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"content": " P1 : Qu'est-ce que vous demandez, Olivier Véran? Qu'est-ce que vous lui dites là ? Mathilde Panot : Ce n'est pas un vrai projet de loi. Il y a des professeurs de droit constitutionnel qui ont dit que ce serait même anti-constitutionnel de passer par ça. C'est la deuxième fois qu'on utilise un tel véhicule législatif dans la 5e République. La deuxième fois, et c'est la première fois qu'on l'utilise pour un sujet de fond. P1 : Il y a plein de choses dans ce que vous voulez dire tous les deux. La plus évidente, Olivier Véran. Le référendum. Olivier Véran : Plusieurs choses. D'abord, vous avez raison de rappeler Mme Panot, il y a une intersyndicale. P1 : Le référendum. Olivier Véran : Bon, d'abord, je vais être libre de la construction de ma réponse. Vous avez une intersyndicale qui est unie, mais pas avec vous. Ils ont tenu à faire une manifestation indépendante de la vote. Je le rappelle. Je respecte totalement. Mais en l'occurrence, ils ont tenu à faire une manifestation indépendamment de vous. Je respecte complètement le mouvement syndical. Je respecte la grève. Je respecte les manifestations, je respecte la constitution d'ailleurs. J'ai deux questions à vous poser. Je répondrai à la vôtre. La première question que j'ai à vous poser, c'est est-ce que vous êtes en phase, avec certains leaders de la CGT, qui appellent à sanctionner, punir certains députés, parce qu'ils voteraient la réforme des retraites en leur coupant l'électricité chez eux ? La deuxième question que j'ai à vous poser, qui me semble aussi assez importante, est-ce que vous considérez que le Parlement, c'est la maison du peuple, ou est-ce que c'est une zad ? Parce que je reprends là les propos de la leader écolo. Et après, je reprendrai la réponse et je répondrai sur le référendum. P1 : On va prendre ce sujet-là tout de suite. Le référendum, c'était très clair. L'interpellation de Mathilde Panot et de Jordan Bardella était très clair. Olivier Véran : La majorité ne votera pas la motion référendaire, ça me semble aller de soi. P1 : Pourquoi pas le référendum? Olivier Véran : Vous pouvez faire un référendum sur toutes les lois. Mathilde Panot : C'est pas n'importe quelle loi. On va demander de travailler 2 ans de plus à des millions de gens. C'est pas n'importe quoi. Olivier Véran : On peut considérer que la transition énergétique est un phénomène extrêmement important. Mathilde Panot : Vous ne faites rien. Olivier Véran : C'est pas parce que vous ne votez rien qu'on ne fait rien. Mathilde Panot : Vous avez été condamné 2 fois pour inaction climatique. Olivier Véran : Bref, non à la motion référendaire. Il n'y a jamais eu de réforme de retraite qui soit passée par un référendum. Mathilde Panot : En même temps, vous avez 80% des Français qui sont contre. Quand vous êtes obligé d'aller à la télé, si vous n'êtes pas en train de faire souffrir des millions de Français, je serai presque à vous plaindre. Olivier Véran : Moi, je fais souffrir des millions de Français ? Mathilde Panot : Oui, ça va faire souffrir des millions de Français. Olivier Véran : Je vous réponds ou pas? Mon propos n'est pas de dire que le président de la République a été élu parcequ'il y a vait une réforme des retraites. Mais force est de constater que nous avons fait campagne en affichant dans notre programme que nous réformerions les retraites. On a parlé de 65 ans, la fin, c'est 64 ans. Mathilde Panot : Je sais que tous les Français n'ont pas voté pour moi pour mon programme et leur vote m'oblige. Olivier Véran : J'ai conscience du fait qu'on n'a pas été élus parce qu'on allait réformer la retraite. Mais il s'avère qu'on a fait campagne présidentielle, campagne législative. Vous avez eu une chance au grattage, une chance au tirage. On a eu l'élection d'Emmanuel Macron et ensuite une majorité certes relative . Donc derrière, que vous veniez en troisième séance, vous direz que maintenant on va faire un référendum. Non, ça ne marche pas comme ça. Vous avez posé des questions très concrètes pour avoir votre positionnement à vous sur l'appel de certains leaders de CGT à couper l'électricité de députés qui voudraient voter le texte sur les retraites. Est-ce que vous considérez que l'Assemblée est une zad ? Mathilde Panot : La première chose, c'est que j'aurais aimé que vous ayez la même indignation pour les 300 000 personnes à qui on coupe l'électricité chaque année dans notre pays. D'accord? Oui, oui. En tout cas, on peut encore couper l'électricité chez 300 000 personnes et ça fait 6 ans que vous êtes au pouvoir, au moins si on ne compte pas les années Hollande où vous y étiez avant. Première chose, 300 000 personnes par an. La deuxième chose, c'est que vous pouvez aller demander à un boulanger aujourd'hui. Les coupures d'électricité, ça vient notamment du manque d'anticipation de ce gouvernement et c'est pour ça qu'il risque d'y avoir des coupures d'électricité à des moments. La troisième chose, est-ce que c'est un mode d'action qu'utilise la France Insoumise ? Non. Mais posez-vous la question de pourquoi les gens en arrivent à ce type et ce mode d'action. Posez-vous la question. Est-ce que je condamne qu'il y ait eu. Olivier Véran : Les collègues élus comme vous par des citoyens. Mathilde Panot : Est-ce que je condamne quoi, monsieur Véran? Est-ce que je condamne quoi? Olivier Véran : Est-ce qu'il ne serait pas de l'avis de certains syndicats se verrait couper l'électricité? Est-ce que oui ou non, vous le condamnez ? Mathilde Panot : Il y a eu une coupure dans une permanence parlementaire, c'est-à-dire un lieu de travail. SUMMARY : Mathilde Panot condamne l'utilisation du 47-1 qui réduit le temps de discussion de la réforme à l'assemblée. Olivier Véran demande à Mathilde Panot si elle condamne les coupures d'électricité faite chez les députés, et lui demande si elle considère le Parlement comme une ZAD. Olivier Véran explique aussi être contre la motion référendaire. Mathilde Panot explique être contre les coupures d'électricité des Français, et qu'il n'y a eu des coupures que dans les permanences parlementaires." |