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"Il y a longtemps, les océans de Runeterra abritaient des civilisations bien plus anciennes que celles des terres. Dans les profondeurs de ce que l'on appelle aujourd'hui la Mer du gardien se trouvait jadis une grande cité, et c'est là que Fizz, un yordle, avait élu domicile. Il vivait aux côtés des artisans et des guerriers de cette fière et noble race. Bien qu'il ne fût pas l'un d'entre eux, ils le traitaient en égal, car ils appréciaient toujours son esprit joueur et les récits de ses aventures rocambolesques. |
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Mais le monde changeait. Les océans se réchauffaient, poussant de redoutables prédateurs à quitter leurs fosses. Alors que d'autres colonies avaient cessé de donner signe de vie, les dirigeants de la grande cité n'étaient toujours pas d'accord sur la façon de répondre à cette menace. Fizz décida de ratisser les mers pour retrouver des survivants ou quiconque aurait des informations sur ce qu'il s'était passé. |
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Puis, en un jour funeste, arrivèrent les gigalodons. |
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Ces gigantesques requins-dragons immobilisaient leur proie d'un simple cri, et les avenues de la grande cité furent vite baignées de rouge. Des milliers périrent en quelques heures ; dans leur fureur, les monstres marins fracassèrent les tours et les temples. L'odeur du sang dans l'eau parvint jusqu'à Fizz, et celui-ci rebroussa chemin à toute vitesse, déterminé à participer au combat et à sauver la cité. |
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Malheureusement, il arriva trop tard. Il ne restait plus rien de la cité. Lorsque les débris de la destruction retombèrent, il n'y avait pas le moindre survivant, tous les bâtiments étaient en ruines et les gigalodons étaient partis. Seul dans les profondeurs glacées, Fizz se laissa submerger par un immense désespoir. Alors que sa magie yordle commençait à se dissiper, il se laissa emporter par le courant, dérivant dans un état catatonique, perdu dans ses rêves pendant des millénaires… |
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Ce n'est que par un heureux hasard qu'il finit par se réveiller. Une poignée de pièces de bronze tombèrent dans le sillage d'un énorme poisson de bois qui nageait à la surface. Ce n'était pas un gigalodon, mais Fizz s'inquiéta néanmoins ; il savait peu de choses sur le monde du dessus, mais était-il vraiment possible pour un poisson de vivre là-haut ? Il remonta jusqu'à la surface et huma l'air marin pour la première fois. |
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Il vit des gens. Des gens qui vivaient hors de l'eau et qui naviguaient à bord de poissons de bois de toutes les tailles. Fizz trouva cela effrayant et excitant à la fois, mais les curieuses offrandes qu'ils lançaient dans la mer signifiaient clairement qu'ils voulaient être amis avec lui. À force de les suivre aux quatre coins des océans, il arriva un beau jour dans la ville portuaire de Bilgewater. |
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Pour les habitants de ce lieu sans foi ni loi, Fizz devint vite une sorte de légende : le Filou des mers, l'insaisissable incarnation de la mer elle-même. On raconte qu'il peut invoquer et contrôler de fantastiques créatures, qu'il est capable de percer la coque d'un navire avec son trident de pierre et qu'il respire aussi bien sous l'eau qu'à l'air libre. Lors des nuits sans lune, de nombreux parents mettent en garde leurs enfants turbulents : « Allez vite vous coucher, ou le Filou viendra vous donner en pâture aux poissons… » |
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Fizz est d'un naturel joyeux, mais, même pour un yordle, il est particulièrement espiègle et il adore jouer des tours aux habitants de Bilgewater. Les pêcheurs les plus expérimentés savent que le Filou des mers est changeant comme la marée : il peut aussi bien les conduire à un pot au noir qu'à une zone riche en poissons. Malgré tout, Fizz n'aime pas les avares ni les égoïstes, et plus d'un capitaine cupide a vu son navire finir éventré par des hauts-fonds après avoir suivi un mystérieux guide.",Assassin |
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"Katarina Du Couteau naquit dans l'une des familles nobles les plus respectées de Noxus. Dès son plus jeune âge, elle occupa une place prééminente. Alors que sa jeune sœur Cassiopeia suivait les traces de sa mère, brillante politicienne, Katarina tenait de son père et le général Du Couteau la poussa à explorer l'art de la lame : elle apprit à éliminer les ennemis de l'empire non avec une brutalité aveugle, mais avec une précision mortelle. Professeur intraitable aux élèves nombreux, le général était difficile à éblouir. |
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L'enfance de Katarina ne connut guère le repos ni la tendresse. Aussitôt éveillée, elle travaillait à devenir l'arme ultime, éprouvant sans arrêt son endurance, sa dextérité, sa résistance à la douleur. Elle vola des poisons aux apothicaires les plus perdus de réputation et les testa sur elle-même, par petites doses qu'elle augmentait lentement. Elle améliora ainsi ses immunités tout en cataloguant les effets de ses expériences. Elle escalada les plus hautes tours au milieu de la nuit, dans le plus complet anonymat. |
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Elle avait hâte de servir Noxus. Elle avait hâte de faire la preuve de ses capacités méconnues au service de l'empire et du trône. |
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Sa première chance lui fut donnée par son père, au cours d'une des innombrables guerres d'invasion que Noxus menait à l'ouest… Elle devait assassiner un officier ennemi, un individu de basse extraction qui répondait au nom de Demetrius. |
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Katarina était livide. Elle ne s'était pas entraînée toute sa vie pour gâcher ses talents sur un minable à peine capable de soulever une épée à deux mains ! Il n'en était pas question. Au lieu de la cible qu'on lui avait affectée, Katarina se faufila dans le camp ennemi et trancha dans son sommeil la gorge du commandant en chef. L'exécution fut parfaite. Elle allait donner rapidement la victoire à Noxus, et un surcroît de gloire. Son père allait être fier d'elle. |
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À l'aube, son visage couvert de cendres, ivre de vengeance, Demetrius conduisit une charge déchaînée contre le camp du général Du Couteau. Des dizaines de soldats noxiens furent massacrés, dont les aides de camp du général. Lui-même n'échappa au carnage que de justesse. |
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Fou de rage, il ne voulait même plus regarder sa fille dans les yeux. Elle avait jeté l'opprobre sur lui et sur le nom de leur famille. Les plus grands assassins ne cherchent ni la gloire ni la reconnaissance, scanda-t-il. Ils ne cherchent pas à occuper une place d'honneur à la droite de leur maître. |
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Anéantie, Katarina s'enfuit seule. Elle allait accomplir sa mission initiale. Demetrius allait payer son crime de sa vie. Mais elle ne trouvait aucune consolation dans cette résolution. Pourrait-elle jamais se pardonner ? Comment avait-elle pu être si sotte ? |
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Ses pensées distrayaient à tel point sa concentration qu'elle ne vit pas son adversaire avant qu'il ait presque réussi à lui arracher un œil. |
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Pour punir Katarina de son échec, le général Du Couteau avait envoyé à ses basques un autre de ses protégés : un apprenti sans nom issu d'une guilde d'assassins inférieure. Mais même sous le ruisseau de sang qui dégoulinait sur son visage, elle laissa ses années de rigoureux entraînement réagir pour elle, et ses lames apparurent dans ses mains en une seconde. |
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Six heures plus tard, elle jeta la tête de Demetrius aux pieds de son père. |
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Elle dit au général qu'elle avait envisagé de prendre sa propre tête à la place, mais qu'elle lui reconnaissait le droit d'avoir ordonné sa mort. Elle avait échoué. En tant qu'assassin, en tant que fille et en tant que Noxienne. |
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Et l'échec a toujours des conséquences. Elle fit courir ses doigts le long de l'entaille qui surplombait son œil gauche et elle pensa au prix que d'autres avaient payé pour son arrogance. |
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Elle savait avoir irrémédiablement perdu le respect de son père. Il allait désormais en pousser d'autres à sa place, dans le seul but de l'humilier. Pourtant, elle jura de se racheter, quel qu'en fût le coût, et de remettre ses talents au service de l'empire. Elle allait devenir l'arme obscure qu'elle avait toujours voulu être.",Assassin |
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"Vicieux prédateur du Néant, Kha'Zix s'est infiltré à Valoran pour en dévorer les créatures les plus prometteuses. Il absorbe en effet la force de ses proies, évoluant ainsi sans cesse pour atteindre des sommets de puissance. Kha'Zix souhaite plus que tout vaincre et consommer Rengar, la seule créature qu'il estime son égale. |
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Lorsque Kha'Zix est passé dans ce monde, il était faible et affamé. Les premiers animaux qu'il rencontra étaient bien trop petits pour alimenter la rapide évolution qu'il recherchait. Kha'Zix se concentra alors sur les créatures les plus dangereuses qu'il pouvait trouver, allant jusqu'à risquer sa propre vie pour satisfaire son insatiable besoin d'évolution. Chaque victoire était l'occasion d'un festin et d'une mutation, le transformant en un prédateur toujours plus fort et toujours plus rapide. Kha'Zix se mit rapidement à pourchasser ses proies sans se fixer aucune limite, se croyant impossible à arrêter. Un jour, alors qu'il savourait une nouvelle victoire, le prédateur devint la proie. Surgissant de nulle part, une créature bondit sur lui dans un tourbillon de crocs et d'acier, le clouant au sol. Elle rugit à son visage, taillant et griffant, tant et si bien que Kha'Zix découvrit pour la première fois le goût de son propre sang. Grinçant de fureur, il frappa en direction des yeux de la créature, parvenant à s'en libérer. Le combat dura du crépuscule à l'aube, jusqu'à ce qu'enfin, épuisés et au bord de la mort, les deux adversaires battirent chacun de leur côté en retraite. Alors que ses blessures se refermaient, Kha'Zix brûlait d'excitation à l'idée de dévorer un jour cette créature qui était parvenue à égaler la puissance du Néant. Il se mit à la poursuite de sa nouvelle proie avec une vigueur renouvelée. Un jour, Kha'Zix se régalerait de Rengar.",Assassin |
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"On dit que la mort n'est pas drôle. C'est vrai, à moins que vous ne soyez Shaco ; là, elle est hilarante. C'est le premier comique meurtrier en activité de Valoran. Il fait le guignol jusqu'à ce que quelqu'un meure, et puis il rit. Celui qu'on appelle le Bouffon des ténèbres est une énigme. Personne de vivant ne sait d'où il vient, lui-même n'en parle jamais à personne. Les rumeurs disent qu'il n'est pas de Runeterra, qu'il est un être originaire d'un monde sombre et difforme. Certains disent qu'il est la manifestation des penchants les plus horribles de l'humanité et qu'en cela, il est impossible de le raisonner. La rumeur la plus crédible raconte que Shaco est un assassin livré à lui-même lorsqu'il n'est pas en mission. Il a prouvé à plus d'une reprise qu'il était rusé, parvenant à échapper à toutes les autorités qui voulaient vérifier sa participation à l'un ou l'autre fait divers horrible. Ces ragots peuvent certes rassurer les habitants de Valoran, mais il semble clair qu'un individu aussi malfaisant ne peut continuer à sévir. |
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Quelles que soient les histoires autour de Shaco, c'est un être terrifiant que tout le monde évite, très populaire là où règne la folie.",Assassin |
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"Avant que la glace ne donne son nom à Freljord, il y avait un pays uniquement composé de merveilles… à condition de le voir avec les yeux de Gnar. |
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Jeune yordle doté d'une énergie sans limite, Gnar vivait librement parmi les tribus du nord avec ses semblables. Bien qu'il fût à peine assez lourd pour laisser ses empreintes sur la neige, son tempérament rivalisait avec celui de bêtes dix fois plus grosses et il explosait en jurons dès que quelque chose allait de travers. En conséquence, il se sentait plus proche des grandes créatures qui, avec sagesse, vivaient éloignées des mortels. Pour Gnar, c'étaient de grands yordles à fourrure blanche… et il ne lui en fallait pas plus. |
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Tandis que les tribus cherchaient leur nourriture dans la toundra, cueillant baies sauvages et mousses nutritives, Gnar recherchait des choses plus essentielles comme des cailloux, des galets et les restes boueux des oiseaux morts. Son plus grand trésor était la mâchoire d'un drüvask. Quand il l'exhuma de la terre froide, il glapit de joie et l'envoya aussi loin qu'il le pouvait. |
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Elle retomba deux bonds plus loin. |
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Emballé par ce succès immédiat, Gnar ne lâcha plus son « boomerang ». Le monde faisait de son mieux pour lui offrir sans cesse de nouveaux délices (des babioles scintillantes, de doux parfums, des objets tout ronds…), mais rien ne valait le plaisir pour lui de lancer et de rattraper son arme préférée. Il se considérait désormais comme un chasseur, et il suivait la trace de troupeaux sauvages qui ne lui accordaient aucune attention. |
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Mais même lui fut capable de sentir qu'un bouleversement approchait. Le ciel se faisait plus sombre. Les vents étaient plus froids. Les tribus mortelles qui naguère chassaient et cueillaient de concert semblaient désormais se battre… |
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Gnar se dit que les grands yordles blancs sauraient quoi faire. Il alla les voir. |
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Utilisant tous ses talents de chasseur, il les retrouva dans les pics enneigés d'une vaste chaîne de montagnes, beaucoup plus loin qu'il n'était jamais allé. Alors qu'il approchait sans être vu, il constata que d'innombrables mortels se trouvaient également là. C'était un spectacle fascinant, mais personne ne semblait particulièrement réjoui. |
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Soudain, le sol trembla et s'ouvrit. Pour la première fois dans la vie de Gnar, tout le monde sembla pris de frénésie. Les mortels hurlèrent. Les gros yordles rugirent. |
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Mais l'arrivée du monstre les réduisit tous au silence. |
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S'extirpant de l'abîme qui venait de s'ouvrir, il avait de grosses cornes, des tentacules et un œil unique qui brûlait d'une étrange et terrifiante lumière. Alors que certains mortels fuyaient à cette vue, Gnar ressentit une étrange douleur dans sa poitrine : comme s'il avait perdu son boomerang ou qu'on le menaçait de ne plus jamais avoir de câlin. Cette chose horrible voulait faire du mal à ses nouveaux amis. |
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Et cela le mit en colère. À cet instant, Gnar était vraiment furieux. |
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Il ne voyait plus qu'une chose : le monstre. En un éclair, il bondit dans les airs dans sa direction. Dans une patte, il saisit une boule de neige… Du moins, c'est ce qu'il croyait. En fait, il s'agissait d'un gros rocher arraché au flanc de la montagne. Gnar, en effet, était devenu aussi gros que les grands yordles blancs. Il avait l'intention de renvoyer ce monstre là d'où il venait en lui écrasant le visage ! |
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Son coup, cependant, n'atteignit jamais sa cible. Gnar sentit un vent plus froid que n'importe quel hiver, au point de transformer l'air lui-même en glace. C'était une magie élémentaire qui le congela sur place, perçant jusqu'à sa fourrure sauvage. Tout, y compris le monstre, devint silencieux. La force et la colère du yordle s'évanouirent. Une grande fatigue s'empara de ses membres et il s'endormit. |
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Le sommeil de Gnar dura très longtemps. Quand il s'éveilla enfin, il secoua le givre de ses épaules en respirant lourdement. Il n'y avait plus personne. N'ayant plus de monstre à combattre et plus d'amis à protéger, il se sentait tout petit et de nouveau seul. |
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La terre avait beaucoup changé, aussi. Il y avait de la neige partout, comme un manteau blanc recouvrant tout à perte de vue. Mais Gnar poussa un petit cri de plaisir en voyant que son boomerang bien-aimé était toujours là, et il se mit à la recherche de quelque chose à chasser. |
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Aujourd'hui encore, Gnar n'a pas la moindre idée de ce qui s'est passé en ce jour détestable et ignore comment il s'en est tiré. Il s'émerveille toujours de ce que le monde a à lui offrir et a hâte de l'explorer.",Fighter |
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"La seule chose qui soit plus importante que le combat, pour Gragas, c'est la boisson. Sa soif inextinguible de bière forte l'a conduit à chercher les ingrédients les plus improbables et les plus puissants à jeter dans son mélange. Impulsif, imprévisible, il adore entrechoquer les pintes et les crânes. Vu ses étranges breuvages et son tempérament sanguin, boire avec Gragas n'est pas sans risque. |
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Gragas a toujours aimé lever le coude, mais sa constitution massive ne lui avait jamais permis d'atteindre l'ivresse. Une nuit, alors qu'il avait fini une douzaine de tonneaux sans avoir apaisé sa soif, Gragas fut frappé, non par le chambranle de la taverne comme d'habitude, mais par une idée : pourquoi ne concocterait-il pas lui-même une boisson capable de le plonger enfin et véritablement dans l'ivresse ? Il décida alors de se consacrer à la création de la bière ultime. |
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La quête de Gragas le mena en bout de course à Freljord, où l'espoir de trouver la plus pure des eaux arctiques pour sa recette le conduisit aux confins de zones glaciales inexplorées. Perdu dans le blizzard, Gragas arriva à un immense abîme battu par les vents. Là, il trouva un éclat de glace sans défaut. Il n'avait jamais rien vu de tel. Non seulement cet éclat qu'on ne pouvait faire fondre conféra à son breuvage des propriétés incroyables, mais il le conservait continuellement à la température idéale. |
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Sous le sortilège de sa nouvelle bière, Gragas se remit en route vers la civilisation. Il avait hâte de partager les fruits fermentés de son travail. Le destin avait décidé que Gragas changerait ainsi l'avenir de Freljord. Il tomba dans une négociation très mal engagée entre deux tribus débattant d'une alliance avec Ashe. Cette dernière accueillit volontiers cette pause dans des pourparlers tendus, mais les autres guerriers se sentirent insultés par l'intrusion et s'en prirent au jovial brasseur. Fidèle à sa nature, Gragas répliqua moins diplomatiquement que gaillardement, déclenchant une rixe comme Freljord n'en avait jamais vue. |
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Quand les derniers évanouis revinrent enfin à eux, Ashe proposa de trinquer plutôt que de reprendre le combat. Apaisées par les libations, les deux tribus qui étaient sur le point de se combattre se réconcilièrent autour des chopes de bière de Gragas. Bien que la guerre ait été évitée et que Gragas fut salué comme un héros, il n'avait toujours pas atteint son but : l'oubli dans la divine ivresse. Une fois de plus, il se remit en route dans la toundra, à la recherche des ingrédients nécessaires à concevoir la bière parfaite de Runeterra.",Fighter |
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"N'importe qui vous dirait qu'on a toutes les raisons de craindre la mort ; n'importe qui, sauf Olaf. Le berzerker ne vit que pour le rugissement du combat et le fracas de l'acier. Poussé par sa soif de gloire et par la peur de voir sa mort tomber dans l'oubli, Olaf s'abandonne pleinement dans chacune de ses batailles. Ne répondant qu'à sa soif de sang la plus intime, il ne se sent en vie qu'en saisissant de ses propres mains les crocs de la mort. |
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La péninsule de Lokfar est l'un des endroits les plus hostiles de Freljord. Là-bas, seule la fureur réchauffe les os et seul le sang coule sans geler ; la pire des malédictions est celle du vieil âge, de l'oubli. Olaf, guerrier de Lokfar, ne manquait pas de trophées de guerre et il n'hésitait pas à les exposer. Un jour où il se pavanait avec les siens au milieu des ruines encore fumantes d'un village qu'ils venaient de raser, Olaf s'attira les foudres d'un guerrier plus âgé, fatigué de sa vanité. Celui-ci le défia de prendre les augures, pour vérifier si son avenir était à l'image de sa prétention. Enhardi par ce défi, Olaf se moqua du vieux combattant et, pour connaître la gloire qui lui serait promise dans le trépas, il lança les os des doigts d'une créature morte de longue date. Le clan tout entier se tut au moment où la prédiction fut révélée : les os lui annonçaient une longue vie et une mort paisible. |
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Fou de rage, Olaf disparut dans la nuit, déterminé à contredire la prédiction en pourfendant le terrible serpent de givre de Lokfar. Au cours de sa longue existence, le monstre avait emporté de nombreuses vies, coulé de nombreux bateaux ; pour tous les guerriers, il ne pouvait y avoir plus grand honneur que de mourir en le combattant. Alors qu'il s'engouffrait dans sa gueule noire comme le jais, il se sentait comme seul au plus profond de son esprit. Quand la froideur saisissante de l'eau lui fit reprendre ses esprits, il ne flottait plus auprès de lui qu'une carcasse en lambeaux. Victorieux mais insatisfait, Olaf décida de partir chasser toutes les créatures légendaires portant des griffes ou des crocs, dans l'espoir que chaque nouveau combat soit le dernier. Chaque fois, il se jetait tête baissée vers cette mort qu'il convoitait tant, pour être finalement épargné par cette fureur incontrôlable qui se saisissait de lui quand il la tutoyait enfin. |
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Olaf en conclut qu'aucun monstre ne pourrait lui accorder une mort digne d'un guerrier. Pour y remédier, il se mit en tête d'affronter la pire tribu de Freljord : la Griffe hivernale. Sejuani, en apparence amusée par le défi que lui proposait Olaf, n'allait en réalité lui accorder aucune pitié. Menant la charge, elle envoya des dizaines de combattants pour tenter de l'écraser. Un par un, ils furent emportés par la soif de sang d'Olaf qui, sans aucun mal, réussit à atteindre le chef de la Griffe hivernale. Le combat entre les deux guerriers fut si intense qu'il ébranla le glacier. Malgré sa force écrasante, le berzerker avait trouvé en Sejuani un adversaire égal. Alors qu'ils se trouvaient au point mort, elle jeta sur lui un regard plus pénétrant encore que n'importe quelle arme. La rage d'Olaf s'estompa alors suffisamment pour qu'elle puisse lui proposer un marché : Sejuani promit qu'elle lui trouverait une mort glorieuse s'il prêtait sa hache à sa guerre de conquête. À cet instant, Olaf jura de tailler lui-même son destin dans les glaces de Freljord.",Fighter |
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"Né sur les pentes inhospitalières de Targon, Atreus tient son nom d'une étoile de la constellation de la Guerre, aussi appelée Pantheon. |
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Il savait depuis son plus jeune âge que son destin se trouvait sur un champ de bataille. Comme de nombreux membres de sa tribu, il rejoignit l'ordre militaire de Rakkor, les Ra'Horaks. Bien qu'il ne fût jamais le plus fort ni le plus habile des guerriers, Atreus persévérait, se relevant couvert de sang et d'ecchymoses après chaque combat. Avec le temps, une rivalité féroce se développa entre lui et Pylas, une autre recrue. Mais en dépit de la douleur et des coups, il se relevait toujours. Pylas était impressionné par sa résilience implacable, et dans le sang versé sur la piste d'entraînement, un lien fraternel se forma. |
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Un jour, alors qu'Atreus et Pylas étaient en patrouille, ils tombèrent dans une embuscade tendue par des barbares. Ils échappèrent à leurs agresseurs, mais le reste de leur groupe fut massacré. Lorsque la Manifestation du Soleil refusa de châtier ces intrus, Atreus et Pylas jurèrent de s'emparer du pouvoir des Manifestations eux-mêmes en escaladant le Mont Targon jusqu'à son sommet. |
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Mais comme beaucoup d'autres, ils avaient sous-estimé la difficulté de cette ascension, et Pylas rendit son dernier souffle en arrivant en haut. Atreus se tenait donc seul lorsque les cieux s'ouvrirent et firent de lui l'hôte d'une Manifestation divine au courroux terrible. |
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À son retour à Rakkor, une puissance céleste émanait de sa lance et de son bouclier, et il n'avait plus rien d'humain. Il était désormais la Manifestation de la Guerre elle-même, Pantheon. N'ayant connu que la défaite, Atreus n'était aux yeux de l'entité pas digne de recevoir sa bénédiction. La Manifestation divine avait donc pris le contrôle de son corps pour accomplir son propre projet, une tâche hors de portée d'un simple mortel. |
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Prisonnier de son propre esprit, Atreus ne percevait que de vagues visions de la Manifestation parcourant le monde à la recherche des Darkin, des armes vivantes venues d'une époque révolue. |
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Pantheon finit par être attiré près du Mont Targon par le Darkin Aatrox, qui cherchait à rejoindre le sommet. Ils s'affrontèrent violemment dans les cieux, balayant les armées des mortels sur leur passage… jusqu'au moment fatidique. La lame du Darkin, capable de tuer un dieu, transperça la poitrine de Pantheon, arrachant la constellation de la Guerre du firmament. |
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Mais à mesure que la Manifestation se dissipait, Atreus, l'homme qui avait été jugé indigne, se réveilla. Empalé sur la lame d'Aatrox et progressivement abandonné par le pouvoir de la Manifestation, il inspira péniblement avant de cracher au visage du Darkin. Aatrox ricana et laissa Atreus agoniser. |
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Des heures plus tard, tandis que les corbeaux s'apprêtaient à festoyer, Atreus se releva et tituba jusqu'à Rakkor, laissant dans son sillage une traînée de sang. Après avoir vécu toute sa vie dans la honte de la défaite, sa volonté et sa colère avaient suffi à repousser la mort qui avait scellé le sort de la Guerre elle-même. |
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Atreus s'arrêta dans la demeure de Pylas et Iula, l'épouse de son ami défunt, pansa ses blessures. C'est là qu'Atreus comprit qu'il avait passé sa vie à contempler les étoiles sans jamais prêter attention à ce qui vivait en dessous. Contrairement aux dieux, les mortels doivent se battre, car seule la mort les attend. La vie, où qu'elle soit, était toujours menacée. |
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Et justement, les envahisseurs barbares menaçaient désormais les camps des Rakkorans les plus au nord, et la ferme d'Iula était en danger. Bien qu'encore convalescent et incapable de tenir une lance, Atreus était déterminé à mettre un terme à ce fléau lui-même et décida de se mettre en route avec les armes émoussées de la Manifestation. |
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À son arrivée, cependant, il trouva ses ennemis assiégés par un autre adversaire. Il lui suffit d'entendre leurs cris et de sentir la puanteur âcre du sang pour savoir qu'ils affrontaient Aatrox. |
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Atreus comprit que c'était le Darkin qui avait poussé les barbares vers Targon. Bien qu'il les ait longtemps considérés comme ses ennemis, ils n'étaient pas si différents des Rakkorans : de simples mortels, victimes des caprices d'entités supérieures. Atreus fut empli d'une colère bouillonnante à l'égard des Darkin comme des Manifestations. Ils ne valaient pas mieux les uns que les autres. C'était eux, le problème. |
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Atreus se dressa entre les barbares et Aatrox. Le Darkin reconnut la lance et le bouclier cabossé de la Manifestation terrassée et se moqua de lui. Comment comptait-il le vaincre sans les pouvoirs de Pantheon ? Et pourtant, après qu'Atreus avait été mis à genoux par les coups d'Aatrox, sa volonté inébranlable, galvanisée par les cris de ceux qui l'entouraient, embrasa la lance de la Manifestation… Il bondit vaillamment et, d'un seul coup, trancha le bras d'épée du Darkin. |
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Le Darkin et l'épée s'écrasèrent au sol. Seul Atreus se tenait debout, et il vit l'étoile qui lui avait donné son nom se rallumer dans les cieux. |
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Malgré son désir de retourner vivre paisiblement à la ferme d'Iula, Atreus jura de s'opposer aux Manifestations, aux Transfigurés, aux démons, et à toute autre entité surnaturelle dont la puissance ne peut être que destructrice. Il abandonna son propre nom pour devenir un nouveau Pantheon, utilisant les armes de la Manifestation qui étaient désormais animées par une volonté de combattre dont seul un mortel peut faire preuve. |
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Car maintenant que le Pantheon divin est mort, la Guerre a fait de cet homme son héraut.",Fighter |
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"Rek'Sai est une créature prédatrice - la plus imposante et la plus féroce de son espèce - qui se déplace sous terre pour surprendre ses proies. Sa faim insatiable a ravagé des régions entières de Shurima à l'époque où cet empire était encore florissant. Les marchands et les caravanes armées faisaient des détours de plusieurs kilomètres pour rester loin de ses terres, mais on raconte que des bandits attiraient parfois des marchands peu méfiants sur les terrains de chasse de la créature. Dès lors que Rek'Sai vous a repéré, votre sort est scellé. Nul ne peut lui échapper ; elle est la mort qui surgit du sable. ",Fighter |
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"Renekton était né pour le combat. Dès son plus jeune âge, il était très clair qu'il n'avait peur de rien et il se battait souvent contre des enfants bien plus âgés. Ces bagarres éclataient le plus souvent pour des questions de fierté, car Renekton refusait de céder ou de laisser quelqu'un l'insulter sans réagir. Son grand frère, Nasus, désapprouvait toute cette violence, mais Renekton y prenait un immense plaisir. |
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Nasus finit par partir pour rejoindre le prestigieux Collège du Soleil et Renekton tomba dans une spirale de violence toujours plus féroce. Craignant que la nature profondément violente de son frère ne le conduise en prison ou, pire, au cimetière, Nasus l'aida à rejoindre l'armée shurimienne. Officiellement, Renekton était trop jeune, mais Nasus s'assura que cela ne soit pas un problème. |
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La discipline de la vie militaire fut une bénédiction. Renekton participa à de nombreuses guerres d'expansion de l'empire. Il était toujours rude et féroce, mais son honneur et son courage firent sa renommée. Nasus, désormais célèbre général et tacticien, se vantait souvent d'avoir planifié bon nombre de grandes batailles ; toutefois, c'était bien Renekton qui les avait gagnées. |
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En effet, après avoir sauvé la cité isolée de Zuretta, Renekton fut nommé capitaine par l'empereur lui-même et obtint le titre de Gardien de Shurima. Face à des combattants dix fois plus nombreux qu'eux, Renekton et son contingent affrontèrent l'ennemi dans un défilé rocheux et isolé au sud, afin de gagner du temps pour que la cité soit évacuée. Personne ne s'attendait à ce que Renekton survive à cette bataille, encore moins à ce qu'il la gagne... Pourtant, il réussit à tenir juste assez longtemps pour que des renforts menés par Nasus le rejoignent. Ainsi, les envahisseurs furent vaincus. |
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Après des décennies de service, la réputation de Renekton était presque à la hauteur de celle des dieux-guerriers de l'Ost des Transfigurés. Sa présence sur le champ de bataille était une véritable inspiration pour ceux qui se battaient à ses côtés et une terrible nouvelle pour ses ennemis. Malgré cela, Renekton, sous ses traits de vétéran grisonnant et couturé de cicatrices, commençait à peine à porter les signes de son âge quand il apprit que Nasus était aux portes de la mort. |
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Il rentra au plus vite à la capitale et trouva son frère gravement affaibli par la maladie ; il n'était plus que l'ombre de lui-même. Le mal était incurable. |
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Tous, sans exception, reconnaissaient pourtant la grandeur du général. En plus de sa grande sagesse militaire, Nasus était le conservateur des grandes bibliothèques de l'empire et il avait lui-même compilé ou traduit quelques-unes des œuvres littéraires les plus brillantes. Shurima ne pouvait accepter de perdre un tel homme, c'est pourquoi il fut décrété que Nasus était digne de l'Ascension. |
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La ville tout entière se rassembla, mais Nasus n'avait plus la force de grimper les marches menant à l'estrade du Disque solaire. Sans se soucier de sa propre sécurité, Renekton souleva son frère et escalada les dernières marches, bien conscient qu'il risquait d'être pulvérisé. Après tout, il n'était rien de plus qu'un guerrier et il savait que Shurima aurait besoin de Nasus dans les années à venir. |
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Cependant, Renekton ne fut pas réduit en cendres. Dans la lumière éblouissante du Disque solaire, les deux frères furent saisis et transfigurés. Quand l'éclat lumineux se dissipa, deux puissants dieux-guerriers se tenaient devant la foule : Nasus, son corps longiligne surmonté d'une tête de chacal, et Renekton, désormais semblable à un imposant reptile. Le chacal était souvent considéré comme l'animal le plus fin et le plus rusé, tandis que le crocodile incarnait une violence impitoyable qui était parfaitement à l'image de Renekton. |
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Si Renekton était déjà considéré comme un héros, il était désormais doté de pouvoirs dépassant l'entendement. Il mena à la victoire les armées de Shurima dans nombre de batailles sanglantes, sans jamais trahir la moindre forme de clémence. La légende de ses exploits traversa le monde bien au-delà des frontières de l'empire. Ses ennemis le surnommèrent le « Dévoreur des sables », et loin de rejeter le surnom, il s'en fit gloire. |
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Certains, Nasus y compris, finirent par penser qu'une partie de l'humanité de Renekton s'était évanouie lors de sa transformation. Il semblait de plus en plus cruel et il prenait de plus en plus de plaisir à faire couler le sang. Les rumeurs de nombreuses atrocités commises sur le champ de bataille se multipliaient. Il n'en restait pas moins un fidèle défenseur de sa patrie et servait chaque nouvel empereur avec la même loyauté, même lors de la rébellion d'Icathia et l'horrible guerre qui s'en suivit. |
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Quelques années plus tard, il fut décidé que le jeune empereur Azir rejoindrait les rangs de l'Ost des Transfigurés et deviendrait le souverain immortel que son peuple méritait. |
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Le résultat fut catastrophique. |
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Renekton et Nasus étaient tous deux à plus d'un jour de marche de la capitale quand cela se produisit. Lorsqu'ils arrivèrent, ils découvrirent que la cité autrefois glorieuse était désormais en ruines. Le Disque solaire s'effondrait, vidé de tout pouvoir. Au centre du carnage, ils trouvèrent le mage qui avait trahi l'empereur, Xerath, transformé en un être maléfique de pure énergie. |
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Les frères se battirent vaillamment, mais conscient qu'ils ne pouvaient pas détruire Xerath, Renekton l'attira jusqu'à la Tombe des empereurs, sous la cité, implorant son frère de les y enfermer pour l'éternité. Nasus, comprenant qu'il n'y avait pas d'autres moyens, suivit à contrecœur les ordres de son frère. |
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Xerath et Renekton continuèrent à se battre. Pendant de nombreux siècles, ils se poursuivirent dans les profondeurs obscures, alors que dans le monde extérieur, la civilisation autrefois prospère de Shurima achevait de tomber en poussière. Xerath narguait son adversaire et empoisonna Renekton de ses paroles, et petit à petit, son venin acheva de le corrompre. Il convainquit Renekton que Nasus, jaloux de son succès, avait profité de l'occasion pour se débarrasser de lui et jouir seul de son immortalité. |
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La raison de Renekton se fissurait peu à peu. Il ne restait plus alors à Xerath qu'à s'immiscer dans ces fêlures pour lui donner une perception faussée de ce qui était vrai ou imaginaire. Quand la Tombe des empereurs fut rouverte par des mortels cupides, Renekton laissa jaillir sa colère et s'élança comme un éclair dans le désert, humant l'air pour retrouver l'odeur de son frère. |
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Mais Shurima a beaucoup changé en son absence. L'Ost des Transfigurés n'existe plus, la plupart des Shurimiens désormais perdus et sans dirigeant. Bien que cela lui importe peu, Renekton a rassemblé des fidèles parmi les plus féroces et les plus sanguinaires des pillards du désert... Toutefois, lorsqu'il entre dans ses phases de frénésie, il ne sait pas toujours distinguer ses alliés de ses ennemis. |
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S'il semble parfois conserver la stature et la gloire du héros qu'il était autrefois, il n'est souvent plus en réalité qu'une bête froide et enragée, animée par sa soif de sang et de vengeance.",Fighter |
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"Bâti sur des conflits perpétuels, Noxus n'a jamais manqué d'orphelins de guerre. Riven fut élevée dans une ferme dirigée par l'empire et nichée dans les collines rocailleuses de Trevale ; son père avait péri dans une obscure bataille, et sa mère était morte en couches. |
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La force physique et la détermination permettaient aux enfants qui devaient travailler la terre de survivre, mais Riven désirait plus qu'un peu de pain à sa table. Au fil des années, elle observa les nombreux recruteurs des régiments régionaux qui faisaient le tour des fermes, et elle vit en eux une chance d'obtenir la vie dont elle rêvait. Lorsqu'elle consacra enfin sa force à l'empire, elle sut que Noxus l'accueillerait comme la fille qu'elle avait toujours voulu être. |
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Riven prouva qu'elle était un soldat-né. Grâce à ses années de dur labeur, elle maîtrisa rapidement sa lourde épée, pourtant plus grande qu'elle. Elle se forgea une nouvelle famille sur le champ de bataille, rien ne pouvait briser ses liens avec ses frères et sœurs d'armes. |
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Le dévouement de Riven à l'empire était tel que Boram Darkwill en personne lui offrit une lame runique qu'il avait fait enchanter par une sorcière pâle de sa cour. L'arme était plus lourde qu'un bouclier et presque aussi large ; l'idéal, pour elle. |
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Peu après, l'empire exécuta le plan d'invasion qu'il avait longuement fomenté et les troupes noxiennes prirent la mer en direction d'Ionia. |
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Alors que les Noxiens s'embourbaient dans cette nouvelle guerre, il devint clair que les Ioniens ne s'inclineraient jamais. L'unité de Riven reçut pour mission d'escorter un autre régiment qui devait traverser la province assiégée de Navori. Le chef de ce régiment, Emystan, employait un alchimiste zaunien et souhaitait tester une nouvelle arme au plus vite. Au cours de ses innombrables campagnes, Riven aurait volontiers donné sa vie pour Noxus, mais ces autres soldats la mettaient profondément mal à l'aise. Elle n'arrivait pas à comprendre à quoi pouvaient servir les fragiles amphores qu'ils transportaient dans leurs chariots… |
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Les deux régiments rencontrèrent de plus en plus de résistance, comme si la terre elle-même se dressait contre eux. Durant une violente tempête, alors que la boue dévalait les collines, Riven et ses guerriers se retrouvèrent immobilisés avec leur funeste cargaison ; les combattants ioniens surgirent à cet instant. Sentant le danger de la situation, Riven demanda à Emystan de venir les aider. |
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La seule réponse qu'elle reçut fut une flèche enflammée, tirée depuis la crête, et Riven comprit que le but de la guerre n'était plus d'étendre l'empire noxien. L'objectif était d'annihiler l'ennemi à tout prix. |
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La flèche frappa le chariot. Instinctivement, Riven dégaina son épée, mais elle n'eut le temps que de se protéger elle-même. Un feu chimique jaillit des conteneurs brisés, des cris emplirent la nuit ; une mort abominable fut infligée aux Ioniens comme aux Noxiens, réunis dans un destin macabre. Protégée des nuages toxiques par sa lame magique, Riven assista impuissante à des scènes d'horreur et de trahison qui allaient la hanter pour le restant de ses jours. |
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Les souvenirs de ce qui suivit sont fragmentaires et ne lui reviennent que dans ses cauchemars. Riven pansa ses plaies. Elle fit son deuil. Mais, plus que tout, elle en vint à haïr l'épée qui lui avait sauvé la vie. Les mots gravés sur la lame ne faisaient que lui rappeler tout ce qu'elle avait perdu. Elle décida de trouver un moyen de la briser avant l'aube afin de rompre cet ultime lien avec Noxus. |
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Mais la fracture de l'épée ne lui apporta pas la paix. |
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Privée de la foi et des convictions qui avaient conduit sa vie tout entière, Riven choisit l'exil. Elle partit sans but dans les paysages balafrés d'Ionia. Quand elle revint enfin dans le village où elle avait brisé l'épée, elle apprit que ses pulsions d'autodestruction avaient coûté la vie du plus vénéré des Anciens de la région... et pourtant, Ionia lui offrit le pardon. |
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Noxus, cependant, n'était pas aussi clément. L'empire s'était depuis longtemps retiré des rivages des Terres premières, mais il n'avait oublié ni Riven ni sa lame runique. Après un violent combat contre celles qui avaient retrouvé sa trace, refusant que plus de sang ionien coule à cause d'elle, Riven se rendit à la justice noxienne et fut jugée coupable de désertion. |
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Désormais de retour à Noxus, les fers aux mains, Riven reste hantée. Bien que Darkwill ne soit plus de ce monde et que l'on raconte que l'empire a évolué, elle ne sait pas ce qui l'attend ni même si elle réussira un jour à redevenir elle-même.",Fighter |
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"Même parmi les yordles, Rumble était toujours le vilain petit canard. Cela lui a valu bien des brimades. Pour survivre, il a dû faire preuve de plus d'inventivité que les siens. Plutôt soupe au lait, il était célèbre pour toujours rendre la pareille, peu importe celui qui s'en prenait à lui. Il devint quelqu'un de solitaire, mais cela ne le dérangeait pas beaucoup. Il aimait errer dans les dépotoirs, où il passait son temps à rafistoler des vieilles machines et bricoler l'un ou l'autre gadget. |
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Rumble fit montre d'un grand potentiel dans le domaine de la mécanique, et ses professeurs proposèrent même de le faire entrer à l'Académie yordle des Sciences et de la Découverte, à Piltover. Il aurait ainsi pu devenir le disciple d'Heimerdinger, mais Rumble refusa. Il pensait qu'Heimerdinger et ses associés étaient des « vendus » qui troquaient la technologie yordle aux humains en échange de marques de sympathie hypocrites. |
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Un jour, un groupe d'humains qui venaient d'obtenir leurs diplômes à l'académie yordle naviguèrent jusqu'à Bandle pour visiter la ville natale de leur professeur, et Rumble ne parvint pas à résister à la tentation d'aller les rencontrer. Pensant aller simplement dévisager ces humains, il rentra quelques heures plus tard le corps recouvert d'hématomes, informé qu'il était une honte pour les yordles « éclairés » tels qu'Heimerdinger. |
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Le lendemain, Rumble quitta Bandle discrètement et disparut pendant des mois. À son retour, il se tenait désormais au sommet d'une machine monstrueuse. Il parada en ville sous le regard médusé des passants et annonça à qui voulait l'entendre qu'il allait montrer au monde ce dont les yordles sont capables.",Fighter |
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"Bien qu'il soit aujourd'hui un cador du monde criminel florissant d'Ionia, les origines de Sett sont modestes. Né de l'union d'une Vastaya ionienne et d'un humain noxien, le jeune « homme-barbare » était un paria dès l'enfance. Sa naissance provoqua l'indignation de la communauté vastaya de sa mère qui exila la famille pour avoir violé les conventions tribales. Les humains d'Ionia ne toléraient pas beaucoup mieux cette union taboue, même si la terrible réputation du père de Sett dans les arènes de combat locales les dissuadait de manifester leur désapprobation. |
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Le peu de sécurité dont bénéficiait la famille s'envola le jour où le père de Sett disparut. D'un coup, tous ceux qui ravalaient leurs commentaires à la vue de Sett se sentirent libres d'exprimer leur mépris. Le jeune garçon était dérouté. Il se demandait où son père avait pu partir et pourquoi les ennuis semblaient le suivre partout. |
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Sett dut grandir rapidement. Il devint dur à force de subir les provocations et les menaces et commença bien vite à se servir de ses poings pour faire taire les insolents. Quand elle eut vent de ces combats, sa mère lui fit promettre de ne jamais s'approcher des arènes de combat noxiennes dans lesquelles son père se battait. |
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Mais plus Sett se battait, plus il pensait à son père. |
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Dans l'espoir de trouver l'homme dont il ne se souvenait que vaguement, Sett sortit discrètement au milieu de la nuit pour aller voir l'arène. Il fut immédiatement fasciné par le spectacle. Des dizaines de soldats noxiens fraîchement débarqués à Ionia rugissaient dans les gradins, galvanisés par la soif de sang. Au centre de l'arène, des combattants venus de tous les horizons et pratiquant différents arts martiaux s'affrontaient dans des duels sanglants avec des armes diverses. Le gagnant était grassement payé en pièces noxiennes. À la fin de l'événement, Sett se renseigna sur son père et apprit la dure vérité : son père avait racheté son contrat et était parti se battre dans des arènes plus lucratives. Il avait abandonné sa famille pour aller faire fortune à l'autre bout du monde. |
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Fou de rage, Sett demanda à l'organisateur de le laisser combattre, motivé par l'espoir irrationnel que son père fût rentré de son périple et se retrouvât face à lui. L'organisateur inscrit le jeune garçon pour le prochain combat en pensant qu'il se ferait massacrer par un de ses poulains. |
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Dès son premier crochet, l'« Enfant-barbare » devint le nouveau phénomène de l'arène. Bien qu'il n'eût pas de formation en arts martiaux, sa force primaire et sa férocité compensaient largement. Il pulvérisait ses adversaires à la technique plus travaillée comme un bélier enfonce une porte. Sans jamais perdre de vue l'espoir d'affronter un jour son père, il devint le « Roi de l'arène » incontesté, amassant une fortune et laissant derrière lui un sillage d'adversaires brisés. |
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Chaque nuit, Sett rapportait de l'argent et du confort à sa mère, mais il mentait toujours sur leur véritable provenance. La voir si fière de son succès et ravie qu'il n'ait plus à exercer des travaux ingrats attendrissait son cœur de pierre. Mais malgré cela, Sett ne pouvait s'empêcher de penser qu'il pouvait faire mieux. Être le Roi de l'arène était un bon début, mais être le propriétaire de l'arène… c'est là que se trouvait l'argent. |
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Un soir, après avoir défendu son titre devant une foule record, Sett fit une proposition à l'organisateur noxien et ses associés. Il leur suggéra de lui céder la propriété de l'arène et de ses revenus. Lorsqu'ils refusèrent, Sett bloqua les portes. Quelques minutes plus tard, les portes se rouvrirent et les Noxiens en émergèrent avec le visage tuméfié et les lèvres sanguinolentes pour répandre le message : l'homme-barbare était le nouveau chef. |
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Désormais débarrassé des organisateurs, Sett prit le contrôle de l'arène dans laquelle il se battait autrefois. Les Ioniens, qui n'avaient été conditionnés pour la guerre que récemment, s'y précipitèrent pour satisfaire le désir de violence qu'ils venaient de se découvrir. Sett profita pleinement de cette nouvelle soif de sang et accumula plus de richesse et de pouvoir que dans ses rêves les plus fous. Il transforma l'arène en plateforme de développement de son empire clandestin où l'argent et le vice étaient rois. |
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L'homme-barbare qui dominait jadis l'arène dirige aujourd'hui ses activités illégales d'une même main de fer. Chaque fois que quelqu'un s'oppose à son autorité, il s'occupe lui-même de le remettre à sa place. Chacun des coups de poing de Sett est un coup contre son ancienne vie de misère et d'exclusion, et il a la ferme intention de ne jamais la laisser se relever.",Fighter |
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"Fille cadette du général Du Couteau, Cassiopeia naquit dans une grande famille noble de Noxus. Devant elle ne s'étendaient que privilèges et opportunités. Dès son plus jeune âge, elle fit preuve d'esprit et d'intelligence et, tandis que sa sœur Katarina s'épanouissait sous le mentorat de son père, elle suivit les leçons de sa mère Soreana. |
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Héros de l'expansion de Noxus à Shurima, le général Du Couteau finit par y faire venir sa famille, qu'il installa dans la cité côtière du gouverneur, Urzeris. Entourée d'étrangers dans un pays inconnu, Cassiopeia resta proche de sa mère, apprenant les finesses de la politique, de la diplomatie et de l'influence discrète. En grandissant, Cassiopeia ne put s'empêcher de découvrir que Soreana avait des préoccupations secrètes, au-delà des soucis de l'empire… |
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Un jour, Soreana s'effondra brusquement dans la résidence familiale. Une main inconnue avait enduit son peigne de venin, la conduisant aux portes de la mort. Le général Du Couteau connaissait bien les méthodes des assassins. Il fit donc retirer tout le personnel de la maison et laissa sa femme et sa fille dans une demeure vide. |
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Cassiopeia, qui était toujours une enfant, ne quittait plus le chevet de sa mère. La convalescence de Soreana prit de nombreux mois durant lesquels les liens entre mère et fille s'approfondirent encore. |
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Quand le général fut rappelé à Noxus pour préparer l'invasion d'Ionia, il emmena Katarina avec lui, mais laissa Cassiopeia à Urzeris. Apparemment soulagée, Soreana confia à sa fille qu'elle appartenait à une cabale connue sous le nom de Rose noire. Ayant secrètement guidé l'empire pendant des siècles, l'organisation avait réussi à étendre son influence jusqu'à Shurima. |
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Libérée de la surveillance de son mari, Soreana pouvait enfin commencer son travail véritable. |
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Avec le temps, et sous la direction de sa mère, Cassiopeia devint une jeune femme d'une grande beauté, intelligente et rusée, encore que peu sensible à la souffrance d'autrui. Elle voyait ceux qui l'entouraient comme de simples outils pour atteindre ses buts et elle les jetait dès qu'ils ne servaient plus. |
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Elle avait à peine atteint l'âge adulte quand elle fut initiée au sein de la Rose noire après avoir trouvé et éliminé ceux qui avaient presque tué sa mère. Sa vitesse et son efficacité surprirent même Soreana, d'autant qu'elle ne laissa derrière elle aucune trace. Ce fut alors seulement que Cassiopeia découvrit quel était le plan véritable de la cabale concernant Shurima. Grâce aux ressources financières illimitées de sa famille, elle entreprit de nombreuses expéditions dans le désert, explorant les ruines antiques avec l'aide d'une mercenaire locale nommée Sivir. |
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Elle redoubla d'efforts quand la cité d'Urzeris fut informée de ce qui se passait dans la capitale de l'empire. Le Grand général Boram Darkwill venait d'être renversé par Jericho Swain, et de nombreuses maisons nobles avaient choisi d'accepter ce coup d'État… y compris Du Couteau. |
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Outragée et écœurée par la trahison de son mari, et craignant désormais pour tous les membres de la Rose noire, Soreana céda au désespoir. Elle envoya Cassiopeia à la recherche de la puissance quasi divine qui avait autrefois assuré la suprématie de Shurima. Cassiopeia jura qu'elle reviendrait avec une arme prête à soutenir la guerre secrète ou qu'elle ne reviendrait pas. |
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Ce serment allait la changer à jamais. Lorsqu'elle exhuma la tombe perdue de l'un des mythiques Transfigurés, elle sut qu'elle était sur le point de trouver la puissance qu'elle cherchait et elle décida d'éliminer tous les témoins qui l'accompagnaient avant de s'en emparer. Sa guide, Sivir, fut la première à tomber sous sa lame, mais la Noxienne fut attaquée par un ancien gardien de pierre qui enfonça ses crochets dans sa chair. |
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Submergée par des toxines arcaniques, Cassiopeia fut transportée à travers le désert par ses mercenaires, hurlant de douleur tandis que son corps se transformait… |
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Cassiopeia s'enferma dans la crypte abandonnée de sa demeure d'Urzeris et souffrit jusqu'au bout l'horreur de sa métamorphose. La belle et brillante fille de Soreana Du Couteau n'était plus, remplacée par une créature monstrueuse, en reptation dans les ombres, qui crachait du poison et brisait la pierre aussi facilement que le verre. |
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Pendant des semaines, elle rampa et gémit, pleurant sur sa vie perdue… jusqu'au jour où elle épuisa ses larmes. Elle se força à sortir des profondeurs de son désespoir, déterminée à accepter son destin, peut-être même un jour à s'en réjouir. Ce n'était pas l'Ascension qu'elle avait espérée, mais Cassiopeia avait tout de même exhumé la magie des dieux morts de Shurima. Elle allait s'en servir pour soutenir les desseins de la Rose noire, comme sa mère et elle l'avaient planifié, et elle sentait sa puissance croître de jour en jour. |
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Elle ignorait, en revanche, vers quoi la menait cette évolution.",Mage |
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"Scientifique yordle aussi brillant qu'excentrique, le professeur Cecil B. Heimerdinger est considéré comme l'un des plus grands cerveaux de Piltover, dont il est l'un des inventeurs les plus réputés. Il est si passionné par son travail qu'il en a développé une obsession. Fasciné par les mystères qui tourmentent ses contemporains depuis des décennies, il cherche désespérément à répondre aux questions les plus compliquées de l'univers. Si ses théories semblent le plus souvent opaques et ésotériques, Heimerdinger est convaincu que le savoir doit à tout prix être partagé, et il est ainsi prêt à l'enseigner à tous ceux qui le désirent.",Mage |
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"Ryze n'était encore qu'un jeune apprenti lorsqu'il découvrit les pouvoirs arcaniques qui avaient façonné le monde. |
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Son maître, un sorcier du nom de Tyrus d'Helia, était membre d'un ordre ancestral dont la mission était de rassembler et de protéger les reliques les plus dangereuses de Runeterra. Ryze surprit Tyrus et un autre mage en train de discuter à voix basse de ce qu'ils appelaient les « Runes telluriques ». Voyant que son élève les écoutait, Tyrus mit brusquement fin à la discussion et serra contre lui le parchemin qui ne le quittait jamais. |
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Malgré tous les efforts de l'ordre, la connaissance de l'existence de ces runes se répandit. Rares étaient ceux capables de mesurer leur véritable importance, ou même la puissance phénoménale qu'elles renfermaient, mais tous s'imaginaient déjà les utiliser comme des armes contre leurs rivaux. Ryze et Tyrus voyagèrent de pays en pays, rendant visite aux divers peuples de Valoran afin de calmer la paranoïa ambiante et d'encourager la retenue. Mais au fil du temps, leurs missions devinrent de plus en plus périlleuses et Ryze sentait que le désespoir de son maître grandissait. Finalement, sur les terres noxiis qui avaient vu naître Ryze, le premier cataclysme de ce que l'on appellerait plus tard les Guerres runiques fut provoqué. |
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À cette époque, deux nations étaient en guerre et les tensions étaient plus élevées que jamais. Tyrus implora leurs chefs de se réunir au village de Khom pour tenter d'y résoudre le conflit pacifiquement, mais il comprit vite que la situation était déjà hors de contrôle. Ryze et lui fuirent dans les collines et assistèrent, terrifiés, à la démonstration du pouvoir destructeur des Runes telluriques. |
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Le sol céda sous leurs pieds, la terre elle-même semblait pousser des hurlements de douleur. Au-dessus d'eux, le ciel recula comme s'il avait reçu un coup mortel. Tyrus et son apprenti regardèrent la vallée où les deux armées s'étaient trouvées et ne virent rien d'autre que le chaos le plus complet ; un degré de destruction tel que cela en défiait même les lois de la nature. Les bâtiments, les soldats… Tout avait disparu. L'océan, qui se trouvait jusqu'alors à un jour de marche à l'est, déferlait à présent dans leur direction. |
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Ryze tomba à genoux et planta son regard dans le trou béant qui défigurait le monde. Il ne restait plus rien. Pas même le village qui lui avait servi de foyer. |
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Une guerre ouverte fit bientôt rage à travers tout Runeterra. Ryze voulut participer au conflit, choisir un camp et mettre ses talents magiques au service d'une cause, mais Tyrus l'en empêcha. Tous deux devaient aider le monde à retrouver la paix, en espérant qu'il en reste encore quelque chose à la fin de la guerre. |
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Chaque fois qu'ils rencontraient les détenteurs des Runes telluriques, Tyrus plaida pour la fin des hostilités. Beaucoup furent effrayés par la menace d'une annihilation totale ; ceux qui avaient déjà atrocement souffert de la guerre étaient prêts à lui remettre leurs runes, mais aucun d'eux ne voulait être le premier à le faire. |
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À mesure que le temps passait et que le conflit s'étendait, Ryze vit son maître devenir de plus en plus distant. Alors que Tyrus rencontrait en cachette les chefs de guerre et les archimages, il envoyait son apprenti s'occuper de missions insignifiantes qui duraient parfois plusieurs semaines. Un jour, Ryze décida de lui demander des explications, mais ce qu'il découvrit l'horrifia : Tyrus d'Helia était entré en possession de deux runes. |
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Aussi amer qu'en colère, le vieux mage lui dit que les mortels se comportaient comme des enfants insouciants, manipulant un pouvoir qu'ils ne comprenaient pas. Il refusait de jouer plus longtemps le diplomate pour des individus ignorants et assoiffés de pouvoir. Il devait simplement les arrêter. Ryze essaya de raisonner Tyrus, mais en vain. Devant lui se tenait un homme faillible, susceptible de succomber aux mêmes tentations que ceux qu'il critiquait. Les runes l'avaient profondément corrompu. Lui qui ne convoitait jadis que la paix avait désormais les moyens de provoquer la fin de toutes choses. Ryze devait agir, même si cela signifiait qu'il allait devoir détruire son seul véritable ami. |
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Il déchaîna sans hésiter chaque parcelle d'énergie magique qu'il possédait en lui. Un instant plus tard, le corps sans vie de Tyrus gisait sur le sol. |
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Ryze tremblait alors que son esprit tentait d'assimiler ce qu'il venait de faire. Si ces reliques avaient le pouvoir de corrompre un mage avec la force et l'intégrité de Tyrus, comment Ryze allait-il bien pouvoir les manier ? Néanmoins, il savait qu'il ne pouvait les confier à personne... |
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Peu après, les plus grandes civilisations se détruisirent toutes mutuellement, mettant ainsi un terme à la guerre. Ryze comprenait désormais quelle était sa mission : tant que les Runes telluriques ne seraient pas toutes mises en lieu sûr, Runeterra n'aurait pas d'avenir. Depuis ce jour, Ryze parcourt le monde à la recherche des dernières Runes telluriques et assume seul son fardeau. Il continue de rejeter la promesse de pouvoir portée par chaque rune et se consacre à les sceller en des lieux secrets, loin des regards des humains mal intentionnés. |
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Bien que sa vie ait été anormalement prolongée par son exposition à la magie, Ryze ne prend jamais de repos, car de nouvelles rumeurs sur les Runes telluriques ont commencé à se répandre, et les peuples de Runeterra semblent tous avoir oublié le prix de leur utilisation.",Mage |
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"Pour la plupart des peuples de Runeterra, les yordles ne sont généralement pas des créatures à craindre. On dit de leur fabuleuse ville de Bandle que c'est un mystérieux lieu spirituel, rempli de vieilles reliques et d'objets de toutes sortes trouvés un peu partout dans le monde matériel. Ces curieuses créatures vivent volontiers quelque temps parmi les races mortelles, mais c'est pour retourner chez elles avec des expériences et des histoires nouvelles.Pourtant, certains yordles s'égarent. Ce fut le cas du sorcier Veigar.Il y a des siècles de cela, la Grande guerre des Darkin ne laissa dans le monde que des ruines. La seule lumière pour Valoran lui vint des cieux. Les survivants se tournèrent vers les nuées, et les études qu'ils entreprirent sur l'ancienne magie céleste piquèrent la curiosité de Veigar. Se voyant déjà maître des arts mystiques, le yordle se joignit à un ordre de mages des terres noxiis, cherchant à en apprendre plus sur leurs arcanes. Personne ne remit en cause cet ardent débutant et c'est lui qui leur apprit à puiser l'espoir dans les schémas dessinés par le mouvement des étoiles.Mais là où certains voulaient rebâtir le monde, d'autres ne cherchaient qu'à le conquérir. Le brutal Mordekaiser, à la tête de ses armées, ravagea une terre après l'autre, détruisant et réduisant en esclavage ceux qui s'opposaient à son règne. Les mages de l'ordre furent massacrés aussi, car ils n'étaient pas formés à la guerre et ne lui étaient d'aucune utilité. Le chef de guerre, en passant en revue ses prisonniers, aperçut Veigar et comprit sa vraie nature. Il le souleva dans son gantelet d'acier et l'emmena avec lui pendant que les autres mages étaient passés au fil de l'épée.Emprisonné au cœur de la nouvelle forteresse de Mordekaiser, Veigar fut obligé de mettre sa magie au service de sombres desseins. Sachant que les yordles étaient de plus habiles artisans qu'aucune race mortelle, Mordekaiser lia Veigar au plan physique, l'empêchant même de fuir vers Bandle. Il n'était pas le seul captif de ce lieu infernal, mais un tel isolement était pour un yordle la forme la plus cruelle de torture. Veigar accomplit de sinistres enchantements contre sa volonté, renforçant la domination de son maître ou diffusant une terreur sans autre but qu'elle-même.Oui, la terreur était bien ce qui alimentait cet effroyable empire. Désespéré, Veigar devint le témoin réticent de la montée de Mordekaiser vers une quasi-immortalité. Cela prit des décennies, ou des siècles (Veigar ne le sut jamais), mais l'apparence et la magie du yordle commencèrent à s'altérer…Les souvenirs du passé disparurent. Pourquoi était-il venu à Valoran ? D'où venait-il ? Avait-il connu une autre vie avant celle-ci ? Ces questions et bien d'autres pesaient sur son esprit fragile, comme les dernières lueurs avant une éclipse.Quand les propres serviteurs du maître de guerre conspirèrent contre lui et mirent fin à son règne de cauchemar, Veigar était devenu méconnaissable. Ses yeux étaient enflammés. Même sa voix trahissait quelque chose de maléfique. La créature qui s'échappa de sa cage ensorcelée ne s'intéressa pas à la guerre de succession qui suivit inéluctablement. Au plus profond, il aspirait probablement à la sécurité et à la liberté que veulent toutes les créatures vivantes.Mais, loin de se détourner du mal, il choisit de s'y adonner. Sanglé dans une armure digne d'un sorcier des ténèbres, il jura de gagner le respect de la seule manière dont il se souvenait : par la peur. Il attirerait la fureur des étoiles elles-mêmes sur ses ennemis, et il enfermerait ces derniers dans les moments infiniment immobiles qui séparent le flux du temps.Pourtant… Veigar n'eut pas le même succès que son ancien maître.Les bonnes gens de Valoran apprirent bien à le craindre, jusqu'à un certain point. Trop souvent, ils retrouvaient leurs champs incendiés ou le manoir du baron local rasé jusqu'aux fondations. Quelquefois, pourtant, inexplicablement, des bandes de brigands étaient chassées de leurs repaires dans les bois, ou on ne retrouvait d'une meute de loups affamés que des cadavres, et il était difficile de dire si ces actions étaient maléfiques ou plutôt utiles. Veigar avait des difficultés à vivre à la hauteur de ses aspirations de Maître du Mal.Pourtant, le néfaste yordle n'a toujours pas abandonné sa quête pour devenir le pire méchant de la planète. Son bâton diabolique en main, il cherche à mettre tout le monde à genoux devant lui et il se réjouit de la chute de tous ceux qui osent le sous-estimer.",Mage |
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"Pour comprendre pleinement cette horreur que l'on appelle Vel'Koz, il faut d'abord connaître les Veilleurs et savoir comment la vue du royaume mortel leur fut retirée. |
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Au-delà du plan matériel, à l'extérieur et en même temps sous lui, s'étend un abysse inconnu. C'est le royaume du Néant, que nulle créature mortelle ou immortelle ne peut arpenter. Peu importe pourquoi ou comment cet endroit est apparu, l'essentiel est qu'il existe. Le Néant est éternel. Le Néant consume tout. |
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En ce lieu, dans la pénombre froide et sans fin, tout se vaut et tout est vide. Pendant une éternité, il y eut une certaine pureté dans ce fait. Il y eut une certaine paix, si ce terme a un sens dans ce contexte. |
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Puis, quelque chose changea. Pas dans le royaume du Néant. Ailleurs. C'était l'existence, c'était... quelque chose, là où avant il n'y avait rien. Et cette seule présence heurta les larges entités froides et informes qui dérivaient dans l'obscurité. Avant cela, elles n'avaient même pas conscience de leur conscience. Pourtant, désormais, elles ne pouvaient plus tolérer cette autre présence, cette imposante création d'un autre royaume. |
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Les entités se mirent donc à observer. Elles scrutèrent la réalité. |
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Et, bien vite, ces Veilleurs se rendirent compte qu'on les observait en retour. Les méprisables esprits mortels qui tendaient leur attention vers eux étaient insignifiants, des papillons de nuit aux confins extrêmes des abysses. Pourtant, à travers eux, les Veilleurs virent une chance d'envahir le royaume matériel, de le détruire, de réduire au silence l'intolérable pulsation de la réalité au-delà du Néant. |
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Les plus audacieux d'entre eux déchirèrent le voile qui séparait les mondes et s'élancèrent, mais ils furent horriblement désorientés par le passage brutal des abysses à la réalité corporelle et linéaire. En une seconde, ils éprouvèrent la durée, la chaleur, la souffrance... |
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Et soudain, il n'y eut plus que le froid. Le passage avait été fermé et des dizaines de Veilleurs étaient prisonniers entre les deux royaumes, gelés dans ce moment de transition. |
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Ceux qui étaient restés dans le Néant battirent en retraite. Ils n'avaient pas la moindre notion de ce qu'il s'était passé, mais ils savaient avoir été trahis. |
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Aussi, ils s'adaptèrent. |
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Tendant leur volonté jusqu'au royaume matériel, les Veilleurs y puisèrent de la matière brute, la formèrent et la corrompirent avant de lui conférer une conscience. Ces créations furent les premiers Néantins et servirent d'yeux et d'oreilles à leurs maîtres : ils avaient été envoyés dans le cauchemar de l'existence pour regarder, écouter et apprendre. |
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L'un de ces monstres était différent des autres. C'est le plus ancien survivant de ces Néantins, celui qui a le plus longtemps existé hors des abysses, et de nombreux noms lui ont été donnés par les malheureux qui ont croisé sa route. Des milliers d'années avant qu'Icathia ne déchaîne le Néant au cours de son combat pour la liberté, les cultures primitives de Shurima craignaient le démon Vel'Koz, qui vient des profondeurs du monde pour voler les rêves des sages. Bien que son nom n'ait pas de traduction littérale dans la langue moderne, il signifie à peu près : « comprendre en défaisant ». |
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Sa faim insatiable de connaissances a mené Vel'Koz dans tous les recoins du monde, de ses plus hauts sommets à ses gouffres les plus profonds. Rusé et méthodique, il a vu des civilisations s'élever, stagner et disparaître, il a passé des siècles à ratisser les hauts fonds océaniques pour en découvrir les secrets ou à scruter les mouvements des étoiles. |
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Il rapporte toutes ces connaissances aux grandes failles ouvertes dans le tissu de Runeterra pour les transmettre aux Veilleurs et il annihile sans hésitation tout mortel qui se tient sur sa route. |
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Car le Néant est éternel et il nous consumera tous.",Mage |
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"Au cœur des terribles Îles obscures et de leur brume spectrale, une yordle solitaire se complaît dans son malheur. Vex se protège de la gaieté, de l'excitation et des gens « normaux » dont le monde extérieur regorge grâce à une dose inépuisable d'apitoiement et à une ombre puissante. |
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Durant son enfance à Bandle, Vex s'était toujours sentie différente des autres. Elle avait en horreur le monde fantastique et coloré des yordles. Elle n'avait jamais su trouver son « esprit yordle », ni même se faire des amis, et ce, malgré les efforts de ses parents. Elle préférait donc passer son temps à broyer du noir dans sa chambre. |
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Là, une amitié singulière se noua entre elle et... son ombre. Celle-ci était noire (sa couleur préférée) et ne parlait pas : c'était le compagnon idéal pour la jeune yordle renfrognée. Pour s'amuser, Vex apprit à réaliser des imitations macabres avec son ombre. |
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Hélas, l'ombre ne demeurait qu'une ombre, incapable de protéger Vex de l'immonde gaieté du monde alentour. Vex le savait : quelque part, quelque chose l'attendait. Quelque chose de sombre. Quelque chose de triste. Quelque chose... comme elle. |
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Ce quelque chose fit son apparition sous la forme d'une Nuit de l'horreur. Une épaisse Brume noire s'était abattue sur Bandle, semant un vent de panique dans la ville. Vex, à l'inverse de la majorité des yordles qui se battirent vaillamment pour repousser la Brume noire, fut intriguée par les miasmes infâmes et les suivit jusqu'à leur point d'origine. |
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Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit les Îles obscures. De vastes étendues de terres et d'eaux, dépourvues de vie et de couleur, s'étendaient à perte de vue. Ici, elle pourrait enfin broyer du noir en paix. Ici, il n'y avait pas le moindre éclat de joie à l'horizon. |
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Les jours passant, Vex réalisa les étranges effets que la Brume noire avait sur elle. Son ombre prit une apparence fantomatique, devenant bien plus vive et expressive que son hôte. Sa magie yordle, quant à elle, autrefois complètement inoffensive, se remplit de noirceur. Vex pouvait désormais répandre le malheur à des lieues à la ronde. |
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« Qui a bien pu créer cet horrible endroit terriblement cool ? » se demanda-t-elle. |
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Sa question trouva une réponse lorsque le Roi déchu, Viego, rejoignit les Îles obscures afin de couvrir tout Runeterra de sa Brume noire. En rencontrant Vex, Viego réalisa que la yordle possédait un don étrange : celui de répandre le désespoir et de rendre les gens plus vulnérables à la Nuit de l'horreur. Quant à Vex, elle fut conquise par la vision d'un monde englouti par la Brume noire dont lui parla le Roi déchu. Ils formèrent rapidement une alliance et entreprirent de transformer le monde en un lieu de désolation. |
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Avant que la vision de Viego ne pût devenir réalité, Vex découvrit toutefois quel était son véritable but : ramener sa défunte reine Isolde à la vie pour couler le parfait amour. Vex frissonna de dégoût. Elle se sentait trahie. Trahie par l'homme dont elle pensait qu'il éradiquerait toute trace de bonheur en ce monde, alors qu'en réalité, c'était le bonheur qu'il cherchait. Vex abandonna Viego à son sort, seul face au courroux des Sentinelles de la lumière, et ses rêves de retrouvailles matrimoniales prirent fin au milieu des décombres camavoriens. À nouveau seule, elle ne put qu'observer le monde redevenir l'endroit lumineux et chaleureux qu'elle avait toujours détesté. Instaurer une ère de ténèbres s'avérait bien plus compliqué qu'escompté. |
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Il ne lui restait qu'un seul endroit où aller, un endroit où elle était sûre d'instiller ce désespoir tant espéré. Vex alla rendre visite à ses parents, à Bandle, impatiente de leur montrer ce qu'elle était devenue et savourer leur désapprobation. |
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La jeune yordle vit ses parents se figer devant elle, bouche bée. Sur leur visage se lut tour à tour le choc, le déni, l'hésitation, puis l'acceptation. |
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« Ma chérie... Nous ne comprenons pas trop... tout ça », dit sa mère en désignant Vex de la tête aux pieds avec sa main. |
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« Mais nous t'aimons de tout notre cœur », ajouta son père. « Alors, si tu es heureuse ainsi, nous le sommes aussi. » |
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Vex leva les yeux au ciel et soupira bruyamment. « Vous êtes vraiment lourds », lâcha-t-elle, dépitée. |
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Elle se traîna hors du salon, pressée de retourner sur les Îles obscures où elle pourrait se morfondre en paix.",Mage |
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"Apôtre d'un nouvel âge de technologie, Viktor a consacré sa vie à l'avancement de l'humanité. Idéaliste qui cherche à élever les gens jusqu'à un nouveau stade de compréhension, il pense que le potentiel de l'humanité ne se réalisera que si elle s'abandonne totalement à une glorieuse évolution technologique. Doté d'un corps optimisé par l'acier et la science, Viktor se voue fanatiquement à la réalisation de ce brillant avenir. |
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Viktor naquit à Zaun, aux confins de l'Entresol, et ses parents l'encouragèrent tout de suite dans sa passion pour les inventions et les constructions. Il consacrait chaque minute de son temps à ses études, au point de haïr les repas et les temps de sommeil qui l'éloignaient de son travail. Il détestait aussi avoir à déménager en cas de fuite industrielle, d'explosion accidentelle ou de nuage chimique à la dérive. Abandonner son travail, même pour un bref moment, était une souffrance pour Viktor. |
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Dans sa tentative pour offrir l'ordre et la sécurité au monde, Viktor décida de faire des recherches sur tous les accidents de Zaun et il se rendit compte que presque tous étaient dus à des erreurs humaines, pas à des problèmes mécaniques. Il offrit ses services aux entreprises locales, développant des inventions qui permettaient de concevoir des environnements de travail plus sûrs. La plupart repoussèrent ses avances, mais la forge chimique Fredersen accepta de miser sur ce jeune homme enthousiaste. |
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Les inventions de Viktor en matière d'automatisation firent disparaître en un mois les accidents dans la forge. Bientôt, d'autres établissements s'intéressèrent à son travail et les inventions de Viktor devinrent chose commune à Zaun ; la production s'améliora, chaque innovation supprimant l'erreur humaine d'un processus donné. Finalement, quand il eut dix-neuf ans, le jeune homme eut la surprise de se voir offrir une place à la prestigieuse Académie de techmaturgie de Zaun. Mais le travail de Viktor avait attiré l'attention du professeur Stanwick de Piltover, qui le convainquit de quitter Zaun et de choisir l'université de Piltover. Là, il aurait la possibilité de travailler dans les laboratoires les plus avancés et il aurait accès à toutes les ressources que la Cité du progrès avait à offrir. Enchanté d'avoir été remarqué, Viktor accepta l'offre et s'installa à Piltover, où il chercha à affiner son art et à perfectionner ses théories de manière à les rendre utiles à tous. |
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Viktor travailla avec les cerveaux les plus brillants de Piltover ; y compris un insupportable génie nommé Jayce. Tous deux avaient un intellect égal, mais là où Viktor était méthodique, logique et perfectionniste, Jayce était flamboyant et arrogant. Ils travaillaient souvent ensemble, mais ne devinrent jamais vraiment amis. Souvent, ils s'affrontaient sur l'importance de l'intuition et de la logique dans le processus d'invention, mais ils développèrent un respect mutuel nourri par leur génie respectif. |
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Viktor poursuivait ses études à Piltover quand une énorme fuite chimique dévasta des quartiers entiers de Zaun, et Viktor retourna chez lui pour offrir son aide aux équipes de secours. En introduisant une série complexe de boucles cognitives dans une technologie d'automatisation préexistante, il créa un golem unique, Blitzcrank, pour aider au nettoyage des quartiers sinistrés. Blitzcrank permit de sauver de nombreuses vies et sembla développer un niveau de conscience au-delà de ce que Viktor avait envisagé. |
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Bien que la fuite fût contenue, Viktor resta à Zaun pour aider ceux qui étaient contaminés par les toxines. Avec l'aide du golem, il tenta d'utiliser son génie techmaturgique pour sauver ceux dont la vie avait été ravagée par l'accident. La tentative échoua finalement à empêcher d'autres morts et les chemins de l'inventeur et du golem se séparèrent. Bien que Viktor fût bouleversé par les morts de Zaun, ce travail lui en apprit beaucoup sur la fusion de l'anatomie humaine et de la technologie et le convainquit que la chair mortelle pouvait être améliorée mécaniquement. |
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Quand Viktor revint à Piltover, des semaines plus tard, ce fut pour découvrir que le professeur Stanwick avait tenu un symposium sur Blitzcrank en s'appropriant les recherches de Viktor. Viktor déposa une plainte auprès des doyens de l'université, mais personne ne voulut entendre qu'il était le créateur de Blitzcrank. Il demanda à Jayce d'appuyer ses revendications, mais son camarade refusa, ce qui ne fit qu'accroître le fossé qui les séparait. |
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Amer, mais résigné, Viktor retourna à ses études, sachant que son objectif d'améliorer la vie des gens et d'optimiser l'humanité était plus important qu'un projet volé ou qu'un ego malmené. Il continua d'exceller à sa tâche, trouvant sans cesse de nouvelles manières d'éliminer l'erreur et la faiblesse humaines de son travail, au point que cet aspect de ses recherches finit par dominer toutes ses pensées. Il en vint à considérer toute participation humaine à quelque processus que ce fût comme une aberration inefficace et grossière, ce qui le coupa de la plupart des professeurs et des autres élèves pour qui, au contraire, cela ne pouvait conduire qu'à la disparition de la créativité et de l'ingéniosité humaines. |
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Le point culminant de cette confrontation eut lieu lors d'une collaboration sans enthousiasme avec Jayce pour améliorer les combinaisons de plongée qu'on utilisait pour nettoyer les docks de Piltover des débris et des déchets chimiques sous-marins. Les combinaisons améliorées de Viktor et de Jayce permirent aux plongeurs de descendre plus profondément, de rester sous l'eau plus longtemps et de soulever des poids plus lourds. Mais de nombreux plongeurs prétendaient voir des lueurs fantomatiques dans les profondeurs ou souffraient d'hallucinations liées aux produits chimiques. Face à des tels symptômes, les plongeurs paniquaient souvent et se tuaient ou menaient leurs camarades à la mort. Viktor comprit que le problème n'était pas technique mais tenait à la nervosité des plongeurs dans les profondeurs noires comme l'encre. Il conçut un dispositif chimique qui permettait à un opérateur en surface de résoudre le problème de la peur des profondeurs et de contrôler efficacement le plongeur dans la combinaison de plongée. Il s'ensuivit une discussion violente entre Viktor et Jayce sur le libre arbitre et l'esclavage mental, et les deux chercheurs jurèrent de ne plus jamais travailler ensemble. |
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Jayce signala l'incident aux doyens et Viktor fut censuré pour avoir violé la dignité humaine ; il était convaincu, lui, que son invention aurait sauvé de nombreuses vies. Il fut expulsé de l'université et il se retira dans son ancien laboratoire de Zaun, écœuré par la petitesse d'esprit des habitants de Piltover. Seul dans les profondeurs de la ville, Viktor sombra dans la dépression et passa des semaines à se morfondre et à réfléchir. Il pesa le pour et le contre du dilemme moral auquel il était confronté, convaincu qu'une fois de plus les faiblesses et les émotions humaines lui avaient fait obstacle. Il avait voulu se rendre utile, améliorer les hommes au-delà de leurs capacités naturelles pour éviter toute erreur et sauver des vies. Il eut une révélation en comprenant que lui aussi avait succombé à ces émotions lorsqu'il s'était laissé aller à la croyance naïve que les bonnes intentions pouvaient venir à bout des préjugés. Viktor savait qu'il ne pouvait pas attendre des autres qu'ils aillent là où lui-même n'était pas allé le premier et, dans le plus grand secret, il amputa chirurgicalement les éléments de son corps et de sa psyché qui s'appuyaient sur l'émotion ou risquaient d'être inhibés par elle. |
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Quand l'opération fut achevée, il ne restait plus trace du jeune homme qui avait étudié à Piltover. La majorité de son anatomie avait été remplacée par des améliorations mécaniques, mais sa personnalité aussi avait changé. Son espoir idéaliste d'une société meilleure était devenu une obsession qu'il appelait la « Glorieuse évolution ». Viktor se voyait désormais comme le pionnier de l'avenir de Valoran : un rêve idéalisé dans lequel l'homme devait avoir renoncé à la chair en faveur des optimisations Hextech. L'humanité serait ainsi libérée des erreurs fatales et de la souffrance, même si Viktor savait qu'il ne pourrait pas accomplir cette tâche rapidement ni facilement. |
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Il se lança sauvagement dans ce nouveau défi. Il utilisa des améliorations technologiques pour aider à reconstruire les Zauniens blessés dans des accidents, perfectionna des mécanismes respiratoires et travailla sans relâche à réduire l'inefficacité humaine en séparant le physique de l'émotionnel. Son travail sauva des centaines de vie, mais rechercher l'aide de Viktor pouvait s'avérer dangereux, car ses solutions entraînaient souvent des conséquences inattendues. |
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Mais si vous étiez désespéré, Viktor était l'homme dont vous aviez besoin. |
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Certains, à Zaun, saisissant des fragments de sa philosophie et observant le succès de ses innovations, virent en lui une figure messianique. Viktor ne s'intéressait nullement à eux, considérant leur vénération quasi religieuse comme une aberration et comme une preuve supplémentaire qu'il fallait éliminer du cœur de l'homme tout ce qui ne pouvait pas être empiriquement prouvé. |
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Lorsqu'un accident toxique, dans le Puisard, transforma des centaines d'hommes et de femmes de la Scierie en déments enragés, Viktor fut contraint d'utiliser un puissant soporifique pour endormir les victimes, avant de les ramener à son laboratoire pour essayer de réparer les dégâts. Les toxines avaient commencé à dévorer des portions de leur cerveau, mais Viktor parvint à ralentir la dégénérescence en leur ouvrant le crâne et en filtrant les flux empoisonnés avec des machines. La technologie qui lui était disponible n'était pas à la hauteur de la tâche et Viktor savait que de nombreuses personnes allaient mourir à moins qu'il ne trouve le moyen d'améliorer considérablement ses filtres. |
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Alors qu'il luttait pour sauver ces gens, il détecta un pic d'énergie Hextech à Piltover et il comprit immédiatement que cela pouvait lui donner la puissance dont il avait besoin. Il suivit l'énergie jusqu'à sa source. |
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C'était le laboratoire de Jayce. |
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Viktor exigea que Jayce lui remette la source de son pouvoir, un cristal pulsant qui provenait du désert de Shurima. Mais son ancien collègue refusa, ne laissant à Viktor d'autre option que de le prendre par la force. Il revint à Zaun et brancha l'étrange cristal à sa machinerie, avant de préparer un golem de vapeur comme hôte pour chaque personne atteinte au cas où son corps lâcherait au cours de la procédure. Dopées par le nouveau cristal, les machines de Viktor parvinrent progressivement à inverser les dégâts infligés par les toxines. Son travail allait sauver ces gens (d'une certaine manière) et, si Viktor avait conservé ne fût-ce qu'un fragment de son humanité, il aurait pu se réjouir. Il ne s'accorda qu'un imperceptible soupçon de sourire. |
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Cependant, avant que le processus ne s'achève, Jayce, ivre de vengeance, surgit dans le laboratoire pour le fracasser avec un marteau énergisé. Sachant que l'arrogance de Jayce ne laissait aucune place à la raison, Viktor ordonna à ses automates de le tuer. Le combat fut féroce et ne s'acheva que lorsque Jayce brisa le cristal que Viktor avait volé, faisant s'écrouler tout l'entrepôt dans une avalanche de pierre et d'acier et mettant fin à l'existence des malheureux que Viktor essayait de sauver. Lorsque Jayce retourna à Piltover, il fut considéré comme un héros. |
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Viktor survécut à la destruction du laboratoire et se consacra de nouveau à sa mission : améliorer l'humanité en la débarrassant de ses émotions destructrices. Dans l'esprit de Viktor, l'attaque de Jayce prouvait la justesse de sa cause et cela renforça son désir de libérer l'humanité des faiblesses de la chair. Viktor envoya des truands optimisés dans le laboratoire de Jayce peu après ça. Viktor ne pensait pas à son geste comme à une vengeance : il voulait savoir s'il existait d'autres cristaux shurimiens qu'il pourrait utiliser pour le progrès de l'humanité. Le raid échoua et Viktor ne pensa plus à Jayce. |
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Mais il intensifia ses efforts pour trouver des moyens de conduire l'humanité au-delà de ses faiblesses émotionnelles vers un nouveau stade de son évolution, fondé sur la raison. Ces recherches transgressaient parfois les frontières de ce que l'on considérait comme moral à Piltover (et à Zaun), mais c'étaient des étapes nécessaires à l'avènement de la Glorieuse évolution de Viktor.",Mage |
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"Lulu a toujours été une yordle attentionnée et empathique, bien qu'elle ait autant la tête dans les nuages que les pieds sur terre. Un beau jour, alors qu'elle se promenait dans le monde matériel, elle rencontra ce qui lui sembla être un oiseau blessé. Elle courut l'aider, mais l'oiseau se changea en un minuscule esprit féérique. Avant que Lulu n'ait pu réagir, la créature s'était saisi de sa canne et s'était enfuie, poursuivie par la yordle qui ne cessait de rire. |
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L'esprit l'entraîna au cœur de la forêt. Ils passèrent par-dessus des rochers, par-dessous des troncs et à côté de cercles de pierres antiques. L'esprit féérique fonça dans une grotte que dissimulait une chute d'eau, et Lulu s'y engouffra à sa suite. Il voletait toujours hors de sa portée. |
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Ils descendirent encore et encore, toujours plus profondément. Lulu crapahutait dans les racines tordues et les champignons brillants, et elle finit par passer dans le monde spirituel sans même s'en rendre compte. Tout autour d'elle, l'environnement était de plus en plus étrange et déroutant ; le haut se retrouva en bas, l'avant échangea sa place avec l'arrière, ce qui était grand devint petit. |
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Après ce qui parut être une éternité, Lulu rattrapa l'esprit féérique ; il s'appelait Pix, apprit-elle plus tard. |
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D'un claquement de ses petits doigts, Pix transforma la modeste canne en un bâton spiralé et rendit l'objet à la yordle. Lulu poussa des cris de surprise en découvrant que son bâton pouvait désormais faire pousser des feuilles et des fleurs. C'est ainsi que commença sa grande histoire d'amitié avec Pix : avec des farces, de l'aventure et un profond amour de la nature. |
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Pix l'avait conduite dans la Clairière. |
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Bandle, là où habitait Lulu, était un endroit bizarre et magique qui défiait toute logique, où le temps n'était qu'une vague notion et où les lois du monde matériel ne s'appliquaient pas complètement. Et pourtant, la Clairière était encore plus extraordinaire ; elle existait déjà bien avant l'apparition des yordles, et c'est peut-être même elle qui a donné naissance à Bandle. Baignant dans la magie primordiale à l'état brut, cet endroit était si bien caché qu'aucun yordle ne l'avait jamais vu... jusqu'à ce jour. |
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Là, les pouvoirs magiques de Lulu s'amplifièrent follement. Au comble du bonheur, elle découvrit qu'elle pouvait remodeler son environnement à volonté, mais aussi altérer sa propre forme. Elle donna alors vie à tout ce que son imagination débordante pouvait concevoir. |
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Lulu ne savait pas si Pix l'avait amenée ici parce qu'il avait décelé de la bonté en elle et parce qu'il voulait un compagnon de jeu, ou si c'était la Clairière qui l'avait convoquée pour une raison ou une autre ; dans tous les cas, elle tomba instantanément sous le charme de l'endroit. Sa vie n'était plus qu'une suite infinie de créations et de jeux, et elle oublia bien vite tout le reste de son existence. |
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Lorsque ses souvenirs ressurgirent, Lulu eut l'impression de se réveiller après avoir fait un long rêve. |
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Elle retourna dans le monde matériel, ignorant combien de temps avait pu s'écouler. Un jour ? Des milliers d'années ? À sa grande surprise, elle constata qu'elle avait conservé une partie de ses nouveaux pouvoirs ; elle pouvait toujours agrandir ou rapetisser des choses, changer les couleurs qui ne lui plaisaient pas et endormir toutes sortes de créatures. Pix aussi fut ravi de la voir transformer les bêtes les plus féroces en petits écureuils désemparés d'un simple geste de son bâton. |
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Néanmoins, Lulu commença à se languir de la Clairière. Elle voulut s'y rendre à nouveau, mais elle se rendit compte qu'elle ne savait plus par où il fallait passer. Pix lui dit qu'il ne savait plus non plus comment y accéder, mais peut-être ne voulait-il seulement pas y retourner tout de suite. |
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Imperturbable, Lulu se mit tout de même en route. Elle était sûre que la route qui conduisait à la Clairière changeait continuellement, de toute façon. Chaque fois qu'elle devait choisir une direction, elle laissait faire le hasard, et elle allait même au-devant de terribles dangers quand cela lui paraissait amusant. Son voyage l'emmena aux quatre coins du monde, et la magie, le chaos et les accidents n'étaient jamais loin derrière elle. |
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À Demacia, elle libéra un groupe d'enfants de leur cours d'histoire assommant et les conduisit dans un pré voisin. Pour s'amuser, elle les changea en amanites pendant tout un cycle lunaire ; les parents, désespérés, aidèrent la milice locale à les rechercher, mais en vain. Ce n'était pas tout à fait ce qu'avait prévu Lulu, mais elle avait beaucoup ri. Quand les enfants rentrèrent chez eux et racontèrent ce qui leur était arrivé, personne ne les crut. |
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Dans les régions frontalières de Freljord, Lulu trouva hilarant de transformer en fleurs les armes de deux tribus rivales qui s'affrontaient, ce qui plongea inévitablement les guerriers dans la confusion la plus totale. Plus récemment, elle est allée se perdre à Ionia, où elle s'est amusée parmi les éternias brillants de Qaelin, après avoir joué quelques tours à des acolytes de l'Ordre de l'ombre. Elle les trouve bien trop sérieux. |
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Bien que Lulu cherche à retourner dans la Clairière sans jamais y parvenir, elle garde le sourire, car chaque jour est pour elle une nouvelle aventure amusante. |
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D'ailleurs, elle a fini par réaliser qu'une partie de la Clairière sera toujours dans son cœur, où qu'elle aille.",Support |
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"Dans tout Noxus, des avis de recherche décrivent une dangereuse criminelle, armée d'une imposante lance mouchetée et chevauchant un monstre magique, dont l'existence même menace la sécurité de la nation. Même au sein des rangs d'acier de la Légion Trifarian, certains s'inquiètent de devoir la pourchasser, par crainte de mourir. |
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Quel genre de monstre peut bien causer de tels ravages ? |
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Pour faire simple : une fille de seize ans. |
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Mais la réalité est bien plus sinistre. |
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Dès sa naissance, Rell était spéciale et destinée à souffrir. Fille d'un soldat noxien et héritière d'une Maison noble déchue, elle ne profitait ni des richesses ni de l'éducation privilégiée des enfants de la basse noblesse. Néanmoins, ses parents avaient de grands plans pour elle et ils façonnaient leur fille de manière à ce qu'elle puisse un jour s'élever dans l'impitoyable paysage politique de Noxus. Comme le disait toujours la mère de Rell, « l'excellence implique des sacrifices ». |
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Rell devint de plus en plus triste avec le temps et quelque chose d'unique naquit en elle ; une magie comme on n'en avait plus vu depuis des siècles : la capacité de manipuler le métal. Pour les parents de Rell, c'était un atout à exploiter (pour le bien de Rell, évidemment !). Ils essayèrent donc, en vain, de la placer en apprentissage auprès de nombreux mages puissants qui pourraient permettre à leur fille d'intégrer l'élite politique ou militaire. |
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Mais quelqu'un d'autre remarqua la magie de la jeune fille. Voyant Rell comme une arme capable d'affronter les pires ennemis de Noxus, une certaine femme pâle rendit visite à la famille pour lui faire une offre. Rell devint rapidement l'élève modèle d'une académie très spéciale, loin de la capitale et du regard indiscret du conseil. Bien qu'ils ne se rendissent que très rarement dans son nouveau pensionnat, son père et sa mère n'avaient jamais été aussi fiers de leur fille ; son avenir s'annonçait brillant. |
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L'espace d'un instant, l'on aurait pu croire que Rell recevrait enfin l'affection que mérite tout enfant. |
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Puis les véritables horreurs commencèrent. |
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À huit ans, on la força à combattre un autre élève. Suite à cela, une sorte de sceau magique fut douloureusement greffé à son bras, amplifiant ses pouvoirs pour qu'elle devienne encore plus forte. Tout cela était un simple exercice, lui dit-on, mais Rell ne revit jamais le garçon. Elle ne revit jamais aucun de ses adversaires. |
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Jour après jour, elle devenait de plus en plus puissante et perfectionnait ses capacités de combattante. Son corps était peu à peu couvert de sceaux qui accroissaient ses pouvoirs magiques de façon inimaginable. Avec le temps, elle devint capable de créer des brèches dans le sol pour en extraire des minerais bruts, de tordre les murs pour en faire des armes mortelles et de faire surchauffer l'armure d'un ennemi jusqu'à ce qu'elle se replie sur lui et l'écrase. Mais ses professeurs en attendaient toujours plus d'elle. Ils espéraient tous que Rell devienne le soldat le plus puissant que l'empire ait jamais connu. |
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Le jour de ses seize ans, après un duel particulièrement brutal, elle en eut assez. Rell repoussa ses professeurs, puis elle se fraya un chemin à travers les gardes et arracha de leurs gonds les portes d'une aile interdite de l'académie, où elle découvrit la vérité sur l'endroit où elle était : chaque adversaire qu'elle avait vaincu avait été « décérébré ». Leur magie avait été extraite de force et placée dans les mêmes sceaux qui recouvraient le corps de Rell. À présent, ils étaient abandonnés là comme des pantins inanimés, des coquilles vides dépourvues de souvenirs. C'était le prix de son pouvoir et elle ne pourrait jamais le rendre. |
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Pire encore, la directrice qui avait elle-même supervisé les opérations n'était nulle autre que la mère de Rell. Tout cela avait été pour le bien de Rell, lui dit-elle. Car après tout... l'excellence implique des sacrifices. |
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Rell entra dans une rage folle. |
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Pour les quelques professeurs qui survécurent à sa fuite de l'académie, c'était comme si la terre s'était ouverte dans un tourbillon de scories aiguisées comme des rasoirs. Le bâtiment fut réduit en morceaux et forma une impénétrable armure noire autour de Rell tandis que la jeune fille écrasait tous ceux qui se dressaient sur son chemin, aplatissant les soldats aguerris avec une lance plus lourde qu'une montagne. S'échappant par le portail principal sur une monture de métal, elle mena autant de ses camarades de classe que possible vers la liberté. Ébranlée, la Rose partit à la recherche des décérébrés pour effacer toute trace de ce que son organisation avait fait. |
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Mais il était déjà trop tard. Rapidement, les professeurs survivants commencèrent à mourir, de plus en plus publiquement, et l'existence des décérébrés ne put plus être gardée secrète. |
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Rell est désormais une menace pour Noxus, mais pas comme le prétendent les avis de recherche. Animée d'une colère insatiable, elle se méfie de tout le monde et protège les faibles. Si elle se montre sans pitié envers l'empire noxien, ce n'est pas parce qu'il est personnellement responsable des années de souffrances et d'abus qu'elle a vécues, mais parce qu'il n'a jamais rien fait pour empêcher ces horreurs. |
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Chevauchant son étalon de fer, Rell souhaite détruire complètement Noxus et sauver les enfants qui, comme elle, ont survécu à l'académie de la Rose noire. |
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Et rien dans ce monde ne pourra l'arrêter.",Support |
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"La vie n'avait pas toujours été rose pour Renata Glasc. |
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Ses parents, de brillants alchimistes, n'avaient d'intérêt que pour leurs innovations dans les arts curatifs. Dévoués corps et âme à leur travail et à leur communauté de Zaun, ils procuraient leurs soins à tous les nécessiteux... que ceux-ci puissent se les offrir ou non. Renata dut donc bien souvent se résoudre à se coucher affamée, ruminant une certaine rancœur à l'égard de ses parents, mais incapable d'améliorer sa condition. Elle rêvait alors des navires voguant sur le canal des Portes du Soleil de Piltover et s'imaginait à la barre, profitant de vents plus favorables. |
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Lorsque Renata fut en âge de prendre part aux affaires familiales, il devint rapidement évident qu'elle n'avait aucun don pour l'alchimie. Cependant, elle ne manquait jamais d'idées pour faire du profit. Sa première réussite fut de convaincre ses parents qu'il n'était pas nécessaire de demander aux patients plus qu'ils ne pouvaient donner, tant que des Zauniens riches étaient également soignés. Les patients fidèles louèrent tant et si bien les mérites des Glasc auprès de la bonne société que leurs activités caritatives furent rapidement remboursées par les tarifs que Renata pratiquait auprès des patients les plus riches. |
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Cependant, au lieu de vivre dans l'aisance, les Glasc dépensaient leurs gains dans le développement d'une formule techno-chimique raffinée permettant de rallonger la vie des patients les plus souffrants. Malheureusement, ladite formule entraînait toujours des effets secondaires indésirables, tels qu'une suggestibilité et une violence extrêmes chez les patients, ce qui poussait les Glasc à l'améliorer sans cesse. Aigrie par ce piètre choix de dépense de l'argent qu'elle leur faisait gagner, Renata se demandait si la formule ne pouvait pas être utilisée en l'état. |
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À Piltover, les chefs de clan de l'élite qui tiraient de grands bénéfices des cas médicaux désespérés de Zaun entendirent parler des recherches de la famille Glasc. Peu désireux de voir s'envoler leurs poules aux œufs d'or, ils corrompirent quelques gendarmes afin que ces derniers règlent « ce petit détail ». Renata fut une nuit éveillée par les hurlements de ses parents et la chaleur du brasier qui emportait leur foyer. Tentant en vain de les sauver, elle perdit un bras. |
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N'ayant plus pour elle que son nom et les quelques fragments de recherche qui survécurent aux flammes, Renata se jura de ne pas répéter les erreurs de ses parents et leur altruisme ingrat. Elle se voua alors à faire fructifier son maigre héritage, se jurant d'obtenir ce qu'elle n'avait jamais eu : l'argent, le pouvoir et le contrôle. C'est à cette fin qu'elle se bâtit un empire. |
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Au fil des ans, elle commandita plusieurs opérations modestes mais fructueuses, et forgea des alliances avec des individus douteux mais influents. Elle procura des emplois, prêta de l'argent et fournit des médicaments aux parents d'enfants malades, mais jamais gratuitement. Quiconque ne pouvait payer en espèces devait lui jurer fidélité. |
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Renata comprit rapidement que le génie était la marchandise la plus rare et la plus lucrative. Elle échafauda donc un plan de mise à profit de la jeunesse désœuvrée mais talentueuse de Zaun. En échange du dévouement à vie des enfants, elle offrait un lieu de travail et la stabilité aux familles. Les plus pauvres ne pouvaient refuser. Renata fut bientôt en possession de nombreuses conceptions uniques et novatrices, ainsi que d'usages innovants de la formule techno-chimique héritée de ses parents. Les profits explosèrent. Elle fonda les Industries Glasc suite à l'achat de la première usine dédiée à la fabrication de ses produits haut de gamme. Des dizaines d'autres ne tardèrent pas à suivre. |
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Les Industries Glasc s'étendirent rapidement dans Zaun, diversifiant leurs activités dans les exploitations minières, les raffineries et même les salles de danse. Certains barons virent d'un très mauvais œil ces incursions dans leurs prés carrés. Cependant, Renata réussit à les persuader un par un de faire affaire avec elle. Elle se fit ainsi une place au sein des Barons de la chimie et personne n'osa plus l'en déloger de peur de perdre une partie de ses revenus. Les Industries Glasc florissaient, mais Renata restait dans l'ombre, attendant patiemment son prochain coup d'éclat. |
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L'occasion de briller lui fut offerte lorsqu'un incident industriel projeta des vapeurs toxiques dans toutes les rues de Zaun, laissant la ville au plus mal depuis des décennies. Afin de pallier les méfaits des nuages gris nocifs, les Industries Glasc firent don de respirateurs et de filtres de rechange à tous les habitants de la ville. Désormais, aucun Zaunien ne pouvait ignorer qui était Renata Glasc ni douter de sa bienveillance. Elle s'était attiré la loyauté de tout Zaun. |
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Les récits de sa générosité se répandirent également à Piltover. Les boutiquiers cessèrent de dédaigner ses produits et leurs rayonnages furent bientôt envahis par ses conceptions techno-chimiques aussi élégantes que raffinées. |
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Depuis, tout Piltovien qui se respecte se doit d'avoir au moins un produit des Industries Glasc chez lui, et les plus riches s'arrachent une place auprès de Renata lors des galas ou à l'opéra. Pourtant, Renata n'a jamais eu dans l'idée de devenir une Baronne de la chimie de Zaun ni la coqueluche de tout Piltover. |
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Ce qu'elle veut, c'est s'emparer de la source de la manne financière de Piltover, la chose qui la fait rêver depuis sa plus tendre enfance : les Portes du Soleil. Car celle qui contrôle ces portes contrôle les échanges commerciaux, et avec eux le monde. C'est d'ailleurs à cette fin que chaque produit Glasc de Piltover et de Zaun abrite une cache secrète, emplie de la formule aux effets secondaires dévastateurs et prête à s'ouvrir sur commande. Ce n'est donc qu'une question de temps avant que tout le monde travaille pour Renata Glasc.",Support |
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"Le voyage de Senna pour devenir une Sentinelle de la lumière démarra dans les ténèbres. Il débuta avec la Brume noire… |
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Senna la rencontra dès son plus jeune âge, lorsqu'une épave d'une Nuit de l'horreur lointaine s'échoua sur les côtes de son île natale. La Brume noire qui s'y trouvait s'éveilla en entrant en contact avec des formes de vie. La jeune fille et son village survécurent à l'attaque de la tempête d'âmes grâce à l'intervention d'une Sentinelle… mais la Brume était devenue mystérieusement attirée par Senna. |
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Elle était maudite, marquée par la Brume, et des horreurs la poursuivaient sans relâche, attirées par sa présence comme des papillons par une flamme. Elle ne savait jamais quand aurait lieu la prochaine attaque, mais les moments où rien ne venait étaient bien pires : Senna se méfiait de chaque ombre, son imagination constamment sur le qui-vive. |
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La Sentinelle qui avait sauvé Senna, un vétéran bourru qui répondait au nom d'Urias, ne comprenait pas l'intérêt que portait la Brume à cette enfant solitaire. Néanmoins, il savait que pour survivre, il fallait qu'elle apprenne à se battre. C'est ainsi que Senna rejoignit Urias et les Sentinelles de la lumière, un ordre sacré qui remontait au temps des Îles bénies, d'où la Brume noire était originaire. Elle se révéla être un adversaire redoutable pour les ténèbres. Elle maîtrisait à la perfection le pistolet en pierre-relique qu'Urias lui avait offert, canalisant sa propre âme pour la transformer en lumière dévastatrice. |
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Pourtant, à mesure que Senna s'habituait à travailler avec Urias, s'en remettant à lui pour la guider, elle prit également l'habitude de tenir les autres à distance. Si elle les laissait s'attacher à elle, ils seraient irrémédiablement blessés lors de la prochaine attaque de la Brume. Senna ne restait jamais longtemps au même endroit. C'est une leçon qu'elle et Urias avaient apprise à force de voir le foyer de leurs hôtes inévitablement pris d'assaut. Après la mort d'Urias, Senna ne se pensait plus capable de s'ouvrir à qui que ce soit. |
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C'est à contrecœur qu'elle alla voir les proches d'Urias, à Demacia, pour leur faire part de son funeste destin. C'est là qu'elle rencontra son fils, Lucian, qui insista pour participer à la veillée mortuaire d'Urias. Leur rencontre la troubla profondément, et elle se demanda si les murs qu'elle avait érigés seraient suffisants pour éloigner quelqu'un d'aussi têtu, drôle et charmant. Il devint vite évident que la place de Lucian était parmi les Sentinelles et, plus précisément, aux côtés de Senna. |
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Plus le temps passait, plus leur lien se renforçait, et Senna comprit bien vite que ses murs n'étaient pas là que pour éloigner les gens, mais aussi pour contrôler qui pouvait les franchir. Toutefois, plus l'amour de Lucian envers Senna grandissait, plus il désirait la sauver de sa malédiction. Cela finit par devenir son unique but, la lumière qui enflammait ses yeux alimentait ses pistolets. Senna commença à craindre que Lucian ne soit plus capable de faire la différence entre amour et chagrin. |
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C'est en cherchant un remède qu'ils se retrouvèrent tous deux face à Thresh, un spectre sadique. Si proche de découvrir les mystères qui entouraient la Ruine et la malédiction de Senna, Lucian refusa de faire marche arrière… |
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Les chaînes de Thresh s'élancèrent en direction de Senna, qui se trouvait entre son époux et le spectre. Voir le visage épouvanté de Lucian fut bien plus douloureux pour elle que la faux. Dans son dernier souffle, Senna lui hurla de s'enfuir. |
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Mais à l'instant où Senna reçut le coup fatal et sut qu'elle avait perdu, elle comprit qu'il lui restait une chance. Toute sa vie durant, la Brume l'avait pourchassée. Elle n'avait plus de raison de la craindre. Elle pouvait la chevaucher jusque dans les ténèbres de la lanterne de Thresh, et voir ce que cette dernière cachait. |
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Sa malédiction devint son unique salut. |
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Pendant des années, alors que Lucian faisait tout son possible pour que sa bien-aimée puisse reposer en paix, Senna explora sa prison spectrale. Elle apprit que la vie avait été à l'origine de sa malédiction. Son éclat brillait plus fort en elle qu'en n'importe qui d'autre. Elle l'avait infectée dès l'instant où l'épave à l'origine de la Nuit de l'horreur avait atteint son île. Dès l'instant où une puissante âme l'avait touchée, lui transférant sa vie contre nature. |
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La Brume noire s'accrochait à la vie. |
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Senna pouvait utiliser cette force pour absorber la Brume et devenir suffisamment forte pour libérer les autres habitants de la lanterne de son emprise. Parmi les âmes qu'elle libéra, Senna découvrit celles de Sentinelles qui détenaient un grand savoir sur les origines de la Ruine, celles de sa malédiction… et sur l'amour qui l'avait créée. |
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Lorsque Lucian plongea son pistolet brisé dans la lanterne, Senna était prête. Elle s'échappa, enveloppée par la Brume qu'elle avait puisée dans les autres âmes. Grâce à sa malédiction, elle était morte et vivante à la fois. Elle portait un canon en pierre-relique forgé à partir des armes de Sentinelles déchues, capable de canaliser aussi bien les ténèbres que la lumière. |
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Depuis qu'elle ne fuit plus la Brume, Senna est capable de comprendre la souffrance des âmes qui la compose. Ignorant la douleur, elle absorbe la Brume qui est en elles, les libérant en combattant le feu par le feu. Senna accepte sa mort à chaque fois qu'elle se transforme en spectre, elle devient la chose même qu'elle a toujours combattue, avant que la vie qui l'infecte ne la fasse renaître. |
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Bien que l'amour de Senna et Lucian ait survécu à la mort elle-même, ils doivent désormais faire face aux conséquences de sa renaissance. Grâce à un secret glané dans la lanterne, Senna sait ce qu'il leur reste à faire. |
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Trouver le roi déchu, et l'arrêter coûte que coûte…",Support |
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"Peu après son couronnement, le roi Jarvan III fit un discours devant le peuple de Demacia. Quand bien même il subsistait de nombreux ennemis par-delà les frontières de leur fier royaume, quelques-unes des familles nobles avaient commencé à se quereller au point, pour certaines, de constituer des milices privées dans le but d'obtenir les faveurs du nouveau roi. |
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Cela ne pouvait pas durer. Ne pouvant accepter que de telles rivalités se développent, Jarvan déclara qu'il mettrait fin aux querelles en se mariant. Sa fiancée, Dame Catherine, était aimée du peuple. Cela faisait longtemps déjà que la cour bruissait des rumeurs de leur affection secrète et réciproque. Les cloches de la Grande cité tintèrent une journée et une nuit entières pour célébrer l'événement. Avant la fin de l'année, la nouvelle vint que le couple royal attendait son premier fils. |
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Mais la joie se dissipa entièrement lorsque Catherine mourut en couches. |
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L'enfant, nommé d'après la lignée de son père, fut nommé héritier présomptif de Demacia. Déchiré entre le chagrin et l'euphorie, Jarvan III jura de ne plus jamais se remarier et de placer en son fils chacun de ses rêves et de ses espoirs pour l'avenir de son royaume. |
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N'ayant aucun souvenir de sa mère, le jeune prince Jarvan fut élevé à la cour, entretenu et protégé dans chaque instant de sa vie. Le roi insista pour qu'il reçoive la meilleure éducation de Demacia et qu'il apprenne dès son plus jeune âge l'importance de la charité, des obligations du devoir et de l'honneur d'une vie passée au service de son peuple. En grandissant, il fut également familiarisé avec l'histoire et la politique de Valoran par le sénéchal de son père, Xin Zhao. Originaire de la lointaine contrée d'Ionia, ce protecteur loyal enseigna au prince les philosophies les plus spirituelles du monde, de même que sa myriade d'arts de la guerre. |
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Pendant son entraînement militaire, le prince Jarvan fit la connaissance d'un impétueux jeune homme de la famille Crownguard nommé Garen. D'âges équivalents, ils devinrent rapidement inséparables. Jarvan admirait le courage et la détermination imposants de Garen, tandis que ce dernier célébrait le don de stratège du prince. |
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Lorsque Jarvan atteignit la majorité, son père le récompensa en lui attribuant le grade de général à titre honorifique. Si personne ne s'attendait à ce que l'héritier du royaume parte sur le champ de bataille, Jarvan était bien décidé à faire ses preuves, avec ou sans la bénédiction du roi. Les terres situées au-delà des Monts d'argent étaient depuis longtemps contestées par l'empire de Noxus, donnant lieu à une frontière presque entièrement livrée à l'anarchie, où les pilleurs étrangers et les tribus en guerre menaçaient bon nombre d'alliés de Demacia. Le prince fit le serment de ramener la stabilité dans la région. Son arrière-grand-père avait été terrassé par une odieuse brute noxienne des années plus tôt, lors des premiers affrontements entre leurs nations, au sud. Il allait enfin pouvoir réparer cette insulte. |
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Les armées de Jarvan remportèrent victoire après victoire… Mais il fut profondément affecté par le carnage auquel il assista dans les villes périphériques. Quand la nouvelle arriva que les Portes du Deuil étaient tombées, il se résolut à marcher en direction du territoire noxien, contre l'avis de ses lieutenants. |
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Inévitablement, du fait de ses bataillons éparpillés, Jarvan se retrouva encerclé par les troupes de Noxus avant d'avoir pu atteindre Trevale. |
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Refusant de se rendre, le prince et une poignée de survivants prirent la fuite en direction de la forêt, où ils furent pistés des jours durant par les éclaireurs ennemis. En fin de compte, blessé au flanc par une flèche, Jarvan s'effondra à l'ombre d'un arbre abattu, perdant plusieurs fois connaissance. Il était dévasté. Il avait déçu sa famille, son royaume et ses frères d'armes. |
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Normalement, il serait mort là, seul. Mais c'était sans compter sur Shyvana. |
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Cette femme étrange à la peau violette ramena Jarvan jusqu'à Demacia, au vieux château de Grivemuraille, où elle se révéla être une présence douce et attentive pendant sa convalescence. D'abord déconcentré par son apparence inhabituelle, le commandant de la garnison finit par reconnaître qu'elle avait rendu un fier service au trône en sauvant la vie de Jarvan. |
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Malheureusement, Shyvana elle-même était poursuivie – par le monstrueux dragon élémentaire Yvva. Lorsque les veilleurs du château aperçurent la bête à l'horizon, Jarvan y vit une occasion de se racheter. Alors que Shyvana se préparait à prendre sa forme de demi-dragon pour aller l'affronter dans les cieux, le prince bondit de son lit pour assembler la garnison et renforcer la muraille. Il se saisit de sa lance et jura qu'ils ne reviendraient pas à la Grande cité sans la tête d'Yvva. |
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Le combat fut aussi rapide que meurtrier. Quand la peur arrachait les hommes à leurs postes, c'était Jarvan lui-même qui venait les remotiver. Quand ils étaient blessés, c'était également lui qui signalait aux guérisseurs d'aller les aider. Si la terrible créature avait certes été terrassée par Shyvana, c'était bien grâce à l'autorité du prince que les défenses avaient pu tenir. À cet instant, Jarvan comprit la véritable force du peuple demacien : leur union dans la défense de leur patrie, quelles que soient leurs différences ou leurs appréhensions. Il fit la promesse à Shyvana qu'elle aurait toujours une place au sein de sa garde si elle le souhaitait. |
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Traînant derrière lui le crâne du dragon, Jarvan voyagea triomphalement jusqu'à la cour de son père, Shyvana à ses côtés. Bien que le roi fût submergé par l'émotion en voyant ainsi revenir son fils, certains nobles s'inquiétèrent en coulisses de voir une telle créature marcher aux côtés du prince, et plus encore de la laisser devenir l'un de ses protecteurs. |
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Malgré tout, Jarvan reprit ses fonctions au sein de l'armée et commença à jouer un rôle clé dans les affaires du royaume, au-delà des simples questions de défense. Avec son ami Garen désormais Capitaine-Épée du Détachement hardi, et Shyvana et les vétérans de Grivemuraille entraînant les garnisons frontalières, le prince pensait Demacia capable de repousser tout type de menace. |
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Mais le royaume lui-même était en train de changer. |
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L'ordre des traqueurs de mages avait obtenu le soutien des familles nobles, permettant l'emprisonnement massif de tout citoyen demacien possédant des aptitudes magiques. Les persécutions créèrent de la rancœur qui se transforma en soulèvement. Quand les mages attaquèrent la Grande cité, Jarvan fut bouleversé de découvrir que son père avait été tué. |
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Bien que la position du prince concernant les mages se soit beaucoup durcie depuis cet événement, il lui reste encore beaucoup à faire pour prouver qu'il est apte à régner. Il s'est donc entouré d'un conseil de figures importantes de la noblesse, dont la tante de Garen, Tianna Crownguard, et a fait le serment de faire appel à leur grande sagesse pour le guider. |
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Il doit désormais examiner sa propre conscience et ses allégeances s'il veut se montrer digne de son héritage et être couronné Jarvan IV de Demacia.",Tank |
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"K'Santé baigna toute sa jeunesse dans les récits de son peuple. Aux repas, son père lui contait les histoires de leurs ancêtres, qui avaient trouvé la force et le courage de résister à la tyrannie des Transfigurés. Sa mère lui parlait des redoutables bêtes que les fondateurs de Nazumah avaient dû terrasser pour traverser le sud de Shurima, et de leur découverte d'une zone abritant les trésors les plus rares du désert : des chutes d'eau rugissantes, des falaises boisées et une faune abondante. Hors de portée des Transfigurés orgueilleux, l'endroit était idéal pour établir la République libre de Nazumah. K'Santé écoutait avidement et se jurait de devenir le plus grand guerrier-chasseur de Nazumah afin de mériter sa place parmi les héros de ces histoires et de mener son peuple pour les générations à venir. |
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Pendant vingt ans, K'Santé s'entraîna auprès de divers maîtres d'arts martiaux. Cependant, sa connaissance des ennemis de Nazumah, prédateurs implacables et seigneurs de guerre impérialistes convoitant les ressources de la cité-État, n'était due qu'à ses parents. Et ces derniers n'avaient de cesse de lui rappeler que la seule force physique ne suffirait pas à garantir son statut de république libre à Nazumah. Au cours de sa formation, K'Santé étudia auprès d'érudits et apprit que les matériaux obtenus sur des espèces redoutables servaient à fabriquer les infrastructures et l'armement perfectionnés qui leur permettaient de prospérer depuis cinq siècles. |
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Lors de ses premières chasses, K'Santé se lia d'amitié avec plusieurs personnes, mais son ami le plus proche était un jeune homme de Medulla nommé Tope. K'Santé était aussi redoutable au corps à corps que Tope à distance, ce qui offrait à leur alliance un avantage sans pareil et leur permettait de vaincre indifféremment des troupeaux de caillours, des raids de Shakkals ou même des Xer'Sai en pleine charge. Leurs liens se resserrèrent avec leurs expériences communes. |
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Par une nuit étoilée, K'Santé confessa ses sentiments à Tope. Il éprouvait pour lui bien plus que de la simple camaraderie. Tope lui avoua qu'il ressentait la même chose à son égard et tous deux s'enlacèrent tendrement avant d'échanger un premier baiser. Ensemble, sous la voûte étoilée, tout semblait aller pour le mieux. |
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Mais loin s'en fallait. |
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Deux Transfigurés, l'empereur Azir et le mage Xerath, ravageaient le continent pour s'approprier Shurima, déployant de monstrueuses abominations au sein de leurs troupes afin de s'arroger la victoire. Les éclaireurs nazumiens ne tardèrent pas à découvrir l'une de ces créatures qui s'était échappée et rôdait désormais dans la savane environnante : un prédateur colossal arborant des attributs de lion et de cobra. Lorsque les dirigeants de la cité-État voulurent savoir qui materait une telle bête, K'Santé et Tope jurèrent de s'y consacrer entièrement. |
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Lors de leur première tentative, la bête dévia toutes leurs attaques, un exploit dont aucun des deux guerriers n'avait jamais été témoin. Ils découvrirent bientôt que l'armure de la bête, qui s'étendait de la queue à la tête, se régénérait après chaque coup porté qui ne s'était pas révélé mortel. Les deux hommes ne parvinrent pas même à faire couler le sang du lion-cobra et durent quitter sa tanière les mains vides, laissant libre cours à ses ravages. |
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Ils tentèrent maintes et maintes fois de l'abattre. |
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La frustration de K'Santé devint palpable. S'il voulait devenir le plus grand guerrier de Nazumah, il devait impérativement terrasser cette bête. Plus rien d'autre ne comptait. Il s'entraînait du matin au soir, convaincu que Tope comprendrait. |
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De son côté, Tope étudiait la bête. Il exposait ses stratégies à K'Santé, qui se contentait de hocher la tête avant de reprendre ses innombrables assauts contre leurs mannequins d'entraînement. Tope lui demanda un jour à mi-voix s'ils étaient assez forts pour la vaincre. |
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Jusqu'à présent, ils n'étaient parvenus qu'à ramener un morceau de l'armure de la bête, et même si Tope y voyait un signe encourageant, mieux valait d'après lui demander de l'aide pour accélérer leur progression. |
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K'Santé était fou de rage. Il faisait une affaire personnelle de l'affrontement contre le lion-cobra et ne pouvait envisager la victoire qu'en le terrassant. Après tout, les héros qu'il avait idolâtrés dans son enfance n'échouaient jamais au combat. K'Santé ne pouvait donc pas se le permettre, et encore moins demander de l'aide dans son combat. Il avait bien voulu suivre les idées de Tope, mais rien n'avait fonctionné, et maintenant, Tope pensait qu'ils n'étaient pas assez forts ? K'Santé ne pouvait l'accepter. Il en vint à envisager que c'était peut-être Tope qui l'empêchait d'avancer et rejeta bientôt toutes ses stratégies qu'il jugeait futiles. |
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Blessé, Tope lui déclara que son entraînement abrutissant ne valait pas mieux et que son ancienne détermination admirable s'était à présent muée en véritable obsession égoïste. |
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À mesure que leur peine et leur colère enflaient, les affrontements contre le lion-cobra entraînaient de nouvelles disputes. Ils se parlèrent de moins en moins, jusqu'à ne plus s'adresser la parole. La seule chose sur laquelle ils finirent par se mettre d'accord fut leur séparation. |
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L'année qui suivit, K'Santé continua à s'entraîner, plus seul et entêté que jamais. Ses progrès étaient notables, mais c'est la victoire qu'il désirait ardemment. Dévasté, il comprit un jour que la force seule ne suffirait pas à abattre la créature et qu'il avait besoin d'aide. |
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Armé de tout son courage, il se rendit chez Tope, mais découvrit que son ancien partenaire était retourné à Medulla. Il fut accueilli par la tante de Tope, qui lui remit le journal intime de son neveu alors qu'il s'apprêtait à partir. Elle lui expliqua que Tope l'avait laissé pour l'aider à vaincre son plus grand ennemi. |
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K'Santé se plongea dans les pages du journal, découvrant au fur et à mesure quelles avaient été leurs erreurs. Il fut abasourdi en lisant les notes relatives au lion-cobra. Tope pensait que la bête était un Baccai, un être dont l'Ascension avait échoué. Il soupçonnait Xerath, connu pour ses mésusages de la magie, d'avoir forcé la fusion entre la faune shurimienne et le rituel de l'Ascension. Captivé par cette découverte, K'Santé lut le journal d'une traite et dévora les théories de Tope sur les moyens d'abattre le Baccai. Il y avait là de nombreuses idées qu'il n'avait jamais considérées. Dans la journée, il établit un plan pour mettre en pratique les méthodes de Tope sur des monstres moins dangereux. |
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Alors qu'il s'améliorait, K'Santé se souvint des enseignements de ses parents et comprit que son orgueil l'avait détourné du droit chemin. Il n'avait jamais véritablement pris le temps de mettre à l'épreuve les idées de Tope et avait témoigné plus de respect à son ennemi qu'à son partenaire. Avec le temps, il finit par accepter ses défauts. Il se montra reconnaissant de son histoire avec Tope et du regard neuf qu'il portait à présent sur sa vie. |
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Sous un ciel écarlate, K'Santé approcha une fois de plus du lion-cobra. Il étudia chaque attaque, esquivant les coups de la bête et portant les siens quand elle commettait une erreur. L'aube se mua bientôt en crépuscule. Ses armes étaient brisées et son corps ensanglanté, mais il n'avait rien perdu de sa détermination. Lorsque la bête finit par fatiguer, K'Santé profita de l'occasion qui lui était offerte. Appliquant les théories de Tope, il accula son ennemi sous une cascade dont les eaux affaiblissaient son armure et lui porta le coup de grâce. |
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Fourbu, K'Santé garda la tête haute, fier non pas de son exploit, mais du chemin parcouru. |
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Sa victoire fut célébrée lors de son retour à Nazumah. Conformément aux traditions, il fit don de la dépouille de la créature aux érudits et ne conserva qu'une paire de plaques de son armure pour parfaire la conception de ses ntofos. Retenant les propriétés régénératives de l'ancienne armure, ces armes devenaient des lames tranchantes une fois brisées, et ce, jusqu'à la reformation de leur part extérieure plus solide. En guise de finitions, il grava sur chaque ntofo un symbole que Tope avait dessiné dans son journal et qui représentait le lion-cobra. Ils n'étaient plus ensemble, mais K'Santé savait qu'il ne devait pas sa victoire qu'à lui seul. |
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Aujourd'hui, K'Santé porte le titre de Fierté de Nazumah, mais il a conscience que s'il veut devenir le plus grand des dirigeants, il ne doit plus jamais laisser son ego avoir raison de lui. Bien que la menace des Transfigurés rende l'avenir de sa terre incertain, K'Santé est prêt à se tenir en travers du chemin si Azir ou Xerath se risquent à faire route vers le sud.",Tank |
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"Nunu est né parmi les Notaïs, une tribu nomade qui arpente Freljord. Il a appris de sa mère Layka que derrière absolument tout, il y a une histoire. Ensemble, ils collectaient des contes que Layka transformait en chansons. Pour Nunu, rien ne valait ce voyage de village en village à écouter sa mère chanter les héros anciens. Avec de la musique et des danses, les Notaïs offraient une ultime célébration à tous ceux qu'ils rencontraient au moment où les premiers frimas de l'hiver se faisaient sentir. |
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Chevauchant les vagues de glace qui tombaient des ailes d'Anivia, son cœur battant au rythme d'une chanson joyeuse, Nunu vivait dans un monde riche en possibilités. |
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Le jour où l'on fêtait son nom pour la cinquième année, Layka donna à Nunu une flûte, pour qu'il puisse jouer lui-même les mélodies de sa mère. Année après année, à l'abri dans leur chariot, tous deux suivaient le rythme de la « chanson-cœur » de Layka, symbolisée par un collier où chaque nœud représentait une étape de sa vie et de leur voyage à travers tout Freljord. |
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Lorsque des pillards attaquèrent la caravane, Nunu fut séparé de sa mère. Les enfants notaïs furent sauvés par des Gardiens du givre et emmenés jusqu'à un village proche de leur haute citadelle. Nunu ignorait ce qu'il était advenu de Layka, et il tendait l'oreille dans l'espoir d'entendre ses chansons dans le vent. |
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La neige tomba. Des semaines passèrent. |
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Sa mère manquait terriblement à Nunu, mais les Gardiens du givre lui affirmèrent que, n'étant qu'un enfant, il ne pouvait partir à sa recherche. Ils ne furent même pas impressionnés quand il leur montra la flûte qu'il appelait Svellsongur : le nom d'une épée puissante qui n'existait que dans son imagination. |
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Nunu passa de plus en plus de temps seul, s'évadant dans les chants de sa mère et dans les légendes des héros d'autrefois. Il voulait devenir l'un d'eux, un guerrier comme les Gardiens du givre, quelqu'un qui aurait pu sauver sa mère. Il rencontra même leur chef, Lissandra, qui lui posa d'innombrables questions sur les histoires de sa mère et semblait chercher des informations sur une chanson en particulier. |
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Personne ne croyait que Nunu pouvait devenir un héros, pas même les autres enfants notaïs, qui se moquaient de sa flûte alors qu'eux avaient désormais des dagues. Mais Nunu gardait les chansons au fond de son cœur et, une nuit, il comprit comment il pouvait faire ses preuves et obtenir l'aide des Gardiens du givre pour retrouver sa mère. |
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De Lissandra, il avait appris l'existence d'un monstre féroce qui tuait quiconque voulait s'emparer de sa puissance : les Gardiens du givre qu'on lui envoyait chaque année ne revenaient jamais. Or, une chanson que la mère de Nunu fredonnait parfois évoquait une telle créature… Était-ce le chant qui intéressait tant Lissandra ? Et soudain, Nunu comprit. Lissandra voulait en apprendre plus sur le yéti. |
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Nunu était capable de nommer le monstre. Ce dernier répondrait à son défi et éprouverait la colère de Svellsongur ! |
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Utilisant sa flûte pour contrôler une meute d'elkyrs, Nunu s'élança sur la neige. Enfant seul allant affronter un monstre, il devenait une légende que nul n'aurait jamais pu imaginer. |
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La noble race des yétis régnait autrefois sur les montagnes de Freljord, mais cette civilisation avait été détruite par un cataclysme de glace. Contraint de voir ses semblables s'enfoncer dans la sauvagerie après avoir été dépouillés de leur magie, un yéti jura de protéger ce qui restait de leur puissance : une gemme qui palpitait des rêves de tout esprit mortel à proximité. |
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En tant que dernier mage yéti, le gardien prenait la forme que l'on percevait de lui. Bien qu'il eût été choisi pour conserver la magie jusqu'à ce qu'elle pût servir de nouveau, il ne parvenait pas à trouver d'hôte adéquat. Les hommes qui pénétraient dans son domaine en ruines n'avaient que des cœurs vils… et ils le voyaient sous la forme d'un monstre tout de griffes et de crocs. |
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Mais le yéti savait qu'il oubliait quelque chose. Son nom… et le nom de ceux qu'il avait aimés... |
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Autrefois, il y avait eu une chanson. |
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Tout changea quand un jeune garçon pénétra dans les ruines. Fidèle à des siècles de veille, le monstre se prépara à mettre fin à la vie de la petite créature qu'il entendait approcher. |
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La gemme fouilla la tête du garçon et, curieusement, matérialisa des images de héros terrassant des dragons et décapitant d'antiques serpents. L'enfant rugit et exhiba sa flûte comme s'il s'agissait d'une épée. Mais aucun coup ne fut porté, car alors que les visions de guerriers légendaires tournoyaient autour de lui, il réalisa la signification profonde de la chanson de sa mère… |
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Quand il regarda le yéti, il ne vit pas un monstre. Il vit quelqu'un qui avait besoin d'un ami. |
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Encore sur la défensive, le yéti ne s'attendait pas à la première boule de neige. Ni à la deuxième. Bataille de boules de neige ! Furieux, puis stupéfait, puis joyeux, le yéti se lança dans l'amicale bagarre – et sa forme n'était pas conditionnée par la peur, mais par l'imagination d'un enfant. Il était de plus en plus jovial et sa fourrure de plus en plus douce. Son grognement était devenu un rire. |
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Hélas, la bête cassa accidentellement la flûte du garçon. |
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L'enfant commença à pleurer, et le yéti sentit une douleur semblable à la sienne prendre forme autour de la gemme. Pendant des siècles, il avait regardé dans la gemme et avait vu la fin de son peuple (la menace qu'ils avaient enterrée, la trahison de l'aveugle), et aujourd'hui, il voyait brûler une caravane. Il entendit une voix dans le vent. Il sentit quelque chose à l'intérieur du garçon, quelque chose qu'il n'avait jamais senti chez un humain, pas même chez les trois sœurs qui lui avaient rendu visite tant d'années plus tôt. C'était l'amour, qui repoussait le désespoir. |
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À cet instant, le yéti sut que le seul espoir de Freljord se trouvait dans le pouvoir déjà présent chez cet enfant. La magie qu'il veillait n'était qu'un outil. Ce qui comptait vraiment, c'était le cœur qui lui donnerait forme. D'un seul geste, la magie passa de la gemme au garçon et lui offrit le pouvoir de rendre réelle son imagination. De réparer sa flûte en la projetant dans un rêve qui fit d'elle un instrument de glace pure. |
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D'imaginer un meilleur copain appelé Willump. |
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Dans les plaines de Freljord, le cœur de Nunu et la force de Willump font équipe pour vivre ce qu'ils n'auraient jamais pu vivre seuls : une aventure ! Avec pour carte les chansons de la mère de Nunu, tous deux courent d'un endroit à un autre et s'accrochent à l'espoir qu'elle est toujours là, quelque part. |
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Mais Willump sait que les rêves et la magie impliquent une grande responsabilité. Un jour, les jeux prendront fin, car la glace obscure fond peu à peu au cœur de Freljord…",Tank |
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"Le nom d'Ornn était autrefois murmuré sur les terres qui allaient un jour prendre le nom de Freljord. Selon la légende, il était l'aîné des enfants des demi-dieux anciens qui avaient façonné la terre elle-même et conjuré les premières neiges. |
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Mais contrairement à la plupart de ses semblables, Ornn recherchait la discrétion, la solitude et la concentration. Sous un volcan endormi qui porte les cicatrices d'éruptions passées, il travaillait jour et nuit, forgeant ce que son cœur lui dictait. Les résultats étaient des artefacts dignes des plus grandes légendes, et ceux qui ont eu la chance de tomber sur ces reliques ont tous témoigné de leur qualité extraordinaire. Certains disent que le bouclier de Braum provient des forges d'Ornn et que ses millénaires d'existence n'ont pas eu de prise sur lui. |
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Personne ne peut en être certain, car personne n'est allé voir le dieu forgeron pour lui poser la question. Les récits des exploits d'Ornn furent en grande partie effacés de la trame historique par ses ennemis et par l'inexorable passage du temps. |
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Aujourd'hui, seules quelques tribus dont les origines remontent à d'anciens clans de forgerons, d'architectes et de brasseurs se remémorent certaines de ces légendes. Ce peuple oublié depuis longtemps était appelé les Feux de l'Âtre. C'étaient des apprentis venus des quatre coins de Valoran s'installer sur les flancs de l'Âtre-foyer afin de se mettre à l'école d'Ornn. |
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Malgré cette forme primitive d'adulation, Ornn ne s'était jamais considéré comme leur maître. Il ne commentait leur travail que d'un hochement de tête ou d'un grognement. Mais les Feux de l'Âtre s'en contentaient et étaient déterminés à perfectionner leur art. En résultèrent les outils les plus fins, les bâtiments les plus solides et la meilleure bière qui aient jamais été créés par des mortels. Ils étaient persuadés qu'Ornn approuvait en secret leur persévérance et leur goût du dépassement. |
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Mais, en une seule nuit, tous les efforts des Feux de l'Âtre furent réduits à néant par un affrontement titanesque entre Ornn et son frère Volibear ; une lutte dont les raisons resteront toujours obscures aux humains. Le cataclysme qui en résulta ne fut que feu et cendres, pluie d'éclairs si violents qu'ils étaient visibles jusqu'aux confins du monde. |
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Lorsque la poussière fut retombée, l'Âtre-Foyer n'était plus qu'une caldeira fumante et les Feux de l'Âtre avaient péri sous les cendres. |
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Ornn ne l'avoua jamais, mais il en fut dévasté. À travers ce peuple travailleur, il avait eu un aperçu du potentiel des mortels, et tout avait été détruit par l'égoïsme furieux des immortels. Hanté par la culpabilité, il se réfugia dans la solitude de sa forge et s'y enterra des siècles durant. |
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Aujourd'hui, il sent peut-être que le monde est à l'aube d'une nouvelle ère. Certains des membres de sa famille semblent déjà avoir repris une forme physique, entourés de sectes d'adorateurs toujours plus agités et violents. Freljord lui-même est divisé et dépourvu de chef, tandis que d'antiques horreurs rôdent dans l'ombre, attendant l'occasion d'attaquer. |
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Face aux guerres qui menacent, Ornn sait que Freljord et Runeterra auront besoin d'un bon forgeron.",Tank |
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"Élevé dans les contre-allées de Bilgewater, Malcolm Graves a rapidement appris à se battre et à voler, des compétences qui lui ont beaucoup servi au fil des ans. Il n'avait aucun mal à trouver du travail auprès des bateaux de trafiquants qui mouillaient chaque soir dans la baie et avaient toujours besoin de bras pour transporter leurs marchandises de contrebande. En guise de boulot d'appoint, il servait d'homme de main pour les personnalités locales les moins recommandables pendant qu'elles faisaient leurs affaires au port. |
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Mais les contre-allées ne le satisfaisaient guère. Il aspirait à des activités plus palpitantes. Encore tout jeune homme, Graves déroba un tromblon et se glissa clandestinement à bord d'un navire qui quittait Bilgewater à destination du continent shurimien, où il mena une vie de vol, de jeu et de mensonges en passant d'une bourgade côtière à l'autre. |
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C'est à Argilapolis, à la table d'une partie de jeu de cartes certes illégale, mais aux enjeux particulièrement élevés, que Graves rencontra celui qui allait changer sa carrière et, en fait, sa vie : un arnaqueur mieux connu auprès de tous sous le nom de Twisted Fate. |
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Chacun sut déceler immédiatement chez l'autre son amour du danger et de l'aventure, si bien qu'ils nouèrent un partenariat des plus lucratifs. Entre la force brute de Graves et la capacité de Twisted Fate de se tirer de presque toutes les situations en baratinant (même s'il lui arrivait parfois de s'y replonger), ils formaient dès le départ une équipe inhabituellement efficace. Leur sens commun de l'honneur véreux se mua en une authentique confiance. Ensemble, ils volaient les riches, escroquaient les pigeons, choisissaient soigneusement leurs complices pour des tâches spécifiques et ruinaient leurs rivaux dès qu'ils le pouvaient. |
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Quand bien même il arrivait à Twisted Fate de dilapider toutes leurs parts et de les laisser sans rien pour prouver leurs exploits, Graves savait que le frisson de la prochaine escapade n'était jamais loin… |
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Aux confins méridionaux de Valoran, ils dressèrent deux riches maisons de la noblesse noxienne l'une contre l'autre pour mieux sauver un héritier kidnappé. Leur premier employeur n'aurait pas dû s'étonner qu'ils empochent la récompense avant de vendre le jeune homme au plus offrant. À Piltover, ils furent les seuls voleurs à s'être infiltrés dans le Coffre mécanique, réputé impénétrable. Non seulement ils vidèrent le coffre de ses trésors, mais ils trompèrent si bien les gardes que ces derniers chargèrent eux-mêmes le butin sur leur goélette détournée, avant de fuir promptement en passant par les Portes du Soleil. |
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Presque à chaque fois, les deux voleurs et leurs complices étaient bien loin quand le pot aux roses était découvert. Ils ne laissaient derrière eux, en guise de signature, qu'une des célèbres cartes de Twisted Fate posée bien en vue. |
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Mais leur chance insolente ne dura pas. |
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Au cours d'un braquage qui tourna rapidement au vinaigre, Graves fut capturé par les gendarmes locaux tandis que Twisted Fate tourna les talons et l'abandonna. |
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Jeté dans une sinistre prison connue sous le nom de Mitard, Graves subit des années de confinement solitaire et de torture, pendant lesquelles il développa une haine féroce envers son ancien partenaire. Un homme plus faible que lui aurait sans doute été brisé, mais pas Malcolm Graves. Il était déterminé à obtenir vengeance. |
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Lorsqu'il recouvra finalement la liberté, le fusil flambant neuf du garde de la prison sur l'épaule, il se mit aussitôt en chasse de Twisted Fate. |
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Ses recherches le menèrent jusqu'à chez lui, à Bilgewater, où il découvrit bien vite que de nouvelles primes pesaient sur la tête de l'habile tricheur. Graves se réjouissait à l'idée de les empocher. Pourtant, lorsqu'il posa enfin le regard sur Twisted Fate, les deux hommes durent mettre leur différend de côté pour échapper à une mort quasi certaine dans l'incessant conflit entre le roi des pillards, Gangplank, et les capitaines des navires rivaux. |
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Une fois encore, Graves se trouva contraint de fuir sa ville natale… mais, cette fois-ci, il était accompagné de son ancien ami. Quand bien même ils auraient aimé reprendre leur partenariat là où ils l'avaient laissé, des années plus tôt, il était impensable de mettre une telle rancœur de côté du jour au lendemain. De l'eau coulerait sous les ponts avant que Graves accorde une nouvelle fois sa confiance à Twisted Fate. |
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Malgré tout, il ressent de nouveau l'appel de Bilgewater. Cette fois-ci, peut-être, leur duo trouvera sa synergie et parviendra à réussir le coup parfait…",Marksman |
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"Dans presque tous les villages d'Ionia, on entend le conte de la Capture du Démon doré. Narré dans un grand nombre de pièces et de poèmes épiques, le bannissement de cet esprit cruel est toujours fêté à ce jour. |
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Cependant, dans chaque mythe, il y a un noyau de vérité. Dans le cas du Démon doré, la vérité est très éloignée de la fiction. |
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Pendant des années, les montagnes du sud d'Ionia furent rongées par les méfaits de l'infâme créature. Dans toute la province de Zhyun et jusqu'aux confins de Shon-Xan et Galrin, un monstre massacrait des centaines de voyageurs et parfois même les habitants de tout un hameau de fermiers, laissant derrière lui un spectacle macabre de corps sans vie. Plusieurs milices armées organisèrent des battues en forêt, des villages recrutèrent des chasseurs de démons, des maîtres Wuju patrouillèrent sur les routes, mais rien ne ralentissait les agissements sordides de la créature. |
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En désespoir de cause, le Conseil de Zhyun envoya un représentant quémander l'aide du Grand Maître de l'Ordre Kinkou, Kusho. Chargé de maintenir l'équilibre entre les royaumes matériel et spirituel, Kusho était adepte du bannissement des démons. Kusho partit en secret pour ne pas avertir la créature rusée, accompagné de son fils encore adolescent, Shen, et de son jeune apprenti Zed. Ils rendirent visite aux innombrables familles meurtries par les assassinats, examinèrent en détail les ignobles scènes de crime et tentèrent de faire émerger un schéma commun à tous ces meurtres. Rapidement, Kusho réalisa qu'ils n'étaient pas les premiers à traquer ce tueur et il fut de plus en plus convaincu que ces massacres allaient bien au-delà du démoniaque. |
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Leur enquête dura quatre longues années sans qu'ils n'arrivent jamais à atteindre le Démon doré, et les trois hommes en furent changés à jamais. La chevelure rousse et flamboyante de Kusho devint blanche ; Shen, pourtant connu pour son esprit et son sens de l'humour, devint sombre et renfermé ; et Zed, l'étoile qui brillait au firmament des disciples du temple de Kusho, se mit à rencontrer des difficultés dans ses études. C'était comme si le démon savait qu'ils le cherchaient et prospérait sur les affres de leur échec. |
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En découvrant enfin le motif commun à tous ces meurtres, le Grand Maître prononça les paroles suivantes : « Le bien et le mal ne sont pas des vérités absolues. Ce sont des concepts nés de l'esprit humain, et chacun en perçoit des nuances différentes. » Kusho voulut abandonner l'enquête, convaincu désormais qu'ils ne chassaient pas un démon, mais un humain ou un Vastaya, ce qui ne rentrait pas dans les attributions du Kinkou. Shen et Zed refusèrent de s'en retourner après tout ce qu'ils avaient sacrifié pour capturer le tueur et le convainquirent de poursuivre la lutte. |
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La veille du festival de la Fleur spirituelle, dans le Col de Jyom, Kusho se déguisa en calligraphe de renom pour se mêler aux autres artistes invités. Puis il attendit. Shen et Zed mirent en place un piège savant et ils se retrouvèrent enfin face à face avec leur ennemi tant haï. Kusho avait raison. Le célèbre « Démon doré » n'était en fait qu'un simple machiniste travaillant au sein des théâtres itinérants et des opéras de Zhyun, sous le pseudonyme de Khada Jhin. |
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Lorsqu'ils appréhendèrent Jhin, le jeune Zed s'avança pour tuer l'homme qui se recroquevillait de peur sous leurs yeux, mais Kusho s'interposa. Il rappela à ses élèves qu'ils avaient déjà outrepassé leurs fonctions et que tuer Jhin ne ferait qu'aggraver les choses. Kusho craignait que révéler l'humanité de Jhin ne sape l'harmonie et la confiance qui définissaient la culture ionienne, ou même n'encourage d'autres personnes à commettre des crimes similaires. Malgré l'horreur des actions de Jhin, le maître légendaire décida que le tueur devrait être capturé vivant et incarcéré dans la prison monastique de Tuula. |
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Shen exprima son désaccord, mais accepta néanmoins la froide logique du jugement de son père. Zed, perturbé et hanté par les scènes de meurtres dont il avait été témoin, se révéla incapable de comprendre ou même d'accepter ce geste de miséricorde. Dès lors, on raconte qu'un profond ressentiment naquit dans son cœur. |
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Malgré ses longues années d'emprisonnement à Tuula, les geôliers n'apprirent quasiment rien au sujet de Jhin. Au fil de son incarcération, les moines découvrirent en lui un élève très doué qui excellait dans de nombreux domaines, dont le travail du métal, la poésie et la danse. Pour autant, ils ne parvinrent jamais à le guérir de ses fascinations morbides. En dehors de la prison, Ionia était en proie au tumulte, car l'invasion de l'empire noxien venait de plonger le pays dans une période d'instabilité politique. Sous les assauts de la guerre, la soif de sang de cette nation jusque-là paisible finit par se réveiller. |
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Jhin fut libéré peu de temps après la guerre contre Noxus, sans doute pour servir les intérêts d'un des radicaux assoiffés de pouvoir qui fleurirent à la fin du conflit. Il dispose désormais des nouvelles armes de la forge de Kashuri, même si l'on ignore comment il est entré en leur possession et quelles sont ses connexions avec Kashuri. |
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Qui que soient ses protecteurs, Jhin tient d'eux des fonds illimités qui lui permettent de donner une ampleur sans cesse croissante à ses « représentations ». Récemment, il a attaqué les membres de l'Ordre Yánléi de Zed. De plus, des assassinats et des massacres portant sa signature se sont multipliés dans de nombreuses régions d'Ionia, mais aussi en des endroits aussi distants que Piltover et Zaun. |
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Il semble que tout Runeterra doive n'être qu'une toile pour les atrocités que peint Khada Jhin, et lui seul sait où il donnera le prochain coup de pinceau.",Marksman |
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"Bien que la plupart voient Jinx comme une folle furieuse équipée d'un arsenal d'armes mortelles, certains se souviennent d'une jeune Zaunienne relativement innocente, habile de ses mains et riche en grandes idées, mais qui ne sut jamais s'intégrer. Personne ne sait exactement comment cette douce jeune fille s'est transformée en un électron libre tristement célèbre pour ses actes de destruction insensés. Mais une fois que Jinx se fit connaître à Piltover, son talent unique pour semer l'anarchie la propulsa rapidement au rang de légende. |
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Jinx gagna en notoriété grâce à ses « farces » anonymes, et particulièrement celles qui ciblaient les citoyens proches des clans de marchands fortunés. Ces farces allaient de moyennement ennuyeuses à criminellement dangereuses. Lors de la Fête du progrès, elle fit bloquer les rues par des troupeaux d'animaux exotiques, libérés de la ménagerie du comte Mei. Elle perturba le commerce pendant des semaines après avoir recouvert les ponts emblématiques de la ville d'adorables pyromâcheurs. Une fois, elle réussit même à changer l'emplacement de tous les panneaux de signalisation de la ville, rendant toute orientation quasiment impossible. |
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Bien que cette trouble-fête inconnue semblât choisir ses cibles de façon aléatoire, son but était lui très clair : le chaos le plus total. Chacune de ses actions avait pour but de mettre un terme à l'activité ordonnée de la ville. |
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Naturellement, les gendarmes attribuaient une partie de ses crimes aux gangs chimico-punks de la basse-ville. Que quelqu'un d'autre soit accusé de ses plans diaboliques ne plaisait pas à Jinx, et elle décida de se faire voir sur chaque scène de crime. Des rumeurs circulèrent vite au sujet d'une mystérieuse gamine zaunienne aux cheveux bleus, armée d'explosifs techno-chimiques, d'un lance-roquettes à gueule de requin et d'un fusil à répétition. Pourtant, les autorités ne donnèrent pas suite à ces rapports. Après tout, comment une va-nu-pieds pourrait-elle obtenir des armes si dangereuses ? |
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La frénésie de Jinx semblait sans fin, chaque tentative des gendarmes pour l'attraper se soldant par un échec. Elle commença à signer chacun de ses méfaits destructeurs de graffitis fluo, laissant des messages provocateurs à l'attention de la nouvelle recrue du shérif de la ville, Vi. |
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La réputation de Jinx ne fit que croître, et les habitants de Zaun se divisèrent entre admirateurs, qui se réjouissaient de ce qu'elle infligeait à Piltover, et détracteurs, qui craignaient que sa folie ne fasse qu'aggraver les tensions existant entre les deux villes. |
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Après des mois de carnages plus terrifiants les uns que les autres, Jinx dévoila son nouveau plan grandiose. De son rose fluo caractéristique, Jinx barbouilla une caricature très peu flatteuse de Vi sur les murs des Coffres écliptiques, ainsi que les détails sur le casse qu'elle comptait y faire. |
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Une excitation angoissée s'empara de Piltover et de Zaun alors que la date fixée par Jinx se rapprochait. Beaucoup doutaient que Jinx aurait l'audace de se montrer alors que sa capture était presque certaine. |
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Quand le jour indiqué arriva, Vi, le shérif Caitlyn et les gendarmes préparèrent un piège pour Jinx autour de la salle du trésor. Mais Jinx s'était déjà glissée à l'intérieur. Elle s'était cachée dans une énorme caisse de pièces qui avait été déposée dans la salle quelques jours plus tôt. Lorsqu'elle entendit la cacophonie à l'intérieur, Vi sut que les gendarmes s'étaient à nouveau fait avoir. Elle fonça dans la salle du trésor, et le combat qui s'ensuivit laissa les Coffres écliptiques en ruines. Jinx, elle, demeura introuvable. |
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Elle reste, depuis ce jour, une épine permanente dans le pied de Piltover. Ses farces ont inspiré nombre d'imitateurs au sein des gangs chimico-punks de Zaun, diverses pièces satiriques dans les deux villes qui tournent en dérision l'incompétence des gendarmes, ou encore quelques nouvelles expressions familières. Mais personne n'a encore trouvé le courage d'appeler Vi « Rose bonbon » en face. |
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L'objectif ultime de Jinx (ou la raison pour laquelle Vi semble l'obséder) reste un mystère, mais une chose est certaine : ses crimes ne cessent de croître en audace.",Marksman |
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"Quinn et son frère jumeau Caleb sont nés à Alpeval, un hameau de montagne isolé dans le nord-est de Demacia. Alpeval était un village de chasseurs et de fermiers prospère, défendu par des patrouilles d'éclaireurs dont la mission était de repousser les dangereux monstres qui descendaient des hauts sommets. |
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Un jour, alors que les jumeaux étaient encore enfants, le roi Jarvan III fit le tour de son royaume et s'arrêta à Alpeval. Quinn et Caleb découvrirent avec émerveillement les chevaliers qui l'accompagnaient, resplendissants dans leur armure étincelante. Dans leurs jeux d'enfants, ils se mirent alors à se prendre pour des guerriers héroïques défendant leur patrie, et leur père, qui était armurier, leur forgea des armes factices. |
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En grandissant, ils passèrent le plus clair de leur temps dehors avec leur mère, l'une des éclaireuses les plus importantes du village. Elle leur apprit à survivre en pleine nature, à traquer des bêtes et, plus important encore, à se battre. Au fil des ans, Quinn et Caleb commencèrent à former une équipe redoutable : elle avait l'œil pour repérer les traces de leurs proies, là où lui savait les appâter. Elle maîtrisait l'arc à la perfection, et lui, la lance de chasseur. |
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Mais une de leurs excursions se solda par une tragédie. |
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Quinn et Caleb, devenus éclaireurs d'Alpeval, furent recrutés par des nobles de la capitale qui avaient besoin d'aide pour chasser un eborivore géant, un prédateur connu pour son cuir épais, ses longues cornes et son tempérament féroce. Les nobles ne parvinrent pas à tuer la créature du premier coup, et la bête blessée se retourna contre eux. Les jumeaux intervinrent promptement ; la lance de Caleb creva l'un des yeux du monstre, tandis que Quinn éloignait l'eborivore avec ses flèches... mais pas avant que la créature n'encorne Caleb. |
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Le noble à la tête du groupe de chasseurs, le seigneur Barrett Buvelle, aida Quinn à enterrer son frère non loin de là où il était tombé. Tous pouvaient voir que la mort de Caleb l'avait bouleversée. |
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Incapable de tourner la page, elle se rendait régulièrement sur la tombe de Caleb et la joie qui l'animait auparavant commençait à s'estomper. Ses talents s'émoussèrent et elle fit de plus en plus souvent des erreurs ; elle passait à côté de traces pourtant évidentes, elle manquait ses cibles. |
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Quelques mois plus tard, Dame Lestara Buvelle rendit visite à la famille de Quinn. La noble était reconnaissante à l'éclaireuse d'avoir sauvé la vie de son époux, et elle lui demanda ce qu'elle pouvait faire pour payer sa dette. Rien ne vint à l'esprit de Quinn. Elle remercia simplement Dame Buvelle et la congédia poliment. |
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Un an jour pour jour après la mort de Caleb, Quinn retourna sur la tombe de son frère, comme elle le faisait souvent. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas l'eborivore borgne qui s'approchait d'elle ; la créature même qui avait tué son frère. |
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Le monstre chargea. Quinn tira de nombreuses flèches, en vain, et réalisa que sa fin était proche. Mais alors que l'eborivore allait l'achever, un magnifique oiseau surgit ; c'était un aigle azuré, une espèce que l'on pensait disparue depuis longtemps. Il utilisa ses serres et son bec pour creuser des entailles dans la face du prédateur, mais celui-ci résistait aux assauts et ses cornes lacérèrent les ailes de l'oiseau. |
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Quinn tira sa dernière flèche alors que le monstre la chargeait à nouveau. Cette fois, elle visa juste et la flèche s'enfonça dans le gosier de la créature, la tuant sur le coup. |
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Quinn s'approcha ensuite de l'aigle blessé avec prudence, car ces oiseaux étaient des chasseurs aussi féroces qu'indomptables. Toutefois, elle ne lut dans son regard qu'un profond sentiment d'amitié. Quinn attacha les rémiges brisées de l'aigle et retourna à Alpeval avec lui. Elle le nomma Valor, et le lien qui se tissa entre eux lui redonna du baume au cœur, si bien qu'elle envisagea à nouveau de devenir chevalier au service de Demacia. |
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Sa mère lui rappela que son entrée dans l'armée nécessiterait le soutien d'une famille autrement plus influente que la sienne. Son père l'encouragea alors à se rendre à la capitale pour demander l'assistance de Dame Buvelle, qui lui avait déjà proposé de la récompenser. |
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Avec l'aide de son père, Quinn fabriqua une nouvelle arme digne d'un chevalier, une arbalète à répétition capable de tirer plusieurs carreaux à la fois. Quinn et Valor partirent ensuite pour la Grande cité. |
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Lestara Buvelle accepta volontiers de se porter garante de Quinn, allant même jusqu'à rencontrer personnellement le Grand Maréchal Tianna Crownguard pour déposer sa demande. Moins d'une semaine après, Quinn prêtait le serment des chevaliers-éclaireurs de Demacia. |
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Ayant désormais fait la renommée des éclaireurs d'Alpeval, elle préfère rester dans l'arrière-pays qu'entre les murs des villes. Quinn ne fait que rarement valoir sa supériorité hiérarchique avec ses subalternes et elle se fit à leurs talents et à leur expérience sur le terrain, ce qui tranche nettement avec la hiérarchie rigide du reste de l'armée demacienne. |
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Quinn et Valor ont traversé le monde au service de Demacia, bravant le danger depuis les terres glacées de Freljord jusqu'aux territoires occupés par Noxus, et le lien unique qui les unit leur permet d'assurer la sécurité aux frontières du royaume.",Marksman |
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"Bien avant que le royaume de Camavor ne reçoive son nom, de nombreux dragons y vivaient. |
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Quand les mortels vinrent s'y installer, les combats firent rage. Il fallut attendre que le premier roi de Camavor s'agenouille devant la matriarche des dragons pour que les conflits se calment. Il la supplia de prêter sa force à son armée et de l'aider à assouvir ses ambitions impériales. En ce jour, le roi camavorien et celle qu'on nomme aujourd'hui Grand-mère Vipère scellèrent un pacte de Vol Visperi-Desinvein, liant ainsi leurs descendances pour maintes générations. |
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Engagés par ce serment, les dragons restaient loyaux au trône et aux maisons de noble qui réussissaient leurs défis et accomplissaient les rites sacrés du pacte. En échange, les mortels nourrissaient les dragons avec leur bétail et les couvraient d'offrandes. L'or, les joyaux et les reliques précieuses accumulés au fil des ans suscitaient le respect et l'admiration... Quant à ceux qui auraient été assez téméraires pour défier les dragons, ils se rappelaient souvent à temps que la seule chose qu'ils avaient à gagner, c'était de voir leur propre fortune réduite en cendre s'envoler au gré du vent. |
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Bien après que Grand-mère Vipère ne fut plus qu'une légende et que sa progéniture fut diminuée, le jeune roi Viego Santiarul Molach Vol Kalah Heigaari demanda aux dragons impériaux de les accompagner, ses chevaliers et lui, jusqu'aux Îles bénies. Les dragons refusèrent et restèrent à Camavor, reconnaissant la folie qui rongeait déjà le roi. Malgré cela, aucun des trésors du royaume n'aurait pu lui permettre d'éviter les tragiques répercussions de la Ruine. Les rares dragons qui survécurent furent les témoins d'un nombre incalculable de négligences et de conflits gangrenant le palais, où nul monarque ne régnerait à nouveau. |
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Pendant des siècles, aucun nouveau dragon impérial ne vit le jour. |
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Et quand cela arriva enfin et qu'il fallut nourrir le rejeton en pleine croissance, sa mère dut s'aventurer toujours plus loin pour chasser des proies qui se faisaient toujours plus rares. Ainsi, elle laissa son nid vulnérable aux assauts de dompteurs noxiens, eux aussi bien loin de leur foyer. Ils s'emparèrent du jeune dragon et prirent la mer, bien décidés à empocher leur récompense une fois rentrés. |
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Malheureusement pour eux, alors que la côte de leur patrie se dessinait à l'horizon, la mère du petit dragon repéra leur navire et, d'une salve de son souffle de feu, en fit du petit bois. Dans le chaos de l'attaque, le dragonnet fut emporté par les courants marins vers une île au large des côtes de Noxus. |
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Effrayé, seul et affamé, il dut se rappeler des leçons de sa mère pour trouver du petit gibier dans cet étrange environnement. C'est pendant une de ces chasses qu'il tomba sur Marinos, un enfant humain. Ce dernier nomma bientôt son nouvel ami impromptu « Smolder », et alors que le dragon apprenait à communiquer, ils devinrent très proches, bien que toujours en secret. Le garçon craignait que si quelqu'un d'autre découvrait l'existence de Smolder, on l'emmènerait sur le continent où il serait vendu au plus offrant. |
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Avec le temps, le garçon devint un homme et ce qu'il gagna en responsabilités, il perdit en temps de loisir. Il ne pouvait plus jouer avec le jeune dragonnet comme il le faisait autrefois, au grand dam de ce dernier. Pour s'occuper, Smolder décida donc d'apprendre à cracher du feu, pour imiter les grands dragons des histoires de Marinos. |
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Après de nombreux essais à éternuer des étincelles, il parvint finalement à produire un grand jet de flammes. Excité comme une puce, il ne remarqua que trop tard que le feu qu'il avait si fièrement produit s'était propagé à toute la canopée. |
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Soudain, un son assourdissant vint fendre l'air, bien plus puissant qu'une corne de chasse et bien plus effrayant que le tonnerre. Aucun doute n'était permis, c'était un rugissement de dragon. Attirée par la fumée, la mère de Smolder plongea pour enlacer son fils, comme s'ils n'avaient jamais été séparés. Sa mère le portant par la peau du cou, tous deux s'envolèrent loin du brasier, et Smolder profita ainsi pour la première fois du monde tel que tous les dragons le devraient. |
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Smolder vit désormais sur le flanc de la falaise depuis laquelle sa mère a si longtemps scruté l'horizon à la recherche d'un signe de vie de sa progéniture. Chaque nuit, elle lui narre l'histoire des siens, lui inculque les responsabilités qui incombent à l'hériter impérial des dragons et l'aide à développer ses pouvoirs naissants. |
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Et un jour, quand il sera prêt, ils retourneront ensemble à Camavor, leur maison ancestrale, où un nouvel âge d'or pourra enfin débuter.",Marksman |
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"Teemo est une légende parmi ses frères et sœurs yordles de Bandle. Si l'on en croit les yordles, quelque chose ne tourne pas rond chez lui. Bien qu'il aime la compagnie des autres yordles, il insiste fréquemment pour partir en mission solitaire afin de défendre Bandle. Teemo est très agréable en temps normal, mais quelque chose s'éteint en lui lorsqu'il combat, de sorte que les vies auxquelles il met un terme durant ses patrouilles ne pèsent pas sur sa conscience. Alors que Teemo était encore une jeune recrue, ses instructeurs et les autres recrues étaient assez déconcertés par son sérieux et son efficacité mortelle dès lors que les exercices commençaient, lui qui était d'habitude si charmant et gentil. Les supérieurs de Teemo l'orientèrent rapidement vers les Éclaireurs du vaisseau-mère, l'une des meilleures unités des Forces spéciales de Bandle avec les Commandos Megling. |
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La plupart des yordles n'accomplissent pas leurs missions de reconnaissance avec beaucoup de finesse, mais Teemo les réussit avec une maîtrise remarquable. Son nombre record de succès contre les ennemis tentant de s'infiltrer à Bandle a fait de lui l'un des yordles les plus dangereux en activité, même si on a bien du mal à le croire quand on boit une chope d'hydromel avec lui dans sa taverne préférée. Son arme de prédilection, une sarbacane, projette des fléchettes enduites d'un poison ajunta rare qu'il collecte lui-même dans les jungles de Kumungu. Afin de mieux supporter ses longues périodes d'isolement, Teemo s'est récemment lié d'amitié avec Tristana, elle aussi membre des Forces spéciales de Bandle. Néanmoins, Teemo est un adversaire miniature qu'on a appris à craindre, dont la petite taille cache une furieuse détermination.",Marksman |