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222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7.
Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons.
Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons.
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34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et @ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection@@@ C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble @Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur.
Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur.
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50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'ubliger à m'en séparer mais je le remets ce entre des mains auxquelles mon coeur le confie avec ce une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps dés études
50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'ubliger à m'en séparer mais je le remets ce entre des mains auxquelles mon coeur le confie avec ce une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps dés études
50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'obliger à m'en séparer mais je le remets@@@ entre des mains auxquelles mon coeur le confie avecec@ une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps des études
Le temps dés études
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282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. À quoi aurait-elle pu se rattacher? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. À quoi aurait-elle pu se rattacher@? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. A quoi aurait-elle pu se rattacher ? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit pour qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
À quoi aurait-elle pu se rattacher?
A quoi aurait-elle pu se rattacher ?
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité -des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spectateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité -des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M@@., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spectateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité @des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M..., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spéctateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle.
Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie! Ah! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie@! Ah@! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens@! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 407 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas@! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes@, des femmes@, un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie ! Ah ! si dé-sormais nous avons encore des fédérations@, il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané@! Quel spectacle, grand Dieu@! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme@! mon mari! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissans, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens ! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci@? Comme vous@, ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire@! Enfans de la patrie@! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre!
Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre!
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-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux@@@@ @spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Molé, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux -51 -spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes.
On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes.
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56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le motphanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , @@@1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot@phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉAUMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la contexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la substance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 56 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytes, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser.
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-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. @1@@ @@@@Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cart@hage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. -196 - 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés.
Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés.
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30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel ruiie bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas-1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Raye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure , ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation , fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à i2 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et lm, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c. , l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrille, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel ruiie bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas-@1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Raye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure , ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation , fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à i2 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et lm, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c. , l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustri@lle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 tation appropriées aux différentes classes de la société, o@ù les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence@, à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel d'une bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas- 1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Roye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure@, ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation@, fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à 12 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et 1m, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c.@, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrielle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrille, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrielle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
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210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
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57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours Contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues auxpolypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou 1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours Contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues aux@polypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou @@@1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues aux polypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou 57 1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les.
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les.
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76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée@ elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-teau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. @@@A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fût acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au @reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chées elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi-@@gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester@ en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse.
Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse.
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88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678@'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de @rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le @16 mars 1678 1. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre à la critique que l'on fit de ce roman 2 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Clèves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première date, qu'il en avait été question dans la société intime de l'au-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever.
La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever.
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12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent? lui dis-je. - Monsieur l'agent? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent@? lui dis-je. - Monsieur l'agent@? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser@? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur@! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Monsieur Vincent ? lui dis-je. -@Monsieur l'agent ? -@Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -@Possible et puis, quoi ? -@Si nous avisions à le chasser ? -@Et comment? -@Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. @-@Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -@Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. @Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était @bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
- Monsieur Vincent?
-Monsieur Vincent ?
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20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, @Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-@@@@1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 189 Avant le traitement magnétique, il y avait atonie générale et douleurs rhumatismales. J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1845, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison. M. Thilorier, dont le nom est européen, et auquel la science doit une des plus belles découvertes du siècle, la solidification de l'acide carbonique par l'air, était complète-ment sourd. M. Thilorier était âgé de cinquante-cinq ans à peu près depuis sa naissance, il n'entendit jamais de l'oreille gauche et, depuis vingt-cinq ans, cette surdité s'était aussi commu-niquée à l'oreille droite. Il fallait crier très haut dans cette oreille pour se faire entendre. Par suite d'un accident arrivé dans une de ses expériences, un malheureux jeune homme ayant été tué, M. Thilorier en éprouva un tel saisissement, qu'il devint complètement sourd et se vit obligé de renoncer à toute espèce de conver-sation. Il eut recours à plusieurs traitements, mais il n'en éprouva aucune amélioration. Je le magnétisai sans l'endormir et, après quelques séances, il éprouva diverses sensations dans les oreilles, une douce chaleur, des tournoiements, des picotements, des crispations intérieures. Ces sensations, qui d'abord furent à peine sensibles, augmentèrent de jour en jour sous l'in-fluence magnétique. Il sentit un grand calme dans la tête, ainsi qu'un grand dégagement ses idées furent plus nettes, son travail plus facile et sans fatigue. Il se leva à six heures du matin et se coucha à minuit, tandis qu'avant d'être magnétisé, il fallait qu'il dormît quatorze heures. Le G avril 1844, après six séances, il entendit le mouve-ment de ma pendule à la distance de six pouces de l'oreille droite, et, le 13, il put l'entendre des deux. A partir dé ce moment, l'amélioration alla toujours en augmentant il parvint à entendre une partie de la conver-
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 189 Avant le traitement magnétique, il y avait atonie générale et douleurs rhumatismales. J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1845, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison. M. Thilorier, dont le nom est européen, et auquel la science doit une des plus belles découvertes du siècle, la solidification de l'acide carbonique par l'air, était complète-ment sourd. M. Thilorier était âgé de cinquante-cinq ans à peu près depuis sa naissance, il n'entendit jamais de l'oreille gauche et, depuis vingt-cinq ans, cette surdité s'était aussi commu-niquée à l'oreille droite. Il fallait crier très haut dans cette oreille pour se faire entendre. Par suite d'un accident arrivé dans une de ses expériences, un malheureux jeune homme ayant été tué, M. Thilorier en éprouva un tel saisissement, qu'il devint complètement sourd et se vit obligé de renoncer à toute espèce de conver-sation. Il eut recours à plusieurs traitements, mais il n'en éprouva aucune amélioration. Je le magnétisai sans l'endormir et, après quelques séances, il éprouva diverses sensations dans les oreilles, une douce chaleur, des tournoiements, des picotements, des crispations intérieures. Ces sensations, qui d'abord furent à peine sensibles, augmentèrent de jour en jour sous l'in-fluence magnétique. Il sentit un grand calme dans la tête, ainsi qu'un grand dégagement ses idées furent plus nettes, son travail plus facile et sans fatigue. Il se leva à six heures du matin et se coucha à minuit, tandis qu'avant d'être magnétisé, il fallait qu'il dormît quatorze heures. Le G avril 1844, après six séances, il entendit le mouve-ment de ma pendule à la distance de six pouces de l'oreille droite, et, le 13, il put l'entendre des deux. A partir dé ce moment, l'amélioration alla toujours en augmentant il parvint à entendre une partie de la conver-
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 189 Avant le traitement magnétique, il y avait atonie générale et douleurs rhumatismales. J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1815, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison. M. Thilorier, dont le nom est européen, et auquel la science doit une des plus belles découvertes du siècle, la solidification de l'acide carbonique par l'air, était complète-ment sourd. M. Thilorier était âgé de cinquante-cinq ans à peu près depuis sa naissance, il n'entendit jamais de l'oreille gauche et, depuis vingt-cinq ans, cette surdité s'était aussi commu-niquée à l'oreille droite. Il fallait crier très haut dans cette oreille pour se faire entendre. Par suite d'un accident arrivé dans une de ses expériences, un malheureux jeune homme ayant été tué, M. Thilorier en éprouva un tel saisissement, qu'il devint complètement sourd et se vit obligé de renoncer à toute espèce de conver-sation. Il eut recours à plusieurs traitements, mais il n'en éprouva aucune amélioration. Je le magnétisai sans l'endormir et, après quelques séances, il éprouva diverses sensations dans les oreilles, une douce chaleur, des tournoiements, des picotements, des crispations intérieures. Ces sensations, qui d'abord furent à peine sensibles, augmentèrent de jour en jour sous l'in-fluence magnétique. Il sentit un grand calme dans la tête, ainsi qu'un grand dégagement ses idées furent plus nettes, son travail plus facile et sans fatigue. Il se leva à six heures du matin et se coucha à minuit, tandis qu'avant d'être magnétisé, il fallait qu'il dormit quatorze heures. Le 6 avril 1844, après six séances, il entendit le mouve-ment de ma pendule à la distance de six pouces de l'oreille droite, et, le 13, il put l'entendre des deux. A partir de ce moment, l'amélioration alla toujours en augmentant il parvint à entendre une partie de la conver-
J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1845, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison.
J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1815, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ab! que c'est beau, La puce et le chameau! Et youp! youp! youp! - Et youp! youp! youp! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifie à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. A@b! que c'est beau, La puce et le chameau@! Et youp@! youp@! youp! - Et youp@! youp@! youp@! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. @n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement@? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifi@e à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145@@ Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques têtes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ah ! que c'est beau, La puce et le chameau ! Et youp ! youp ! youp@ ! Et youp ! youp ! youp ! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. Il est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement ? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifice à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni ratelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui @@surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail.
Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail.
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-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, @a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -@Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme.
Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme.
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228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. @Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans @le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -@Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il@ ne fût pas abandonné à des soins mer@-@cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu@ d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si @plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur.
Dans le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur.
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48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
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20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hilaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant@@@@@@ On cita devant le tribunal Patrice et Hi@laire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-@1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant ..... On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence- 1 Cette expression de crime peut paraitre un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hilaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs.
Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur-pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so-ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et iri'à-jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur-@pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so-@ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et iri'à-jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur- pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so- ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et @@ma- jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
Que vient-on vous parler de lois et de propriétés?
Que vient-on vous parler de lois et de propriétés?
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-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de
-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de
-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est @juste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la ville. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ordre de
L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres.
L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
- Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé.
-Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé.
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iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire? Attendre ainsi? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire@? Attendre ainsi@? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence@! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller@? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,@ une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire ? Attendre ainsi ? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort -@Clémence, dit-il, Clémence ! Elle ne bougeait pas il insista -@Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. -@Pourquoi me réveiller ? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil.
Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil.
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3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain-
3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-@titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain-
3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti@tutionnel, mais sous l'i@nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons- titution. Eh bien, l'auteur a cru@, à tort ou à raison@, à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité@, et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse@, il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus@, une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion@, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin@, l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable@, mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain-
Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper.
Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper.
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-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Ché-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Ché-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Che-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres.
Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres.
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432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe@! Mais alors@, on oublie que, s'il y a d@@@éshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir@, au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance@, pour des ministres honnêtes gens@, le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux@, nécessaire même@, autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire@, quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence@, il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que@, d'a@près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château@, et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas @d'après ses propres réflexions, et votre lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède@, il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait.
Ou le roi ne le fera pas d'après ses propres réflexions, et votre lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède, il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait.
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276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent dè son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent dè son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent de son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, àgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église.
Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église.
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224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L@@., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeune fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit.
Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et
Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil.
Mais les souve-nirs de la journée et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. - Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique , qui avait des crises , dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. HelIo, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. - Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique , qui avait des crises , dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. HelIo, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 163 novembre 1841, qui rapporte ce fait à la suite du compte rendu d'une séance Le docteur Melson prit la parole pour dire qu'il avait été témoin d'une application très heureuse du magnétisme par M. Lafontaine, au Queen's hospital. Un matin, Marie Toy attendait dans une salle un billet d'entrée pour son frère qui souffrait d'un rhumatisme. Il lui prit un de ses accès il fallut plus de quatre personnes pour la tenir et l'empêcher de se blesser elle était dans cet état depuis dix minutes, lorsque M. Lafontaine, que j'avais envoyé chercher, arriva. -@Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins. Je profitai de cette circonstance pour magnétiser plus souvent cette femme, et les accès ne parurent plus que tous les mois. Plus tard, passant de nouveau à Birmingham, j'ap-pris qu'elle avait été guérie radicalement par le docteur Birt-Davies qui, sur mes indications, avait continué à la magnétiser. A Paris, je fus appelé, le 7 juin 1845, pour une jeune fille épileptique@, qui avait des crises@, dont les plus courtes duraient cinq heures, et qui souvent se prolongeaient pen-dant onze heures. Ces crises se renouvelaient tous les jours. Je m'y transportai le soir avec M. Hello, avocat. Nous trouvâmes cette jeune fille, Louise Courteille, dont plus tard j'ai fait une somnambule. Plusieurs hommes la maintenaient à peine sur un lit elle se tordait dans des convulsions horribles. Il était sept heures et demie, et nous apprîmes que, depuis onze heures du matin, elle était plongée dans cette crise. Je lui pris les pouces et, posant ensuite une main sur l'épigastre, je la maintins seul sans y mettre de force après dix minutes, j'étais maître de la crise. Je la laissai dans le calme pendant un quart d'heure, puis je fis complètement cesser l'accès, et elle reprit connaissance. Cette malheureuse enfant était brisée, courbaturée, comme si elle avait accompli les plus pénibles travaux.
- Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins.
-Je l'introduisis, dit le docteur Melson, dans la chambre où était Marie Toy, et là, en pré-sence du chirurgien de l'hôpital et de sept élèves en méde-cine, il fit cesser en cinq minutes l'accès qui devait durer deux heures au moins.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait@? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait@! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait@? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait@? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc@? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 -@Rien qui vous soit hostile, mon ami. -@Qui le sait ? -@Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. -@Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. -@Et quoi donc, bon Dieu? -@Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. -@Et quand cela serait ! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d'y mettre de la vivacité. -@Quand cela serait ? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait ? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même ! -@Mais il me semble... -@Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous avez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. -@Vous l'avouez donc ? -@Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. -@Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir @en paix une pauvre créature? -@Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
- Vous l'avouez donc?
-Vous l'avouez donc ?
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-85 -fois que je vous écris. Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons tin jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur. Je me recommande aussi à vos prières. Je désire toujours vous être utile, et vous aider à mériter le ciel. Je dis dans toute la sin-cérité de mon âme au Seigneur, avec notre bien-heureux patron, S. Martin Si j'étais encore nécessaire à votre peuple, je ne refuserais pas le travail, je lui sacrifierais le désir de vous posséder actuellement dans la gloire mais s'il vous plaît de m'appeler à vous, et de me séparer des âmes que vous m'aviez confiées, que votre volonté soit faite. Ah! Seigneur, ayez-en pitié, et donnez-leur des pasteurs selon votre coeur ! Je vous fais à tous, mes chers et bien aimés paroissiens, et à chacun en particulier, mes der-niers adieux. Je vous recommande à Dieu et à sa sainte grâce si nous ne nous revoyons plus sur la terre, puissions-nous du moins nous revoir dans le ciel ! Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas. Vivez dans la piété, dans la crainte du Seigneur. Soyez fidèles à la religion sainte que j'ai tâché de vous enseigner par mes instructions et par mes exemples. De-
-85 -fois que je vous écris. Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons tin jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur. Je me recommande aussi à vos prières. Je désire toujours vous être utile, et vous aider à mériter le ciel. Je dis dans toute la sin-cérité de mon âme au Seigneur, avec notre bien-heureux patron, S. Martin Si j'étais encore nécessaire à votre peuple, je ne refuserais pas le travail, je lui sacrifierais le désir de vous posséder actuellement dans la gloire mais s'il vous plaît de m'appeler à vous, et de me séparer des âmes que vous m'aviez confiées, que votre volonté soit faite. Ah! Seigneur, ayez-en pitié, et donnez-leur des pasteurs selon votre coeur ! Je vous fais à tous, mes chers et bien aimés paroissiens, et à chacun en particulier, mes der-niers adieux. Je vous recommande à Dieu et à sa sainte grâce si nous ne nous revoyons plus sur la terre, puissions-nous du moins nous revoir dans le ciel ! Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas. Vivez dans la piété, dans la crainte du Seigneur. Soyez fidèles à la religion sainte que j'ai tâché de vous enseigner par mes instructions et par mes exemples. De-
-85 -fois que je vous écris. Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons @un jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur. Je me recommande aussi à vos prières. Je désire toujours vous être utile, et vous aider à mériter le ciel. Je dis dans toute la sin-cérité de mon âme au Seigneur, avec notre bien-heureux patron, S. Martin Si j'étais encore nécessaire à votre peuple, je ne refuserais pas le travail, je lui sacrifierais le désir de vous posséder actuellement dans la gloire mais s'il vous plaît de m'appeler à vous, et de me séparer des âmes que vous m'aviez confiées, que votre volonté soit faite. Ah! Seigneur, ayez-en pitié, et donnez-leur des pasteurs selon votre coeur ! Je vous fais à tous, mes chers et bien aimés paroissiens, et à chacun en particulier, mes der-niers adieux. Je vous recommande à Dieu et à sa sainte grâce si nous ne nous revoyons plus sur la terre, puissions-nous du moins nous revoir dans le ciel ! Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas. Vivez dans la piété, dans la crainte du Seigneur. Soyez fidèles à la religion sainte que j'ai tâché de vous enseigner par mes instructions et par mes exemples. De-
Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas.
Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas.
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-29 -pareil examen, en présentant à ces parties, sans l'y faire toucher, tout objet qui ne soit pas de nature a prévenir l'ouïe ou l'odorat, avec la précaution de le dérober com-plétement aux yeux, même fermés, du somnambule. Parmi les facultés plus communes, mais difficiles à contrôler, se trouvent l'intuition des maladies, la prévi-sion organique, l'instinct des remèdes, etc. Mais qu'il s'agisse de ces facultés ou des autres, pour éviter de leur attribuer ce qui ne serait que le résultat de la transmission des pensées, une précaution est néces-saire il faut que le magnétiseur, et même les assistants, s'abstiennent de prendre connaissance de l'objet sur le-quel on interroge le somnambule. Par exemple, s'il est question, phénomène rare! de la lecture d'un mot enfermé dans une boîte, il faut que la personne qui l'a écrit, et seule le connaît, ne soit pas présente ou mieux encore après avoir placé divers mots chacun dans une boîte, on doit prendre au hasard, parmi toutes ces boîtes semblables, celle qu'on va sou-mettre à l'expérience. Il importe de noter que les facultés les plus utiles, telles que l'intuition des maladies, la prévision des crises, l'ins-tinct des remèdes, étant sujettes non-seulement à des défaillances, mais encore à des illusions, les somnam-bules peuvent, de la meilleure foi du monde, transmettre à des auditeurs tropconfiaats, des erreurs pleines de dangers. Il faut ici de la prudence, et tout en cherchant à mettre à profit les éclairs propices de la lucidité, on doit se défier des hallucinations du sens intérieur qui s'éveille pendant le sommeil des sens ordinaires. En prenant l'avis des somnambules, un médecin doit garder la liberté de son jugement. Possédez Laïs, disait un ancien, pourvu que Laïs ne vous possède pas ! Servez-vous des somnambules, dirai-je à mon tour, pourvu que les somnambules ne vous. asservissent pas!
-29 -pareil examen, en présentant à ces parties, sans l'y faire toucher, tout objet qui ne soit pas de nature a prévenir l'ouïe ou l'odorat, avec la précaution de le dérober com-plétement aux yeux, même fermés, du somnambule. Parmi les facultés plus communes, mais difficiles à contrôler, se trouvent l'intuition des maladies, la prévi-sion organique, l'instinct des remèdes, etc. Mais qu'il s'agisse de ces facultés ou des autres, pour éviter de leur attribuer ce qui ne serait que le résultat de la transmission des pensées, une précaution est néces-saire il faut que le magnétiseur, et même les assistants, s'abstiennent de prendre connaissance de l'objet sur le-quel on interroge le somnambule. Par exemple, s'il est question, @phénomène rare! @de la lecture d'un mot enfermé dans une boîte, il faut que la personne qui l'a écrit, et seule le connaît, ne soit pas présente ou mieux encore après avoir placé divers mots chacun dans une boîte, on doit prendre au hasard, parmi toutes ces boîtes semblables, celle qu'on va sou-mettre à l'expérience. Il importe de noter que les facultés les plus utiles, telles que l'intuition des maladies, la prévision des crises, l'ins-tinct des remèdes, étant sujettes non-seulement à des défaillances, mais encore à des illusions, les somnam-bules peuvent, de la meilleure foi du monde, transmettre à des auditeurs trop@confiaats, des erreurs pleines de dangers. Il faut ici de la prudence, et tout en cherchant à mettre à profit les éclairs propices de la lucidité, on doit se défier des hallucinations du sens intérieur qui s'éveille pendant le sommeil des sens ordinaires. En prenant l'avis des somnambules, un médecin doit garder la liberté de son jugement. Possédez Laïs, disait un ancien, pourvu que Laïs ne vous possède pas ! Servez-vous des somnambules, dirai-je à mon tour, pourvu que les somnambules ne vous. asservissent pas!
-29 -pareil examen, en présentant à ces parties, sans l'y faire toucher, tout objet qui ne soit pas de nature à prévenir l'ouïe ou l'odorat, avec la précaution de le dérober com-plétement aux yeux, même fermés, du somnambule. Parmi les facultés plus communes, mais difficiles à contrôler, se trouvent l'intuition des maladies, la prévi-sion organique, l'instinct des remèdes, etc. Mais qu'il s'agisse de ces facultés ou des autres, pour éviter de leur attribuer ce qui ne serait que le résultat de la transmission des pensées, une précaution est néces-saire il faut que le magnétiseur, et même les assistants, s'abstiennent de prendre connaissance de l'objet sur le-quel on interroge le somnambule. Par exemple, s'il est question, -phénomène rare! -de la lecture d'un mot enfermé dans une boîte, il faut que la personne qui l'a écrit, et seule le connaît, ne soit pas présente ou mieux encore après avoir placé divers mots chacun dans une boîte, on doit prendre au hasard, parmi toutes ces boîtes semblables, celle qu'on va sou-mettre à l'expérience. Il importe de noter que les facultés les plus utiles, telles que l'intuition des maladies, la prévision des crises, l'ins-tinct des remèdes, étant sujettes non-seulement à des défaillances, mais encore à des illusions, les somnam-bules peuvent, de la meilleure foi du monde, transmettre à des auditeurs trop confiants, des erreurs pleines de dangers. Il faut ici de la prudence, et tout en cherchant à mettre à profit les éclairs propices de la lucidité, on doit se défier des hallucinations du sens intérieur qui s'éveille pendant le sommeil des sens ordinaires. En prenant l'avis des somnambules, un médecin doit garder la liberté de son jugement. Possédez Laïs, disait un ancien, pourvu que Laïs ne vous possède pas@! Servez-vous des somnambules, dirai-je à mon tour, pourvu que les somnambules ne vous@ asservissent pas!
Mais qu'il s'agisse de ces facultés ou des autres, pour éviter de leur attribuer ce qui ne serait que le résultat de la transmission des pensées, une précaution est néces-saire il faut que le magnétiseur, et même les assistants, s'abstiennent de prendre connaissance de l'objet sur le-quel on interroge le somnambule.
Mais qu'il s'agisse de ces facultés ou des autres, pour éviter de leur attribuer ce qui ne serait que le résultat de la transmission des pensées, une précaution est néces-saire il faut que le magnétiseur, et même les assistants, s'abstiennent de prendre connaissance de l'objet sur le-quel on interroge le somnambule.
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74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie de plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non rames, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoerla qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèced'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , Porobanche rameuse qui fait tant de lort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie de@ plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non rames, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoerla qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce@d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , @Porobanche rameuse qui fait tant de lort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR,@@@ 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie des plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non ramés, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoeria qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , l'orobanche rameuse qui fait tant de tort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 74 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816.
Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 74 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816.
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-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, @étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs.
Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs.
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478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout.
Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout.
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INTRODUCTION Quique aethera carpers possent Credidit esse deo8. Ils planaient dans les airs, on les prit pour des dieux! On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public. Or, s'il y a une connaissance déjà faite, c'est évidemment celle-là. Aucune expérience aérostatique n'a eu un retentissement pareil aux deux ascensions de M. Nadar, qui, chose remarquable, avait pour but d'obtenir, au moyen d'un ballon, les sommes nécessaires à la construction d'une machine d'une tout autre espèce, destinée non plus à flotter, mais bien à voyager dans l'atmosphère. Convaincu par l'expérience comme par le raison-nement qu'il est impossible de diriger au travers de l'air un immense volume de même légèreté spéci-fique que cet élément mobile, M. Nadar s'arrêta à l'idée que, pour se mouvoir dans ce milieu, un corps devait être bien plus lourd que l'air, de manière à
INTRODUCTION Quique aethera carpers possent Credidit esse deo8. Ils planaient dans les airs, on les prit pour des dieux! On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public. Or, s'il y a une connaissance déjà faite, c'est évidemment celle-là. Aucune expérience aérostatique n'a eu un retentissement pareil aux deux ascensions de M. Nadar, qui, chose remarquable, avait pour but d'obtenir, au moyen d'un ballon, les sommes nécessaires à la construction d'une machine d'une tout autre espèce, destinée non plus à flotter, mais bien à voyager dans l'atmosphère. Convaincu par l'expérience comme par le raison-nement qu'il est impossible de diriger au travers de l'air un immense volume de même légèreté spéci-fique que cet élément mobile, M. Nadar s'arrêta à l'idée que, pour se mouvoir dans ce milieu, un corps devait être bien plus lourd que l'air, de manière à
INTRODUCTION Quique aethera carpere possent Credidit esse deos. Ils planaient dans les airs, on les prit pour des dieux! On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public. Or, s'il y a une connaissance déjà faite, c'est évidemment celle-là. Aucune expérience aérostatique n'a eu un retentissement pareil aux deux ascensions de M. Nadar, qui, chose remarquable, avait pour but d'obtenir, au moyen d'un ballon, les sommes nécessaires à la construction d'une machine d'une tout autre espèce, destinée non plus à flotter, mais bien à voyager dans l'atmosphère. Convaincu par l'expérience comme par le raison-nement qu'il est impossible de diriger au travers de l'air un immense volume de même légèreté spéci-fique que cet élément mobile, M. Nadar s'arrêta à l'idée que, pour se mouvoir dans ce milieu, un corps devait être bien plus lourd que l'air, de manière à
On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public.
On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public.
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132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela@? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs@? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -@Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -@Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -@Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -@Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -@Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre.
D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-@1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS@@@ 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a@rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes @d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer- 1 Théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science.
Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science.
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PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES etles CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire @@que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES et@les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. @n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans@, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -@Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -@Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française@, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NO@M quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . N@@OM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité @ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours@, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou@drais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le @NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en-
Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en-
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H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non@! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles@? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement@? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier@? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non ! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles ? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement ? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siége dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étaient réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. @Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier ? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée@, Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées.
Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étaient réglées.
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AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. @Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. @Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. @Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. @Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la@ hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. -Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. a' Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c.@deltoïde. d.@Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. -Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcation va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans .
FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans .
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478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
N'en ai-je pas pris autant et plus que vous?
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie.
Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie.
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8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement@1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant @la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement 1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que @de l'agonie. Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tou@@jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tou@jours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suae Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-@mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, liv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie.
Le sauvage lui-même, celui que de l'agonie.
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48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes.
Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes.
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42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimaitavoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant. Il réussit à se procurer un petit os du poignet et une dent à racine non branchue, ter-minée par une couronne creusée à la manière des inci-sives du cheval. Cette, dent qu'il soupçonne être une molaire, est déprimée sur les deux faces elle prouve 1°. que le megalonyx n'appartient pas aux animaux carnas-siers , 2°. qu'il se rapproche beaucoup, comme l'estime M. CUVIER , du genre des paresseux ou bradipus, 3°. qu'il était herbivore, et voisin du megatherium, dont les griffes, assez semblables à celles des lions, étaient enve-loppées dans une gaine osseuse et très-saillante 1 . Toutes ces observations annoncent le soin que notre voyageur mettait à bien voir mais les plus capitales sont celles qui ont rapport aux serpens. Elles ont jeté un grand jour sur leurs moeurs, l'espèce de nourriture qui leur est propre, et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos classifications 2 . L'Amérique du Nord en présente un très - grand nombre c'est surtout dans le 1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom. IV, art. megalonyx. 2 Memoir on amphibia, lu à l'Académie de Phila-delphie en février 1797, et inséré dans les Transactions of the philosophical Society hetd at Phitadelphia, tom. IV, pag. 362-381. Il a été lu à l'Institut les 16 vendé-miaire et 16 frimaire an VII 7 octobre et 6 décembre 1798 .
42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimait@avoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant. Il réussit à se procurer un petit os du poignet et une dent à racine non branchue, ter-minée par une couronne creusée à la manière des inci-sives du cheval. Cette, dent qu'il soupçonne être une molaire, est déprimée sur les deux faces elle prouve 1°. que le megalonyx n'appartient pas aux animaux carnas-siers , 2°. qu'il se rapproche beaucoup, comme l'estime M. CUVIER , du genre des paresseux ou bradipus, 3°. qu'il était herbivore, et voisin du megatherium, dont les griffes, assez semblables à celles des lions, étaient enve-loppées dans une gaine osseuse et très-saillante 1 . Toutes ces observations annoncent le soin que notre voyageur mettait à bien voir mais les plus capitales sont celles qui ont rapport aux serpens. Elles ont jeté un grand jour sur leurs moeurs, l'espèce de nourriture qui leur est propre, et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos classifications 2 . L'Amérique du Nord en présente un très - grand nombre c'est surtout dans le @@@1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom. IV, art. megalonyx. 2 Memoir on amphibia, lu à l'Académie de Phila-delphie en février 1797, et inséré dans les Transactions of the philosophical Society hetd at Phitadelphia, tom. IV, pag. 362-381. Il a été lu à l'Institut les 16 vendé-miaire et 16 frimaire an VII 7 octobre et 6 décembre 1798 .
42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimait avoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant. Il réussit à se procurer un petit os du poignet et une dent à racine non branchue, ter-minée par une couronne creusée à la manière des inci-sives du cheval. Cette, dent qu'il soupçonne être une molaire, est déprimée sur les deux faces elle prouve 1°. que le megalonyx n'appartient pas aux animaux carnas-siers , 2°. qu'il se rapproche beaucoup, comme l'estime M. CUVIER , du genre des paresseux ou bradipus, 3°. qu'il était herbivore, et voisin du megatherium, dont les griffes, assez semblables à celles des lions, étaient enve-loppées dans une gaine osseuse et très-saillante 1 . Toutes ces observations annoncent le soin que notre voyageur mettait à bien voir mais les plus capitales sont celles qui ont rapport aux serpens. Elles ont jeté un grand jour sur leurs moeurs, l'espèce de nourriture qui leur est propre, et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos classifications 2 . L'Amérique du Nord en présente un très -@grand nombre c'est surtout dans le 42 1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom. IV, art. megalonyx. 2 Memoir on amphibia, lu à l'Académie de Phila-delphie en février 1797, et inséré dans les Transactions of the philosophical Society held at Philadelphia, tom. IV, pag. 362-381. Il a été lu à l'Institut les 16 vendé-miaire et 16 frimaire an VII 7 octobre et 6 décembre 1798 .
L'Amérique du Nord en présente un très - grand nombre c'est surtout dans le 1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom.
L'Amérique du Nord en présente un très -grand nombre c'est surtout dans le 42 1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom.
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-148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de
-148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de
-148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent @douter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de
Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux.
Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent douter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux.
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SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans cherchera me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose surles mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux.
SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher@a me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-@cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur@les mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux.
SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland@, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple@, après avoir combattu pour ses droits@, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton@, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse@@ mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux.
Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire.
Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire.
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EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer@ un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. @@Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire.
Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. xvn On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-- truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'une intelligence singulières le visage, que la mala-
CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. xv@n On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-- truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'une intelligence singulières le visage, que la mala-
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. XVII On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-@@truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'un@ intelligence singulières le visage, que la mala-
L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'une intelligence singulières le visage, que la mala-
L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'un intelligence singulières le visage, que la mala-
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291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
292 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj@ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de la provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme.
292 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme.
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OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits@@. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-@1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris@ à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits... C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles@? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades@? Oh@! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connait du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand sécours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remorque. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer- 1 En 1811, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris, à la Pitié dans le service de M. Bérard@ et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ?
N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades?
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-209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Rizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut 1 Poésies choisies dé Voltaire, XIV. 12.
-209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Rizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut@@@@@@@ 1 Poésies choisies dé Voltaire, XIV. 12.
-209 -ses journées, elle les passait à chiffonner, à essayer les plus jolies toilettes avec un goût si prononcé pour les fourrures mises à la mode par la rei Marie Lezinska, qu'elle pleura comme un enfant sur la perte d'un manchon. Voltaire lui adressait ces vers Il est une déesse inconstante, incommode, Bizarre dans ses goûts, folle en ses errements Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps Protée était son père, et son nom est la Mode! Il est un dieu charmant, son modeste rival, Toujours nouveau comme elle et jamais inégal, Vif sans emportement, sage sans artifice Ce dieu est le Mérite, on l'adore dans vous Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice Et ce dieu si prudent que nous admirons tous A la Mode à son tour a fait un sacrifice. Vous qui pour Flavancourt soupirez, Vous qui redoutez sa sagesse, Amants commencez d'espérer, Flavancourt vient d'avoir enfin une faiblesse 1 . Oui, elle avait pleuré de grosses larmes à la perte d'un manchon, mais ce manchon était de zibeline et avait été donné par l'Impératrice Eli-sabeth à la comtesse de Mailly. Ce fut madame de Flavancourt qui mit à la mode les chiffons ado-rables des toilettes Louis XV perfectionnés par la marquise de Pompadour. La quatrième des demoiselles de Nesles, fut -209 - 1 Poésies choisies de Voltaire, XIV. 12.
La quatrième des demoiselles de Nesles, fut 1 Poésies choisies dé Voltaire, XIV.
La quatrième des demoiselles de Nesles, fut -209 - 1 Poésies choisies de Voltaire, XIV.
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iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire? Attendre ainsi? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire@? Attendre ainsi@? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence@! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller@? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,@ une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire ? Attendre ainsi ? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort -@Clémence, dit-il, Clémence ! Elle ne bougeait pas il insista -@Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. -@Pourquoi me réveiller ? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
Attendre ainsi?
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12 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE fuse la décision légale. La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes lés langues... Pleurez avec moi cette mort cruelle de ce M. de Brissac, et pardonnons à ceux qui l'ont tué. Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI. Son attachement inviolable au roi dut le rendre suspect il fut accusé, mis en état d'arres-tation et transféré à Versailles c'était peu de jours avant les massacres de septembre. A cette époque, le peuple, ivre de sang, court à la prison, en ouvre les portes et frappe chaque prisonnier à son passage. Le duc de Brissac résiste, il se défend mille cris deman-dent sa tête mille fers sont sur sa poitrine il se défend toujours. Un coup de sabre le fait tomber, et il meurt. On cite un mot digne de lui. Son dévouement au roi était cité avec éloge, il répond avec noblesse ce Je ce ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux ce miens. Cette nouvelle affligea profondément le coeur de l'abbé Nicolle. Au même moment, une autre mort le frappa de stupeur, ce fut celle d'un de ses amis, le comte Desqueyrac, d'une famille noble du Quercy à la tête d'une petite troupe de gentilshommes, ses voisins, il avait voulu défendre contre le pillage ses propriétés et celles de ses amis. La garde nationale s'en indigne elle s'arme et vient à leur rencontre. Desqueyrac est ar-
12 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE fuse la décision légale. La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes lés langues... Pleurez avec moi cette mort cruelle de ce M. de Brissac, et pardonnons à ceux qui l'ont tué. Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI. Son attachement inviolable au roi dut le rendre suspect il fut accusé, mis en état d'arres-tation et transféré à Versailles c'était peu de jours avant les massacres de septembre. A cette époque, le peuple, ivre de sang, court à la prison, en ouvre les portes et frappe chaque prisonnier à son passage. Le duc de Brissac résiste, il se défend mille cris deman-dent sa tête mille fers sont sur sa poitrine il se défend toujours. Un coup de sabre le fait tomber, et il meurt. On cite un mot digne de lui. Son dévouement au roi était cité avec éloge, il répond avec noblesse ce Je ce ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux ce miens. Cette nouvelle affligea profondément le coeur de l'abbé Nicolle. Au même moment, une autre mort le frappa de stupeur, ce fut celle d'un de ses amis, le comte Desqueyrac, d'une famille noble du Quercy à la tête d'une petite troupe de gentilshommes, ses voisins, il avait voulu défendre contre le pillage ses propriétés et celles de ses amis. La garde nationale s'en indigne elle s'arme et vient à leur rencontre. Desqueyrac est ar-
12 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE fuse la décision légale. La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes les langues... Pleurez avec moi cette mort cruelle de ce M. de Brissac, et pardonnons à ceux qui l'ont tué. Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI. Son attachement inviolable au roi dut le rendre suspect il fut accusé, mis en état d'arres-tation et transféré à Versailles c'était peu de jours avant les massacres de septembre. A cette époque, le peuple, ivre de sang, court à la prison, en ouvre les portes et frappe chaque prisonnier à son passage. Le duc de Brissac résiste, il se défend mille cris deman-dent sa tête mille fers sont sur sa poitrine il se défend toujours. Un coup de sabre le fait tomber, et il meurt. On cite un mot digne de lui. Son dévouement au roi était cité avec éloge, il répond avec nobless@@@e Je ce ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux ce miens. Cette nouvelle affligea profondément le coeur de l'abbé Nicolle. Au même moment, une autre mort le frappa de stupeur, ce fut celle d'un de ses amis, le comte Desqueyrac, d'une famille noble du Quercy à la tête d'une petite troupe de gentilshommes, ses voisins, il avait voulu défendre contre le pillage ses propriétés et celles de ses amis. La garde nationale s'en indigne elle s'arme et vient à leur rencontre. Desqueyrac est ar-
Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI.
Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI.
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-31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796.
-31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796.
-31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité ne se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796.
Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps.
Sa tendre charité ne se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps.
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CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret@? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous.
Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous.
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni.
Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni.
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44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-@sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris @@@A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre.
La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre.
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66 laire montre autant d'angles qu'il y a de rameaux à cha-que étage et à chaque verticille dans les plantes où les feuilles sont opposées deux à deux 1 , l'aire, de l'étui est oblongue dans celles où les feuiles naissent trois à trois à la même hauteur autour de la tige 2 , l'aire est trian-gulaire dans celles où les feuilles sont alternes et en hélice, de façon qu'il faut cinq ièuilles pour faire le tour complet de la lige 3 , l'aire esl pentagone enfin, lors-que les feuilles sont en spirale , le nombre, des angles de-l'étui médullaire est égal à celui des f uilles dont se com-posent les spiralos 4 . GREW avait observé des formes très-variées dans l'étui médullaire, surtout dans celui des racines pivotantes des plantes potagères mais il n'a point saisi les rapports de ces formes avec les dispositions de rameaux et des feuilles. De son côté,, BONNET s'était at-taché à distinguer les végétaux à feuilles opposées, ver-tu illées , alternes, en spirales, mais il n'a point fait de rapprochement de ces dispositions avec la forme de l'étui médullaire. La découverte appartient donc toute entière à PALISOT DE BEAUVOIS elle montre le soin qu'il mettait à ses expériences, et l'élude approfondie qu'il avait faite de la nature. 1 Comme dans le frêne, fraxinus excelsior, les érables, les gentianées , etc. 2 Comme dans le laurier rose, nerium oleander, la verveine odorante, verbena triphylla, etc. 3 Comme dans le chêne-,, l'orme, le rosier, etc. 4 L'étui médullaire du tilleul a quatre angles celui du châta'gnier, du poirier , de presque tous les arbres fruitiers, est à cinq angles plus ou moins réguliers, selon que les spirales se multiplient et se succèdent constamment de cinq en cinq.
66 laire montre autant d'angles qu'il y a de rameaux à cha-que étage et à chaque verticille dans les plantes où les feuilles sont opposées deux à deux 1 , l'aire, de l'étui est oblongue dans celles où les feuiles naissent trois à trois à la même hauteur autour de la tige 2 , l'aire est trian-gulaire dans celles où les feuilles sont alternes et en hélice, de façon qu'il faut cinq ièuilles pour faire le tour complet de la lige 3 , l'aire esl pentagone enfin, lors-que les feuilles sont en spirale , le nombre, des angles de-l'étui médullaire est égal à celui des f uilles dont se com-posent les spiralos 4 . GREW avait observé des formes très-variées dans l'étui médullaire, surtout dans celui des racines pivotantes des plantes potagères mais il n'a point saisi les rapports de ces formes avec les dispositions de@ rameaux et des feuilles. De son côté,, BONNET s'était at-taché à distinguer les végétaux à feuilles opposées, ver-tu illées , alternes, en spirales, mais il n'a point fait de rapprochement de ces dispositions avec la forme de l'étui médullaire. La découverte appartient donc toute entière à PALISOT DE BEAUVOIS elle montre le soin qu'il mettait à ses expériences, et l'élude approfondie qu'il avait faite de la nature.@@@ 1 Comme dans le frêne, fraxinus excelsior, les érables, les gentianées , etc. 2 Comme dans le laurier rose, nerium oleander, la verveine odorante, verbena triphylla, etc. 3 Comme dans le chêne-,, l'orme, le rosier, etc. 4 L'étui médullaire du tilleul a quatre angles celui du châta'gnier, du poirier , de presque tous les arbres fruitiers, est à cinq angles plus ou moins réguliers, selon que les spirales se multiplient et se succèdent constamment de cinq en cinq.
66 laire montre autant d'angles qu'il y a de rameaux à cha-que étage et à chaque verticille dans les plantes où les feuilles sont opposées deux à deux 1 , l'aire, de l'étui est oblongue dans celles où les feuiles naissent trois à trois à la même hauteur autour de la tige 2 , l'aire est trian-gulaire dans celles où les feuilles sont alternes et en hélice, de façon qu'il faut cinq feuilles pour faire le tour complet de la lige 3 , l'aire est pentagone enfin, lors-que les feuilles sont en spirale , le nombre, des angles de-l'étui médullaire est égal à celui des feuilles dont se com-posent les spirales 4 . GREW avait observé des formes très-variées dans l'étui médullaire, surtout dans celui des racines pivotantes des plantes potagères mais il n'a point saisi les rapports de ces formes avec les dispositions des rameaux et des feuilles. De son côté,@ BONNET s'était at-taché à distinguer les végétaux à feuilles opposées, ver-ticillées , alternes, en spirales, mais il n'a point fait de rapprochement de ces dispositions avec la forme de l'étui médullaire. La découverte appartient donc toute entière à PALISOT DE BEAUVOIS elle montre le soin qu'il mettait à ses expériences, et l'élude approfondie qu'il avait faite de la nature. 66 1 Comme dans le frêne, fraxinus excelsior, les érables, les gentianées , etc. 2 Comme dans le laurier rose, nerium oleander, la verveine odorante, verbena triphylla, etc. 3 Comme dans le chêne@@, l'orme, le rosier, etc. 4 L'étui médullaire du tilleul a quatre angles celui du châtaignier, du poirier , de presque tous les arbres fruitiers, est à cinq angles plus ou moins réguliers, selon que les spirales se multiplient et se succèdent constamment de cinq en cinq.
GREW avait observé des formes très-variées dans l'étui médullaire, surtout dans celui des racines pivotantes des plantes potagères mais il n'a point saisi les rapports de ces formes avec les dispositions de rameaux et des feuilles.
GREW avait observé des formes très-variées dans l'étui médullaire, surtout dans celui des racines pivotantes des plantes potagères mais il n'a point saisi les rapports de ces formes avec les dispositions des rameaux et des feuilles.
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46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas@? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée@? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait@? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce reto@ur du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -@Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée?
N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retour du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ?
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6UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. possible d'expliquer cette conformité autrement que par une origine com-mune et cela ne suffit pas encore, il a fallu que dans les commencements toutes les fractions du genre humain aient vécu d'une vie commune pen-dant plusieurs siècles, pour que tant de peuples répandus par toute la terre aient emporté tant de coutumes, d'idées, de pratiques semblables que le hasard ne peut expliquer il faut que tous aient puisé à une même source. Ce qui frappe un esprit superficiel dans la comparaison des nations, ce sont les différences mais l'observateur qui voit le fond des choses est bien plus étonné des similitudes. Est-ce par hasard que partout et toujours, sous toutes les latitudes, le fond de la religion a reposé sur le sacrifice sanglant? Est-ce par hasard que se sont établis tant d'usages parfaitement semblables dans la pratique et les détails du culte, que nous avons signalés dans nos écrits précédents ? Est-ce un effet du hasard que le genre humain soit tombé partout dans un absurde polythéisme, mais après avoir été monothéiste ? Est-ce que le monothéisme n'indique pas avec certitude une origine iden-tique ? Nous avons vu que partout les religions polythéistes ont pris naissance à peu près vers la même époque. Est-ce que ce synchronisme n'indique pas une marche parallèle dans l'histoire des nations, qui accuse un point de départ central ? Malgré la diversité très-marquée des langues, n'y a-t-il pas des traits de famille ineffaçables dans toutes les langues du monde ? La formule gram-maticale qu'on appelle une phrase, composée de ses trois termes, est l'uni'é invariable du langage de l'homme, et cela toujours et partout. Qui a inventé ce mécanisme si parfait et si un dans sa diversité ? Comment se fait-il que des nations profondément séparées par l'expres-sion de leur pensée, par leur langue, se trouvent avoir sur d'autres points les plus intimes et les plus nombreuses affinités, lesquelles remontent à l'origine même de leur histoire? Par exemple, les zodiaques ont évidemment une même origine dans tout l'Orient, et ce point est si imporlant que nous devons en fournir quel-ques preuves, d'après les fructueuses recherches de de Guignes. Mém. de l'Acad., t. XLVII, p. 400 et seq. Le zodiaque dont va parler ce savant n'est pas celui des demeures du soleil, mais celui des demeures quotidiennes de la lune partagé en 28 sta-tions, et beaucoup plus ancien et plus primitif que le second, qui n'a dû être observé qu un long temps après. Dans la plus haute antiquité, dit-il, les peuples de l'Orient se sont diri-gés par le cours de la lune combiné avec les étoiles, et ils ont appelé maison, habitation, palais de la lune, un certain amas d'étoiles dans lequel elle séjournait. Voilà, je crois, ce que nous pouvons appeler le vrai zodiaque ancien, avec lequel celui des Grecs n'a point de rapport. Ce zodiaque lunaire est encore connu de tous les Orientaux, et par une singularité extraordinaire, il s'est conservé chez tous le même et souvent avec les mêmes noms qui ne sont que traduits avec le même sens dans les différentes langues nous le
6UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. possible d'expliquer cette conformité autrement que par une origine com-mune et cela ne suffit pas encore, il a fallu que dans les commencements toutes les fractions du genre humain aient vécu d'une vie commune pen-dant plusieurs siècles, pour que tant de peuples répandus par toute la terre aient emporté tant de coutumes, d'idées, de pratiques semblables que le hasard ne peut expliquer il faut que tous aient puisé à une même source. Ce qui frappe un esprit superficiel dans la comparaison des nations, ce sont les différences mais l'observateur qui voit le fond des choses est bien plus étonné des similitudes. Est-ce par hasard que partout et toujours, sous toutes les latitudes, le fond de la religion a reposé sur le sacrifice sanglant@? Est-ce par hasard que se sont établis tant d'usages parfaitement semblables dans la pratique et les détails du culte, que nous avons signalés dans nos écrits précédents ? Est-ce un effet du hasard que le genre humain soit tombé partout dans un absurde polythéisme, mais après avoir été monothéiste ? Est-ce que le monothéisme n'indique pas avec certitude une origine iden-tique ? Nous avons vu que partout les religions polythéistes ont pris naissance à peu près vers la même époque. Est-ce que ce synchronisme n'indique pas une marche parallèle dans l'histoire des nations, qui accuse un point de départ central ? Malgré la diversité très-marquée des langues, n'y a-t-il pas des traits de famille ineffaçables dans toutes les langues du monde ? La formule gram-maticale qu'on appelle une phrase, composée de ses trois termes, est l'uni'é invariable du langage de l'homme, et cela toujours et partout. Qui a inventé ce mécanisme si parfait et si un dans sa diversité ? Comment se fait-il que des nations profondément séparées par l'expres-sion de leur pensée, par leur langue, se trouvent avoir sur d'autres points les plus intimes et les plus nombreuses affinités, lesquelles remontent à l'origine même de leur histoire@? Par exemple, les zodiaques ont évidemment une même origine dans tout l'Orient, et ce point est si imporlant que nous devons en fournir quel-ques preuves, d'après les fructueuses recherches de de Guignes. Mém. de l'Acad., t. XLVII, p. 400 et seq. Le zodiaque dont va parler ce savant n'est pas celui des demeures du soleil, mais celui des demeures quotidiennes de la lune partagé en 28 sta-tions, et beaucoup plus ancien et plus primitif que le second, qui n'a dû être observé qu un long temps après. Dans la plus haute antiquité, dit-il, les peuples de l'Orient se sont diri-gés par le cours de la lune combiné avec les étoiles, et ils ont appelé maison, habitation, palais de la lune, un certain amas d'étoiles dans lequel elle séjournait. Voilà, je crois, ce que nous pouvons appeler le vrai zodiaque ancien, avec lequel celui des Grecs n'a point de rapport. Ce zodiaque lunaire est encore connu de tous les Orientaux, et par une singularité extraordinaire, il s'est conservé chez tous le même et souvent avec les mêmes noms qui ne sont que traduits avec le même sens dans les différentes langues nous le
6UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. possible d'expliquer cette conformité autrement que par une origine com-mune et cela ne suffit pas encore, il a fallu que dans les commencements toutes les fractions du genre humain aient vécu d'une vie commune pen-dant plusieurs siècles, pour que tant de peuples répandus par toute la terre aient emporté tant de coutumes, d'idées, de pratiques semblables que le hasard ne peut expliquer il faut que tous aient puisé à une même source. Ce qui frappe un esprit superficiel dans la comparaison des nations, ce sont les différences mais l'observateur qui voit le fond des choses est bien plus étonné des similitudes. Est-ce par hasard que partout et toujours, sous toutes les latitudes, le fond de la religion a reposé sur le sacrifice sanglant ? Est-ce par hasard que se sont établis tant d'usages parfaitement semblables dans la pratique et les détails du culte, que nous avons signalés dans nos écrits précédents ? Est-ce un effet du hasard que le genre humain soit tombé partout dans un absurde polythéisme, mais après avoir été monothéiste ? Est-ce que le monothéisme n'indique pas avec certitude une origine iden-tique ? Nous avons vu que partout les religions polythéistes ont pris naissance à peu près vers la même époque. Est-ce que ce synchronisme n'indique pas une marche parallèle dans l'histoire des nations, qui accuse un point de départ central ? Malgré la diversité très-marquée des langues, n'y a t-il pas des traits de famille ineffaçables dans toutes les langues du monde ? La formule gram-maticale qu'on appelle une phrase, composée de ses trois termes, est l'unité invariable du langage de l'homme, et cela toujours et partout. Qui a inventé ce mécanisme si parfait et si un dans sa diversité ? Comment se fait-il que des nations profondément séparées par l'exprés-sion de leur pensée, par leur langue, se trouvent avoir sur d'autres points les plus intimes et les plus nombreuses affinités, lesquelles remontent à l'origine même de leur histoire ? Par exemple, les zodiaques ont évidem@ent une même origine dans tout l'Orient, et ce point est si important que nous devons en fournir quel-ques preuves, d'après les fructueuses recherches de de Guignes. Mém. de l'Acad., t. XLVII, p. 400 et seq. Le zodiaque dont va parler ce savant n'est pas celui des demeures du soleil, mais celui des demeures quotidiennes de la lune partagé en 28 sta-tions, et beaucoup plus ancien et plus primitif que le second, qui n'a dû être observé qu'un long temps après. Dans la plus haute antiquité, dit-il, les peuples de l'Orient se sont diri-gés par le cours de la lune combiné avec les étoiles, et ils ont appelé maison, habitation, palais de la lune, un certain amas d'étoiles dans lequel elle séjournait. Voilà, je crois, ce que nous pouvons appeler le vrai zodiaque ancien, avec lequel celui des Grecs n'a point de rapport. Ce zodiaque lunaire est encore connu de tous les Orientaux, et par une singularité extraordinaire, il s'est conservé chez tous le même et souvent avec les mêmes noms qui ne sont que traduits avec le même sens dans les différentes langues nous le
Malgré la diversité très-marquée des langues, n'y a-t-il pas des traits de famille ineffaçables dans toutes les langues du monde ?
Malgré la diversité très-marquée des langues, n'y a t-il pas des traits de famille ineffaçables dans toutes les langues du monde ?
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25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos.
Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale.
Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale.
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50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER@@@ I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , e@t les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconde union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre ho@mmage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER 50 1 PALISOT DE @BEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 .
Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre hommage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 .
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-21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès 'es premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurélique. Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse? On afait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
-21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès 'es premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurélique. Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité@? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse@? On a@fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
-21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès les premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurétique. Quelquefois, cepen-dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité ? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse ? On a fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première.
Quelquefois, cepen-dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première.
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L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de @VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il @a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar@qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses très@@@ musclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de l'Acclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me paraît être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron. Ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il la même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès.
Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, arqué et vigoureux, l'épaule et les cuisses très musclées.
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7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, ep supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 . L'économie politique transcendante qui ne regarde pas le nombre comme le seul facteur essentiel de la puissance des nations et qui place avant lui l'énergie physique et morale des hommes, peut déplorer ce résultat , mais la religion et la philanthropie doivent s'en applaudir. Toutefois, de l'heureuse réduction apportée aux anciens chiffres de la mortalité par les progrès de la science, il naît pour les médecins et pour les gouver-nements une obligation nouvelle, le devoir de re-chercher les moyens d'atténuer les conséquences qui résultent pour respèce humaine, considérée relative-ment à son type et à sa vigueur physique, des influen-ces diverses que tendent à exercer sur elle l'extension des arts industriels d'une part, et de l'autre, la mul-tiplication des individus nativement débiles, soustraits 1 Non-seulement la variole éliminait en général la portion la plus débile de la population , mais il est encore probable qu'elle n'était pas sans influence quant au perfectionnement de la constitution chez les sujets qui avaient résisté à son atteinte. La dépuration qu'elle produi-sait dans les lluides de l'économie n'a pas été niée par les promoteurs les plus ardents de la vaccine car ils allèguent en faveur de celle-ci une action analogue, moins sujette à des éventualités périlleuses, mais , par compensation , moins étendue. Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu tans paradoxe contester ses avantages sous le rapport d l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, ep supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 . L'économie politique transcendante qui ne regarde pas le nombre comme le seul facteur essentiel de la puissance des nations et qui place avant lui l'énergie physique et morale des hommes, peut déplorer ce résultat , mais la religion et la philanthropie doivent s'en applaudir. Toutefois, de l'heureuse réduction apportée aux anciens chiffres de la mortalité par les progrès de la science, il naît pour les médecins et pour les gouver-nements une obligation nouvelle, le devoir de re-chercher les moyens d'atténuer les conséquences qui résultent pour @respèce humaine, considérée relative-ment à son type et à sa vigueur physique, des influen-ces diverses que tendent à exercer sur elle l'extension des arts industriels d'une part, et de l'autre, la mul-tiplication des individus nativement débiles, soustraits 1 Non-seulement la variole éliminait en général la portion la plus débile de la population , mais il est encore probable qu'elle n'était pas sans influence quant au perfectionnement de la constitution chez les sujets qui avaient résisté à son atteinte. La dépuration qu'elle produi-sait dans les lluides de l'économie n'a pas été niée par les promoteurs les plus ardents de la vaccine car ils allèguent en faveur de celle-ci une action analogue, moins sujette à des éventualités périlleuses, mais , par compensation , moins étendue. Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu tans paradoxe contester ses avantages sous le rapport d@ l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, en supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 . L'économie politique transcendante qui ne regarde pas le nombre comme le seul facteur essentiel de la puissance des nations et qui place avant lui l'énergie physique et morale des hommes, peut déplorer ce résultat@, mais la religion et la philanthropie doivent s'en applaudir. Toutefois, de l'heureuse réduction apportée aux anciens chiffres de la mor@alité par les progrès de la science, il naît pour les médecins et pour les gouver-nements une obligation nouvelle, le devoir de re-chercher les moyens d'atténuer les conséquences qui résultent pour l'espèce humaine, considérée relative-ment à son type et à sa vigueur physique, des influen-ces diverses que tendent à exercer sur elle l'extension des arts industriels d'une part, et de l'autre, la mul-tiplication des individus nativement débiles, soustraits 1 Non-seulement la variole éliminait en général la portion la plus débile de la population@, mais il est encore probable q@'elle n'était pas sans influence quant au perfectionnement de la constitution chez les sujets qui avaient résisté à son atteinte. La dépuration qu'elle produi-sait dans les fluides de l'économie n'a pas été niée par les promoteurs les plus ardents de la vaccine car ils allèguent en faveur de celle-ci une action analogue, moins sujette à des éventualités périlleuses, mais@, par compensation@, moins étendue. Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu sans paradoxe contester ses avantages sous le rapport de l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu tans paradoxe contester ses avantages sous le rapport d l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu sans paradoxe contester ses avantages sous le rapport de l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
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CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre? Que croire? que supposer? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu? le-quel dans ce cas? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre@? Que croire@? que supposer@? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu@? le-quel dans ce cas@? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pa@vé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. @XIX @Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était
La comtesse ne parut pas.
La comtesse ne parut pas.
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-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, @a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -@Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur.
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132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela@? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs@? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -@Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -@Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -@Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -@Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -@Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
Mais à ce moment, la scène changea tout à coup.
Mais à ce moment, la scène changea tout à coup.
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23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
23 plus loin des difficultés en tous genres et sans cesse re-naissantes les découragent, et, pour comble de disgrâce@ la présence des Jos 1 les. remplit tellement de frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT DE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir e@t après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus@ ou moins nombreuses qui vivent dans l'intérieur de la Gui-née, se mettent en embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts.
Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts.
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108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -@Comment@! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -@Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -@Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -@Il y a le suc de trois plantes -@lui seul peut les indiquer -@l'une est une plante grasse -@elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
- Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris .
-Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris .
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-34 -et qu'on évapore de nouveau avec précaution jusqu'à sic -cité, il se forme une vive coloration rose. Si on chauffe une solution d'inosite avec de l'extrait de Saturne, il se forme surtout à chaud une gelée transparente qui, au bout de peu de temps, prend la forme d'empois. L'inosite se fait remarquer en outre par la manière dont elle se comporte envers le nitrate mercurique. § 51. Maladies dans lesquelles on rencontre l'acide lac-tique libre et combiné. i- On a constaté la présence de l'acide lactique dans la fermentation acide de Vurine, et il est probable qu'il n'est qu'un produit de décomposition des matières extractives et colorantes de l'urine. On prétend l'avoir rencontré encore, quand, par suite de troubles occa-sionnés dans la respiration, la digestion, la nutrition, il y a éu oxydation incomplète dans le sang on le trouve éga-lement dans l'urine d'enfants rachitiques et dans la leu-cémie. § 52. Recherche de l'acide lactique. - L'acide lactique n'ayant pas de propriétés chimiques bien tranchées , on a recours pour en constater la présence à la formation de son sel de zinc qui cristallise facilement et d'une manière caractéristique forme de tonneau ou de massue mais il faut employer pour cela de l'urine aussi fraîche que pos-sible. Comme la présence de cet acide est variable, dépen-dant de beaucoup de circonstances, et ne peut par consé-quent donner aucun point d'appui pour le diagnostic, nous ne nous y arrêterons pas davantage. § 53. Maladies dans lesquelles on rencontre dans Vurine de la matière grasse, des acides gras volatils, et moyen de constater leur présence. - La matière grasse ne se pré-sente que très-rarement dans l'urine on la trouve dans la dégénérescence graisseuse des reins morbus Brighti , dans la dégénérescence graisseuse des cellules épithéliales des conduits de l'urine et de la vessie, et dans le cas de sura-bondance de graisse dans le sang urina chylosa, cause
-34 -et qu'on évapore de nouveau avec précaution jusqu'à sic -cité, il se forme une vive coloration rose. Si on chauffe une solution d'inosite avec de l'extrait de Saturne, il se forme surtout à chaud une gelée transparente qui, au bout de peu de temps, prend la forme d'empois. L'inosite se fait remarquer en outre par la manière dont elle se comporte envers le nitrate mercurique. § 51. Maladies dans lesquelles on rencontre l'acide lac-tique libre et combiné. i- On a constaté la présence de l'acide lactique dans la fermentation acide de @Vurine, et il est probable qu'il n'est qu'un produit de décomposition des matières extractives et colorantes de l'urine. On prétend l'avoir rencontré encore, quand, par suite de troubles occa-sionnés dans la respiration, la digestion, la nutrition, il y a éu oxydation incomplète dans le sang on le trouve éga-lement dans l'urine d'enfants rachitiques et dans la leu-cémie. § 52. Recherche de l'acide lactique. - L'acide lactique n'ayant pas de propriétés chimiques bien tranchées , on a recours pour en constater la présence à la formation de son sel de zinc qui cristallise facilement et d'une manière caractéristique forme de tonneau ou de massue mais il faut employer pour cela de l'urine aussi fraîche que pos-sible. Comme la présence de cet acide est variable, dépen-dant de beaucoup de circonstances, et ne peut par consé-quent donner aucun point d'appui pour le diagnostic, nous ne nous y arrêterons pas davantage. § 53. Maladies dans lesquelles on rencontre dans @Vurine de la matière grasse, des acides gras volatils, et moyen de constater leur présence. - La matière grasse ne se pré-sente que très-rarement dans l'urine on la trouve dans la dégénérescence graisseuse des reins morbus Brighti , dans la dégénérescence graisseuse des cellules épithéliales des conduits de l'urine et de la vessie, et dans le cas de sura-bondance de graisse dans le sang urina chylosa, cause
-34 -et qu'on évapore de nouveau avec précaution jusqu'à sic@-cité, il se forme une vive coloration rose. Si on chauffe une solution d'inosite avec de l'extrait de Saturne, il se forme surtout à chaud une gelée transparente qui, au bout de peu de temps, prend la forme d'empois. L'inosite se fait remarquer en outre par la manière dont elle se comporte envers le nitrate mercurique. § 51. Maladies dans lesquelles on rencontre l'acide lac-tique libre et combiné. @-@On a constaté la présence de l'acide lactique dans la fermentation acide de l'urine, et il est probable qu'il n'est qu'un produit de décomposition des matières extractives et colorantes de l'urine. On prétend l'avoir rencontré encore, quand, par suite de troubles occa-sionnés dans la respiration, la digestion, la nutrition, il y a eu oxydation incomplète dans le sang on le trouve éga-lement dans l'urine d'enfants rachitiques et dans la leu-cémie. § 52. Recherche de l'acide lactique. -@L'acide lactique n'ayant pas de propriétés chimiques bien tranchées@, on a recours pour en constater la présence à la formation de son sel de zinc qui cristallise facilement et d'une manière caractéristique forme de tonneau ou de massue mais il faut employer pour cela de l'urine aussi fraîche que pos-sible. Comme la présence de cet acide est variable, dépen-dant de beaucoup de circonstances, et ne peut par consé-quent donner aucun point d'appui pour le diagnostic, nous ne nous y arrêterons pas davantage. § 53. Maladies dans lesquelles on rencontre dans l'urine de la matière grasse, des acides gras volatils, et moyen de constater leur présence. -@La matière grasse ne se pré-sente que très-rarement dans l'urine on la trouve dans la dégénérescence graisseuse des reins morbus Brighti , dans la dégénérescence graisseuse des cellules épithéliales des conduits de l'urine et de la vessie, et dans le cas de sura-bondance de graisse dans le sang urina chylosa, cause
-34 -et qu'on évapore de nouveau avec précaution jusqu'à sic -cité, il se forme une vive coloration rose.
-34 -et qu'on évapore de nouveau avec précaution jusqu'à sic-cité, il se forme une vive coloration rose.
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44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-@sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris @@@A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-sonne.
Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne.
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4VIE DE L'ABBe NICOLLE quarante années d'une affection constante, qu'il était impossible de connaître l'abbé Nicole sans l'aimer. Le nombre de ses amis fut grand, et il devait l'être, grâce à l'heureuse habitude qu'il avait contractée, dès ses plus jeunes années, de ne distinguer dans ceux qu'il aimait ni la naissance, ni la fortune, ni les avantages extérieurs de -position sociale. Toute âme capable de s'ouvrir au sentiment du bien trouvait accès près de la sienne. L'apparence est trompeuse, disait-il souvent à ce sujet, la vertu ne l'est jamais. Pendant que s'écoulaient, paisibles et silencieuses, les années qu'il appelait le temps heureux de sa vie, la France était menacée d'un désastre universel. Le désir d'une liberté sans limites, le désordre des finan-ces, la faiblesse de l'autorité, la hardiesse de quelques hommes, la haine dans les uns, l'opposition dans les autres, et dans tous le plus inexplicable aveuglement, tout faisait pressentir un malheur immense. Dans cette affreuse situation, le roi assembla les Etats Généraux. De graves discussions agitent bientôt les divers ordres de celte assemblée. Pour aller plus promptement à son but, le Tiers Etat se nomme un président et des com-missaires, devant lesquels il appelle, pour la vérifica-tion de leurs pouvoirs, les députés des trois ordres. Les uns se rendent à cet appel, les autres refusent d'obéir. Le Tiers a dès lors senti toute sa force, et à cette nouvelle réunion est donné le nom d'Assemblée nationale. Elle fait plus la nouvelle Assemblée se rend
4VIE DE L'ABBe NICOLLE quarante années d'une affection constante, qu'il était impossible de connaître l'abbé Nicole sans l'aimer. Le nombre de ses amis fut grand, et il devait l'être, grâce à l'heureuse habitude qu'il avait contractée, dès ses plus jeunes années, de ne distinguer dans ceux qu'il aimait ni la naissance, ni la fortune, ni les avantages extérieurs de -position sociale. Toute âme capable de s'ouvrir au sentiment du bien trouvait accès près de la sienne. L'apparence est trompeuse, disait-il souvent à ce sujet, la vertu ne l'est jamais. Pendant que s'écoulaient, paisibles et silencieuses, les années qu'il appelait le temps heureux de sa vie, la France était menacée d'un désastre universel. Le désir d'une liberté sans limites, le désordre des finan-ces, la faiblesse de l'autorité, la hardiesse de quelques hommes, la haine dans les uns, l'opposition dans les autres, et dans tous le plus inexplicable aveuglement, tout faisait pressentir un malheur immense. Dans cette affreuse situation, le roi assembla les Etats Généraux. De graves discussions agitent bientôt les divers ordres de celte assemblée. Pour aller plus promptement à son but, le Tiers Etat se nomme un président et des com-missaires, devant lesquels il appelle, pour la vérifica-tion de leurs pouvoirs, les députés des trois ordres. Les uns se rendent à cet appel, les autres refusent d'obéir. Le Tiers a dès lors senti toute sa force, et à cette nouvelle réunion est donné le nom d'Assemblée nationale. Elle fait plus la nouvelle Assemblée se rend
4VIE DE L'ABBe NICOLLE quarante années d'une affection constante, qu'il était impossible de connaître l'abbé Nicole sans l'aimer. Le nombre de ses amis fut grand, et il devait l'être, grâce à l'heureuse habitude qu'il avait contractée, dès ses plus jeunes années, de ne distinguer dans ceux qu'il aimait ni la naissance, ni la fortune, ni les avantages extérieurs de @position sociale. Toute âme capable de s'ouvrir au sentiment du bien trouvait accès près de la sienne. L'apparence est trompeuse, disait-il souvent à ce sujet, la vertu ne l'est jamais. Pendant que s'écoulaient, paisibles et silencieuses, les années qu'il appelait le temps heureux de sa vie, la France était menacée d'un désastre universel. Le désir d'une liberté sans limites, le désordre des finan-ces, la faiblesse de l'autorité, la hardiesse de quelques hommes, la haine dans les uns, l'opposition dans les autres, et dans tous le plus inexplicable aveuglement, tout faisait pressentir un malheur immense. Dans cette affreuse situation, le roi assembla les Etats Généraux. De graves discussions agitent bientôt les divers ordres de cette assemblée. Pour aller plus promptement à son but, le Tiers Etat se nomme un président et des com-missaires, devant lesquels il appelle, pour la vérifica-tion de leurs pouvoirs, les députés des trois ordres. Les uns se rendent à cet appel, les autres refusent d'obéir. Le Tiers a dès lors senti toute sa force, et à cette nouvelle réunion est donné le nom d'Assemblée nationale. Elle fait plus la nouvelle Assemblée se rend
Le nombre de ses amis fut grand, et il devait l'être, grâce à l'heureuse habitude qu'il avait contractée, dès ses plus jeunes années, de ne distinguer dans ceux qu'il aimait ni la naissance, ni la fortune, ni les avantages extérieurs de -position sociale.
Le nombre de ses amis fut grand, et il devait l'être, grâce à l'heureuse habitude qu'il avait contractée, dès ses plus jeunes années, de ne distinguer dans ceux qu'il aimait ni la naissance, ni la fortune, ni les avantages extérieurs de position sociale.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ab! que c'est beau, La puce et le chameau! Et youp! youp! youp! - Et youp! youp! youp! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifie à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. A@b! que c'est beau, La puce et le chameau@! Et youp@! youp@! youp! - Et youp@! youp@! youp@! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. @n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement@? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifi@e à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145@@ Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques têtes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ah ! que c'est beau, La puce et le chameau ! Et youp ! youp ! youp@ ! Et youp ! youp ! youp ! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. Il est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement ? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifice à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni ratelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui @@surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
Comment en serait-il autrement?
Comment en serait-il autrement ?
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-211 -roi quelques uns même l'ont comparée à Agnès Sorel, rapprochement plus ingénieux que vrai les idées du XIVe siècle ne ressemblaient pas plus à celles du XVIIIe que Chenonceaux ne peut être comparé à Choisy. Ce qui rendit plus triste et plus intéressante la mémoire de Madame de Châteauroux ce fut sa mort si soudaine, le lendemain de son triomphe. Les poètes lui faisaient dire Sans relever l'éclat de mon illustre sang Un seul trait fera vivre à jamais ma mémoire, Louis revoit le jour pour me rendre mon rang Et je meurs sans regret pour lui rendre sa gloire. Il reste de la vie de Madame de Châteauroux bien peu de traces tout ce qu'on sait d'elle a été conservé dans les récits contemporains. Ces existences éphémères de favorites spirituelles, délicates ne laissent pas plus de trace que les bouquets de roses qui naissent, se fanent et s'ef-feuillent en quelques jours le rouge et le blanc s'éraillent, les mouches disparaissent Boucher seul les a fait revivre dans ses inimitables toiles. Les collecteurs d'autographes, gardent quelques lettres de Madame de Châteauroux dont l'authen-ticité n'est pas plus prouvée que celle de tant de pièces, mensonges de l'histoire. On lui a fait écrire aussi des mémoires à cette époque de
-211 -roi quelques uns même l'ont comparée à Agnès Sorel, rapprochement plus ingénieux que vrai les idées du XIVe siècle ne ressemblaient pas plus à celles du XVIIIe que Chenonceaux ne peut être comparé à Choisy. Ce qui rendit plus triste et plus intéressante la mémoire de Madame de Châteauroux ce fut sa mort si soudaine, le lendemain de son triomphe. Les poètes lui faisaient dire Sans relever l'éclat de mon illustre sang Un seul trait fera vivre à jamais ma mémoire, Louis revoit le jour pour me rendre mon rang Et je meurs sans regret pour lui rendre sa gloire. Il reste de la vie de Madame de Châteauroux bien peu de traces tout ce qu'on sait d'elle a été conservé dans les récits contemporains. Ces existences éphémères de favorites spirituelles, délicates ne laissent pas plus de trace que les bouquets de roses qui naissent, se fanent et s'ef-feuillent en quelques jours le rouge et le blanc s'éraillent, les mouches disparaissent Boucher seul les a fait revivre dans ses inimitables toiles. Les collecteurs d'autographes, gardent quelques lettres de Madame de Châteauroux dont l'authen-ticité n'est pas plus prouvée que celle de tant de pièces, mensonges de l'histoire. On lui a fait écrire aussi des mémoires à cette époque de
-211 -roi quelques uns même l'ont comparée à Agnès Sorel, rapprochement plus ingénieux que vrai les idées du XIVe siècle ne ressemblaient pas plus à celles du XVIIIe que Chenonceaux ne peut être comparé à Choisy. Ce qui rendit plus triste et plus intéressante la mémoire de Madame de Châteauroux ce fut sa mort si soudaine, le lendemain de son triomphe. Les poëtes lui faisaient dire Sans relever l'éclat de mon illustre sang Un seul trait fera vivre à jamais ma mémoire, Louis revoit le jour pour me rendre mon rang Et je meurs sans regret pour lui rendre sa gloire. Il reste de la vie de Madame de Châteauroux bien peu de traces tout ce qu'on sait d'elle a été conservé dans les récits contemporains. Ces existences éphémères de favorites spirituelles, délicates ne laissent pas plus de trace que les bouquets de roses qui naissent, se fanent et s'ef-feuillent en quelques jours le rouge et le blanc s'éraillent, les mouches disparaissent Boucher seul les a fait revivre dans ses inimitables toiles. Les collecteurs d'autographes, gardent quelques lettres de Madame de Châteauroux dont l'authen-ticité n'est pas plus prouvée que celle de tant de pièces, mensonges de l'histoire. On lui a fait écrire aussi des mémoires à cette époque de
Il reste de la vie de Madame de Châteauroux bien peu de traces tout ce qu'on sait d'elle a été conservé dans les récits contemporains.
Il reste de la vie de Madame de Châteauroux bien peu de traces tout ce qu'on sait d'elle a été conservé dans les récits contemporains.
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23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
23 plus loin des difficultés en tous genres et sans cesse re-naissantes les découragent, et, pour comble de disgrâce@ la présence des Jos 1 les. remplit tellement de frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT DE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir e@t après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus@ ou moins nombreuses qui vivent dans l'intérieur de la Gui-née, se mettent en embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,.
Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,.
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282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. À quoi aurait-elle pu se rattacher? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. À quoi aurait-elle pu se rattacher@? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. A quoi aurait-elle pu se rattacher ? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit pour qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage.
Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit pour qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage.
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CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret@? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
Cette fois pourtant
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ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-fclé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i
ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-fclé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i
ÉLOGE HISTORIQUE DE A. M. F. J . PALISOT DE BEAUVOIS, MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANCE. APRÈS que tous les corps savans , auxquels ses travaux l'avaient associé, ont payé un juste tribut d'éloges à un homme dont les sciences en deuil déploreront long-temps la perte, me sera-t-il permis de faire entendre ma faible voix, d'élever à sa mémoire un monument sans faste mêlant aux larmes dont sa tombe est mouillée des guirlandes de ces mêmes fleurs qu'il prit tant de soins à étudier -, à bien décrire et à naturaliser parmi nous ? L'amitié m'en impose le devoir elle sera mon excuse, si je reste au-dessous de mon sujet, en louant un savant qui fut estimé de tous ses concitoyens, vénéré des doctes dont il fut l'émule et le confrère, chéri de tous ceux qui le connurent. J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-@blé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i
J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-fclé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i
J'aurai à le montrer tel qu'il fut, observateur fidèle, voyageur infatigable, homme juste, ami sincère, patriote zélé je le suivrai dans le monde civilisé et au milieu des peuplades sauvages, dans les déserts et au sein de sa famille, dans l'agitation perpé-tuelle des voyages et dans le silence studieux du cabinet je le considérerai comblé des dons de la fortune et acca-blé par le malheur je le montrerai encore, en tout temps i
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24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6@? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine@? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports@? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit le doc-teur Chenu, p. 6 ? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste@, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports ? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis.
Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis.
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-15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus , elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau , et qu'on traite la solution avec de l'acide'oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée , on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. - Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer-
-15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus , elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau , et qu'on traite la solution avec de l'acide'oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée , on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. - Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer-
-15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. -@Elle diminue dans les affections névral-giques@, dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus@, elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. -@On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtien@ ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau@, et qu'on traite la solution avec de l'acide oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée@, on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. -@Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer-
- Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court.
-Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court.
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-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les@ mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet I la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567c2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134c2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes @1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c@2. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher?
La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher?
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-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, @@@@@@1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le@ menaçaient, -66 - 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur.
Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 373. AU ROI. @@Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE@, La première chose que vous doivent des ministres honorés de votre confiance@, c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône@, parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une partie, et qui reconnaissent, dans votre personne@, le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté@, et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage@, soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression@, toujours répétée@, qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouvions être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais@, Sire, ce langage digne de votre sagesse@, et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects@, n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits@, ou n'approchent que vos entour@s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir@, si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple@, qui ne voit que les faits@, qui ne connaît que ces propos@, s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
Note B , page 3 3.
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40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à sou ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruinés sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé-rite je dois compter pour rien toutes mes peines, quel-que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis-sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour
40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à sou ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruinés sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-@cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé-@rite je dois compter pour rien toutes mes peines, quel-@que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis-@sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour
40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à son ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruines sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin- cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé- rité je dois compter pour rien toutes mes peines, quel- que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis- sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour
40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami.
40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir. a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. I STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la, médecine, t. I, page 162.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là@ un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir. a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. I STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la, médecine, t. I, page 162.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là, un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir.@@ Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. i STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la@ médecine, t. 1, page 162.
Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi.
Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là, un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfutle séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut@le séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@@@5 excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-@@jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent@@ s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complétement le sépulere n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. @Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut le sequestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
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45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueulé béante, rendentencore pluscruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte etnauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BÉAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues 1 Mémoire sur les sprpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles,, tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueulé béante, rendent@encore plus@cruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte et@nauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BÉAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues@@@ 1 Mémoire sur les sprpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles,, tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
45 ces caractères comme assez importans pour créer un nou-veau genre. La couleuvre nez-plat est appelée cannelée elle se trouve auprès de Philadelphie et dans les deux Carolines. ■ En examinant les serpens, il a été naturellement amené à s'occuper de ce qu'on appelle la fascination. Cette sorte de phénomène lui paraît due, non-seulement à l'impression de frayeur dont tout animal est saisi à l'as-pect imprévu d'un hideux reptile, et que son immobilité, la constante fixité de ses yeux, ses sifflemens et sa gueule béante, rendent encore plus cruelle, plus profonde mais il l'attribue aussi àl'odeur forte et nauséabonde qui s'échappe du corps du reptile 1 . Cette atmosphère plus ou moins ammoniaco-putride, est connue des indigènes et des Nè-gres, et leur facilite les moyens d'éviter le danger. Elle l'est sans doute aussi des oiseaux, des lapins et autres victimes des serpens mais une fois épouvantés par la vue de leur ennemi, asphyxiés, pour ainsi dire ,. par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence. Partout dans les différens Etats de l'Amérique septen-trionale ,PALISOT DE BEAUVOIS reçut l'accueil le plus cor-dial. L'Académie de Philadelphie voulut le compter parmi ses membres tous les savans recherchaient son amitié, mettaient à profit ses connaissances étendues 45 1 Mémoire sur les serpens, inséré dans l'Histoire naturelle des reptiles , tom. III, pag. 63-92, publié par SONNINI et LATREILLE, pour, faire suite au Buffon in-18, cité il y a peu d'instans.
par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence.
par l'atmosphère pénétrante qu'il répand, ils ne peuvent plus fuir, ils finissent par s'approcher et par devenir la proie d'un malheur attaché à leur existence.
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43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes , et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes etles seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et VUlaret, tom. XVII, pag. 60.
43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes , et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et@les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et V@Ularet, tom. XVII, pag. 60.
43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes@, et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque@? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui@vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple 1 , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations 1 Histoire de France, par Velly et Villaret, tom. XVII, pag. 60.
Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et VUlaret, tom.
Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations 1 Histoire de France, par Velly et Villaret, tom.
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-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal@ de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or-ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre de la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
Combattez, détruisez l'hydre de la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
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-23 -1 il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 80 Le poids et la surface des corps opto-slriés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes - en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison - enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serail, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
-23 -@1 il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 80 Le poids et la surface des corps opto-slriés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes - en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison - enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons@? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serail, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
-23 -7° Il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 8° Le poids et la surface des corps opto-striés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes -@en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison -@enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1@° d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons ? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serait, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques.
Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques.
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118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne ayec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter yers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie'que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait a son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls, comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui - mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten-
118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières@ il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne ayec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter yers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie'que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait a son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls, comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui - mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten-
118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Ainsi commencée, cette correspondance n'était pas de na-ture à prendre sitôt une fin. Les prières de la jeune femme n'étaient qu'une des formes dont s'enveloppent les capitula-tions du coeur. Derrière ces prières, il y avait un aveu for-mel échappé à sa sincérité. Ce fut tout ce qu'y vit Gaston, et il ne s'en montra que plus pressant. Ces campagnes de l'a-mour se ressemblent toutes. Rien qui n'y soit réglé, prévu, et qui ne s'enchaîne avec une précision rigoureuse. Il n'y a qu'une heure pour la retraite quand cette heure est passée, la force des choses l'emporte et prévaut jusqu'au bout. Au début, les lettres de Gaston n'exprimaient qu'une pas-sion contenue et qui se trouve satisfaite de ce qu'on lui accorde. Écrire à Clémence, échanger avec elle ses pensées, lui semblait un lot suffisant. Il lui racontait combien, au mi-lieu des bruits du monde, son coeur restait indifférent, et quels élans il éprouvait au contraire à se reporter vers elle et à lui offrir en sacrifice les séductions qu'il dédaignait. Il lui disait sa vie que son souvenir remplissait, ses prome-nades autour de l'hôtel, toujours vaines et toujours recom-mencées, ce qu'il avait fait à son intention et ce qu'il comp-tait faire, ses projets romanesques lorsque la belle saison les ramènerait tous deux dans le pays de Caux, ses travaux, ses études, qu'animait le désir de se rendre digne d'elle puis il en venait à parler de son amour, de ses rêves, de ses espé-rances dans cet idiome que les initiés seuls@ comprennent et qui a plus de charme que de variété. A quoi Clémence ré-pondait en le grondant doucement, en s'effrayant de ses témérités, et l'engageant à ne pas tenter le destin comme il le faisait par des lettres trop fréquentes et des démarches qui pouvaient la perdre irréparablement. Il est de l'essence des sentiments, et des plus vifs surtout, de ne pas s'arrêter dans leur marche ils vont toujours et promptement à l'excès. Gaston ne dérogea pas à cette loi constante. Bientôt il y eut, dans le ton de ses lettres, un changement dont Clémence s'alarma. Ce qui lui avait suffi d'abord ne le contentait plus il s'en prévalait pour exiger davantage. Puis c'étaient des élans mal contenus, et des im-patiences dont il ne pouvait se défendre. Il se plaignait de ne pas obtenir tout ce qu'il désirait il accusait Clémence de lui @@mesurer d'une manière trop avare les témoignages de ten-
118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.
118 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.
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