diff --git "a/data/Gabon-Code-2019-penal.txt" "b/data/Gabon-Code-2019-penal.txt" new file mode 100644--- /dev/null +++ "b/data/Gabon-Code-2019-penal.txt" @@ -0,0 +1,6419 @@ +www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Gabon +Code pénal +Loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 + +[NB ‐ Loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 portant Code pénal (JO 2019‐27 bis sp) +Promulguée par le décret n°00099/PR du 5 juillet 2019 portant promulgation de la loi +n°042/2018 portant Code pénal (JO 2019‐27 bis sp)] + +Livre 1 ‐ Des infractions, des personnes punissables et des +peines +Titre 1 ‐ Dispositions générales +Art.1.‐ La loi classe les infractions suivant leur gravité en crimes, délits et +contraventions. +Elle détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs. +La loi ou le règlement détermine les contraventions et fixe les peines applicables à leurs +auteurs. +Art.2.‐ Sont des crimes, les infractions que la loi punit de la peine de réclusion criminelle +à temps ou à perpétuité. +Art.3.‐ Sont des délits, les infractions que la loi ou le règlement punit d’une peine +d’emprisonnement d’un mois au moins ou d’une amende de 100.000 FCFA au moins. +Art.4.‐ Sont des contraventions, les infractions que le règlement punit d’une peine d’un +mois d’emprisonnement au plus ou d’une peine d’amende de 100.000 FCFA au plus, sauf +dispositions de lois spéciales. +La loi pénale est d’interprétation stricte. + +Code pénal + +1 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.5.‐ Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont +pas définis par la loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis +par la loi ou le règlement. +Nul ne peut être puni d’une peine qui n’est pas prévue par la loi, si l’infraction est un +crime ou un délit, ou par la loi ou le règlement, si l’infraction est une contravention. +Art.6.‐ Sont seuls punissables les faits constitutifs d’une infraction à la date à laquelle ils +ont été commis. Peuvent seules être prononcées les peines légalement applicables à la +même date. +Toutefois, les dispositions nouvelles s’appliquent aux infractions commises avant leur +entrée en vigueur et n’ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de +chose jugée lorsqu’elles sont moins sévères que les dispositions anciennes. +Art.7.‐ Sont immédiatement applicables à la répression des infractions commises avant +leur entrée en vigueur : + 1° les lois de compétence et d’organisation judiciaire, tant qu’un jugement au fond +n’a pas été rendu en première instance ; + 2° les lois fixant les modalités des poursuites et les formes de la procédure ; + 3° les lois relatives au régime d’exécution et d’application des peines. Toutefois, ces +lois, lorsqu’elles auraient pour résultat de rendre plus sévères les peines prononcées +par la décision de condamnation, ne sont applicables qu’aux condamnations +prononcées pour des faits commis postérieurement à leur entrée en vigueur ; + 4° les lois relatives à la prescription de l’action publique et à la prescription des +peines lorsque les prescriptions ne sont pas acquises. +Art.8.‐ Les lois relatives à la nature et aux cas d’ouverture des voies de recours ainsi +qu’aux délais dans lesquels elles doivent être exercées et à la qualité des personnes +admises à se pourvoir, sont applicables aux recours formés contre les décisions +prononcées après leur entrée en vigueur. +Les recours sont soumis aux règles de forme en vigueur au jour où ils sont exercés. +Art.9.‐ L’application immédiate de la loi nouvelle est sans effet sur la validité des actes +accomplis sous l’autorité de la loi ancienne. +Toutefois, la peine cesse de recevoir exécution quand elle a été prononcée pour un fait +qui, en vertu d’une loi ou d’un règlement postérieur au jugement, n’a plus le caractère +d’une infraction pénale. +Art.10.‐ La loi pénale gabonaise est applicable aux infractions commises sur le territoire +de la République. +L’infraction est réputée commise sur le territoire de la République dès lors qu’un de ses +faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire. + +Code pénal + +2 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Le territoire de la République Gabonaise inclut les espaces maritime et aérien qui lui +sont liés. +Art.11.‐ La loi pénale gabonaise est applicable aux infractions commises à bord des +navires battant pavillon gabonais, ou à l’encontre de ces navires ou des personnes se +trouvant à bord, en quelque lieu qu’ils se trouvent. +Art.12.‐ La loi pénale gabonaise est applicable aux infractions commises à bord des +aéronefs immatriculés au Gabon, ou à l’encontre de ces aéronefs ou des personnes se +trouvant à bord, en quelque lieu qu’ils se trouvent. +Art.13.‐ La loi pénale gabonaise est applicable à quiconque s’est rendu coupable comme +auteur ou complice sur le territoire de la République, d’un crime ou d’un délit commis à +l’étranger si le crime ou le délit est puni à la fois par la loi gabonaise et par la loi +étrangère et s’il a ét�� constaté par une décision définitive de la juridiction étrangère. +Art.14.‐ La loi pénale gabonaise est applicable à tout crime ou délit commis par un +Gabonais hors du territoire de la République si les faits sont punis par la législation du +pays où ils ont été commis. +Il est fait application du présent article alors même que l’accusé ou le prévenu aurait +acquis la nationalité gabonaise postérieurement au fait qui lui est imputé. +Art.15.‐ La loi pénale gabonaise est applicable à tout crime et à tout délit commis par +quiconque hors du territoire de la République lorsque la victime est de nationalité +gabonaise au moment de la commission de l’infraction. +Art.16.‐ Dans les cas prévus aux articles 14 et 15 ci‐dessus, la poursuite des délits ne +peut être exercée qu’à la requête du Ministère Public sur plainte préalable de la victime +ou de ses ayants droit, ou sur dénonciation officielle par l’autorité du pays où le fait a été +commis. +Art.17.‐ La loi pénale gabonaise s’applique aux crimes et délits qualifiés d’atteintes aux +intérêts fondamentaux de la Nation, de l’Etat et de la paix publique et réprimés par le +présent Code, notamment la falsification et la contrefaçon du sceau de l’Etat, de pièces +de monnaie, de billets de banque ou d’effets publics, et à tout crime ou délit contre les +agents ou les locaux diplomatiques ou consulaires gabonais, commis hors du territoire +de la République. +Art.18.‐ Sous réserve des dispositions de l’article 17 ci‐dessus, la loi pénale gabonaise +est applicable aux crimes et délits commis à bord ou à l’encontre des aéronefs ou des +navires non immatriculés au Gabon ou des personnes se trouvant à bord : + lorsque l’auteur ou la victime est de nationalité gabonaise ; + lorsque l’appareil atterrit ou amerrit au Gabon après le crime ou le délit ; + lorsque l’aéronef ou le navire a été donné en location sans équipage à une personne +qui a le siège principal de son exploitation ou, à défaut, sa résidence permanente sur +le territoire de la République. + +Code pénal + +3 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Dans le cas prévu au premier tiret ci‐dessus, la nationalité de l’auteur ou de la victime de +l’infraction est appréciée conformément aux articles 14, dernier alinéa, et 15 ci‐dessus. +Art.19.‐ La loi pénale gabonaise est applicable aux infractions commises au‐delà de la +mer territoriale dès lors que les conventions internationales et les autres textes en +vigueur le prévoient. +Art.20.‐ La loi pénale gabonaise s’applique aux crimes et délits qualifiés d’actes de +terrorisme et réprimés par le présent Code commis à l’étranger par un Gabonais ou par +une personne résidant habituellement sur le territoire gabonais. +Art.21.‐ Dans les cas prévus aux articles 14 et 15 du présent Code, aucune poursuite ne +peut être exercée contre une personne justifiant qu’elle a été jugée définitivement à +l’étranger pour les mêmes faits et, en cas de condamnation, que la peine a été subie ou +prescrite. + +Titre 2 ‐ De la responsabilité pénale +Art.22.‐ Nul n’est responsable pénalement que de son propre fait. +Art.23.‐ Les personnes morales, à l’exclusion de l’Etat, sont responsables pénalement +des infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou représentants. +La responsabilité pénale des personnes morales n’exclut pas celle des personnes +physiques auteurs ou complices des mêmes faits. +Art.24.‐ Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre. +Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la +personne d’autrui. +Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence, de +négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité, s’il est établi +que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas +échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que +du pouvoir et des moyens dont il disposait. +Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, la personne physique qui n’a pas causé +directement le dommage, mais qui a créé ou contribué à créer la situation qui a permis la +réalisation du dommage ou qui n’a pas pris les mesures permettant de l’éviter, est +responsable pénalement s’il est établi qu’elle a, soit violé de façon manifestement +délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité, soit commis une faute +caractérisée qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elle ne pouvait +ignorer. +Il n’y a point de contravention en cas de force majeure. + +Code pénal + +4 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.25.‐ La tentative est punissable comme la commission du fait elle‐même. +Art.26.‐ La tentative est constituée dès lors que, manifestée par un commencement +d’exécution, elle n’a été suspendue ou n’a manqué son effet qu’en raison de +circonstances indépendantes de la volonté de son auteur. +La tentative de crime est considérée comme le crime même. +Il en est de même de la tentative de délit que la loi punit d’une peine d’emprisonnement +au moins égale à trois ans. La tentative des autres délits n’est considérée comme le délit +même que dans les cas où la loi le prévoit. +Art.27.‐ Est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciemment, par aide ou +assistance, en a facilité la préparation ou la consommation. +Art.28.‐ Est également complice la personne qui : + par don, promesse, menace, ordre, abus d’autorité ou de pouvoir, aura provoqué ou +facilité la commission d’une infraction ou donné des instructions pour la commettre ; + par des discours, cris, menaces, vente, exposition ou distribution d’écrits ou +imprimés dans les lieux ou réunions publics, aura directement provoqué ou incité +l’auteur ou les auteurs à commettre l’infraction. +Art.29.‐ Le complice de l’infraction est puni comme l’auteur. + +Titre 3 ‐ Des causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la +responsabilité +Chapitre unique ‐ Des causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la +responsabilité +Art.30.‐ N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des +faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le +contrôle de ses actes. +La personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou +neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes +demeure punissable. Toutefois, la juridiction tient compte de cette circonstance +lorsqu’elle détermine la peine et en fixe le régime. +Art.31.‐ N’est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l’emprise d’une +force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pu résister. +Art.32.‐ N’est pas pénalement responsable la personne qui justifie avoir cru, par une +erreur sur le droit qu’elle n’était pas en mesure d’éviter, pouvoir légitimement accomplir +l’acte. + +Code pénal + +5 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.33.‐ N’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou +autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires ou qui accomplit un acte +commandé par l’autorité légitime, sauf si cet acte est manifestement illégal. +Art.34.‐ N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte +injustifiée envers elle‐même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte +commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle‐même ou d’autrui, sauf s’il y a +disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte. +N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un +crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide +volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi et que les +moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction. +Art.35.‐ N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou +imminent ou une atteinte injustifiée qui menace elle‐même, autrui ou un bien, accomplit +un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion +entre les moyens employés et le niveau de la menace ou la gravité de l’atteinte. +Art.36.‐ Est présumé avoir agi en état de légitime défense, celui qui accomplit l’acte : + pour repousser, de nuit, l’entrée par effraction, escalade, violence ou ruse dans un +lieu habité ou les dépendances d’un tel lieu ; + pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. +Art.37.‐ Lorsque l’auteur de l’infraction était atteint, au moment de la commission des +faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique, la juridiction d’instruction ou de +jugement peut, sur réquisitions du Ministère Public, lorsque l’état de l’auteur est de +nature à compromettre l’ordre public ou la sécurité des personnes, ordonner son +placement dans un établissement spécialisé. +Sa sortie est ordonnée par la juridiction du lieu de placement, saisie sur réquisitions du +Ministère Public près cette juridiction. + +Titre 4 ‐ Des peines +Art.38.‐ Aux fins d’assurer la protection de la société, de prévenir la commission de +nouvelles infractions et de restaurer l’équilibre social, dans le respect des intérêts de la +victime, la peine a pour fonctions : + de sanctionner l’auteur de l’infraction ; + de favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion. +Art.39.‐ Lorsque la loi ou le règlement réprime une infraction, le régime des peines qui +peuvent être prononcées obéit, sauf dispositions législatives contraires, aux règles du +présent chapitre. +Art.40.‐ Toute peine doit être individualisée. + +Code pénal + +6 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Dans les limites fixées par la loi, la juridiction détermine la nature, le quantum et le +régime des peines prononcées en fonction des circonstances de la commission de +l’infraction et de la personnalité de son auteur. +Chapitre 1 ‐ Des peines applicables aux personnes physiques +Art.41.‐ Sont des peines privatives de liberté, les peines résultant d’un jugement ou d’un +arrêt ayant prononcé l’emprisonnement ferme ou la réclusion criminelle à temps ou à +perpétuité. +Art.42.‐ La durée de l’exécution de toute condamnation à une peine privative de liberté +se décompte à partir du jour de l’écrou au sein d’un établissement pénitentiaire en vertu +de la condamnation définitive qui prononce la peine. +S’il y a eu détention préventive, sa durée sera intégralement déduite de la durée de la +peine à exécuter en vertu du jugement ou de l’arrêt. +Section 1 ‐ Des peines criminelles +Art.43.‐ Les peines criminelles encourues par les personnes physiques sont la réclusion +criminelle à temps ou à perpétuité. +La durée de la réclusion criminelle à temps est de dix ans au moins et trente ans au plus. +Les personnes physiques, dirigeants des sociétés, encourent en cas de crime commis +directement de leur fait, ou du fait de la personne morale dont elles ont la direction, des +peines d’emprisonnement criminelles. +Art.44.‐ Les peines de réclusion criminelle ne sont pas exclusives d’une peine d’amende +et d’une ou de plusieurs des peines complémentaires prévues aux articles 56 à 58 du +présent Code. +Section 2 ‐ Des peines correctionnelles +Art.45.‐ Les peines correctionnelles encourues par les personnes physiques sont : + l’emprisonnement ; + l’amende ; + le travail d’intérêt général ; + les peines privatives ou restrictives de certains droits ; + les peines complémentaires ; + la sanction‐réparation. + +Code pénal + +7 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.46.‐ La durée de la peine d’emprisonnement ne peut excéder dix ans sous réserve, le +cas échéant de l’application des dispositions de la loi sur la récidive ou sur les +circonstances aggravantes pour certaines infractions. +Section 3 ‐ Des peines correctionnelles alternatives à l’emprisonnement +Art.47.‐ Lorsqu’un délit est puni d’une peine d’emprisonnement ou d’une peine +d’amende à titre principal, la juridiction de jugement peut substituer à la peine +d’emprisonnement ou à l’amende, une ou plusieurs peines alternatives. +Constituent des peines alternatives à la peine d’emprisonnement ou à la peine +d’amende : + le travail d’intérêt général ; + les peines privatives ou restrictives de certains droits ; + la sanction‐réparation. +Art.48.‐ La peine de travail d’intérêt général consiste dans l’accomplissement par le +condamné, pour une durée de vingt heures au moins à deux cent quatre‐vingts heures +au plus, d’un travail d’intérêt général non rémunéré au profit soit d’une personne +morale de droit public, soit d’une personne morale de droit privé chargée d’une mission +de service public ou d’une association habilitée à mettre en œuvre des travaux d’intérêt +général. +La peine de travail d’intérêt général ne peut être prononcée contre le prévenu qui la +refuse ou qui n’est pas présent à l’audience. Le président du tribunal, avant le prononcé +du jugement, informe le prévenu de son droit de refuser l’accomplissement d’un travail +d’intérêt général et reçoit sa réponse. +Art.49.‐ Les peines privatives ou restrictives de certains droits portent ou consistent en : + 1° la suspension, pour une durée de cinq ans au plus, du permis de conduire, cette +suspension pouvant être limitée, selon des modalités déterminées par décret, à la +conduite en dehors de l’activité professionnelle ; cette limitation n’est toutefois pas +possible en cas de délit pour lequel la suspension du permis de conduire, encourue à +titre de peine complémentaire, ne peut pas être limitée à la conduite en dehors de +l’activité professionnelle ; + 2° l’interdiction de conduire certains véhicules pendant une durée de cinq ans au +plus ; + 3° l’annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter la délivrance +d’un nouveau permis pendant cinq ans au plus ; + 4° la confiscation d’un ou de plusieurs véhicules appartenant au condamné ; + 5° l’interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une +arme soumise à autorisation ; + 6° la confiscation d’une ou de plusieurs armes dont le condamné est propriétaire ou +dont il a la libre disposition ; + +Code pénal + +8 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 7° l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’émettre des chèques autres +que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur aupr��s du tiré ou ceux qui +sont certifiés et d’utiliser des cartes de paiement ; + 8° la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou +de la chose qui en est le produit. Toutefois, cette confiscation ne peut pas être +prononcée en matière de délit de presse ; + 9° l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer une activité +professionnelle ou sociale dès lors que les facilités que procure cette activité ont été +sciemment utilisées pour préparer ou commettre l’infraction. Cette interdiction n’est +toutefois pas applicable à l’exercice d’un mandat électif ou de responsabilités +syndicales. Elle n’est pas non plus applicable en matière de délit de presse ; + 10° l’interdiction, pour une durée de trois ans au plus, de paraître dans certains lieux +ou catégories de lieux déterminés par la juridiction et dans lesquels l’infraction a été +commise ; + 11° l’interdiction, pour une durée de trois ans au plus, d’entrer en relation avec +certaines personnes spécialement désignées par la juridiction, notamment la victime +de l’infraction ; + 12° l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer une profession +commerciale ou industrielle, de diriger, d’administrer, de gérer ou de contrôler à un +titre quelconque, directement ou indirectement, pour son propre compte ou pour le +compte d’autrui, une entreprise commerciale ou industrielle ou une société +commerciale. +Art.50.‐ La peine de sanction‐réparation peut se substituer à la peine d’emprisonnement +ou à la peine d’amende lorsque cette dernière peine constitue la principale peine +encourue. +Elle consiste dans l’obligation pour le condamné de procéder, dans le délai et selon les +modalités fixées par la juridiction, à la réparation du préjudice subi par la victime. +Art.51.‐ Avec l’accord préalable de la victime et du prévenu, la réparation peut être +exécutée en nature, notamment par la restitution ou la remise en état d’un bien +endommagé, cette remise en état étant réalisée par le condamné lui‐même ou par un +professionnel qu’il choisit et dont il rémunère l’intervention. +L’exécution de la réparation est constatée sur procès‐verbal signé des parties et du +Procureur de la République ou de son délégué. +Ce procès‐verbal est transmis au président du tribunal ou au magistrat qu’il délègue +pour apposition de son cachet et sa signature, et classé au rang des minutes du greffe du +tribunal. Il vaut titre exécutoire. +Art.52.‐ Lorsqu’elle prononce la peine de sanction‐réparation, la juridiction fixe la durée +maximale de l’emprisonnement applicable en cas d’inexécution de la réparation. La +sanction‐réparation peut être cumulable avec une peine d’amende. +Si l’infraction n’est punie que d’une peine d’amende, la juridiction ne fixe que le montant +de l’amende qui ne peut être supérieure à 10.000.000 FCFA. +Code pénal + +9 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Le président de la juridiction en avertit le condamné après le prononcé de la décision. +La peine de sanction‐réparation peut être appliquée, pour des infractions +correctionnelles, aux dirigeants des sociétés et aux personnes morales. +Art.53.‐ L’emprisonnement ne peut être prononcé cumulativement avec une des peines +privatives ou restrictives de droits prévues à l’article 49 du présent Code, ni avec la +peine de travail d’intérêt général. +Art.54.‐ Lorsqu’elle prononce une ou plusieurs des peines prévues par les articles 59, 79 +à 95 du présent Code, la juridiction peut fixer la durée maximale de l’emprisonnement +ou le montant maximum de l’amende dont le juge de l’application des peines peut +ordonner la mise à exécution en tout ou partie, dans les conditions prévues par le Code +de Procédure Pénale ou les textes spéciaux régissant l’application des peines dans le cas +où le condamné ne respecte pas les obligations ou interdictions de la décision. Le +président de la juridiction en avertit le condamné après le prononcé de la décision. +Art.55.‐ L’emprisonnement ou l’amende que fixe la juridiction ne peut excéder les +peines encourues pour le délit pour lequel la condamnation est prononcée ni celles +prévues par l’article 52 du présent Code. Lorsqu’il est fait application des dispositions du +présent article, les dispositions de l’article 132 du présent Code ne sont alors pas +applicables. +Section 4 ‐ Des peines complémentaires encourues pour certains crimes ou délits +Art.56.‐ Lorsque la loi le prévoit, un crime ou un délit peut être sanctionné d’une ou de +plusieurs peines complémentaires qui, frappant les personnes physiques, emportent +interdiction, déchéance, incapacité ou retrait d’un droit, injonction de soins ou obligation +de faire, immobilisation ou confiscation d’un objet, confiscation d’un animal, fermeture +d’un établissement ou affichage de la décision prononcée ou diffusion de celle‐ci soit par +la presse écrite, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique. +Art.57.‐ Lorsqu’un délit est puni d’une peine d’emprisonnement, la juridiction peut ne +prononcer à titre de peine principale qu’une ou plusieurs des peines complémentaires. +Dans ce cas, la juridiction fixe la durée maximum de l’emprisonnement ou le montant +maximum de l’amende dont le juge de l’application des peines peut ordonner la mise à +exécution en tout ou partie, dans des conditions prévues par le Code de Procédure +Pénale, en cas de violation par le condamné des obligations ou interdictions contenues +dans la décision de condamnation. +Le président de la juridiction en avertit le condamné après le prononcé de la décision. +Art.58.‐ L’emprisonnement ou l’amende que fixe la juridiction ne peut excéder les +peines encourues pour le délit pour lequel la condamnation est prononcée, ni celles +prévues par l’article 56 du présent Code. + +Code pénal + +10 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 5 ‐ Des peines contraventionnelles +Art.59.‐ Constituent des contraventions, les infractions que la loi punit d’une peine +d’emprisonnement inférieure ou égale à un mois et d’une amende n’excédant pas +100.000 FCFA. +Art.60.‐ Les peines contraventionnelles encourues par les personnes physiques sont : + l’emprisonnement ; + l’amende ; + les peines privatives ou restrictives de droits prévues à l’article 41 du présent Code ; + la peine de sanction‐réparation prévue par l’article 50 du présent Code. +Art.61.‐ Les contraventions sont réparties en cinq classes, réprimées ainsi qu’il suit : + 20.000 FCFA au plus pour les contraventions de la 1ère classe ; + 40.000 FCFA au plus pour les contraventions de la 2ème classe ; + 60.000 FCFA au plus pour les contraventions de la 3ème classe ; + 80.000 FCFA au plus pour les contraventions de la 4ème classe ; + 100.000 FCFA au plus pour les contraventions de la 5ème classe, montant qui peut +être porté au double en cas de récidive lorsque la loi ou le règlement le prévoit, hors +les cas où la loi prévoit que la récidive de la contravention constitue un délit. +Art.62.‐ Pour toutes les contraventions de la cinquième classe, une ou plusieurs des +peines privatives ou restrictives de droits suivantes peuvent être prononcées : + 1° la suspension, pour une durée d’un an au plus, du permis de conduire, cette +suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle. +Cette limitation n’est toutefois pas possible en cas de contravention pour laquelle la +suspension du permis de conduire encourue à titre de peine complémentaire, ne +peut pas être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle ; + 2° l’immobilisation, pour une durée de six mois au plus, d’un ou de plusieurs +véhicules appartenant au condamné ayant servi à la commission de l’infraction ; + 3° la confiscation du bien ayant servi à la commission de l’infraction ; + 4° l’interdiction, pour une durée d’un an au plus, d’émettre des chèques autres que +ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont +certifiés et d’utiliser des cartes de paiement ; + 5° la confiscation du bien qui a servi ou était destiné à commettre l’infraction ou de la +chose qui en est le produit. Toutefois, cette confiscation ne peut pas être prononcée +en matière de délit de presse. +Art.63.‐ La peine d’amende ne peut être prononcée cumulativement avec une ou +plusieurs des peines privatives ou restrictives de droits énumérées aux articles 56, 79 à +92 du présent Code. +Art.64.‐ Pour toutes les contraventions de la cinquième classe, la juridiction peut +prononcer à la place ou en même temps que la peine d’amende, la peine de sanction‐ +réparation telle que prévue à l’article 50 ci‐dessus. + +Code pénal + +11 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Dans ce cas, la juridiction fixe le montant maximum de l’amende qui ne peut excéder +100.000 FCFA, dont le juge de l’application des peines peut ordonner la mise à exécution +en tout ou partie dans les conditions contenues dans la décision si le condamné +n’exécute pas l’obligation de réparation. +Art.65.‐ La loi ou le règlement qui réprime une contravention peut prévoir, lorsque le +coupable est une personne physique, une ou plusieurs des peines complémentaires +suivantes : + 1° la suspension, pour une durée de trois ans au plus, du permis de conduire, cette +suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle, +sauf si le règlement exclut expressément cette limitation ; + 2° l’interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de trois ans au plus, une +arme soumise à autorisation ; + 3° la confiscation d’une ou de plusieurs armes dont le condamné est propriétaire ou +dont il a la libre disposition ; + 4° la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou +de la chose qui en est le produit ; + 5° la confiscation de l’animal ayant été utilisé pour commettre l’infraction ou à +l’encontre duquel l’infraction a été commise ; + 6° l’interdiction, pour une durée de trois ans au plus, d’émettre des chèques autres +que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui +sont certifiés. +Art.66.‐ La loi ou le règlement qui réprime une contravention de la cinquième classe +peut également prévoir, à titre de peine complémentaire, la peine de travail d’intérêt +général pour une durée de vingt heures au moins à cent vingt heures au plus. +Art.67.‐ Lorsqu’une contravention est punie d’une ou de plusieurs des peines +complémentaires prévues à l’article 56 ci‐dessus, la juridiction peut ne prononcer +qu’une ou plusieurs des peines complémentaires encourues. +Section 6 ‐ Du contenu et des modalités d’application de certaines peines +Art.68.‐ La peine complémentaire de confiscation est encourue dans les cas prévus par +la loi ou le règlement. +Elle est également encourue de plein droit pour les crimes et pour les délits punis d’une +peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à un an, à l’exception des délits de +presse. +Art.69.‐ La confiscation porte sur tous les biens meubles ou immeubles, quelle qu’en soit +la nature, divis ou indivis ayant servi à commettre l’infraction ou qui étaient destinés à la +commettre, et dont le condamné est propriétaire ou, sous réserve des droits du +propriétaire de bonne foi, dont il a la libre disposition. + +Code pénal + +12 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Elle porte également sur tous les biens qui sont l’objet ou le produit direct ou indirect de +l’infraction, à l’exception des biens susceptibles de restitution à la victime. Si le produit +de l’infraction a été mêlé à des fonds d’origine licite pour l’acquisition d’un ou plusieurs +biens, la confiscation peut ne porter sur ces biens qu’à concurrence de la valeur estimée +de ce produit. +La confiscation peut en outre porter sur tout bien meuble ou immeuble défini par la loi +ou le règlement qui réprime l’infraction. +Art.70.‐ S’il s’agit d’un crime ou d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement +et ayant procuré un profit direct ou indirect, la confiscation porte également sur les +biens meubles ou immeubles, quelle qu’en soit la nature, divis ou indivis, appartenant au +condamné ou, sous réserve des droits du propriétaire de bonne foi, dont il a la libre +disposition, lorsque ni le condamné, ni le propriétaire, mis en mesure de s’expliquer sur +les biens dont la confiscation est envisagée, n’ont pu en justifier l’origine licite. +Art.71.‐ Lorsque la loi qui réprime le crime ou le délit le prévoit, la confiscation peut +aussi porter sur tout ou partie des biens appartenant au condamné ou, sous réserve des +droits du propriétaire de bonne foi, dont il a la libre disposition, quelle qu’en soit la +nature, meubles ou immeubles, divis ou indivis. +La confiscation est obligatoire pour les objets qualifiés de dangereux ou nuisibles par la +loi ou le règlement, ou dont la détention est illicite, que ces biens soient ou non la +propriété du condamné. +Art.72.‐ La peine complémentaire de confiscation s’applique dans les mêmes conditions +à tous les droits incorporels, quelle qu’en soit la nature, divis ou indivis. +Art.73.‐ La confiscation peut être ordonnée en valeur. La confiscation en valeur peut +être exécutée sur tous biens, quelle qu’en soit la nature, appartenant au condamné ou, +sous réserve des droits du propriétaire de bonne foi, dont il a la libre disposition. Pour le +recouvrement de la somme représentative de la valeur de la chose confisquée, les +dispositions relatives à la contrainte par corps sont applicables. +Art.74.‐ La chose confisquée est, sauf disposition particulière prévoyant sa destruction +ou son attribution, dévolue à l’Etat, mais elle demeure grevée, à concurrence de sa +valeur, des droits réels licitement constitués au profit de tiers. +Lorsque la chose confisquée est un véhicule qui n’a pas été saisi ou mis en fourrière au +cours de la procédure, le condamné doit, sur l’injonction qui lui en est faite par le +Ministère Public, remettre ce véhicule au service ou à l’organisme chargé de sa +destruction ou de son aliénation. +Art.75.‐ La juridiction qui prononce la peine de travail d’intérêt général fixe le délai +pendant lequel le travail d’intérêt général doit être accompli dans la limite de dix‐huit +mois. +Le délai prend fin dès l’accomplissement de la totalité du travail d’intérêt général. + +Code pénal + +13 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Il peut être suspendu provisoirement pour motif grave d’ordre médical, familial, +professionnel ou social. Ce délai est suspendu pendant le temps où le condamné est +placé en détention provisoire, exécute une peine privative de liberté ou accomplit les +obligations du service national. +Toutefois, le travail d’intérêt général peut être exécuté en même temps qu’un placement +à l’extérieur ou qu’une semi‐liberté. +Art.76.‐ Les modalités d’exécution de l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt +général et la suspension du délai prévu à l’article 75 ci‐dessus sont décidées par le juge +chargé de l’application des peines dans le ressort duquel le condamné a sa résidence +habituelle ou, s’il n’a pas au Gabon sa résidence habituelle, par le juge chargé de +l’application des peines du tribunal qui a statué en première instance. +Art.77.‐ Le travail d’intérêt général est soumis aux prescriptions législatives et +réglementaires relatives au travail de nuit, à l’hygiène, à la sécurité ainsi qu’au travail +des femmes et des jeunes travailleurs. +Le travail d’intérêt général peut se cumuler avec l’exercice de l’activité professionnelle. +Art.78.‐ L’Etat répond du dommage ou de la part du dommage qui est causé à autrui par +un condamné et qui résulte directement de l’application d’une décision comportant +l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt général. +L’Etat est subrogé de plein droit dans les droits de la victime. +L’action en responsabilité et l’action récursoire sont portées devant les tribunaux de +l’ordre judiciaire. +Art.79.‐ L’interdiction des droits civiques, civils et de famille porte sur : + 1° le droit de vote ; + 2° l’éligibilité ; + 3° le droit d’exercer une fonction juridictionnelle ou d’être expert devant une +juridiction, de représenter ou d’assister une partie devant la justice ; + 4° le droit de témoigner en justice autrement que pour y faire de simples +déclarations ; + 5° le droit d’être tuteur ou curateur. Cette interdiction n’exclut pas le droit, après avis +conforme du juge des tutelles, le conseil de famille entendu, d’être tuteur ou curateur +de ses propres enfants ; + 6° le droit de porter une arme ; + 7° le droit de vote et de suffrage dans les délibérations de famille. +Art.80.‐ L’interdiction des droits civiques, civils et de famille ne peut excéder une durée +de dix ans en cas de condamnation pour crime et une durée de cinq ans en cas de +condamnation pour délit. +La juridiction peut prononcer l’interdiction de tout ou partie de ces droits. + +Code pénal + +14 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +L’interdiction du droit de vote ou l’inéligibilité prononcée en application du présent +article emporte interdiction ou incapacité d’exercer une fonction publique. +Art.81.‐ Lorsqu’elle est encourue à titre de peine complémentaire pour un crime ou un +délit, l’interdiction d’exercer une fonction publique ou d’exercer une activité +professionnelle ou sociale est soit définitive, soit temporaire. Dans ce dernier cas, elle ne +peut excéder une durée de cinq ans. +Art.82.‐ L’interdiction d’exercer une profession commerciale ou industrielle, de diriger, +d’administrer, de gérer ou de contrôler à quelque titre qu’il soit, directement ou +indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui, une entreprise +commerciale ou industrielle ou une société commerciale est soit définitive, soit +temporaire. Dans ce dernier cas, elle ne peut excéder une durée de quinze ans. +Cette interdiction n’est pas applicable à l’exercice d’un mandat électif ou de +responsabilités syndicales. Elle n’est pas non plus applicable en matière de délit de +presse. +Art.83.‐ L’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou sociale peut porter soit +sur l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice de laquelle ou à l’occasion de +laquelle l’infraction a été commise, soit sur toute autre activité professionnelle ou sociale +définie par la loi qui réprime l’infraction. +Art.84.‐ Lorsque l’interdiction d’exercer tout ou partie des droits énumérés à l’article 79 +ci‐dessus, ou l’interdiction d’exercer une fonction publique ou une activité +professionnelle ou sociale, accompagne une peine privative de liberté non assortie de +sursis, elle s’applique dès le commencement de cette peine et son exécution se poursuit, +pour la durée fixée par la décision de condamnation, à compter du jour où la privation +de liberté a pris fin. +Art.85.‐ Toute condamnation à la réclusion criminelle à temps ou à perpétuité emporte +de plein droit interdiction d’exercice des droits énumérés à l’article 79 ci‐dessus. +Art.86.‐ Lorsqu’elle est prévue par la loi, la peine d’interdiction du territoire gabonais +peut être prononcée, à titre définitif ou pour une durée de dix ans au plus, à l’encontre +de tout étranger coupable d’un crime ou d’un délit. +L’interdiction du territoire gabonais entraîne de plein droit la reconduite du condamné à +la frontière, le cas échéant, à l’expiration de sa peine d’emprisonnement ou de réclusion. +Art.87.‐ Lorsque l’interdiction du territoire gabonais accompagne une peine privative de +liberté non assortie de sursis, son application est différée pendant le délai d’exécution de +la peine pour être effectuée à compter du jour où la privation de liberté a pris fin. +Art.88.‐ En matière correctionnelle, le tribunal ne peut prononcer l’interdiction du +territoire gabonais que par une décision spécialement motivée au regard de la gravité de +l’infraction et de la situation personnelle de l’étranger lorsqu’est en cause : + +Code pénal + +15 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 1° un étranger, qui est père ou mère d’un enfant gabonais mineur résidant au Gabon, +à condition qu’il établisse contribuer effectivement à l’entretien et à l’éducation de +l’enfant dans les conditions prévues par le Code civil depuis la naissance de celui‐ci +ou depuis au moins un an ; + 2° un étranger marié depuis au moins trois ans avec un conjoint de nationalité +gabonaise, à condition que ce mariage soit antérieur aux faits ayant entraîné sa +condamnation, que la communauté de vie n’ait pas cessé depuis le mariage et que le +conjoint ait conservé la nationalité gabonaise ; + 3° un étranger qui justifie par tous moyens qu’il réside habituellement au Gabon +depuis plus de quinze ans, et qu’il y exerce une activité professionnelle régulière ; + 4° un étranger, né au Gabon, et qui y réside régulièrement et de manière continue +depuis plus de dix ans, et qui, soit poursuit des études, soit exerce une activité +professionnelle régulière. +Art.89.‐ La peine d’interdiction du territoire gabonais ne peut être prononcée lorsqu’est +en cause : + 1° un étranger qui justifie par tous moyens résider au Gabon habituellement depuis +qu’il a atteint au plus l’âge de treize ans ; + 2° un étranger qui réside régulièrement au Gabon depuis plus de vingt ans ; + 3° un étranger qui réside régulièrement au Gabon depuis plus de dix ans et qui est +marié depuis au moins quatre ans avec un ressortissant gabonais ayant conservé la +nationalité gabonaise, à condition que ce mariage soit antérieur aux faits ayant +entraîné sa condamnation et que la communauté de vie n’ait pas cessé depuis le +mariage ou, sous les mêmes conditions, avec un ressortissant étranger visé au +premier tiret ci‐dessus ; + 4° un étranger qui réside régulièrement au Gabon depuis plus de dix ans et qui est +père ou mère d’un enfant gabonais mineur résidant au Gabon, à condition qu’il +établisse contribuer effectivement à l’entretien et à l’éducation de l’enfant dans les +conditions prévues par le Code Civil depuis la naissance de celui‐ci ou depuis au +moins un an ; + 5° un étranger qui réside au Gabon en vertu d’un titre de séjour lui reconnaissant le +statut de réfugié ou apatride. +Les dispositions prévues aux points 3 et 4 ci‐dessus ne sont toutefois pas applicables +lorsque les faits à l’origine de la condamnation ont été commis à l’encontre du conjoint +ou des enfants de l’étranger ou de tout enfant sur lequel il exerce l’autorité parentale. +Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux atteintes à la sûreté +intérieure ou extérieure de l’Etat gabonais, ni aux actes de terrorisme, ni aux infractions +en matière de fausse monnaie, de criminalité transfrontalière et de blanchiment prévues +par le présent Code. +Art.90.‐ La peine de l’interdiction de séjour peut être limitée à la défense de paraître +dans certains lieux déterminés par la juridiction. Elle comporte, dans ce cas, des mesures +de surveillance. La liste des lieux interdits ainsi que les mesures de surveillance peuvent +être modifiées par le juge chargé de l’application des peines, dans les conditions fixées +par le Code de Procédure Pénale. + +Code pénal + +16 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.91.‐ L’interdiction de séjour en certains lieux ne peut excéder une durée de dix ans +en cas de condamnation pour crime et une durée de cinq ans en cas de condamnation +pour délit, sauf le cas où la loi en dispose autrement. +Art.92.‐ Lorsque l’interdiction du territoire gabonais ou l’interdiction de séjour est +prononcée avec une peine privative de liberté, sa mise à exécution est différée pendant +l’exécution de la peine d’emprisonnement pour prendre effet à compter du jour où la +privation de liberté a pris fin. +Art.93.‐ La peine d’affichage de la décision prononcée ou de la diffusion de celle‐ci est à +la charge du condamné. Les frais d’affichage ou de diffusion recouvrés contre ce dernier +ne peuvent toutefois excéder le maximum de l’amende encourue pour l’infraction à +l’origine de la mesure. +La juridiction peut ordonner l’affichage ou la diffusion de l’intégralité ou d’une partie +seulement de la décision, ou d’un communiqué informant le public des motifs et du +dispositif de celle‐ci. Elle détermine, le cas échéant, les extraits de la décision et les +termes du communiqué qui devront être affichés ou diffusés. +L’affichage ou la diffusion de la décision ou du communiqué ne peut comporter l’identité +de la victime qu’avec son accord ou celui de son représentant légal ou de ses ayants +droit. +Art.94.‐ La peine d’affichage s’exécute dans les lieux et pour la durée indiquée par la +juridiction. Sauf disposition contraire de la loi qui réprime l’infraction, l’affichage ne +peut excéder deux mois. +En cas de suppression, dissimulation ou lacération des affiches apposées, il est de +nouveau procédé à l’affichage aux frais de la personne reconnue coupable de ces faits. +La diffusion de la décision est faite dans le Journal Officiel de la République Gabonaise, +dans une ou plusieurs autres publications de presse ou dans un ou plusieurs services de +communication au public par voie électronique désignés par le juge. +L’affichage et la diffusion peuvent être ordonnés cumulativement. +La décision ordonnant la diffusion s’impose aux organes de communication. +Art.95.‐ Un décret détermine les modalités d’application des dispositions de la présente +section. +Ce décret détermine également les conditions dans lesquelles s’exécute l’activité des +condamnés à la peine de travail d’intérêt général ainsi que la nature des travaux +proposés, notamment les conditions dans lesquelles : + 1° le juge chargé de l’application des peines établit, après avis du Ministère Public et +consultation de tout organisme public compétent en matière de prévention de la +délinquance, la liste des travaux d’intérêt général susceptibles d’être accomplis dans +son ressort ; + +Code pénal + +17 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 2° le travail d’intérêt général peut, pour les condamnés salariés, se cumuler avec la +durée légale du travail ; + 3° sont habilitées les associations mentionnées au premier alinéa de l’article 48 du +présent Code. +Chapitre 2 ‐ Des peines applicables aux personnes morales +Section 1 ‐ Des peines criminelles et correctionnelles +Art.96.‐ Les peines criminelles ou correctionnelles encourues par les personnes morales +sont : + l’amende ; + la sanction‐réparation ; + les peines énumérées à l’article 98 ci‐dessous. +Art.97.‐ L’amende applicable aux personnes morales est égale au quintuple de l’amende +prévue pour les personnes physiques par la loi qui réprime l’infraction. +Lorsqu’il s’agit d’un crime pour lequel aucune peine d’amende n’est prévue à l’encontre +des personnes physiques, l’amende encourue par les personnes morales est de +500.000.000 FCFA au plus. +Art.98.‐ Lorsque la loi le prévoit à l’encontre d’une personne morale, un crime ou un +délit peut être sanctionné d’une ou plusieurs des peines suivantes : + 1° la dissolution, lorsque la personne morale a été créée ou détournée de son objet +pour commettre les faits incriminés et lorsqu’il s’agit d’un crime ou d’un délit puni en +ce qui concerne les personnes physiques d’une peine d’emprisonnement supérieure +ou égale à trois ans ; + 2° l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer +directement ou indirectement une ou plusieurs activités professionnelles ou +sociales ; + 3° le placement, pour une durée de cinq ans au plus, sous surveillance judiciaire ; + 4° la fermeture définitive ou pour une durée de cinq ans au plus, d’un ou plusieurs +établissements de l’entreprise ayant servi à commettre les faits incriminés ; + 5° l’exclusion des marchés publics à titre définitif ou pour une durée temporaire de +cinq an au plus ; + 6° l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée temporaire de cinq ans au plus, de +procéder à une offre au public de titres financiers ou de faire admettre ses titres +financiers aux négociations sur un marché règlementé ; + 7° l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’émettre des chèques autres +que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui +sont certifiés ou d’utiliser des cartes de paiement ; + 8° la peine de confiscation, dans les conditions et selon les modalités prévues par le +présent Code ; + +Code pénal + +18 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 9° l’affichage de la décision prononcée ou la diffusion de celle‐ci soit par la presse +écrite, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique ; + 10° la confiscation de l’animal ayant été utilisé pour commettre l’infraction ou à +l’encontre duquel l’infraction a été commise ; + 11° l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, de percevoir toute aide +publique attribuée par l’Etat, les collectivités locales, leurs établissements ou leurs +groupements, ainsi que toute aide financière versée par une personne privée chargée +d’une mission de service public. +La peine complémentaire de confiscation est également encourue de plein droit pour les +crimes et pour les délits punis d’une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à +un an, à l’exception des délits de presse. +Art.99.‐ Les peines définies à l’article 96 et aux points 1 et 3 de l’article 98 ci‐dessus ne +sont pas applicables aux personnes morales de droit public dont la responsabilité pénale +est susceptible d’être engagée. +Elles ne sont pas non plus applicables aux partis ou groupements politiques, ni aux +syndicats professionnels. +La peine prévue au point 1 du même article n’est pas applicable aux institutions +représentatives du personnel. +Art.100.‐ En matière délictuelle, la juridiction peut prononcer, en lieu ou en même +temps que l’amende encourue par la personne morale, la peine de sanction‐réparation +selon les modalités fixées à l’article 51 ci‐dessus. +La juridiction fixe le montant maximum de l’amende, laquelle ne peut excéder le +montant de l’amende encourue par la personne morale pour le délit considéré dont le +juge de l’application des peines peut ordonner la mise à exécution en tout ou partie, dans +les conditions prévues par le Code de Procédure Pénale si le condamné n’exécute pas +l’obligation de réparation. +Section 2 ‐ Des peines contraventionnelles +Art.101.‐ Les peines contraventionnelles encourues par les personnes morales sont : + l’amende ; + les peines privatives ou restrictives de droits prévues à l’article 49 du présent Code ; + la peine de sanction‐réparation. +Ces peines ne sont pas exclusives d’une ou de plusieurs des peines complémentaires +prévues à l’article 56 du présent Code. +Art.102.‐ Le taux maximum de l’amende applicable aux personnes morales est égal au +quintuple de celui prévu pour les personnes physiques par la loi ou le règlement qui +réprime l’infraction. + +Code pénal + +19 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.103.‐ Lorsqu’une contravention est punie d’une ou de plusieurs des peines +complémentaires prévues aux articles 56 à 58 ci‐dessus, la juridiction peut ne prononcer +que la peine complémentaire ou l’une ou plusieurs des peines complémentaires +encourues. +Art.104.‐ Pour les contraventions de la cinquième classe, la juridiction peut prononcer +au lieu ou en même temps que l’amende encourue par la personne morale, la peine de +sanction‐réparation selon les modalités prévues au présent Code. +Dans ce cas, la juridiction fixe le montant maximum de l’amende, qui ne peut excéder +100.000 FCFA, dont le juge de l’application des peines peut ordonner la mise à exécution +en tout ou partie dans les conditions prévues par le Code de Procédure Pénale si le +condamné n’exécute pas l’obligation de réparation. +Section 3 ‐ Du contenu et des modalités d’application de certaines peines +Art.105.‐ La décision prononçant la dissolution de la personne morale emporte renvoi +de celle‐ci devant le tribunal compétent pour procéder à la liquidation. +Art.106.‐ La décision de placement sous surveillance judiciaire de la personne morale +emporte la désignation d’un mandataire de justice dont la juridiction précise la mission. +Cette mission ne peut porter que sur l’activité dans l’exercice ou à l’occasion de +l’exercice de laquelle l’infraction a été commise. Tous les six mois, au moins, le +mandataire de justice rend compte au juge de l’application des peines de +l’accomplissement de sa mission. +Au vu de ce compte rendu, le juge chargé de l’application des peines peut saisir la +juridiction qui a prononcé le placement sous surveillance judiciaire. Celle‐ci peut alors +soit prononcer une nouvelle peine, soit relever la personne morale de la mesure de +placement. +Art.107.‐ L’interdiction de procéder à une offre au public de titres financiers ou de faire +admettre ses titres financiers aux négociations sur un marché réglementé emporte +prohibition, pour le placement de titres quels qu’ils soient, d’avoir recours tant à des +établissements de crédit, à des établissements financiers ou à des sociétés de bourse +qu’à tous procédés de publicité. +Chapitre 3 ‐ Des peines applicables en cas de concours d’infractions +Art.108.‐ Lorsque, à l’occasion de procédures séparées, la personne poursuivie a été +reconnue coupable de plusieurs infractions en concours, les peines prononcées +s’exécutent dans la limite du maximum légal le plus élevé. Toutefois, la confusion totale +ou partielle des peines de même nature peut être ordonnée soit par la dernière +juridiction appelée à statuer, soit dans les conditions prévues par le Code de Procédure +Pénale. +Code pénal + +20 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.109.‐ Lorsqu’une personne physique, déjà condamnée définitivement pour un crime +ou pour un délit puni de dix ans d’emprisonnement par la loi, commet un crime, le +maximum de la peine de la réclusion criminelle encourue est la perpétuité si le +maximum fixé par la loi pour ce crime est de vingt ans ou de trente ans. Le maximum de +la peine est porté à trente ans de réclusion criminelle si le crime est puni de quinze ans. +Art.110.‐ Lorsqu’une personne physique, déjà condamnée définitivement pour un crime +ou pour un délit puni de dix ans d’emprisonnement par la loi, commet, dans le délai de +dix ans à compter de l’expiration ou de la prescription de la précédente peine, un délit +puni de la même peine, le maximum des peines d’emprisonnement et d’amende +encourues est porté au double. +Lorsqu’une personne physique, déjà condamnée définitivement pour un crime ou pour +un délit puni de dix ans d’emprisonnement par la loi, commet, dans le délai de cinq ans à +compter de l’expiration ou de la prescription de la précédente peine, un délit puni d’une +peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à un an et inférieure à dix ans, le +maximum des peines d’emprisonnement et d’amende encourues est porté au double. +Art.111.‐ Lorsqu’une personne physique, déjà condamnée définitivement pour un délit, +commet, dans le délai de cinq ans à compter de l’expiration ou de la prescription de la +précédente peine, soit le même délit, soit un délit qui lui est assimilé au regard des +règles de la récidive, le maximum des peines d’emprisonnement et d’amende encourues +est porté au double. +Art.112.‐ Lorsqu’une personne morale, déjà condamnée définitivement pour un crime +ou pour un délit puni par la loi en ce qui concerne les personnes physiques de +1.000.000 FCFA d’amende ou plus, engage sa responsabilité pénale pour un crime, le +taux maximum de l’amende applicable pour les personnes morales est porté au double. +Dans ce cas, la personne morale encourt, en outre, les peines mentionnées à l’article 98 +ci‐dessus, sous réserve des dispositions du dernier alinéa de cet article. +Art.113.‐ Lorsqu’une personne morale, déjà condamnée définitivement pour un crime +ou pour un délit puni par la loi en ce qui concerne les personnes physiques de +1.000.000 FCFA d’amende ou plus, engage sa responsabilité pénale dans le délai de dix +ans à compter de l’expiration ou de la prescription de la précédente peine, pour un délit +puni de la même peine, le taux maximum de l’amende applicable pour les personnes +morales est porté au double. +Lorsqu’une personne morale, déjà condamnée définitivement pour un crime ou pour un +délit puni par la loi en ce qui concerne les personnes physiques de 1.000.000 FCFA +d’amende ou plus, engage sa responsabilité pénale dans le délai de cinq ans à compter +de l’expiration ou de la prescription de la précédente peine, par un délit puni par la loi +en ce qui concerne les personnes physiques d’une peine d’amende supérieure à +1.500.000 FCFA, le taux maximum de l’amende applicable pour les personnes morales +est porté au double. + +Code pénal + +21 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Dans les cas prévus aux deux premiers alinéas ci‐dessus, la personne morale encourt, en +outre, les peines mentionnées à l’article 98 de la présente loi, sous réserve des +dispositions du dernier alinéa de cet article. +Art.114.‐ Lorsqu’une personne morale, déjà condamnée définitivement pour un délit, +engage sa responsabilité pénale dans un délai de cinq ans à compter de l’expiration ou +de la prescription de la précédente peine, soit pour le même délit, soit pour un délit qui +lui est assimilé au regard des règles de la récidive, le taux maximum de l’amende +applicable aux personnes morales est porté au double. +Art.115.‐ Le vol, l’extorsion, le chantage, l’escroquerie et l’abus de confiance sont +considérés, au regard de la récidive, comme une même infraction. +Art.116.‐ Les délits d’agressions sexuelles et d’atteintes sexuelles sont considérés, au +regard de la récidive, comme une même infraction. +Art.117.‐ Les délits de traite des êtres humains et de proxénétisme sont considérés, au +regard de la récidive, comme une même infraction. +Art.118.‐ Les délits de violences volontaires aux personnes ainsi que tout délit commis +avec la circonstance aggravante de violences sont considérés, au regard de la récidive, +comme une même infraction. +Art.119.‐ L’état de récidive légale peut être relevé d’office par la juridiction de jugement +même lorsqu’il n’est pas mentionné dans l’acte de poursuites, dès lors qu’au cours de +l’audience la personne poursuivie en a été informée et qu’elle a été mise en mesure +d’être assistée d’un avocat et de faire valoir ses observations. +Chapitre 4 ‐ Des peines applicables en cas de réitération d’infractions +Art.120.‐ Il y a réitération d’infractions lorsqu’une infraction est commise par une +personne avant que celle‐ci ait été définitivement condamnée pour une autre infraction. +Les peines prononcées pour l’infraction commise en réitération se cumulent sans +limitation de quantum et sans possibilité de confusion avec les peines définitivement +prononcées lors de la condamnation précédente. +Chapitre 5 ‐ Du prononcé des peines +Art.121.‐ Aucune peine ne peut être appliquée si la juridiction ne l’a expressément +prononcée. +La juridiction peut ne prononcer que l’une des peines encourues pour l’infraction dont +elle est saisie. + +Code pénal + +22 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.122.‐ Lorsqu’une infraction est punie de la réclusion criminelle à perpétuité, la +juridiction peut prononcer une peine de réclusion criminelle à temps, ou une peine +d’emprisonnement qui ne peut être inférieure à deux ans. +Lorsqu’une infraction est punie de la réclusion criminelle à temps, la juridiction peut +prononcer une peine de réclusion criminelle pour une durée inférieure à celle qui est +encourue, ou une peine d’emprisonnement qui ne peut être inférieure à un an. +Art.123.‐ Lorsqu’une infraction est punie d’une peine d’emprisonnement, la juridiction +peut prononcer une peine d’emprisonnement pour une durée inférieure à celle qui est +encourue. +Art.124.‐ Lorsqu’une infraction est punie d’une peine d’amende, la juridiction peut +prononcer une amende d’un montant inférieur à celle qui est encourue, sauf disposition +contraire de la loi. +Le montant de l’amende est déterminé en tenant compte des ressources et des charges +de l’auteur de l’infraction. +Art.125.‐ Lorsque les circonstances de l’infraction ou la personnalité de l’auteur le +justifient, le président de la juridiction avertit le condamné, lors du prononcé de la peine, +des conséquences qu’entraînerait une condamnation pour une nouvelle infraction. +Art.126.‐ L’interdiction de tout ou partie des droits civiques, civils et de famille +mentionnés à l’article 79 du présent Code ne peut, nonobstant toute disposition +contraire, résulter de plein droit d’une condamnation pénale. +Toute personne frappée d’une interdiction, déchéance ou incapacité quelconque qui +résulte de plein droit, en vertu des textes en vigueur, d’une condamnation pénale, peut, +par la décision de condamnation ou par toute décision ultérieure, en être relevée en tout +ou partie, y compris en ce qui concerne la durée, de cette interdiction, déchéance ou +incapacité, dans les conditions fixées par le Code de Procédure Pénale. +Art.127.‐ Le Procureur de la République, le juge d’instruction ou le tribunal saisi +peuvent obtenir des parties, de toute administration, de tout établissement financier, ou +de toute personne détenant les fonds du prévenu, la communication des renseignements +utiles de nature financière ou fiscale, sans que puisse être opposée l’obligation au secret. +Chapitre 6 ‐ De la période de sûreté +Art.128.‐ En cas de condamnation à une peine privative de liberté non assortie du sursis +dont la durée est égale ou supérieure à dix ans, prononcée pour les infractions +spécialement prévues par la loi, le condamné ne peut bénéficier, pendant une période de +sûreté, des dispositions concernant la suspension ou le fractionnement de la peine, le +placement à l’extérieur, les permissions de sortir, la semi‐liberté et la libération +conditionnelle. + +Code pénal + +23 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +La durée de la période de sûreté est de la moitié de la peine ou, s’il s’agit d’une +condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, de dix‐huit ans. La Cour criminelle +ou le tribunal peut toutefois, par décision spéciale, soit porter ces durées jusqu’aux deux +tiers de la peine ou, s’il s’agit d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, +jusqu’à vingt‐deux ans, soit décider de réduire ces durées. +Pour certains crimes d’une particulière gravité et en cas de condamnation à la réclusion +criminelle à perpétuité, la Cour criminelle peut porter à trente ans par décision motivée +la peine de sureté qui sera prononcée. +Art.129.‐ Dans les autres cas, lorsqu’elle prononce une peine privative de liberté d’une +durée supérieure à cinq ans, non assortie du sursis, la juridiction peut fixer une période +de sûreté pendant laquelle le condamné ne peut bénéficier d’aucune des modalités +d’exécution de la peine mentionnée à l’article 128, alinéa 1er ci‐dessus. La durée de cette +période de sûreté ne peut excéder les deux tiers de la peine prononcée. +Les réductions de peines accordées pendant la période de sûreté ne sont imputées que +sur la partie de la peine excédant cette durée. + +Titre 5 ‐ Des modes de personnalisation des peines +Art.130.‐ Lorsque la juridiction de jugement prononce une peine égale ou inférieure à +deux ans d’emprisonnement, ou, pour une personne en état de récidive légale, une peine +égale ou inférieure à un an, elle peut décider que cette peine sera exécutée en tout ou +partie sous le régime de la semi‐liberté à l’égard du condamné qui justifie : + soit de l’exercice d’une activité professionnelle, même temporaire, du suivi d’un +stage ou de son assiduité à un enseignement, à une formation professionnelle ou à la +recherche d’un emploi ; + soit de sa participation essentielle à la vie de sa famille ; + soit de la nécessité de suivre un traitement médical ; + soit de l’existence d’efforts sérieux de réadaptation sociale résultant de son +implication durable dans tout autre projet caractérisé d’insertion ou de réinsertion +de nature à prévenir les risques de récidive. +Ces dispositions sont également applicables en cas de prononcé d’un emprisonnement +partiellement assorti du sursis ou du sursis avec mise à l’épreuve, lorsque la partie +ferme de la peine est inférieure ou égale à deux ans, ou si la personne est en état de +récidive légale, inférieure ou égale à un an. +Dans tous les cas, la juridiction peut décider que la peine d’emprisonnement sera +exécutée sous le régime du placement à l’extérieur. +Art.131.‐ Le condamné admis au bénéfice de la semi‐liberté est astreint à rejoindre +l’établissement pénitentiaire selon les modalités déterminées par le juge de l’application +des peines, en fonction du temps nécessaire à l’activité, à l’enseignement, à la formation +professionnelle, à la recherche d’un emploi, au stage, à la participation à la vie de famille, + +Code pénal + +24 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +au traitement ou au projet d’insertion ou de réinsertion en vue duquel il a été admis au +régime de la semi‐liberté. Il est astreint à demeurer dans l’établissement pendant les +jours où, pour quelque cause que ce soit, ses obligations extérieures se trouvent +interrompues. +Art.132.‐ Le condamné admis au bénéfice du placement à l’extérieur est astreint, sous le +contrôle de l’administration, à effectuer des activités en dehors de l’établissement +pénitentiaire. +La juridiction de jugement peut également soumettre le condamné admis au bénéfice de +la semi‐liberté ou du placement à l’extérieur aux mesures prévues par les articles 130 et +131 du présent Code. + +Titre 6 ‐ Du sursis +Chapitre 1 ‐ Du sursis simple +Art.133.‐ La juridiction qui prononce une peine peut, dans les cas et selon les conditions +prévus ci‐après, ordonner qu’il soit sursis à son exécution. +Le président de la juridiction, après le prononcé de la peine assortie du sursis simple, +avertit le condamné, lorsqu’il est présent, qu’en cas de condamnation pour une nouvelle +infraction qui serait commise dans les délais prévus aux articles 110 et 111 du présent +Code, le sursis pourra être révoqué par la juridiction. +Art.134.‐ En matière criminelle ou correctionnelle, le sursis simple ne peut être ordonné +à l’égard d’une personne physique que lorsque l’accusé ou le prévenu n’a pas été +condamné, au cours des cinq années précédant les faits, pour crime ou délit de droit +commun, à une peine de réclusion ou d’emprisonnement. +Le sursis ne peut être ordonné à l’égard d’une personne morale que lorsque celle‐ci n’a +pas été condamnée, dans le même délai, pour un crime ou un délit de droit commun, à +une amende d’un montant supérieur à 2.000.000 FCFA. +Art.135.‐ Le sursis simple est applicable, en ce qui concerne les personnes physiques, +aux condamnations à l’emprisonnement prononcées pour une durée de cinq ans au plus, +à l’amende, aux peines privatives ou restrictives de droits mentionnées aux articles 49 et +suivants du présent Code, à l’exception de la confiscation, et aux peines +complémentaires mentionnées aux articles 56 à 58 du présent Code, à l’exception de la +confiscation, de la fermeture d’établissement et de l’affichage. +Le sursis simple ne peut être ordonné que pour l’emprisonnement lorsque le prévenu a +été condamné dans le délai fixé à l’article 133 ci‐dessus, à une peine autre que la +réclusion ou l’emprisonnement. + +Code pénal + +25 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +La juridiction peut décider que le sursis ne s’appliquera à l’exécution de +l’emprisonnement que pour une partie dont elle détermine la durée dans la limite de +cinq ans. +Art.136.‐ Le sursis simple est applicable, en ce qui concerne les personnes morales, aux +condamnations à l’amende et aux peines mentionnées aux points 2, 5, 6 et 7 de l’article +98 du présent Code. +Art.137.‐ En matière contraventionnelle, le sursis simple ne peut être ordonné à l’égard +d’une personne physique que lorsque le prévenu n��a pas été condamné, au cours des +cinq années précédant les faits, pour crime ou délit de droit commun, à une peine de +réclusion ou d’emprisonnement. +Le sursis simple ne peut être ordonné à l’égard d’une personne morale que lorsque celle‐ +ci n’a pas été condamnée, dans le même délai, pour crime ou délit de droit commun, à +une amende d’un montant supérieur à 15.000.000 FCFA. +Art.138.‐ Le sursis simple est applicable, en ce qui concerne les personnes physiques, +aux condamnations aux peines privatives ou restrictives de droits mentionnées à +l’article 56 ci‐dessus, à l’exception de la confiscation. +Le sursis simple est applicable, en ce qui concerne les personnes morales, à la peine +d’interdiction d’émettre des chèques ou d’utiliser des cartes de paiement prévue par le +présent Code. +Dans les deux cas, le sursis simple est également applicable à l’amende prononcée pour +les contraventions de cinquième classe. +Art.139.‐ La condamnation pour crime ou délit assortie du sursis simple est réputée non +avenue si le condamné qui en bénéficie n’a pas commis, dans le délai de cinq ans à +compter de celle‐ci, un crime ou un délit de droit commun suivi d’une nouvelle +condamnation ayant ordonné la révocation totale du sursis. Le caractère non avenu de la +condamnation ne fait pas obstacle à la révocation totale ou partielle du sursis en cas +d’infraction commise dans le délai de cinq ans. +Art.140.‐ La juridiction peut, par décision spéciale, révoquer totalement ou +partiellement pour une durée ou un montant qu’elle détermine, le sursis antérieurement +accordé, quelle que soit la peine qui l’accompagne, lorsqu’elle prononce une nouvelle +condamnation à une peine de réclusion ou à une peine d’emprisonnement sans sursis. +La juridiction peut, par décision spéciale, révoquer totalement ou partiellement, pour +une durée ou un montant qu’elle détermine, le sursis antérieurement accordé qui +accompagne une peine quelconque autre que la réclusion ou l’emprisonnement, +lorsqu’elle prononce une nouvelle condamnation d’une personne physique ou morale à +une peine autre que la réclusion ou l’emprisonnement sans sursis. +Art.141.‐ La condamnation pour contravention assortie du sursis simple est réputée +non avenue si le condamné qui en bénéficie n’a pas commis, pendant le délai de deux ans + +Code pénal + +26 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +à compter de celle‐ci, un crime ou un délit de droit commun ou une contravention de la +5ème classe suivie d’une nouvelle condamnation ayant ordonné la révocation du sursis. +Art.142.‐ En cas de révocation du sursis simple, la première peine est exécutée sans +qu’elle puisse se confondre avec la seconde. +Art.143.‐ Lorsque le bénéfice du sursis simple n’a été accordé que pour une partie de la +peine, la condamnation est réputée non avenue dans tous ses éléments si la révocation +totale du sursis n’a pas été prononcée, l’amende ou la partie de l’amende non assortie du +sursis restant due. +Chapitre 2 ‐ Du sursis assorti de l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt +général +Art.144.‐ La juridiction peut, dans les conditions et selon les modalités prévues aux +articles 48 et 133 du présent Code, prévoir que le condamné accomplira, pour une durée +de vingt heures à deux cent quatre‐vingts heures, un travail d’intérêt général non +rémunéré au profit soit d’une personne morale de droit public, soit d’une personne +morale de droit privé chargée d’une mission de service public ou d’une association +habilitée à mettre en œuvre des travaux d’intérêt général. +Le sursis assorti de l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt général ne peut être +ordonné lorsque le prévenu le refuse ou n’est pas présent à l’audience. +Les modalités d’application de l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt général sont +régies par les dispositions des articles 48 et suivants du présent Code. Dès +l’accomplissement de la totalité du travail d’intérêt général, la condamnation est +considérée comme non avenue sauf s’il a été fait application des dispositions prévues au +deuxième alinéa de l’article 57 du présent Code. +Art.145.‐ Pendant le délai fixé par la juridiction pour accomplir un travail d’intérêt +général, le condamné doit, outre l’obligation d’accomplir le travail prescrit, satisfaire aux +mesures de contrôle suivantes : + répondre aux convocations du juge de l’application des peines ou du travailleur +social désigné ; + se soumettre à l’examen médical préalable à l’exécution de la peine qui a pour but de +rechercher s’il n’est pas atteint d’une affection dangereuse pour les autres +travailleurs et de s’assurer qu’il est médicalement apte au travail auquel il est +envisagé de l’affecter ; + justifier des motifs de ses changements d’emploi ou de résidence qui font obstacle à +l’exécution du travail d’intérêt général selon les modalités fixées ; + obtenir l’autorisation préalable du juge de l’application des peines pour tout +déplacement qui ferait obstacle à l’exécution du travail d’intérêt général selon les +modalités fixées ; + recevoir les visites du travailleur social et lui communiquer tous documents ou +renseignements relatifs à l’exécution de la peine. +Code pénal + +27 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.146.‐ Le sursis assorti de l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt général suit les +mêmes règles que celles qui sont prévues pour le sursis simple, à l’exception de celles +qui sont contenues au deuxième alinéa de l’article 133 et au deuxième alinéa de l’article +134 du présent Code. +Art.147.‐ Lorsqu’une condamnation pour un délit de droit commun comportant une +peine d’emprisonnement ferme de six mois au plus a été prononcée, le juge chargé de +l’application des peines peut, lorsque cette condamnation n’est plus susceptible de faire +l’objet d’une voie de recours par le condamné, ordonner qu’il soit sursis à l’exécution de +cette peine et que le condamné accomplisse, pour une durée de vingt heures à deux cent +quatre‐vingts heures, un travail d’intérêt général non rémunéré au profit soit d’une +personne morale de droit public, soit d’une personne morale de droit privé chargée +d’une mission de service public ou d’une association habilitée à mettre en œuvre des +travaux d’intérêt général. +L’exécution de l’obligation d’accomplir un travail d’intérêt général est soumise aux +dispositions des articles 48, 133 et 134 du présent Code. +Le présent article est applicable aux peines d’emprisonnement ayant fait l’objet d’un +sursis partiel, assorti ou non d’une mise à l’épreuve, lorsque la partie ferme de la peine +est inférieure ou égale à six mois. Dans ce cas, la partie de la peine avec sursis demeure +applicable. +Le présent article est également applicable aux peines d’emprisonnement inférieures ou +égales à six mois résultant de la révocation d’un sursis, assorti ou non d’une mise à +l’épreuve. + +Titre 7 ‐ De la dispense de peine +Art.148.‐ En matière correctionnelle ou, sauf dans les cas prévus aux articles 56 et 98 du +présent Code, en matière contraventionnelle, la juridiction peut, après avoir déclaré le +prévenu coupable et statué, s’il y a lieu, sur la confiscation des objets dangereux ou +nuisibles, dispenser le prévenu de toute autre peine. +En même temps qu’elle se prononce sur la culpabilité du prévenu, la juridiction statue, +s’il y a lieu, sur l’action civile. +Art.149.‐ La dispense de peine peut être accordée lorsqu’il apparaît que le reclassement +du coupable est acquis, que le dommage causé est réparé et que le trouble résultant de +l’infraction a cessé. +La juridiction qui prononce une dispense de peine peut décider que sa décision ne sera +pas mentionnée au casier judiciaire. +La dispense de peine ne s’étend pas au paiement des frais du procès. + +Code pénal + +28 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 8 ‐ Des circonstances pouvant entraîner l’aggravation, la +diminution ou l’exemption des peines +Art.150.‐ Constitue une bande organisée, tout groupement formé ou toute entente +établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’une +ou de plusieurs infractions. +Art.151.‐ Le guet‐apens consiste dans le fait d’attendre pendant un certain temps une ou +plusieurs personnes dans un lieu déterminé pour commettre à leur encontre une ou +plusieurs infractions. +La préméditation est le dessein formé avant l’action de commettre un crime ou un délit +déterminé. +Art.152.‐ L’effraction consiste dans le forcement, la dégradation ou la destruction de +tout dispositif de fermeture ou de toute espèce de clôture. +Est assimilé à l’effraction, l’usage de fausses clefs, de clefs indûment obtenues ou de tout +instrument pouvant être frauduleusement employé pour actionner un dispositif de +fermeture sans le forcer ni le dégrader. +L’escalade est le fait de s’introduire dans un lieu quelconque, soit par‐dessus un élément +de clôture, soit par toute ouverture non destinée à servir d’entrée. +Art.153.‐ Est une arme, tout objet conçu pour tuer ou blesser. +Tout autre objet susceptible de présenter un danger pour les personnes est assimilé à +une arme dès lors qu’il est utilisé pour tuer, blesser ou menacer ou qu’il est destiné, par +celui qui en est porteur, à tuer, blesser ou menacer. +Est assimilé à une arme tout objet qui, présentant avec l’arme définie au premier alinéa +une ressemblance de nature à créer une confusion, est utilisé pour menacer de tuer ou +de blesser ou est destiné, par celui qui en est porteur, à menacer de tuer ou de blesser. +L’utilisation d’un animal pour tuer, blesser ou menacer est assimilée à l’usage d’une +arme. En cas de condamnation du propriétaire de l’animal ou si le propriétaire est +inconnu, le tribunal peut décider de remettre l’animal à une œuvre de protection +animale reconnue d’utilité publique ou déclarée, laquelle pourra librement en disposer. +Art.154.‐ Dans les cas prévus par la loi, les peines encourues pour un crime ou un délit +sont aggravées lorsque l’infraction est commise à raison de l’appartenance ou de la non‐ +appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une +religion déterminée. +La circonstance aggravante définie au premier alinéa est constituée lorsque l’infraction +est précédée, accompagnée ou suivie de propos, écrits, images, objets ou actes de toute +nature portant atteinte à l’honneur ou à la considération de la victime ou d’un groupe de + +Code pénal + +29 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +personnes dont fait partie la victime en raison de leur appartenance ou de leur non‐ +appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion +déterminée. +Art.155.‐ La personne qui a tenté de commettre un crime ou un délit est, dans les cas +prévus par la loi, exempte de peine si, ayant averti l’autorité administrative ou judiciaire, +elle a permis d’éviter la réalisation de l’infraction et, le cas échéant, d’identifier les autres +auteurs ou complices. +Dans les cas prévus par la loi, la durée de la peine privative de liberté encourue par une +personne ayant commis un crime ou un délit est réduite si, ayant averti l’autorité +administrative ou judiciaire, elle a permis de faire cesser l’infraction, d’éviter que +l’infraction ne produise un dommage ou d’identifier les autres auteurs ou complices. +Les dispositions de l’alinéa précédent sont également applicables lorsque la personne a +permis soit d’éviter la réalisation d’une infraction connexe de même nature que le crime +ou le délit pour lequel elle était poursuivie, soit de faire cesser une telle infraction, +d’éviter qu’elle ne produise un dommage ou d’en identifier les auteurs ou complices. +Aucune condamnation ne peut être prononcée sur le seul fondement de déclarations +émanant de personnes ayant fait l’objet des dispositions du présent article. +Art.156.‐ Dans les cas prévus par la loi ou le règlement, les peines encourues pour un +crime, un délit ou une contravention sont aggravées lorsque l’infraction est commise par +le conjoint ou le concubin de la victime. +La circonstance aggravante prévue au premier alinéa ci‐dessus est également constituée +lorsque les faits sont commis par l’ancien conjoint ou l’ancien concubin ou l’ancien +partenaire lié à la victime. Les dispositions du présent alinéa sont applicables dès lors +que l’infraction est commise en raison des relations ayant existé entre l’auteur des faits +et la victime. + +Titre 9 ‐ De l’extinction des peines et de l’effacement des +condamnations +Art.157.‐ Le décès du condamné ou la dissolution de la personne morale, sauf dans le +cas où la dissolution est prononcée par la juridiction pénale, la grâce ou l’amnistie, +empêchent ou interrompent l’exécution de la peine. +Toutefois, il peut être procédé au recouvrement de l’amende et des frais de justice ainsi +qu’à l’exécution de la confiscation après le décès du condamné ou après la dissolution de +la personne morale jusqu’à la clôture des opérations de liquidation. +La prescription de la peine empêche l’exécution de celle‐ci. +La réhabilitation efface la condamnation. + +Code pénal + +30 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 1 ‐ De la prescription +Art.158.‐ Les peines prononcées pour un crime se prescrivent par vingt années révolues +à compter de la date à laquelle la décision de condamnation est devenue définitive. +Les peines prononcées pour un délit se prescrivent par cinq années révolues à compter +de la date à laquelle la décision de condamnation est devenue définitive. +Art.159.‐ Les peines prononcées pour une contravention se prescrivent par deux années +révolues à compter de la date à laquelle la décision de condamnation est devenue +définitive. +Art.160.‐ Les condamnés par contumace ou par défaut dont la peine est prescrite ne +sont pas admis à purger la contumace ou à former opposition. +Art.161.‐ Les obligations de nature civile résultant d’une décision pénale devenue +définitive se prescrivent d’après les règles du Code Civil. +Chapitre 2 ‐ De la grâce +Art.162.‐ La grâce est l’acte par lequel le Président de la République dispense un +condamné frappé d’une condamnation définitive et exécutoire de subir tout ou partie de +sa peine. Elle peut être individuelle ou collective. +Les conditions de son exercice et ses modalités sont fixées au Code de Procédure Pénale. +Art.163.‐ La grâce emporte seulement dispense d’exécuter la peine. Elle ne fait pas +obstacle au droit, pour la victime, d’obtenir réparation du préjudice causé par +l’infraction. +Chapitre 3 ‐ De l’amnistie +Art.164.‐ L’amnistie efface les condamnations prononcées. Elle entraîne, sans qu’elle +puisse donner lieu à restitution, la remise de toutes les peines. Elle rétablit l’auteur ou le +complice de l’infraction dans le bénéfice du sursis qui avait pu lui être accordé lors d’une +condamnation antérieure. +Art.165.‐ L’amnistie ne préjudicie pas aux tiers. +Art.166.‐ Il est interdit à toute personne qui, dans l’exercice de ses fonctions, a +connaissance de condamnations pénales, de sanctions disciplinaires ou professionnelles +ou d’interdictions, déchéances et incapacités effacées par l’amnistie, d’en rappeler +l’existence sous quelque forme que ce soit ou d’en laisser subsister la mention dans un +document quelconque. + +Code pénal + +31 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Les dispositions qui précèdent ne s’appliquent pas aux minutes des décisions de justice. +En outre, l’amnistie ne fait pas obstacle à l’exécution de la publication ordonnée à titre +de réparation. +Les conditions d’exercice de l’amnistie et ses modalités sont fixées au Code de Procédure +Pénale. +Chapitre 4 ‐ De la réhabilitation +Art.167.‐ Toute personne frappée d’une peine criminelle, correctionnelle ou +contraventionnelle peut bénéficier, soit d’une réhabilitation de plein droit dans les +conditions prévues au présent chapitre, soit d’une réhabilitation judiciaire accordée +dans les conditions prévues par le Code de Procédure Pénale. +Art.168.‐ La réhabilitation est acquise de plein droit à la personne physique condamnée +qui n’a, dans les délais ci‐après déterminés, subi aucune condamnation nouvelle à une +peine criminelle ou correctionnelle : + pour la condamnation à l’amende après un délai de trois ans à compter du jour du +paiement de l’amende, de l’expiration de la contrainte judiciaire ou du délai de +l’incarcération ou de la prescription acquise ; + pour la condamnation unique soit à un emprisonnement n’excédant pas un an, soit à +une peine autre que la réclusion criminelle, l’emprisonnement ou l’amende, après un +délai de cinq ans à compter soit de l’exécution de la peine, soit de la prescription +acquise ; + pour la condamnation unique à un emprisonnement n’excédant pas dix ans ou pour +les condamnations multiples à l’emprisonnement dont l’ensemble ne dépasse pas +cinq ans, après un délai de dix ans à compter soit de l’expiration de la peine subie, +soit de la prescription acquise. +Les délais prévus au présent article sont portés au double lorsque la personne a été +condamnée pour des faits commis en état de récidive légale. +Lorsqu’il s’agit de condamnations assorties en tout ou partie du sursis, ou du sursis avec +obligation d’accomplir un travail d’intérêt général, les délais de réhabilitation courent, +pour chacune de ces condamnations et y compris en cas de condamnations multiples, à +compter de la date à laquelle la condamnation est devenue non avenue. +Art.169.‐ La réhabilitation est acquise de plein droit à la personne morale condamnée +qui n’a, dans les délais ci‐après déterminés, subi aucune condamnation nouvelle à une +peine criminelle ou correctionnelle : + pour la condamnation à l’amende, après un délai de cinq ans à compter du jour du +paiement de l’amende ou de la prescription accomplie ; + pour la condamnation à une peine autre que l’amende ou la dissolution, après un +délai de cinq ans à compter soit de l’exécution de la peine, soit de la prescription +accomplie. + +Code pénal + +32 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Les délais prévus au présent article sont doublés lorsque la personne a été condamnée +pour des faits commis en état de récidive légale. +Lorsqu’il s’agit d’une condamnation assortie du sursis, les délais de réhabilitation +courent à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue non avenue. +Art.170.‐ Les peines dont la confusion a été accordée dans les conditions de l’article 108 +sont considérées comme constituant une peine unique pour l’application des +dispositions de l’article 168 ci‐dessus. +Art.171.‐ La réhabilitation produit les mêmes effets que ceux qui sont prévus par les +articles 164 et suivants du présent Code. Elle efface toutes les incapacités et déchéances +qui résultent de la condamnation. +Toutefois, lorsque la personne a été condamnée au suivi judiciaire, ou à la peine +d’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact +habituel avec des mineurs, la réhabilitation ne produit ses effets qu’à la fin de la mesure. +La réhabilitation ne produit ses effets qu’à l’issue d’un délai de quarante ans lorsqu’a été +prononcée, comme peine complémentaire, une interdiction, incapacité ou déchéance à +titre définitif. +La réhabilitation n’interdit pas la prise en compte de la condamnation, par les seules +autorités judiciaires, en cas de nouvelles poursuites, pour l’application des règles sur la +récidive légale. +Art.172.‐ Si la personne a été condamnée par une juridiction pénale d’un Etat partie à +une convention de coopération judiciaire avec le Gabon, à une des peines suivantes, la +réhabilitation n’est susceptible de produire ses effets sur les condamnations gabonaises +antérieures qu’à l’issue des délais ci‐après déterminés : + 1° lorsque la peine prononcée est une sanction pécuniaire, qu’à partir de l’effacement +de cette condamnation ou de l’écoulement d’un délai de trois ans à compter de son +prononcé ; + 2° lorsque la peine prononcée est une peine d’emprisonnement d’une durée +supérieure à un an, qu’à partir de l’effacement de cette condamnation ou de +l’écoulement d’un délai de dix ans à compter de son prononcé ; + 3° lorsque la peine prononcée est une peine d’emprisonnement d’une durée +supérieure à dix ans, qu’à partir de l’effacement de cette condamnation ou de +l’écoulement d’un délai de vingt ans à compter de son prononcé ; + 4° lorsque la personne a été condamnée à une peine autre que celles prévues aux +premier et troisième points du présent article, qu’à partir de l’effacement de cette +condamnation ou de l’écoulement d’un délai de cinq ans à compter de son prononcé. +Art.173.‐ Pour l’application des règles sur la réhabilitation, la remise gracieuse d’une +peine équivaut à son exécution. + +Code pénal + +33 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Livre 2 ‐ De la protection des intérêts fondamentaux de la +Nation, de l’Etat et de l’ordre public +Titre 1 ‐ Des atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation +Chapitre 1 ‐ Dispositions communes +Art.174.‐ Outre les personnes qualifiées auteurs, sera puni comme complice des crimes +ou délits contre la sûreté extérieure ou intérieure de l’Etat, quiconque : + 1° ayant eu connaissance des faits constitutifs des infractions ci‐dessous définies, ne +les aura pas dénoncés ; + 2° connaissant les intentions de leurs auteurs, leur fournira subsides, subsistances, +moyens de transport ou de communication, d’existence, de logement, lieu de retraite +ou de réunion ; + 3° portera sciemment la correspondance des auteurs d’un crime ou d’un délit ou leur +facilitera sciemment, de quelque manière que ce soit, le recel, le transport ou la +transmission de l’objet du crime ou du délit ; + 4° recèlera sciemment les objets ou instruments ayant servi ou devant servir à +commettre le crime ou le délit, ou les objets matériels ou documents obtenus par le +crime ou le délit. +Art.175.‐ Le fait de fournir, en vue de servir les intérêts d’une puissance étrangère, +d’une entreprise étrangère ou sous contrôle étranger, aux autorités civiles ou militaires +du Gabon, des informations fausses de nature à les induire en erreur et à porter atteinte +aux intérêts fondamentaux de la nation, est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et +d’une amende de 30.000.000 FCFA au plus. +Outre les peines d’emprisonnement ou d’amende, les juridictions pourront prononcer +contre les auteurs ou complices des infractions visées au présent titre, une ou plusieurs +des peines complémentaires prévues aux articles 56 à 58 du présent Code. +Art.176.‐ La révélation, par quelque moyen que ce soit, d’une information relevant du +secret professionnel ou classée secret défense ou classée secret d’Etat, par une personne +qui en est dépositaire de par ses fonctions antérieures ou actuelles, ou d’une mission +temporaire, constitue l’infraction de violation du secret professionnel ou du secret +défense ou de violation du secret d’Etat. +Sans préjudice de l’application de textes spéciaux, la violation du secret professionnel ou +du secret défense ou du secret d’Etat est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus +et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus, sans préjudice de l’application des peines +prévues à l’article 79 du présent Code. +Les dispositions du présent article s’appliquent également aux informations +industrielles et économiques considérées comme relevant du secret professionnel, du + +Code pénal + +34 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +secret défense ou du secret d’Etat, dont les révélations sont de nature à porter atteinte à +l’ordre public, à l’autorité de l’Etat, à l’intérêt de l’Etat ou aux intérêts des tiers. +L’interdiction de divulgation du secret professionnel, du secret défense ou du secret +d’Etat n’est pas opposable aux juridictions lorsque les personnes tenues à cette +interdiction sont appelées à témoigner en justice. +Art.177.‐ Est exempt de la peine encourue celui qui, ayant tenté de commettre une des +infractions prévues au présent chapitre, aura averti l��autorité administrative ou +judiciaire et permis ainsi d’éviter la réalisation de l’infraction et d’identifier, le cas +échéant, les autres coupables. +Dans tous les cas de crime ou de délit prévus au présent titre, tous les moyens ayant +servi à commettre ou à préparer l’infraction seront saisis jusqu’à décision de la +juridiction compétente. +La juridiction concernée peut, en outre, en toutes circonstances, prononcer la +confiscation, la suppression ou la destruction desdits moyens. Dans tous les cas, +l’interdiction des droits mentionnés à l’article 79 du présent Code pourra être +prononcée. +Chapitre 2 ‐ De la trahison +Art.178.‐ Constitue, s’il est commis par un Gabonais ou un militaire au service du Gabon, +le crime de trahison, le fait : + 1° soit de porter les armes contre le Gabon ; + 2° soit d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère ou une +organisation étrangère et ses agents, en vue de l’engager à entreprendre des +hostilités ou un acte d’agression contre le Gabon ou de lui en fournir les moyens, soit +en facilitant la pénétration de forces étrangères sur le territoire gabonais, soit en +ébranlant la fidélité des armées, soit de tout autre manière ; + 3° soit de livrer à une puissance étrangère ou à ses agents, des troupes gabonaises ou +affectées à la défense du territoire gabonais ou des territoires, villes, forteresses, +constructions, ouvrages, édifices, bâtiments, appareils appartenant au Gabon ou +affectés à la défense nationale ; + 4° soit, en vue de nuire à la défense nationale ou lorsque le fait est de nature à porter +atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, de détruire, détériorer ou détourner +un navire, un aéronef, tout matériel, tout dispositif technique ou système de +traitement informatisé d’information, toute fourniture, toute construction ou toute +installation quelconque, ou, dans le même but, d’y apporter soit avant, soit après leur +achèvement, des malfaçons de nature à les endommager ou à provoquer un +accident ; + 5° soit de livrer à une puissance étrangère ou à ses agents, sous quelque forme et par +quelque moyen que ce soit, tout renseignement, objet, document ou procédé qui doit +être tenu secret dans l’intérêt de la défense nationale, ou de rassembler, dans +l’intention de les livrer à une puissance étrangère, des renseignements, objets, +Code pénal + +35 + + www.droit‐afrique.com + + + + + + + +Gabon + +documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la +défense nationale ; +6° soit de s’assurer, par quelque moyen que ce soit, la possession d’un tel +renseignement, objet, document ou procédé en vue de le livrer à une puissance +étrangère ou à ses agents ; +7° soit de détruire ou laisser détruire un tel renseignement, objet, document ou +procédé en vue de favoriser une puissance étrangère ; +8° soit, en temps de guerre, d’inciter ou de provoquer tous membres des forces de +défense à passer au service d’une puissance étrangère, de leur en faciliter les moyens +ou de faire des enrôlements pour une puissance en guerre avec le Gabon ; +9° soit, en temps de guerre, d’entretenir des intelligences avec une puissance +étrangère ou avec ses agents en vue de favoriser les entreprises de cette puissance +contre le Gabon ; +10° soit, en temps de guerre, de participer sciemment à une entreprise de +démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense +nationale. + +La trahison est punie de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus, sans préjudice des éventuelles réparations civiles. +L’incitation à la provocation à commettre ou l’offre de commettre ce crime est puni +comme le crime lui‐même. +Chapitre 3 ‐ De l’espionnage +Art.179.‐ Les faits visés à l’article 178 ci‐dessus, à l’exception de celui qui est visé au +paragraphe premier, constituent, s’ils sont commis par tout étranger, le crime +d’espionnage. +L’espionnage est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus. +Chapitre 4 ‐ De l’atteinte à l’intégrité du territoire national +Art.180.‐ Quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à +l’intégrité du territoire national ou de soustraire à l’autorité de l’Etat tout ou partie du +territoire national, est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus. +Chapitre 5 ‐ De l’intelligence avec les puissances étrangères +Art.181.‐ Quiconque : + +Code pénal + +36 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 1° a, par des actes hostiles non approuvés par le Gouvernement, exposé le Gabon à +une déclaration de guerre ou à la rupture de relations diplomatiques ; + 2° a, par des actes non approuvés par le Gouvernement, exposé des Gabonais à subir +des représailles ; + 3° entretient avec des agents d’une puissance étrangère des intelligences de nature à +nuire à la situation militaire ou diplomatique du Gabon ou à ses intérêts +économiques essentiels ; + 4° a rendu accessible à une puissance étrangère, à une entreprise ou organisation +étrangère ou sous contrôle étranger, tous renseignements, procédés, données, +fichiers, dont l’exploitation, la divulgation ou la réunion est de nature à porter +atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ; +Est puni de trente ans de réclusion criminelle au plus et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus. +Art.182.‐ Quiconque, en temps de guerre : + 1° entretient, en dehors des cas autorisés, une correspondance ou des relations avec +les sujets ou les agents d’une puissance ennemie ; + 2° fait, directement ou par intermédiaire, des actes de commerce avec des sujets ou +des agents d’une puissance ennemie au mépris des prohibitions édictées ; + 3° accomplit sciemment un acte de nature à nuire à la défense nationale ; +Est puni d’un emprisonnement de dix ans et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Chapitre 6 ‐ Des atteintes à la défense nationale +Art.183.‐ Est coupable d’atteinte à la défense nationale toute personne qui, hors les cas +prévus aux articles 178 et 179 du présent Code : + 1° s’assurera, par quelque moyen que ce soit, la possession d’un secret de la défense +nationale ou le portera, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, à la +connaissance du public ou d’une personne non qualifiée ; + 2° laissera détruire, soustraire ou enlever, en tout ou partie, et même +momentanément, des objets, matériels, documents ou renseignements qui lui ont été +confiés et dont la connaissance pourrait conduire à la découverte d’un secret de la +défense nationale, ou en laissera prendre, même en partie, connaissance, copie ou +reproduction ; + 3° livrera ou communiquera à une personne agissant pour le compte d’une puissance +ou d’une entreprise étrangère, soit une invention intéressant la défense nationale, +soit des renseignements, études ou procédés de fabrication se rapportant à une +invention de ce genre ou à une application industrielle intéressant la défense +nationale ; + 4° s’introduira, sous un déguisement ou faux nom, ou en dissimulant sa qualité ou sa +nationalité, dans un établissement militaire, quelle qu’en soit la nature, un chantier +travaillant pour la défense nationale, un navire de guerre, un appareil de navigation +aérienne ou un véhicule militaire armé ; + +Code pénal + +37 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 5° séjournera, au mépris d’une interdiction, dans un rayon déterminé autour des +ouvrages fortifiés ou des établissements militaires ou maritimes ; + 6° exercera, dans une zone d’interdiction fixée par l’autorité militaire, sans +l’autorisation de celle‐ci, des dessins, photographies, levées ou opérations +topographiques à l’intérieur ou autour des places, ouvrages, postes ou +établissements militaires ou maritimes ; + 7° survolera, sans autorisation ou en dehors des cas prévus par les conventions +internationales, le territoire gabonais au moyen d’un aéronef étranger ; + 8° aura organisé, d’une manière occulte, un moyen quelconque de correspondance +ou de transmission à distance susceptible de nuire à la défense nationale. +Les infractions visées au présent article sont punies de quinze ans de réclusion +criminelle et d’une amende de 50.000.000 FCFA au plus, si elles ont été commises en +temps de guerre ; et si elles l’ont été en temps de paix, d’un emprisonnement de dix ans +au plus. +Est puni des mêmes peines quiconque, en temps de paix : + 1° aura entravé la circulation du matériel militaire ou aura, par quelque moyen que +ce soit, provoqué, facilité ou organisé une action violente ou concertée, ayant pour +but ou pour résultat ces entraves ; + 2° aura participé, en connaissance de cause, à une entreprise de démoralisation de +l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale ; + 3° enrôlera des soldats pour le compte d’une puissance étrangère, en territoire +gabonais. +Chapitre 7 ‐ Du sabotage +Art.184.‐ Le fait de détruire, détériorer ou détourner tout document, matériel, +construction, équipement, installation, appareil, dispositif technique ou système de +traitement automatisé d’informations ou d’y apporter des malfaçons, lorsque ce fait est +de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, est puni de vingt ans +de réclusion criminelle et de 50.000.000 FCFA d’amende au plus, sans préjudice des +éventuelles réparations. +Lorsqu’il est commis dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère, d’une +entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger, ce fait est puni de trente +ans de réclusion criminelle et de 50.000.000 FCFA d’amende au plus. + +Code pénal + +38 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 8 ‐ Des atteintes à la sûreté intérieure +Section 1 ‐ De l’attentat et du complot +Art.185.‐ Constitue un attentat, le fait de commettre un ou plusieurs actes de violence de +nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité +du territoire national. +Sans préjudice de l’application des dispositions relatives au terrorisme prévues au titre +II du livre deuxième du présent Code, l’attentat est puni de trente ans de réclusion +criminelle et d’une amende de 50.000.000 FCFA au plus. +L’attentat dont le but aura été, soit de détruire ou de changer le régime constitutionnel +ou le Gouvernement, soit d’inciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de +l’Etat est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus. +Art.186.‐ Constitue un complot, la résolution concertée de commettre un attentat, +lorsque cette résolution est concrétisée par un ou plusieurs actes matériels. +Le complot est puni de vingt ans de réclusion criminelle et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus. +Le complot ayant pour but l’un des crimes visés à l’alinéa 2 de l’article 185 ci‐dessus, est +puni de trente ans de réclusion criminelle et d’une amende de 100.000.000 FCFA au +plus. +Art.187.‐ L’attentat dont le but aura été soit, d’inciter à la guerre civile en armant ou en +portant les citoyens ou habitants à s’armer les uns contre les autres, soit à occasionner la +dévastation, le massacre ou le pillage dans tout ou partie du territoire gabonais, est puni +de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. +Le complot ayant pour but l’un des crimes visés à l’alinéa précédent, est puni de vingt +ans de réclusion criminelle et d’une amende de 50.000.000 FCFA au plus. +Art.188.‐ L’attentat est consommé dès qu’un acte matériel d’exécution a été entrepris ou +concrétisé. +Il y a complot, dès que la résolution d’agir est concertée et arrêtée entre deux ou +plusieurs personnes. +La proposition concertée et non agréée de former un complot est punie comme le +complot lui‐même. +Art.189.‐ Sont punis de vingt ans de réclusion criminelle et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus : + +Code pénal + +39 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + ceux qui, sans droit ou motif légitime, auront pris un commandement militaire +quelconque ; + ceux qui, contre l’ordre des autorités établies, auront retenu un tel commandement ; + les commandants qui auront tenu leur armée ou troupe rassemblée, après que le +licenciement ou la séparation en aura été ordonné. +Art.190.‐ Quiconque, en vue de troubler l’Etat par l’un des crimes visés au présent +chapitre, par l’envahissement, le pillage ou le partage des propriétés publiques ou +privées ou encore en faisant attaque ou résistance envers la force publique agissant +contre les auteurs de ces crimes, se portera à la tête des bandes armées ou y aura exercé +un commandement quelconque, est puni de vingt ans de réclusion criminelle et d’une +amende de 50.000.000 FCFA au plus. +La même peine sera appliquée à ceux qui auront dirigé l’association, levé ou fait lever, +organisé ou fait organiser des bandes, ou leur auront, sciemment et volontairement, +fourni ou procuré des subsides, des armes, munitions ou instruments de crime ou +envoyé des subsistances, ou qui auront de toute autre manière pratiqué des intelligences +avec les directeurs ou commandants des bandes armées. +Les individus faisant partie des bandes armées et n’y exerçant aucun commandement ni +emploi, sont punis de quinze ans de réclusion criminelle et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus. +Section 2 ‐ Des mouvements insurrectionnels +Art.191.‐ Sont punis de vingt ans de réclusion criminelle et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus, ceux qui auront dirigé ou organisé un mouvement +insurrectionnel ou qui lui auront sciemment et volontairement fourni, transporté ou +procuré des armes, munitions, subsistances, communications et tous autres instruments +de crimes, ou auront, de toute manière, pratiqué des intelligences avec des directeurs ou +commandants de mouvements. +Sont punis des mêmes peines, tous ceux qui auront conçu ou participé à un mouvement +insurrectionnel, quelle qu’en soit la forme, tendant à changer le régime institutionnel ou +à renverser le Gouvernement. +Sont également punis des mêmes peines, ceux qui, assurant transport, subsistances ou +communication des insurgés, auront participé à un mouvement insurrectionnel soit en +portant des armes ou munitions, soit en vue de faire attaque ou résistance à la force +publique, en occupant des postes ou édifices publics ou privés ou en érigeant des +barricades ou retranchements, soit, de quelque manière que ce soit, en apportant leur +aide aux insurgés ou en faisant obstacle à l’action des forces de l’ordre. +Art.192.‐ Quiconque, hors les cas prévus aux articles 178 à 181 ci‐dessus, se sera livré à +des actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, à provoquer +des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat, à provoquer la résistance + +Code pénal + +40 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +active ou passive à l’application des lois et règlements est puni d’un emprisonnement de +dix ans au plus et pourra l’être, en outre, d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Sont passibles des mêmes peines ceux qui auront participé aux désordres, +manifestations ou actes de résistance susvisés. +Art.193.‐ Est puni des peines prévues à l’article 192 ci‐dessus quiconque s’affilie, adhère +ou, de quelque manière que ce soit, participe à l’activité d’un groupement ou secte qui +tend, par ses conseils, instructions, consignes ou par tout autre moyen, soit à provoquer +la désobéissance aux lois et règlements, soit à inciter la population au refus collectif de +payer l’impôt et ses accessoires, ou à en différer le paiement. +Est puni des mêmes peines, quiconque aura sciemment accordé ou consenti l’usage d’un +local pour la réunion de personnes appartenant à l’un de ces groupements ou sectes. + +Titre 2 ‐ Du terrorisme +Chapitre 1 ‐ Des actes de terrorisme +Art.194.‐ Constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont intentionnellement en +relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler +gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, les infractions suivantes : + 1° les atteintes volontaires à la vie, les atteintes à l’intégrité de la personne ; + 2° l’enlèvement et la séquestration ; + 3° le détournement d’aéronef, de navire ou tout autre moyen de transport défini par +le présent Code ; + 4° les vols, extorsions, les destructions, dégradations et détériorations, ainsi que les +infractions en matière informatique telles que définies au livre IV du présent Code ; + 5° les infractions en matière de groupes de combat et de mouvements dissous ; + 6° les infractions en matière d’armes, de produits explosifs ou de matières +nucléaires ; + 7° le recel du produit de l’une des infractions prévues aux alinéas 1 à 6 ci‐dessus ; + 8° les infractions de blanchiment prévues par le présent Code. +Art.195.‐ Constitue également un acte de terrorisme, lorsqu’il est intentionnellement en +relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler +gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, le fait d’introduire dans +l’atmosphère, sur le sol, dans le sous‐sol, dans les aliments ou les composants +alimentaires ou dans les eaux, y compris celles de la mer territoriale, une substance de +nature à mettre en péril, la santé de l’homme, des animaux ou le milieu naturel. +Art.196.‐ Constitue également un acte de terrorisme, le fait de participer à un +groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation caractérisée par un +ou plusieurs faits matériels, d’un des actes de terrorisme visés aux articles 194 et 195 ci‐ +dessus. +Code pénal + +41 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.197.‐ Constitue également un acte de terrorisme : + 1° le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant, en réunissant ou en +gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques ou en donnant des conseils à +cette fin, dans l’intention de voir ces fonds, valeurs ou biens utilisés ou en sachant +qu’ils sont destinés à être utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre l’un +quelconque des actes de terrorisme prévus au présent chapitre, indépendamment de +la survenance éventuelle d’un tel acte ; + 2° le fait d’adresser à une personne des offres ou des promesses, de lui proposer des +dons, présents ou avantages quelconques, de la menacer ou d’exercer sur elle des +pressions afin qu’elle participe à un groupement ou une entente illicite visés au +présent chapitre ou qu’elle commette un des actes de terrorisme visé aux points 1 et +2 du présent article ou à l’article 196 ci‐dessus ; + 3° le fait de ne pouvoir justifier de ressources correspondant à son train de vie, tout +en étant en relations habituelles avec une ou plusieurs personnes se livrant à l’un ou +plusieurs des actes visés à l’article 196 ci‐dessus, est puni de sept ans +d’emprisonnement et de 20.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.198.‐ Le fait de provoquer ou d’inciter directement à des actes de terrorisme ou de +faire publiquement l’apologie de ces actes, est puni d’un emprisonnement de sept ans au +plus et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Les peines sont portées à dix ans d’emprisonnement au plus et à 50.000.000 FCFA +d’amende au plus, lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de +communication au public en ligne. +Lorsque les faits sont commis par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle ou de la +communication au public en ligne, les dispositions particulières des lois qui régissent ces +matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes +responsables. +Art.199.‐ Constitue également un acte de terrorisme, le fait de préparer la commission +d’une des infractions prévues à l’article 198 ci‐dessus, dès lors que la préparation de +l’infraction est intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ayant +pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur et qu’elle +est caractérisée par : + 1° le fait de détenir, de rechercher, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des +substances de nature à créer un danger pour autrui ; + 2° l’un des autres faits matériels suivants : +recueillir des renseignements sur des lieux ou des personnes permettant de +mener une action dans ces lieux ou de porter atteinte à ces personnes ou d’exercer +une surveillance sur ces lieux ou ces personnes ; +s’entraîner ou de se former au maniement des armes ou à toute forme de +combat, à la fabrication ou à l’utilisation de substances explosives, incendiaires, +nucléaires, radiologiques, biologiques ou chimiques ou au pilotage d’aéronefs ou à +la conduite des navires, ou de tout autre moyen de transport ; + +Code pénal + +42 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +consulter habituellement un ou plusieurs services de communication au +public en ligne ou détenir des documents provoquant directement à la commission +d’actes de terrorisme ou en en faisant l’apologie ; +avoir séjourné à l’étranger sur un théâtre d’opérations de groupements +terroristes. + +- + +Art.200.‐ Constitue également un acte de terrorisme, le fait de s’appliquer à la +préparation de la commission des infractions, soit par un des actes de terrorisme définis +au présent chapitre, soit par un des actes de terrorisme consistant en des destructions, +dégradations ou détériorations par substances explosives ou incendiaires devant être +réalisées dans des circonstances de temps ou de lieu susceptibles d’entraîner des +atteintes à l’intégrité physique d’une ou plusieurs personnes, soit lorsque l’acte de +terrorisme est susceptible d’entraîner des atteintes à l’intégrité physique d’une ou +plusieurs personnes. +Art.201.‐ Le maximum de la peine privative de liberté encourue pour les infractions de +droit commun mentionnés à l’article 194 ci‐dessus, est relevé ainsi qu’il suit lorsque ces +infractions constituent des actes de terrorisme : + 1° il est porté à la réclusion criminelle à perpétuité lorsque l’infraction est punie de la +réclusion criminelle à temps ; + 2° il est porté à quinze ans de réclusion criminelle au plus lorsque l’infraction est +punie de dix ans d’emprisonnement ; + 3° il est porté à dix ans d’emprisonnement au plus lorsque l’infraction est punie de +sept ans d’emprisonnement ; + 4° il est porté à sept ans d’emprisonnement au plus lorsque l’infraction est punie de +cinq ans d’emprisonnement ; + 5° il est porté au double lorsque l’infraction est punie d’un emprisonnement de trois +ans au plus. +La tentative des infractions visées à l’article 194 ci‐dessus est punie des mêmes peines. +Art.202.‐ L’acte de terrorisme défini à l’article 195 ci‐dessus, est puni de vingt ans de +réclusion criminelle et de 100.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsque cet acte a entraîné la mort d’une ou plusieurs personnes, il est puni de la +réclusion criminelle à perpétuité et de 500.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.203.‐ Les actes de terrorisme définis aux articles 196 et 197 alinéa 1er ci‐dessus, +sont punis de dix ans d’emprisonnement et de 30.000.000 FCFA d’amende au plus. +Le fait de diriger ou d’organiser le groupement ou l’entente définie aux articles 200 et +suivants, est puni de vingt ans de réclusion criminelle au plus et de 50.000.000 FCFA +d’amende au plus. +L’acte de terrorisme défini à l’article 197 alinéa 1er est puni de vingt ans de réclusion +criminelle et de 30.000.000 FCFA d’amende au plus. + +Code pénal + +43 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.204.‐ Les peines sont portées à vingt ans de réclusion criminelle au plus et +50.000.000 FCFA d’amende au plus, lorsque le groupement ou l’entente définie aux +articles 200 et suivants, a pour objet la préparation : + 1° soit d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes ; + 2° soit d’une ou plusieurs destructions par substances explosives ou incendiaires et +devant être réalisés dans des circonstances de temps ou de lieu susceptibles +d’entraîner la mort d’une ou plusieurs personnes ; + 3° soit d’un acte de terrorisme susceptible d’entraîner la mort d’une ou plusieurs +personnes. +Le fait de diriger ou d’organiser un tel groupement ou une telle entente est puni de +trente ans de réclusion criminelle au plus et 100.000.000 FCFA d’amende au plus. +Chapitre 2 ‐ Des peines complémentaires +Art.205.‐ Les personnes physiques coupables de l’une des infractions prévues par le +présent titre encourent les peines complémentaires suivantes : + 1° l’interdiction des droits civiques, civils et de famille, le maximum de la durée de +l’interdiction étant porté à quinze ans en cas de crime et à dix ans en cas de délit ; + 2° l’interdiction, selon les modalités prévues à l’article 98 du présent Code, soit +d’exercer une fonction publique ou d’exercer l’activité professionnelle ou sociale +dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise, le +maximum de la durée de l’interdiction temporaire étant porté à dix ans, soit, pour les +crimes prévus par les articles 200 et suivants, d’exercer une profession commerciale +ou industrielle, de diriger, d’administrer, de gérer ou de contrôler à un titre +quelconque, directement ou indirectement, pour son propre compte ou pour le +compte d’autrui, une entreprise commerciale ou industrielle ou une société +commerciale. Ces interdictions d’exercice peuvent être prononcées cumulativement ; + 3° l’interdiction de séjour, selon les modalités prévues par le présent Code, le +maximum de la durée de l’interdiction étant porté à quinze ans en cas de crime et à +dix ans en cas de délit. +Art.206.‐ L’interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire gabonais peut être +prononcée soit à titre définitif, soit pour une durée de dix ans au plus, à l’encontre de +tout étranger coupable de l’une des infractions définies au présent titre. +Art.207.‐ Les personnes morales déclarées coupables des infractions définies au présent +titre encourent, outre l’amende, les peines complémentaires selon les modalités prévues +par le présent Code. +Art.208.‐ Les personnes physiques ou morales reconnues coupables d’actes de +terrorisme, encourent également la peine complémentaire de confiscation de tout ou +partie des biens leur appartenant ou, sous réserve des droits du propriétaire de bonne +foi, dont elles ont la libre disposition, quelle qu’en soit la nature, meuble ou immeuble, +divis ou indivis. + +Code pénal + +44 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.209.‐ Le produit des amendes, saisies et confiscations prononcées en répression des +actes de terrorisme est acquis à l’Etat aux fins, le cas échéant, d’indemnisation des +victimes. +Ce produit est affecté au Trésor Public. +Chapitre 3 ‐ Des atténuations +Art.210.‐ Toute personne qui a tenté de commettre un acte de terrorisme est exempte +de peine si, ayant averti l’autorité administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter la +réalisation de l’infraction et d’identifier, le cas échéant, les autres coupables. +Art.211.‐ La peine privative de liberté encourue par l’auteur ou le complice d’un acte de +terrorisme est réduite de moitié si, ayant averti les autorités administratives ou +judiciaires, l’intéressé a permis de faire cesser les agissements incriminés ou d’éviter +que l’infraction n’entraîne mort d’homme ou infirmité permanente et d’identifier, le cas +échéant, les autres coupables. +Lorsque la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité, celle‐ci est ramenée à +vingt ans de réclusion criminelle au plus. + +Titre 3 ‐ Des atteintes à l’autorité de l’Etat +Chapitre 1 ‐ Des atteintes à l’ordre public +Section 1 ‐ De la participation à un attroupement armé ou non armé +Art.212.‐ Est interdit sur la voie publique ou dans un lieu public : + 1° tout attroupement armé ; + 2° tout attroupement non armé susceptible de troubler l’ordre public. +L’attroupement est armé si l’un des individus qui le composent est porteur d’une arme +apparente, ou si plusieurs d’entre eux sont porteurs d’armes cachées ou d’objets +quelconques, apparents ou cachés, ayant servi ou pouvant servir d’arme. +Art.213.‐ Les représentants de la force publique chargés de disperser un attroupement +peuvent faire usage de la force, qui doit être proportionnelle à la nature de l’acte posé, si +des violences ou voies de fait sont exercées contre eux ou s’ils ne peuvent défendre +autrement le terrain qu’ils occupent ou les postes dont la garde leur est confiée. +En outre, pour assurer l’exécution de la loi, d’une décision ou d’un mandat de justice, ils +peuvent faire usage de la force dans les mêmes conditions. + +Code pénal + +45 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Dans les autres cas, l’attroupement est dispersé par la force après que le gouverneur, le +préfet ou le sous‐préfet, le maire ou l’un de ses adjoints, le commissaire de police ou tout +autre officier des forces de l’ordre porteur des insignes de sa fonction : + 1° aura annoncé sa présence par un signal sonore ou lumineux de nature à avertir +efficacement les personnes constituant l’attroupement ; + 2° aura sommé les personnes participant à l’attroupement de se disperser ; + 3° aura procédé de la même manière à une deuxième, puis à une troisième +sommation, si la première est restée sans effet. +Art.214.‐ Toute personne non armée qui, faisant partie d’un attroupement armé ou non +armé, ne l’aura pas abandonné après la deuxième sommation, est punie d’un +emprisonnement d’un an au plus. +L’emprisonnement sera de trois ans au plus, si la personne non armée, a continué à faire +partie volontairement d’un attroupement armé ne s’étant dispersé que devant l’usage de +la force. +Art.215.‐ Sans préjudice, le cas échéant, de peines plus fortes, sera puni d’un +emprisonnement de trois ans au plus, quiconque, dans un attroupement, au cours d’une +manifestation ou à l’occasion d’une manifestation, au cours d’une ou à l’occasion d’une +réunion, aura été trouvé porteur d’une arme apparente ou cachée, ou d’objets +quelconques apparents ou cachés ayant servi d’arme ou apportés en vue de servir +d’arme. +L’emprisonnement sera de cinq ans au plus, en cas d’attroupement dispersé par la force. +Art.216.‐ Toute provocation ou incitation directe à un attroupement non armé soit par +discours proférés publiquement, soit par écrits ou imprimés affichés ou distribués, sera +punie d’un emprisonnement d’un an au plus, si elle a été suivie d’effet et, dans le cas +contraire, d’un emprisonnement de six mois au plus. +Toute provocation ou incitation directe par les mêmes moyens à un attroupement armé +est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus si elle a été suivie d’effet et, dans le +cas contraire, d’un emprisonnement d’un an au plus. +Section 2 ‐ Des infractions commises en matière de réunion publique +Art.217.‐ Sont punis d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement : + 1‐ceux qui, en vue d’une réunion ou d’une manifestation sur la voie publique, auront +fait une déclaration incomplète ou inexacte de nature à tromper sur les conditions de +la réunion projetée, ou qui, soit avant le dépôt de la déclaration prévue par la loi, soit +après l’interdiction de la réunion, auront adressé par un moyen quelconque une +convocation à y prendre part ; + 2‐ceux qui auront participé à l’organisation d’une réunion ou d’une manifestation sur +la voie publique non déclarée ou interdite. + +Code pénal + +46 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 3 ‐ De l’outrage au drapeau, à l’hymne national, au sceau ou aux armoiries +de la République +Art.218.‐ Quiconque a, par paroles, écrits, gestes ou de quelque autre manière, outragé +le drapeau de la République Gabonaise, l’Hymne National, le Sceau, les armoiries ou tout +autre symbole de la République, est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une +amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Est constitutif d’outrage, tout acte ou toute attitude de nature à porter atteinte à la +considération, au respect, au prestige ou à l’usage de ces symboles tels que définis par +les textes en vigueur. +Section 4 ‐ De l’outrage envers le Président de la République +Art.219.‐ L’outrage envers le Président de la République, commis en quelque lieu, en +quelque occasion ou par quelque moyen que ce soit, est puni d’un emprisonnement de +cinq ans au plus et pourra l’être en outre d’une amende d’un montant de 5.000.000 FCFA +au plus. +Si l’outrage a été commis par voie de tracts, de tout moyen électronique, de bulletins ou +papillons, distribués ou exposés au regard du public ou détenus en vue de la +distribution, les auteurs et complices sont punis de deux ans d’emprisonnement au plus +et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. Le tribunal saisi ordonne dans tous les cas, +la destruction des tracts, bulletins ou papillons distribués ou exposés, aux frais de +l’auteur de l’infraction. +Section 5 ‐ De l’outrage envers les Chefs d’Etat et de Gouvernements étrangers, les +ambassadeurs et autres agents diplomatiques +Art.220.‐ L’outrage commis publiquement envers les Chef d’Etats ou de Gouvernements +étrangers, les ambassadeurs et autres agents diplomatiques accrédités près du +Gouvernement de la République Gabonaise, est puni d’un emprisonnement de six mois +au plus et peut l’être, en outre, d’une amende d’un montant de 500.000 FCFA au plus. +Les poursuites ne peuvent être exercées que sur plainte de la personne outragée +adressée au procureur de la République compétent par le Ministre en charge des +Affaires Etrangères. + +Code pénal + +47 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 6 ‐ De la provocation ou de la propagande à la désobéissance aux forces de +sécurité et de défense +Art.221.‐ Toute provocation adressée par propagande écrite ou orale, quels qu’en soient +les moyens de diffusion, aux forces de sécurité intérieure, aux militaires des armées de +terre, de mer ou de l’air, en vue de détourner de leurs devoirs et de l’obéissance qu’ils +doivent à leurs chefs dans tout ce qu’ils leur commandent pour l’exécution des lois, +règlements, réquisitions, ordres émanant de l’autorité publique, ou pour l’exécution des +règlements militaires, est punie d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une +amende de 500.000 FCFA au plus. +Section 7 ‐ De la propagande écrite pour troubler l’ordre public et inciter à la +révolte +Art.222.‐ Quiconque participe, de quelque manière que ce soit, à toute propagande +écrite ou orale tendant à troubler l’ordre public, à inciter à la révolte contre les autorités +de l’Etat, à porter atteinte à la République dans le prestige de ses institutions, à +provoquer la désunion des citoyens, à créer la haine raciale, religieuse ou tribale et, de +façon générale, à nuire aux intérêts vitaux de l’Etat et de la Nation, est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Section 8 ‐ De la participation à la propagande pour inciter à la révolte ou à la +désobéissance civile +Art.223.‐ Quiconque reçoit directement ou indirectement, sous quelque forme et à +quelque titre que ce soit, des fonds de provenance étrangère destinés à la propagande +visant à nuire à l’intérêt national ou à troubler l’ordre public et se livrera à une +propagande politique de cette nature est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus +et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Les fonds ainsi reçus pourront être saisis en tout endroit où le destinataire les aura +déposés et tout paiement à venir sera bloqué ou confisqué auprès du Trésor Public. +Art.224.‐ Sont punis des peines prévues à l’article 223 ci‐dessus, ceux qui diffusent ou +détiennent, en vue de la diffusion, dans un but de propagande, des tracts, par tout moyen +électronique, bulletins ou papillons d’origine ou d’inspiration étrangère de nature à +nuire à l’intérêt national ou à troubler l’ordre public. +Art.225.‐ Quiconque aura sciemment diffusé ou reproduit des journaux ou écrits +périodiques interdits dans les conditions prévues par la législation en vigueur, sera puni +d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +Art.226.‐ Quiconque aura, par propagande écrite ou orale, quels qu’en soient les moyens +de diffusion, directement ou indirectement provoqué un crime ou un délit dirigé contre +Code pénal + +48 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +l’Etat ou les particuliers, contre les personnes ou les biens, ou fait l’apologie de ces +crimes ou délits, est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus. +Sont punis des mêmes peines, ceux qui auront incité, provoqué ou encouragé le ou les +auteurs, au cas où la provocation aurait été suivie d’effet. +Section 9 ‐ De la diffusion de fausses nouvelles ou allégations mensongères +Art.227.‐ La diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles +fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, +lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre public ou sera susceptible de le +troubler, est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +3.000.000 FCFA au plus. +Les mêmes faits sont punis d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, lorsque la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi, +sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des forces armées. +Art.228.‐ Quiconque, par des voies ou moyens quelconques, a sciemment répandu dans +le public des faits faux ou des allégations mensongères de nature à ébranler directement +ou indirectement sa confiance dans la solidité de la monnaie, la valeur des fonds d’Etat +de toute nature, ou des fonds des autres collectivités publiques, des établissements +publics et, d’une manière générale, de tous les organismes où les collectivités susvisés +ont une participation directe ou indirecte, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au +plus et d’une amende de 3.000.000 FCFA au plus. +Section 10 ‐ De l’entrave à l’exécution des travaux publics +Art.229.‐ Quiconque, par voie de fait, et sans motif légitime, se sera opposé à la +réalisation de travaux publics est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une +amende de 1.000.000 FCFA au plus. + +Titre 4 ‐ Des atteintes à la confiance publique et des autres atteintes à +la chose publique +Chapitre 1 ‐ De la fausse monnaie +Art.230.‐ Quiconque aura contrefait, falsifié, altéré ou détruit des billets de banque ou +pièces de monnaie ayant cours légal au Gabon, ou participé à l’émission ou à l’exposition +desdites pièces ou billets contrefaits, falsifiés ou altérés ou à leur introduction sur le +territoire gabonais, sera puni de la réclusion criminelle à perpétuité. + +Code pénal + +49 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.231.‐ Quiconque aura, au Gabon, contrefait, falsifié, altéré ou détruit des monnaies +étrangères ou participé à l’émission, exposition ou introduction au Gabon, des monnaies +ou billets de banque émis par des institutions étrangères habilitées à cette fin, sera puni +de la réclusion criminelle à temps. +Art.232.‐ Le transport, la mise en circulation ou la détention en vue de la mise en +circulation des signes monétaires contrefaits, falsifiés ou altérés visés aux articles 230 et +231 ci‐dessus sont punis de dix ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +15.000.000 FCFA au plus. +Art.233.‐ Les peines énoncées aux articles 230, 231 et 232 ci‐dessus ne s’appliquent pas +à ceux qui, ayant reçu en paiement les pièces de monnaie ou billets de banque +contrefaits ou altérés, les ont remis en circulation de bonne foi. +Toutefois, celui qui a, de mauvaise foi, notamment après avoir constaté ou fait constater +les vices qui les affectent, fait usage des billets et pièces de monnaie contrefaits ou +altérés, est puni d’une amende au moins égale au triple du montant total de la valeur des +billets et pièces remis et au plus égale au sextuple de ce montant, l’amende prononcée ne +pouvant, dans tous les cas, être inférieure à 500.000 FCFA. +Art.234.‐ Les personnes impliquées dans les faits visés aux articles 230 et 231 ci‐dessus +sont exemptées de peine si, avant la commission de ces faits et avant toute poursuite, +elles en ont révélé l’existence et dénoncé les auteurs aux autorités constituées, ou si, +même après les poursuites commencées, elles ont permis l’arrestation des auteurs ou +ceux qui se proposaient de les commettre. +Les personnes coupables des crimes et délits prévus au présent chapitre, encourent +également les peines complémentaires prévues par le présent Code. +Chapitre 2 ‐ De la contrefaçon et de la falsification des sceaux de l’Etat, des effets +publics, des poinçons, des timbres et marques +Art.235.‐ Est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, quiconque : + 1° a contrefait ou falsifié le sceau de l’Etat ou fait usage d’un sceau contrefait ou +falsifié ; + 2° a contrefait ou falsifié des effets émis par le Trésor public avec son timbre ou sa +marque ou aura fait usage de ces effets contrefaits ou falsifiés ou les aura introduits +sur le territoire gabonais. +Les sceaux contrefaits ou falsifiés, les effets et billets contrefaits ou falsifiés seront +confisqués et détruits. +Art.236.‐ Quiconque a contrefait ou falsifié, soit des timbres nationaux, soit les marteaux +de l’Etat servant aux marques forestières, soit le poinçon servant à marquer les matières +d’or ou d’argent, ou qui a fait sciemment usage des papiers, effets, timbres, marteaux ou + +Code pénal + +50 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +poinçons contrefaits ou falsifiés, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et +pourra l’être, en outre, d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Est puni des mêmes peines, quiconque, s’étant indûment procuré les vrais timbres, +marteaux ou poinçons authentiques ayant l’une des destinations visées à l’alinéa ci‐ +dessus, en a fait une application ou un usage préjudiciable aux droits et intérêts de l’Etat. +Art.237.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et peut l’être, en outre, +d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus, quiconque a : + 1° contrefait les marques destinées à être apposées au nom du Gouvernement sur les +diverses espèces de denrées ou de marchandises, ou fait usage de ces fausses +marques ; + 2° contrefait le sceau, timbre ou marque d’une autorité quelconque ou a fait usage de +sceau, timbre ou marque contrefaits ; + 3° contrefait les papiers à en‐tête ou imprimés officiels des institutions, des +administrations publiques ou des différentes juridictions, les a vendus, colportés ou +distribués, ou a fait usage des papiers ou imprimés ainsi contrefaits ; + 4° contrefait ou falsifié les timbre‐poste, empreintes d’affranchissement ou coupon‐ +réponse émis par l’Administration des Postes et les timbres mobiles, ou a vendu, +colporté, distribué ou utilisé sciemment lesdits timbres, empreintes ou coupons +réponses contrefaits ou falsifiés. +Les coupables peuvent, en outre, être privés des droits mentionnés à l’article 79 du +présent Code pendant cinq ans au moins et dix ans au plus, à compter de l’expiration de +leur peine ou, le cas échéant, faire l’objet de la mesure d’expulsion prévue à l’article 86 +ci‐dessus. +Dans tous les cas, les biens ou objets provenant ou ayant servi à la commission de +l’infraction seront confisqués et détruits. +Les dispositions du présent article s’appliquent à la tentative de ces délits. +Art.238.‐ Quiconque, s’étant indûment procuré de vrais sceaux, marques, timbres ou +imprimés prévus à l’article précédent, en aura fait ou tenté d’en faire un usage +frauduleux est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus. +Art.239.‐ Est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +500.000 FCFA au plus, quiconque a : + 1° fabriqué, vendu, colporté ou distribué tous objets imprimés ou formules obtenus +par un procédé quelconque qui, par leur forme extérieure, présenteraient avec les +pièces de monnaie ou billets de banque ayant cours légal au Gabon, avec les titres de +rente, vignettes et timbres, actions, obligations, parts d’intérêts, coupons de +dividendes ou d’intérêts y afférents, et, généralement, avec les valeurs fiduciaires +émises par l’Etat, les communes, les établissements publics, les sociétés, les +compagnies ou les entreprises privées, une ressemblance de nature à faciliter +l’acceptation desdits objets, imprimés ou formules, aux lieux et places des valeurs +imitées ; +Code pénal + +51 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 2° fabriqué, vendu, colporté, distribué ou utilisé des imprimés qui, par leur format, +leur couleur, leur texte, leur disposition typographique ou tout autre caractère, +présenteraient avec les papiers à en‐tête ou imprimés officiels des institutions, des +administrations publiques et des différentes juridictions, une ressemblance de +nature à causer une méprise dans l’esprit du public ; + 3° sciemment fait usage de timbres‐poste ou de timbres mobiles déjà utilisés, ou qui +a par tout moyen altéré des timbres dans le but de les soustraire à l’oblitération et de +permettre ainsi leur réutilisation ultérieure ; + 4° surchargé par impression, perforation ou tout autre moyen des timbres‐poste ou +autres valeurs fiduciaires postales périmées ou non, à l’exception des opérations +prescrites par le Ministère en charge des Postes et Télécommunications pour son +compte, ou a vendu, colporté, offert, distribué, exporté des timbres‐poste ainsi +surchargés ; + 5° contrefait, imité ou altéré les vignettes, timbres, empreintes d’affranchissement ou +coupons‐réponses émis par le service des Postes d’un pays étranger, ou a vendu, +colporté lesdites vignettes, timbres, empreintes ou coupons‐réponses, ou en a fait +usage. +Dans tous les cas, les biens ou objets provenant ou ayant servi à la commission de +l’infraction seront confisqués et détruits. +Les auteurs des infractions prévues au présent chapitre encourent également les peines +complémentaires prévues par le présent Code. +Chapitre 3 ‐ Des faux +Art.240.‐ Constitue un faux, toute altération frauduleuse de la vérité de nature à causer +un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre +support d’expression de la pensée, qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir +la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. +Art.241.‐ Le faux commis dans une administration publique aux fins de constater un +droit, une identité ou une qualité, ou d’accorder une autorisation est puni de cinq ans +d’emprisonnement au plus, et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +L’usage de ce faux est puni des mêmes peines. +Les peines sont portées au double lorsque le faux ou l’usage est commis : + de manière habituelle ; + dans le dessein de faciliter la commission d’un crime ou de procurer l’impunité à son +auteur. +Art.242.‐ Quiconque aura commis ou tenté de commettre un faux en écriture privée, de +commerce ou de banque est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une +amende de 3.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +52 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Est puni de la même peine, quiconque aura sciemment fait usage de la pièce fausse. +Art.243.‐ Le fait de procurer frauduleusement à autrui un document délivré par une +administration publique aux fins de constater un droit, une identité ou une qualité, ou +d’accorder une autorisation, est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et d’une +amende de 3.000.000 FCFA au plus. +Les peines sont portées au double lorsque le fait est commis : + de manière habituelle ; + dans le dessein de faciliter la commission d’un crime ou de procurer l’impunité à son +auteur. +Art.244.‐ Le fait de se faire délivrer indûment, par une administration publique, ou par +un organisme chargé d’une mission de service public, par quelque moyen frauduleux +que ce soit, un document destiné à constater un droit, une identité ou une qualité, ou +accorder une autorisation, est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et d’une +amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Est puni des mêmes peines, le fait de fournir une déclaration mensongère en vue +d’obtenir d’une administration publique ou d’un organisme chargé d’une mission de +service public, une allocation, un paiement ou un avantage indu. +Art.245.‐ Les hôteliers, logeurs et aubergistes qui, sciemment, inscriront sur leurs +registres sous des noms faux ou supposés, les personnes logées chez eux, ou qui, de +connivence avec elles, auront omis de les inscrire, sont punis d’un emprisonnement de +six mois au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +Art.246.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, sans préjudice de l’application, le cas échéant, des peines +prévues par le présent Code ou les lois spéciales, quiconque a : + 1° établi sciemment un certificat ou une attestation, de nature publique ou privée, +faisant état de faits matériellement inexacts ; + 2° falsifié ou modifié d’une manière quelconque un certificat ou une attestation +originairement sincère ; + 3° fait sciemment usage d’un certificat ou d’une attestation fausse ou falsifiée ; + 4° provoqué, par des déclarations mensongères faites devant un fonctionnaire ou un +officier public, ou un agent ou un préposé d’une administration publique, l’insertion +dans un acte public ou authentique d’énonciations contraires à la vérité. +Les coupables pourront, en outre, être privés des droits visés à l’article 79 du présent +Code ou, le cas échéant, faire l’objet de la mesure d’expulsion prévue à l’article 86 ci‐ +dessus. + +Code pénal + +53 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 4 ‐ De la rébellion +Art.247.‐ Est qualifiée de rébellion, toute attaque, toute résistance avec violences et +voies de fait envers toute personne dépositaire de l’autorité publique ou toute personne +chargée d’une mission de service public agissant pour l’exécution des lois, des ordres ou +ordonnances de l’autorité publique, des décisions, des réquisitions ou mandats de +justice. +Art.248.‐ La rébellion avec arme est punie d’un emprisonnement de dix ans au plus et +peut l’être, en outre, d’une amende d’un montant de 20.000.000 FCFA au plus, si elle est +commise en réunion de plus de deux personnes. +Si elle est commise par une ou deux personnes, elle est punie d’un emprisonnement de +cinq ans au plus et d’une amende d’un montant de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une +de ces deux peines seulement. +Art.249.‐ La rébellion sans arme est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus si +elle a été commise en réunion de plus de deux personnes. +Si elle est commise par une ou deux personnes, elle est punie d’un emprisonnement de +deux ans au plus et d’une amende d’un montant de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une +de ces deux peines seulement. +Art.250.‐ Toute réunion pour la commission d’un crime ou d’un délit est réputée armée +lorsque plus de deux personnes participant à cette réunion portent des armes +apparentes. +Art.251.‐ Les personnes qui se trouveraient munies d’armes cachées et qui auraient fait +partie d’une troupe ou réunion non réputée armée seront individuellement punies +comme si elles avaient fait partie d’une troupe ou réunion armée. +Art.252.‐ En cas de rébellion avec bande ou attroupement, il ne sera prononcé aucune +peine contre ceux qui, sans fonction ou emploi dans la bande, se seront retirés au +premier avertissement de l’autorité publique ou même depuis, s’ils n’ont été saisis que +hors du lieu de la rébellion, sans nouvelle résistance et sans arme. +Art.253.‐ Les auteurs de crimes ou délits commis pendant le cours et à l’occasion d’une +rébellion seront punis des peines prononcées pour chacun de ces crimes et délits, si elles +sont plus fortes que celles de la rébellion. +Art.254.‐ Le fait de s’opposer par voie de fait ou violence, sans motif légitime, à +l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique est puni d’un emprisonnement d’un +an au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +54 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 5 ‐ Des outrages envers les dépositaires de l’autorité et de la force +publiques +Art.255.‐ Toute atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne ou d’un corps +dépositaire de l’autorité publique commise par paroles injurieuses, diffamantes ou +menaçantes, écrits, dessins, images de toute nature ou gestes, constitue un outrage. +Art.256.‐ L’outrage commis publiquement envers les cours, les tribunaux, les armées, +les corps constitués et les administrations publiques est puni d’un emprisonnement d’un +an au plus et d’une amende d’un montant de 3.000.000 FCFA au plus. +Art.257.‐ L’outrage commis dans l’exercice de leurs fonctions ou à l’occasion de cet +exercice, publiquement ou non, à condition dans ce dernier cas, qu’il ait été adressé à la +personne visée, envers un membre du Parlement, un magistrat, est puni d’un +emprisonnement de six mois au plus et d’une amende d’un montant de 500.000 FCFA au +plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Si l’outrage est commis envers un membre du Gouvernement, la peine +d’emprisonnement est de six mois au plus. Elle peut être portée à un an si le délit a été +commis par voie de tracts, bulletins, ou papillons distribués, exposés au regard du public +ou détenus en vue de la distribution. +Art.258.‐ Dans les cas visés aux articles 256 et 257 ci‐dessus, lorsque l’outrage a +consisté en une allégation ou une imputation qui porte atteinte à l’honneur ou à la +considération de la personne ou du corps auquel il est imputé, la vérité des faits +diffamatoires peut être prouvée, sauf lorsque l’imputation concerne la vie privée de la +personne ou se réfère à un fait remontant à plus de dix années, ou constitue une +infraction amnistiée ou prescrite. Si la preuve du fait diffamatoire est rapportée, le +prévenu sera renvoyé des fins de la poursuite dans tous les cas. +La poursuite ne pourra être engagée que sur plainte de la victime ou, éventuellement du +Ministre dont il relève, ou, s’il s’agit d’un corps constitué, sur une délibération prise en +assemblée générale et requérant des poursuites ou, si le corps n’a pas d’assemblée +générale, sur la plainte du chef du corps ou du Ministre dont le corps relève. +Art.259.‐ Tout individu qui, même sans armes et sans qu’il en soit résulté des blessures, +aura porté des coups à l’une des personnes protégées par l’article 257 ci‐dessus, dans +l’exercice de ses fonctions ou à l’occasion de cet exercice, ou commis toute autre violence +ou voie de fait envers elle, dans les mêmes circonstances, est puni d’un emprisonnement +d’un an au plus et d’une amende d’un montant de 1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de +ces deux peines seulement. +Art.260.‐ Si les violences visées à l’article 259 ci‐dessus ont été la cause de blessures ou +si elles ont été faites avec préméditation ou guet‐apens, la peine d’emprisonnement est +portée à deux ans au plus, et l’amende est de 2.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +55 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Si elles ont entraîné la mort, le coupable sera puni de vingt ans de réclusion criminelle +au plus. +Si les coups ont été portés ou les blessures faites avec intention de donner la mort, le +coupable sera puni de la réclusion criminelle à temps. +Chapitre 6 ‐ De l’usurpation de titres ou de fonctions +Art.261.‐ Quiconque a exercé une activité dans des conditions de nature à créer dans +l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité +réservée aux officiers publics ou ministériels, est puni d’un emprisonnement de trois ans +au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines +seulement. +Art.262.‐ Quiconque, sans titre, s’est immiscé dans l’exercice des fonctions publiques, en +accomplissant l’un des actes réservés aux titulaires de ces fonctions, est puni d’un +emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Art.263.‐ Quiconque a, sans droit, porté publiquement un costume réglementaire, un +uniforme ou une décoration règlementée par l’autorité publique, sera puni d’un +emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Est puni de la même peine, quiconque a utilisé un véhicule muni des signes extérieurs +identiques à ceux utilisés par les services de police et de gendarmerie. +Art.264.‐ Quiconque, sans remplir les conditions exigées pour le porter, a fait usage ou +s’est réclamé d’un titre attaché à une profession légalement réglementée, d’un diplôme +officiel ou d’une qualité dont les conditions d’attribution ont été fixées par l’autorité +publique, est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines seulement. +Chapitre 7 ‐ Des entraves à l’action de la justice +Art.265.‐ Quiconque, ayant connaissance d’un crime déjà tenté ou consommé, n’a pas, +alors qu’il était encore possible d’en prévenir ou limiter les effets, averti aussitôt les +autorités administratives ou judiciaires, est puni d’un emprisonnement de trois ans au +plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines +seulement. +Sont exceptés de ces peines les parents ou alliés jusqu’au quatrième degré +inclusivement, sauf en ce qui concerne les crimes commis sur des mineurs de quinze ans. + +Code pénal + +56 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.266.‐ Quiconque a modifié l’état des lieux d’un crime ou d’un délit soit par +effacement des traces ou indices, soit par le déplacement ou la suppression d’objets +quelconques, est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Art.267.‐ Quiconque a intentionnellement détruit, soustrait, recelé, dissimulé ou altéré +un document public ou privé de nature à faciliter la recherche des crimes et délits, la +découverte des preuves ou le châtiment de leur auteur, est puni d’un emprisonnement +de sept ans au plus et d’une amende d’un montant de 3.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Ces dispositions ne s’appliquent pas au coupable lui‐même qui détruit les documents de +nature à faire la preuve de l’infraction qu’il a commise. +Art.268.‐ Toute menace ou tout autre acte d’intimidation à l’égard de quiconque, +commis en vue de déterminer la victime d’un crime ou d’un délit à ne pas porter plainte +ou à se rétracter, est puni de trois ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus. +Art.269.‐ Quiconque, connaissant la conduite criminelle des auteurs ou complices d’un +crime ou délit, leur fournit habituellement lieu de retraite ou de réunion, subsides, +subsistances, moyens d’existence ou tout autre moyen de se soustraire aux recherches +ou à l’arrestation, est puni de trois ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus. +Cette disposition ne s’applique pas aux ascendants, descendants et conjoints de la +personne recherchée. +Art.270.‐ Quiconque a recelé ou caché le cadavre d’une personne victime d’un homicide +ou décédée des suites de violences, sera puni d’un emprisonnement de trois ans au plus +et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, +sans préjudice de peines plus graves s’il a participé au crime. +Art.271.‐ Toute personne qui, ayant publiquement déclaré connaître les auteurs d’un +crime ou d’un délit, refuse de répondre aux questions qui lui sont posées à cet égard par +le magistrat instructeur, l’officier de police judiciaire ou la juridiction compétente, est +punie d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 500.000 FCFA au plus, +ou de l’une de ces deux peines seulement. +Ces dispositions ne s’appliquent pas aux ascendants, descendants et conjoints de la +personne recherchée. +Art.272.‐ Les témoins qui ont fait valoir une excuse dont la fausseté a été établie sont +punis, sans préjudice des amendes prononcées pour la non‐comparution, d’un +emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de 500.000 FCFA au plus. +Art.273.‐ Quiconque, connaissant la preuve de l’innocence d’une personne incarcérée +préventivement ou jugée pour crime ou délit, s’abstient volontairement d’en apporter + +Code pénal + +57 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +aussitôt le témoignage aux autorités de justice ou de police, est puni d’un +emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Toutefois, aucune peine ne sera prononcée contre celui qui apportera son témoignage +tardivement, mais spontanément. +Ces dispositions ne s’appliquent pas au coupable du fait qui motivait la poursuite, aux +coauteurs, aux complices et aux parents ou alliés de ces personnes jusqu’au quatrième +degré inclusivement. +Art.274.‐ Quiconque a, sans aucune excuse ni justification, étant régulièrement +convoqué ou cité : + refusé de déférer à la convocation de l’officier de police judiciaire ; + refusé de comparaître devant le juge d’instruction ; + refusé de comparaître devant le tribunal correctionnel ; + refusé de comparaître devant la cour criminelle ; +Ou de prêter serment ou de déposer devant ces autorités et juridictions, sera puni de six +mois d’emprisonnement au plus et d’une amende de 500.000 FCFA au plus. +Art.275.‐ Quiconque a fait, sous serment, un témoignage mensonger devant une +juridiction ou un officier de police judiciaire, est puni d’un emprisonnement d’un an au +plus et de 2.000.000 FCFA d’amende au plus. +Le témoignage mensonger est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une +amende de 3.000.000 FCFA au plus : + lorsqu’il a été provoqué par la remise d’un don ou d’une récompense quelconque ; + lorsqu’il a été commis contre une personne passible d’une peine criminelle ou en sa +faveur. +L’auteur du témoignage mensonger est exempt de peine s’il a rétracté spontanément son +témoignage avant la décision mettant fin à la procédure devant la juridiction +d’instruction ou par la juridiction de jugement. +Art.276.‐ Quiconque, soit au cours d’une procédure et, en tout état de cause, soit en +toute matière en vue d’une demande ou d’une défense en justice, aura usé de promesses, +offres ou présents, de pressions, menaces, voies de fait, manœuvres ou artifice pour +déterminer autrui à faire ou délivrer une déposition, une déclaration ou une attestation +mensongère, que cette subornation ait ou non produit son effet, sera puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +La subornation d’interprète sera punie comme la subornation de témoin. +Art.277.‐ Celui à qui le serment est déféré en matière civile et qui a fait un faux serment, +est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA +au plus. + +Code pénal + +58 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.278.‐ Quiconque s’oppose, de mauvaise foi, à l’exécution des décisions définitives +des juridictions tant civiles que répressives, ou, en vue d’échapper aux voies légales +d’exécution, de dissimuler ou de dissiper frauduleusement tout ou partie de ses biens, +est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus, et d’une amende de 3.000.000 FCFA +au plus, le tout sans préjudice des peines plus fortes en cas de rébellion. +Art.279.‐ Quiconque ouvre ou annonce publiquement une souscription ayant pour objet +de payer des amendes, frais de justice ou dommages‐intérêts prononcés par les +tribunaux judiciaires en matière pénale, est puni d’un emprisonnement d’un an au plus +et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Chapitre 8 ‐ De l’évasion des détenus +Art.280.‐ Toute personne qui a préparé ou aidé, par quelque moyen ou de quelque lieu +que ce soit, l’évasion ou la tentative d’évasion d’un détenu, est punie d’un +emprisonnement de sept ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Art.281.‐ Si la personne visée à l’article 280 précédent était chargée de la garde ou de +l’escorte du détenu, la peine sera l’emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende +de 5.000.000 FCFA au plus, ou l’une de ces deux peines seulement. +Art.282.‐ Si l’évasion a été effectuée ou tentée avec violences, les complices visés aux +articles précédents sont punis de quinze ans de réclusion criminelle. +Art.283.‐ Tout détenu qui, par quelque moyen que ce soit, s’est évadé soit d’un +établissement pénitentiaire, soit d’un établissement hospitalier ou sanitaire où il était en +traitement, soit lorsqu’il était employé à l’extérieur d’un établissement pénitentiaire, soit +au cours d’un transfèrement, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus. +Si l’évasion a été effectuée ou tentée avec violences ou bris de prison, la peine est de dix +ans d’emprisonnement au plus. +Si les violences ont entraîné une incapacité quelconque, temporaire ou définitive, la +peine est celle de vingt ans de réclusion criminelle. +Si l’évasion a été effectuée avec violences suivies de mort, la peine est celle de la +réclusion criminelle à perpétuité. +Art.284.‐ Les gardiens chargés de la surveillance ou de l’escorte des détenus qui, par +leur négligence, ont rendu possible une évasion, sont punis d’un emprisonnement de +trois ans au plus et d’une amende de 3.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux +peines seulement. +Art.285.‐ Les détenus condamnés pour évasion ou tentative d’évasion subiront leur +peine pour ce délit aussitôt après l’expiration de la peine principale pour laquelle ils sont +détenus. +Code pénal + +59 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.286.‐ L’exécution des peines visées à l’article 284 ci‐dessus prononcées contre les +conducteurs ou les gardiens, en cas de négligence seulement, sera interrompue lorsque +les évadés seront repris ou représentés, pourvu que ce soit dans les quatre mois de +l’évasion, et qu’ils ne soient pas arrêtés pour d’autres crimes ou délits commis +postérieurement. +Aucune poursuite n’aura lieu contre ceux qui auront tenté de procurer ou faciliter une +évasion si, avant que celle‐ci n’ait été réalisée, ils ont donné connaissance du projet aux +autorités administratives ou judiciaires et leur en ont révélé les auteurs. +Art.287.‐ Sans préjudice de l’application, le cas échéant, des peines plus fortes prévues +aux articles 284 et 286 ci‐dessus, est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une +amende de 2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque +a, dans des conditions irrégulières, remis ou fait parvenir, ou tenté de remettre ou de +faire parvenir à un détenu, en quelque lieu que ce soit, des sommes d’argent, +correspondances ou objets quelconques. +La sortie ou la tentative de sortie irrégulière de sommes d’argent, correspondances ou +objets quelconques sera punie des mêmes peines. +Les actes visés aux deux alinéas ci‐dessus seront considérés comme accomplis dans des +conditions irrégulières s’ils ont été commis en violation d’un règlement émanant de la +direction de l’administration pénitentiaire ou approuvée par elle. +Chapitre 9 ‐ Des atteintes à l’ordre public et de l’association de malfaiteurs +Art.288.‐ Constitue une association de malfaiteurs tout groupement formé ou entente +établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un ou +plusieurs crimes ou d’un ou plusieurs délits. +L’association de malfaiteurs sera punie d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une +amende de 10.000.000 FCFA au plus. +Art.289.‐ Toute personne ayant participé à un groupement ou au projet de commission +de crime ou de délit, est exempte de peine, si elle a, avant toute poursuite, révélé le +groupement ou le projet aux autorités compétentes et permis l’identification des autres +participants. +Chapitre 10 ‐ Du vagabondage et de la mendicité +Art.290.‐ Toute personne valide qui ne peut justifier d’aucun moyen de subsistance, ni +d’un domicile certain, et qui, volontairement n’exerce habituellement ni métier, ni +profession, se trouve en état de vagabondage est passible à ce titre d’un +emprisonnement de six mois au plus ou de la peine alternative de travail d’intérêt +général prévue à l’article 47 du présent Code. +Code pénal + +60 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.291.‐ Les personnes valides qui se présentent comme invalides pour mendier, sont +punies des peines de vagabondage. +Art.292.‐ Toute personne qui exploite la mendicité d’un enfant mineur, ou qui emploie +des enfants mineurs pour la mendicité, est punie d’un emprisonnement de cinq ans au +plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines +seulement. +Chapitre 11 ‐ Des bris de scellés, de l’enlèvement des pièces et des infractions +commises en matière de dépôts publics +Art.293.‐ Quiconque a, volontairement, brisé ou tenté de briser des scellés apposés soit +par ordre des autorités administratives, soit par suite d’une décision de justice rendue +en quelque matière que ce soit, ou participé au bris de scellés ou à la tentative de bris de +scellés, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus. +Le gardien qui lui‐même a brisé les scellés ou participé au bris des scellés, est puni d’un +emprisonnement de sept ans au plus. +Dans l’un et l’autre cas, le coupable est condamné à une amende de 5.000.000 FCFA au +plus. +Art.294.‐ Tout vol commis à l’aide d’un bris de scellés est puni comme le vol commis à +l’aide d’effraction. +Art.295.‐ Quiconque s’est rendu coupable de soustraction, destruction ou enlèvement +de dossiers, de pièces de procédures ou d’autres documents, registres, actes ou effets +contenus dans des archives, greffes ou dépôts publics, ou remis à un dépositaire public +en cette qualité, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus. +Le dépositaire négligent sera passible d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une +amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Art.296.‐ Lorsque le bris de scellés, les soustractions, enlèvements ou destructions de +pièces ont été accompagnés de violences envers les personnes, la peine est, contre toute +personne, celle de la réclusion criminelle à temps, sans préjudice de peines plus fortes +qui pourraient être prononcées en raison de la nature des violences ou des autres crimes +qui seraient concomitamment commis. +Chapitre 12 ‐ Des infractions commises en matière de santé publique +Art.297.‐ Exerce illégalement la médecine, toute personne qui prend part +habituellement ou sur instruction, même en présence d’un médecin, à l’établissement +d’un diagnostic ou au traitement de maladies ou affections chirurgicales, congénitales ou + +Code pénal + +61 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites, +ou par tout autre procédé quel qu’il soit, sans être titulaire de l’un des diplômes requis +pour accomplir ces actes. +Ces dispositions ne s’appliquent pas aux guérisseurs pratiquant selon les méthodes +traditionnelles notoirement reconnues. +Art.298.‐ Exerce illégalement l’art dentaire, toute personne qui, sans être titulaire de +l’un des diplômes requis pour cet exercice, prend part habituellement à la pratique de +l’art dentaire. +Art.299.‐ Quiconque exerce illégalement la médecine ou l’art dentaire est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +La confiscation du matériel ayant permis la commission de ces infractions pourra être +prononcée. +Art.300.‐ Quiconque exerce illégalement la pratique des accouchements sans être +titulaire de l’un des diplômes requis pour accomplir ces actes, est puni des peines +prévues à l’article 299 ci‐dessus. +Ces peines ne s’appliquent pas aux personnes pratiquant habituellement des +accouchements, en l’absence de personnes qualifiées et dans des zones éloignées des +centres médicaux. +Art.301.‐ Quiconque se livrera intentionnellement à des opérations réservées aux +pharmaciens sans réunir les conditions requises pour accomplir ces actes, est puni des +peines prévues à l’article 299 ci‐dessus. +La fermeture temporaire ou définitive de l’établissement pourra, en outre, être +ordonnée par la juridiction. +Art.302.‐ Quiconque a enfreint les dispositions législatives ou réglementaires relatives +au commerce, à la détention et à l’emploi des substances vénéneuses non classées +comme stupéfiants, est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende +de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Art.303.‐ Sans préjudice de l’application des autres dispositions prévues aux articles +595 à 601 du présent Code relatives au trafic de stupéfiants, sont punis selon les +distinctions suivantes les contrevenants aux dispositions législatives et règlementaires +sur les plantes ou substances vénéneuses classées comme stupéfiants et notamment le +cannabis et ses dérivés, l’opium et ses dérivés, l’héroïne, la morphine, la cocaïne et ses +dérivés, le kat, l’acide lysergique diéthylamide ou LSD, ou les produits psychotropes +classés comme stupéfiants. + +Code pénal + +62 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Sont punis d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 1.500.000 FCFA au +plus, ceux qui ont, de manière illicite, fait usage de l’une des substances ou plantes +classées comme stupéfiants. +Lorsqu’il est établi que la personne ayant fait un usage illicite de stupéfiant relève d’un +traitement médical, la juridiction pourra lui enjoindre de se placer sous surveillance +médicale ou de subir une cure de désintoxication dans un centre médical privé ou public. +Dans ce cas, la juridiction pourra ne pas prononcer les peines prévues à l’alinéa 2 ci‐ +dessus. +Ceux qui se soustrairont à l’exécution de la décision de placement prévue à l’alinéa +précédent sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus. +Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus : + ceux qui ont facilité à autrui, par tout moyen, la délivrance ou l’usage desdites +substances ou plantes stupéfiantes à titre onéreux ou gratuit ; + ceux qui, au moyen d’ordonnances fictives ou d’ordonnances de complaisance, se +sont fait délivrer ou auront tenté de se faire délivrer lesdites substances ou plantes ; + ceux qui, connaissant le caractère fictif ou de complaisance de ces ordonnances ont, +sur la présentation qui leur a été faite, délivré lesdites substances ou plantes. +Lorsque l’usage desdites substances ou plantes a été facilité à un ou plusieurs mineurs +de moins de dix‐huit ans, ou lorsque ces substances ou plantes ont été délivrées dans les +conditions prévues au présent paragraphe, la peine d’emprisonnement sera de dix ans +au plus. +Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ceux qui ont cédé ou offert des stupéfiants à une personne en +vue de sa consommation personnelle. +La peine d’emprisonnement est de sept ans au plus lorsque les stupéfiants ont été offerts +ou cédés, dans les conditions définies à l’alinéa précédent, à des mineurs, dans des +centres d’enseignement, d’éducation, ou dans les locaux de l’administration. +Sont punis d’un emprisonnement de sept ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ceux qui, par un moyen quelconque, ont incité à l’une des +infractions prévues et réprimées par le présent article, alors même que cette incitation +n’aurait pas été suivie d’effet. +Hors les cas prévus aux articles 595 à 601 du présent Code, le transport, la détention, +l’offre, la cession, l’acquisition illicite de stupéfiants sont punis de dix ans +d’emprisonnement et de 100.000.000 FCFA d’amende au plus. +Les peines prévues au présent article sont portées au double : + lorsque l’auteur de l’infraction a fait usage de la violence ou d’armes ; + +Code pénal + +63 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + lorsque l’auteur de l’infraction exerce des fonctions publiques et que l’infraction a été +commise dans l’exercice de ses fonctions ; + lorsque l’infraction a été commise par un professionnel de la santé ou une personne +chargée de lutter contre l’abus ou le trafic de stupéfiants ; + lorsque les stupéfiants fournis ont provoqué la mort ou gravement compromis la +santé d’une ou plusieurs personnes. +L’entente en vue de commettre les infractions prévues au présent article est punie +comme l’infraction elle‐même. +Art.304.‐ La tentative de l’une des infractions visées aux articles 302 et 303 ci‐dessus +est punie comme l’infraction elle‐même. +Art.305.‐ Dans tous les cas prévus aux articles 302 et 303 ci‐dessus, les tribunaux +devront ordonner la confiscation et la destruction de substances ou plantes saisies. +Seront également saisis et confisqués, les installations, matériels et tout bien mobilier +ayant servi, directement ou indirectement, à la commission de l’infraction, ainsi que tout +produit provenant de celle‐ci, à quelque personne qu’ils appartiennent, à moins que les +propriétaires n’établissent leur bonne foi. +Il pourra en outre être prononcé les peines complémentaires de l’interdiction des droits +civils, civiques et de famille, l’interdiction de séjour, le retrait du passeport, l’interdiction +de l’exercice de la profession à l’occasion de laquelle le délit aura été commis pendant un +délai qui ne peut excéder cinq ans, et la fermeture, pour une durée de trois ans au plus, +de tout établissement où ont été commis ces délits par l’exploitant ou avec sa complicité. +Art.306.‐ Quiconque contrevient aux interdictions visées à l’article 305 ci‐dessus, est +puni d’une peine d’emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Chapitre 13 ‐ De l’ivresse publique +Art.307.‐ Toute personne qui est trouvée en état d’ivresse manifeste et qui trouble +l’ordre public et la tranquillité d’autrui dans les rues, chemins, places, cafés, cabarets ou +autres lieux publics sera immédiatement arrêtée et déférée devant le procureur de la +République pour être traduite devant le tribunal correctionnel suivant la procédure de +flagrant délit. +Elle est punie d’un emprisonnement de trois mois au plus et d’une amende de +100.000 FCFA au plus, de l’une de ces deux peines seulement ou de la peine alternative +de travail d’intérêt général prévue par l’article 47 du présent Code. +En cas de récidive, le coupable pourra, dans les conditions prévues par le présent Code, +être privé de l’exercice de tout ou partie des droits énumérés à l’article 79 du présent +Code. + +Code pénal + +64 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Il pourra également être déchu des droits et des prérogatives découlant de son autorité +parentale. Dans ce cas, les prestations familiales seront versées à la personne à qui aura +été confiée la garde des enfants. +Le tribunal pourra également, en cas de récidive, prononcer l’interdiction temporaire +pour le condamné d’exercer sa profession chaque fois que cet exercice peut +compromettre gravement la santé ou les droits essentiels des citoyens. +Le retrait du permis de conduire pourra également être prononcé dès la seconde +condamnation pour une durée de deux ans au plus. +Art.308.‐ Les cafetiers, cabaretiers et autres débitants qui ont servi des boissons +alcoolisées à des personnes manifestement ivres, sont punis d’un emprisonnement de +trois ans au plus et d’une amende de 3.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux +peines. +Les cafetiers, cabaretiers et autres débitants qui ont reçu dans leur établissement ou ont +servi des spiritueux ou des boissons alcoolisées à des mineurs de moins de dix‐huit ans, +sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Le débitant pourra être admis à faire la preuve qu’il a été induit en erreur sur l’âge du +mineur et ne fera l’objet d’aucune peine si son erreur ou son ignorance est établie. +Art.309.‐ Toute personne qui emploie dans un débit de boissons à consommer sur place, +des mineurs de moins de dix‐huit ans est punie des peines prévues à l’article 308 ci‐ +dessus. +Art.310.‐ Dans les cas prévus aux articles 308 et 309 ci‐dessus, la fermeture de +l’établissement pourra en outre être ordonnée par le tribunal pour une durée d’un mois +au plus. +En cas de récidive, la fermeture définitive pourra être prononcée. +Chapitre 14 ‐ De la sorcellerie, du charlatanisme et des actes d’anthropophagie +Art.311.‐ Hors les cas prévus aux articles 355 et 356 du présent Code, quiconque a +participé à une transaction portant sur des restes ou ossements humains, ou s’est livré à +la pratique de la sorcellerie, de la magie ou du charlatanisme susceptibles de troubler +l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou à la propriété, est puni d’un +emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Art.312.‐ Sans préjudice de l’application des dispositions de l’article 311 ci‐dessus, tout +acte d’anthropophagie, toute cession de chair humaine à titre onéreux ou gratuit faite +dans le même but, sera puni de quinze ans de réclusion criminelle. + +Code pénal + +65 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 15 ‐ Des outrages aux bonnes mœurs +Art.313.‐ Est puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque a : + 1° fabriqué, détenu, distribué, importé, exporté, affiché, vendu, loué, édité, offert, de +quelque manière que ce soit, tout imprimé, écrit, dessin, affiche, gravure, peinture, +photographie, film ou cliché, matrice ou reproduction phonographique, emblème, +objet ou image contraires aux bonnes mœurs ; + 2° fait entendre publiquement des discours contraires aux bonnes mœurs ; + 3° attiré publiquement l’attention sur une occasion de débauche ou a publié une +annonce ou une correspondance de ce genre, quels qu’en soient les termes. +Art.314.‐ Les officiers de police judiciaire pourront, avant toute poursuite, saisir les +écrits, ou autres objets visés à l’article 313 ci‐dessus dont un ou plusieurs exemplaires +ont été exposés au regard du public et qui, par leur caractère contraire aux bonnes +mœurs, présenteraient un danger immédiat pour la moralité publique. +Ils pourront de même saisir, arracher, lacérer ou recouvrir les affiches de même nature. +Chapitre 16 ‐ De la non‐exécution de certaines décisions administratives ou +judiciaires +Art.315.‐ Tout interdit de séjour ou tout assigné à résidence qui, en violation de l’arrêté +qui lui a été notifié, paraît dans un lieu qui lui est interdit, ou quitte la zone de résidence +qui lui a été assignée, est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une +amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Est punie des mêmes peines, toute personne qui, hors les cas d’impossibilité dûment +constatée, sera trouvée sur le territoire de la République en violation d’un arrêté +d’expulsion régulièrement notifié. +Art.316.‐ Quiconque contrevient à une décision de justice devenue définitive le +condamnant dans les cas où ces peines complémentaires sont prévues par la loi soit à la +fermeture temporaire ou définitive d’un ou de plusieurs établissements qu’il exploite, +soit à l’interdiction temporaire ou définitive d’exercer une profession, est puni d’un +emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Est puni des mêmes peines celui qui contrevient à une décision administrative +légalement prise de fermeture d’établissement. +Chapitre 17 ‐ Des autres délits contre la chose publique +Art.317.‐ Toute personne chargée comme membre, agent de compagnie, ou +individuellement, de fourniture, d’entreprise ou régie pour le compte des forces armées +Code pénal + +66 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +qui, sans motif grave avéré, a fait manquer le service dont elle est chargée, est punie d’un +emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende d’un montant de 5.000.000 FCFA +au plus ou de l’une de ces deux peines seulement. +Les agents publics ou autres personnes rémunérées par l’administration reconnus +complices de cette infraction encourent une peine d’emprisonnement de cinq ans au +plus. +Art.318.‐ Quoique le service n’ait pas manqué, si, par négligence, les livraisons et les +travaux ont été retardés, ou s’il y a eu fraude sur la nature, la qualité ou la quantité des +travaux ou main‐d’œuvre ou des fournitures, les coupables seront punis d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende d’un montant de 5.000.000 FCFA +au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Dans les cas prévus au présent article et à l’article 317 ci‐dessus, la poursuite ne pourra +être faite que sur la dénonciation de l’administration. +Art.319.‐ Est puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque a : + 1° par menaces ou voies de fait, contraint ou empêché une ou plusieurs personnes +d’exercer l’un des cultes autorisés, d’assister à l’exercice de ce culte, d’observer +certaines fêtes ou de respecter les prescriptions d’une religion ; + 2° empêché, retardé ou interrompu les exercices d’un culte par des troubles ou +désordres causés dans le temple ou autre lieu destiné ou servant actuellement à ces +exercices. +Art.320.‐ Les Ministres des cultes qui, manifestement, prononcent, dans l’exercice de +leur ministère et en assemblée publique, un discours orienté vers l’appel à la +contestation de l’autorité publique et la menace de la paix sociale, sont punis d’un +emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 3.000.000 FCFA au plus, ou de +l’une de ces deux peines seulement. +Art.321.‐ Quiconque a commis une fraude dans un examen ou concours public ayant +pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’acquisition d’un diplôme +officiel, notamment en délivrant à un tiers ou en communiquant sciemment, avant +l’examen ou le concours, à quelqu’une des parties intéressées le texte ou le sujet de +l’épreuve ou en l’assistant pendant le déroulement des épreuves, ou en faisant usage de +pièces fausses telles que diplômes, certificats, extraits de naissance ou autres, ou bien en +substituant une tierce personne au véritable candidat, est puni d’un emprisonnement de +cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux +peines seulement. +Chapitre 18 ‐ Des atteintes à l’exercice des droits civiques +Art.322.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +3.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque : + +Code pénal + +67 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 1° se fait inscrire sur une liste électorale sous de faux noms ou de fausses qualités ; + 2° a, en se faisant inscrire sur une liste électorale, dissimulé une incapacité prévue +par la loi ; + 3° a réclamé et obtenu une inscription sur deux ou plusieurs listes ; + 4° s’est, à l’aide de déclarations frauduleuses ou de faux certificats, fait inscrire, ou a +tenté de se faire inscrire indûment sur une liste électorale, ou encore a fait inscrire +ou rayer ou tenté de faire inscrire ou rayer indûment un citoyen. +Art.323.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque a : + 1° voté en vertu d’une inscription obtenue frauduleusement ; + 2° profité d’une inscription multiple pour voter plus d’une fois ; + 3° voté ou tenté de voter, hors les cas légalement prévus par la loi, à la place d’une +autre personne, réelle ou imaginaire. +Art.324.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque : + 1° étant chargé, dans un scrutin, de recevoir, compter ou dépouiller les bulletins +contenant les suffrages des citoyens, a soustrait, ajouté ou altéré les bulletins, ou lu +un nom autre que celui inscrit ; + 2° étant chargé par un électeur d’écrire son suffrage, a inscrit sur le bulletin un nom +autre que celui qui lui était désigné. +Art.325.‐ Quiconque, par attroupement, clameurs ou démonstrations menaçantes, a +troublé les opérations d’un collège électoral, porté atteinte à l’exercice du droit électoral +ou la liberté de vote, est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende +de 3.000.000 FCFA au plus. +Art.326.‐ Est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, quiconque a : + 1° violé ou tenté de violer le scrutin par irruption, dans le collège électoral, commise +avec violences ; + 2° enlevé l’urne contenant les suffrages émis et non encore dépouillés. +Art.327.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, quiconque : + 1° par des dons ou libéralités en argent ou en nature, par des promesses de +libéralités, de faveurs, d’emplois ou d’autres avantages particuliers, faits en vue +d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, a obtenu ou tenté d’obtenir leur +suffrage, soit directement, soit par l’entremise d’un tiers ; + 2° par les mêmes moyens, a déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs +d’entre eux à s’abstenir ; + 3° a agréé ou sollicité les mêmes dons, libéralités ou promesses ; + 4‐a, par voies de fait, violences ou menaces contre un électeur ou en lui faisant +craindre de perdre son emploi ou d’exposer à un dommage sa personne, sa famille ou +sa fortune, déterminé un électeur, ou tenté de le déterminer à s’abstenir de voter, ou +a influencé ou tenté d’influencer son vote ; +Code pénal + +68 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + 5‐a, en vue d’influencer le vote d’un collège électoral, ou d’une fraction de ce collège, +fait des dons ou libéralités, des promesses de libéralités ou de faveurs +administratives, soit à une commune, soit à une collectivité quelconque de citoyens ; + 6‐a, par des manœuvres frauduleuses, surpris ou détourné des suffrages ou +déterminé un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter. +Art.328.‐ Dans tous les cas prévus au présent chapitre, le tribunal pourra, en outre, +prononcer contre les coupables la sanction d’inéligibilité et celle d’interdiction de +l’exercice du droit de vote pendant dix ans au plus. + +Livre 3 ‐ Des atteintes aux personnes +Titre 1 ‐ Du crime de génocide +Art.329.‐ Constitue un génocide le fait, en exécution d’un plan concerté, dans l’intention +de détruire en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou un +groupe déterminé à partir de tout critère arbitraire, de commettre ou de faire +commettre l’un quelconque des actes suivants : + l’atteinte volontaire à la vie des membres de ce groupe ; + l’atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique des membres de ce groupe ; + la soumission intentionnelle de ce groupe à des conditions d’existence de nature à +entraîner sa destruction totale ou partielle ; + les mesures visant à entraver les naissances au sein de ce groupe ; + le transfert forcé d’enfants de ce groupe à un autre groupe. + +Titre 2 ‐ Des autres crimes contre l’humanité +Art.330.‐ Constitue également un crime contre l’humanité, l’un quelconque des actes ci‐ +après lorsqu’il est commis en exécution d’un plan concerté à l’encontre d’un groupe de +population, dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique : + l’atteinte volontaire à la vie ; + l’extermination ou la pratique massive et systématique d’exécutions sommaires ; + la déportation ou le transfert forcé de population ; + la réduction en esclavage ; + les disparitions forcées de personnes ; + l’emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation +des dispositions fondamentales du droit international ; + la pratique de la torture ; + l’arrestation, la détention ou l’enlèvement de personnes suivis de leur disparition et +accompagnés du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la +dissimulation du sort qui leur est réservé ou de l’endroit où elles se trouvent dans +l’intention de les soustraire à la protection de la loi pendant une période prolongée ; + +Code pénal + +69 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation +forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ; + la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs +d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou en fonction d’autres +critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international ; + les actes de domination d’un groupe racial sur un autre groupe dans l’intention de +maintenir ce régime ; + tous autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de +grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé +physique ou mentale. + +Titre 3 ‐ Des crimes de guerre +Art.331.‐ Au sens du présent Code, on entend par crimes de guerre, les atrocités ou +autres délits commis lors d’un conflit international ou non international et en relation +avec ce conflit sur des personnes et des biens en violation des lois et usages de la guerre, +soit : + les atteintes volontaires à la vie, la séquestration ou l’enlèvement définis au présent +livre ; + le fait de forcer une personne protégée par le droit international ; + les mauvais traitements ou la déportation pour des travaux forcés ou pour tout autre +but, des populations civiles dans les territoires occupés ; + les atteintes volontaires à la vie ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre +ou des personnes en mer ; + l’exécution des otages ; + le pillage des biens publics ou privés ; + la destruction sans motif des villes et des villages ou la dévastation que ne justifie pas +la nécessité militaire. +Art.332.‐ Constituent également des crimes de guerre, les autres violations graves au +préjudice des personnes ou des biens, des lois et coutumes applicables aux conflits +armés internationaux dans le cadre établi du droit international. +Art.333.‐ En cas de conflit armé ne présentant pas un caractère international, +constituent des crimes de guerre, les violations graves des conventions internationales +en la matière, notamment l’un quelconque des actes commis à l’encontre de personnes +qui ne participent pas directement aux hostilités, y compris les membres de forces +armées qui ont déposé les armes et les personnes qui ont été mises hors de combat par +maladie, blessure, détention ou par toute autre cause. + +Code pénal + +70 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 4 ‐ Des sanctions communes aux crimes de génocide, aux crimes +contre l’humanité et aux crimes de guerre +Art.334.‐ Les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre +sont punis de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de +1.000.000.000 FCFA au plus. +Art.335.‐ Les personnes physiques coupables des infractions visées au présent titre +encourent également les peines complémentaires prévues à l’article 79 du présent Code. +Art.336.‐ Les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables du +crime de génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, dans les +conditions prévues au présent livre. +Art.337.‐ L’auteur ou le complice d’un crime visé par les présents titres ne peut être +exonéré de sa responsabilité du seul fait qu’il a accompli un acte prescrit ou autorisé par +des dispositions législatives ou réglementaires ou un acte commandé par l’autorité +légitime. +Art.338.‐ La juridiction compétente doit tenir compte de la circonstance visée à l’article +337 ci‐dessus, lorsqu’elle détermine la peine et en fixe le quantum. +La peine de sûreté prévue à l’article 128 ci‐dessus peut, en cas de prononcé d’une +condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, être portée à trente ans dans les +conditions fixées au dernier alinéa du même article. +Art.339.‐ L’action publique relative aux crimes prévus par le présent Code ainsi que +l’action civile et les peines prononcées sont imprescriptibles. +Art.340.‐ Les crimes visés aux titres I à III ci‐dessus ne peuvent faire l’objet d’amnistie +ou de grâce. +Art.341.‐ Toute immunité relevant du statut national est inopposable. + +Titre 5 ‐ De la traite des êtres humains +Art.342.‐ La traite des êtres humains est le fait, en échange d’une rémunération ou de +tout autre avantage ou d’une promesse de rémunération ou d’avantage, de recruter une +personne, de la transporter, de la transférer, de l’héberger ou de l’accueillir pour la +mettre à sa disposition ou à la disposition d’un tiers même non identifié, à des fins : + soit de permettre la commission contre cette personne des infractions de +proxénétisme, d’agression ou d’atteinte sexuelle, d’exploitation de la mendicité, de +conditions de travail ou d’hébergement contraires à sa dignité ; + soit de contraindre cette personne à commettre tout crime ou délit ou encore, de +l’aider à immigrer ou à émigrer. + +Code pénal + +71 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.343.‐ L’auteur de traite des êtres humains est puni de sept ans d’emprisonnement +au plus et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. +Il est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et de 100.000.000 FCFA au plus +lorsqu’elle est commise avec l’une des circonstances suivantes : + soit avec l’emploi de menace, de contrainte, de violence ou de tromperie visant la +victime, sa famille ou une personne en relation habituelle avec elle ; + soit par un ascendant légitime, naturel ou adoptif de cette personne ou par une +personne qui a autorité sur elle ou abuse de l’autorité que lui confèrent ses +fonctions ; + soit par abus d’une situation de vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une +infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse +apparente ou connue de son auteur ; + soit à l’égard d’une personne qui se trouvait hors du territoire national ou lors de son +arrivée sur le territoire national ; + soit à des fins de servitude ou d’esclavage ou de prélèvement d’un ou de plusieurs de +ses organes. +La traite des êtres humains à l’égard d’un mineur est punie de quinze ans de réclusion +criminelle au plus et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. +Art.344.‐ L’auteur de la traite des êtres humains est puni de vingt ans de réclusion +criminelle au plus et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus, lorsqu’elle est +commise avec au moins deux des circonstances prévues aux points 1° à 7° ci‐après : + 1° à l’égard de plusieurs personnes ; + 2° à l’égard d’une personne qui se trouvait hors du territoire national ou lors de son +arrivée sur le territoire national ; + 3° lorsque la personne a été mise en contact avec l’auteur des faits grâce à +l’utilisation, pour la diffusion de messages à destination d’un public non déterminé, +d’un réseau de communication électronique ; + 4° dans des circonstances qui exposent directement la personne à l’égard de laquelle +l’infraction est commise à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à +entraîner une mutilation ou une infirmité permanente ; + 5° avec l’emploi de violences qui ont causé à la victime une incapacité totale de +travail de plus de huit jours ; + 6° par une personne appelée à participer, par ses fonctions, à la lutte contre la traite +des êtres humains ou au maintien de l’ordre public ; + 7° lorsque l’infraction a placé la victime dans une situation matérielle ou +psychologique grave. +La traite des êtres humains à l’égard d’un mineur est punie de vingt ans de réclusion +criminelle lorsqu’elle est commise avec l’une des circonstances énumérées aux points 1° +à 7° ci‐dessus. +Art.345.‐ L’infraction est punie de trente ans de réclusion criminelle et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus, lorsqu’elle est commise en bande organisée. + +Code pénal + +72 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +L’auteur de la traite des êtres humains est puni de trente ans de réclusion criminelle à +perpétuité et d’une amende de 50.000.000 FCFA au plus, lorsque l’infraction est +commise en recourant à des tortures ou à des actes de barbarie. +Art.346.‐ Les personnes morales déclarées pénalement responsables des infractions +définies au présent titre encourent, outre l’amende, les interdictions prévues aux articles +98 et suivants du présent Code. +Art.347.‐ La tentative des infractions prévues au présent titre est punie des mêmes +peines. +Art.348.‐ Pour les infractions prévues au présent titre commises hors du territoire +national par un Gabonais, la loi gabonaise est applicable. +Art.349.‐ Toute personne qui a tenté de commettre les infractions prévues au présent +titre est exempte de peine si, ayant averti l’autorité administrative ou judiciaire, elle a +permis d’éviter la réalisation de l’infraction et d’identifier, le cas échéant, les autres +auteurs ou complices. +La peine privative de liberté encourue par l’auteur ou le complice d’une des infractions +prévues au présent titre est réduite de moitié si, ayant averti l’autorité administrative ou +judiciaire, il a permis de faire cesser l’infraction ou d’éviter que l’infraction n’entraîne +mort d’homme ou infirmité permanente et d’identifier, le cas échéant, les autres auteurs +ou complices. +Lorsque la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité, celle‐ci est ramenée à +vingt ans de réclusion criminelle. + +Titre 6 ‐ Des homicides volontaires +Art.350.‐ L’homicide commis volontairement est qualifié meurtre. +L’auteur de meurtre est puni de trente ans de réclusion criminelle et d’une amende de +20.000.000 FCFA au plus. +Art.351.‐ Tout meurtre commis avec préméditation ou guet‐apens est qualifié +assassinat. +La préméditation consiste dans le dessein formé, avant l’action, d’attenter à la personne +d’un individu déterminé, ou même de celui qui sera trouvé ou rencontré, quand bien +même ce dessein serait dépendant de quelque circonstance ou de quelque condition. +Le guet‐apens consiste à attendre plus ou moins de temps, dans un ou divers lieux, un +individu, soit pour lui donner la mort, soit pour exercer sur lui des actes de violence. +Art.352.‐ Est qualifié parricide le meurtre des père ou mère légitimes, naturels ou +adoptifs, ou de tout autre ascendant légitime. +Code pénal + +73 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.353.‐ Est qualifié empoisonnement tout attentat à la vie d’autrui, par l’emploi ou +l’administration de substances qui peuvent entrainer la mort de quelque manière que +ces substances aient été employées ou administrées et quelles qu’en aient été les suites. +Art.354.‐ Tout coupable d’assassinat, de parricide ou d’empoisonnement sera puni de la +réclusion criminelle à perpétuité. +Art.355.‐ Est puni de la peine de la réclusion criminelle à perpétuité, le coupable de +meurtre commis à des fins de prélèvements d’organes, de tissus, de sang ou de tout +autre élément ou produit du corps de la victime. +Le meurtre suivi d’un tel prélèvement à des fins mercantiles ou rituelles est puni de la +même peine. +Art.356.‐ Tout prélèvement ou toute tentative de prélèvement d’organe sur une +personne vivante, sans autorisation ou justification médicale, ou tout autre acte de +barbarie aux mêmes fins sera puni de la réclusion criminelle à perpétuité. +Le trafic d’organes humains ou d’éléments ou de produits du corps humain est puni de +trente ans de réclusion criminelle. +Art.357.‐ L’action publique relative aux crimes prévus par les articles 355 et 356 ci‐ +dessus ainsi que les peines prononcées sont imprescriptibles. +La peine de sûreté prévue à l’article 128 du présent Code peut, en cas de condamnation à +la réclusion criminelle à perpétuité, être portée à trente ans dans les conditions du +dernier alinéa du même article. +Art.358.‐ Le meurtre emporte la peine de réclusion criminelle à perpétuité, lorsque : + il est précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime ; + il a pour objet de préparer, faciliter ou exécuter un délit, de favoriser la fuite ou +d’assurer l’impunité des auteurs ou complices de ce délit ; + il a été commis en bande organisée. +Est puni de la même peine, quiconque s’est rendu coupable d’un meurtre commis dans +un but d’anthropophagie ou d’un meurtre commis avec emploi de tortures ou d’actes de +barbarie. + +Titre 7 ‐ Des actes de torture et des actes de barbarie +Art.359.‐ Constituent des actes de torture ou de barbarie, la commission d’un ou +plusieurs actes inhumains ou dégradants d’une gravité exceptionnelle qui dépassent de +simples violences et occasionnent à la victime une douleur ou une souffrance aigüe, avec +la volonté de nier en la victime la dignité de la personne humaine. +Art.360.‐ L’auteur de tortures ou d’actes de barbarie est puni de vingt ans de réclusion +criminelle et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Code pénal + +74 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.361.‐ Sera puni d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 50.000.000 FCFA +d’amende au plus, quiconque, par des discours, cris ou menaces proférées dans des lieux +ou réunions publics, soit par des écrits, dessins, images ou tout autre support de l’écrit, +de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés au regard du +public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, aura : + 1° fait l’apologie des atteintes volontaires à la vie, des atteintes volontaires à +l’intégrité de la personne prévues au présent livre ; + 2° fait l’apologie du génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. + +Titre 8 ‐ Des coups et blessures volontaires, des violences et des voies +de fait +Art.362.‐ Quiconque a volontairement porté des coups ou commis toute autre violence +ou voie de fait sur une personne ayant entrainé des blessures, est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au moins. +Art.363.‐ Quand les violences exprimées à l’article 362 ci‐dessus ont été suivies de +mutilation, amputation ou privation de l’usage d’un membre, cécité, perte d’un œil ou +autre infirmité permanente, le coupable est puni d’un emprisonnement de dix ans au +plus et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. +Art.364.‐ L’auteur des coups et blessures portés volontairement, sans intention de +donner la mort mais qui l’ont pourtant occasionnée, est puni de quinze ans de réclusion +criminelle. +Art.365.‐ L’auteur des coups et blessures volontaires commis avec préméditation ou +guet‐apens, si la mort s’en est suivie, est puni de la réclusion criminelle à perpétuité. +Lorsque les violences ont été suivies de mutilation, amputation ou privation de l’usage +d’un membre, cécité, perte d’un œil ou autre infirmité permanente, il est puni de vingt +ans de réclusion criminelle au plus et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. +Dans les autres cas, le coupable sera puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et +d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Art.366.‐ Les peines prévues aux articles 362 à 364 ci‐dessus sont aggravées ainsi qu’il +suit, lorsque la victime des coups et blessures est le père ou la mère légitime, naturel ou +adoptif, ou autre ascendant légitime : + quand la peine prévue est un emprisonnement n’excédant pas cinq ans, la peine +applicable sera un emprisonnement de dix ans au plus ; + quand la peine prévue est un emprisonnement de plus de dix ans, la peine applicable +sera celle de quinze ans de réclusion criminelle au plus ; + quand la peine prévue est celle de la réclusion criminelle à temps, la peine applicable +sera celle de la réclusion criminelle à perpétuité. + +Code pénal + +75 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.367.‐ L’auteur de coups et blessures volontaires portés à un mineur de moins de dix‐ +huit ans, ou qui l’aura volontairement privé d’aliments ou de soins au point de +compromettre sa santé, ou aura commis à son encontre toute autre violence ou voie de +fait, à l’exclusion des violences légères, est puni d’un emprisonnement de sept ans au +plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +S’il y a eu préméditation ou guet‐apens, la peine est de dix ans d’emprisonnement au +plus. +Si les violences ou privations ont été suivies de mutilation, d’amputation ou de privation +de l’usage d’un membre, de cécité, perte d’un œil ou autres infirmités permanentes, ou si +elles ont occasionné la mort sans intention de la donner, la peine est de vingt ans de +réclusion criminelle au plus. +Si les coupables sont les père et mère légitimes, naturels ou adoptifs ou autres +ascendants légitimes, ou toute autre personne ayant autorité sur l’enfant ou ayant la +garde, les peines seront : + 1° un emprisonnement de dix‐huit ans au plus et une amende de 5.000.000 FCFA au +plus, dans le cas visé au premier alinéa du présent article ; + 2° la réclusion criminelle à temps dans les cas visés au deuxième alinéa ; + 3° la réclusion criminelle à perpétuité dans le cas visé au troisième alinéa. +Si les violences ou privations, habituellement pratiquées, ont entraîné la mort, même +sans intention de la donner, les auteurs seront punis de trente ans de réclusion +criminelle. +Art.368.‐ Les crimes et délits prévus aux titres VII et VIII du présent livre, commis en +réunion séditieuse avec rébellion ou pillage sont imputables aux chefs, auteurs, +instigateurs et provocateurs de ces réunions, rébellions ou pillages. Ces derniers sont +punis comme coupables de ces crimes et condamnés aux mêmes peines que ceux qui les +ont personnellement commis. +Art.369.‐ Quiconque a occasionné à autrui, le cas échéant, avec son consentement, une +maladie ou incapacité de travail personnel en lui administrant volontairement, de +quelque manière que ce soit, ou en l’incitant ou le contraignant à s’administrer lui‐ +même, des substances qui, sans être de nature à provoquer la mort, sont nuisibles à la +santé, est passible des peines réprimant les coups et blessures volontaires suivant les +distinctions énoncées au présent titre. +Art.370.‐ Toute personne coupable du crime de castration est punie de vingt ans de +réclusion criminelle et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Si la mort en est résultée, avant l’expiration des quarante jours qui ont suivi le crime, le +coupable est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +76 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.371.‐ Les auteurs des infractions prévues au présent titre pourront être privés +pendant cinq ans au moins et dix ans au plus, à compter du jour où ils ont exécuté leur +peine, des droits mentionnés à l’article 79 du présent Code. + +Titre 9 ‐ Des menaces +Art.372.‐ Quiconque a menacé autrui de mort, par écrit anonyme ou signé, image, +symbole, emblème ou par tout autre moyen, est puni : + d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au +plus, si la menace a été faite avec ordre de remplir une condition ; + d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au +plus, si la menace n’a été accompagnée d’aucun ordre ou condition. +Art.373.‐ L’auteur de la menace verbale de mort faite avec ordre ou sous condition est +puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au +plus. +Art.374.‐ Quiconque a, par l’un des moyens quelconques prévus aux articles du présent +titre, menacé autrui de voies de fait ou de violences, si la menace a été faite avec ordre +ou sous condition, est puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende +de 1.000.000 FCFA au plus. +Art.375.‐ L’auteur de la menace d’incendie ou de destruction par explosion d’une +habitation ou de tout autre bien est puni des peines sanctionnant la menace de mort. + +Titre 10 ‐ De l’avortement +Art.376.‐ Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou +par tout autre moyen, a procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme +enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +L’emprisonnement est de dix ans au plus et l’amende de 5.000.000 FCFA au plus s’il est +établi que le coupable se livre habituellement aux actes visés à l’alinéa ci‐dessus. +Est puni des mêmes peines quiconque, notamment tout médecin hors les cas prévus aux +articles 377 alinéa 2 et 378 ci‐dessous ou tout autre personnel de santé, a indiqué, +favorisé ou pratiqué les moyens de procurer l’avortement. +La suspension, pendant cinq ans au moins, ou l’incapacité définitive de l’exercice de la +profession peut en outre être prononcée contre les coupables. +Art.377.‐ Est punie d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, la femme qui s’est + +Code pénal + +77 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +procuré l’avortement à elle‐même, qui a tenté de se le procurer ou qui a consenti à faire +usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet. +Toutefois, l’interruption thérapeutique de grossesse est autorisée ou admise sur avis +d’un médecin dans les cas spécialement énumérés ci‐dessous : + lorsqu’il a été prouvé que l’enfant conçu naîtra avec des malformations physiques +graves ou incurables ; + lorsque cette grossesse compromet gravement la vie de la mère ; + lorsque la conception a eu lieu par suite de viol, inceste ou lorsque la mineure se +trouve dans un état de détresse grave. +Art.378.‐ L’interruption thérapeutique de grossesse ne peut être pratiquée qu’avant le +délai de dix semaines. +Elle ne peut être pratiquée que par un médecin et dans un établissement hospitalier. + +Titre 11 ‐ Des homicides et blessures involontaires et de l’omission de +porter secours +Art.379.‐ Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou +inobservation des règlements, a involontairement causé la mort d’autrui ou en a été +involontairement la cause, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une +amende de 2.000.000 FCFA au plus. +Art.380.‐ S’il est résulté du défaut d’adresse ou de précautions des blessures, coups ou +maladies entraînant une incapacité totale de travail personnel pendant plus de huit +jours, le coupable est puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende +de 1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Art.381.‐ Outre les peines prévues à l’article 379 ci‐dessus, le tribunal peut prononcer +contre le conducteur d’un véhicule à moteur, reconnu coupable de l’un des délits visés +au présent titre, la suspension ou le retrait temporaire du permis de conduire jusqu’à +cinq ans au plus. +Art.382.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque : + 1° pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les +tiers, soit un fait qualifié crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la +personne, s’abstient volontairement de le faire ; + 2° s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans +risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, +soit en lui portant un secours. + +Code pénal + +78 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 12 ‐ De la mise en danger d’autrui +Chapitre 1 ‐ Des risques causés à autrui +Art.383.‐ Quiconque se sachant atteint par le VIH ou atteint de toute autre affection +sexuellement transmissible de nature à mettre gravement en danger la vie ou la santé +d’autrui, contamine sciemment autrui, est puni de quinze ans de réclusion criminelle et +d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Art.384.‐ Quiconque expose directement autrui à un risque immédiat de mort ou de +blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la +violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de +sécurité imposée par la loi ou le règlement, est puni d’un emprisonnement de cinq ans +au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues +à l’alinéa ci‐dessus sont punies d’une amende de 30.000.000 FCFA au plus, outre les +peines complémentaires prévues à l’article 98 du présent Code. +Chapitre 2 ‐ Du délaissement d’une personne hors d’état de se protéger +Art.385.‐ Sans préjudice de l’application des dispositions de l’article 423 du présent +Code, quiconque délaisse, en un lieu quelconque, le conjoint, les enfants, les père et mère +ou toute personne placée sous sa responsabilité, qui n’est pas en mesure de se protéger +en raison de son âge ou de son état physique ou psychique, est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Si le délaissement a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, le coupable +est puni de quinze ans de réclusion criminelle au plus. +S’il a provoqué la mort, le coupable est puni de trente ans de réclusion criminelle au +plus. +Chapitre 3 ‐ De l’expérimentation sur la personne humaine +Art.386.‐ Quiconque a pratiqué ou fait pratiquer sur une personne une recherche +biomédicale sans avoir recueilli le consentement libre, éclairé et exprès de l’intéressé, +des titulaires de l’autorité parentale ou du tuteur ou d’autres personnes, autorités ou +organes désignés pour consentir à la recherche ou pour l’autoriser, est puni de trois ans +d’emprisonnement au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Les mêmes peines sont applicables lorsque les actes de la recherche biomédicale sont +pratiqués ou se poursuivent alors que le consentement a été retiré. + +Code pénal + +79 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Les dispositions du présent article ne sont pas applicables à l’examen des +caractéristiques génétiques d’une personne ou à son identification par ses empreintes +génétiques effectuées à des fins de recherche scientifique. +Art.387.‐ Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les +conditions prévues par l’article 385 ci‐dessus, sont punies d’une amende de +30.000.000 FCFA au plus, sans préjudice des peines complémentaires prévues à l’article +98 du présent Code. +Chapitre 4 ‐ De la provocation au suicide +Art.388.‐ Quiconque a provoqué ou poussé autrui au suicide, lorsque la provocation a +été suivie du suicide ou d’une tentative de suicide est puni d’un emprisonnement de cinq +ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Les peines sont portées à la peine de dix ans d’emprisonnement au plus et à +10.000.000 FCFA d’amende au plus, lorsque la victime de l’infraction définie à l’alinéa +précédent est un mineur de dix‐huit ans. +Les personnes physiques coupables du délit prévu au présent chapitre encourent +également les peines complémentaires prévues à l’article 79 du présent Code. +Art.389.‐ Quiconque recourt à la propagande ou la publicité, quel qu’en soit le mode, en +faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyens de se donner la +mort est puni de trois ans d’emprisonnement au plus et de 2.000.000 FCFA d’amende au +plus. +Art.390.‐ Lorsque les délits prévus par les articles 387 et 388 ci‐dessus, sont commis +par voie de presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui +régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des +personnes responsables. +Art.391.‐ Les personnes morales déclarées pénalement responsables, dans les +conditions prévues aux articles 387, 388 et 389 ci‐dessus sont punies de +45.000.000 FCFA d’amende au plus, sans préjudice des peines complémentaires prévues +à l’article 98 du présent Code. +Chapitre 5 ‐ De l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse +Art.392.‐ L’auteur de l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de +faiblesse soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à +son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un +état de grossesse, est apparente ou est connue de son auteur, soit d’une personne en état +de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou +réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou +Code pénal + +80 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables, est +puni de trois ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +Lorsque l’infraction est commise par le dirigeant de fait ou de droit d’un groupement qui +poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d’exploiter +la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités, les +peines sont portées à dix ans d’emprisonnement au plus et à 30.000.000 FCFA d’amende +au plus. +Art.393.‐ Les personnes physiques coupables du délit prévu au présent chapitre +encourent également les peines complémentaires suivantes : + 1° l’interdiction des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités prévues +à l’article 79 du présent Code ; + 2° l’interdiction, pour une durée de dix ans au plus, suivant les modalités prévues à +l’article 79 du présent Code, d’exercer une fonction publique ou d’exercer l’activité +professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle +l’infraction a été commise ; + 3‐la fermeture, pour une durée de cinq ans au plus, d’un ou plusieurs établissements +de l’entreprise ayant servi à commettre les faits incriminés ; + 4° la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou +de la chose qui en est le produit, à l’exception des objets susceptibles de restitution +prévus par le présent Code ; + 5° l’interdiction de séjour, suivant les modalités prévues aux articles 86 et suivants +du présent Code ; + 6° l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’émettre des chèques autres +que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui +sont certifiés ; + 7° l’affichage ou la diffusion de la décision prononcée, dans les conditions prévues +aux articles 93 et 94 du présent Code. +Art.394.‐ Les personnes morales déclarées pénalement responsables des infractions +définies au présent chapitre sont punies d’une amende de 30.000.000 FCFA au plus, sans +préjudice des peines complémentaires prévues à l’article 98 du présent Code. + +Titre 13 ‐ Des arrestations et séquestrations arbitraires et de la +piraterie +Art.395.‐ Constitue l’infraction d’arrestation ou de séquestration arbitraire, le fait pour +quiconque, sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi, +d’arrêter, d’enlever, de détenir ou de séquestrer une ou plusieurs personnes. +L’arrestation ou la séquestration arbitraire est punie de vingt ans de réclusion criminelle +et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. Toutefois, si la personne détenue ou +séquestrée a été libérée volontairement avant le septième jour accompli depuis celui de + +Code pénal + +81 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +son appréhension, la peine est d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende +d’un montant de 10.000.000 FCFA au plus. +Si la personne arrêtée, enlevée, détenue ou séquestrée l’a été comme otage soit pour +préparer ou faciliter la commission d’un crime ou d’un délit, soit pour favoriser la fuite +ou assurer l’impunité de l’auteur d’un crime ou d’un délit, soit pour obtenir l’exécution +d’un ordre ou d’une condition, notamment le versement d’une rançon, l’infraction est +punie de trente ans de réclusion criminelle. +Lorsque la victime de l’un des crimes prévu aux alinéas précédents est un mineur de +quinze ans, la peine est portée à la réclusion criminelle à perpétuité. +Art.396.‐ Le fait de s’emparer ou de prendre le contrôle par violence ou menace de +violence d’un aéronef, d’un navire ou de tout autre moyen de transport à bord desquels +des personnes ont pris place, ainsi que d’une plateforme fixe située sur le plateau +continental est puni de vingt ans de réclusion criminelle. +Lorsque l’infraction est commise en bande organisée, la peine est portée à trente ans de +réclusion criminelle. +Lorsque l’infraction est accompagnée de tortures ou d’actes de barbarie ou s’il en est +résulté la mort d’une ou de plusieurs personnes, la peine est portée à la réclusion +criminelle à perpétuité. +Art.397.‐ Les dispositions de l’article 396 ci‐dessus sont applicables aux actes commis +illicitement avec violence, détention ou déprédation contre un navire, des personnes ou +des biens, à des fins privées, à partir d’un navire ou d’un aéronef privé, en haute mer, +dans les espaces maritimes ne relevant de la juridiction d’aucun Etat ou, lorsque le droit +international l’autorise, dans les eaux territoriales d’un Etat. +Les mesures de coercition et l’emploi de la force en mer sont définis par voie +réglementaire. +Toute personne qui a tenté de commettre un des crimes prévus par les articles 395 et +396 ci‐dessus et par le premier alinéa du présent article est exempte de peine si, ayant +averti l’autorité administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter la réalisation de +l’infraction et d’identifier, le cas échéant, les autres auteurs ou complices. +La peine privative de liberté encourue par l’auteur ou le complice d’un des crimes +prévus auxdits articles est réduite de moitié si, ayant averti l’autorité administrative et +judiciaire, il a permis de faire cesser l’infraction ou d’éviter que l’infraction n’entraîne +mort d’homme ou infirmité permanente et d’identifier, le cas échéant, les autres auteurs +ou complices. Lorsque la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité, celle‐ci +est ramenée à vingt ans de réclusion criminelle. +Art.398.‐ Quiconque conclut une convention ayant pour objet d’aliéner, à titre onéreux +ou gratuit, la liberté d’une tierce personne, est puni de la peine prévue à l’article 394 ci‐ +dessus. + +Code pénal + +82 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +La peine prononcée est assortie de la confiscation de l’argent, des objets ou valeurs +reçus en exécution de ladite convention. +Les coupables sont condamnés au maximum de la peine si la personne faisant l’objet de +la convention était âgée de moins de dix‐huit ans. +Quiconque a mis ou reçu en gage une personne, quel qu’en soit le motif, est puni d’un +emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +La peine d’emprisonnement peut être portée à cinq ans si la personne mise ou reçue en +gage était âgée de moins de dix‐huit ans. +Art.399.‐ Dans tous les cas prévus au présent titre, les condamnés peuvent, en outre, +être privés, pendant dix ans au plus, à compter de l’expiration de leur peine, des droits +énumérés à l’article 79 du présent Code. + +Titre 14 ‐ Des agressions sexuelles et des atteintes aux mœurs +Art.400.‐ Constitue une agression sexuelle, toute atteinte sexuelle ou tout acte de nature +sexuelle commis sur la personne d’autrui, avec violence, contrainte, menace, surprise ou +ruse. +L’auteur d’agression sexuelle autre que le viol est puni d’un emprisonnement de cinq ans +au plus et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Art.401.‐ Constitue un viol, tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il +soit, commis sur la personne d’autrui, avec violence, contrainte, menace, surprise ou +ruse. +L’auteur d’un viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus. +Art.402.‐ Constituent des atteintes aux mœurs : + 1° l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible au regard du +public ; + 2° la relation sexuelle, même consentante, hors le cas d’inceste prévu à l’article 403 +ci‐dessous, entre un homme et une femme parents à un degré prohibitif du mariage +tel que prévu par les textes en vigueur ; + 3° tout comportement, attitude ou parole assidue ou suggestive répétés, directement +ou indirectement imputable à une personne qui, abusant de l’autorité ou de +l’influence que lui confèrent ses fonctions ou son rang social, a pour but d’obtenir des +faveurs sexuelles d’un individu de l’un ou l’autre sexe ; + 4° tout acte impudique ou contre nature sur un individu de son sexe et mineur de +moins de dix‐huit ans ; + 5° les relations sexuelles entre personnes du même sexe. + +Code pénal + +83 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Quiconque se rend coupable des atteintes aux mœurs visées aux points 1, 2, 4 et 5 est +puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au +plus. +Quiconque se rend coupable de harcèlement sexuel visé au point 3 du présent article est +puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au +plus. +Art.403.‐ Constitue un inceste, l’acte sexuel commis entre ascendant et descendant +d’une même lignée, entre frère et sœur, entre adoptant et adopté, entre oncle et nièce, +entre tante et neveu et entre cousins germains au premier degré. +Quiconque se rend coupable d’inceste est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une +amende d’un montant de 50.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines +seulement. +Art.404.‐ Constituent des circonstances aggravantes pour les infractions visées par le +présent titre : + l’acte ayant entrainé une blessure ou une lésion ; + l’acte commis avec violence, usage ou menace d’une arme ; + l’acte commis par un ascendant légitime, naturel ou adoptif, ou encore par une +personne ayant autorité sur la victime ; + l’acte commis par une personne qui aura abusé de l’autorité que lui confère ses +fonctions ou son rang social ; + l’acte commis par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteurs ou de +complices ; + l’acte commis avec l’utilisation de substances ayant inhibé la volonté de la victime ; + l’acte commis sur une personne mineure âgée de moins de dix‐huit ans ; + l’acte commis sur une personne particulièrement vulnérable, notamment en raison +de son état de grossesse, d’une déficience physique ou mentale ; + l’acte commis en bande organisée. +Art.405.‐ Les peines prévues au présent titre sont portées à : + dix ans d’emprisonnement et une amende de 10.000.000 FCFA au plus pour les +agressions sexuelles autres que le viol ; + trente ans de réclusion criminelle pour le viol et l’inceste et une amende de +30.000.000 FCFA au plus pour les atteintes aux mœurs autres que l’inceste et le +harcèlement sexuel ; + dix ans d’emprisonnement au plus et une amende de 20.000.000 FCFA au plus pour +les atteintes aux mœurs autres que l’inceste et le harcèlement sexuel. +Art.406.‐ Le coupable de viol est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et d’une +amende de 50.000.000 FCFA au plus : + lorsque les faits ont entraîné la mort de la victime ; + lorsque le viol est précédé, accompagné ou suivi de tortures ou d’actes de barbarie ; + lorsqu’il a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente. + +Code pénal + +84 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.407.‐ Le proxénétisme est le fait par quiconque, de quelque manière qu’il soit : + 1° d’aider, assister ou protéger sciemment la prostitution d’autrui ou le racolage en +vue de la prostitution ; + 2° de tirer profit de la prostitution d’autrui ou d’en partager les produits ou de +recevoir des subsides d’une personne se livrant habituellement à la prostitution ; + 3° d’embaucher, entraîner ou entretenir, même avec son consentement, une +personne, même majeure, en vue de la prostitution ou de la livrer à la prostitution ou +à la débauche ; + 4° de vivre sciemment avec une personne se livrant habituellement à la prostitution +et ne pouvant justifier de ressources suffisantes pour lui permettre de subvenir à sa +propre existence ; + 5° de faire office d’intermédiaire, à un titre quelconque, entre des personnes se +livrant à la prostitution ou à la débauche et les individus qui exploitent ou +rémunèrent la prostitution ou la débauche d’autrui. +L’auteur de proxénétisme est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une +amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Le proxénétisme est puni de quinze ans de réclusion criminelle et de 100.000.000 FCFA +au plus lorsqu’il est commis sur un mineur de moins de dix‐huit ans ou en bande +organisée. +Le proxénétisme commis en recourant à des tortures ou des actes de barbarie est puni +de trente ans de réclusion criminelle et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. +Art.408.‐ Quiconque a, sur la voie publique, toute attitude de nature à provoquer à la +débauche ou par gestes, paroles, écrits ou par tous autres moyens, procède +publiquement au racolage de personnes de l’un ou l’autre sexe, en vue de provoquer à la +débauche, est puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus. +Art.409.‐ Il peut être prononcé à l’encontre des personnes reconnues coupables des +infractions prévues au présent titre, les peines complémentaires visées à l’article 79 du +présent Code. + +Titre 15 ‐ Des infractions relatives au mariage et à la famille +Art.410.‐ Quiconque donne en mariage coutumier ou épouse coutumièrement une +femme non consentante ou une mineure âgée de moins de seize ans est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus. +Art.411.‐ Quiconque, accomplit ou tente d’accomplir l’acte sexuel sur la personne d’un +mineur âgé de seize ans, aux fins de consommation de l’union d’un mariage coutumier, +est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus. + +Code pénal + +85 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +S’il en résulte pour le mineur des blessures graves, une infirmité, même temporaire, ou +si les rapports ont entraîné la mort du mineur, le coupable est puni de la réclusion +criminelle à temps. +Art.412.‐ Hors les cas de polygamie autorisés par la loi, quiconque, étant engagé dans les +liens d’un mariage monogamique, en contracte un autre avant la dissolution du +précédent ou le changement de régime matrimonial, est puni d’un emprisonnement de +six mois au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus. +Art.413.‐ L’officier public qui, en connaissance de cause, prête son ministère à ce +mariage, est condamné à la même peine. +Art.414.‐ L’abandon du domicile conjugal consiste, pour tout conjoint, dans le fait de +quitter, sans motif grave, le domicile conjugal. +L’abandon du domicile conjugal est puni d’un emprisonnement de six mois au plus. +La poursuite ne peut être intentée que sur plainte du conjoint lésé, lequel peut à tout +moment demander l’interruption des poursuites. +Est puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA +au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement : + 1° le père ou la mère de famille qui abandonne, sans motif grave, pendant plus de +deux mois la résidence familiale et se soustrait à tout ou partie des obligations +d’ordre moral ou d’ordre matériel résultant de l’autorité parentale ou de la tutelle +légale ; le délai de deux mois ne peut être interrompu que par un retour au foyer +impliquant la volonté de reprendre définitivement la vie de famille ; + 2° le mari qui, sans motif grave, abandonne volontairement sa femme, la sachant +enceinte. +Art.415.‐ Sont punis des mêmes peines les père et mère ou autres personnes ayant +légalement ou coutumièrement la garde d’un enfant, qui compromettent gravement, par +de mauvais traitements, par des exemples pernicieux d’ivrognerie habituelle ou +d’inconduite notoire, par un défaut de soins ou par un manque de surveillance +nécessaire, soit la santé, soit la sécurité, soit la moralité de leurs enfants ou d’un ou +plusieurs d’entre eux. +Art.416.‐ Est punie des mêmes peines, toute personne qui, au mépris d’une décision +judiciaire exécutoire ou en méconnaissance d’une ordonnance ou d’un jugement la +condamnant à verser une pension alimentaire, est volontairement demeurée plus de +deux mois sans fournir la totalité des subsides déterminés par le juge, ni acquitter le +montant intégral de la pension. +Le défaut de paiement est présumé volontaire sauf preuve contraire. L’insolvabilité qui +résulte de l’inconduite habituelle, de la paresse ou de l’ivrognerie, n’est en aucun cas un +motif d’excuse valable pour le débiteur. + +Code pénal + +86 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +La pension ou les subsides déterminés par le juge sont payés ou fournis au domicile ou à +la résidence de celui qui doit les recevoir, sauf décision contraire du juge. +Le tribunal compétent pour connaître du délit est celui du domicile de la personne qui +doit recevoir la pension ou bénéficier des subsides. +Le titre de pension ou tous actes de poursuite ou d’exécution auxquels il aura été +procédé doivent être déposés entre les mains du Procureur de la République en même +temps que la plainte. +Art.417.‐ Dans les cas visés aux titres XIV et XV, le condamné peut être privé de +l’exercice de certains droits civiques, civils et de famille visés à l’article 79 du présent +Code. +Art.418.‐ Quiconque, sans droit ni titre, sans qualité à agir, a par quelque moyen que ce +soit remis en cause la filiation légitime, naturelle ou adoptive d’autrui, en dehors des cas +où le père légitime a, avant sa mort, engagé une action en désaveu de paternité, est puni +d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus +ou de l’une de ces deux peines seulement. +Les poursuites ne peuvent être engagées que sur plainte de la victime. + +Titre 16 ‐ Des crimes et délits envers l’enfant +Art.419.‐ Quiconque, par enlèvement, suppression d’un enfant, substitution d’un enfant +à un autre ou supposition d’un enfant à une femme qui ne l’a pas enfanté, supprime ou +tente de supprimer l’état‐civil de cet enfant et détruit ou tente de détruire les preuves de +son existence ou de sa filiation, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et +d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus. +Le recel de ces infractions est puni comme l’infraction elle‐même. +Art.420.‐ Quiconque, étant chargé d’un enfant, ne le représente point aux personnes qui +ont le droit de le réclamer, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une +amende de 1.000.000 FCFA au plus. +Art.421.‐ Sans préjudice de l’application des dispositions de l’article 384 du présent +Code, quiconque a exposé ou fait exposer, délaissé ou fait délaisser un mineur incapable +de se protéger lui‐même, en raison de son état physique ou mental, est pour ce seul fait +puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au +plus. +S’il est résulté de l’exposition ou du délaissement une maladie ou incapacité de plus de +vingt jours, la peine est un emprisonnement de dix ans au plus. +S’il en est résulté pour le mineur une mutilation ou une infirmité permanente, le +coupable est puni de quinze ans de réclusion criminelle au plus. +Code pénal + +87 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Si l’exposition ou le délaissement a occasionné la mort, le coupable est puni de vingt ans +de réclusion criminelle. +Art.422.‐ Quiconque a, par fraude ou violence, enlevé ou fait enlever des mineurs, ou les +a entraînés, détournés ou déplacés des lieux où ils étaient mis par ceux à l’autorité ou à +la direction desquels ils étaient soumis ou confiés, est puni de la peine de dix ans +d’emprisonnement au plus et d’une peine d’amende de 1.000.000 FCFA au plus. +Si le coupable a agi contre rançon ou dans le but de se faire payer une rançon par les +personnes sous l’autorité ou la surveillance desquelles le mineur était placé, +l’enlèvement emporte trente ans de réclusion criminelle. +Lorsque l’enlèvement a été suivi de la mort du mineur la peine est portée à la réclusion +criminelle à perpétuité. +Art.423.‐ Celui qui, sans fraude ni violence, a enlevé ou détourné un mineur de moins de +dix‐huit ans est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Lorsqu’une mineure enlevée ou détournée a épousé son ravisseur, celui‐ci ne peut être +poursuivi que sur la plainte des personnes qui ont qualité pour demander l’annulation +du mariage et ne peut être condamné qu’après que cette annulation a été prononcée. +Art.424.‐ Quand il a été statué sur la garde d’un mineur par décision de justice, +provisoire ou définitive, le père, la mère ou toute personne qui ne représente pas ce +mineur à ceux qui ont le droit de le réclamer, ou qui, même sans fraude ou violence, +l’enlève ou le détourne des mains de ceux auxquels sa garde a été confiée, ou des lieux +où ces derniers l’ont placé, est puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une +amende de 1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Art.425.‐ Quiconque a fait boire jusqu’à l’ivresse un mineur de moins de dix‐huit ans est +puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Art.426.‐ Quiconque incite un mineur à la consommation de boissons alcoolisées ou de +produits stupéfiants est puni de trois ans d’emprisonnement au plus et de +5.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsque les faits sont commis dans des établissements d’enseignement, d’éducation ou +de formation, dans les locaux de l’administration, ainsi que lors des entrées ou sorties +des élèves ou du public ou dans un temps très voisin de celles‐ci, aux abords de ces +établissements ou locaux, la peine est portée à cinq ans d’emprisonnement au plus et à +10.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.427.‐ Quiconque incite un mineur à commettre un crime ou un délit est puni de cinq +ans d’emprisonnement au plus et de 10.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsque le mineur est encouragé à commettre habituellement des crimes ou des délits +ou que les faits sont commis dans les domiciles privés, établissements d’enseignement + +Code pénal + +88 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +ou d’éducation ou dans les locaux de l’administration, ainsi que lors des entrées ou +sorties des élèves ou du public ou dans un temps très voisin de celles‐ci, aux abords de +ces établissements ou locaux, la peine est portée à dix ans d’emprisonnement au plus et +10.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.428.‐ Quiconque a favorisé ou tenté de favoriser la corruption d’un mineur est puni +de cinq ans d’emprisonnement au plus et de 2.000.000 FCFA d’amende au plus. +Ces peines sont portées à sept ans d’emprisonnement au plus et à 5.000.000 FCFA +d’amende au plus, lorsque le mineur a été mis en contact avec l’auteur des faits grâce à +l’utilisation, pour la diffusion de messages à destination d’un public non déterminé, d’un +réseau de communications électroniques ou que les faits sont commis dans les +établissements d’enseignement ou d’éducation ou dans les locaux de l’administration, +ainsi que, lors des entrées ou sorties des élèves ou du public ou dans un temps très +voisin de celles‐ci, aux abords de ces établissements ou locaux. +Ces peines sont applicables au majeur qui organise des réunions comportant des +exhibitions ou des relations sexuelles auxquelles un mineur participe ou assiste en +connaissance de cause. +Les peines sont portées à dix ans d’emprisonnement au plus et à 10.000.000 FCFA +d’amende au plus, lorsque les faits ont été commis en bande organisée. +Art.429.‐ Tout majeur qui fait des propositions sexuelles à un mineur de moins de dix‐ +huit ans ou à une personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de +communication électronique est puni de deux ans d’emprisonnement au plus et de +2.000.000 FCFA d’amende au plus. +Ces peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement au plus et à 5.000.000 FCFA +d’amende au plus lorsque les propositions ont été suivies d’une rencontre. +Art.430.‐ Quiconque, en vue de sa diffusion, fixe, enregistre ou transmet l’image ou la +représentation d’un majeur lorsque cette image ou cette représentation présente un +caractère pornographique est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et de +10.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsque l’image ou la représentation concerne un mineur de dix‐huit ans, l’auteur de ces +faits est puni même si les faits n’ont pas été commis en vue de la diffusion ou de la +représentation de cette image. +Lorsqu’une telle image ou représentation est offerte, rendue disponible ou diffusée, par +quelque moyen qu’il soit, en vue de l’importer ou de l’exporter, l’auteur de ces faits est +puni des mêmes peines. +Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement au plus et à 20.000.000 FCFA +d’amende au plus, lorsqu’il a été utilisé, pour la diffusion de l’image ou de la +représentation du mineur à destination d’un public non déterminé, un réseau de +communications électroniques. + +Code pénal + +89 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Quiconque consulte habituellement ou en contrepartie d’un paiement un service de +communication au public en ligne mettant à disposition une telle image ou +représentation, acquiert ou détient une telle image ou représentation par quelque +moyen qu’il soit, est puni de deux ans d’emprisonnement au plus et de 10.000.000 FCFA +d’amende au plus. +Les peines sont portées à dix ans d’emprisonnement au plus et à 10.000.000 FCFA +d’amende au plus, lorsque les infractions prévues au présent article sont commises en +bande organisée. +La tentative des délits prévus au présent article est punie des mêmes peines. +Les dispositions du présent article sont également applicables aux images +pornographiques d’une personne dont l’aspect physique est celui d’un mineur, sauf s’il +est établi que cette personne était âgée de dix‐huit ans au jour de la fixation ou de +l’enregistrement de l’image. +Art.431.‐ Quiconque fabrique, transporte, diffuse par quelque moyen qu’il soit et quel +qu’en soit le support, un message à caractère violent, incitant au terrorisme, à la +pornographie ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ou à inciter +des mineurs à se livrer à des jeux les mettant physiquement en danger, soit de faire +commerce d’un tel message, est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et de +10.000.000 FCFA d’amende au plus, lorsque ce message est susceptible d’être vu ou +perçu par un mineur. +Lorsque les infractions prévues au présent article sont diffusées par voie de presse +écrite, audiovisuelle ou de communication en ligne au public, les dispositions +particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la +détermination des personnes responsables. +Art.432.‐ Lorsque les délits prévus aux articles 430 et 431 ci‐dessus sont commis par +voie de presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui +régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des +personnes responsables. +Art.433.‐ Les personnes morales déclarées pénalement responsables, dans les +conditions prévues aux articles 430 et 431 ci‐dessus, des infractions définies au présent +titre, encourent une amende de 60.000.000 FCFA au plus, outre les peines +complémentaires prévues à l’article 98 du présent Code. +Art.434.‐ Quiconque offre, promet ou propose des dons, présents ou avantages +quelconques à une personne afin qu’elle commette à l’encontre d’un mineur l’un des +délits visés aux articles 430 et 431 ci‐dessus, est puni, lorsque cette infraction n’a été ni +commise ni tentée, de cinq ans d’emprisonnement au plus et de 10.000.000 FCFA +d’amende au plus. +Art.435.‐ Les personnes physiques coupables des infractions prévues au présent titre +encourent également les peines complémentaires suivantes : + +Code pénal + +90 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + l’interdiction des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités définies à +l’article 79 du présent Code ; + la suspension, pour une durée de cinq ans au plus, du permis de conduire, cette +suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle ; + l’annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter la délivrance d’un +nouveau permis pendant cinq ans au plus ; + l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, de quitter le territoire national ; + la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de +la chose qui en est le produit ; + l’interdiction, soit à titre définitif, soit pour une durée de dix ans au plus, d’exercer +une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des +mineurs ; + pour les crimes, l’interdiction, suivant les modalités prévues par les articles 79, 81, +82 et 83 du présent Code, soit d’exercer une fonction publique ou d’exercer l’activité +professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle +l’infraction a été commise, soit d’exercer une profession commerciale ou industrielle, +de diriger, d’administrer, de gérer ou de contrôler à un titre quelconque, directement +ou indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui, une +entreprise commerciale ou industrielle ou une société commerciale. +Ces interdictions d’exercice peuvent être prononcées cumulativement. +Art.436.‐ Les personnes physiques ou morales coupables des infractions prévues aux +articles 430 et suivants, encourent également la peine complémentaire de confiscation +de tout ou partie des biens leur appartenant ou, sous réserve des droits du propriétaire +de bonne foi, dont elles ont la libre disposition, quelle qu’en soit la nature, meubles ou +immeubles, divis ou indivis. + +Titre 17 ‐ De l’intrusion dans un établissement d’enseignement +scolaire +Art.437.‐ Quiconque pénètre ou se maintient dans l’enceinte d’un établissement scolaire +sans y être habilité en vertu de dispositions législatives ou réglementaires ou y avoir été +autorisé par les autorités compétentes, dans le but de troubler la tranquillité ou le bon +ordre de l’établissement, est puni d’un emprisonnement de six mois au plus et de +5.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsque le délit prévu à l’alinéa ci‐dessus est commis en réunion, les peines sont portées +à un an d’emprisonnement au plus et à 10.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsque ce délit est commis par une personne porteuse d’une arme, les peines sont +portées à un emprisonnement de cinq ans au plus et à 20.000.000 FCFA d’amende au +plus. + +Code pénal + +91 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Lorsque ce délit est commis en réunion par au moins une personne porteuse d’une +arme, les peines sont portées à un emprisonnement de dix ans au plus et à +30.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.438.‐ Les personnes physiques coupables de l’une des infractions prévues au +présent titre encourent également les peines complémentaires suivantes : + l’interdiction des droits civiques, civils et de famille ; + l’interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une arme +soumise à autorisation ; + une peine de travail d’intérêt général ; + l’interdiction de séjour, soit à titre définitif, soit pour une durée de dix ans au plus, à +l’encontre de tout étranger coupable de l’infraction. + +Titre 18 ‐ De l’introduction d’armes dans un établissement scolaire +Art.439.‐ Quiconque, habilité ou autorisé à pénétrer dans un établissement scolaire, y +pénètre ou s’y maintient en étant porteur d’une arme sans motif légitime, est puni de +trois ans d’emprisonnement et de 10.000.000 FCFA d’amende au plus. +Les personnes coupables de l’infraction visées à l’alinéa ci‐dessus encourent également +les peines complémentaires suivantes : + l’interdiction des droits civiques, civils et de famille ; + une peine de travail d’intérêt général ; + la confiscation d’une ou de plusieurs armes dont le condamné est propriétaire ou +dont il a la libre disposition. + +Titre 19 ‐ De la dénonciation calomnieuse +Art.440.‐ Quiconque a, par quelque moyen que ce soit, dénoncé contre une personne +déterminée ou contre plusieurs personnes déterminées, aux officiers de police judiciaire +ou administrative ou à toute autorité ayant le pouvoir d’y donner suite ou de saisir +l’autorité compétente, les supérieurs hiérarchiques ou les employeurs du dénoncé, des +faits de nature à entrainer des sanctions disciplinaires, administratives ou judiciaires et +que l’on sait totalement ou partiellement inexacts, est puni d’un emprisonnement de +cinq ans au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux +peines seulement. +Le tribunal peut, en outre, ordonner l’insertion du jugement intégralement ou par extrait +dans un ou plusieurs journaux, et aux frais du condamné. +Si le fait dénoncé est susceptible de sanction pénale ou disciplinaire, les poursuites sont +engagées en vertu du présent article, soit après jugement ou arrêt d’acquittement ou de +relaxe, soit après ordonnance ou arrêt de non‐lieu, soit après classement de la + +Code pénal + +92 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +dénonciation par un magistrat, un agent public, une autorité supérieure ou un +employeur compétent pour la suite qu’elle est susceptible de comporter. +La juridiction saisie en application du présent article doit surseoir à statuer si des +poursuites concernant le fait dénoncé sont pendantes. + +Titre 20 ‐ Des atteintes à l’honneur et à la considération des +particuliers +Art.441.‐ Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la +considération de la personne à laquelle elle est imputée est une diffamation. +La publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette +imputation est punissable, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une +personne non expressément nommée, mais dont l’identification est rendue possible par +les termes des moyens de diffusion incriminés. +Art.442.‐ Quiconque, hors les cas prévus aux dispositions du livre II du présent Code, se +rend coupable de diffamation envers un particulier, soit par discours, cris ou menaces +proférées dans des lieux ou réunions publics, soit par des imprimés vendus ou +distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des +placards ou affiches exposés aux regards du public, est puni d’un emprisonnement de un +an au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines +seulement. +L’auteur de la diffamation commise envers un groupe de personnes appartenant, par +leur origine, à une race ou à une religion déterminée est puni d’un emprisonnement de +deux ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus, lorsqu’elle aura pour but +d’inciter à la haine entre les citoyens ou habitants. +Art.443.‐ La vérité des faits diffamatoires peut toujours être prouvée, sauf : + si l’imputation concerne la vie privée de la personne ; + si l’imputation se réfère à des faits qui remontent à plus de dix années ; + si l’imputation se réfère à un fait constituant une infraction amnistiée ou prescrite ou +qui a donné lieu à une condamnation effacée par la réhabilitation ou la révision. +Lorsque la preuve du fait diffamatoire est rapportée, le prévenu est renvoyé des fins de +la poursuite. +Art.444.‐ Toute expression outrageante, terme de mépris ou d’invective qui ne renferme +l’imputation d’aucun fait est une injure. +Hors les cas prévus aux dispositions du livre II du présent Code, l’auteur de l’injure +commise envers les particuliers, dans les conditions énoncées à l’article 442 ci‐dessus +est, lorsqu’elle n’a pas été précédée de provocation, puni d’un emprisonnement de six + +Code pénal + +93 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +mois au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines +seulement. +Le maximum de la peine d’emprisonnement est d’un an au plus si l’injure a été commise +envers un groupe de personnes appartenant, par leur origine, à une religion, à une +ethnie ou à une race déterminée, dans le but d’inciter à la haine entre les citoyens ou +habitants. +Art.445.‐ Les articles 442 à 444 ci‐dessus, ne sont applicables aux diffamations et +injures dirigées contre la mémoire des morts que dans les cas où les auteurs de ces +diffamations ou injures ont eu l’intention de porter atteinte à l’honneur ou à la +considération des héritiers, époux ou légataires universels vivants. +Art.446.‐ Les délits de diffamation et d’injures prévus au présent titre ne sont +poursuivis que sur plainte des victimes. + +Titre 21 ‐ Des atteintes à la personnalité +Chapitre 1 ‐ Des atteintes à la vie privée +Art.447.‐ Quiconque, au moyen d’un procédé quelconque, a volontairement porté +atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui en captant, enregistrant ou transmettant, +sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel +ou en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle‐ci, l’image et +tout support numérique d’une personne se trouvant dans un lieu privé, est puni d’un +emprisonnement d’un an au plus et de 1.000.000 FCFA d’amende au plus. +Lorsqu’il est établi que les actes mentionnés au présent article ont été accomplis au vu et +au su des intéressés sans qu’ils s’y soient opposés, alors qu’ils étaient en mesure de le +faire, le consentement de ceux‐ci est présumé. +Lorsque ces faits ont été portés à la connaissance du public par une personne partageant +la vie privée de la victime, les peines sont portées au double. +Art.448.‐ Quiconque conserve, porte ou laisse porter à la connaissance du public ou d’un +tiers ou utilise de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu +à l’aide de l’un des actes prévus par l’article 447 ci‐dessus, est puni des mêmes peines. +Lorsque le délit prévu à l’article 447 ci‐dessus est commis par voie de presse écrite ou +audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont +applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables. +Art.449.‐ Quiconque fabrique, importe, détient, expose, offre, loue ou vend des appareils +ou des dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’opérations pouvant +constituer l’infraction prévue par l’article 447 ci‐dessus ou qui, conçus pour la détection +à distance des conversations, permettent de réaliser l’infraction prévue par l’article +Code pénal + +94 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +susvisé, lorsque ces faits sont commis, y compris par négligence, en l’absence +d’autorisation légale ou sans respecter les conditions fixées par cette autorisation, est +puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et de 20.000.000 FCFA d’amende au +plus. +Sont punis des mêmes peines : + le fait de réaliser une publicité en faveur d’un appareil ou d’un dispositif technique +susceptible de permettre la réalisation des infractions prévues à l’article 449 ci‐ +dessus, lorsque cette publicité constitue une incitation à commettre cette infraction ; + le fait de réaliser une publicité en faveur d’un appareil ou d’un dispositif technique +ayant pour objet la captation de données informatiques, lorsque cette publicité +constitue une incitation à en faire un usage frauduleux. +Art.450.‐ Quiconque s’introduit ou se maintient dans le domicile d’autrui à l’aide de +manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas permis par la loi, est puni +d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Art.451.‐ Quiconque, usurpe l’identité d’un tiers ou fait usage d’une ou plusieurs +données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou +celle d’autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d’un +emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +L’auteur de cette infraction est puni des mêmes peines lorsqu’elle est commise sur un +réseau de communication en ligne ouvert au public. +Art.452.‐ Quiconque, à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, force +un tiers à quitter le lieu qu’il habite sans avoir obtenu le concours de l’Etat ou une +décision judiciaire définitive, dans les conditions prévues par les textes en vigueur, est +puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et de 5.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.453.‐ La tentative des infractions prévues au présent chapitre est punie des mêmes +peines. +Art.454.‐ Dans les cas prévus au présent chapitre, l’action publique ne peut être exercée +que sur plainte de la victime, de son représentant légal ou de ses ayants droit. +Art.455.‐ Les personnes morales déclarées pénalement responsables des infractions +définies au présent chapitre encourent, outre la peine d’amende de 60.000.000 FCFA au +plus : + l’interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer +directement ou indirectement l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice ou +à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise ; + l’affichage ou la diffusion de la décision prononcée à leurs frais. + +Code pénal + +95 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 2 ‐ Des atteintes à la représentation de la personne +Art.456.‐ Quiconque publie, par quelque moyen qu’il soit, le montage réalisé avec les +paroles ou l’image d’une personne sans son consentement, s’il n’apparaît pas à +l’évidence qu’il s’agit d’un montage ou s’il n’en est pas expressément fait mention, est +puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et de 20.000.000 FCFA d’amende au +plus. +Lorsque le délit prévu par l’alinéa ci‐dessus est commis par voie de presse écrite, +audiovisuelle ou par tout moyen électronique, les dispositions particulières des lois qui +régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des +personnes responsables. + +Titre 22 ‐ Des violations du secret professionnel +Art.457.‐ Les médecins, chirurgiens et autres officiers de santé, ainsi que les +pharmaciens, les sages‐femmes et toutes autres personnes dépositaires, par état ou +profession, ou par fonctions temporaires ou permanentes, des secrets qu’on leur confie, +qui, hors les cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, ont révélé +ces secrets, sont punis d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines seulement. +Lorsque les personnes visées à l’alinéa ci‐dessus sont appelées à témoigner en justice, +elles peuvent être déliées par le tribunal du secret professionnel. Elles ne peuvent, dans +ce cas, refuser leur témoignage. +Art.458.‐ Tout directeur, commis ou ouvrier qui a communiqué ou tenté de +communiquer des secrets de la fabrique où il est employé, est puni d’un +emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus ou de +l’une de ces deux peines seulement. + +Titre 23 ‐ Des violations et des profanations de sépulture +Art.459.‐ Quiconque se rend coupable de violation de tombeau ou de sépulture est puni +d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA au plus, +sans préjudice des peines réprimant les crimes ou délits concomitamment commis. +Est puni des mêmes peines quiconque a mutilé un cadavre même non inhumé. + +Code pénal + +96 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Livre 4 ‐ De la protection des biens +Titre 1 ‐ Des appropriations frauduleuses +Chapitre 1 ‐ Du vol +Section 1 ‐ Des vols simples +Art.460.‐ Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. +Sous réserve de l’application des dispositions sur les circonstances aggravantes prévues +aux articles 463 et suivants, tout auteur de vol est puni d’un emprisonnement de trois +ans au plus et peut l’être, en outre, d’une amende d’un montant de 1.000.000 FCFA au +plus. +La tentative de vol est punie comme le délit lui‐même. +Art.461.‐ Sont notamment considérés comme vols au sens de l’article 460 ci‐dessus : + 1° la soustraction frauduleuse des végétaux, fruits ou récoltes qu’ils soient ou non +détachés du sol ; + 2° la soustraction frauduleuse d’un véhicule ou d’une embarcation, même pour un +usage temporaire ; + 3° les modifications ou altérations frauduleuses d’installations de distribution d’eau, +de gaz ou d’électricité, ayant pour but de soustraire en tout ou en partie l’utilisateur +au paiement des redevances ; + 4° les grivèleries ou autres filouteries commises au préjudice des restaurateurs, +débitants de boissons, hôteliers, transporteurs ou tout autre prestataire de services +par des clients se sachant insolvables. +Art.462.‐ Ne peuvent donner lieu à des poursuites pénales mais seulement à des +réparations civiles, le cas échéant, les soustractions commises : + par un conjoint au préjudice de l’autre, sauf lorsque les époux sont séparés de corps +ou autorisés à résider séparément ; + par un veuf ou une veuve quant aux choses qui avaient appartenu à l’époux décédé ; + par les enfants ou autres descendants au préjudice de leurs pères ou mères ou autres +ascendants, par des pères ou mères ou autres ascendants au préjudice de leurs +enfants ou autres descendants ; + par des alliés aux mêmes degrés à condition que les soustractions soient commises +pendant la durée du mariage et en dehors de la période pendant laquelle les époux +sont autorisés à résider séparément. + +Code pénal + +97 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 2 ‐ Des vols aggravés +Art.463.‐ Constitue un vol aggravé, le vol commis avec l’une des circonstances +suivantes : + lorsqu’il est commis par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de +complice sans qu’elles constituent une bande organisée ; + lorsqu’il est commis par une personne qui prend indûment la qualité d’une personne +dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ; + lorsqu’il est précédé, accompagné ou suivi de violences sur autrui n’ayant pas +entrainé une incapacité totale de travail ; + lorsqu’il est commis dans un local d’habitation ou dans un lieu utilisé ou destiné à +l’entrepôt de fonds, valeurs, marchandises ou matériels ; + lorsqu’il est précédé, accompagné ou suivi d’un acte de destruction, de dégradation +ou de détérioration ; + lorsqu’il est commis à raison de l’appartenance ou de la non appartenance, vraie ou +supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion +déterminée. +Tout auteur d’un vol commis avec l’une des circonstances aggravantes spécifiées ci‐ +dessus est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et de 2.000.000 FCFA d’amende +au plus. +Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement au plus et à 5.000.000 FCFA +d’amende au plus, lorsque le vol est commis avec deux des circonstances prévues par le +présent article. +Elles sont portées à dix ans d’emprisonnement et à 10.000.000 FCFA d’amende au plus, +lorsque le vol est commis avec trois de ces circonstances. +Art.464.‐ Est puni de sept ans d’emprisonnement au plus et de 5.000.000 FCFA +d’amende au plus, les peines étant portées à dix ans d’emprisonnement lorsque le ou les +mineurs visés au présent article étaient âgés de moins de quinze ans au moment des +faits, le vol commis : + 1° par un mineur avec l’aide d’un ou de plusieurs mineurs agissant comme co‐ +auteurs ou complices ; + 2° en vue de l’appropriation d’un bien culturel qui relève du domaine public mobilier +ou qui est déposé ou exposé dans un musée, un lieu de culte ou un lieu dépendant +d’une personne publique ; + 3° en étant précédé, accompagné ou suivi de violences sur autrui ayant entraîné une +incapacité totale de travail ; + 4° en étant facilité par l’état de vulnérabilité d’une personne en raison de son âge, de +sa maladie, de son infirmité, d’une déficience physique ou psychique, d’un état de +grossesse, si cet état est apparent ou connu de l’auteur. +Art.465.‐ Le vol est puni de vingt ans de réclusion criminelle : + +Code pénal + +98 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + lorsqu’il est précédé, accompagné ou suivi de violences sur autrui ayant entrainé une +mutilation ou une infirmité permanente ; + lorsqu’il est commis avec usage ou menace d’une arme apparente ou cachée ; + lorsqu’il est commis en bande organisée. +Art.466.‐ Le vol est puni de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu’il est commis avec +usage d’une arme apparente ou cachée et prise d’otages ou lorsque les victimes ont été +soumises à des tortures corporelles ou des violences sexuelles ou à un viol. +Art.467.‐ Dans tous les cas prévus au présent chapitre, les coupables peuvent, en outre, +être privés de l’un ou de plusieurs des droits mentionnés à l’article 79 du présent Code. +Art.468.‐ Les dispositions de l’article 462 ci‐dessus ne sont pas applicables lorsque le +vol porte sur des objets ou documents indispensables à la vie quotidienne tels que les +documents d’identité ou les moyens de paiement. +Chapitre 2 ‐ De l’escroquerie +Art.469.‐ Quiconque, soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités, soit en +employant des manœuvres frauduleuses pour persuader l’existence de fausses +entreprises, d’un pouvoir ou d’un crédit imaginaires, ou pour faire naître l’espérance ou +la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre événement chimérique, se fait +remettre ou délivrer des fonds, des meubles ou des obligations, dispositions, billets, +promesses, quittances ou décharges et a, par l’un de ces moyens, escroqué ou tenté +d’escroquer les biens d’autrui, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus, et +d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus. +Si le délit est commis par une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission +d’actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques, soit d’une société, soit d’une +entreprise commerciale ou industrielle, l’emprisonnement peut être porté à dix ans au +plus et l’amende à 50.000.000 FCFA au plus. +Dans tous les cas, les coupables peuvent être, en outre, frappés de l’interdiction des +droits mentionnés aux articles 79 et 98 du présent Code. +Chapitre 3 ‐ Des infractions commises en matière de chèques +Art.470.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, quiconque : + 1° a, de manière frauduleuse, émis un chèque non daté ou revêtu d’une fausse date, +ou ne portant indication de la somme ni en chiffres ni en lettres ; + 2° a, en connaissance de cause, accepté de recevoir un chèque émis dans les +conditions visées à l’alinéa précédent. +Dans tous les cas, l’amende ne peut être inférieure au montant du chèque. +Code pénal + +99 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +L’emprisonnement peut être porté à cinq ans au plus et l’amende à 5.000.000 FCFA au +plus à l’égard du bénéficiaire qui a provoqué l’émission du chèque irrégulier. +S’il est commerçant, la fermeture temporaire ou définitive de son établissement peut, en +outre, être prononcée par le tribunal. +Art.471.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, quiconque a : + contrefait ou falsifié un chèque ; + accepté, en connaissance de cause, de recevoir un chèque contrefait ou falsifié. +Art.472.‐ Dans tous les cas prévus au présent chapitre, les coupables peuvent, en outre, +être frappés de l’interdiction des droits mentionnés en l’article 79 du présent Code. +Toutes les infractions visées au présent chapitre sont considérées comme étant, du point +de vue de la récidive, un même délit. +A l’occasion des poursuites pénales exercées contre le tireur, le bénéficiaire qui s’est +constitué partie civile est recevable à demander devant les juges de l’action publique une +somme égale au montant du chèque, sans préjudice, le cas échéant, de tous dommages‐ +intérêts. +Il peut néanmoins, s’il le préfère, agir en paiement de sa créance devant la juridiction +civile. +Pour l’application des dispositions du présent chapitre, le chèque postal est assimilé au +chèque bancaire. +Chapitre 4 ‐ Des abus de confiance et détournements +Art.473.‐ Quiconque a détourné ou dissipé, au préjudice des propriétaires, possesseurs +ou détenteurs, les effets, deniers, marchandises, billets, quittances ou tous autres écrits +contenant ou opérant obligation ou décharge, qui ne lui ont été remis qu’à titre de +louage, de dépôt, de mandat, de nantissement, de prêt à usage, ou pour un travail salarié +ou non salarié, à la charge de les rendre ou représenter, ou d’en faire un usage ou un +emploi déterminé, se rend coupable d’abus de confiance. +Le coupable est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Si l’abus de confiance a été commis par une personne faisant appel au public afin +d’obtenir, soit pour son propre compte, soit comme directeur, administrateur, ou agent +d’une société ou d’une entreprise commerciale ou industrielle, la remise de fonds ou +valeurs à titre de dépôt, de mandat ou de nantissement, la durée de l’emprisonnement +peut être portée à dix ans au plus et l’amende à 10.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +100 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +L’amende peut toutefois être portée au quart des restitutions et des dommages‐intérêts +si elle est supérieure à ce maximum. +Chapitre 5 ‐ Du chantage et des extorsions +Art.474.‐ Quiconque, à l’aide de menace écrite ou verbale, de révélations ou +d’imputations diffamatoires, que les faits en faisant l’objet soient exacts ou non, a +extorqué ou tenté d’extorquer soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature ou la +remise d’un écrit, d’un acte, d’un titre ou d’une pièce quelconque contenant ou opérant +obligation, disposition ou décharge, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus, +et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Art.475.‐ Quiconque a extorqué par force, violence ou contrainte la signature ou la +remise d’un écrit, d’un acte, d’un titre ou d’une pièce quelconque contenant ou opérant +obligation, disposition ou décharge, est puni d’un emprisonnement de sept ans au plus et +peut l’être, en outre, d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. +L’auteur de l’extorsion est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et de +20.000.000 FCFA d’amende au plus, lorsqu’elle est commise au préjudice d’une +personne particulièrement vulnérable en raison de son âge, de sa maladie, d’une +infirmité, ou d’un état de grossesse, lorsque cet état est apparent ou était connu de son +auteur. +La peine est portée au double lorsque l’extorsion est commise en bande organisée. +Chapitre 6 ‐ De l’abus de blanc‐seing +Art.476.‐ Quiconque, abusant d’un blanc‐seing qui lui a été confié, a frauduleusement +écrit au‐dessus une obligation ou décharge ou tout autre acte pouvant compromettre la +personne ou la fortune du signataire, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus +et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. +Dans le cas où le blanc‐seing ne lui aurait pas été confié, l’auteur encourt les poursuites +pour faux. +Chapitre 7 ‐ Du recel +Art.477.‐ Constitue le recel le fait de dissimuler, de détenir, ou de transmettre une +chose, ou de faire office d’intermédiaire afin de la transmettre en sachant que cette +chose provient d’un crime ou d’un délit. +Constitue également un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout +moyen, du produit d’un crime ou d’un délit. + +Code pénal + +101 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Le coupable est puni des peines applicables aux faits qui auront procuré les choses +recelées. +Ces peines sont encourues par les receleurs alors même que les auteurs principaux de +l’infraction ne seraient pas punissables, en raison notamment des dispositions des +articles 462 et 468 du présent Code. +Néanmoins, la peine de la réclusion criminelle à perpétuité encourue est substituée, à +l’égard des receleurs, par la peine de trente ans de réclusion criminelle au plus. + +Titre 2 ‐ Des entraves à la liberté du travail +Art.478.‐ Quiconque, à l’aide de violences, voies de fait, menaces ou manœuvres +frauduleuses, a amené ou maintenu, tenté d’amener ou de maintenir une cessation +concertée du travail se rend coupable d’entrave à la liberté du travail. +Le coupable est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et peut l’être, en outre, +d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. + +Titre 3 ‐ Des destructions et des dégradations +Art.479.‐ Quiconque a, dans une intention criminelle, déposé, en quelque lieu que ce +soit, un engin explosif, que celui‐ci ait explosé ou non, est puni de la réclusion criminelle +à perpétuité. +Art.480.‐ Est puni de la réclusion criminelle à perpétuité, quiconque a saboté ou tenté +de saboter, en vue de provoquer un accident : + un véhicule, bateau, aéronef ; + un convoi de chemin de fer ; + une plateforme d’exploration ou d’exploitation des ressources naturelles fixés sur le +plateau continental ; + tout autre engin servant à transporter les personnes ou les installations destinées à +assurer la manœuvre et la sécurité de ces engins. +Art.481.‐ Les personnes coupables des crimes mentionnés aux articles 479 et 480 ci‐ +dessus, sont exemptées de peine si, avant la consommation de ces crimes et avant toutes +poursuites, elles en ont donné connaissance et ont révélé les auteurs aux autorités +administratives ou judiciaires. +Art.482.‐ Tout auteur de l’incendie volontaire d’un immeuble habité ou d’un véhicule +contenant des personnes, que cet immeuble ou ce véhicule appartienne ou non à l’auteur +de l’incendie, est puni de vingt ans de réclusion criminelle. + +Code pénal + +102 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +L’incendie volontairement provoqué, qui a entraîné la mort d’une ou plusieurs +personnes ou des blessures ou infirmités permanentes, est puni de la réclusion +criminelle à perpétuité. +Art.483.‐ Hors les cas prévus à l’article précédent, quiconque a volontairement incendié +ou tenté d’incendier des édifices, bateaux, chantiers, entrepôts, véhicules, bois, récoltes, +appartenant à autrui, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende +de 20.000.000 FCFA au plus. +Celui qui, incendiant ou provoquant à l’incendie de l’un de ses biens propres, a +volontairement causé un préjudice quelconque à autrui, est puni des mêmes peines. +Art.484.‐ Quiconque a volontairement détruit, renversé ou endommagé gravement, par +quelque moyen que ce soit, en tout ou en partie, des édifices, ponts, digues ou chaussées +ou autres constructions qu’il savait appartenir à autrui, ou a causé l’explosion d’une +machine quelconque, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende +de 30.000.000 FCFA au plus. +S’il en est résulté décès ou blessures sur les personnes, le coupable est, dans le premier +cas, puni de la réclusion criminelle à perpétuité et dans le second, de vingt ans de +réclusion criminelle. +Art.485.‐ Sans préjudice des peines plus graves prévues par le Code Pénal ou les lois +spéciales, lorsque, du fait d’un individu, d’une bande d’individus, d’une réunion ou d’un +rassemblement, il est résulté des violences, des pillages ou des destructions ou des +dégradations causées aux biens, meubles ou immeubles, privés ou publics : + 1° les auteurs et complices sont punis de dix ans d’emprisonnement au plus et d’une +amende de 20.000.000 FCFA au plus ; + 2° les instigateurs des troubles sont punis des mêmes peines que les auteurs ; + 3° les auteurs de voies de fait aux personnes sont punis d’un an d’emprisonnement +au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Ceux qui auront continué à participer à ce rassemblement malgré l’ordre de suppression +donné par les pouvoirs publics ou les responsables des organisations ayant appelé à ces +manifestations, sont punis de deux ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus. +Les peines prévues à l’alinéa précédent sont portées au double si : + 1° le rassemblement n’a pas été déclaré ou a été interdit par l’autorité +administrative ; + 2° les instigateurs des troubles ont poussé des mineurs à l’accomplissement des +actes de violences ou voies de fait sur les personnes ou des destructions et +dégradations sur les biens. +Quiconque s’introduit dans un rassemblement en vue d’y commettre ou d’inciter les +autres participants à commettre des violences, voies de fait, pillages, destructions ou +dégradations, est puni de trois ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus. +Code pénal + +103 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Lorsqu’à la suite des circonstances prévues aux alinéas précédents, il est résulté un +homicide, les instigateurs des troubles visés auxdits alinéas sont punis de dix ans +d’emprisonnement au plus et d’une amende de 20.000.000 FCFA au plus, sans préjudice +des poursuites pouvant être engagées contre les auteurs de cet acte. +Les personnes reconnues coupables des infractions définies ci‐dessus, ainsi que les +groupements ou organisations qui ont l’initiative de ces rassemblements, sont +solidairement responsables des dommages corporels et matériels qui en ont résulté. +Art.486.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque a +volontairement et sans nécessité : + détruit ou dégradé des récoltes, plantes ou arbres appartenant à autrui ; + tué ou mutilé des animaux domestiques appartenant à autrui. +Art.487.‐ Quiconque, hors les cas prévus aux articles précédents, a, par quelque moyen +que ce soit, volontairement détruit ou dégradé les propriétés mobilières d’autrui, est +puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au +plus. +Si le dommage a été le fait d’un salarié au préjudice de son employeur, la peine +d’emprisonnement peut être portée à dix ans au plus. +Art.488.‐ Sans préjudice des sanctions réparations prévues à l’article 47 du présent +Code, est puni d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, quiconque a : + 1° en tout ou en partie, comblé des fossés, détruit des clôtures, de quelque matériau +qu’elles soient faites, coupé ou arraché des haies vives ou sèches ; + 2° déplacé ou supprimé des bornes ou pieds corniers ou autres arbres plantés ou +reconnus pour établir les limites entre différentes propriétés. +Art.489.‐ Quiconque ayant le contrôle, l’usage, la garde ou la disposition d’un engin, +machine, véhicule, ou tout autre matériel appartenant à autrui, l’a, par imprudence, +négligence ou inobservation des instructions reçues, détruit ou endommagé gravement, +est puni d’un emprisonnement de six mois au plus et d’une amende de 2.000.000 FCFA +au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement. +Art.490.‐ Quiconque a volontairement brûlé ou détruit, d’une mani��re quelconque, des +registres, minutes ou actes originaux de l’autorité publique, des titres, billets à ordre, +lettres de change, effets de commerce ou de banque, contenant ou opérant obligation, +disposition ou décharge, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une +amende de 5.000.000 FCFA au plus. +Art.491.‐ Sans préjudice des peines plus graves prévues aux articles précédents, +quiconque a volontairement détruit, abattu ou dégradé des monuments, statues ou tous +autres objets destinés à l’utilité ou la décoration publique et élevés par l’autorité +publique ou avec son autorisation, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus ou +de l’une de ces deux peines seulement. +Code pénal + +104 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 4 ‐ Des atteintes aux systèmes de traitement automatisé de +données +Art.492.‐ Le fait pour quiconque d’accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans +tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données est puni de deux ans +d’emprisonnement au plus et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. +Lorsqu’il en est résulté soit la suppression ou la modification de données contenues +dans le système, soit une altération du fonctionnement de ce système, la peine sera de +cinq ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de 200.000.000 FCFA au plus. +Lorsque les infractions prévues aux deux premiers alinéas ont été commises à l’encontre +d’un système de traitement automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre +par l’Etat, la peine est portée à dix ans d’emprisonnement et à une amende de +500.000.000 FCFA au plus. +Art.493.‐ Le fait pour quiconque d’entraver ou de fausser le fonctionnement d’un +système de traitement automatisé de données, est puni de cinq ans d’emprisonnement +au plus et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. +Lorsque cette infraction a été commise à l’encontre d’un système de traitement +automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre par l’Etat, la peine est portée +à dix ans d’emprisonnement au plus et à une amende de 200.000.000 FCFA au plus. +Art.494.‐ Le fait pour quiconque, d’introduire frauduleusement des données dans un +système de traitement automatisé, d’extraire, de détenir, de reproduire, de transmettre, +de supprimer ou de modifier frauduleusement les données qu’il contient, est puni de +cinq ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. +Lorsque cette infraction est commise à l’encontre d’un système de traitement +automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre par l’Etat, la peine est portée +à dix ans d’emprisonnement au plus et une amende de 200.000.000 FCFA au plus. +Art.495.‐ Le fait pour quiconque, sans motif légitime, notamment de recherche ou de +sécurité informatique, d’importer, de détenir, d’offrir, de céder ou de mettre à +disposition un équipement, un instrument, un programme informatique ou toute donnée +conçus ou spécialement adaptés pour commettre une ou plusieurs des infractions +prévues au présent titre et par les dispositions pénales des autres textes en vigueur, est +puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de 100.000.000 FCFA au +plus. +Art.496.‐ Le fait pour quiconque de participer à un groupement formé ou à une entente +établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’une +ou de plusieurs des infractions prévues au présent titre et par les dispositions pénales +des autres textes en vigueur, est puni d’une peine d’emprisonnement de cinq ans au plus +et d’une amende de 100.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +105 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.497.‐ Lorsque les infractions prévues au présent titre sont commises en bande +organisée et à l’encontre d’un système de traitement automatisé de données à caractère +personnel mis en œuvre par l’Etat, la peine peut être portée à vingt ans de réclusion +criminelle et à 500.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.498.‐ Les personnes physiques coupables des délits prévus au présent titre +encourent également les peines complémentaires suivantes : + l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, des droits civiques, civils et de +famille ; + l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer une fonction publique ou +d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice de laquelle ou à +l’occasion de laquelle l’infraction a été commise ; + la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de +la chose qui en est le produit, à l’exception des objets susceptibles de restitution ; + la fermeture, pour une durée de cinq ans au plus, des établissements ou de l’un ou de +plusieurs des établissements de l’entreprise ayant servi à commettre les faits +incriminés ; + l’exclusion, pour une durée de cinq ans au plus, des marchés publics ; + l’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’émettre des chèques autres que +ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont +certifiés ; + l’affichage ou la diffusion de la décision prononcée au frais de l’auteur des faits. +Art.499.‐ Les personnes morales déclarées responsables pénalement des infractions +définies au présent chapitre encourent, outre l’amende de 500.000.000 FCFA au plus, les +peines complémentaires prévues à l’article 98 du présent Code. +Art.500.‐ La tentative des infractions prévues au présent titre est punie des mêmes +peines que celles prévues pour l’action accomplie. + +Livre 5 ‐ De la bonne gouvernance +Titre 1 ‐ Des atteintes à la bonne gouvernance publique +Chapitre 1 ‐ De la concussion +Art.501.‐ Le fait par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une +mission de service public, de recevoir, exiger, ou ordonner de percevoir à titre de droits +ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou +excéder ce qui est dû, est puni d’une peine de cinq ans d’emprisonnement au plus et +d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +106 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Est puni des mêmes peines le fait, par les mêmes personnes, d’accorder sous une forme +quelconque et pour quelque motif que ce soit une exonération ou franchise des droits, +contributions, impôts ou taxes publics en violation des textes en vigueur. +La tentative des infractions prévues au présent article est punie des mêmes peines. +Chapitre 2 ‐ De la corruption passive et du trafic d’influence commis par des +personnes exerçant une fonction publique +Art.502.‐ Est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, le fait par une personne dépositaire de l’autorité publique, +chargée d’une mission de service public ou investie d’un mandat électif public, de +solliciter ou d’agréer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des +offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques pour elle‐ +même ou pour autrui : + 1° soit pour accomplir ou avoir accompli, pour s’abstenir ou s’être abstenue +d’accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat ou facilité par sa +fonction, sa mission ou son mandat ; + 2° soit pour abuser ou avoir abusé de son influence réelle ou supposée en vue de +faire obtenir une décision favorable. +Chapitre 3 ‐ De la prise illégale d’intérêts +Art.503.‐ Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une +mission de service public ou par une personne investie d’un mandat électif public, de +prendre, de recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque +dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou +en partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le +paiement, est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et de 20.000.000 FCFA +d’amende au plus. +Art.504.‐ Est puni de cinq ans d’emprisonnement au plus et de 10.000.000 FCFA +d’amende au plus le fait, par une personne ayant été chargée, en tant qu’agent public ou +agent d’une administration publique, dans le cadre des fonctions qu’elle a effectivement +exercées, soit d’assurer la surveillance ou le contrôle d’une entreprise privée, soit de +conclure des contrats de toute nature avec une entreprise privée ou de formuler un avis +sur de tels contrats, soit de proposer directement à l’autorité compétente des décisions +relatives à des opérations réalisées par une entreprise privée ou de formuler un avis sur +de telles décisions, de prendre ou de recevoir une participation par travail, conseil ou +capitaux dans l’une de ces entreprises avant l’expiration d’un délai de deux ans après la +cessation de ces fonctions. + +Code pénal + +107 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 4 ‐ Des atteintes à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les +marchés publics et les délégations de service public +Art.505.‐ Est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et de 20.000.000 FCFA +d’amende au plus le fait, par une personne investie d’un mandat électif public ou +exerçant les fonctions de représentant, administrateur ou agent de l’Etat, des +collectivités territoriales, des établissements publics ou par toute personne agissant +pour le compte de l’une de celles susmentionnées, de procurer ou de tenter de procurer +à autrui un avantage injustifié par un acte contraire aux dispositions législatives ou +réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d’accès et l’égalité des candidats +dans les marchés publics ou les délégations de service public. +Chapitre 5 ‐ De la soustraction ou du détournement de biens par personne +exerçant une fonction publique +Art.506.‐ Le fait par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une +mission de service public, un comptable public, un dépositaire public ou l’un de ses +subordonnés, de détruire, détourner ou soustraire un acte ou un titre, ou des fonds +publics ou privés, ou effets, pièces ou titres en tenant lieu, ou tout autre objet qui lui a +été remis en raison de ses fonctions ou de sa mission, est puni de la peine de vingt ans de +réclusion criminelle au plus et de 100.000.000 FCFA d’amende au plus. +Art.507.‐ Dans les cas prévus aux articles 509 à 513 ci‐dessous, peuvent être +prononcées, à titre complémentaire, les peines suivantes : + l’interdiction des droits civils, civiques et de famille ; + l’interdiction soit d’exercer une fonction publique ou d’exercer l’activité +professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle +l’infraction a été commise, soit pour les infractions prévues aux articles 509 et 513 +ci‐dessous, d’exercer une profession commerciale ou industrielle, de diriger, +d’administrer, de gérer ou de contrôler à un titre quelconque, directement ou +indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui, une entreprise +commerciale ou industrielle ou une société commerciale. Ces interdictions d’exercice +peuvent être prononcées cumulativement ; + la confiscation des sommes ou objets irrégulièrement reçus par l’auteur de +l’infraction à l’exception des objets susceptibles de restitution. +Chapitre 6 ‐ De la corruption active et du trafic d’influence commis par les +particuliers +Art.508.‐ Est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et de 50.000.000 FCFA +d’amende au plus le fait, par quiconque, de proposer sans droit, à tout moment, +directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des +avantages quelconques à une personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une + +Code pénal + +108 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +mission de service public ou investie d’un mandat électif public, pour elle‐même ou pour +autrui : + 1° soit pour qu’elle accomplisse ou s’abstienne d’accomplir, ou parce qu’elle a +accompli ou s’est abstenue d’accomplir, un acte de sa fonction, de sa mission ou de +son mandat ; + 2° soit pour qu’elle abuse, ou parce qu’elle a abusé de son influence réelle ou +supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique +des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable. +Est puni des mêmes peines le fait de céder à une personne dépositaire de l’autorité +publique, chargée d’une mission de service publique ou investie d’un mandat électif +public qui sollicite sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, +des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour elle‐même +ou pour autrui, pour accomplir un acte mentionné au point 1 ci‐dessus ou pour abuser +ou avoir abusé de son influence dans les conditions mentionnées au point 2 ci‐dessus. +Art.509.‐ Est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et de 50.000.000 FCFA +d’amende au plus le fait, par quiconque, de solliciter ou d’agréer, à tout moment, +directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des +avantages quelconques, pour lui‐même ou pour autrui pour abuser ou avoir abusé de +son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une +administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre +décision favorable. +Est puni des mêmes peines le fait de céder aux sollicitations prévues au premier alinéa +ou de proposer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, +promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques à une personne, pour +elle‐même ou pour autrui, pour qu’elle abuse ou parce qu’elle a abusé de son influence +réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration +publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable. +Chapitre 7 ‐ De la corruption d’agents publics étrangers +Art.510.‐ Les infractions prévues aux chapitres premier à six du présent titre et +imputables à toute personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une mission +de service public ou investie d’un mandat électif public dans un Etat étranger ou au sein +d’une organisation internationale publique sont punies des mêmes peines. +La poursuite de ces délits ne peut être engagée qu’à la requête du Ministère Public. +Art.511.‐ La corruption et le trafic d’influence passifs, la corruption et le trafic +d’influence actifs imputable à toute personne exerçant des fonctions juridictionnelles +dans un Etat étranger ou au sein d’une cour internationale, tout fonctionnaire de greffe +d’une juridiction étrangère ou d’une cour internationale, tout expert nommé par une +telle juridiction ou une telle cour ou par les parties, tout arbitre ou conciliateur exerçant +sa mission sous l’empire du droit étranger, sont passibles des mêmes peines. + +Code pénal + +109 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.512.‐ Les peines complémentaires prévues au présent Code sont applicables aux +personnes physiques et aux personnes morales reconnues coupables. +Chapitre 8 ‐ De l’inexécution des marchés publics +Art.513.‐ Le fait par tout dirigeant de toute entreprise ayant obtenu paiement pour la +réalisation de travaux publics en exécution d’un marché public, de s’abstenir +volontairement de leur exécution totale ou partielle, sera puni de sept ans +d’emprisonnement au plus et de 20.000.000 FCFA d’amende au plus ou de l’une de ces +deux peines seulement. +Il est également prononcé contre la personne morale le remboursement intégral des +sommes perçues sans préjudice de la condamnation à l’une ou plusieurs des peines +complémentaires prévues à l’article 98 du présent Code et de l’octroi de dommages‐ +intérêts. + +Titre 2 ‐ Des atteintes à la bonne gouvernance économique +Chapitre 1 ‐ De l’inobservation des formalités constitutives d’une société +Art.514.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque s’abstient +volontairement d’accomplir les formalités prescrites pour la constitution d’une société +ou accomplit une formalité par fraude. +La juridiction qui prononce la condamnation ordonne, le cas échéant, l’inscription ou la +rectification des mentions inexactes. +Chapitre 2 ‐ Des atteintes au droit des sûretés +Art.515.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui +inscrit une sûreté mobilière soit par fraude, soit en portant des indications inexactes ou +des données de mauvaise foi. +La juridiction qui prononce la condamnation ordonne, le cas échéant, l’inscription ou la +rectification des mentions inexactes. +Art.516.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, le preneur ou toute +personne qui prive totalement ou partiellement le bailleur de son privilège par des +manœuvres frauduleuses. + +Code pénal + +110 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 3 ‐ Des atteintes au droit des sociétés commerciales et des groupements +d’intérêt économique +Section 1 ‐ Des infractions à la constitution des sociétés +Art.517.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les fondateurs, le +président‐directeur général, le directeur général, l’administrateur général ou +l’administrateur général adjoint d’une société anonyme, qui émettent des actions avant +l’immatriculation ou à n’importe quelle époque, lorsque l’immatriculation est obtenue +par fraude ou que la société est irrégulièrement constituée. +Art.518.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, ceux qui : + a) affirment, sciemment, sincères et véritables, des souscriptions qu’ils savent +fictives ou déclarent que les fonds qui n’ont pas été mis entièrement à la disposition +de la société ont été effectivement versés ; + b) remettent au notaire ou au dépositaire, une liste des actionnaires ou des bulletins +de souscription et de versement mentionnant des souscriptions fictives ou des +versements de fonds qui n’ont pas été mis définitivement à la disposition de la +société ; + c) sciemment, par simulation de souscription ou de versement ou par publication de +versement qui n’existe pas ou de tous autres faits faux, obtiennent ou tentent +d’obtenir des souscriptions ou des versements ; + d) sciemment, pour provoquer des souscriptions ou des versements, publient les +noms de personnes désignées contrairement à la vérité comme étant ou devant être +rattachées à la société à un titre quelconque ; + e) frauduleusement, font attribuer à un apport en nature, une évaluation supérieure +à sa valeur réelle. +Art.519.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, ceux qui sciemment +négocient : + a) des actions nominatives qui ne sont pas demeurées sous la forme nominative +jusqu’à leur libération ; + b) des actions d’apport avant l’expiration du délai pendant lequel elles ne sont pas +négociables ; + c) des actions en numéraire pour lesquelles le versement du quart du nominal n’est +pas effectué. + +Code pénal + +111 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 2 ‐ Des infractions à la gérance, à l’administration et à la direction des +sociétés +Art.520.‐ Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les dirigeants +sociaux qui, en l’absence d’inventaire ou au moyen d’inventaires frauduleux, opèrent +sciemment entre actionnaires ou entre associés, la répartition de dividendes fictifs. +Art.521.‐ Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, les dirigeants sociaux qui sciemment, même en l’absence de +toute distribution de dividendes, publient ou présentent aux actionnaires ou associés, en +vue de dissimuler la véritable situation de la société, des états financiers de synthèse ne +donnant pas, pour chaque exercice, une image fidèle des opérations de l’exercice, de la +situation financière et de celle du patrimoine de la société, à l’expiration de cette +période. +Art.522.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, le gérant de la société à responsabilité limitée, tout +administrateur, le président directeur général, l’administrateur général ou +l’administrateur général adjoint ou tout autre dirigeant de droit ou de fait qui, de +mauvaise foi, fait des biens ou des crédits de la société, un usage qu’il sait contraire à +l’intérêt de celle‐ci, à des fins personnelles, matérielles ou morales, ou pour favoriser +une autre personne morale dans laquelle ils sont intéressés, directement ou +indirectement. +Section 3 ‐ Des infractions aux assemblées générales +Art.523.‐ Sont punis d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, ceux qui sciemment, +empêchent un actionnaire ou un associé de participer à une assemblée générale. +Section 4 ‐ Des infractions aux modifications du capital des sociétés anonymes +Sous‐section 1 ‐ De l’augmentation de capital +Art.524.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les administrateurs, +le président du conseil d’administration, le président directeur général, le directeur +général, l’administrateur général ou l’administrateur général adjoint d’une société +anonyme qui, lors d’une augmentation de capital, émettent des actions ou des coupures +d’actions : + avant que le certificat du dépositaire soit établi ; + sans que les formalités préalables à l’augmentation de capital soient régulièrement +accomplies ; +Code pénal + +112 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + sans que le capital antérieurement souscrit de la société soit intégralement libéré ; + sans que les nouvelles actions d’apport soient intégralement libérées avant +l’inscription modificative au registre du commerce et du crédit mobilier ; + sans que les actions nouvelles soient libérées d’un quart au moins de leur valeur +nominale au moment de la souscription ; + le cas échéant, sans que l’intégralité de la prime d’émission soit libérée au moment +de la souscription. +Sont punies des mêmes peines, les personnes visées au présent article qui ne +maintiennent pas les actions en numéraire sous forme nominative jusqu’à leur entière +libération. +Art.525.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les dirigeants sociaux +qui lors d’une augmentation de capital : + ne font pas bénéficier aux actionnaires, proportionnellement au montant de leurs +actions d’un droit préférentiel de souscription des actions en numéraire lorsque ce +droit n’est pas supprimé par l’assemblée générale et que les actionnaires n’y ont pas +renoncé ; + ne font pas réserver aux actionnaires un délai de vingt jours au moins, à dater de +l’ouverture de la souscription, sauf lorsque ce délai est clos par anticipation ; + n’attribuent pas les actions rendues disponibles, faute d’un nombre suffisant de +souscriptions à titre irréductible, aux actionnaires qui ont souscrit à titre réductible +un nombre d’actions supérieur à celui qu’ils pouvaient souscrire à titre irréductible, +proportionnellement aux droits dont ils disposent ; + ne réservent pas les droits des titulaires de bons de souscription. +Art.526.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les dirigeants sociaux +qui, sciemment, donnent ou confirment des indications inexactes dans les rapports +présentés à l’assemblée générale appelée à décider de la suppression du droit +préférentiel de souscription. +Sous‐section 2 ‐ De la réduction de capital +Art.527.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +1.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les administrateurs, +le président directeur général, le directeur général, l’administrateur général ou +l’administrateur général adjoint qui, sciemment, procèdent à une réduction de capital : + sans respecter l’égalité des actionnaires ; + sans communiquer le projet de réduction du capital aux commissaires aux comptes +quarante‐cinq jours avant la tenue de l’assemblée générale appelée à statuer sur la +réduction du capital. + +Code pénal + +113 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 5 ‐ Des infractions au contrôle des sociétés +Art.528.‐ Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les dirigeants +sociaux qui ne provoquent pas la désignation des commissaires aux comptes de la +société ou ne les convoquent pas aux assemblées générales. +Art.529.‐ Est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui, +soit en son nom personnel, soit à titre d’associé d’une société de commissaires aux +comptes, accepte, exerce ou conserve, sciemment, des fonctions de commissaires aux +comptes, nonobstant les incompatibilités légales. +Art.530.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, tout commissaire +aux comptes qui, soit en son nom personnel, soit à titre d’associé d’une société de +commissaires aux comptes, donne ou confirme, sciemment, des informations +mensongères sur la situation de la société ou qui ne révèle pas au Ministère Public les +faits délictueux dont il a connaissance. +Art.531.‐ Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les dirigeants +sociaux ou toute personne au service de la société qui, sciemment, font obstacle aux +vérifications ou au contrôle des commissaires aux comptes ou qui refusent la +communication, sur place, de toutes pièces utiles à l’exercice de leur mission et +notamment de tous contrats, livres, documents comptables et registres de procès‐ +verbaux. +Section 6 ‐ Des infractions à la dissolution des sociétés +Art.532.‐ Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les dirigeants +sociaux qui, sciemment, lorsque les capitaux propres de la société deviennent inférieurs +à la moitié du capital social du fait des pertes constatées dans les états financiers de +synthèse : + ne font pas convoquer, dans les quatre mois qui suivent l’approbation des états +financiers ayant fait paraître ces pertes, l’assemblée générale extraordinaire à l’effet +de décider, s’il y a lieu, de la dissolution anticipée de la société ; + ne déposent pas au greffe du tribunal chargé des affaires commerciales, ne font pas +inscrire au registre du commerce et du crédit mobilier et ne font pas publier, dans un +journal habilité à recevoir les annonces légales, la dissolution anticipée de la société. + +Code pénal + +114 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 7 ‐ Des infractions à la liquidation des sociétés +Art.533.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, le liquidateur d’une +société qui, sciemment : + dans le délai d’un mois à compter de sa nomination, ne publie pas dans un journal +habilité à recevoir les annonces légales du lieu du siège social, l’acte le nommant +liquidateur ; + ne convoque pas les associés, aux fins de liquidation, pour statuer sur le compte +définitif de la liquidation, sur le quitus de sa gestion et la décharge de son mandat et +pour constater la clôture de la liquidation ; + ne dépose pas ses comptes définitifs au greffe du tribunal chargé des affaires +commerciales du lieu du siège social, ni ne demande en justice l’approbation de ceux‐ +ci. +Art.534.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, lorsque la +liquidation intervient sur décision judiciaire, le liquidateur qui, sciemment : + dans les six mois de sa nomination, ne présente pas un rapport sur la situation active +et passive de la société en liquidation, et sur la poursuite des opérations de +liquidation, ni ne sollicite les autorisations nécessaires pour les terminer ; + dans les trois mois de la clôture de chaque exercice, n’établit pas les états financiers +de synthèse au vu de l’inventaire et un rapport écrit dans lequel il rend compte des +opérations de la liquidation au cours de l’exercice écoulé ; + ne permet pas aux associés d’exercer, en période de liquidation, leur droit de +communication des documents sociaux dans les mêmes conditions +qu’antérieurement ; + ne convoque pas les associés, au moins une fois par an, pour leur rendre compte des +états financiers de synthèse en cas de continuation de l’exploitation sociale ; + ne dépose pas sur un compte de consignation ouvert dans les écritures du Trésor +public, dans le délai d’un an à compter de la décision de répartition, les sommes +affectées aux répartitions entre les associés et les créanciers ; + ne dépose pas, sur un compte de consignation ouvert dans les écritures du Trésor +public dans le délai d’un an à compter de la clôture de la liquidation, les sommes +attribuées à des créanciers ou à des associés et non réclamées par eux. +Art.535.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, le liquidateur qui, de mauvaise foi : + fait des biens ou du crédit de la société en liquidation, un usage qu’il sait contraire à +l’intérêt de celle‐ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre personne +morale dans laquelle il est intéressé, directement ou indirectement ; + cède tout ou partie de l’actif de la société en liquidation à une personne ayant dans la +société la qualité d’associé à nom commandite, de gérant, de membre du conseil +d’administration, d’administrateur général ou de commissaire aux comptes, sans +avoir obtenu le consentement unanime des associés ou, à défaut, l’autorisation de la +juridiction compétente. +Code pénal + +115 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Section 8 ‐ Des infractions en cas d’appel public à l’épargne +Art.536.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les présidents, les +administrateurs ou les directeurs généraux de sociétés qui émettent des valeurs +mobilières offertes au public : + sans insérer une notice dans un journal habilité à recevoir les annonces légales, +préalablement à toute mesure de publicité ; + sans que les prospectus et circulaires reproduisent les énonciations de la notice +susmentionnée et contiennent la mention de l’insertion de cette notice au journal +habilité à recevoir les annonces légales avec référence au numéro dans lequel elle est +publiée ; + sans que les affiches et les annonces dans les journaux reproduisent les mêmes +énonciations ou tout au moins, un extrait de ces énonciations avec référence à ladite +notice, indications du numéro du journal habilité à recevoir les annonces légales +dans lequel elle est publiée ; + sans que les affiches, les prospectus et les circulaires mentionnent la signature de la +personne ou du représentant de la société dont l’offre émane et précisent si les +valeurs offertes sont cotées ou non et, dans l’affirmative, à quelle bourse. +Sont punies des mêmes peines, les personnes qui servent d’intermédiaires à l’occasion +de la cession de valeurs mobilières. +Chapitre 4 ‐ Des atteintes au droit des procédures collectives d’apurement du +passif +Section 1 ‐ Des banqueroutes et infractions assimilées +Art.537.‐ Les dispositions de la présente section s’appliquent aux commerçants, +artisans, agriculteurs, associés des sociétés commerciales ayant la qualité de +commerçant qui sont en état de cessation de paiements. +Sous‐section 1 ‐ Des banqueroutes +Art.538.‐ Est déclarée coupable de banqueroute simple et punie d’un emprisonnement +de deux ans au plus, toute personne visée à l’article 536 ci‐dessus qui : + contracte, sans recevoir des valeurs en échange, des engagements jugés trop +importants eu égard à sa situation lorsqu’elle les contracte dans l’intention de +retarder la constatation de la cessation de ses paiements, fait des achats en vue d’une +revente au‐dessous du cours ou si, dans la même intention, emploie des moyens +ruineux pour se procurer des fonds ; + sans excuse légitime, ne fait pas au greffe de la juridiction compétente, la déclaration +de son état de cessation de paiements dans le délai de trente jours ; + +Code pénal + +116 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + tient une comptabilité incomplète ou irrégulière ou ne la tient pas conformément aux +règles comptables et aux usages reconnus dans la profession eu égard à l’importance +de l’entreprise. +Le commerçant personne physique est également coupable de banqueroute et puni des +mêmes peines prévues à l’alinéa 1er ci‐dessus lorsque, après avoir été déclaré deux fois +en état de cessation de paiements dans un délai de cinq ans, ces procédures ont été +clôturées pour insuffisance d’actif. +Art.539.‐ Est déclarée coupable de banqueroute frauduleuse et punie d’un +emprisonnement de dix ans au plus, toute personne visée à l’article 536 ci‐dessus qui : + soustrait sa comptabilité ; + détourne ou dissipe tout ou partie de son actif ; + se reconnait frauduleusement débitrice de sommes qu’elle ne devait pas soit dans +ses écritures, soit par des actes publiés ou des engagements sous seing privé, soit +dans son bilan ; + exerce la profession commerciale contrairement à une interdiction prévue par les +actes uniformes ou par la loi ; + après la cessation de paiements, paye un créancier au préjudice de la masse ; + stipule avec un créancier des avantages particuliers à raison de son vote dans les +délibérations de la masse, ou fait avec un créancier un traité particulier duquel il +résulte pour ce dernier, un avantage à la charge de l’actif du débiteur à partir du jour +de la décision d’ouverture. +Est également déclarée coupable de banqueroute frauduleuse et punie de la même +peine, toute personne visée à l’article 536 du présent Code qui, à l’occasion d’une +procédure de règlement judiciaire, de mauvaise foi, présente ou fait présenter un +compte de résultats, un bilan, un état de créances ou de dettes ou un état actif et passif +des privilèges et sûretés, inexact ou incomplet. +De même que toute personne qui, sans autorisation du président de la juridiction +compétente, accomplit un acte interdit au débiteur de payer en tout ou partie les +créances nées après la décision de suspension des poursuites individuelles, de ne faire +aucun acte de disposition étranger à l’exploitation normale de l’entreprise, ni consentir +aucune sûreté, de désintéresser les cautions qui ont acquitté des créances nées +antérieurement à la décision susvisée. +Sous‐section 2 ‐ Des infractions assimilées aux banqueroutes +Art.540.‐ Les dispositions des articles 536 et 537 ci‐dessus sont applicables aux +personnes physiques dirigeantes des personnes morales assujetties aux procédures +collectives et à leurs représentants permanents. +Les dirigeants visés au présent article s’entendent de tous les dirigeants de droit ou de +fait et d’une manière générale, de toute personne ayant directement ou par personne +interposée, administré, géré ou liquidé la personne morale sous le couvert ou en lieu et +place de ses représentants légaux. +Code pénal + +117 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.541.‐ Sont punis d’un emprisonnement de deux ans au plus, les dirigeants visés à +l’article 524 du présent Code qui, en cette qualité et de mauvaise foi : + consomment des sommes appartenant à la personne morale en faisant des +opérations de pur hasard ou des opérations fictives ; + font des achats en vue d’une revente au‐dessous du cours ou emploient des moyens +ruineux pour se procurer des fonds dans l’intention de retarder la constatation de +cessation de paiements de la personne morale ; + payent ou font payer un créancier au préjudice de la masse après la cessation de +paiements de la personne morale ; + font contracter par la personne morale pour le compte d’autrui, sans recevoir des +valeurs en échange, des engagements jugés trop importants eu égard à sa situation +lorsque ceux‐ci ont été contractés ; + tiennent, font tenir ou laissent tenir une comptabilité irrégulière ou incomplète de la +personne morale dans les conditions prévues à l’article 533 du présent Code ; + omettent de faire au greffe de la juridiction compétente, dans le délai de trente jours, +la déclaration de l’état de cessation de paiements de la personne morale ; + détournent ou dissimulent, tentent de détourner ou de dissimuler une partie de leurs +biens ou se reconnaissent frauduleusement débiteurs de sommes qu’ils ne doivent +pas en vue de soustraire tout ou partie de leur patrimoine aux poursuites de la +personne morale en état de cessation de paiements ou à celles des associés ou des +créanciers de la personne morale en état de cessation de paiements. +Art.542.‐ Sont déclarés coupables de banqueroute simple et punis d’un +emprisonnement de deux ans au plus, les représentants légaux ou de fait des personnes +morales comportant des associés indéfiniment et solidairement responsables des dettes +de celles‐ci qui, sans excuse légitime, ne font pas au greffe de la juridiction compétente, +la déclaration de l’état de cessation de paiements dans le délai de trente jours ou si cette +déclaration ne comporte pas la liste des associés solidaires avec l’indication de leurs +noms et domiciles. +Art.543.‐ Sont punis d’un emprisonnement de dix ans au plus, les dirigeants visés à +l’article 524 du présent Code qui, frauduleusement : + soustraient les livres de la personne morale ; + détournent ou dissimulent une partie de son actif ; + reconnaissent la personne morale débitrice de sommes qu’elle ne doit pas, soit dans +les écritures, soit par des actes publics ou des engagements sous signature privée, +soit dans le bilan ; + exercent la profession de dirigeant contrairement à une interdiction prévue par les +actes uniformes ou par la loi ; + stipulent avec un créancier, au nom de la personne morale, des avantages +particuliers à raison de son vote dans les délibérations de la masse ou qui concluent +avec un créancier, une convention particulière de laquelle il résulte pour ce dernier, +un avantage à la charge de l’actif de la personne à compter du jour de la décision +déclarant la cessation de paiements. +Sont également punis des mêmes peines, les dirigeants qui, dans les quinze jours suivant +la déclaration de cessation de paiements, n’ont pas déposé une offre de concordat +Code pénal + +118 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +précisant les mesures et conditions de continuation de l’exploitation de l’entreprise +telles que la demande de l’octroi de délais et remises, la cession partielle d’actifs avec +indication précise des biens à céder, la cession ou la location gérance d’une branche +d’activités formant un fonds de commerce, la cession ou la location gérance de la totalité +de l’entreprise sans que ces conditions soient limitatives et exclusives les unes des +autres, les personnes tenues d’effectuer le concordat ainsi que les licenciements pour +motif économique et le remplacement des dirigeants, à l’occasion d’une procédure de +règlement préventif, qui : + de mauvaise foi, présentent ou font présenter un compte de résultat, un bilan, un état +de créances ou de dettes ou un état actif et passif des privilèges et sûretés, inexact ou +incomplet ; + sans autorisation du président de la juridiction compétente, accomplissent un des +actes interdits suivants : +1° payer en tout ou partie, les créances nées antérieurement à la décision de +suspension des poursuites individuelles ; +2° faire acte de disposition étranger à l’exploitation normale de l’entreprise, ni +consentir aucune sûreté ; +3° désintéresser les cautions qui ont acquitté des créances nées +antérieurement à la décision d’ouverture de la procédure collective. +Section 2 ‐ Des autres infractions +Art.544.‐ Sont punies d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de +20.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines : + les personnes convaincues d’avoir, dans l’intérêt du débiteur, soustrait, recélé, +dissimulé ou cédé tout ou partie des biens meubles ou immeubles, sans préjudice de +l’application des dispositions pénales relatives à la complicité ; + les personnes convaincues d’avoir frauduleusement produit dans la procédure +collective, soit en leur nom, soit par personne interposée ou supposition de +personnes des créances supposées ; + les personnes qui, faisant le commerce sous le nom d’autrui ou sous un nom supposé, +de mauvaise foi, détournent, dissimulent, cèdent, tentent de détourner, de dissimuler +ou de céder une partie de leurs biens. +Art.545.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines seulement, le conjoint, les +descendants, les ascendants ou les collatéraux du débiteur ou ses alliés qui, à l’insu du +débiteur, détournent, divertissent ou recèlent des effets dépendant de l’actif du débiteur +en état de cessation de paiements. +Art.546.‐ Alors même qu’il y aurait relaxe dans les cas prévus aux articles 538 et 539 du +présent Code, la juridiction saisie statue sur les dommages‐intérêts et sur la +réintégration, dans le patrimoine du débiteur, des biens, droits ou actions soustraits. +Art.547.‐ Est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de +20.000.000 FCFA au plus, tout syndic d’une procédure collective qui : +Code pénal + +119 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + exerce une activité personnelle sous le couvert d’une entreprise du débiteur +masquant ses agissements ; + dispose du crédit ou des biens du débiteur comme ses biens propres ; + dissipe les biens du débiteur ; + poursuit abusivement et de mauvaise foi, dans son intérêt personnel, soit +directement, soit indirectement, une exploitation déficitaire de l’entreprise du +débiteur ; + acquiert pour son compte, directement ou indirectement, des biens du débiteur en +violation de l’interdiction faite au syndic et à tous ceux qui ont participé à +l’administration de toute procédure collective, d’acquérir personnellement soit +directement, soit indirectement, à l’amiable ou par vente de justice tout ou partie de +l’actif mobilier ou immobilier du débiteur en état de règlement préventif ou des +procédures collectives. +Art.548.‐ Est puni d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus, le créancier qui : + stipule avec le débiteur ou avec toute personne, des avantages particuliers à raison +de son vote dans les délibérations de la masse ; + conclut une convention particulière de laquelle il résulte en sa faveur, un avantage à +la charge de l’actif du débiteur à partir du jour de la décision d’ouverture de la +procédure collective. +Art.549.‐ Les conventions prévues à l’article 538 ci‐dessus sont en outre déclarées +nulles par la juridiction répressive à l’égard de toutes personnes, y compris le débiteur. +Le jugement ordonnera, en outre, au créancier de rapporter, à qui de droit, les sommes +ou les valeurs qu’il a reçues en vertu des conventions annulées. +Art.550.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +5.000.000 FCFA au plus : + les dirigeants sociaux d’une société commerciale ou industrielle et les personnes +disposant, à l’occasion de l’exercice de leur profession ou de leur fonction, +d’informations privilégiées sur la situation ou les perspectives d’un émetteur dont +les valeurs mobilières sont négociées sur le marché, de réaliser ou de permettre +sciemment de réaliser, directement ou par personne interposée, une ou plusieurs +opérations avant que le public ait connaissance de ces informations et avec pour but +de réaliser un profit indu ; + toute personne disposant à l’occasion de l’exercice de sa profession ou de ses +fonctions, d’informations privilégiées sur la situation ou les perspectives d’un +émetteur dont les valeurs mobilières sont négociées sur un marché, de les +communiquer à un tiers en dehors du cadre normal de sa profession ou de ses +fonctions et avec pour but de réaliser un profit indu ; + les dirigeants sociaux d’une société commerciale ou industrielle et les personnes +disposant, à l’occasion de l’exercice de leur profession ou de leur fonction, +d’informations privilégiées sur la situation ou les perspectives d’un émetteur dont +les valeurs mobilières sont négociées sur le marché, de disséminer une information + +Code pénal + +120 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +fausse ou trompeuse qui porte atteinte à l’égalité d’accès des acteurs du marché à +l’information et qui sapent la confiance dans le marché. +Art.551.‐ Sans préjudice des dispositions relatives au casier judiciaire, toutes les +décisions de condamnation rendues en vertu des dispositions du présent chapitre sont, +aux frais des condamnés, affichées et publiées dans un journal d’annonces légales ainsi +que par extrait sommaire, au Journal Officiel mentionnant le numéro du journal +d’annonces légales où la première insertion est publiée. +Chapitre 5 ‐ Des atteintes au droit portant procédures simplifiées de +recouvrement et des voies d’exécution +Art.552.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, le débiteur saisi ou +le tiers détenteur entre les mains de qui la saisie a été effectuée qui ne représente pas les +objets saisis alors qu’il en est réputé gardien. +Art.553.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque se rend +coupable d’un manquement aux conditions prescrites relatives à : + la mention de l’autorisation de la juridiction compétente ou du titre en vertu duquel +la saisie est pratiquée et à l’annexe en original ou copie certifiée conforme desdits +documents ; + la mention en caractère très apparent de l’indisponibilité des biens saisis et de leur +placement sous la garde du débiteur ou d’un tiers, d’accord parties ; + la reproduction des dispositions pénales sanctionnant le détournement d’objets +saisis ; + l’exigence de la mention dans l’acte de saisie : +1° des noms, prénoms et domicile du saisi et du saisissant et l’élection +éventuelle de domicile du saisissant ; +2° de l’avertissement en caractère très apparent de l’indisponibilité des biens +et de leur placement sous la garde des débiteurs saisis sans pouvoir en disposer ou +les aliéner ; +3° de la reproduction des dispositions pénales sanctionnant le détournement +d’objets saisis. +Art.554.‐ Est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque se rend +coupable d’un manquement aux conditions de l’inventaire des biens détenus par un tiers +pour le compte du débiteur et relatives à : + la référence du titre en vertu duquel la saisie est pratiquée ; + l’avertissement en caractère très apparent de l’indisponibilité des objets saisis et de +leur placement sous la garde du tiers sans pouvoir être ni aliénés, ni déplacés ; + la reproduction des dispositions pénales sanctionnant le détournement d’objets +saisis. + +Code pénal + +121 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.555.‐ Est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque se rend +coupable d’un manquement aux conditions suivantes : + la référence du titre en vertu duquel la saisie est pratiquée ; + la mention en caractère très apparent de l’indisponibilité des biens saisis et de leur +placement sous la garde du débiteur ou d’un tiers, d’accord parties ; + la reproduction des dispositions pénales sanctionnant le détournement d’objets +saisis. +Art.556.‐ Est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, le commissaire‐ +priseur ou tout autre auxiliaire de justice chargé de la vente qui reçoit une somme au‐ +dessus de l’enchère. +Art.557.‐ Est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +2.0000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, l’huissier ou l’agent +d’exécution qui manque à l’une des conditions suivantes : + la mention des noms, prénoms et domicile du saisi et du saisissant et l’élection +éventuelle de domicile du saisissant ; + la mention en caractère très apparent de l’indisponibilité des biens saisis et de leur +placement sous la garde du débiteur ou d’un tiers, d’accord parties ; + la reproduction du texte autorisant la saisie. +Chapitre 6 ‐ Des atteintes au droit portant organisation et harmonisation des +comptabilités des entreprises +Art.558.‐ Sont punis d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +2.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, les entrepreneurs +individuels et les dirigeants sociaux qui : + pour chaque exercice social, ne dressent pas l’inventaire et n’établissent pas les états +financiers annuels ainsi que, le cas échéant, le rapport de gestion et le bilan social ; + sciemment établissent et communiquent des états financiers ne présentant pas une +image fidèle du patrimoine, de la situation financière et le résultat de l’exercice. +Chapitre 7 ‐ Des atteintes au droit des sociétés coopératives +Art.559.‐ Est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 2.000.000 FCFA au +plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui, sans y être habilitée +conformément aux dispositions légales et réglementaires applicables à ce type de +groupements, utilise indûment les expressions de sociétés coopératives, union de +sociétés coopératives, fédération de sociétés coopératives ou de confédération de +sociétés coopératives, accompagnées d’un qualificatif quelconque, ainsi que toutes les +dénominations de nature à laisser entendre qu’il s’agit d’un des groupements cités dans +le présent article. +Code pénal + +122 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Chapitre 8 ‐ Des entraves à la liberté des enchères +Art.560.‐ Ceux qui, dans les adjudications de la propriété, de l’usufruit ou de la location +des choses immobilières ou mobilières, d’une entreprise, d’une fourniture, d’une +exploitation ou d’un service quelconque, auront entravé ou troublé, tenté d’entraver ou +de troubler la liberté des enchères ou des soumissions, par voies de fait, violences ou +menaces, soit avant, soit pendant les enchères ou soumissions, sont punis d’un +emprisonnement de trois mois au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus, ou +de l’une de ces deux peines seulement. +La même peine est prononcée contre ceux qui, par dons, promesses ou ententes +frauduleuses, ont écarté ou tenté d’écarter les enchérisseurs, limité ou tenté de limiter +les enchères ou soumissions, ainsi que contre ceux qui auront reçu ces dons ou accepté +ces promesses. + +Titre 3 ‐ Du blanchiment des capitaux +Art.561.‐ Le blanchiment des capitaux est le fait de faciliter, par tout moyen, la +justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou +d’un délit ayant procuré à celui‐ci un profit direct ou indirect. +Constitue également un blanchiment le fait d’apporter un concours à une opération de +placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime +ou d’un délit. +Le blanchiment est constitué notamment par un ou plusieurs des agissements ci‐après +énumérés : + la conversion ou le transfert de biens provenant d’un crime ou d’un délit, dans le but +de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens ou d’aider toute personne +qui est impliquée dans la commission de ce crime ou délit à échapper aux +conséquences juridiques de ses actes ; + la dissimulation ou le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, de la +disposition, du mouvement ou de la propriété de biens provenant d’un crime ou d’un +délit ; + l’acquisition, la détention ou l’utilisation des biens provenant d’un crime ou d’un +délit ; + la participation à l’un des actes visés au présent article, l’association pour commettre +ledit acte, les tentatives de le perpétrer, le fait d’aider, d’inciter ou de conseiller +quelqu’un à le faire ou le fait d’en faciliter l’exécution. +La connaissance de l’origine des biens ou l’intention de commettre les faits susvisés peut +être établie par toute circonstance ou moyen de fait objectifs. +La preuve de la licéité de l’origine des biens en cause incombe à la personne poursuivie. + +Code pénal + +123 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.562.‐ Sans préjudice de l’application des dispositions propres aux faits de +blanchiment des capitaux, de trafic de stupéfiants et de terrorisme prévus au présent +Code, est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende pouvant aller +jusqu’à cinq fois le montant des sommes blanchies, celui qui a commis +intentionnellement un ou plusieurs des agissements énumérés ci‐dessus. +La tentative d’un fait de blanchiment ou la complicité par aide, conseil ou incitation est +punie comme l’infraction concernée. +Est punie des mêmes peines, la participation à une association ou entente en vue de la +commission des faits de blanchiment des capitaux. +Les personnes morales de droit privé, de fait ou créées de fait, pour le compte ou au +bénéfice desquelles le blanchiment des capitaux a été commis par l’un de leurs organes +ou représentants, sont punies d’une amende d’un taux au moins égal au triple des +amendes spécifiées pour les personnes physiques, sans préjudice de la condamnation de +ces dernières comme auteurs ou complices de l’infraction. +Art.563.‐ Les peines prévues à l’article précédent sont doublées lorsque : + le blanchiment de capitaux est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités +que procure l’exercice d’une activité professionnelle ; + le blanchiment des capitaux est commis en bande organisée. +Art.564.‐ Est punie des peines prévues pour l’infraction de blanchiment des capitaux, +toute personne, physique ou morale, qui : + 1° méconnait les règles relatives au secret des informations recueillies au titre des +dispositions du présent Code, à l’interdiction de les divulguer ou communiquer hors +les cas prévus audit Code ou à d’autres fins ; + 2° détruit, falsifie ou soustrait des registres ou documents dont la conservation est +prévue par le présent Code ; + 3° réalise ou tente de réaliser sous une fausse identité l’une des opérations pour +lesquelles la vérification de l’identité ou une surveillance particulière est prescrite +par le présent Code ; + 4° ayant eu connaissance en raison de leur profession, d’une enquête pour des faits +de blanchiment, en a sciemment informé par tous les moyens la ou les personnes +visées par l’enquête ; + 5° communique aux autorités judiciaires ou aux fonctionnaires compétents pour +constater les infractions d’origine et subséquentes des actes ou documents qu’elle +sait tronqués ou erronés. +Est également punie des peines prévues pour l’infraction de blanchiment des capitaux, la +violation du secret des informations recueillies au titre du présent Code ou relative aux +opérations mentionnées à l’article 559 ci‐dessus, par les dirigeants ou les agents +d’organismes financiers ou assujettis suivants : les Trésors Publics des Etats membres +de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, les organismes financiers, les changeurs +manuels, les gérants, propriétaires, directeurs de casinos, établissements de jeux, les +notaires et autres membres des professions juridiques indépendantes, les agents + +Code pénal + +124 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +immobiliers, les sociétés de transport et de transfert de fonds, les agences de voyage, les +commissaires aux comptes, les experts comptables, les auditeurs externes, les +conseillers fiscaux, les marchands d’articles de valeur. +Art.565.‐ Sont punis d’une amende de 1.000.000.000 FCFA au plus, les dirigeants et +préposés des entreprises de change manuel, des casinos et établissements de jeux qui ne +se seront pas conformés aux obligations et diligences qui leur incombent en application +des textes réglementaires. +Art.566.‐ Les personnes coupables de l’une ou de plusieurs des infractions spécifiées +aux articles susvisés peuvent également être condamnées à l’interdiction définitive ou +pour une durée de cinq ans au moins d’exercer la profession à l’occasion de laquelle +l’infraction a été commise. +Art.567.‐ Les dispositions du présent titre s’appliquent quand bien même l’auteur de +l’infraction d’origine ne serait ni poursuivi ni condamné, ou quand bien même il +manquerait une condition pour agir en justice à la suite de ladite infraction. L’auteur du +délit d’origine peut‐être également poursuivi pour l’infraction de blanchiment. +Art.568.‐ Dans les cas de condamnation pour l’une des infractions prévues ci‐dessus, la +juridiction compétente peut ordonner la confiscation : +�� 1° des biens objet de l’infraction, y compris les revenus et autres avantages qui en +ont été tirés, à moins que leur propriétaire n’établisse qu’il les a acquis en versant +effectivement le juste prix ou en échange de prestations correspondant à leur valeur +ou tout autre titre licite, et qu’il en ignorait l’origine illicite ; + 2° des biens appartenant, directement ou indirectement, à une personne condamnée +pour fait de blanchiment des capitaux ou de financement du terrorisme ou ses +proches, conjoint, concubin, enfants, à moins que les intéressés n’en établissent +l’origine licite ou l’absence de lien entre ces biens et l’infraction. +En cas d’infraction constatée par le tribunal, lorsqu’une condamnation ne peut être +prononcée contre son ou ses auteurs, celui‐ci peut néanmoins ordonner la confiscation +des biens sur lesquels l’infraction a porté. +La décision ordonnant une confiscation désigne les biens concernés et comporte les +précisions nécessaires à leur identification et localisation. +La juridiction compétente peut prononcer la confiscation des biens saisis ou gelés sur +requête du Ministère Public établissant : + 1° que lesdits biens constituent les produits d’un crime ou d’un délit au sens du +présent Code ; + 2° que les auteurs des faits ayant généré les produits ne peuvent être poursuivis soit +parce qu’ils sont inconnus, soit parce qu’il existe une impossibilité légale aux +poursuites du chef des faits. +Art.569.‐ Les ressources ou les biens confisqués sont dévolus à l’Etat qui peut les +affecter à un fonds de lutte contre le crime organisé, le trafic de drogue, le blanchiment + +Code pénal + +125 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +ou le financement du terrorisme. Ils demeurent grevés à concurrence de leurs valeurs +réelles licitement constituées au profit des tiers. +En cas de confiscation prononcée par défaut, les biens confisqués sont dévolus à l’Etat. +Toutefois, si la juridiction, statuant sur opposition, acquitte la personne poursuivie, elle +ordonne la restitution en valeur, par l’Etat, des biens confisqués, à moins qu’il soit établi +que lesdits biens sont le produit d’un crime ou d’un délit. +Art.570.‐ Constitue également une infraction et sera puni de la peine de cinq ans +d’emprisonnement au plus encourue par le dirigeant de la personne morale et d’une +amende égale au quintuple des sommes reçues, le fait pour toute personne morale de +droit privé, de fait ou créée de fait, de recevoir un financement extérieur dont l’origine +non‐délictuelle ou non‐criminelle n’est pas prouvée, lorsque cette opération n’est pas +autorisée par les autorités compétentes. +Est puni des mêmes peines tout dirigeant d’une personne morale de droit public ou +privé qui reçoit des financements extérieurs massifs sans justification. + +Titre 4 ‐ De la spéculation illicite +Art.571.‐ Sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, tous ceux qui ont, +directement ou par personne interposée, opéré ou tenté d’opérer la hausse ou la baisse +artificielle du prix des marchandises ou des effets publics ou privés : + soit par des faits faux ou calomnieux semés à dessein dans le public, par des offres +jetées sur le marché dans le but de troubler les cours, par des suroffres faites aux +prix que demandent les vendeurs eux‐mêmes, par des voies ou moyens frauduleux +quelconques ; + soit en exerçant ou tentant d’exercer, soit individuellement, soit par réunion ou +coalition, une action sur le marché dans le but de se procurer un gain qui ne serait +pas le résultat du jeu naturel de l’offre et de la demande. +Les peines ci‐dessus prévues peuvent être doublées si la hausse ou la baisse a été opérée +ou tentée sur les produits servant à l’alimentation des personnes. + +Titre 5 ‐ Des fraudes commerciales et des falsifications +Art.572.‐ Est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque a +trompé ou tenté de tromper le contractant : + soit sur la nature, les qualités substantielles, la composition et la teneur en principe +utile de toute marchandise ; + +Code pénal + +126 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + soit sur leur espèce ou leur origine lorsque, d’après la convention ou les usages, la +désignation de l’espèce ou de l’origine faussement attribuées aux marchandises est +considérée comme cause principale de la vente ; + soit sur la quantité des choses livrées ou sur leur identité par la livraison d’une +marchandise autre que la chose déterminée qui a fait l’objet du contrat. +Art.573.‐ L’emprisonnement est porté à deux ans si le délit ou la tentative de délit prévu +à l’article précédent a été commis : + soit à l’aide de poids, mesure ou autre instrument faux ou inexact ; + soit à l’aide de manœuvres ou procédés tendant à fausser les opérations de l’analyse +ou du dosage, du pesage ou du mesurage ou bien à modifier frauduleusement la +composition, le poids ou le volume des marchandises même avant ces opérations ; + soit enfin à l’aide d’indications frauduleuses tendant à faire croire à une opération +antérieure et exacte ou à un contrôle officiel qui n’aurait pas existé. +Art.574.‐ Sont punis des peines portées à l’article 570 ci‐dessus : + ceux qui falsifient des denrées servant à l’alimentation de l’homme ou des animaux, +des substances médicamenteuses, des boissons et des produits agricoles ou naturels +destinés à être vendus ; + ceux qui exposent, mettent en vente ou vendent des denrées ou produits visés à +l’article précédent qu’ils ont falsifié ou corrompu. +Si la substance falsifiée ou corrompue est nuisible à la santé de l’homme ou des animaux, +la peine d’emprisonnement sera de trois ans au plus. +Sont également punis des mêmes peines, ceux qui ont sciemment modifié les étiquettes +et emballages portant date de péremption des denrées, médicaments, boissons et autres +substances visées ci‐dessus. +Art.575.‐ Sont punis d’un emprisonnement de trois ans au plus et d’une amende de +50.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines seulement, ceux qui sans motif +légitime seront trouvés détenteurs dans leurs magasins, boutiques, entrepôts, maisons +ou voitures servant au commerce, ateliers ou lieu de fabrication dans les halles, foires ou +marchés : + soit de poids ou mesures faux, ou autres appareils inexacts servant au pesage ou au +mesurage de marchandises ; + soit de denrées servant à l’alimentation de l’homme ou des animaux, de boissons, de +produits agricoles ou naturels, qu’ils savaient être falsifiés, corrompus ou toxiques ; + soit de produits propres à effectuer la falsification de denrées susvisées. +Art.576.‐ Dans tous les cas prévus au présent titre, le tribunal prononce la confiscation +des objets du délit. Il peut ordonner, en outre, la publication du jugement intégralement +ou par extrait, aux frais du condamné, dans les journaux qu’il désigne. +La fermeture temporaire ou définitive de l’établissement dans lequel a été commis le +délit peut être prononcée. + +Code pénal + +127 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 6 ‐ Des infractions au contrat de prêt +Art.577.‐ Quiconque consent un prêt conventionnel dont le taux effectif dépasse de plus +du quart le taux moyen pratiqué dans les mêmes conditions par des prêteurs de bonne +foi pour des opérations de crédit comportant les mêmes risques que le prêt dont il s’agit, +est condamné à un emprisonnement de deux ans au plus et à une amende de +10.000.000 FCFA au plus, ou à l’une de ces deux peines seulement. +Art.578.‐ Ceux qui ont établi ou tenu des maisons de prêt sur gage ou nantissement sans +autorisation, ou qui, ayant une autorisation, n’ont pas tenu un registre contenant à la +suite, sans aucun blanc ni interligne, les sommes ou les objets prêtés, les noms, domiciles +et professions des emprunteurs, la nature, la qualité, la valeur des objets mis en +nantissement sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de +10.000.000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux peines seulement. + +Livre 6 ‐ De la répression de certains trafics +Titre 1 ‐ Du trafic d’ivoire +Art.579.‐ Quiconque, sans autorisation préalable des administrations compétentes, +détient, offre, cède, vend, acquiert, achète de l’ivoire ou l’emploie ou en fait usage dans +quelque œuvre d’art ou objet que ce soit, est puni d’un emprisonnement de dix ans au +plus et d’une amende égale au quintuple de la valeur de la saisie. +Art.580.‐ Lorsque l’infraction aura été commise au nom d’une personne morale de droit +public ou de droit privé, ou lorsque celle‐ci aura facilité l’importation ou l’exportation +d’ivoire pour leur commercialisation, les auteurs ayant agi pour son compte, sont punis +d’une peine d’emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende égale au quintuple de +la valeur de la saisie. +En outre, la personne morale pourra faire l’objet d’une condamnation à une peine +d’amende égale au quintuple de la valeur de la saisie, sans préjudice de l’application des +dispositions de l’article 98 du présent Code. +Art.581.‐ Ceux qui, par tout moyen frauduleux, ont facilité ou tenté de faciliter la +justification mensongère de l’origine de l’ivoire, de l’auteur de l’une des infractions +susvisées, ou ceux qui ont intentionnellement apporté leur concours à toute opération +de placement, de conversion, ou de dissimulation de l’ivoire, sont punis des peines +prévues à l’article 579 ci‐dessus. +Art.582.‐ Les peines prévues aux articles 579 et 580 du présent titre sont encourues +alors même que l’un ou plusieurs actes constitutifs d’éléments de l’infraction auront été +accomplis dans un ou plusieurs pays différents. + +Code pénal + +128 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.583.‐ Quiconque a fourni ou contribué à fournir à autrui, par tout moyen, la +délivrance d’actes administratifs de complaisance pour faciliter l’achat, la vente, +l’acquisition, l’emploi, la commercialisation, le transport, l’importation, la +transformation et toute autre opération portant sur l’ivoire, est puni d’une peine +d’emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende égale à celle encourue par +l’auteur. +Art.584.‐ Quiconque, connaissant le caractère complaisant des documents, a facilité le +transport, la commercialisation, l’importation, l’exportation, la transformation et toutes +autres opérations portant sur l’ivoire, est puni d’une peine d’emprisonnement de dix ans +au plus et d’une amende égale à celle encourue par l’auteur. +Art.585.‐ Les peines prévues aux articles précédents seront portées au double : + lorsque l’auteur de l’infraction est une personne dépositaire de l’autorité publique, +un professionnel des Eaux et Forêt ou une personne chargée de la protection de la +faune et que l’infraction aura été commise dans l’exercice de ses fonctions ; + lorsque l’auteur de l’infraction aura usé de violences ou d’arme ; + lorsque la commission de l’infraction a causé la mort ou gravement compromis la +santé d’une ou plusieurs personnes ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation de réseaux +numériques ou électroniques de communication ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation d’aéronefs, +d’embarcations, d’engins motorisés de quelque nature qu’ils soient ; + lorsque l’infraction a été commise en bande organisée ; + lorsque l’infraction est commise de manière transnationale au sens de l’article 583 +du présent Code. +Art.586.‐ Dans tous les cas susvisés, les juridictions peuvent prononcer les peines +complémentaires prévues aux articles 79 et suivants du présent Code. +Elles sont tenues, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et suivants du présent +Code, d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, matériels et tous +biens mobiliers ou immobiliers ayant servi, directement ou indirectement, à la +commission de l’infraction ainsi que de tous produits provenant de celle‐ci, à quelque +personne qu’ils appartiennent à moins que les propriétaires ou possesseurs +n’établissent leur bonne foi. +Les juridictions doivent ordonner la destruction de l’ivoire saisi ou, à défaut, sa mise à +disposition entre les mains des services administratifs compétents. +Art.587.‐ La tentative d’une des infractions visées ci‐dessus est punie comme l’infraction +consommée. +Toute personne qui se sera rendue coupable de participation à une association ou à une +entente constituée en vue de commettre l’une des infractions visées au présent titre, est +exempte de peine si, ayant révélé cette association ou cette entente à l’autorité +administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter la réalisation de l’infraction ou +d’identifier les autres personnes en cause. +Code pénal + +129 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 2 ‐ Du trafic des produits pharmaceutiques +Art.588.‐ Quiconque, sans autorisation préalable des administrations compétentes, +détient, offre, cède, vend, acquiert, achète des produits pharmaceutiques, emploie lesdits +produits ou en fait un usage non justifié par une prescription médicale, est puni d’un +emprisonnement de sept ans au plus et d’une amende d’une valeur égale au quintuple de +la valeur de la saisie. +Art.589.‐ Lorsque l’infraction est commise par une personne morale de droit public ou +de droit privé, ou lorsque celle‐ci a facilité l’importation ou l’exportation des produits +pharmaceutiques pour leur commercialisation sans autorisation préalable des autorités +compétentes, les auteurs sont punis d’une amende égale au quintuple de la valeur de la +saisie, sans préjudice de l’application des peines complémentaires prévues à l’article 98 +du présent Code. +Art.590.‐ Quiconque, par tout moyen frauduleux, a facilité ou tenté de faciliter la +justification mensongère de l’origine des produits pharmaceutiques à l’auteur de l’une +des infractions visées aux articles 588 et 589 ci‐dessus, ou ceux qui ont +intentionnellement apporté leur concours à toute opération de placement, de +conversion ou de dissimulation du produit des infractions prévues au présent titre, est +puni des peines prévues à l’article 588 ci‐dessus. +Art.591.‐ Les peines prévues aux articles 588 et 589 du présent titre sont prononcées +alors même que l’un ou plusieurs actes constitutifs d’éléments de l’infraction auront été +accomplis dans un ou plusieurs pays différents. +Art.592.‐ Quiconque a fourni ou contribué à fournir à autrui, par tout moyen, la +délivrance d’actes administratifs de complaisance pour faciliter l’achat, la vente, +l’acquisition, l’emploi, la commercialisation, le transport, l’importation, la +transformation, l’approvisionnement, la distribution des produits pharmaceutiques et +toutes autres opérations portant sur lesdits produits, est puni d’une peine +d’emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de 1.000.000.000 FCFA au plus. +Art.593.‐ Quiconque, connaissant le caractère complaisant des documents, a facilité le +transport, la commercialisation, l’importation, l’exportation, la transformation, +l’approvisionnement, la distribution des produits pharmaceutiques et toute autre +opération faite hors les cadres autorisés par la loi, est puni d’une peine +d’emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de 1.000.000.000 FCFA au plus. +Art.594.‐ Les peines prévues aux articles précédents sont portées au double : + lorsque l’auteur de l’infraction est une personne dépositaire de l’autorité publique et +que l’infraction a été commise dans l’exercice de ses fonctions ; + lorsque l’infraction a été commise par un professionnel de la santé et de tout autre +domaine médical ou pharmaceutique ou par une personne chargée de lutter contre +le trafic des produits pharmaceutiques ou de la protection desdits produits ; + lorsque les produits pharmaceutiques en cause sont des produits contrefaits ou +falsifiés ; +Code pénal + +130 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + + lorsque l’auteur de l’infraction a usé de violences ou d’arme ; + lorsque la commission de l’infraction a causé la mort ou gravement compromis la +santé d’une ou plusieurs personnes ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation de réseaux +numériques ou électroniques de communication ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation d’aéronefs, +d’embarcations, d’engins motorisés de quelque nature qu’ils soient ; + lorsque l’infraction a été commise en bande organisée ; + lorsque l’infraction a été commise de manière transnationale au sens de l’article 592 +du présent Code. +Art.595.‐ Dans tous les cas sus cités, les juridictions pourront prononcer les peines +complémentaires prévues à l’article 79 du présent Code. +Elles sont tenues d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, +matériels et tous biens mobiliers ou immobiliers ayant servi, directement ou +indirectement, à la commission de l’infraction ainsi que de tous produits provenant de +celle‐ci, à quelques personnes qu’ils appartiennent à moins que les propriétaires ou +possesseurs n’établissent leur bonne foi. +Les juridictions doivent ordonner la destruction des produits pharmaceutiques saisis. +Art.596.‐ La tentative d’une des infractions visées au présent titre est punie comme +l’infraction consommée. +Toute personne qui se sera rendue coupable de participation à une association ou à une +entente constituée en vue de commettre l’une des infractions visées au présent titre, est +exempte de peine si, ayant révélé cette association ou cette entente à l’autorité +administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter la réalisation de l’infraction ou +d’identifier les autres personnes en cause. + +Titre 3 ‐ Du trafic de stupéfiants +Art.597.‐ Le fait de diriger ou d’organiser un groupement ayant pour objet le transport, +la détention, l’offre, la cession, la distribution, la commercialisation, l’acquisition ou +l’emploi illicite de stupéfiants est puni de trente ans de réclusion criminelle et d’une +amende égale au quintuple de la valeur de la saisie. +Art.598.‐ Quiconque organise, à quelque titre que ce soit, la production ou la fabrication +illicite de stupéfiants, est puni de vingt ans de réclusion criminelle et de +50.000.000 FCFA d’amende au plus. +Les peines sont portées à trente ans de réclusion criminelle et à une amende égale au +quintuple de la valeur de la saisie lorsque les infractions sont commises en bande +organisée. + +Code pénal + +131 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.599.‐ Quiconque organise, à quelque titre que ce soit, l’importation ou l’exportation +illicite de stupéfiants, est puni de vingt ans de réclusion et d’une amende égale au +quintuple de la valeur de la saisie. +Les peines sont portées à trente ans de réclusion criminelle et à 200.000.000.000 FCFA +au plus d’amende lorsque les infractions sont commises en bande organisée. +Art.600.‐ Quiconque facilite, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des +biens ou des revenus de l’auteur de l’une des infractions mentionnées au présent titre, +ou apporte son concours à une opération de placement, de dissimulation ou de +conversion du produit de l’une de ces infractions, est puni de quinze ans de réclusion +criminelle et d’une amende de 500.000.000 FCFA au plus. +Le minimum de l’amende prononcée sera égal au tiers de la valeur des biens ou des +fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment. +Art.601.‐ Les dispositions du présent Code relatives à la peine de sûreté sont applicables +aux infractions prévues par le présent titre. +Art.602.‐ Constituent des stupéfiants au sens des dispositions du présent titre les +substances ou plantes classées comme telles par la loi ou le règlement. +Art.603.‐ Dans tous les cas, les personnes physiques coupables des infractions visées au +présent titre encourent également les peines complémentaires prévues aux articles 79 +et suivants du présent Code. +Les personnes morales déclarées pénalement responsables encourent, outre l’amende +prévue par l’article 96 du présent Code, les peines complémentaires prévues à l’article +98. +La juridiction est tenue, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et suivants du +présent Code, d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, matériels +et tous biens immobiliers ou mobiliers ayant servi, directement ou indirectement, à la +commission de l’infraction ainsi que tous les produits provenant de celle‐ci, à quelque +personne qu’ils appartiennent à moins que les personnes ou les possesseurs +n’établissent leur bonne foi. +Toute personne qui se sera rendue coupable de participation à une association ou à une +entente constituée en vue de commettre l’une des infractions visées au présent livre, est +exempte de peine si, ayant révélé cette association ou cette entente à l’autorité +administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter la réalisation de l’infraction ou +d’identifier les autres personnes en cause. + +Code pénal + +132 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 4 ‐ Du trafic de matières premières et autres substances +minérales +Art.604.‐ A l’exclusion des activités minières artisanales garanties par le privilège de +nationalité, quiconque, sans autorisation, exploite, extrait, commercialise, offre, acquiert, +achète ou emploie, en vue de la transformation, des matières premières ou de toute +autre substance minérale classée comme stratégique par les textes en vigueur, est puni +de quinze ans de réclusion criminelle et d’une amende de 100.000.000.000 FCFA au +plus. +Lorsque l’infraction a consisté dans l’importation, la production, la fabrication ou +l’exploitation illicite des matières premières ou des substances minérales classées +comme stratégiques, la peine est portée à vingt ans de réclusion criminelle et à une +amende de 200.000.000.000 FCFA au plus. +Les personnes morales déclarées pénalement responsables encourent, en outre, +l’amende prévue à l’article 96 du présent Code et les peines complémentaires prévues à +l’article 98. +Art.605.‐ Ceux qui, par tout moyen frauduleux, ont facilité ou tenté de faciliter la +justification mensongère de l’origine des ressources ou des biens de l’auteur de l’une des +infractions visées à l’article ci‐dessus, ou ceux qui ont intentionnellement apporté leur +concours à toute opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit +d’une telle infraction, sont punis des peines prévues à l’article 604 ci‐dessus. +Art.606.‐ Les peines prévues au présent titre peuvent être prononcées alors même que +les divers actes qui constituent les éléments de l’infraction ont été accomplis dans +différents pays. +Art.607.‐ Les peines prévues au présent titre sont portées au double : + lorsque l’auteur de l’infraction a fait usage de violences ou d’arme ; + lorsque l’auteur de l’infraction est une personne dépositaire de l’autorité publique et +que l’infraction a été commise dans l’exercice de ses fonctions ; + lorsque la commission de l’infraction a causé la mort ou gravement compromis la +santé d’une ou plusieurs personnes ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation de réseaux +numériques ou électroniques de communication ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation d’aéronefs, +d’embarcations, d’engins motorisés, de quelque nature qu’ils soient ; + lorsque l’infraction a été commise en bande organisée. +Art.608.‐ La tentative d’une des infractions prévues au présent titre est punie comme +l’infraction consommée. +Il en est de même de l’association ou de l’entente en vue de commettre l’une de ces +infractions. + +Code pénal + +133 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.609.‐ Dans tous les cas prévus au présent titre, les juridictions peuvent : + 1° prononcer la peine de l’interdiction des droits civiques, civils et de famille ; + 2° prononcer l’interdiction de séjour ; + 3° prononcer le retrait du passeport ; + 4° interdire à l’auteur de l’infraction et à ses complices l’exercice de la profession à +l’occasion de laquelle le crime a été commis, pendant un délai qui ne peut excéder +cinq ans. +Art.610.‐ Dans tous les cas, les juridictions sont tenues d’ordonner la confiscation des +produits saisis. +Sont également saisis et confisqués, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et +suivants du présent Code, les installations, matériels et tous biens mobiliers et +immobiliers ayant servi, directement ou indirectement, à la commission de l’infraction, +ainsi que tout produit provenant de celle‐ci, à quelques personnes qu’ils appartiennent, +à moins que les propriétaires n’établissent leur bonne foi. +Les juridictions compétentes peuvent ordonner la confiscation de tout ou partie des +biens du condamné, quelle qu’en soit la nature, meuble ou immeuble, divis ou indivis. +Art.611.‐ En cas d’inculpation du chef de l’une des infractions mentionnées au présent +chapitre et afin de garantir le paiement des amendes encourues, des frais de justice et de +la confiscation, le Président du Tribunal de Première Instance, sur requête du Ministère +Public, peut ordonner des mesures conservatoires sur les biens de la ou des personnes +inculpées. +La condamnation vaut validation de ces mesures et permet l’inscription définitive des +sûretés. +La décision de non‐lieu ou de relaxe ou d’acquittement emporte de plein droit main +levée des mesures ordonnées. Il en est de même en cas d’extinction de l’action publique. +Art.612.‐ Les complices des exploitations illicites encourent les mêmes peines que les +auteurs des infractions visées dans le présent livre. +Toutefois, sera exempte de peine, toute personne qui, nonobstant sa participation à une +association ou une entente constituée en vue de commettre l’une des infractions visées +au présent livre, aura permis d’éviter la réalisation de l’infraction ou d’identifier les +autres personnes en cause, en révélant l’association ou l’entente à l’autorité +administrative ou judiciaire. + +Titre 5 ‐ Du trafic d’espèces végétales +Art.613.‐ Quiconque, sans autorisation et hors les cas prévus par la loi, cultive, détient, +offre, cède, vend, acquiert, achète ou emploie des substances, plantes ou toutes autres +espèces végétales protégées, classées ou déclarées stratégiques par les textes en + +Code pénal + +134 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +vigueur, est puni d’un emprisonnement de dix ans et d’une amende égale au quintuple +de la valeur de la saisie. +Art.614.‐ Lorsque l’infraction consiste dans la culture, la production, la fabrication et +l’exportation illicites de substances, plantes protégées, classées ou déclarées +stratégiques par les textes en vigueur, en vue de leur commercialisation, de leur +utilisation domestique ou privée, les coupables sont punis de quinze ans de réclusion +criminelle et d’une amende égale au quintuple de la valeur de la saisie. +Art.615.‐ Est puni des peines prévues à l’article 613 ci‐dessus, quiconque a : + 1° facilité ou tenté de faciliter, par tout moyen frauduleux, la justification +mensongère, au profit de l’auteur de l’infraction, de l’origine des espèces végétales +protégées, classées ou déclarées stratégiques par les textes en vigueur ; + 2° apporté intentionnellement son concours à toute opération de placement, de +conversion ou de dissimulation du produit de l’une des substances prévues au +présent titre. +Art.616.‐ Les peines prévues au présent titre seront prononcées alors même que l’un ou +plusieurs des actes constitutifs d’éléments de l’infraction auront été accomplis dans un +ou plusieurs pays différents. +Art.617.‐ Les peines prévues aux articles 613 et 615 sont portées au double : + lorsque l’auteur de l’infraction est une personne dépositaire de l’autorité publique et +que l’infraction aura été commise dans l’exercice de ses fonctions ; + lorsque l’auteur de l’infraction a usé de violences ou d’arme ; + lorsque la commission de l’infraction a causé la mort ou gravement compromis la +santé d’une ou plusieurs personnes ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation de réseaux +numériques ou électroniques de communication ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation d’aéronefs, +d’embarcations, d’engins motorisés de quelque nature qu’ils soient ; + lorsque l’infraction a été commise en bande organisée ; + lorsque l’infraction a été commise de manière transnationale au sens de l’article 614. +Art.618.‐ Ceux qui, par un moyen quelconque, incitent à la commission de l’une des +infractions prévues et réprimées au présent titre, alors même que cette incitation n’a pas +été suivie d’effet, sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende +de 500.000.000 FCFA au plus. +Art.619.‐ Pour toutes les infractions visées au présent titre, les juridictions peuvent +prononcer les peines complémentaires prévues aux articles 79 et suivants du présent +Code. +Elles sont tenues, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et suivants du présent +Code, d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, matériels et tous +biens mobiliers ou immobiliers ayant servi, directement ou indirectement, à la +commission de l’infraction ainsi que de tous produits provenant de celle‐ci, à quelque + +Code pénal + +135 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +personne qu’ils appartiennent à moins que les propriétaires ou possesseurs +n’établissent leur bonne foi. +Les juridictions doivent ordonner la destruction des produits saisis, à défaut leur mise à +disposition entre les mains des services administratifs compétents. +Art.620.‐ La tentative d’une des infractions visées au présent titre est punie comme +l’infraction consommée. +Toute personne qui se sera rendue coupable de participation à une association ou à une +entente constituée en vue de commettre l’une des infractions visées au présent livre, est +exempte de peine si, ayant révélé cette association ou cette entente à l’autorité +administrative ou judiciaire, elle a permis d’éviter la réalisation de l’infraction ou +d’identifier les autres personnes en cause. + +Livre 7 ‐ De la protection de l’environnement +Titre 1 ‐ Des infractions relatives au domaine forestier +Art.621.‐ Est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de +100.000.000 FCFA au plus, quiconque, sans autorisation et hors les cas autorisés par la +loi : + fait une fausse déclaration en matière de production forestière ; + falsifie ou contrefait intentionnellement des marques ou des marteaux forestiers +appartenant soit à l’administration forestière, soit à des particuliers ; + falsifie ou contrefait des titres d’exploitation forestière ; + coupe, enlève, transporte, exploite ou commercialise des essences ou des produits +forestiers accessoires ; + endommage l’environnement par exploitation abusive ou violation des normes ; + entreprend des activités de transformation de bois dommageables à +l’environnement. +Pour toutes les infractions visées au présent titre, les tribunaux peuvent prononcer les +peines complémentaires prévues aux articles 56 à 58 du présent Code. +Ils sont tenus, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et suivants du présent Code, +d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, matériels et tous biens +mobiliers ou immobiliers ayant servi, directement ou indirectement, à la commission de +l’infraction ainsi que de tous produits provenant de celle‐ci, à quelque personne qu’ils +appartiennent à moins que les propriétaires ou possesseurs n’établissent leur bonne foi. + +Code pénal + +136 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 2 ‐ Des infractions relatives aux aires protégées et parcs +nationaux +Art.622.‐ Quiconque, hors les cas autorisés par les textes en vigueur, s’est introduit ou a +séjourné dans un parc national ou dans toute aire protégée, est puni d’une peine de dix +ans d’emprisonnement au plus et d’une amende dont le montant est fixé par les textes +particuliers en vigueur, lorsque l’intrusion ou le séjour a : + été fait dans un but de braconnage au sens du Code des Eaux et Forêts ; + causé des dommages à la faune ou à la flore ; + eu lieu malgré les injonctions des autorités compétentes ; + été fait par des personnes porteuses d’armes de chasse ou d’armes de guerre. +La peine est de vingt ans de réclusion criminelle au plus et d’une amende dont le +montant est fixé par les textes particuliers en vigueur, lorsque : + 1° l’intrusion ou le séjour est accompagné de violences sur les personnes ou les +biens ; + 2° les violences visées au point précédent ont occasionné le décès d’une ou plusieurs +personnes. + +Titre 3 ‐ Des infractions relatives à la protection de la faune +Art.623.‐ Est puni de quinze ans de réclusion criminelle au plus et d’une amende dont le +montant est fixé par les textes particuliers en vigueur, quiconque, hors les cas autorisés +par la loi, a : + 1° pratiqué la chasse avec des armes autres que celles autorisées pour la chasse ; + 2° pratiqué la chasse à l’aide d’engins motorisés ou d’aéronefs ; + 3° pratiqué la chasse dans les aires protégées, les parcs nationaux ou tout autre +domaine réglementé. +Art.624.‐ Les peines prévues au présent titre, sont portées au double, lorsque la chasse +ou le braconnage ont : + occasionné des violences sur les personnes ; + occasionné des destructions ou dégradations de biens ; + causé des dommages durables à l’environnement. +Art.625.‐ La peine est de vingt ans de réclusion criminelle au plus, lorsque les violences +ont occasionné le décès d’une ou de plusieurs personnes. +Art.626.‐ La peine est également de vingt ans de réclusion criminelle au plus lorsque la +chasse illicite ou le braconnage sont pratiqués en bande organisée. +Art.627.‐ Quiconque, de manière illicite, fournit ou contribue à fournir à autrui par tout +moyen, la délivrance d’actes administratifs de complaisance pour faciliter la capture, +l’abattage, l’achat, la vente, l’acquisition, l’emploi, la commercialisation, le transport, + +Code pénal + +137 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +l’importation, la transformation et toute autre opération portant sur les espèces +fauniques protégées ou classées par voie règlementaire, est puni d’une peine +d’emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende dont le montant est fixé par les +textes particuliers en vigueur. +Art.628.‐ Quiconque, connaissant le caractère complaisant des documents, facilite le +transport, la commercialisation et l’exportation des espèces fauniques protégées ou +classées par voie règlementaire, est puni d’une peine d’emprisonnement de dix ans au +plus et d’une amende dont le montant est fixé par les textes particuliers en vigueur. +Art.629.‐ Les peines prévues aux articles 621, 622, 624 et 625 ci‐dessus sont portées au +double : + lorsque l’auteur de l’infraction est une personne dépositaire de l’autorité publique et +que l’infraction aura été commise dans l’exercice de ses fonctions ; + lorsque l’infraction est commise par un professionnel du secteur ou une personne +chargée de lutter contre le trafic des espèces fauniques protégées ou classées par +voie réglementaire ; + lorsque l’auteur de l’infraction use de violences ou d’arme ; + lorsque la commission de l’infraction a causé la mort ou gravement compromis la +santé d’une ou plusieurs personnes ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation de réseaux +numériques ou électroniques de communication ; + lorsque la commission de l’infraction a été facilitée par l’utilisation d’aéronefs, +d’embarcations, d’engins motorisés de quelque nature qu’ils soient ; + lorsque l’infraction a été commise en bande organisée ; + lorsque l’un ou plusieurs actes constitutifs de l’infraction auront été accomplis dans +un ou plusieurs pays différents. +Art.630.‐ Ceux qui, par un moyen quelconque, ont incité à la commission de l’une des +infractions prévues et réprimées par le présent Code, alors même que cette incitation +n’aurait pas été suivie d’effet, sont punis d’un emprisonnement de cinq ans au plus et +d’une amende dont le montant est fixé par les textes particuliers en vigueur. +Art.631.‐ Pour toutes les infractions visées au présent titre, les tribunaux peuvent +prononcer les peines complémentaires prévues aux articles 56 à 58 du présent Code. +Ils sont tenus, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et suivants du présent Code, +d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, matériels et tous biens +mobiliers ou immobiliers ayant servi, directement ou indirectement, à la commission de +l’infraction ainsi que de tous produits provenant de celle‐ci, à quelque personne qu’ils +appartiennent à moins que les propriétaires ou possesseurs n’établissent leur bonne foi. +Les juridictions doivent ordonner la destruction des produits saisis et, à défaut, leur +remise aux services administratifs compétents. +Art.632.‐ La tentative d’une des infractions visées au présent titre est punie comme +l’infraction consommée. + +Code pénal + +138 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Titre 4 ‐ De l’exploitation illicite des ressources halieutiques +Art.633.‐ Quiconque, hors les cas autorisés par les textes en vigueur, pratique la pêche, +exploite, vend, stocke, transporte, expose ou achète des produits de la pêche ou de +l’agriculture marine est puni : + 1° d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende dont le montant est +fixé par les textes particuliers en vigueur lorsque ces actes s’appliquent à une espèce +soumise à quota et à autorisation ; + 2° d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende dont le montant est fixé +par les textes particuliers en vigueur lorsque ces actes sont perpétrés dans des +zones, profondeurs ou périodes interdites ; + 3° d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende dont le montant est fixé +par les textes particuliers en vigueur lorsque les auteurs de ces actes se sont opposés +à l’intervention et au contrôle des agents habilités des administrations compétentes ; + 4° de dix ans de réclusion criminelle et d’une amende dont le montant est fixé par les +textes particuliers en vigueur lorsque ces actes sont perpétrés avec des engins, +appareils, moyens de détection, instruments interdits ou prohibés. +Les peines sont portées au double lorsque les infractions sont : + 1° commises en bande organisée ; + 2° commises avec violences sur les personnes. +Lorsque les violences visées à l’alinéa ci‐dessus ont entraîné le décès ou l’infirmité +permanente de la ou des victimes, la peine sera de vingt ans de réclusion criminelle au +plus. +Art.634.‐ Quiconque, hors les cas autorisés par la loi, procède au débarquement, +transbordement ou transfèrement des produits de pêche maritime, fluviale, lagunaire ou +lacustre dans les zones interdites ou en violation de la loi ou du règlement, est puni d’un +emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende dont le montant est fixé par les +textes particuliers en vigueur. +Art.635.‐ Quiconque, à bord d’un navire ou de toute autre embarcation destinée ou +utilisée pour la pêche, détient des explosifs, armes à feu, substances soporifiques ou +toxiques de nature à détruire ou à altérer les espèces marines, fluviales et lagunaires, les +végétaux marins, les ruisseaux, rivières, fleuves, lacs, lagunes ou tout autre milieu +aquatique, est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et d’une amende dont le +montant est fixé par les textes particuliers en vigueur. +Art.636.‐ Quiconque, sans autorisation, forme ou immerge une exploitation de cultures +marines, une exploitation aquacole ou un établissement permanent de capture, est puni +d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende dont le montant est fixé par +les textes particuliers en vigueur. +Art.637.‐ Les dispositions du présent Code relatives à l’application de la loi pénale dans +l’espace, sont applicables aux infractions prévues au présent titre. + +Code pénal + +139 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +Art.638.‐ Les capitaines et commandants de navires, bateaux, embarcations ou tout +autre appareil destiné à la pêche, sont pénalement responsables des infractions +commises à bord ou à l’aide de leurs navires, bateaux, embarcations, sans préjudice de la +responsabilité pénale individuelle des autres personnes à bord. +Art.639.‐ Pour toutes les infractions visées au présent titre, les juridictions peuvent +prononcer les peines complémentaires prévues aux articles 56 et suivants du présent +Code. Elles sont tenues, dans les conditions spécifiées aux articles 68 et suivants du +présent Code, d’ordonner la confiscation des produits saisis, des installations, matériels, +navires ayant servi directement ou indirectement à la commission de l’infraction ainsi +que de tout produit provenant de celle‐ci à quelque personne qu’ils appartiennent à +moins que les propriétaires ou possesseurs n’établissent leur bonne foi. +L’immobilisation du navire dans les conditions prévues au présent Code peut être +ordonnée. + +Titre 5 ‐ Des pollutions +Art.640.‐ Est puni d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende dont le +montant est fixé par les textes particuliers en vigueur, quiconque : + 1° pollue ou dégrade des ruisseaux, rivières, fleuves, lacs, lagunes ou tout autre +milieu aquatique naturel, par rejet, déversement ou accumulation de résidus +industriels ; + 2° pollue ou dégrade l’espace maritime national, par rejet, déversement ou +accumulation de résidus industriels ; + 3° pollue ou dégrade l’espace maritime national, par rejet, déversement ou +accumulation d’hydrocarbures ; + 4° cause des dégâts piscicoles aux cours d’eau, canaux, ruisseaux, rivières, fleuves, +lacs, lagunes ou tout autre milieu aquatique naturel. +Les peines sont portées à quinze ans de réclusion criminelle et à une amende dont le +montant est fixé par les textes particuliers en vigueur, lorsque la pollution ou la +dégradation a été causée par des produits d’origine nucléaire ou des métaux lourds. +Art.641.‐ Quiconque jette, déverse ou laisse s’écouler dans les eaux superficielles, +souterraines ou les eaux de la mer dans la limite des eaux territoriales, directement ou +indirectement, une ou plusieurs substances quelconques, dont l’action ou les réactions +ont, même provisoirement, entraîné des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à +la faune ou à la flore, est puni d’une peine d’emprisonnement de dix ans au plus et d’une +amende dont le montant est fixé par les textes particuliers en vigueur. +Art.642.‐ Quiconque laisse s’écouler, répand ou jette sur la voie publique des +substances, objets ou déchets susceptibles de nuire à la salubrité et à la sécurité +publique ou d’incommoder le public, est puni d’un emprisonnement de deux ans au plus +et d’une amende de 10.000.000 FCFA au plus. + +Code pénal + +140 + + www.droit‐afrique.com + +Gabon + +La peine est portée à cinq ans d’emprisonnement au plus et à 20.000.000 FCFA +d’amende au plus lorsque le ou les auteurs persistent en dépit d’une injonction de +l’autorité administrative compétente. +Art.643.‐ Quiconque, en violation d’une décision des autorités administratives +compétentes l’y enjoignant, refuse de contribuer au ramassage, au stockage ou à +l’élimination de ses déchets ménagers alors même que ceux‐ci représentent une menace +pour l’environnement immédiat et la santé des riverains, est puni d’un emprisonnement +de trois mois au plus et d’une amende de 500.000 FCFA au plus. + +Titre 6 ‐ Des nuisances sonores +Art.644.‐ Quiconque, dans un lieu public ou privé, directement ou par l’intermédiaire +d’une personne, d’une chose dont il avait la garde ou d’un animal placé sous sa +responsabilité, est à l’origine d’un bruit autre que ceux relevant d’une activité +particulière autorisée ou d’une unité de production ou d’exploitation industrielle, +commerciale ou artisanale, de nature, par sa durée, sa répétition, ou son intensité, à +porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, est puni d’un +emprisonnement de trois mois au plus et d’une amende de 1.000.000 FCFA au plus. +La peine pourra être portée au double dans les cas suivants : + lorsque les nuisances sonores sont commises de nuit ; + lorsque le ou les auteurs persistent en dépit d’une injonction de l’autorité +administrative compétente ; + lorsque les nuisances sont produites par un débit de boissons ou tout établissement +assimilé en violation des dispositions législatives ou réglementaires du secteur. +Art.645.‐ Les peines complémentaires prévues aux articles 56 et suivants du présent +Code, applicables aux personnes physiques et aux personnes morales, sont encourues +pour toutes les infractions visées au présent livre. +Dispositions finales +Art.646.‐ Des textes réglementaires déterminent, en tant que de besoin, les dispositions +de toute nature nécessaires à l’application de la présente loi. +Art.647.‐ La présente loi, qui abroge toutes dispositions antérieures contraires, +notamment la loi n°21/63 du 31 mai 1963 portant Code pénal, sera enregistrée, publiée +selon la procédure d’urgence et exécutée comme loi de l’Etat. + +Code pénal + +141 + + \ No newline at end of file