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"content": " Mathilde Panot : Alors non. Alors déjà, 1, je conteste formellement la disparition des 4 critères, parce que dire que c'est compliqué et que ça devait être individualisé, je ne sais quoi, que ça ne fonctionnait pas. Enlever le critère de pénibilité charge lourd ou encore exposition à des agents chimiques me semble être absolument le contraire de ce qu'on devrait faire, notamment en termes de prise en compte de cette pénibilité et de prévention. La 2e chose, c'est que la prévention n'existe pas, puisque la médecine de travail est quasiment détruite dans ce pays. Et puis la 3e chose, quand même, moi, j'ai parlé il y a 2 jours avec un animateur dans les EHPAD, c'est son métier, il est animateur dans les EHPAD, et il dit, c'est quand même incroyable, moi, j'ai regardé ma retraite, je vais pouvoir partir en retraite à 66 ans Parce qu'il y a une carrière avec des trous dans sa carrière. À 66 ans, il dit, vous vous rendez compte, on rentre en EHPAD à 60 ans. C'est bien, peut-être qu'en animation, je leur ferai des courses en déambulateur. Voilà, quelqu'un qui va travailler à 66 ans dans des EHPAD avec des gens qui rentrent à 60 ans. Olivier Véran : Est-ce qu'on est d'accord sur le fait que la situation de ce monsieur, que je ne connais pas par ailleurs, elle ne change pas avec la loi? Mathilde Panot : Oui. Olivier Véran : D'accord. Mathilde Panot : Ah non, bah si, elle se décale. Olivier Véran : L'âge légal est à 64 ans, donc s'il est obligé de bosser jusqu'à 66, il n'est pas impacté par l'âge légal. Mathilde Panot : Oui, mais parce qu'avant, il devait bosser jusqu'à 64 ans, vous le comprenez quand même. Vous comprenez que vous décalez les gens, en fait. Olivier Véran : L'âge légal, il va rester, il aura besoin de ces 43 années de cotisation. S'il les atteint à 64 ans, il les atteint à 64 ans, s'il les atteint à 66 ans, parce qu'il n'a pas assez cotisé l'année. C'est pas notre loi, c'est la loi 2014. Mathilde Panot : Quelqu'un qui atteint ses 43 années de cotisation à 62 ans, il partira à 62 ans ? Olivier Véran : Pour votre ami, la loi ne change rien. Mathilde Panot : Il partira à 62 ans, quelqu'un qui a 43 années de cotisation à 62 ans. Oui ou non? Olivier Véran : Je ne comprends pas votre question, mais je vous parle juste de votre situation. C'est important pour votre ami, qu'il le sache. La loi ne change rien pour lui. Mathilde Panot : A 62 ans, quelqu'un qui a 43 années de cotisation à 62 ans, il peut partir à la retraite, oui ou non? Olivier Véran : Quelqu'un qui a commencé à quel âge? Mathilde Panot : Qui a 43 années de cotisation à 62 ans. Olivier Véran : S'il a commencé à 19 ans, oui, il part à 62 ans. S'il a commencé à 19 ans, il a commencé à quel âge? Mathilde Panot : Non, mais quelqu'un qui a ces 43 annuités. Olivier Véran : Oui, Madame Panot, mais pardon, c'est écrit dans la loi. S'il a commencé à 19 ans, il part à 62, oui. Oui, voilà. Mathilde Panot : S'il a commencé à 20 ans ? Olivier Véran : S'il a commencé à 24 ans, il ne partira pas à 62. Mathilde Panot : Oui, mais vous comprenez quand même que vous êtes en train de décaler. Quand je vous dis que vous décalez 200 000 femmes, de 62 à 64 ans. Olivier Véran : Madame Panot, je vous dis juste que l'âge auquel vous rentrez dans la vie professionnelle va avoir un impact sur l'âge auquel vous partez. Mathilde Panot : Sauf que ceux qui sont rentré avant vingt ans, vous les faites cotiser à 44 ans, mais vous n'en partez pas. Olivier Véran : Non, parce que la preuve, si vous commencez à 19 ans, vous partez à 62. Mathilde Panot : Si il y a toute une génération sur lequel vous les faites cotiser à 44 ans. Olivier Véran : C'est important, encore une fois, pour pas que les gens soient confus, 19 ans, vous partez à 62 ans. Jordan Bardella : Tout le monde part plus tard ? Olivier Véran : Non, mais je veux dire. Il y a des gens qui cotiseront, effectivement, plus longtemps. Il faut savoir que ce qu'on appelle la loi touraine, dont on accélère de quelques années la mise en place. Dis que tout français doit travailler, doit cotiser, sauf les exceptions, doit travailler 43 ans. D'accord? Et ensuite, vous avez, c'est pour ça qu'on a la durée de cotisation et l'âge légal de départ à la retraite. Et parfois, les deux se conjuguent et tombent juste. C'est le cas si vous commencez à 19 ans. Vous devez travailler 43 ans, vous commencez à 19 ans, et vous partez à 62 ans, parce que l'âge légal, pour une carrière longue, c'est 62 ans. P1 : On va décaler d'un an. Quelqu'un qui a commencé à 18 ans. Olivier Véran : Quelqu'un qui a commencé à 18 ans, il doit partir à 62 ans aussi. Jordan Bardella : Tout le monde y perd. P1 : Donc, 44 ans de cotisation. Olivier Véran : je vous parlais de la personne qui commence à 19 ans. Mathilde Panot : Oui, d'accord. Donc, vous êtes d'accord que des personnes vont devoir cotiser 44 ans? Olivier Véran : Attendez, je redis, et je vais dire la production, je le redis bien volontiers, on assume que c'est une loi qui demande aux Français de travailler progressivement un peu plus longtemps. Vous pouvez prendre l'explication de ce qu'on a eu plus longtemps. C'est le principe de l'équilibre financier de la loi. Et nous l'assumons, ce le principe derrière la loi. Ce qu'on dit, c'est qu'on fait attention à ce qu'on commençait très tôt, à leur carrière hachée, aux femmes, etc. Mathilde Panot : Et, par ailleurs, avec la suppression des critères, il y a notamment, alors pas que, pas que grâce à la suppression des critères, mais ça, il joue beaucoup, 2 millions de salariés qui ne sont pas couverts par la pénibilité, alors qu'ils le devraient. Jordan Bardella : Bon, d'abord, comme ça, c'est clair. Le compte de prévention de la pénibilité sur le fameux C2P, le compte de prévention de la pénibilité, il y a tellement de cases, c'est comme le contrat d'assurance. Il y a tellement de cases à cocher qu'en fait, les gens ne rendent jamais dans les bonnes cases. Ajouter à cela la suppression des quatre des dix critères de pénibilité, c'était quasiment impossible d'y entrer. Aujourd'hui, les gens qui ont eu le dispositif complet, c'était une réponse écrite à un sénateur, c'est 11.267 personnes depuis 2015 qui ont bénéficié de ce C2P intégralement, alors qu'il y a 650.000 personnes qui partent chaque année, à la retraite. Mais je vois où Mme Panot voulait en venir. C'est juste ça que les gens ne comprennent pas. Pourquoi est-ce qu'un maçon qui commence à travailler à 20 ans doit cotiser 44 ans pour être à la retraite, alors que quelqu'un qui a un analyse financier, qui a commencé lui à 24 ans, il n'a besoin que de 43 annuités pour obtenir sa retraite. C'est juste ce qu'on vous demande, en fait. Pourquoi une telle injustice dans la répartition de l'effort? C'est ce que les Français se posent, et ce qui est l'objet de la contestation, parce que tout le monde se fait avoir, sauf en réalité, si vous avez commencé à travailler avant 16 ans, mais qu'il ne concerne, il faudrait arriver quelques dizaines de personnes de chaque année dans votre pays. SUMMARY : Olivier Véran explique vouloir investir 1 milliard d'euros sur la prévention de la pénibilité professionnelle, en mettant aussi en place des consultations médicales systématiques pour décider d'un départ anticipé. Olivier Véran propose aussi la mise en place d'un congé de reconversion professionnelle. Mathilde Panot explique que la suppression des critères de pénibilité n'aide pas à la prévention, et que la prévention est impossible en France qui a une médecine du travail inexistante. Mathilde Panot explique aussi que des gens avec des carrières pénibles devront travailler tard s'ils ont une carrière hachée. Olivier Véran explique qu'une partie des Français devront cotiser 44 ans, mais plus personne ne devra cotiser 45 ans. Jordan Bardella explique qu'il est impossible de rentrer dans les critères de pénibilités, et qu'il n'est de toute manière pas normal qu'un maçon doive cotiser plus longtemps que des analystes financiers." |