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222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7.
Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons.
Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons.
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34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et @ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection@@@ C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble @Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur.
Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur.
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50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'ubliger à m'en séparer mais je le remets ce entre des mains auxquelles mon coeur le confie avec ce une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps dés études
50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'ubliger à m'en séparer mais je le remets ce entre des mains auxquelles mon coeur le confie avec ce une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps dés études
50 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE ce raient pu m'obliger à m'en séparer mais je le remets@@@ entre des mains auxquelles mon coeur le confie avecec@ une aveugle assurance de son bonheur. On était alors en 1802 cette époque était celle de la plus grande gloire de l'institut. La réputation de l'abbé, son fondateur, était devenue universelle. Le comte de Rostopsin, dont le nom est devenu im-mortel dans l'histoire de Russie, lui écrivait, dans cette même année, ces lignes flatteuses Je conçois les éloges que vous me donnez, monsieur l'abbé, car vous ne me connaissez que par ma soeur, la princesse de Solitzin mais ceux que je me plais à donner au vénérable abbé Nicolle, je les sais fondés, car je le connais. Je l'estime et je ne puis mieux faire, pour le bien de mon pays, que de désirer que son institut fleurisse le plus longtemps possible. Sa renommée est en tous lieux. Volontiers je consulterai M... et M... sur le blason ou sur la qualité des vins mais, quand il s'agira d'éducation, je ne m'adresserai qu'à vous, monsieur l'abbé, et croirai par là vous montrer combien j'aime mon enfant. Un témoignage d'estime et de bienveillante protec-tion que lui donna dans ces mêmes temps l'Impératrice Marie dut flatter encore davantage, et consoler surtout plus efficacement, le coeur toujours attristé de M. Nicolle. Le général de Benkendorf avait ses fils, Alexandre et Constantin, placés dans l'institut. Le temps des études
Le temps dés études
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282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. À quoi aurait-elle pu se rattacher? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. À quoi aurait-elle pu se rattacher@? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit poqr qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
282 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. déclarait parfois chez elle d'invincibles dégoûts, et, si elle y avait résisté, c'était pour ne pas quitter la première le champ de bataille. Il est des êtres destinés à mourir jeunes, et qui en portent le signe sur le front Marguerite était de ce nombre. Elle allait vers la mort comme on va vers le re-pos après une journée de fatigues. Elle était lasse de souf-frir et trouvait naturel d'en finir avec la souffrance. A quoi aurait-elle pu se rattacher ? Plus de famille, plus une âme au monde pour la plaindre et la consoler. Tous ses souvenirs étaient navrants, toutes ses espérances éteintes. Quand elle s'interrogeait, le désespoir seul lui répondait quand elle je-tait les yeux autour d'elle, elle n'apercevait que le vide. Que de motifs et que d'excuses pour se réfugier dans l'oubli ! Ce qui lui manquait le moins, c'était le courage elle en montra jusqu'au bout. Le peu de minutes qui lui restaient, elle les employa à mettre tout en ordre dans son logement elle voulut que Ludovic le retrouvât tel qu'il l'avait toujours vu, aussi propre, aussi décent, aussi minutieusement rangé. Déjà elle avait fait justice de ce qui rappelait sa faute et ses écarts ce que Melchior n'avait pas emporté elle l'avait dé-truit pour qu'il n'y eût plus de vestige de son funeste pas-sage. Il lui avait fait, durant leur courte liaison, quelques-uns de ces cadeaux qui tirent leur prix de la main qui les offre elle les avait anéantis. Bijoux, vêtements, objets de toilette, tout ce qui lui venait de là avait pour elle un sens odieux c'était la livrée du déshonneur. En revanche, elle avait, par un sentiment délicat, remis en leur place tous les objets qui étaient familiers à Ludovic sur sa cheminée, de petits vases bleus garnis des fleurs qu'il aimait en face du lit, le portrait de sa grand'mère, un mo-ment exilé sur sa table, quelques livres donnés en étrennes, et la thèse de l'avocat avec une dédicace empreinte d'un amour respectueux. Rien ne manquait à cet arrangement, ni le buis près du bénitier, ni l'image du Christ dans le fond de l'alcôve. C'était la chambre des beaux jours, la chambre virginale, restaurée, renouvelée, affranchie de tout souffle impur. On a vu comment Marguerite disposait de ce mobilier et de tout ce qui lui avait appartenu. C'est Ludovic qui devait tout recueillir. Cependant la jeune fille en avait excepté quelques bjets sur lesquels elle avait fixé une étiquette pour mar-
À quoi aurait-elle pu se rattacher?
A quoi aurait-elle pu se rattacher ?
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité -des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spectateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité -des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M@@., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spectateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité @des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M..., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spéctateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle.
Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie! Ah! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie@! Ah@! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens@! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 407 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas@! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes@, des femmes@, un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie ! Ah ! si dé-sormais nous avons encore des fédérations@, il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané@! Quel spectacle, grand Dieu@! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme@! mon mari! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissans, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens ! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci@? Comme vous@, ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire@! Enfans de la patrie@! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre!
Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre!
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-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux@@@@ @spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Molé, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux -51 -spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes.
On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes.
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56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le motphanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , @@@1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot@phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉAUMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la contexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la substance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 56 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytes, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser.
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-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. @1@@ @@@@Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cart@hage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. -196 - 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés.
Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés.
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30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel ruiie bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas-1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Raye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure , ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation , fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à i2 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et lm, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c. , l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrille, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel ruiie bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas-@1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Raye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure , ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation , fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à i2 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et lm, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c. , l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustri@lle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 tation appropriées aux différentes classes de la société, o@ù les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence@, à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel d'une bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas- 1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Roye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure@, ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation@, fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à 12 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et 1m, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c.@, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrielle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrille, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrielle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
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210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
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57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours Contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues auxpolypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou 1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours Contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues aux@polypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou @@@1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues aux polypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou 57 1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les.
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les.
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76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée@ elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-teau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. @@@A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fût acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au @reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chées elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi-@@gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester@ en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse.
Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse.
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88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678@'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de @rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le @16 mars 1678 1. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre à la critique que l'on fit de ce roman 2 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Clèves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première date, qu'il en avait été question dans la société intime de l'au-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever.
La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever.
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12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent? lui dis-je. - Monsieur l'agent? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent@? lui dis-je. - Monsieur l'agent@? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser@? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur@! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Monsieur Vincent ? lui dis-je. -@Monsieur l'agent ? -@Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -@Possible et puis, quoi ? -@Si nous avisions à le chasser ? -@Et comment? -@Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. @-@Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -@Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. @Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était @bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
- Monsieur Vincent?
-Monsieur Vincent ?
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20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, @Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-@@@@1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 189 Avant le traitement magnétique, il y avait atonie générale et douleurs rhumatismales. J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1845, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison. M. Thilorier, dont le nom est européen, et auquel la science doit une des plus belles découvertes du siècle, la solidification de l'acide carbonique par l'air, était complète-ment sourd. M. Thilorier était âgé de cinquante-cinq ans à peu près depuis sa naissance, il n'entendit jamais de l'oreille gauche et, depuis vingt-cinq ans, cette surdité s'était aussi commu-niquée à l'oreille droite. Il fallait crier très haut dans cette oreille pour se faire entendre. Par suite d'un accident arrivé dans une de ses expériences, un malheureux jeune homme ayant été tué, M. Thilorier en éprouva un tel saisissement, qu'il devint complètement sourd et se vit obligé de renoncer à toute espèce de conver-sation. Il eut recours à plusieurs traitements, mais il n'en éprouva aucune amélioration. Je le magnétisai sans l'endormir et, après quelques séances, il éprouva diverses sensations dans les oreilles, une douce chaleur, des tournoiements, des picotements, des crispations intérieures. Ces sensations, qui d'abord furent à peine sensibles, augmentèrent de jour en jour sous l'in-fluence magnétique. Il sentit un grand calme dans la tête, ainsi qu'un grand dégagement ses idées furent plus nettes, son travail plus facile et sans fatigue. Il se leva à six heures du matin et se coucha à minuit, tandis qu'avant d'être magnétisé, il fallait qu'il dormît quatorze heures. Le G avril 1844, après six séances, il entendit le mouve-ment de ma pendule à la distance de six pouces de l'oreille droite, et, le 13, il put l'entendre des deux. A partir dé ce moment, l'amélioration alla toujours en augmentant il parvint à entendre une partie de la conver-
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 189 Avant le traitement magnétique, il y avait atonie générale et douleurs rhumatismales. J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1845, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison. M. Thilorier, dont le nom est européen, et auquel la science doit une des plus belles découvertes du siècle, la solidification de l'acide carbonique par l'air, était complète-ment sourd. M. Thilorier était âgé de cinquante-cinq ans à peu près depuis sa naissance, il n'entendit jamais de l'oreille gauche et, depuis vingt-cinq ans, cette surdité s'était aussi commu-niquée à l'oreille droite. Il fallait crier très haut dans cette oreille pour se faire entendre. Par suite d'un accident arrivé dans une de ses expériences, un malheureux jeune homme ayant été tué, M. Thilorier en éprouva un tel saisissement, qu'il devint complètement sourd et se vit obligé de renoncer à toute espèce de conver-sation. Il eut recours à plusieurs traitements, mais il n'en éprouva aucune amélioration. Je le magnétisai sans l'endormir et, après quelques séances, il éprouva diverses sensations dans les oreilles, une douce chaleur, des tournoiements, des picotements, des crispations intérieures. Ces sensations, qui d'abord furent à peine sensibles, augmentèrent de jour en jour sous l'in-fluence magnétique. Il sentit un grand calme dans la tête, ainsi qu'un grand dégagement ses idées furent plus nettes, son travail plus facile et sans fatigue. Il se leva à six heures du matin et se coucha à minuit, tandis qu'avant d'être magnétisé, il fallait qu'il dormît quatorze heures. Le G avril 1844, après six séances, il entendit le mouve-ment de ma pendule à la distance de six pouces de l'oreille droite, et, le 13, il put l'entendre des deux. A partir dé ce moment, l'amélioration alla toujours en augmentant il parvint à entendre une partie de la conver-
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 189 Avant le traitement magnétique, il y avait atonie générale et douleurs rhumatismales. J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1815, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison. M. Thilorier, dont le nom est européen, et auquel la science doit une des plus belles découvertes du siècle, la solidification de l'acide carbonique par l'air, était complète-ment sourd. M. Thilorier était âgé de cinquante-cinq ans à peu près depuis sa naissance, il n'entendit jamais de l'oreille gauche et, depuis vingt-cinq ans, cette surdité s'était aussi commu-niquée à l'oreille droite. Il fallait crier très haut dans cette oreille pour se faire entendre. Par suite d'un accident arrivé dans une de ses expériences, un malheureux jeune homme ayant été tué, M. Thilorier en éprouva un tel saisissement, qu'il devint complètement sourd et se vit obligé de renoncer à toute espèce de conver-sation. Il eut recours à plusieurs traitements, mais il n'en éprouva aucune amélioration. Je le magnétisai sans l'endormir et, après quelques séances, il éprouva diverses sensations dans les oreilles, une douce chaleur, des tournoiements, des picotements, des crispations intérieures. Ces sensations, qui d'abord furent à peine sensibles, augmentèrent de jour en jour sous l'in-fluence magnétique. Il sentit un grand calme dans la tête, ainsi qu'un grand dégagement ses idées furent plus nettes, son travail plus facile et sans fatigue. Il se leva à six heures du matin et se coucha à minuit, tandis qu'avant d'être magnétisé, il fallait qu'il dormit quatorze heures. Le 6 avril 1844, après six séances, il entendit le mouve-ment de ma pendule à la distance de six pouces de l'oreille droite, et, le 13, il put l'entendre des deux. A partir de ce moment, l'amélioration alla toujours en augmentant il parvint à entendre une partie de la conver-
J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1845, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison.
J'ai revu M. le baron de Munchhausen en septembre 1844 et en août 1815, il n'avait éprouvé aucune rechute, le temps avait consolidé la guérison.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ab! que c'est beau, La puce et le chameau! Et youp! youp! youp! - Et youp! youp! youp! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifie à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. A@b! que c'est beau, La puce et le chameau@! Et youp@! youp@! youp! - Et youp@! youp@! youp@! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. @n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement@? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifi@e à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145@@ Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques têtes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ah ! que c'est beau, La puce et le chameau ! Et youp ! youp ! youp@ ! Et youp ! youp ! youp ! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. Il est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement ? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifice à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni ratelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui @@surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail.
Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail.
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-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, @a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -@Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme.
Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme.
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228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. @Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans @le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -@Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il@ ne fût pas abandonné à des soins mer@-@cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu@ d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si @plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur.
Dans le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur.
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48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
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20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hilaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant@@@@@@ On cita devant le tribunal Patrice et Hi@laire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-@1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant ..... On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence- 1 Cette expression de crime peut paraitre un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hilaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs.
Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur-pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so-ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et iri'à-jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur-@pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so-@ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et iri'à-jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 45 au peuple de tout faire, de mépriser tout frein d'auto-rité, défouler aux pieds toute loi, et de proclamer enfin, pour tous les hommes, une égalité aussi absurde qu'elle est impossible. En 1797, Babeuf avait osé écrire dans le Tribun du peuple, feuille périodique dont il était le rédacteur, ces mots que le peuple accueillait comme maximes de vraie liberté La société est une caverne l'harmonie qui règne est un crime. Que vient-on vous parler de lois et de propriétés? Les propriétés sont le partage des usur- pateurs, et les lois, l'ouvrage des plus forts. Allez, mes amis, déranger, bouleverser, culbuter cette so- ciété qui ne vous convient pas prenez partout ce qui vous conviendra le superflu appartient de droit à qui n'a rien. Si l'on s'oppose à vos glorieux efforts, renversez les barrières des constitutions, égorgez les tyrans, les patriciens, le million doré. Vous êtes seul le vrai peuple. La justice du peuple est grande et @@ma- jestueuse comme lui. Tout ce qu'il fait est légitime tout ce qu'il ordonne est sacré. Ces principes de liberté, non, ne profanons pas un mot qui repose sur la base première et sacrée du devoir, et disons plutôt, ces principes de sauvage licence vo-laient rapidement de contrée en contrée. De nobles sentiments existaient encore dans l'armée les chefs en avaient donné des preuves durant la guerre mais il était à craindre que des hommes mal intentionnés ne répandissent ces funestes doctrines partout où ces 3.
Que vient-on vous parler de lois et de propriétés?
Que vient-on vous parler de lois et de propriétés?
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-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de
-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de
-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est @juste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la ville. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ordre de
L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres.
L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
- Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé.
-Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé.
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iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire? Attendre ainsi? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire@? Attendre ainsi@? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence@! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller@? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,@ une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire ? Attendre ainsi ? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort -@Clémence, dit-il, Clémence ! Elle ne bougeait pas il insista -@Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. -@Pourquoi me réveiller ? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil.
Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil.
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3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain-
3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-@titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain-
3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti@tutionnel, mais sous l'i@nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons- titution. Eh bien, l'auteur a cru@, à tort ou à raison@, à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité@, et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse@, il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus@, une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion@, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin@, l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable@, mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain-
Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper.
Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper.
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-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Ché-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Ché-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Che-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres.
Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres.
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432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe@! Mais alors@, on oublie que, s'il y a d@@@éshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir@, au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance@, pour des ministres honnêtes gens@, le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux@, nécessaire même@, autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire@, quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence@, il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que@, d'a@près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château@, et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas @d'après ses propres réflexions, et votre lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède@, il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait.
Ou le roi ne le fera pas d'après ses propres réflexions, et votre lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède, il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait.
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