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"content": " Valéry Giscard D'Estaing : Alors, je commence par noter. C'était la première question que je vous avais posé. C’était assez long pour obtenir la réponse, il faut le reconnaître. François Mitterrand : J'en prends en témoin ceux qui nous ont écoutés, j'ai tout de suite dit que l'assemblée nationale serait dissoute si elle renversait le gouvernement ! Valéry Giscard D'Estaing : Vous avez dit ensuite, que cette assemblée nationale ne correspondait plus, pas à la volonté des français. Vous avez flétri, en termes sévères, l'attitude de ses membres, et je pense que vous êtes respectueux de la représentation nationale. Après l'avoir condamné dans ces termes, vous n'allez pas imaginer, ou demander à cette assemblée nationale de soutenir une politique contraire. Vous avez dit que la représentation nationale ne correspondait plus à ce que vous souhaitiez ou à ce que souhaitait la majorité de l'opinion française ? François Mitterrand : Si je suis élu, ce sera évident. Valéry Giscard D'Estaing : Si vous êtes élu, ce sera évident, et, donc, vous dissoudrez l'assemblée nationale. François Mitterrand : Si elle renverse le gouvernement, faut-il vous le répéter une fois de plus ? C’est la constitution, relisez la. Vous devriez, vous devriez moderniser vos lectures. Lisez la constitution. Valéry Giscard D'Estaing : Alors, s'il fallait lire la constitution, je vous indique que ce n'est pas le cas, car le président de la république a le droit de dissoudre l'assemblée nationale. Il n'en a pas l'obligation. Et, donc, ne dites pas s'il renverse le gouvernement. Dites, si je décide de dissoudre l'assemblée nationale, ne me donnez pas encore droit constitutionnel. J’ai lu la constitution autant que vous, avec cette différence que comme je l'ai adoptée, je la connais par l'intérieur, alors que vous l'avez combattu. Vous la connaissez par l’extérieur. François Mitterrand : Vous ne l’avez pas toujours respectée, je peux le montrer. Valéry Giscard D'Estaing : En ce qui concerne donc l'exercice du pouvoir en France, les fonctions gouvernementales en france, j'ai dit quelque chose de simple. Si je suis élu président de la république, la france aura un gouvernement dans la semaine qui suivra l'élection présidentielle. Ce gouvernement aura une majorité, parce que je ne répudie pas la majorité actuelle, et je compte travailler avec elle. Vous avez dit que je ne proposait pas de changement à cet égard, monsieur mitterrand, je l’ai dit dès le début de ma campagne électorale, que vous n'avez peut-être pas suivie non plus, que je proposait de faire participer à cette majorité le centre démocrate et les réformateurs, et j'ai donc étendu la majorité présidentielle française plus loin qu'elle n'a jamais été étendue jusqu'ici. Effectivement, ça correspond à peu près à trois cents députés, euh, dans le parlement actuel, ce qui veut dire, donc, au début juin, la france aura un président de la république, un gouvernement, un parlement, alors que j'ai noté que, dans l'hypothèse, votre élection, l'hypothèse où votre élection, la france aura un président de la république, elle aura un gouvernement. Le conflit entre le gouvernement et la majorité, tel que vous l'avez décrite, veut dire qu'il y aura de nouvelles élections, que ces nouvelles élections prennent, vous le savez, aux alentours d'un mois et demi, d'après nos textes constitutionnels, et, donc, on ne pourra se mettre au travail en france qu'à la fin du mois de juillet. C'était le point que je voulais indiquer très clairement, à l'origine de notre débat. François Mitterrand : Il me semble, euh, monsieur giscard d'estaing, que, depuis quatre semaines, en tant que ministre des finances, vous ne faites plus grand chose. Valéry Giscard D'Estaing : Vous me reprochez, en tous cas, de faire ce que je fais, puisque j'ai noté que vous me critiquez pour recevoir qui je recevais. François Mitterrand : Je n'ai rien dit, je n'ai rien dit de tout cela, je ne suis pas intervenu sur ces choses. Je constate simplement qu'après avoir averti les français, à la veille de la campagne présidentielle, sans savoir, naturellement, euh, ce, que, ce, qui résulterait de l'état de santé du président pompidou, vous aviez indiqué qu'il fallait beaucoup de courage, beaucoup d'esprit de décision, et des mesures absolument nécessaire et importante. Depuis ce moment-là, quand vous êtes candidat, vous n'avez plus rien fait. Valéry Giscard D'Estaing : Il y a là erreur totale, j’ai fais des séries de mesures. François Mitterrand : Attendez, vous allez voir. Valéry Giscard D'Estaing : J’invoque la charte des libertés Monsieur mitterrand, pour vous répondre. Vous mettez en cause je réponds, c'est la moindre des choses. Je ne sais pas quelle idée vous avez de la vie publique, mais, lorsque je met en cause quelqu'un, je lui laisse le temps de me répondre. Vous m’avez mis en cause. Concernant le programme de lutte contre l’inflation, il contient deux séries de dispositions. Certaines de ces dispositions devraient être législatives, donc, il fallait les faire voter par le parlement. Il est évident que nous ne pouvons pas faire voter par le parlement, qui ne siège pas à l'heure actuelle, des dispositions législatives. Les autres dispositions étaient administratives, elles sont en cours. En quoi consistaient-elles ? Elle consistait à passer un certain nombre de contrats avec des organisations représentant les producteurs, ou avec les organisations représentant les distributeurs, de façon à modérer la hausse des prix. Et bien, ces négociations, ces conversations, ont eu lieu, ces accords ont été passés, ou sont en train d'être passés. Concernant des problèmes très importants, monsieur mitterrand, nous, nous, nous nous en occupons quotidiennement. Je vous citerai le cadre de l'agriculture. Nous avons pris, avec le ministre de l'agriculture, récemment, et, encore ce matin, c'est vous qui me le faites évoquer, des mesures, qui intéressent, par exemple, la situation des producteurs de lait, ou la situation des producteurs de viande, parce que ce sont les secteurs en difficulté, pour lesquels des mesures devaient être prises. Concernant, euh, les décisions qui ont été prises par l'italie, car l'europe, vous savez, est, à l'heure actuelle, en crise. Euh, l'italie, le danemark, ont pris des mesures restrictives à l'importation. Nous nous en sommes occupés aussitôt, et j'ai fait savoir au président du conseil des ministres en exercice, qui est mon collègue d’allemagne fédérale, que, s'il souhaitait réunir les ministres des finances, j'étais sa dispositions pour le faire, et, notamment, mais, mardi dernier, si il nous avait convoqué. Donc je m'occupe activement de ces affaires. SUMMARY : Valéry Giscard D'Estaing explique que s'il est élu, il pourra commencer à gouverner immédiatement, alors que François Mitterrand devra attendre la fin des élections législatives. Après les invectives de François Mitterrand sur le délaissement de son poste de ministre des Finances de Valéry Giscard d'Estaing, il justifie que le programme de lutte contre l'inflation est déjà en cours d'un point de vue administratif, mais qu'il est impossible de les régler d'un point de vue législatif." |