements moyens stagnent dans d'autres régions, voire diminuent comme c'est le cas sur le Plateau central, avec un taux de -0,5 % sur la période.gestion conservatoire des eaux et des sols, avec des apports en fumure organique et des techniques culturales soignées pour pallier l'impossibilité de pratiquer la jachère. L'augmentation des rendements passe, quant à elle, par une modernisation des systèmes de culture.Il apparaît qu'en 2031, les rendements moyens nécessaires pour assurer l'autosuffisance alimentaire, sont encore réalistes, quel que soit l'indice de fécondité mais qu'en 2041, ils ne le sont plus avec des indices de fécondité de 6,8 et 4,6 enfants par femme et tout juste avec un indice de fécondité de 3 enfants par femme. Le point de rupture de l'équilibre entre production et besoins se situe donc au cours des années 2030, quel que soit l'indice de fécondité et ce même au prix d'une extension maximale des terres cultivées, d'une hausse des rendements moyens céréaliers de 150 kg/ha et de l'aménagement de l'ensemble des périmètres irrigables.En effet, la mise en valeur des 160 000 hectares de terres irrigables n'apporterait qu'un piètre complément alimentaire en riz, même avec des rendements très élevés sur deux campagnes annuelles (Tableau n°4). 2011 2021 2031 2041 2051 Population en milliers 16888 23970 34391 49983 73153 Tableau n°3 : Complément de riz Rendement nécessaire en kg/ha Population en milliers 454,0 16701 644,3 22942 924,5 30961 1343,6 41085 1966,5 53526 si IF = 6, Rendement nécessaire en kg/ha 449,0 616,7 832,3 1104,4 1438,9 Population en milliers 16599 22380 29123 36441 43804 Rendement nécessaire en kg/ha 446,2 601,6 782,9 979,6 1177,5 2011 2021 2031 2041 2051Population en milliers 16888 23970 34391 49983 73153 Tableau n°3 : Complément de riz Rendement nécessaire en kg/ha Population en milliers 454,0 16701 644,3 22942 924,5 30961 1343,6 41085 1966,5 53526 si IF = 6,Rendement nécessaire en kg/ha 449,0 616,7 832,3 1104,4 1438,9Population en milliers 16599 22380 29123 36441 43804Rendement nécessaire en kg/ha 446,2 601,6 782,9 979,6 1177,5 "},{"text":"8 enf. / fem. en kg/tête/an Complément de riz si IF = 4,6 enf. / fem. en kg/tête/an Complément de riz si IF = 3 enf. / fem. en kg/tête/an Rendements de 3 t/ha 5,7 7,8 9,5 Rendements de 3 t/ha5,77,89,5 Rendements de 3,56 t/ha (i) 6,8 9,2 11,3 Rendements de 3,56 t/ha (i)6,89,211,3 Rendements de 4 t/ha 7,6 10,4 12,7 Rendements de 4 t/ha7,610,412,7 Rendements de 5 t/ha 9,5 13,0 15,9 Rendements de 5 t/ha9,513,015,9 Rendements de 6 t/ha 11,4 15,6 19,0 Rendements de 6 t/ha11,415,619,0 Rendements de 7 t/ha 13,3 18,2 22,2 Rendements de 7 t/ha13,318,222,2 (i) Rendements actuels au Burkina Faso selon la DGPSA (i) Rendements actuels au Burkina Faso selon la DGPSA "}],"sieverID":"f624aca3-9006-4e5e-b240-5e9ae24560ae","abstract":"Les pratiques culturales concernent l'ensemble des opérations -préparation du sol, semis -, leurs modalités concrètes de réalisation -outillage, doses d'intrants -et leurs logiques dans le temps -itinéraires techniques -. Elles tiennent compte de différents facteurs naturels -données climatiques et pédologiques, conditions environnementales -et anthropiques -politiques gouvernementales, droit foncier et appartenance ethnique des exploitants, introduction d'une culture de rente, formation, éducation, disponibilité en terres et en matériaux -. Dans le cadre géographique choisi, les pratiques culturales traditionnelles reposent sur un assolement biennal ou triennal avec, chaque année, la même succession d'opérations culturales -nettoyage des champs par le feu, travail préparatoire réduit et effectué à l'aide d'outils aratoires rudimentaires, un ou plusieurs semis auxquels succèdent deux ou trois sarclages ou sarclo-buttages -. L'agriculture céréalière pluviale, largement prédominante, doit faire face aux contraintes climatiques -déficit ou excédent pluviométrique, variabilité, irrégularité et intensité des pluies -, qui se traduisent par la récurrence des mauvaises récoltes. Il existe un gradient latitudinal Nord-Sud et, dans une moindre mesure Est-Ouest, de la pluviométrie, comprise sur l'ensemble de la zone entre 400 et 1100 mm. Cette variable introduit des nuances dans les systèmes de culture et, croisée avec d'autres paramètres comme la répartition des groupes ethniques, le découpage en sous-bassins versants et la nature des sols, permet de définir quatre zones agro-géographiques (Figure n°1) qui se différencient par leurs cultures et leurs pratiques agricoles. 1 -En domaine sahélien -avec des précipitations de l'ordre de 400 à 500 mm -, à cheval sur le sous-bassin du Sourou et la partie septentrionale de celui du Nakambé, la zone agro-pastorale est essentiellement peuplée de Peuls et de Mossi. La mise en valeur des sols sableux, peu évolués sur matériaux gravillonnaires, et des surfaces indurées se limite à la culture traditionnelle du mil dans des systèmes de culture incluant l'élevage. 2 -La zone cotonnière s'étend à l'Ouest du Burkina Faso, sur les bassins du Mouhoun inférieur et supérieur où les précipitations, comprises entre 600 et 900 mm, rendent possible cette culture de rente, en complément du sorgho et du maïs. Des pratiques culturales modernes -labour, usage d'intrants minéraux… -permettent aux Bobo, aux Bwa, aux Marka, aux Samo, aux Gourounsi et aux migrants Mossi de valoriser les sols tropicaux ferrugineux sur matériaux sablo-argileux ou argilo-sableux.9/107 3 -Egalement en domaine sahélo-soudanien, la zone céréalière, sur les sous-bassins du Nakambé, du Nazinon, de la Pendjari, sur les régions ghanéennes Upper East et Northern, est dominée par des systèmes de cultures vivriers dans lesquels les Mossi, les Gourmantché, les Bissa, les Gourounsi, les Mamprusi, les Kusasi et les Busanga produisent du mil, du sorgho et du maïs. Les cultures de rente telles que le coton et le tabac y restent marginales."} \ No newline at end of file