Le zonisamide en combinaison avec un autre médicament antiépileptique peut réduire les crises mais est associé à certains effets indésirables.
Environ 70% des patients épileptiques peuvent rester sans crise avec le traitement antiépileptique. Les autres 30% des personnes souffrant d'épilepsie peuvent être résistantes aux médicaments antiépileptiques et continuent de présenter des crises. Les médicaments plus anciens ne préviennent pas les crises chez tous les patients et ont des effets indésirables. Les nouveaux médicaments ont été développés pour essayer de traiter les personnes qui sont résistantes aux anciens médicaments et pour tenter de limiter les effets indésirables. Ces nouveaux médicaments sont administrés en supplément des médicaments actuels du patient, en tant que traitement d'appoint. Le zonisamide est utilisé comme traitement adjuvant.
Une recherche dans les bases de données a été effectuée le 12/02/2013. Cinq essais ont été trouvés qui portaient sur 949 patients atteints d'épilepsie partielle. Ces essais étaient tous des essais contrôlés randomisés qui comparaient le médicament antiépileptique zonisamide à un placebo pendant une période de 12 semaines. Prenant toutes les preuves des essais en compte, la revue a constaté que la fréquence des crises a été significativement réduite chez les personnes atteintes d'épilepsie partielle réfractaires aux médicaments si zonisamide est ajoutée à leur traitement habituel. Les patients traités avec de 300 à 500 mg/jour de zonisamide ont été deux fois plus susceptibles que les personnes ayant reçu un comprimé de placebo en plus de leur traitement habituel à éprouver au moins une réduction de 50% de la fréquence de leurs crises. Cependant, l'ajout de zonisamide pour le traitement habituel est associé à une augmentation des effets indésirables tels que des problèmes de coordination (ataxie), une somnolence, de l'agitation et de l'anorexie.
Les essais ont été évalués en termes de biais et de qualité et dans l'ensemble, la qualité des preuves a été considérée comme étant de haute qualité. Toutefois des recherches supplémentaires axées sur l'examen de la dose de zonisamide sont nécessaires.
La majorité des personnes atteintes d'épilepsie ont un bon pronostic et leurs crises peuvent être bien contrôlées avec l'utilisation d'un agent antiépileptique unique, mais jusqu'à 30% développent une épilepsie réfractaire, en particulier celles souffrant de crises partielles. Dans cette revue, nous avons résumé les preuves actuelles concernant le zonisamide, lorsqu'il est utilisé en tant que traitement d'appoint dans l'épilepsie partielle résistante aux médicaments.
Évaluer l'efficacité et la tolérance du zonisamide lorsqu’il est utilisé comme traitement adjuvant pour les personnes atteintes d'épilepsie partielle réfractaire aux médicaments.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l'épilepsie (12 février 2013), le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library 2013, numéro 1) (de janvier 2013), MEDLINE (Ovid, de 1946 au 12 février 2013), SCOPUS (13 février 2013), ClinicalTrials.gov (12 février 2013) et WHO International Clinical Trials Registry Platform ICTRP (13 février 2013). En outre, nous avons contacté Eisai Limited (titulaire et fabricant du zonisamide) et des experts dans le domaine afin d'obtenir des études en cours/non publiées.
Essais randomisés contrôlés par placebo portant sur le zonisamide en traitement d'appoint chez les personnes atteintes d'épilepsie partielle réfractaire aux médicaments.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné les essais à inclure et extrait les données. Les critères de jugement étaient : (1) une réduction de 50% ou plus de la fréquence totale des crises; (2) l'arrêt du traitement; (3) les effets indésirables. Les analyses primaires ont été effectuées en intention de traiter. Nous avons estimé les risques relatifs (RR) pour chaque critère de jugement. Toutes les études ont été évaluées pour les risques de biais en utilisant l'outil Cochrane de risque de biais et la qualité des preuves a été évaluée en utilisant l'approche GRADE et présentées dans un résumé des tables de résultats.
Cinq essais (949 participants) ont été inclus. Le RR global avec intervalle de confiance à 95% (IC) pour 50% de réduction de la fréquence des crises par rapport à un placebo à 300 à 500 mg/jour de zonisamide était de 2,00 (IC à 95% 1,58 à 2,54). Le RR de 50% de réduction de la fréquence des crises par rapport à un placebo pour n'importe quelle dose de zonisamide (de 100 à 500 mg par jour) était de 1,92 (IC à 95% 1,52 à 2,42). Le nombre de sujets à traiter (NST) était de 6 pour ce critère de jugement. Deux essais fournissaient des preuves d'une relation dose-réponse pour ce critère de jugement. Le RR d'arrêt prématuré du traitement à 300 à 500 mg/jour de zonisamide par rapport au placebo était de 1,64 (IC à 95% 1,20 à 2,25) et pour 100 à 500 mg par jour était de 1,47 (IC à 95% 1,07 à 2,01). Le NST pour ce critère de jugement était de 21. Les intervalles de confiance pour les effets indésirables suivants indiquent qu’ils sont associés significativement au zonisamide : l'ataxie à 3,77 (IC à 99% 1,28 à 11,11); la somnolence 1,83 (IC à 99% 1,08 à 3,11); l'agitation 2,35 (IC à 99% 1,05 à 5,27) et l’anorexie 2,71 (IC à 99% 1,29 à 5,69). Dans les 5 études, les risques de biais ont été considérés comme faibles ou incertains. Aucune des preuves pour les critères de jugement a été revue à la baisse en raison de la qualité.
Le zonisamide présente une efficacité en tant que traitement d'appoint chez les personnes atteintes d'épilepsie partielle réfractaires aux médicaments. Dans cette revue les doses minimales et maximales tolérées n’ont pas pu être identifiées. Les essais examinés avaient une phase à dose stable maximum de 18 semaines et les résultats ne peuvent pas être utilisés pour confirmer de plus longues périodes d'efficacité dans le contrôle des convulsions. Les résultats ne peuvent pas être extrapolés à la monothérapie ou aux personnes présentant d'autres types de crises ou de syndromes épileptiques.