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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | pressé par le studio de donner une suite à La Légende du grand judo. sort en . Ce film de propagande est très souvent considéré comme l'une des œuvres les moins bonnes de Kurosawa. Dans le contexte de pénurie des derniers mois de la guerre, Kurosawa décide d'écrire le scénario d'un film moins cher à produire que les précédents. , basé sur la pièce de kabuki Kanjinchō, avec Enoken, est terminé en . À cette date, le Japon a capitulé, et l'occupation du pays a commencé. La mise en place d'un système de censure par les Américains à l'encontre de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | tous les films japonais réalisés pendant la guerre bloque la diffusion du film qui ne sortira pour la première fois qu'en 1952. Travaux d'après-guerre (1946–1950) Au lendemain de la guerre, Kurosawa s'inspire des idéaux démocratiques de l'occupation. Le premier film résultant de cette inspiration est , sorti en 1946, inspiré par l'incident de Takigawa de 1933 et l'affaire de l'espion Hotsumi Ozaki, et dans lequel le réalisateur critique le régime japonais d'avant-guerre. Le personnage central du film est une femme, Yukie (interprétée par Setsuko Hara), qui cherche sa place dans un contexte de crise politique. Le scénario original dut être |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | revu et corrigé de façon importante. Le film divise la critique, tant par son sujet controversé que par le sexe de son personnage principal. En revanche, le succès auprès du public est présent, et le titre du film devient une phrase culte d'après-guerre. Son film suivant, , est présenté en à une presse mitigée. Il s'agit de l'histoire d'amour relativement simple d'un couple appauvri par la guerre qui souhaite profiter de son jour de repos. Pour ce film, Kurosawa a été influencé par les travaux de Frank Capra, D. W. Griffith et F. W. Murnau. En 1947 sort un film |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de Senkichi Taniguchi et écrit par Kurosawa. Ce film marque les débuts du jeune acteur Toshirō Mifune. C'est Kurosawa, avec l'aide de Yamamoto, qui insista pour que le studio Tōhō engage Mifune. L'année suivante sort . Bien que le scénario doive être réécrit à cause de la censure de l'occupation, Kurosawa a le sentiment de pouvoir enfin s'exprimer librement. Le film raconte l'histoire d'un médecin tentant de sauver un yakuza de la tuberculose. Il s'agit de la première collaboration entre le réalisateur et Mifune. Cette collaboration se poursuit durant les 16 films suivants du cinéaste (hormis Ikiru), où Mifune joue |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | les premiers rôles. À l'origine Mifune n'est pas censé jouer le personnage principal de L'Ange ivre, mais sa prestation de yakuza est telle qu'il domine le film et éclipse le rôle du docteur alcoolique tenu par Takashi Shimura. Kurosawa décide alors de ne pas gêner la montée en puissance du jeune acteur. Le jeu de rebelle de Mifune conquiert aussitôt le public. L'avant-première a lieu en , et le film est élu meilleur film de l'année par la prestigieuse revue Kinema Junpō. Au total, trois films de Kurosawa seront ainsi récompensés. Avec le producteur Sōjirō Motoki et les réalisateurs Kajirō |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Yamamoto, Mikio Naruse et Senkichi Taniguchi, Kurosawa fonde l'. Pour les débuts de cette organisation, et pour son premier film pour Daiei, Kurosawa adapte avec Taniguchi une pièce contemporaine de Kazuo Kikuta. a pour tête d'affiche Toshirō Mifune en jeune médecin idéaliste luttant contre la syphilis. Il s'agit d'une tentative délibérée de Kurosawa de sortir Mifune des rôles de gangsters. Sorti en , le film est un succès au box-office, mais est généralement considéré comme l'un des moins bons du cinéaste. Son second film de l'année 1949, également produit par l'Association artistique cinématographique et distribué par la Shintōhō, est , |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | l'un des films les plus célèbres de Kurosawa. Ce film policier raconte l'histoire d'un jeune détective (interprété par Mifune) obsédé par son pistolet volé par un démuni qui s'en sert pour commettre des crimes. Il est chargé d'assister le commissaire Sato, dont la perspicacité rappelle le Commissaire Maigret pour remonter jusqu'au coupable. Adapté d'un roman de Kurosawa lui-même, et écrit dans le style de l'un de ses auteurs favoris il s'agit avant tout de sa première collaboration avec le scénariste Ryūzō Kikushima. L'une des séquences les plus célèbres du film, d'une durée de et sans dialogues, représente le jeune détective |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | déguisé en pauvre vétéran errant dans les rues à la recherche de son arme ; cette séquence utilise des plans d'un documentaire sur la ville de Tokyo ravagée par la guerre, réalisé par Ishirō Honda, un ami de Kurosawa et futur réalisateur de . , produit par la Shōchiku et sorti en , est inspiré d'une expérience personnelle du réalisateur avec la presse à scandale. Le film mêle drame judiciaire et problèmes sociaux sur fond de liberté d'expression et de responsabilités personnelles. Mais Kurosawa juge le travail flou et peu satisfaisant, rejoignant ce que s'accorde à dire la majorité des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | critiques. Cependant, c'est avec son second film de 1950, , que Kurosawa finit par gagner un tout nouveau public. Reconnaissance internationale (1950–1958) Après la sortie de Scandale, Kurosawa est approché par les studios Daiei, afin qu'il réalise un deuxième film pour eux après Le Duel silencieux. Le réalisateur choisit alors le script d'un jeune scénariste, Shinobu Hashimoto, basé sur la nouvelle de Ryūnosuke Akutagawa intitulée qui narre le meurtre d'un samouraï et le viol de sa femme. Kurosawa voit dans cette nouvelle un potentiel cinématographique, et décide de la développer avec l'aide de Hashimoto. Daiei accueille le projet avec enthousiasme, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | tant le budget requis est faible. Le tournage de Rashōmon se déroule du au dans les grands espaces de la forêt de Nara. La post-production du film dure une seule semaine, et est gênée par un incendie dans les studios. L'avant-première a lieu le au Théâtre Impérial de Tokyo, la sortie nationale le lendemain. Les critiques sont partagées, intriguées par le thème unique du film. Il s'agit néanmoins d'un succès financier modéré pour la société Daiei. Le film suivant de Kurosawa, pour Shōchiku, est , une adaptation du roman de l'écrivain préféré du réalisateur, Fiodor Dostoïevski. Le cinéaste délocalise l'histoire |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de la Russie à Hokkaidō, mais reste très fidèle à l’œuvre originale, ce que de nombreuses critiques jugeront dommageable pour le film. Jugé trop long, le film de Kurosawa est raccourci, passant de 265 minutes (près de 4h30) à 166 minutes, ce qui rend l'histoire difficilement compréhensible. À sa sortie, les critiques sont très mauvaises, mais le film rencontre un succès modéré auprès du public, essentiellement grâce à la présence de Setsuko Hara. Pendant ce temps, à l'insu de Kurosawa, Rashōmon est sélectionné à la Mostra de Venise grâce aux efforts de Giuliana Stramigioli, une représentante basée au Japon d'une |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | société de production italienne. Le , Rashōmon reçoit la plus haute distinction du festival, le Lion d'or. Cette récompense surprend l'ensemble du monde du cinéma, qui à l'époque ignorait quasiment tout de la tradition cinématographique du Japon. Daiei exploite alors brièvement le film à Los Angeles jusqu'à ce que RKO rachète les droits de distribution sur le sol des États-Unis. Le risque est grand pour RKO : à l'époque, un seul film sous-titré est sur le marché américain, et le seul film japonais ayant été distribué à New York, une comédie de Mikio Naruse en 1937, fut un véritable flop. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Pourtant, l'exploitation de Rashōmon est un succès, aidée par de nombreux critiques dont Ed Sullivan : lors des trois premières semaines, le film engrange , et ce dans un seul cinéma de New York. L'intérêt du public américain pour le cinéma japonais grandit alors dans les années 1950, éclipsant le cinéma italien. D'autres sociétés de distribution diffusent le film en France, en Allemagne de l'Ouest, au Danemark, en Suède et en Finlande. Grâce à cette renommée, d'autres cinéastes japonais commencent à recevoir des récompenses et à diffuser leurs travaux en Occident, comme Kenji Mizoguchi, et un peu plus tard Yasujirō |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Ozu, reconnus au Japon mais totalement inconnus en Occident. Sa carrière gonflée par sa reconnaissance internationale, Kurosawa retourne chez Tōhō et travaille sur son prochain film, . Le film met en scène Watanabe (Takashi Shimura), un fonctionnaire atteint d'un cancer qui cherche à donner un dernier sens à sa vie. Pour le scénario, Kurosawa s'allie à Hashimoto et à l'écrivain Hideo Oguni, avec qui il coécrit 12 films. Malgré le sujet grave, les scénaristes abordent le récit d'une manière satirique, ce que certains comparent au travail de Bertolt Brecht. Cette stratégie leur a permis d'éviter ce sentimentalisme commun qui règne |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | habituellement autour de personnages atteints de maladies incurables. Vivre sort en , Kurosawa est récompensé de son deuxième « meilleur film » de Kinema Junpō, et le film remporte un grand succès au box-office. En , Kurosawa s'isole durant 45 jours avec les deux scénaristes de Ikiru, Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Ensemble, ils écrivent le scénario du prochain film du cinéaste, . Il s'agit du premier véritable chanbara de Kurosawa, genre pour lequel il est aujourd'hui le plus connu. De nombreuses sources évoquent l'influence du western, et particulièrement celle de John Ford, dans la réalisation des Sept Samouraïs. Pour |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | André Labarrère, la comparaison vient de par la maîtrise technique de Kurosawa et du rythme du récit qui rappellent les westerns américains. Cette affirmation est parfois considérée comme exagérée car il s'agit plutôt de références générales pour l'œuvre de Kurosawa et non pour ce film en particulier. L'histoire, celle d'un pauvre village de l'époque Sengoku qui fait appel à un groupe de samouraïs afin de se défendre des bandits, est traitée par Kurosawa d'une manière totalement épique, et l'action est méticuleusement détaillée durant les trois heures et demie. Le film s'appuie sur une distribution d'ensemble impressionnante, composée notamment d'acteurs ayant |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | déjà tourné avec Kurosawa. Trois mois sont nécessaires pour la préproduction, un mois pour les répétitions. Le tournage dure 148 jours étalés sur près d'un an, interrompu entre autres par des difficultés de production et d'ordre financier, ainsi que par les problèmes de santé de Kurosawa. Le film sort finalement en , soit 6 mois après la date prévue. Le film coûte trois fois plus que prévu, et devient alors le film japonais le plus cher jamais réalisé. Les critiques sont positives, et le succès au box-office permet de rentrer rapidement dans les frais. Après de nombreuses modifications, il est |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | distribué sur le marché international. Au fil du temps, et grâce aux versions non modifiées diffusées par la suite, le film accroît sa notoriété. En 1979, un vote parmi des critiques japonais le classe comme étant le meilleur film japonais de tous les temps. Aujourd’hui encore, il est considéré comme tel par certains critiques. En 1954, des tests nucléaires dans le Pacifique causent des retombées radioactives au Japon, et créent des incidents aux conséquences désastreuses, comme le Daigo Fukuryū Maru. C'est dans cette anxiété ambiante que Kurosawa conçoit son prochain film, . Le propos porte sur un riche industriel (Toshirō |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Mifune) terrifié à l'idée d'une attaque nucléaire, et qui décide d'emmener sa famille dans une ferme au Brésil pour être en sécurité. La production est moins chaotique que lors du film précédent, mais à quelques jours de la fin du tournage, Fumio Hayasaka, compositeur et ami de Kurosawa, meurt de la tuberculose. La bande originale est alors achevée par l'assistant de Hayasaka, Masaru Satō, qui travaillera sur les huit prochains films de Kurosawa. Vivre dans la peur sort en , mais l'accueil des critiques et du public est timide et réservé. Le film devient alors le premier de Kurosawa à |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | ne pas rentrer dans ses frais durant son exploitation en salle. Aujourd'hui, il est considéré comme le meilleur film traitant des effets psychologiques de la paralysie nucléaire mondiale. Le projet suivant de Kurosawa, , est une adaptation du Macbeth de William Shakespeare, dont l'histoire est transposée en Asie à l'époque Sengoku. Kurosawa donne pour instruction aux acteurs, et notamment à l'actrice principale Isuzu Yamada, d'agir et de jouer comme s'il s'agissait d'un classique de la littérature japonaise et non occidentale. Le jeu des acteurs s'apparente alors aux techniques et styles du théâtre nô. Le film est tourné en 1956 et |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | sort en . Le succès en salle est légèrement moins mauvais que pour Vivre dans la peur. À l'étranger, le film devient rapidement une référence parmi les adaptations cinématographiques de Shakespeare. La production d'une autre adaptation d'un classique européen suit immédiatement celle du Château de l'araignée. , adapté de la pièce du même nom de Maxime Gorki, est réalisé en mai et . Bien que l'adaptation soit très fidèle à la pièce de théâtre russe, l’exercice de transposition à l'époque d'Edo est considéré comme une réussite artistique. La première a lieu en , et le film reçoit un accueil partagé, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | similaire à celui reçu par Le Château de l'araignée. Certains critiques le classent parmi les œuvres les plus sous-estimées de Kurosawa. Les trois films suivant Les Sept Samouraïs n'ont pas connu le même succès auprès du public japonais. Le travail de Kurosawa est de plus en plus sombre et pessimiste, et le réalisateur aborde les questions de la rédemption. Kurosawa, qui s'aperçoit de ces changements, décide délibérément de retourner à des films plus légers et divertissants. À cette même époque, le format panoramique devient très populaire au Japon. En résulte , film d'action-aventure mettant en scène une princesse, son fidèle |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | général et deux paysans devant traverser les lignes ennemies pour pouvoir rejoindre leurs foyers. Sorti en 1958, La Forteresse cachée est un énorme succès au box-office, et est chaudement accueilli par les critiques. Aujourd'hui, le film est considéré comme l'un des films les plus légers et faciles de Kurosawa, mais reste très populaire pour ses nombreuses influences, notamment sur le space opera Star Wars de George Lucas sorti en 1977. Naissance d'une entreprise et fin d'une ère (1959–1965) Depuis Rashōmon, les films de Kurosawa atteignent un public plus large, et la fortune du réalisateur augmente. Tōhō propose alors au réalisateur |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de financer lui-même une partie de ses films, et ainsi de limiter les risques financiers pour la société de production, en échange de quoi Kurosawa aurait davantage de liberté artistique en tant que coproducteur. Kurosawa accepte, et la Kurosawa Production Company naît en , avec Tōhō comme actionnaire principal. Alors qu'il met maintenant en jeu son propre argent, Kurosawa choisit de réaliser un film critiquant ouvertement la politique et l'économie japonaise. , basé sur un scénario de Mike Inoue, neveu de Kurosawa, raconte la vengeance d'un jeune homme grimpant dans la hiérarchie d'une entreprise corrompue afin de démasquer les responsables |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de la mort de son père. Relecture contemporaine d’Hamlet, ce film est une nouvelle adaptation de Shakespeare par le cinéaste, après Le Château de l'araignée (1957), qui transpose le lieu de l'intrigue de Macbeth dans le Japon féodal. Le film colle au mieux à l'actualité de l'époque : pendant la production, de grandes manifestations ont lieu pour dénoncer le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon. Ce traité est considéré comme une menace pour la démocratie du pays car il donne plus de pouvoir aux entreprises et aux politiciens. Le film sort en septembre |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | 1960 sous une critique positive mais le succès au box-office est modeste. La séquence d'ouverture de 25 minutes, décrivant une cérémonie d'entreprise interrompue par des journalistes et la police, est largement considérée comme l'une des plus savamment orchestrées de Kurosawa, mais par comparaison le reste du film est perçu comme une déception. Le film a également été critiqué pour son héros conventionnel luttant contre un mal social qui ne peut être résolu par des individualités. , le second film de Kurosawa Productions, est centré sur le samouraï Sanjūrō qui pousse à s'entretuer deux clans se disputant violemment le contrôle d'une |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | ville du . Le réalisateur joue avec les conventions de genre, en particulier le western, et se permet un portrait artistique de la violence sans précédent au Japon. Sanjurō est parfois perçu comme un personnage fantaisiste qui renverse par magie le triomphe historique des marchands corrompus sur les samouraïs. Le film sort en et obtient un immense succès au box-office, rapportant plus d'argent que tous les films précédents de Kurosawa. Le film démontre une influence importante du genre au Japon, et inaugure une nouvelle ère pour les zankoku eiga, films de samouraïs ultraviolents. Le film et son humour noir ont |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | largement été imités à l'étranger mais beaucoup s'accordent à dire que l'original de Kurosawa est supérieur aux imitations. À la suite du succès de Yōjinbō, Kurosawa se retrouve sous la pression de la Tōhō qui désire une suite. Il s'oriente alors vers un scénario qu'il écrivit avant Yōjinbō et le retravaille pour y inclure le héros. est le premier des trois films de Kurosawa à être adapté des travaux de l'écrivain Shūgorō Yamamoto (les deux autres sont Barberousse et Dodes'kaden). Le film est plus léger et plus conventionnel que Yōjinbō, bien que l'histoire de lutte de pouvoir au sein d'un |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | clan de samouraïs est décrite avec des nuances très comiques. Le film sort le et surpasse rapidement Yōjinbō au box-office. Pendant ce temps, la Tōhō acquiert à la demande de Kurosawa les droits d'adaptation de Rançon sur un thème mineur (), roman policier de la série 87e District d'Ed McBain. Kurosawa veut en effet un film dénonçant le kidnapping, qu'il considère comme l'un des pires crimes. Le thriller est tourné fin 1962 et sort en sous des critiques élogieuses. Le film explose une nouvelle fois les records d'audience de Kurosawa, et devient le plus gros succès de l'année au Japon. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Toutefois, le film est blâmé pour une vague d'enlèvements ayant lieu peu après la sortie du film. Kurosawa lui-même reçoit des menaces d'enlèvement visant sa fille Kazuko. Peu connu aujourd'hui, Entre le ciel et l'enfer est néanmoins considéré par de nombreux critiques comme l'une des œuvres les plus importantes du cinéaste. Kurosawa enchaîne rapidement avec son prochain film . Il se base pour cela sur des nouvelles de Shūgorō Yamamoto ainsi que sur Humiliés et Offensés de Dostoïevski. Ce film d'époque qui se déroule dans un hospice du milieu du permet à Kurosawa de mettre en avant les thèmes humanistes |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | qui lui sont chers. Yasumoto, un jeune médecin formé à l'étranger, vaniteux et matérialiste, est contraint de devenir interne dans la clinique pour pauvres du docteur Niide, surnommé Akahige (Barberousse) et interprété par Mifune. Au début réticent, Yasumoto finit par admirer Barberousse et à respecter les patients qu'il méprisait à son arrivée. Yūzō Kayama, l'interprète du personnage de Yasumoto, est à l'époque une star de films et de musiques populaires. Cette célébrité permet à Kurosawa de garantir un certain succès à son film. Le tournage, le plus long jamais effectué par le réalisateur, s'étale sur près d'une année après 5 |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | mois de préproduction, et s'achève au printemps 1965. Barberousse sort en , devient le plus grand succès de l'année au Japon et remporte le trophée du meilleur film de Kinema Junpō, le troisième et dernier pour Kurosawa. Le film reste l'un des plus connus et des plus appréciés de Kurosawa au Japon. À l'étranger, les critiques sont plus partagées. La plupart des critiques reconnaissent sa maîtrise technique (certains le situent même parmi les meilleures réalisations de Kurosawa), tandis que d'autres insistent sur son manque de complexité et de puissance narrative. D'autres prétendent enfin que ce film représente un recul de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Kurosawa dans ses engagements politiques et sociaux. Barberousse marque la fin d'une ère pour Kurosawa. Le réalisateur lui-même le reconnaît à la sortie du film, et déclare au critique Donald Richie qu'un cycle vient de se terminer, et que ses films à venir et ses méthodes de production seront différents. À la fin des années 1950, la télévision se développe et domine les audiences du cinéma. Les revenus des studios de cinéma chutent et ne sont plus investis dans des productions coûteuses et à risques comme celles de Kurosawa. Barberousse marque aussi chronologiquement la moitié de la carrière du cinéaste. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Au cours de ses 29 premières années dans l'industrie du cinéma il réalise 23 films, tandis que lors des 28 années suivantes il n'en réalisera que 7 de plus, et ceci pour diverses raisons complexes. Aussi, pour des raisons jamais réellement exposées, Barberousse est le dernier film de Kurosawa avec Toshirō Mifune. Yu Fujiki, un acteur ayant travaillé sur Les Bas-Fonds, déclare à propos du rapprochement des deux hommes que . Donald Richie décrit leurs rapports comme une symbiose unique. Pratiquement toutes les critiques s'accordent à dire que la meilleure période de la carrière de Kurosawa se situe entre 1950 |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | et 1965 et que ce n'est pas une coïncidence si cette phase correspond à la période de collaboration de Mifune et du réalisateur. Passage par Hollywood (1966–1968) Quand le contrat d'exclusivité entre Kurosawa et Tōhō arrive à son terme en 1966, le réalisateur, alors âgé de 56 ans, s'apprête à prendre un virage important dans sa carrière. Les problèmes rencontrés par l'industrie cinématographique japonaise et les douzaines d'offres émanant de l'étranger l'incitent en effet à travailler hors du Japon, une première dans sa carrière. Pour son premier projet étranger, Kurosawa s'inspire d'un article du magazine Life. Ce thriller produit par |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Embassy Pictures, qui aurait dû être tourné en anglais et titré , aurait été le premier film en couleur de Kurosawa. Mais la barrière de la langue est un problème majeur pour cette production, et la traduction en anglais du scénario n'est pas achevée à l'automne 1966, alors que le tournage est censé débuter. Le tournage nécessitant de la neige, il est reporté à l'automne 1967, puis annulé en 1968. Près de vingt ans plus tard, Andreï Kontchalovski, un autre étranger à Hollywood, réalise finalement Runaway Train, un film au scénario totalement différent des travaux de Kurosawa. Malgré cet échec, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Kurosawa est par la suite impliqué dans des projets hollywoodiens beaucoup plus ambitieux. Tora ! Tora ! Tora !, produit par la 20th Century Fox et Kurosawa Production, est une description de l'attaque de Pearl Harbor des points de vue américain et japonais. La partie japonaise du film est initialement confiée à Kurosawa, la partie américaine à un réalisateur anglophone. Kurosawa passe plusieurs mois à travailler sur le scénario en compagnie de Ryūzō Kikushima et Hideo Oguni, mais rapidement le projet commence à se désagréger. Le réalisateur choisi pour les passages américains n'est pas comme prévu le célèbre anglais David |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Lean, ce que les producteurs avaient fait croire à Kurosawa, mais Richard Fleischer, un expert en effets spéciaux beaucoup moins connu que Lean. Le budget initial subit également des coupes, et la durée de film allouée aux séquences japonaises ne doit pas excéder 90 minutes, ce qui se révèle être un gros problème pour Kurosawa, dont le script dépasse les 4 heures. En , après une multitude de modifications, un scénario tronqué plus ou moins fini est convenu. Le tournage débute en décembre, mais Kurosawa reste à peine trois semaines en tant que réalisateur. Son équipe et ses méthodes de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | travail sont peu familières aux exigences d'une production hollywoodienne et laissent perplexes les producteurs américains, qui en concluent que Kurosawa est un malade mental. Au Noël 1968, les producteurs annoncent que Kurosawa quitte la production, officiellement pour « fatigue ». Officieusement, il en est congédié. Finalement, il est remplacé par les deux réalisateurs Kinji Fukasaku et Toshio Masuda. Tora ! Tora ! Tora ! sort finalement en sous des critiques peu enthousiastes, et reste une véritable tragédie dans la carrière du cinéaste. Kurosawa consacra en effet plusieurs années de sa vie sur un projet à la logistique cauchemardesque, pour finalement |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | ne pas réaliser un seul mètre de film. Puis son nom est enlevé des crédits, alors que le script des séquences japonaises reste celui qu'il a coécrit. Par la suite, il se détache de son collaborateur de longue date, l'écrivain Ryūzō Kikushima, et ne travaillera plus jamais avec lui. Le projet met également au grand jour une affaire de corruption au sein de sa propre société de production . Sa santé mentale fut remise en question. Enfin, le cinéma japonais commence à le suspecter de vouloir mettre un terme à sa carrière cinématographique. Une décennie difficile (1969–1977) Sachant que sa |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | réputation est en jeu après la débâcle du très médiatisé Tora ! Tora ! Tora !, Kurosawa passe rapidement à un nouveau projet. Keisuke Kinoshita, Masaki Kobayashi et Kon Ichikawa, trois amis de Kurosawa, viennent épauler le réalisateur. En , ils créent à eux quatre une société de production qu'ils nomment le . Bien que l'idée de base de cette société est de permettre aux quatre réalisateurs de créer un film chacun, il est parfois évoqué que la véritable motivation des trois autres réalisateurs est d'offrir plus facilement à Kurosawa la possibilité de mener à terme un film, et ainsi |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de signer son retour dans l'industrie du cinéma. Le premier projet proposé est un film historique appelé Dora-Heita, mais il est jugé trop coûteux et Kurosawa se tourne alors vers , nouvelle adaptation d'une œuvre de Yamamoto portant à nouveau sur les pauvres et les démunis. Kurosawa voulant démontrer qu'il est toujours capable de travailler rapidement et efficacement avec un budget restreint, le film est rapidement tourné en neuf semaines. Pour son premier travail en couleur, il laisse de côté le montage dynamique et les compositions complexes et se concentre davantage sur la création d'une palette de couleurs primaires audacieuse, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | quasi surréaliste, afin de mettre en valeur la toxicité de l'environnement des personnages. Le film sort au Japon en , où il rencontre un succès limité auprès des critiques et une totale indifférence du public. L'échec financier important cause la dissolution du Club des Quatre Chevaliers. À sa sortie à l'étranger, le film est relativement bien accueilli par la critique, mais est depuis considéré comme incomparable avec les meilleurs travaux du réalisateur. Incapable d'obtenir des financements pour les projets à venir et souffrant de problèmes de santé, Kurosawa semble atteindre un point de rupture : le , il se tranche |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | la gorge et les poignets à plusieurs reprises. Cette tentative de suicide échoue, et Kurosawa guérit assez rapidement. Il décide alors de se réfugier dans sa vie privée, ne sachant pas s'il réalisera de nouveau. Au début de l'année 1973, le studio soviétique Mosfilm souhaite travailler avec le réalisateur. Kurosawa leur propose alors l'adaptation d'une autobiographie de l'explorateur russe Vladimir Arseniev, intitulée Dersou Ouzala, qu'il souhaite réaliser depuis les années 1930. Le roman traite d'un chasseur Hezhen vivant en harmonie avec la nature avant qu'elle ne soit détruite par la civilisation. En , Kurosawa, alors âgé de 63 ans, part |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | s'installer un an et demi en Union Soviétique avec quatre de ses plus proches collaborateurs. Le tournage commence en en Sibérie dans des conditions naturelles extrêmement difficiles, et se termine en . Kurosawa, alors épuisé et nostalgique, retourne au Japon dès le mois de juin. La première mondiale de a lieu le . Alors que la critique japonaise reste muette, le film est chaleureusement accueilli à l'étranger, remportant le Prix d'Or du Festival international du film de Moscou ainsi que l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le succès au box-office est également au rendez-vous. Aujourd'hui, la critique reste divisée |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | : certains y voient un exemple du déclin de Kurosawa, tandis que d'autres comptent le film parmi ses travaux les plus aboutis. Bien qu'il reçoive des propositions de projets pour la télévision, Kurosawa ne manifeste aucun intérêt à sortir du monde du cinéma. Néanmoins, en 1976, il accepte d'apparaître dans une série de publicités télévisées pour le whisky Suntory. Craignant qu'il ne puisse plus réaliser de nouveau film, le réalisateur continue néanmoins de travailler sur divers projets, d'écrire de nouveaux scénarios, et crée des illustrations détaillées de ses travaux dans l'intention de laisser derrière lui une empreinte visuelle de ses |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | plans, au cas où il ne pourrait les filmer. Deux grandes épopées (1978–1986) En 1977, le réalisateur américain George Lucas sort le premier épisode de la saga Star Wars, un film de science-fiction au succès planétaire influencé par La Forteresse cachée de Kurosawa. Lucas, qui vénère Kurosawa et le considère comme un modèle, est choqué d'apprendre que le Japonais est incapable de trouver les fonds nécessaires pour un nouveau film. En , Lucas et Kurosawa se rencontrent à Los Angeles pour évoquer le projet le moins risqué du réalisateur japonais : , une épopée racontant l'histoire d'un voleur qui devient |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | le double d'un seigneur japonais. Lucas est passionné par le scénario et les illustrations de Kurosawa et use alors de son influence pour convaincre la 20th Century Fox de produire le film, dix ans après l'échec de Tora ! Tora ! Tora !. Lucas parvient également à engager Francis Ford Coppola en tant que coproducteur. La production de Kagemusha débute en avec un Kurosawa de bonne humeur. Le tournage s'étale de à et n'est pas épargné de problèmes, avec notamment le renvoi de l'acteur principal Shintarō Katsu. Katsu est alors remplacé par Tatsuya Nakadai, qui joue alors le premier de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | ses deux rôles principaux avec Kurosawa. Le film est terminé avec quelques semaines de retard et sort à Tokyo en . Kagemusha devient rapidement un succès au Japon. Il s'agit également d'un succès à l'étranger, tant au niveau des critiques qu'au box-office. Le film remporte la Palme d'or au Festival de Cannes 1980 en mai. Malgré tout, certains critiques dénoncent à l'époque et encore aujourd'hui une certaine froideur dans le film. Kurosawa passe le reste de l'année 1980 à promouvoir son film, à recevoir des récompenses et à exposer ses peintures, qui ont servi de storyboards. Le succès international de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Kagemusha permet à Kurosawa d'entamer son projet suivant, , une autre épopée. Le scénario, en partie fondé sur la tragédie Le Roi Lear de William Shakespeare, dépeint un sanguinaire daimyō (interprété par Tatsuya Nakadai) qui, après avoir banni son seul fils loyal, lègue son royaume à ses deux autres fils qui ne tardent pas à le trahir, plongeant alors le royaume tout entier dans une guerre fratricide. Les studios japonais sont réticents pour produire un des films les plus coûteux de l'histoire du pays, et un financement étranger est une nouvelle fois nécessaire. Cette fois-ci, c'est le producteur français Serge |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Silberman qui vient en aide à Kurosawa. Le tournage ne commence qu'en , et dure plus d'un an. En , la femme de Kurosawa, Yōko, tombe malade, et la production de Ran est stoppée. Yōko meurt le à l'âge de 64 ans. La première du film a lieu le au Festival international du film de Tokyo. Le film est un succès financier modeste au Japon, mais beaucoup plus important à l'étranger. Comme précédemment pour Kagemusha, Kurosawa commence un tour d'Europe pour la promotion de son film jusqu'à la fin de l'année. Ran remporte plusieurs récompenses au Japon, mais n'est pas |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | aussi acclamé que d'autres travaux de Kurosawa des années 1950 et 1960. Le monde du cinéma est très surpris lorsque le Japon décide de ne pas sélectionner le film pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1986. Mais Kurosawa et les producteurs attribuent ce choix à une incompréhension : à cause de la complexité du règlement de l'Academy, personne ne sait si le film peut concourir pour le Japon, pour la France (par son financement), ou bien pour les deux. En réponse à ce petit scandale, le réalisateur Sidney Lumet milite pour que Kurosawa soit nommé à l'Oscar du meilleur |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | réalisateur (remporté cette année-là par Sydney Pollack pour Out of Africa). La costumière de Ran, Emi Wada, reçoit finalement le seul Oscar du film. Kagemusha et Ran sont souvent cités parmi les films les plus aboutis d'Akira Kurosawa. Après sa sortie, Kurosawa évoque Ran comme son meilleur film, contrairement à son attitude habituelle qui consistait à répondre lorsqu'on lui demandait de citer son meilleur film. Derniers travaux (1987–1998) Pour son film suivant, Kurosawa choisit un sujet très différent de ce qu'il a pu aborder tout au long de sa carrière. , un film profondément personnel, est entièrement basé sur les |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | propres rêves du réalisateur. Pour la première fois depuis près de quarante ans, Kurosawa s'attelle seul à l'écriture du scénario. Bien que le budget prévisionnel soit plus faible que Ran, les studios japonais restent réticents à produire un nouveau film de Kurosawa. Le cinéaste se tourne alors vers un autre de ses admirateurs célèbres, le réalisateur américain Steven Spielberg, qui persuade la Warner Bros. de racheter les droits du film. Ce rachat permet à Hisao Kurosawa, le fils d'Akira, coproducteur et futur dirigeant de Kurosawa Productions, de négocier plus facilement un prêt au Japon permettant de couvrir les frais de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | production. Le tournage dure plus de huit mois, et Rêves est projeté pour la première fois en au Festival de Cannes. L'accueil au Festival est poli mais discret, et il en sera de même lors de sa diffusion internationale. Kurosawa se tourne ensuite vers une histoire plus conventionnelle, , qui s'intéresse aux cicatrices du bombardement nucléaire de Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le scénario est une adaptation du roman de Kiyoko Murata, mais les références au bombardement viennent du réalisateur et non du livre. Le film, le premier entièrement produit au Japon depuis Dodes'kaden, est également |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | le premier film de Kurosawa dans lequel apparaît une star du cinéma américain, en l’occurrence Richard Gere dans le petit rôle du neveu de l'héroïne. Le tournage a lieu début 1991 et sort le de la même année. Les critiques sont très mauvaises, notamment aux États-Unis où Kurosawa est accusé d'antiaméricanisme. Kurosawa ne perd pas de temps et passe très rapidement à son projet suivant, . Basé sur les essais autobiographiques de Hyakken Uchida, le film suit la vie d'un japonais professeur d'allemand durant la Seconde Guerre mondiale et l'après-guerre. Le récit est centré sur les célébrations d'anniversaires avec ses |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | élèves, au cours desquelles le protagoniste répète son refus de mourir tout de suite . Le tournage débute en et se termine en septembre. Le film sort le , mais récolte des critiques encore plus mauvaises et décevantes que ses deux films précédents. Cet échec n'empêche toutefois pas Kurosawa de continuer à travailler. En 1993, il écrit le scénario original de , suivi en 1995 du script de . Alors qu'il finalise ce dernier en 1995, Kurosawa chute et se brise la base de la colonne vertébrale. À la suite de cet accident, il doit utiliser un fauteuil roulant pour |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | le reste de sa vie, mettant fin aux espoirs de le revoir un jour réaliser un nouveau film. Son souhait de toujours ne se réalisera jamais. Mort et œuvres posthumes Après cet accident en 1995, la santé d'Akira Kurosawa commence à se détériorer. Alors que son esprit est toujours vif et fort, son corps l'abandonne, et pour les six derniers mois de sa vie, le cinéaste reste chez lui, au lit, à écouter de la musique et regarder la télévision. Le , Akira Kurosawa meurt d'une attaque cérébrale à Setagaya (Tokyo) à l'âge de 88 ans. Après la mort de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Kurosawa, plusieurs travaux posthumes basés sur ses scénarios furent produits. Le film réalisé par Takashi Koizumi sort en 1999, et réalisé par Kei Kumai sort en 2002. Le scénario de Dora-Heita écrit par le Club des Quatre Chevaliers à l'époque de la production de Dodes'kaden est finalement réalisé par Kon Ichikawa, seul membre du Club encore en vie. Dora-heita sort en 2000. Méthodes de travail Toutes les sources biographiques s'accordent à dire que Kurosawa était un réalisateur de terrain, passionnément impliqué dans chacun des aspects de la production de ses films. Comme le résume un journaliste, . Sa participation active |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | s'étendait alors du concept initial du film à sa finalisation. Écriture du scénario Kurosawa aimait à répéter que le scénario était le fondement absolu d'un bon film et que, si un mauvais réalisateur peut parfois faire d'un bon scénario un film correct, un grand réalisateur ne pourra jamais faire un bon film à partir d'un mauvais scénario. Au cours de la période d'après-guerre, il commence à collaborer avec un groupe de cinq scénaristes : Eijirō Hisaita, Ryūzō Kikushima, Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni, et Masato Ide. Quels que soient les membres de ce groupe à travailler sur un film, ils se |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | réunissaient autour d'une table, souvent dans une station thermale, où ils ne pouvaient être distraits par le monde extérieur. Par exemple, Les Sept Samouraïs fut écrit de cette façon. En général, en dehors de Oguni qui agissait comme arbitre, ils travaillaient tous sur les mêmes pages et Kurosawa choisissait alors la meilleure version de chacune des scènes concernées. Cette méthode fut choisie . Souvent, en plus du véritable script, Kurosawa rédigeait à ce stade de nombreuses notes très détaillées afin d'élaborer, de préciser sa pensée. Ainsi, pour Les Sept Samouraïs, il écrivit six cahiers dans lesquels il créa, entre autres, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | les biographies détaillées des samouraïs, comprenant par exemple ce qu'ils portaient et mangeaient, leur manière de marcher, de parler, de se comporter, et même leur façon de lacer leurs chaussures. Pour les 101 personnages de paysans du film, il créa un registre de 23 familles et demanda aux acteurs de vivre et travailler dans le cadre de ces pour toute la durée du tournage. Storyboards Akira Kurosawa a réalisé de nombreux storyboards pour ses films. Ces dessins préparatoires, plus de deux mille, frappent par leur sens de l’expression, des émotions, des lumières, des costumes et du cadrage. Ces dessins sont |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | considérés comme des œuvres d’art à part entière accessibles y compris à ceux qui ne connaissent pas ses films et sont régulièrement exposés. La dernière exposition en France a eu lieu à Paris au Petit Palais en 2009. Tournage Kurosawa était perfectionniste sur le plateau et dépensait énormément d'énergie et de temps pour atteindre l'effet visuel qu'il recherchait. Sa manière dictatoriale de réaliser lui vaudra le surnom de , littéralement Empereur. Pour ses premiers films, Kurosawa utilise des objectifs standards et une profondeur de champ étendue. Mais à partir des Sept Samouraïs (1954), ses techniques de prises de vues changent |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | radicalement, avec l'utilisation d'objectifs de longue focale et de plusieurs caméras. Kurosawa a affirmé que l'utilisation de ces objectifs et de plusieurs caméras en simultané offre la possibilité de filmer à une distance plus élevée sans que les acteurs ne sachent quelle caméra sera utilisée au montage final, ce qui leur permet de jouer beaucoup plus naturellement. Tatsuya Nakadai reconnaît d'ailleurs que les caméras multiples l'ont aidé lors de ses interprétations avec le réalisateur. Ces changements ont également un impact important sur l'aspect des scènes d'action du film, en particulier lors de la bataille finale sous la pluie. Selon Stephen |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Prince, . Dans La Forteresse cachée, Kurosawa utilise pour la première fois de sa carrière le format large anamorphosé. Ces trois techniques (objectifs de longue focale, caméras multiples et format large) sont par la suite pleinement exploitées par Kurosawa, même lors de scènes ne présentant pas ou peu d'action. Par exemple, l'utilisation de ces techniques dans les premières scènes de Entre le ciel et l'enfer permet d'intensifier et de dramatiser les tensions et relations de pouvoir entre les différents personnages, le tout dans un espace très confiné. Pour tous ses films, et plus particulièrement pour ses jidai-geki, Kurosawa insiste sur |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | l'authenticité absolue des décors, costumes et accessoires. Ainsi, dans Le Château de l'araignée, dans la scène ou Washizu (Mifune) est attaqué par les flèches de ses propres hommes, le réalisateur fait tirer des flèches réelles (évidées et guidées par des fils) en direction de Mifune à une distance d'environ . Des marques au sol permettent à l'acteur de ne pas être touché. Certaines flèches atterrissent cependant à quelques centimètres seulement de Mifune, qui souffre par la suite de cauchemars. Celui-ci a admis plus tard qu'il n'eut pas à forcer son talent pour paraître apeuré à l'écran. Dans Barberousse, afin de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | construire la porte d'enceinte de la clinique, Kurosawa demande à ses assistants de démonter d'anciens décors en bois pourri et d'utiliser ce bois afin de créer une porte paraissant ravagée par le temps. Dans le même film, pour les tasses qu'utilisent les personnages, Kurosawa ordonne à son équipe de verser l'équivalent de cinquante ans de thé dans les tasses pour qu'elles soient suffisamment colorées. Dans Ran, le directeur artistique Yoshirō Muraki, qui construit le troisième château sous la supervision du réalisateur, crée les pierres de l'ouvrage à partir de photographies d'un célèbre château : il peint des blocs de polystyrène |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | en suivant scrupuleusement ces photographies puis les colle selon une technique d'empilement particulière appelée moellonage qui prend plusieurs mois. Plus tard, avant de filmer la scène du château en feu, il apparaît nécessaire d'empêcher les "pierres" de fondre. Pour cela, elles sont recouvertes de quatre couches de ciment puis doivent de nouveau être peintes. Montage Tout au long de sa carrière, Kurosawa fait souvent remarquer qu'il tourne un film dans l'unique but d'avoir de la matière pour le montage, car il s'agit pour lui de la partie la plus importante et artistiquement la plus intéressante dans la production d'un film. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | L'équipe créative de Kurosawa considère le montage comme le plus grand talent du cinéaste. Hiroshi Nezu, un superviseur de production, déclare : . Teruyo Nogami, membre récurrente de l'équipe du cinéaste, confirme ce point de vue : Elle raconte que Kurosawa pouvait se remémorer précisément chaque prise, et si, dans la salle de montage elle lui tendait la mauvaise prise d'une scène, il le remarquait immédiatement, bien qu'elle prît des notes détaillées et lui non. Elle compare son cerveau à un ordinateur, qui faisait avec les morceaux de films ce qu'un ordinateur réalise de nos jours. Contrairement aux standards hollywoodiens |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | qui consistent à réaliser le montage après la fin du tournage, Kurosawa avait pour habitude de monter ses films de façon quotidienne, au fur et à mesure. Cette méthode l'aida beaucoup dans son travail lorsqu'il commença à utiliser plusieurs caméras simultanément et se retrouva avec une quantité importante de rushes à assembler. . En raison de cette méthode de travail, la postproduction pouvait être étonnamment courte. Par exemple, l'avant-première de Yojimbo eu lieu le , soit quatre jours seulement après la fin du tournage le . Le « Kurosawa-gumi » Kurosawa a constamment travaillé avec un cercle fermé (le « |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Kurosawa-gumi ») de personnes qu'il s'est lui-même constitué tout au long de sa carrière. Parmi les différents techniciens et artistes de ce cercle, on peut citer : Compositeurs : Fumio Hayasaka, Masaru Satō, Tōru Takemitsu ; Direction de la photographie : Asakazu Nakai, Kazuo Miyagawa, Takao Saitō ; Direction artistique : Yoshirō Muraki est le directeur artistique assistant, puis le directeur artistique de l'ensemble des films de Kurosawa (à l'exception de Dersou Ouzala) depuis L'Ange ivre jusqu'à la fin de la carrière du cinéaste ; Production : , Hiroshi Nezu ; Acteurs : Rôles principaux : Takashi Shimura (21 films), |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Toshirō Mifune (16 films), Susumu Fujita (9 films), Masayuki Mori (6 films) et Tatsuya Nakadai (5 films) ; Rôles secondaires : Kamatari Fujiwara (13 films), Minoru Chiaki (11 films), Kokuten Kōdō, Masao Shimizu (10 films), Noriko Honma, , Yoshio Tsuchiya (9 films), Eiko Miyoshi, , , Gen Shimizu, Atsushi Watanabe (8 films), Bokuzen Hidari, Kōji Mitsui, Noriko Sengoku, , Eijirō Tōno, Kichijirō Ueda (7 films), , Takeshi Katō, (6 films), Kyōko Kagawa, Isao Kimura, Akitake Kōno, Yoshio Kosugi, Seiji Miyaguchi, Chieko Nakakita, Nobuo Nakamura, Toranosuke Ogawa, Ichirō Sugai, Kin Sugai, Yoshitaka Zushi, Hisashi Igawa (5 films), Yūnosuke Itō, Daisuke Katō, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Akemi Negishi, Kō Nishimura, Denjirō Ōkōchi et Masayuki Yui (4 films). Style Une grande majorité des observateurs qualifient le style de Kurosawa comme audacieux et dynamique, et nombreux le comparent au style narratif hollywoodien traditionnel qui met l'accent sur la pensée linéaire, chronologique, causale et historique. Mais il a aussi été écrit que, depuis son tout premier film, Kurosawa dégage un style très distinct du style classique et sans faille d'Hollywood : Kurosawa n'hésite pas à perturber la scène représentée à l'écran par l'utilisation de nombreuses prises de vues différentes, et s'oppose ainsi au traditionnel raccord 180° développé par Hollywood. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Kurosawa, par l'utilisation de mouvements fluides de caméra plutôt que d'un montage conventionnel, tend également à intégrer une dimension spatiale dans la narration temporelle. Le raccord dans l'axe Dans ses films des années 1940 et 1950, Kurosawa utilise fréquemment le raccord dans l'axe. La caméra se rapproche ou s'éloigne du sujet, non pas par le biais d'un travelling ou d'un fondu enchaîné, mais par une série de plans rapprochés. Par exemple, dans La Nouvelle Légende du grand judo, le héros prend congé de la femme qu'il aime, mais après s'être éloigné un peu, il se retourne et s'incline devant elle, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | puis, après s'être éloigné encore, il se retourne et s'incline à nouveau. Les trois plans ne sont pas reliés dans le film par des mouvements de caméra ou des fondus, mais par une série de deux coupes rapides. L'effet est de souligner la durée du départ de Sanshiro. Dans la séquence d'ouverture des Sept Samouraïs dans le village de paysans, le raccord dans l'axe est utilisé à deux reprises. Lorsque les villageois sont à l'extérieur, réunis en cercle, pleurant et se lamentant sur l'arrivée imminente des bandits, ils sont aperçus d'en haut dans un plan extrêmement long ; puis, après |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | un raccord, ils sont filmés en plan beaucoup plus rapproché, puis dans un plan encore plus rapproché au niveau du sol. Ce n'est qu'à ce moment-là que le dialogue commence. Quelques minutes plus tard, lorsque les villageois se rendent au moulin pour demander conseil à l'ancien du village, il y a un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière. Les plans se succèdent ainsi : un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière, un plan plus rapproché de cette roue, et un plan encore plus rapproché de celle-ci. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Comme le moulin est l'endroit où vit l'ancien, ces plans permettent au spectateur d'associer ce personnage au moulin. Le raccord dans le mouvement Plusieurs spécialistes ont souligné la tendance de Kurosawa à utiliser le raccord dans le mouvement. Par exemple, dans une séquence du film Les Sept Samouraïs, le samouraï Shichirôji, debout, tente de consoler le paysan Manzo, assis par terre. Shichirôji met alors un genou à terre pour lui parler. Kurosawa choisit de filmer cette simple action en deux prises au lieu d'une, raccordant les deux juste après que Shichirôji a commencé à s'agenouiller, dans le but de mettre |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | en avant l'humilité du samouraï. Les exemples sont nombreux dans ce même film. Couper l'action, la fragmenter, est un moyen très utilisé par Kurosawa pour créer de l'émotion. Le volet Le style de Kurosawa est également marqué par son usage du volet ( en anglais). Il s'agit d'un effet créé par une imprimante optique, qui consiste, à la fin d'une scène, à faire apparaître une ligne ou une barre qui se déplace sur l'écran, effaçant l'image et révélant simultanément la première image de la scène suivante. En tant que dispositif de transition, il est utilisé comme substitut de la coupe |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | directe ou du fondu enchaîné (bien que Kurosawa, bien sûr, ait souvent utilisé ces deux dispositifs également). Dans ses œuvres les plus abouties, Kurosawa utilise le wipe si fréquemment qu'il en devient une sorte de signature. L'Ange ivre compte ainsi pas moins de douze volets. Il existe un certain nombre de théories concernant l'objectif de ce dispositif qui était courant dans le cinéma muet mais se faisait plus rare dans le cinéma sonore et réaliste. Goodwin affirme que les volets dans Rashōmon, par exemple, remplissent l'un des trois objectifs suivants : accentuer le mouvement dans les travellings, marquer les changements |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | narratifs dans les scènes de cour et marquer les ellipses temporelles entre les actions (par exemple entre la fin du témoignage d'un personnage et le début de celui d'un autre). Il souligne également que pour Les Bas-fonds, dans lequel Kurosawa n'utilise à aucune reprise le volet, il a habilement manié les personnes et les accessoires dans le cadre afin de faire apparaître et disparaître de nouvelles images, comme le fait un volet. Kurosawa utilise également le volet comme dispositif satirique dans Vivre. Un groupe de femmes se rend au bureau du gouvernement local pour demander aux bureaucrates de transformer un |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | terrain vague en terrain de jeu pour les enfants. Le spectateur est alors confronté à une série de plans subjectifs de différents bureaucrates, reliés par des transitions rapides, chacun d'entre eux renvoyant le groupe à un autre service. L'utilisation du volet rend la séquence plus drôle, les images de bureaucrates sont empilées comme des cartes, chacune plus rigide que la précédente. L'utilisation du volet dans les films de Kurosawa influencera profondément George Lucas pour son space opera Star Wars (1977). La bande-son De l'avis général, Kurosawa a toujours accordé une grande attention à la bande-son de ses films (les mémoires |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de Teruyo Nogami en donnent de nombreux exemples). À la fin des années 1940, il a commencé à utiliser la musique comme contrepoint du contenu émotionnel d'une scène, plutôt que pour simplement renforcer l'émotion, comme le faisait traditionnellement Hollywood (et le fait toujours). Cette approche de la musique de ses films lui fut inspirée par une tragédie familiale. Lorsque Kurosawa apprit la mort de son père en 1948, il se mit à errer sans but dans les rues de Tokyo. Son chagrin fut amplifié lorsqu'il entendit soudain la chanson gaie (Valse du coucou, 1918) composée par Johan Emanuel Jonasson. Il |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | s'empressa alors d'échapper à cette . Il a ensuite demandé à son compositeur, Fumio Hayasaka, avec qui il travaillait sur L'Ange ivre, d'utiliser cette chanson comme une sorte d'accompagnement ironique de la scène dans laquelle le gangster mourant, Matsunaga, tombe au plus bas. Cette approche de la musique se retrouve également dans Chien enragé, sorti un an après L'Ange ivre. Dans la scène finale, le détective Murakami se bat furieusement contre le meurtrier Yusa dans un champ boueux. On entend soudain un morceau de Mozart, joué au piano par une femme dans une maison voisine. La sérénité de la musique |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | de Mozart semble d'un autre monde et contraste avec la violence primitive de la scène, et renforce la puissance de la scène. De la même façon, dans Les Sept Samouraïs, des oiseaux gazouillent en arrière-plan durant les épisodes de meurtre et de mutilation comme dans la première scène où les fermiers se lamentent sur leur sort. Thèmes récurrents Dans ses œuvres, Akira Kurosawa s'attachait à décrire ou à faire une parabole de la société humaine. Il dépeignit ainsi au long de ses films la pauvreté (Les Bas-fonds, Dodes'kaden), la violence urbaine (Chien enragé), la maladie et l'immobilité des fonctionnaires (Vivre), |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | la destruction de l'environnement (Rêves), la vieillesse (Madadayo). La relation maître-disciple De nombreux commentateurs notent chez Kurosawa la redondance du lien complexe entre un homme âgé et un autre plus jeune entretenant une relation de maître-disciple. Ce sujet est clairement tiré de l'expérience personnelle du cinéaste. Selon Joan Mellen, . Le critique Tadao Satō considère le personnage récurrent du maître comme un père de substitution, dont le rôle est de guider le jeune protagoniste et de l'aider à mûrir, à grandir. Dans son tout premier film, La Légende du grand judo, après que Yano, le maître judoka, devient le professeur |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | et guide spirituel du personnage principal, le récit devient une chronique de l'évolution, étape par étape, de la maîtrise et de la maturité grandissantes du héros Sanshiro Sugata. Les relations maître-élève qui apparaissent dans les films d'après-guerre utilisent très peu l'enseignement direct et théorique, mais beaucoup l'apprentissage par l'expérience et l'exemple. Certains attribuent cette caractéristique à la nature silencieuse et privée de l'illumination zen. Avec Kagemusha, l'Ombre du guerrier, cette relation évolue. Un voleur choisi pour jouer le double d'un grand seigneur continue son imitation après la mort de son maître. La présence du maître est alors fantomatique, et la |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | relation entre les deux personnages est entretenue depuis l'au-delà. Contrairement aux précédents films, la fin de cette relation n'amène alors pas au renouvellement de la vie et de ses engagements, mais à la mort. Toutefois, dans son tout dernier film Madadayo une vision plus joyeuse réapparaît. La fête dépeinte par Kurosawa met en avant les joies simples que peuvent procurer les relations professeurs-élèves, les liens de parenté et le simple fait d'être en vie. Le héros Le cinéma de Kurosawa est un cinéma épique, héroïque, dont les films sont emmenés par un héros unique dont les actes et le destin |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | comptent plus que sa propre vie. L'émergence chez Kurosawa de ce héros unique coïncide avec la période d'après-guerre et l'objectif de l'occupation du Japon par les États-Unis de remplacer le féodalisme japonais par l'individualisme. L'évolution politique du pays n'est pas sans déplaire au cinéaste, qui cherche alors à développer son propre style cinématographique. Selon le critique Tadao Sato, le peuple japonais a beaucoup souffert de la défaite militaire du pays et s'est rendu compte que le gouvernement n'était ni juste ni fiable. Pendant cette période de doutes et d'incertitudes, Kurosawa a réalisé une série de films soutenant l'opinion du peuple |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | selon laquelle le sens de la vie n'est pas dicté par le pays ou la nation, mais qu'il s'agit là de quelque chose que chaque individu doit découvrir dans la souffrance. Le réalisateur lui-même se rend compte de ce lien entre son état d'esprit et celui du peuple : . Le premier de ces héros d'après-guerre fut une héroïne, Yukie Yagihara, interprétée par Setsuko Hara dans Je ne regrette rien de ma jeunesse. Cette héroïne n'hésite pas à fuir sa famille et son milieu social, persévère face aux obstacles qu'elle rencontre, prend en main sa vie et celle des autres, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | et fait face à une solitude existentielle. Tous ces éléments forment le premier exemple cohérent de l'héroïsme selon Kurosawa. Cette solitude existentielle est également illustrée par le docteur Sanada (interprété par Takashi Shimura) dans L'Ange ivre : Sanada s'oppose à la tradition et se bat, seul, pour un monde meilleur. Les Sept Samouraïs est présenté comme la représentation ultime du héros idéal de Kurosawa. Selon Joan Mellen, le film est avant tout un hommage à la classe des samouraïs qui représente pour le réalisateur le meilleur de la tradition et de l'intégrité japonaise. La guerre civile et le chaos qu'elle |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | engendre pousse les samouraïs à canaliser leur désintéressement et à rester loyal envers les paysans. Mais cet héroïsme est futile et vain : le courage et l'habileté des samouraïs ne peuvent empêcher leur destruction finale. La nature La nature est un élément crucial dans les films d'Akira Kurosawa. Comme de nombreux artistes japonais, le réalisateur est très sensible aux subtilités et à la beauté des saisons et des paysages. Il n'hésite pas à utiliser le climat et la météo comme des éléments parfois actifs de l'intrigue. La chaleur accablante dans Chien enragé et Vivre dans la peur est omniprésente : |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | elle représente notamment le monde oppressé par l'effondrement économique et la menace nucléaire. Kurosawa lui-même déclare : . Dans Le Château de l'araignée, le brouillard permet de renforcer l'ambiance du film. Il produit un effet d'incertitude, d’hésitation, de menace et de peur chez le spectateur, sentiments vécus par les personnages eux-mêmes. Kurosawa déclare sur les décors : . Le vent est également un symbole puissant dans la filmographie de Kurosawa, il est la métaphore persistante du changement, du destin et de l'adversité. Dans Le Garde du corps, lors de la bataille finale, les vents soufflent, créant des nuages de poussières, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | gênant les combats. Enfin, la pluie n'est jamais neutre chez le cinéaste : il n'est jamais question d'une pluie faible, d'un petit filet, d'une bruine, mais toujours d'averses frénétiques, violentes, de tempêtes. Dans Les Sept Samouraïs, la bataille finale se déroule sous une pluie battante, aveuglante, permettant à Kurosawa de fusionner les différentes classes sociales. Mais cette fusion de l'identité sociale est chaotique, symbolisée par une bataille qui se transforme peu à peu en un vortex de pluie et de boue. La violence Avec Le Château de l'araignée en 1957 apparaît une obsession pour les cycles historiques à la violence |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | sauvage et inexorable. Dans ce film, la liberté n'existe pas, la seule loi existante est celle de cause et effets dont les événements qui en découlent sont inscrits dans un cycle qui se répète indéfiniment : le seigneur de Washizu, qui assassina son propre seigneur des années auparavant pour s'emparer du pouvoir, est lui-même assassiné par Washizu pour les mêmes raisons. Les deux épopées Kagemusha et Ran marquent un tournant majeur dans la vision du monde de Kurosawa. Dans Kagemusha, là où avant le héros pouvait s'emparer des évènements et les modeler selon ses impulsions, il n'est plus qu'un épiphénomène |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | d'un processus impitoyable, sanglant, qu'il ne peut que subir. Ran est quant à lui une chronique de la soif de pouvoir, de la trahison d'un père par ses fils, de guerres et de meurtres. Héritage Influence La saga Star Wars a été largement influencée par l'œuvre de Kurosawa. L'intrigue du premier film de la série, Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir (1977), est en partie basée sur La Forteresse cachée, George Lucas ayant lui-même admis que les personnages de C-3PO et R2-D2 sont basés sur les personnages de Tahei et Matashichi, deux paysans. Visuellement, le film comporte des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | transitions en volet caractéristiques des films de Kurosawa. Pour le septième film de la série, Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015), le cinéaste J. J. Abrams aurait utilisé Entre le ciel et l'enfer comme référence pour la composition des scènes et la position des personnages. Enfin, le scénario de Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi (2017) a été influencé par Rashōmon ainsi que d'autres films selon le réalisateur Rian Johnson. Reconnaissance De nombreux cinéastes ont fait l'éloge de l'œuvre de Kurosawa et notamment de Rashōmon. Le cinéaste Satyajit Ray, qui s'est vu décerner |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | à titre posthume le prix Akira Kurosawa pour l'ensemble de sa carrière de réalisateur au Festival international du film de San Francisco en 1992, l'évoquait en ces mots : Ingmar Bergman a qualifié son propre film La Source d'. Il déclara ainsi qu'en 1960, son admiration pour le cinéma japonais était à son comble. Roman Polanski considère Kurosawa comme l'un de ses trois cinéastes préférés, avec Orson Welles et Federico Fellini. Les Sept Samouraïs, Le Château de l'araignée et La Forteresse cachée font ainsi partie de ses films préférés. Bernardo Bertolucci considère l'influence de Kurosawa comme fondamentale : . Le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | cinéaste de La dolce vita admirait également Kurosawa, le considérant comme . Rashōmon fait ainsi partie de ses dix films préférés. Andreï Tarkovski a cité Kurosawa comme l'un de ses réalisateurs favoris et a placé Les Sept Samouraïs parmi ses dix films préférés. Sidney Lumet a qualifié Kurosawa de . Werner Herzog, interrogé sur ses cinéastes préférés évoquait Rashōmon en ces mots : Robert Altman, lorsqu'il découvrit Rashōmon pour la première fois, fut si impressionné par la séquence d'images du soleil qu'il incorpora ces mêmes séquences dès le lendemain dans son travail. Selon Anthony Frewin, assistant de Stanley Kubrick, ce |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | dernier considérait Kurosawa comme l'un des plus grands réalisateurs de cinéma et le tenait en haute estime. Kurosawa admirait également Kubrick et lui a envoyé une lettre de fan à la fin des années 1990. Kubrick fut tellement ému par cette lettre qu'il passa plusieurs mois à réécrire sa réponse. Mais entre-temps, Kurosawa est décédé et il en fut terriblement bouleversé. Des figures du Nouvel Hollywood comme Francis Ford Coppola, George Lucas, Steven Spielberg, Martin Scorsese et John Milius, considèrent Kurosawa comme un mentor qui a fortement influencé leurs œuvres respectives. La scène du mariage au début du film Le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa | Akira Kurosawa | Parrain (1972) de Coppola a ainsi été inspirée par Les Salauds dorment en paix (1960), qui débute par une longue séquence d'ouverture mettant en scène l'interruption d'une cérémonie d'entreprise par des journalistes et la police. Spielberg, qui a participé à la production de Rêves (1990) est également un admirateur de Kurosawa, le qualifiant au cours des années 1980 de . Selon lui, Kurosawa aurait influencé son travail de cinéaste ainsi que ses goûts esthétiques, autant dans le cinéma que dans l'art de façon générale. Adaptations de son œuvre Au Japon, l'œuvre de Kurosawa a inspiré de nombreux remakes. C'est le |
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