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59 bris de végétaux, sans s'y fixer immédiatement 2°. les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 5°. et les champignons qui naissent sur des bois morts et sur des feuilles tombées. Ces derniers sont de deux sortes , les annuels et les vivaces les uns sont i°. mous bu fugaces, 2°. secs mais fugaces, 5°. solides et durent long-temps les autres, en très-petit nombre fournissent, cette substance d'un usage si commun que l'on nomme amadou , et qu'on trouve sur les hêtres languissans. Les lichens, dont les scutelles sont organisées intérieu-rement comme les pézizes 1 .tiennent le troisième rang dans l'aithéogamie le quatrième est occupé par les hé-patiques chez lesquels on commence à trouver les indices d'une fructification mieux prononcée et plus analogue à celle des autres végétaux que nous nommons parfaits. PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-nielles 2 . La cinquième classe comprend les mousses. Elles offrent de vraies racines, une tige, des feuilles , et des organes particuliers et distincts, qui paraissent être ceux à l'aide desquels elles se régénèrent. La fleur, essentiel-lement la même dans tous les genres et dans toutes les espèces , ne diffère extérieurement que par le nombre et 1 Consultez le premier volume botanique de l'Ency-clopédie méthodique, art. Champignon. 2 Je n'ai trouvé dans les papiers de PALISOT DE BEAU-vois qu'un travail à peine ébauché sur ces deux familles.
59 bris de végétaux, sans s'y fixer immédiatement 2°. les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 5°. et les champignons qui naissent sur des bois morts et sur des feuilles tombées. Ces derniers sont de deux sortes , les annuels et les vivaces les uns sont i°. mous bu fugaces, 2°. secs mais fugaces, 5°. solides et durent long-temps les autres, en très-petit nombre fournissent, cette substance d'un usage si commun que l'on nomme amadou , et qu'on trouve sur les hêtres languissans. Les lichens, dont les scutelles sont organisées intérieu-rement comme les pézizes 1 .tiennent le troisième rang dans l'aithéogamie le quatrième est occupé par les hé-patiques chez lesquels on commence à trouver les indices d'une fructification mieux prononcée et plus analogue à celle des autres végétaux que nous nommons parfaits. PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-nielles 2 . La cinquième classe comprend les mousses. Elles offrent de vraies racines, une tige, des feuilles , et des organes particuliers et distincts, qui paraissent être ceux à l'aide desquels elles se régénèrent. La fleur, essentiel-lement la même dans tous les genres et dans toutes les espèces , ne diffère extérieurement que par le nombre et @@@1 Consultez le premier volume botanique de l'Ency-clopédie méthodique, art. Champignon. 2 Je n'ai trouvé dans les papiers de PALISOT DE BEAU-vois qu'un travail à peine ébauché sur ces deux familles.
59 bris de végétaux, sans s'y fixer immédiatement 2°. les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 3°. et les champignons qui naissent sur des bois morts et sur des feuilles tombées. Ces derniers sont de deux sortes , les annuels et les vivaces les uns sont 1°. mous ou fugaces, 2°. secs mais fugaces, 3°. solides et durent long-temps les autres, en très-petit nombre fournissent, cette substance d'un usage si commun que l'on nomme amadou , et qu'on trouve sur les hêtres languissans. Les lichens, dont les scutelles sont organisées intérieu-rement comme les pézizes 1 .tiennent le troisième rang dans l'aethéogamie le quatrième est occupé par les hé-patiques chez lesquels on commence à trouver les indices d'une fructification mieux prononcée et plus analogue à celle des autres végétaux que nous nommons parfaits. PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-@melles 2 . La cinquième classe comprend les mousses. Elles offrent de vraies racines, une tige, des feuilles , et des organes particuliers et distincts, qui paraissent être ceux à l'aide desquels elles se régénèrent. La fleur, essentiel-lement la même dans tous les genres et dans toutes les espèces , ne diffère extérieurement que par le nombre et 59 1 Consultez le premier volume botanique de l'Ency-clopédie méthodique, art. Champignon. 2 Je n'ai trouvé dans les papiers de PALISOT DE BEAU-VOIS qu'un travail à peine ébauché sur ces deux familles.
les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 5°.
les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 3°.
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-31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
-31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
-31 -par la fermentation. -@On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre@, sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,54 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. -@La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, SO3 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. -@1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave@, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
- La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr.
-La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr.
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S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio - trachélien, par Cuvier, levator elaviculae par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loe. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anat. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca VOrdre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio - trachélien, par Cuvier, levator elaviculae par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loe. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. @Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur @Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anat. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca @VOrdre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
S. POZZI. -@DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio@-@trachélien, par Cuvier, levator claviculoe par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loc. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. -Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur l'épitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anot. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca l'Ordre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus.
Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus.
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256 L'ART DE MAGNÉTISER trouve dans les environs de cette ville elle avait dix centi-mètres de circonférence et deux pieds et demi de longueur. Nous l'avons souvent endormie et réveillée en la magnéti-sant directement à travers le vase de verre dans lequel nous la gardions, jusqu'au jour où nous l'avons tuée par le regard. Quelquefois aussi, pour l'endormir, nous avons employé la musique ou, du moins, des sons musicaux. Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connaît aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement. Maintes fois alors nous l'avons prise dans nos mains et posée en liberté dans notre cabinet, malgré le danger qui aurait pu exister si elle n'eût pas été endormie magnétique-ment, mais elle restait immobile sans donner signe de vie. Nous la réinstallions dans son vase de verre, nous la dégagions pour la réveiller, et aussitôt elle se mettait en mouvement et cherchait une issue pour s'échapper. Expériences sur des fleurs Lorsque ie me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien. Je magnétisai celui qui se mourait et, après quelques jours, il eut plusieurs feuilles qui ne jaunirent plus. Le géranium prit de la vie et, bientôt après, il fut couvert de feuilles bien plus, il avait dépassé de beaucoup celui qui n'était pas malade. Je continuai à le magnétiser, et il donna des fleurs avant l'autre. Je dus penser, et l'horticulteur également, que le fluide communiqué à cette plante lui avait donné de la force et de -
256 L'ART DE MAGNÉTISER trouve dans les environs de cette ville elle avait dix centi-mètres de circonférence et deux pieds et demi de longueur. Nous l'avons souvent endormie et réveillée en la magnéti-sant directement à travers le vase de verre dans lequel nous la gardions, jusqu'au jour où nous l'avons tuée par le regard. Quelquefois aussi, pour l'endormir, nous avons employé la musique ou, du moins, des sons musicaux. Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connaît aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement. Maintes fois alors nous l'avons prise dans nos mains et posée en liberté dans notre cabinet, malgré le danger qui aurait pu exister si elle n'eût pas été endormie magnétique-ment, mais elle restait immobile sans donner signe de vie. Nous la réinstallions dans son vase de verre, nous la dégagions pour la réveiller, et aussitôt elle se mettait en mouvement et cherchait une issue pour s'échapper. Expériences sur des fleurs Lorsque ie me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien. Je magnétisai celui qui se mourait et, après quelques jours, il eut plusieurs feuilles qui ne jaunirent plus. Le géranium prit de la vie et, bientôt après, il fut couvert de feuilles bien plus, il avait dépassé de beaucoup celui qui n'était pas malade. Je continuai à le magnétiser, et il donna des fleurs avant l'autre. Je dus penser, et l'horticulteur également, que le fluide communiqué à cette plante lui avait donné de la force et de -
256 L'ART DE MAGNÉTISER trouve dans les environs de cette ville elle avait dix centi-mètres de circonférence et deux pieds et demi de longueur. Nous l'avons souvent endormie et réveillée en la magnéti-sant directement à travers le vase de verre dans lequel nous la gardions, jusqu'au jour où nous l'avons tuée par le regard. Quelquefois aussi, pour l'endormir, nous avons employé la musique ou, du moins, des sons musicaux. Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connait aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement. Maintes fois alors nous l'avons prise dans nos mains et posée en liberté dans notre cabinet, malgré le danger qui aurait pu exister si elle n'eût pas été endormie magnétique-ment, mais elle restait immobile sans donner signe de vie. Nous la réinstallions dans son vase de verre, nous la dégagions pour la réveiller, et aussitôt elle se mettait en mouvement et cherchait une issue pour s'échapper. Expériences sur des fleurs Lorsque je me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien. Je magnétisai celui qui se mourait et, après quelques jours, il eut plusieurs feuilles qui ne jaunirent plus. Le géranium prit de la vie et, bientôt après, il fut couvert de feuilles bien plus, il avait dépassé de beaucoup celui qui n'était pas malade. Je continuai à le magnétiser, et il donna des fleurs avant l'autre. Je dus penser, et l'horticulteur également, que le fluide communiqué à cette plante lui avait donné de la force et de -
Expériences sur des fleurs Lorsque ie me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien.
Expériences sur des fleurs Lorsque je me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien.
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taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. 0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons.
taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. 0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons.
taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. O mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obs@-tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, @Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons.
0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur.
O mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obs-tacle à mon bonheur.
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AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. @Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. @Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. @Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. @Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la@ hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. -Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. a' Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c.@deltoïde. d.@Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. -Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcation va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans .
FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans .
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148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui -pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, £ t les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le -retour de la belle saison. amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tète cbar-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste@? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques@? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui -pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, £ t les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le -retour de la belle saison. amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tète cbar-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude. Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste ? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques ? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui @pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, @et les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le @retour de la belle saison@ amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tête char-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
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OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits@@. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-@1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris@ à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits... C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles@? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades@? Oh@! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connait du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand sécours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remorque. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer- 1 En 1811, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris, à la Pitié dans le service de M. Bérard@ et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose.
Oh! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connait du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose.
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-8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris
-8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris
-8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siége. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siége spécial, du moins un siége de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, @@on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siége fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'@est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris
M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris
M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris
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18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devien@t la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tem@pèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
, le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne.
, le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tempèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne.
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-i-, -telle forme, à prendre une marche lente ou rapide, etc. L'âge également doit être pris en considération. Vogel trouvait un rapport entre la période de la vie du malade et le siège du rhumatisme. D'après lui, les affections rhumatismales atteindraient le vieillard surtout dans le segment inférieur et dans les viscères abdominaux tandis que, chez les jeunes sujets, elles occupent plutôt la partie supérieure du corps et les viscères encéphalique et tho-raciques. Mes observations particulières ne me permettent pas de poser une conclusion aussi absolue. Les causes intrinsèques pathologiques ont une grande importance. Sous cette dénomination, je comprends les manifestations rhumatismales qui précèdent générale-ment la pleurésie, en particulier, les déterminations car-diaques et les déterminations articulaires. Le fait de la pleurésie succédant à un rhumatisme articulaire, avait tellement frappé les observateurs d'autrefois, qu'ils dé-crivaient cette maladie comme une simple complication du rhumatisme des articulations. Je ne puis accepter cette interprétation, car, poar moi, l'inflammation de la plèvre, survenant dans ces circonstances, est une manifestation rhumatique indépendante, au même titre que le rhumatisme articulaire aigu. Néanmoins, comme l'a dit M. Chauffard, le rhumatisme articulaire aigu con-stitue le grand côté des affections rhumatismales. S'il m'était permis de m'exprimer ainsi, je dirais que les articulations sont l'entrée par où les manifestations du rhumatisme s'introduisent dans l'économie, pour se por-ter ensuite sur les autres organes. Telle personne, née rhumatisante, n'aurait jamais eu de pleurésie tenant à cette diathèse il lui survient un rhumatisme des jointures, consécutivement elle aura une pleurésie de même nature. Il existe donc ici une relation
-i-, -telle forme, à prendre une marche lente ou rapide, etc. L'âge également doit être pris en considération. Vogel trouvait un rapport entre la période de la vie du malade et le siège du rhumatisme. D'après lui, les affections rhumatismales atteindraient le vieillard surtout dans le segment inférieur et dans les viscères abdominaux tandis que, chez les jeunes sujets, elles occupent plutôt la partie supérieure du corps et les viscères encéphalique et tho-raciques. Mes observations particulières ne me permettent pas de poser une conclusion aussi absolue. Les causes intrinsèques pathologiques ont une grande importance. Sous cette dénomination, je comprends les manifestations rhumatismales qui précèdent générale-ment la pleurésie, en particulier, les déterminations car-diaques et les déterminations articulaires. Le fait de la pleurésie succédant à un rhumatisme articulaire, avait tellement frappé les observateurs d'autrefois, qu'ils dé-crivaient cette maladie comme une simple complication du rhumatisme des articulations. Je ne puis accepter cette interprétation, car, poar moi, l'inflammation de la plèvre, survenant dans ces circonstances, est une manifestation rhumatique indépendante, au même titre que le rhumatisme articulaire aigu. Néanmoins, comme l'a dit M. Chauffard, le rhumatisme articulaire aigu con-stitue le grand côté des affections rhumatismales. S'il m'était permis de m'exprimer ainsi, je dirais que les articulations sont l'entrée par où les manifestations du rhumatisme s'introduisent dans l'économie, pour se por-ter ensuite sur les autres organes. Telle personne, née rhumatisante, n'aurait jamais eu de pleurésie tenant à cette diathèse il lui survient un rhumatisme des jointures, consécutivement elle aura une pleurésie de même nature. Il existe donc ici une relation
-i-, -telle forme, à prendre une marche lente ou rapide, etc. L'âge également doit être pris en considération. Vogel trouvait un rapport entre la période de la vie du malade et le siége du rhumatisme. D'après lui, les affections rhumatismales atteindraient le vieillard surtout dans le segment inférieur et dans les viscères abdominaux tandis que, chez les jeunes sujets, elles occupent plutôt la partie supérieure du corps et les viscères encéphalique et tho-raciques. Mes observations particulières ne me permettent pas de poser une conclusion aussi absolue. Les causes intrinsèques pathologiques ont une grande importance. Sous cette dénomination, je comprends les manifestations rhumatismales qui précèdent générale-ment la pleurésie, en particulier, les déterminations car-diaques et les déterminations articulaires. Le fait de la pleurésie succédant à un rhumatisme articulaire, avait tellement frappé les observateurs d'autrefois, qu'ils dé-crivaient cette maladie comme une simple complication du rhumatisme des articulations. Je ne puis accepter cette interprétation, car, pour moi, l'inflammation de la plèvre, survenant dans ces circonstances, est une manifestation rhumatique indépendante, au même titre que le rhumatisme articulaire aigu. Néanmoins, comme l'a dit M. Chauffard, le rhumatisme articulaire aigu con-stitue le grand côté des affections rhumatismales. S'il m'était permis de m'exprimer ainsi, je dirais que les articulations sont l'entrée par où les manifestations du rhumatisme s'introduisent dans l'économie, pour se por-ter ensuite sur les autres organes. Telle personne, née rhumatisante, n'aurait jamais eu de pleurésie tenant à cette diathèse il lui survient un rhumatisme des jointures, consécutivement elle aura une pleurésie de même nature. Il existe donc ici une relation
Je ne puis accepter cette interprétation, car, poar moi, l'inflammation de la plèvre, survenant dans ces circonstances, est une manifestation rhumatique indépendante, au même titre que le rhumatisme articulaire aigu.
Je ne puis accepter cette interprétation, car, pour moi, l'inflammation de la plèvre, survenant dans ces circonstances, est une manifestation rhumatique indépendante, au même titre que le rhumatisme articulaire aigu.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et
1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme.
Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme.
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-108 -chasses du roi à Rambouillet. On s'était vu dans les soupers à la Richelieu, la tête un peu ardente et par conséquent avec le coeur facile. Rieuse, un peu bacchante à table, madame de Mailly répé-tait les plus spirituels propos, et par-dessus tout d'unebonté, d'une indulgence incomparables dire comment le roi l'aima, ce serait raconter une de ces intrigues qui ont toujours la même origine, le même dénoûment les pamphlets en parlent tous dans des termes lascifs, mais tous répètent aussi que la comtesse de Mailly aimait le roi pour lui-même avec un rare désintéressement on pouvait même dire que ce désintéressement avait quelque chose d'affecté, et un journaliste du temps raconte l'anecdote que voici Madame de Mailly connaissait le marquis de la Chatardie, nommé ambassadeur auprès de la czarine quand le marquis alla prendre congé de la comtesse, il lui offrit ses ser-vices à la cour de Russie. Madame de Mailly le remercia puis, comme toutes les femmes, elle fit réflexion que c'était dans ce pays qu'on avait les belles peaux elles riches fourrures elle pria donc le marquis de lui faire l'emplette d'une fourrure et de deux perses, en lui recommandant que la fourrure ne dépassât pas trois cents livres et les deux perses à proportion, parce qu'elle ne voulait pas du beau, qu'elle n'était pas assez riche pour
-108 -chasses du roi à Rambouillet. On s'était vu dans les soupers à la Richelieu, la tête un peu ardente et par conséquent avec le coeur facile. Rieuse, un peu bacchante à table, madame de Mailly répé-tait les plus spirituels propos, et par-dessus tout d'une@bonté, d'une indulgence incomparables dire comment le roi l'aima, ce serait raconter une de ces intrigues qui ont toujours la même origine, le même dénoûment les pamphlets en parlent tous dans des termes lascifs, mais tous répètent aussi que la comtesse de Mailly aimait le roi pour lui-même avec un rare désintéressement on pouvait même dire que ce désintéressement avait quelque chose d'affecté, et un journaliste du temps raconte l'anecdote que voici Madame de Mailly connaissait le marquis de la Chatardie, nommé ambassadeur auprès de la czarine quand le marquis alla prendre congé de la comtesse, il lui offrit ses ser-vices à la cour de Russie. Madame de Mailly le remercia puis, comme toutes les femmes, elle fit réflexion que c'était dans ce pays qu'on avait les belles peaux e@lles riches fourrures elle pria donc le marquis de lui faire l'emplette d'une fourrure et de deux perses, en lui recommandant que la fourrure ne dépassât pas trois cents livres et les deux perses à proportion, parce qu'elle ne voulait pas du beau, qu'elle n'était pas assez riche pour
-108 -chasses du roi à Rambouillet. On s'était vu dans les soupers à la Richelieu, la tête un peu ardente et par conséquent avec le coeur facile. Rieuse, un peu bacchante à table, madame de Mailly répé-tait les plus spirituels propos, et par-dessus tout d'une bonté, d'une indulgence incomparables dire comment le roi l'aima, ce serait raconter une de ces intrigues qui ont toujours la même origine, le même dénoûment les pamphlets en parlent tous dans des termes lascifs, mais tous répètent aussi que la comtesse de Mailly aimait le roi pour lui-même avec un rare désintéressement on pouvait même dire que ce désintéressement avait quelque chose d'affecté, et un journaliste du temps raconte l'anecdote que voici Madame de Mailly connaissait le marquis de la Chatardie, nommé ambassadeur auprès de la czarine quand le marquis alla prendre congé de la comtesse, il lui offrit ses ser-vices à la cour de Russie. Madame de Mailly le remercia puis, comme toutes les femmes, elle fit réflexion que c'était dans ce pays qu'on avait les belles peaux et les riches fourrures elle pria donc le marquis de lui faire l'emplette d'une fourrure et de deux perses, en lui recommandant que la fourrure ne dépassât pas trois cents livres et les deux perses à proportion, parce qu'elle ne voulait pas du beau, qu'elle n'était pas assez riche pour
Madame de Mailly le remercia puis, comme toutes les femmes, elle fit réflexion que c'était dans ce pays qu'on avait les belles peaux elles riches fourrures elle pria donc le marquis de lui faire l'emplette d'une fourrure et de deux perses, en lui recommandant que la fourrure ne dépassât pas trois cents livres et les deux perses à proportion, parce qu'elle ne voulait pas du beau, qu'elle n'était pas assez riche pour
Madame de Mailly le remercia puis, comme toutes les femmes, elle fit réflexion que c'était dans ce pays qu'on avait les belles peaux et les riches fourrures elle pria donc le marquis de lui faire l'emplette d'une fourrure et de deux perses, en lui recommandant que la fourrure ne dépassât pas trois cents livres et les deux perses à proportion, parce qu'elle ne voulait pas du beau, qu'elle n'était pas assez riche pour
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48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le
Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin.
Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin.
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SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans cherchera me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose surles mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux.
SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher@a me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-@cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur@les mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux.
SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland@, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple@, après avoir combattu pour ses droits@, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton@, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse@@ mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux.
Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux.
Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux.
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56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. 11 savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec-
56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. 11 savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec-
56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. Il savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec-
Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas.
Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas.
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38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenecb. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très-remarquâbles pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du tjpe éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux n laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenecb. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très-remarquâbles pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du tjpe éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux n@ laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenech. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très remarquables pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du type éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance@, sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux ne laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance.
On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance.
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291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
292 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj@ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de la provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer.
Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de la provoquer.
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-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. @Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-@@méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux.@@ Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont @rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. -Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies réversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire.
Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire.
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SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité@ son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-@tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-@ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-@i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens.
Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions.
Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer lesneiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau@? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les@neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 11 ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peine prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. @Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau ? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-@@tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boîte entr'ouverte -@@Monsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. -@De quoi ? dit-il. -@@Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? -@Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Éthiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière.
A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir. a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. I STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la, médecine, t. I, page 162.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là@ un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir. a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. I STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la, médecine, t. I, page 162.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là, un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir.@@ Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. i STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la@ médecine, t. 1, page 162.
Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes.
Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes.
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18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une'âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas Le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadaver, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers.
18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une'âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas Le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadav@er, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers.
18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadavrer, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers.
Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues.
Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues.
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-129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Cornus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais.
-129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Cornus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde @1@@ @@@@On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais.
-129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Co@mus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Co@mus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde -129 - 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais.
En effet loin d'être du monde 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main.
En effet loin d'être du monde -129 - 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien@@@ ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher @@@Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour @@@Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame,@@@ comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là!
Rien ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher Septavaux, car tu n'es pas là!
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422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancédans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé@dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,@soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÈCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a a fait feu@, mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air@, et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la partie pa-raissait alors presque entièrement évacué@, ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire@, à distance à peu près égale de l'autel de la partie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière@, étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII 1 elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles@, et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment où le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze,ze, 1 Cet article était ainsi conçu@@ Dans le cas où, soit avant, soit pendant le prononcé des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou.
Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la partie pa-raissait alors presque entièrement évacué, ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire, à distance à peu près égale de l'autel de la partie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou.
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-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, 1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, @@@@@@1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grotesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, -45 - 1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés!
Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grotesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés!
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-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe cette feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain -@découper ce moulage -@enlever la feuille de gélatine -@peser le mor-ceau d'étain découpé -@diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids @sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface.
La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface.
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-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
- Afé-thode de Trommer.
-Mé-thode de Trommer.
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-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal@ de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or-ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre de la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces.
Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces.
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198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de Yavoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eut semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à -confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de @Yavoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire@? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi@? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position@? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eut semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à -confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de l'avoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire ? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi ? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position ? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eût semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à @confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée.
L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée.
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130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le WachtamRhein. C'étaientdesgarçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ilstraînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où @farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam@Rhein. C'étaient@des@garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils@traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où j'arrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam Rhein. C'étaient des garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde.
Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde.
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478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
Que voulez-vous, grand homme?
Que voulez-vous, grand homme ?
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfutle séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut@le séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@@@5 excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-@@jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent@@ s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complétement le sépulere n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. @Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut le sequestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants.
Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complétement le sépulere n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants.
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison.
Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison.
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232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparaît dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. Le coeur plein de joie, je laissai la pauvre enfant dormir pendant une heure d'un sommeil magnétique profond, puis je la réveillai elle se sentait mieux, beaucoup mieux elle était sauvée j'avais réussi. Le 29, elle était mieux, mais il y avait au coeur des élancements qui la faisaient beaucoup souffrir. Du lep février au 10, il y eut un mieux prononcé les forces revinrent doucement, il y eut encore quelques éva-nouissements, mais les bras ne se paralysaient plus, et les jambes revenaient au point qu'en soutenant la malade, elle pût faire quelques pas. Le 12, une petite contrariété provoqua une crise de délire qui dura trois heures, et pendant laquelle elle marcha seule les forces étaient surexcitées par l'état nerveux, cela ne m'annonçait rien de bon. En effet, à minuit, il y eut un évanouissement si profond, si intense que, malgré tous mes efforts, mes insufflations chaudes, je ne pus le faire cesser qu'après deux heures d'un travail continu, et encore, à peine revenue à elle, perdit-elle connaissance plusieurs fois. Le 13, toute la faiblesse reparut, et le délire revint et amena un évanouissement, puis l'extase sans provocation, ce que je vis avec plaisir cela m'annonçait la fin de cette fâcheuse crise. En effet, depuis lors les douleurs diminuèrent et les forces revinrent au point que, dès le 25 février, elle put sortir à pied enfin, le mieux augmenta, et la guérison fut entière. Pendant les mois de mars, avril et mai, il n'y eut plus d'accident, et ces dames purent partir le 27 mai 1854. Depuis cette époque, ces dames m'ont donné de temps en temps des nouvelle de Mlle Eugénie, dont la santé s'est sou-tenue. Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à
232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparaît dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. Le coeur plein de joie, je laissai la pauvre enfant dormir pendant une heure d'un sommeil magnétique profond, puis je la réveillai elle se sentait mieux, beaucoup mieux elle était sauvée j'avais réussi. Le 29, elle était mieux, mais il y avait au coeur des élancements qui la faisaient beaucoup souffrir. Du lep février au 10, il y eut un mieux prononcé les forces revinrent doucement, il y eut encore quelques éva-nouissements, mais les bras ne se paralysaient plus, et les jambes revenaient au point qu'en soutenant la malade, elle pût faire quelques pas. Le 12, une petite contrariété provoqua une crise de déli@re qui dura trois heures, et pendant laquelle elle marcha seule les forces étaient surexcitées par l'état nerveux, cela ne m'annonçait rien de bon. En effet, à minuit, il y eut un évanouissement si profond, si intense que, malgré tous mes efforts, mes insufflations chaudes, je ne pus le faire cesser qu'après deux heures d'un travail continu, et encore, à peine revenue à elle, perdit-elle connaissance plusieurs fois. Le 13, toute la faiblesse reparut, et le délire revint et amena un évanouissement, puis l'extase sans provocation, ce que je vis avec plaisir cela m'annonçait la fin de cette fâcheuse crise. En effet, depuis lors les douleurs diminuèrent et les forces revinrent au point que, dès le 25 février, elle put sortir à pied enfin, le mieux augmenta, et la guérison fut entière. Pendant les mois de mars, avril et mai, il n'y eut plus d'accident, et ces dames purent partir le 27 mai 1854. Depuis cette époque, ces dames m'ont donné de temps en temps des nouvelle de Mlle Eugénie, dont la santé s'est sou-tenue. Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à
232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparait dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. Le coeur plein de joie, je laissai la pauvre enfant dormir pendant une heure d'un sommeil magnétique profond, puis je la réveillai elle se sentait mieux, beaucoup mieux elle était sauvée j'avais réussi. Le 29, elle était mieux, mais il y avait au coeur des élancements qui la faisaient beaucoup souffrir. Du 1er février au 10, il y eut un mieux prononcé les forces revinrent doucement, il y eut encore quelques éva-nouissements, mais les bras ne se paralysaient plus, et les jambes revenaient au point qu'en soutenant la malade, elle pût faire quelques pas. Le 12, une petite contrariété provoqua une crise de délivre qui dura trois heures, et pendant laquelle elle marcha seule les forces étaient surexcitées par l'état nerveux, cela ne m'annonçait rien de bon. En effet, à minuit, il y eut un évanouissement si profond, si intense que, malgré tous mes efforts, mes insufflations chaudes, je ne pus le faire cesser qu'après deux heures d'un travail continu, et encore, à peine revenue à elle, perdit-elle connaissance plusieurs fois. Le 13, toute la faiblesse reparut, et le délire revint et amena un évanouissement, puis l'extase sans provocation, ce que je vis avec plaisir cela m'annonçait la fin de cette fâcheuse crise. En effet, depuis lors les douleurs diminuèrent et les forces revinrent au point que, dès le 25 février, elle put sortir à pied enfin, le mieux augmenta, et la guérison fut entière. Pendant les mois de mars, avril et mai, il n'y eut plus d'accident, et ces dames purent partir le 27 mai 1854. Depuis cette époque, ces dames m'ont donné de temps en temps des nouvelle de Mlle Eugénie, dont la santé s'est sou-tenue. Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à
Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à
Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à
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-26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entré les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 16S5. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté demonDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches
-26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entré les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 16S5. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de@monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches
-26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entre les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 1655. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie de dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches
Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté demonDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu.
Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu.
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-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, @@@@@@1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le@ menaçaient, -66 - 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit.
Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit.
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68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi
68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-@mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi
68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,@ na-quit à Paris le 26 septembre 1767. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-tait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno- mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Sax@@@e auraient voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi
J'ai vu un phénomène, un joli phéno-mène, un Français de trois siècles.
J'ai vu un phénomène, un joli phéno- mène, un Français de trois siècles.
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30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale J enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Gap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite querepoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant arec peine le haut degré de splendeur et de prospérité dés colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur lés-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés delà philantropie, non pas, comme les s 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus delà-France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale J enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Gap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité@@ par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que@repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant arec peine le haut degré de splendeur et de prospérité dés colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur lés-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés de@là philantropie, non pas, comme les @@@@@s 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus de@là-France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement @@@1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale@@ enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Cap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité , par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU@VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant avec peine le haut degré de splendeur et de prospérité des colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur les-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés de la philantropie, non pas, comme les Danois 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus de la France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 30 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite querepoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive.
Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive.
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56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-fin, quand, pour la quatrième fois, il se sentit porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve @éperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. -@Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la rejoindre ! @Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans @peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et@, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface.
En-fin, quand, pour la quatrième fois, il se sentit porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface.
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-98-gneur, Voilà la prédiction l'auteur de la Vie de M. Musart en a vu de ses yeux, et bien d'au-tres avec lui, l'entier accomplissement, à Reims d'abord par les bonnes oeuvres de toute espèce, puis à Amiens, et enfin à Rome, où elle eut jus-qu'à sa mort une nombreuse famille à gouverner. 5° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables. Mademoiselle Nicole Coyon, cette parente du saint prêtre, qui prit soin de lui dans sa prison et le suivit jusqu'à l'échafaud, avait laissé à Somme-Vesle une. soeur. Cette soeur était attaquée d'une humeur cancéreuse dont les progrès donnaient beaucoup d'inquiétude au médecin qui la traitait. La malade, encore plus inquiète, se sentit inspirée d'écrire à son véné-rable parent, pour l'informer de sa dangereuse position et se recommander à ses prières. Celui-ci, le 11 mars, jour de sa mort, lui répond qu'il ne l'oubliera pas devant Dieu ce sont les expres-sions de sa lettre. Le lendemain 1,2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes bas personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée. 4° A Somme-Suippe, c'est une chose de no-toriété publique que des personnes qui passaient pour avoir concouru à faire arrêter M. Musart par la gendarmerie s'étaient montrées depuis, ainsi que leurs familles, les plus attachées à
-98-gneur, Voilà la prédiction l'auteur de la Vie de M. Musart en a vu de ses yeux, et bien d'au-tres avec lui, l'entier accomplissement, à Reims d'abord par les bonnes oeuvres de toute espèce, puis à Amiens, et enfin à Rome, où elle eut jus-qu'à sa mort une nombreuse famille à gouverner. 5° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables. Mademoiselle Nicole Coyon, cette parente du saint prêtre, qui prit soin de lui dans sa prison et le suivit jusqu'à l'échafaud, avait laissé à Somme-Vesle une. soeur. Cette soeur était attaquée d'une humeur cancéreuse dont les progrès donnaient beaucoup d'inquiétude au médecin qui la traitait. La malade, encore plus inquiète, se sentit inspirée d'écrire à son véné-rable parent, pour l'informer de sa dangereuse position et se recommander à ses prières. Celui-ci, le 11 mars, jour de sa mort, lui répond qu'il ne l'oubliera pas devant Dieu ce sont les expres-sions de sa lettre. Le lendemain 1,2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes bas personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée. 4° A Somme-Suippe, c'est une chose de no-toriété publique que des personnes qui passaient pour avoir concouru à faire arrêter M. Musart par la gendarmerie s'étaient montrées depuis, ainsi que leurs familles, les plus attachées à
-98-gneur, Voilà la prédiction l'auteur de la Vie de M. Musart en a vu de ses yeux, et bien d'au-tres avec lui, l'entier accomplissement, à Reims d'abord par les bonnes oeuvres de toute espèce, puis à Amiens, et enfin à Rome, où elle eut jus-qu'à sa mort une nombreuse famille à gouverner. 3° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables. Mademoiselle Nicole Coyon, cette parente du saint prêtre, qui prit soin de lui dans sa prison et le suivit jusqu'à l'échafaud, avait laissé à Somme-Vesle une. soeur. Cette soeur était attaquée d'une humeur cancéreuse dont les progrès donnaient beaucoup d'inquiétude au médecin qui la traitait. La malade, encore plus inquiète, se sentit inspirée d'écrire à son véné-rable parent, pour l'informer de sa dangereuse position et se recommander à ses prières. Celui-ci, le 11 mars, jour de sa mort, lui répond qu'il ne l'oubliera pas devant Dieu ce sont les expres-sions de sa lettre. Le lendemain 1@2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes les personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée. 4° A Somme-Suippe, c'est une chose de no-toriété publique que des personnes qui passaient pour avoir concouru à faire arrêter M. Musart par la gendarmerie s'étaient montrées depuis, ainsi que leurs familles, les plus attachées à
5° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables.
3° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables.
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58 -VIE DE L'ABBE NICOLLE de s'attacher à sa personne ils l'aideront dans ses dé-marches ils feront les courses nécessaires dans la ville, et de ce concert, bien établi entre vous, ajoute le vê-nérable prélat, il en résultera pour nos malheureux compatriotes, prêtres et autres, dont les maux ne sont pas encore près de finir, les effets les plus avanta-geux. M. le Riche vous a informé des terribles-évé-nements qui se passent à Paris depuis le 4 de ce mois ils sont désespérants. On avait vu luire une aurore de justice et de retour à l'ordre les espérances se rele-vaient mais tout à coup elles sont anéanties, et voilà tous les Français attachés à leur Dieu et à leur Roi précipités de nouveau dans un abîme plus profond en-core que celui dont on espérait sortir. Oh ! combien les aumônes que vous voudrez bien recueillir nous seront nécessaires ! combien nous avons besoin de la générosité et de la compassion des âmes sensibles! Dès le moment de son installation, le Directoire avait en effet continué, avec l'assentiment de la majorité des doux Conseils, la réaction des conventionnels contre les prêtres et le culte. Désolez leur patience, disait-il à ses commissaires dans leurs instructions, environnez-les de votre surveillance qu'elle les inquiète le jour, qu'elle les trouble la nuit ne leur donnez pas un.in-stant de relâche. Désolez leur patience! Ce seul mol exprime énergiquement la haine du Directoire pour les prêtres, et la fureur de la persécution qui se ralluma
58 -VIE DE L'ABBE NICOLLE de s'attacher à sa personne ils l'aideront dans ses dé-marches ils feront les courses nécessaires dans la ville, et de ce concert, bien établi entre vous, ajoute le vê-@nérable prélat, il en résultera pour nos malheureux compatriotes, prêtres et autres, dont les maux ne sont pas encore près de finir, les effets les plus avanta-@geux. M. le Riche vous a informé des terribles-évé-@nements qui se passent à Paris depuis le 4 de ce mois ils sont désespérants. On avait vu luire une aurore de justice et de retour à l'ordre les espérances se rele-@vaient mais tout à coup elles sont anéanties, et voilà tous les Français attachés à leur Dieu et à leur Roi précipités de nouveau dans un abîme plus profond en-@core que celui dont on espérait sortir. Oh ! combien les aumônes que vous voudrez bien recueillir nous seront nécessaires ! combien nous avons besoin de la générosité et de la compassion des âmes sensibles! Dès le moment de son installation, le Directoire avait en effet continué, avec l'assentiment de la majorité des doux Conseils, la réaction des conventionnels contre les prêtres et le culte. Désolez leur patience, disait-il à ses commissaires dans leurs instructions, environnez-@les de votre surveillance qu'elle les inquiète le jour, qu'elle les trouble la nuit ne leur donnez pas un.in-@stant de relâche. Désolez leur patience! Ce seul mol exprime énergiquement la haine du Directoire pour les prêtres, et la fureur de la persécution qui se ralluma
58 -VIE DE L'ABBE NICOLLE de s'attacher à sa personne ils l'aideront dans ses dé-marches ils feront les courses nécessaires dans la ville, et de ce concert, bien établi entre vous, ajoute le vê- nérable prélat, il en résultera pour nos malheureux compatriotes, prêtres et autres, dont les maux ne sont pas encore près de finir, les effets les plus avanta- geux. M. le Riche vous a informé des terribles-évé- nements qui se passent à Paris depuis le 4 de ce mois ils sont désespérants. On avait vu luire une aurore de justice et de retour à l'ordre les espérances se rele- vaient mais tout à coup elles sont anéanties, et voilà tous les Français attachés à leur Dieu et à leur Roi précipités de nouveau dans un abîme plus profond en- core que celui dont on espérait sortir. Oh ! combien les aumônes que vous voudrez bien recueillir nous seront nécessaires ! combien nous avons besoin de la générosité et de la compassion des âmes sensibles! Dès le moment de son installation, le Directoire avait en effet continué, avec l'assentiment de la majorité des doux Conseils, la réaction des conventionnels contre les prêtres et le culte. Désolez leur patience, disait-il à ses commissaires dans leurs instructions, environnez- les de votre surveillance qu'elle les inquiète le jour, qu'elle les trouble la nuit ne leur donnez pas un in- stant de relâche. Désolez leur patience! Ce seul mol exprime énergiquement la haine du Directoire pour les prêtres, et la fureur de la persécution qui se ralluma
Désolez leur patience!
Désolez leur patience!
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
Ne suis-je pas à vous?
Ne suis-je pas à vous ?
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent.
Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent.
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-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique Gliapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses - Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique Gliapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses - Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique @chapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de plus être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplace@ment était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle -@Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses -@Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 c@hanoinesses régulières fondé en 450 -@Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses -@Saint-Louis, 3 religieuses -@Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 .
6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle -Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 .
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6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour yous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire. Le baron Jean-Pierre MARANSIN, qui main-tenant dort du sommeil des justes, était lieu-tenant-général, chevalier de St-Louis, com-mandant de la Légion-d'Honneur, etc. Né à Lourdes, dépariement des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770,il entra au service le i3 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort! ... Fidèle à cette généreuse pensée, il devint grand. Ce ne l'ut pas en invoquant une nais-sance illustre qu'il s'illustra lut-môme et sut se placer au premier rang il obtint ses gra-des au péril de sa vie, ses décorations à la pointe de l'épée, et ses titres de noblesse fu-rent scellés du sang le plus pur. Si je me sentais de force à être son histo-
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour yous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire. Le baron Jean-Pierre MARANSIN, qui main-tenant dort du sommeil des justes, était lieu-tenant-général, chevalier de St-Louis, com-mandant de la Légion-d'Honneur, etc. Né à Lourdes, dépariement des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770,@il entra au service le i3 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort! ... Fidèle à cette généreuse pensée, il devint grand. Ce ne l'ut pas en invoquant une nais-sance illustre qu'il s'illustra lut-môme et sut se placer au premier rang il obtint ses gra-des au péril de sa vie, ses décorations à la pointe de l'épée, et ses titres de noblesse fu-rent scellés du sang le plus pur. Si je me sentais de force à être son histo-
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour vous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire. Le baron Jean-Pierre MARANSIN, qui main-tenant dort du sommeil des justes, était lieu-tenant-général, chevalier de St-Louis, com-mandant de la Légion-d'Honneur, etc. Né à Lourdes, département des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770, il entra au service le 13 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort! ... Fidèle à cette généreuse pensée, il devint grand. Ce ne @fut pas en invoquant une nais-sance illustre qu'il s'illustra lui-même et sut se placer au premier rang il obtint ses gra-des au péril de sa vie, ses décorations à la pointe de l'épée, et ses titres de noblesse fu-rent scellés du sang le plus pur. Si je me sentais de force à être son histo-
Né à Lourdes, dépariement des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770,il entra au service le i3 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort!
Né à Lourdes, département des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770, il entra au service le 13 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort!
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination?
Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ?
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.@ Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle.
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vj 1 RAPPORT DE l'ACÀDFMIE. propre bien ordonne, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi eu partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'uu et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillaitdans leurs jeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, lin peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir Je pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de lamatière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d-cs pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une paitie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fersou zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme désiré. Au Louvre , ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, RRGTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé T ACIER Secrétaire perpétuel de l'Académie.
vj 1 RAPPORT DE l'ACÀDFMIE. propre bien ordonne, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi eu partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'uu et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillait@dans leurs jeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, lin peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir Je pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de la@matière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d-cs pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une paitie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fer@sou zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme désiré. Au Louvre , ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, RRGTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé T ACIER@ Secrétaire perpétuel de l'Académie.
vj 1 RAPPORT DE L'ACADEMIE. propre bien ordonné, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi en partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'un et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillait dans leurs yeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, @un peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir le pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de la matière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d@es pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une partie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fer son zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme desiré. Au Louvre@, ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, BROTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé @DACIER, Secrétaire perpétuel de l'Académie.
Au Louvre , ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept.
Au Louvre, ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept.
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478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
, Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic.
-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic.
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-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse. Au mois de février 1792, ils se rendirent à Somme-Vesle, armés et en grand nombre. Ils trouvèrent quelques habitants disposés à les suivre ils en entraînèrent d'autres par force, et vinrent tumultueusement au presbytère deman-der où était le curé. Le vin qu'ils avaient bu avec excès avait ajouté à leur fureur. Chacune de leurs paroles était accompagnée de gestes menaçants, de blasphèmes, d'imprécations. On leur répondit que M. Musart était au village de Saint-Julien. Il faut qu'il revienne, s'écrient-ils et à l'instant trois ou quatre d'entre eux courent à Saint-Julien. Sans la fermeté que l'on opposa à leur violence, ils auraient contraint leur pasteur de revenir à Somme-Vesle, où il eût pu être vic-time de cette troupe de forcenés. Pendant le relard occasionné par le voyage de Saint-Julien, l'ivresse se dissipa, et la fureur fit place à des sentiments plus modérés. Ennuyés d'attendre, ils se contentèrent de mettre les meubles du curé hors du presbytère, et d'en emporter les clefs 1 . 1 Croire que ces excès, fruits naturels de la révolution, fussent particuliers au village de Poix serait tout à la fois une erreur et une injustice. Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer. Qui ne sait que dans les temps d'à-
-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse. Au mois de février 1792, ils se rendirent à Somme-Vesle, armés et en grand nombre. Ils trouvèrent quelques habitants disposés à les suivre ils en entraînèrent d'autres par force, et vinrent tumultueusement au presbytère deman-der où était le curé. Le vin qu'ils avaient bu avec excès avait ajouté à leur fureur. Chacune de leurs paroles était accompagnée de gestes menaçants, de blasphèmes, d'imprécations. On leur répondit que M. Musart était au village de Saint-Julien. Il faut qu'il revienne, s'écrient-ils et à l'instant trois ou quatre d'entre eux courent à Saint-Julien. Sans la fermeté que l'on opposa à leur violence, ils auraient contraint leur pasteur de revenir à Somme-Vesle, où il eût pu être vic-time de cette troupe de forcenés. Pendant le relard occasionné par le voyage de Saint-Julien, l'ivresse se dissipa, et la fureur fit place à des sentiments plus modérés. Ennuyés d'attendre, ils se contentèrent de mettre les meubles du curé hors du presbytère, et d'en emporter les clefs 1 . 1 Croire que ces excès, fruits naturels de la révolution, fussent particuliers au village de Poix serait tout à la fois une erreur et une injustice. Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer. Qui ne sait que dans les temps d'à-
-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse. Au mois de février 1792, ils se rendirent à Somme-Vesle, armés et en grand nombre. Ils trouvèrent quelques habitants disposés à les suivre ils en entraînèrent d'autres par force, et vinrent tumultueusement au presbytère deman-der où était le curé. Le vin qu'ils avaient bu avec excès avait ajouté à leur fureur. Chacune de leurs paroles était accompagnée de gestes menaçants, de blasphèmes, d'imprécations. On leur répondit que M. Musart était au village de Saint-Julien. Il faut qu'il revienne, s'écrient-ils et à l'instant trois ou quatre d'entre eux courent à Saint-Julien. Sans la fermeté que l'on opposa à leur violence, ils auraient contraint leur pasteur de revenir à Somme-Vesle, où il eût pu être vic-time de cette troupe de forcenés. Pendant le retard occasionné par le voyage de Saint-Julien, l'ivresse se dissipa, et la fureur fit place à des sentiments plus modérés. Ennuyés d'attendre, ils se contentèrent de mettre les meubles du curé hors du presbytère, et d'en emporter les clefs 1 . 1 Croire que ces excès, fruits naturels de la révolution, fussent particuliers au village de Poix serait tout à la fois une erreur et une injustice. Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer. Qui ne sait que dans les temps d'à-
-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse.
-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse.
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46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas@? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée@? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait@? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce reto@ur du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -@Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire.
Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire.
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-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'affluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer.
Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer.
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41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition@, que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas@, il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte@? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale@? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée@? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'État mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'État, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal.@@ Et quoi ! serait-ce après la publicité des documens qui ont jailli de la tribune sur toute la France@, que l'on in-terdirait la pensée sur les @faits qui ont frappé tous les es-prits@? Étrange et inconcevable position de mon client@! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits@, qui transcrit des circulaire@ , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation@, qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant qu@@@@e@@ celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult@, disait On n'ar-
Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ?
Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale?
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-31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
-31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
-31 -par la fermentation. -@On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre@, sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,54 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. -@La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, SO3 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. -@1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave@, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
- On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre.
-On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les.fit. Trop heureux de pouvoir user de son crédit pour soulager de si nobles douleurs, M. Nicolle s'empressa d'accéder aux désirs du prélat Dieu était avec lui. Aussitôt il fit à l'Empereur une' demande propre à émouvoir sa charité, et Dieu donna à celle requête un plein succès. Le coeur du bienfaisant archevêque s'épanche alors en tendres sentiments de gratitude. Constance, 15 septembre 1797. Je ne puis me refuser, monsieur l'abbé, la satis-faction de vous exprimer personnellement et directe-ment ma profonde reconnaissance des démarches que vous avez bien voulu faire pour le succès des demandes que nous avons pris la liberté de faire à Sa Majesté l'Empereur, pour obtenir de sa munificence des se-cours pour nos malheureux Français de tout état et de toute condition. M. le Riche, mon secrétaire, ne vous a pas laissé ignorer toute la confiance que j'ai pla-cée dans votre sagesse et votre zèle elle est, j'ose vous l'assurer, bien sincère et bien entière. Personne ne rend plus de justice que moi à vos précieuses qualités. Après ces paroles si douces, le saint archevêque lui annonce l'arrivée à Saint-Pétersbourg de deux prê-très dont il sait, dit-il, le courage, le zèle et le mérite ce sont MM. Gohier et Fromont. Il leur est enjoint
VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les.fit. Trop heureux de pouvoir user de son crédit pour soulager de si nobles douleurs, M. Nicolle s'empressa d'accéder aux désirs du prélat Dieu était avec lui. Aussitôt il fit à l'Empereur une' demande propre à émouvoir sa charité, et Dieu donna à celle requête un plein succès. Le coeur du bienfaisant archevêque s'épanche alors en tendres sentiments de gratitude. Constance, 15 septembre 1797. Je ne puis me refuser, monsieur l'abbé, la satis-@faction de vous exprimer personnellement et directe-@ment ma profonde reconnaissance des démarches que vous avez bien voulu faire pour le succès des demandes que nous avons pris la liberté de faire à Sa Majesté l'Empereur, pour obtenir de sa munificence des se-@cours pour nos malheureux Français de tout état et de toute condition. M. le Riche, mon secrétaire, ne vous a pas laissé ignorer toute la confiance que j'ai pla-@cée dans votre sagesse et votre zèle elle est, j'ose vous l'assurer, bien sincère et bien entière. Personne ne rend plus de justice que moi à vos précieuses qualités. Après ces paroles si douces, le saint archevêque lui annonce l'arrivée à Saint-Pétersbourg de deux prê-@très dont il sait, dit-il, le courage, le zèle et le mérite ce sont MM. Gohier et Fromont. Il leur est enjoint
VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les fit. Trop heureux de pouvoir user de son crédit pour soulager de si nobles douleurs, M. Nicolle s'empressa d'accéder aux désirs du prélat Dieu était avec lui. Aussitôt il fit à l'Empereur une@ demande propre à émouvoir sa charité, et Dieu donna à celle requête un plein succès. Le coeur du bienfaisant archevêque s'épanche alors en tendres sentiments de gratitude. Constance, 15 septembre 1797. Je ne puis me refuser, monsieur l'abbé, la satis- faction de vous exprimer personnellement et directe- ment ma profonde reconnaissance des démarches que vous avez bien voulu faire pour le succès des demandes que nous avons pris la liberté de faire à Sa Majesté l'Empereur, pour obtenir de sa munificence des se- cours pour nos malheureux Français de tout état et de toute condition. M. le Riche, mon secrétaire, ne vous a pas laissé ignorer toute la confiance que j'ai pla- cée dans votre sagesse et votre zèle elle est, j'ose vous l'assurer, bien sincère et bien entière. Personne ne rend plus de justice que moi à vos précieuses qualités. Après ces paroles si douces, le saint archevêque lui annonce l'arrivée à Saint-Pétersbourg de deux prê- très dont il sait, dit-il, le courage, le zèle et le mérite ce sont MM. Gohier et Fromont. Il leur est enjoint
Gohier et Fromont.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.
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220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mmede L. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvent observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaître ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous' continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mme@de L@@. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvent observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaître ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous' continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mme de L... était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvant observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaitre ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous@ continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible.
Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et
En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et
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210 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Bien volontiers, Monsieur. - Alors, je n'ai plus rien à désirer ma, position est la plus nette que l'on puisse voir. Adieu donc, et que personne ne se dérange pour m'accompagner. Je m'évade sans trompette ni tambour. Au revoir, Ludovic votre serviteur bien liumble, Mademoiselle. Il gagna la porte sur ces mots et disparut sans plus de cérémonie. Ludovic ne tarda pas à le suivre. Cette scène ne laissa pas de profondes traces dans son esprit il ne lui en resta qu'un soupçon vague et chaque jour affaibli. XVI Le jeune avocat ne démentit aucune des espérances que ses débuts avaient fait concevoir sur le bruit de son pte-mier succès, des affaires importahtës lui furent confiées, et il en tira tout le parti possible. Son nom franchit l'enceinte de l'étude à laquelle il était attaché, et des propositions avan-tageuses lui arrivèrent de plusieurs cdtés. Il les écouta avec la prudence et le discernement qui le caractérisaient, ne per-dant pas un pouce de terrain et ne négligeant rien pour se pousser en avant. Décidément, c'était Une intelligence à la hauteur des temps nouveaux là soif de parvenir n'importe à quel prix, et Un peu de talent uni à beaucoup de savoir-faire. Dans Une existence ainsi réglée, l'amour, si puissant qu'il soit, n'occupe pas le premier rang. Ludovic l'envisageait comme une question désormais vidée, et il s'imaginait que Marguerite le prenait avec le même sang-froid. Chaque jour, d'ailleurs, le rapprochait du moment où ils pourraient s'éta-blir et goûter les doucèurs de la vie en commun. Il s'en était ouvert à sa famille, et aucun obstacle ne devait venir de là. Sur le produit d'un travail sans cessé accru, il mettait en ré-serve là sdiftme riécessaire pour l'installation d'un ménage, l'achat du mobilier, du trousseau, de mille objets indispen-
210 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Bien volontiers, Monsieur. - Alors, je n'ai plus rien à désirer ma, position est la plus nette que l'on puisse voir. Adieu donc, et que personne ne se dérange pour m'accompagner. Je m'évade sans trompette ni tambour. Au revoir, Ludovic votre serviteur bien liumble, Mademoiselle. Il gagna la porte sur ces mots et disparut sans plus de cérémonie. Ludovic ne tarda pas à le suivre. Cette scène ne laissa pas de profondes traces dans son esprit il ne lui en resta qu'un soupçon vague et chaque jour affaibli. XVI Le jeune avocat ne démentit aucune des espérances que ses débuts avaient fait concevoir sur le bruit de son pte-mier succès, des affaires importahtës lui furent confiées, et il en tira tout le parti possible. Son nom franchit l'enceinte de l'étude à laquelle il était attaché, et des propositions avan-tageuses lui arrivèrent de plusieurs cdtés. Il les écouta avec la prudence et le discernement qui le caractérisaient, ne per-dant pas un pouce de terrain et ne négligeant rien pour se pousser en avant. Décidément, c'était Une intelligence à la hauteur des temps nouveaux là soif de parvenir n'importe à quel prix, et Un peu de talent uni à beaucoup de savoir-faire. Dans Une existence ainsi réglée, l'amour, si puissant qu'il soit, n'occupe pas le premier rang. Ludovic l'envisageait comme une question désormais vidée, et il s'imaginait que Marguerite le prenait avec le même sang-froid. Chaque jour, d'ailleurs, le rapprochait du moment où ils pourraient s'éta-blir et goûter les doucèurs de la vie en commun. Il s'en était ouvert à sa famille, et aucun obstacle ne devait venir de là. Sur le produit d'un travail sans cessé accru, il mettait en ré-serve là sdiftme riécessaire pour l'installation d'un ménage, l'achat du mobilier, du trousseau, de mille objets indispen-
210 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Bien volontiers, Monsieur. -@Alors, je n'ai plus rien à désirer ma@ position est la plus nette que l'on puisse voir. Adieu donc, et que personne ne se dérange pour m'accompagner. Je m'évade sans trompette ni tambour. Au revoir, Ludovic votre serviteur bien @humble, Mademoiselle. Il gagna la porte sur ces mots et disparut sans plus de cérémonie. Ludovic ne tarda pas à le suivre. Cette scène ne laissa pas de profondes traces dans son esprit il ne lui en resta qu'un soupçon vague et chaque jour affaibli. XVI Le jeune avocat ne démentit aucune des espérances que ses débuts avaient fait concevoir sur le bruit de son pre-mier succès, des affaires importantes lui furent confiées, et il en tira tout le parti possible. Son nom franchit l'enceinte de l'étude à laquelle il était attaché, et des propositions avan-tageuses lui arrivèrent de plusieurs côtés. Il les écouta avec la prudence et le discernement qui le caractérisaient, ne per-dant pas un pouce de terrain et ne négligeant rien pour se pousser en avant. Décidément, c'était une intelligence à la hauteur des temps nouveaux la soif de parvenir n'importe à quel prix, et un peu de talent uni à beaucoup de savoir-faire. Dans une existence ainsi réglée, l'amour, si puissant qu'il soit, n'occupe pas le premier rang. Ludovic l'envisageait comme une question désormais vidée, et il s'imaginait que Marguerite le prenait avec le même sang-froid. Chaque jour, d'ailleurs, le rapprochait du moment où ils pourraient s'éta-blir et goûter les douceurs de la vie en commun. Il s'en était ouvert à sa famille, et aucun obstacle ne devait venir de là. Sur le produit d'un travail sans cessé accru, il mettait en ré-serve la s@@omme @nécessaire pour l'installation d'un ménage, l'achat du mobilier, du trousseau, de mille objets indispen-
- Alors, je n'ai plus rien à désirer ma, position est la plus nette que l'on puisse voir.
-Alors, je n'ai plus rien à désirer ma position est la plus nette que l'on puisse voir.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 25 ces, ou retarde les projets qu'elles font naître. L'abbé Septavaux était faible et délicat, mais à la voix de son ami, son courage se ranime il allait se rendre à sou appel, quand dans la Pologne un mouvement éclata. Croyant y voir l'influence des principes qui agitaient la France, l'Impératrice exprima, en termes énergi-ques, les sentiments qu'elle éprouvait à ce sujet sa parole jeta la crainte dans le coeur de tous les Français exilés. Cette crainte était légitime un mot pouvait les jeter dans de nouveaux et incalculables malheurs, mais Dieu, qui dispose du coeur des souverains, comme il dispose de tous les événements, maintint dans celui de l'Impératrice ce bon vouloir qui, jusqu'alors, avait été pour les proscrits un gage de sécurité, et l'abbé Nicqlle en profita, pour mettre, sans plus de retard, à l'oeuvre qu'il méditait, une main courageuse il commença son projet. Dieu bénit ce premier essai. Tout joyeux, il en fait part à son ami. 1794. Depuis que je ne t'ai écrit, cher ami, j'ai agi, et grâce à Dieu, je me trouve, en ce moment, directeur d'un institut composé de six élèves, payant une as-sez forte somme, dont une partie est naturellement alfectéè aux besoins du directeur actuel et de son fu-tur coopérateur, l'abbé Septavaux... Je me flatte toutefois que ces avantages inespérés au milieu des malheurs qui nous entourent, ne seront pas l'unique 2
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 25 ces, ou retarde les projets qu'elles font naître. L'abbé Septavaux était faible et délicat, mais à la voix de son ami, son courage se ranime il allait se rendre à sou appel, quand dans la Pologne un mouvement éclata. Croyant y voir l'influence des principes qui agitaient la France, l'Impératrice exprima, en termes énergi-ques, les sentiments qu'elle éprouvait à ce sujet sa parole jeta la crainte dans le coeur de tous les Français exilés. Cette crainte était légitime un mot pouvait les jeter dans de nouveaux et incalculables malheurs, mais Dieu, qui dispose du coeur des souverains, comme il dispose de tous les événements, maintint dans celui de l'Impératrice ce bon vouloir qui, jusqu'alors, avait été pour les proscrits un gage de sécurité, et l'abbé Nicqlle en profita, pour mettre, sans plus de retard, à l'oeuvre qu'il méditait, une main courageuse il commença son projet. Dieu bénit ce premier essai. Tout joyeux, il en fait part à son ami. 1794. Depuis que je ne t'ai écrit, cher ami, j'ai agi, et grâce à Dieu, je me trouve, en ce moment, directeur d'un institut composé de six élèves, payant une as-@sez forte somme, dont une partie est naturellement alfectéè aux besoins du directeur actuel et de son fu-@tur coopérateur, l'abbé Septavaux... Je me flatte toutefois que ces avantages inespérés au milieu des malheurs qui nous entourent, ne seront pas l'unique 2
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 25 ces, ou retarde les projets qu'elles font naître. L'abbé Septavaux était faible et délicat, mais à la voix de son ami, son courage se ranime il allait se rendre à son appel, quand dans la Pologne un mouvement éclata. Croyant y voir l'influence des principes qui agitaient la France, l'Impératrice exprima, en termes énergi-ques, les sentiments qu'elle éprouvait à ce sujet sa parole jeta la crainte dans le coeur de tous les Français exilés. Cette crainte était légitime un mot pouvait les jeter dans de nouveaux et incalculables malheurs, mais Dieu, qui dispose du coeur des souverains, comme il dispose de tous les événements, maintint dans celui de l'Impératrice ce bon vouloir qui, jusqu'alors, avait été pour les proscrits un gage de sécurité, et l'abbé Nicolle en profita, pour mettre, sans plus de retard, à l'oeuvre qu'il méditait, une main courageuse il commença son projet. Dieu bénit ce premier essai. Tout joyeux, il en fait part à son ami. 1794. Depuis que je ne t'ai écrit, cher ami, j'ai agi, et grâce à Dieu, je me trouve, en ce moment, directeur d'un institut composé de six élèves, payant une as- sez forte somme, dont une partie est naturellement affectée aux besoins du directeur actuel et de son fu- tur coopérateur, l'abbé Septavaux... Je me flatte toutefois que ces avantages inespérés au milieu des malheurs qui nous entourent, ne seront pas l'unique 2
L'abbé Septavaux était faible et délicat, mais à la voix de son ami, son courage se ranime il allait se rendre à sou appel, quand dans la Pologne un mouvement éclata.
L'abbé Septavaux était faible et délicat, mais à la voix de son ami, son courage se ranime il allait se rendre à son appel, quand dans la Pologne un mouvement éclata.
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UNITÉ DE L'ESPÈCE BUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. a Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique el leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux. a La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési-
UNITÉ DE L'ESPÈCE BUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. a Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique el leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux. a La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési-
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. @@Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique et leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astronomique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce-tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mahométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux.x. La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési-
Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels.
Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels.
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74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie de plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non rames, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoerla qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèced'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , Porobanche rameuse qui fait tant de lort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie de@ plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non rames, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoerla qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce@d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , @Porobanche rameuse qui fait tant de lort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR,@@@ 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie des plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non ramés, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoeria qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , l'orobanche rameuse qui fait tant de tort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 74 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et réponde à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui@? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et répond@e à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue.
Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue.
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16 L'ART DE MAGNÉTISER une main levée, ayant au bout des doigts une flamme qui, d'après les Indiens, s'élance du ciel suivant la volonté du dieu. L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Egypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi. Ayez foi en votre puissance, comme M. de Puységur, qui prenait pour maxime fondamentale de sa doctrine Croyez et veuillez. Apollonius de Thyane nous fournit plusieurs matériaux précieux pour l'histoire du magnétisme il dit que lui-même rappela à la vie une jeune fille qu'on allait enterrer. Il la Joucha, il se pencha sur elle, et elle revint à la vie. Rome ancienne connaissait et pratiquait aussi le magné-tisme on en trouve des preuves chez un grand nombre d'auteurs. Les nombreuses citations que nous avons tirées d'auteurs connus, et prises chez tous les peuples, nous permettent de penser, avec juste raison, que le magnétisme est le résultat de la nature de l'homme, et qu'il est aussi ancien que le monde, puisqu'on le retrouve dans tous les temps et sur tous les points de la terre, non pas sous le nom moderne qu'il porte aujourd'hui, mais sous des formes différentes et mêlé à des sciences plus ou moins positives, plus ou moins mystérieuses. Le magnétisme a subi le sort de toutes les grandes et sublimes vérités il a été l'objet de l'enthousiasme des uns et de la réprobation des autres plus ses effets étaient extraordinaires, évidents, irrécusables, plus ses partisans étaient en butte à l'injure et aux persécutions. Il y eut des hommes consciencieux et reconnus comme tels qui bravèrent cette opinion systématique le sarcasme et le ridicule ne leur furent point épargnés heureusement l'opinion publique, ce juge souverain, se déclara pour eux et pour le magnétisme. Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet' agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des
16 L'ART DE MAGNÉTISER une main levée, ayant au bout des doigts une flamme qui, d'après les Indiens, s'élance du ciel suivant la volonté du dieu. L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Egypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi. Ayez foi en votre puissance, comme M. de Puységur, qui prenait pour maxime fondamentale de sa doctrine Croyez et veuillez. Apollonius de Thyane nous fournit plusieurs matériaux précieux pour l'histoire du magnétisme il dit que lui-même rappela à la vie une jeune fille qu'on allait enterrer. Il la Joucha, il se pencha sur elle, et elle revint à la vie. Rome ancienne connaissait et pratiquait aussi le magné-tisme on en trouve des preuves chez un grand nombre d'auteurs. Les nombreuses citations que nous avons tirées d'auteurs connus, et prises chez tous les peuples, nous permettent de penser, avec juste raison, que le magnétisme est le résultat de la nature de l'homme, et qu'il est aussi ancien que le monde, puisqu'on le retrouve dans tous les temps et sur tous les points de la terre, non pas sous le nom moderne qu'il porte aujourd'hui, mais sous des formes différentes et mêlé à des sciences plus ou moins positives, plus ou moins mystérieuses. Le magnétisme a subi le sort de toutes les grandes et sublimes vérités il a été l'objet de l'enthousiasme des uns et de la réprobation des autres plus ses effets étaient extraordinaires, évidents, irrécusables, plus ses partisans étaient en butte à l'injure et aux persécutions. Il y eut des hommes consciencieux et reconnus comme tels qui bravèrent cette opinion systématique le sarcasme et le ridicule ne leur furent point épargnés heureusement l'opinion publique, ce juge souverain, se déclara pour eux et pour le magnétisme. Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet' agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des
16 L'ART DE MAGNÉTISER une main levée, ayant au bout des doigts une flamme qui, d'après les Indiens, s'élance du ciel suivant la volonté du dieu. L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Égypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi. Ayez foi en votre puissance, comme M. de Puységur, qui prenait pour maxime fondamentale de sa doctrine Croyez et veuillez. Apollonius de Thyane nous fournit plusieurs matériaux précieux pour l'histoire du magnétisme il dit que lui-même rappela à la vie une jeune fille qu'on allait enterrer. Il la toucha, il se pencha sur elle, et elle revint à la vie. Rome ancienne connaissait et pratiquait aussi le magné-tisme on en trouve des preuves chez un grand nombre d'auteurs. Les nombreuses citations que nous avons tirées d'auteurs connus, et prises chez tous les peuples, nous permettent de penser, avec juste raison, que le magnétisme est le résultat de la nature de l'homme, et qu'il est aussi ancien que le monde, puisqu'on le retrouve dans tous les temps et sur tous les points de la terre, non pas sous le nom moderne qu'il porte aujourd'hui, mais sous des formes différentes et mêlé à des sciences plus ou moins positives, plus ou moins mystérieuses. Le magnétisme a subi le sort de toutes les grandes et sublimes vérités il a été l'objet de l'enthousiasme des uns et de la réprobation des autres plus ses effets étaient extraordinaires, évidents, irrécusables, plus ses partisans étaient en butte à l'injure et aux persécutions. Il y eut des hommes consciencieux et reconnus comme tels qui bravèrent cette opinion systématique le sarcasme et le ridicule ne leur furent point épargnés heureusement l'opinion publique, ce juge souverain, se déclara pour eux et pour le magnétisme. Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet@ agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des
L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Egypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi.
L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Égypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi.
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56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-fin, quand, pour la quatrième fois, il se sentit porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve @éperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. -@Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la rejoindre ! @Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans @peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et@, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
-Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches.
Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches.
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-204-Saint-François Dominicains Mathurins, établis pour la ré-demption des captifs enfin Récollcls, ordre de Saint-François les quatre premiers démolis, le cinquième occupé par lés reli-gieuses de la congrégation de Notre-Dame. 3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Nptre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité ceUii de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers. 4° Deux hôpitaux l'Hôtel-Dieu, pour les malades l'Hospice de la Charité, pour les vieillards des deux sexes, et pour les en-fants des familles indigentes aussi des deux sexes. L'ancien diocèse de Châlons a eu pour premier évèque S. Memmie, vers la fin du troisième siècle. Il sera suffisamment connu par les principaux lieux qui en faisaient partie c'étaient Joinville, Sainte-Menehould, Saint-Dizier, Vassy, Vitry-!e-Fran-çais, Grandpré, Montrnirail, Vertus Notre-Dame de l'Epine, connue par son pèlerinage, où fut guérie miraculeusement une personne de la famille de M. Musait il y a près d'un siècle et demi. Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes. Son évêque portait le titre de comte il était au sacre des rois le cinquième des six pairs ecclésiastiques. Avant la révolution les collèges, presque partout dirigés par le clergé, suffisaient aux besoins des diocèses et développaient ail-lant de vocations qu'on en pouvait désirer. Depuis les vocations sont devenues plus rares et presque partout les évêques ont dû ériger des petits séminaires diocésains, où l'instruction et l'édu-cation marchent de pair et se soutiennent mutuellement, sous les yeux de leur mère commune la sainte Eglise catholique. Reims et Châlons possèdent l'un et l'autre ces pieux asiles de la foi et des moeurs. FIN.
-204-Saint-François Dominicains Mathurins, établis pour la ré-demption des captifs enfin Récollcls, ordre de Saint-François les quatre premiers démolis, le cinquième occupé par lés reli-gieuses de la congrégation de Notre-Dame. 3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Nptre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité ceUii de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers. 4° Deux hôpitaux l'Hôtel-Dieu, pour les malades l'Hospice de la Charité, pour les vieillards des deux sexes, et pour les en-fants des familles indigentes aussi des deux sexes. L'ancien diocèse de Châlons a eu pour premier évèque S. Memmie, vers la fin du troisième siècle. Il sera suffisamment connu par les principaux lieux qui en faisaient partie c'étaient Joinville, Sainte-Menehould, Saint-Dizier, Vassy, Vitry-!e-Fran-çais, Grandpré, Montrnirail, Vertus Notre-Dame de l'Epine, connue par son pèlerinage, où fut guérie miraculeusement une personne de la famille de M. Musait il y a près d'un siècle et demi. Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes. Son évêque portait le titre de comte il était au sacre des rois le cinquième des six pairs ecclésiastiques. Avant la révolution les collèges, presque partout dirigés par le clergé, suffisaient aux besoins des diocèses et développaient ail-lant de vocations qu'on en pouvait désirer. Depuis les vocations sont devenues plus rares et presque partout les évêques ont dû ériger des petits séminaires diocésains, où l'instruction et l'édu-cation marchent de pair et se soutiennent mutuellement, sous les yeux de leur mère commune la sainte Eglise catholique. Reims et Châlons possèdent l'un et l'autre ces pieux asiles de la foi et des moeurs. FIN.
-204-Saint-François Dominicains Mathurins, établis pour la ré-demption des captifs enfin Récollets, ordre de Saint-François les quatre premiers démolis, le cinquième occupé par les reli-gieuses de la congrégation de Notre-Dame. 3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Notre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité celui de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers. 4° Deux hôpitaux l'Hôtel-Dieu, pour les malades l'Hospice de la Charité, pour les vieillards des deux sexes, et pour les en-fants des familles indigentes aussi des deux sexes. L'ancien diocèse de Châlons a eu pour premier évèque S. Memmie, vers la fin du troisième siècle. Il sera suffisamment connu par les principaux lieux qui en faisaient partie c'étaient Joinville, Sainte-Menehould, Saint-Dizier, Vassy, Vitry-!e-Fran-çais, Grandpré, Mont@mirail, Vertus Notre-Dame de l'Epine, connue par son pèlerinage, où fut guérie miraculeusement une personne de la famille de M. Musart il y a près d'un siècle et demi. Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes. Son évêque portait le titre de comte il était au sacre des rois le cinquième des six pairs ecclésiastiques. Avant la révolution les collèges, presque partout dirigés par le clergé, suffisaient aux besoins des diocèses et développaient a@u-tant de vocations qu'on en pouvait désirer. Depuis les vocations sont devenues plus rares et presque partout les évêques ont dû ériger des petits séminaires diocésains, où l'instruction et l'édu-cation marchent de pair et se soutiennent mutuellement, sous les yeux de leur mère commune la sainte Eglise catholique. Reims et Châlons possèdent l'un et l'autre ces pieux asiles de la foi et des moeurs. FIN.
Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes.
Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter?
Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ?
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-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans Cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans Cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
-58-mettre qu'elle laguisse un moment à sa por-te un serviteur si dévoué à la mère de Dieu , qu'il ne sortait plus de la maison sans avoir salué et invoqué cette auguste protectrice devant une de ses immages. Ce fut dans cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui. Elisabeth avait été un modèle de vertu dans les liens du mariage, elle fut un modèle de vertu dans son état de viduité enveloppée et comme perdue, à l'âge de vingt-quatre ans , dans un labyrinte d'affaires épineuses, char-gée de trois filles qui commençaient à croî-tre, elle eut, plus que personne , besoin de grâces et de vigilance, pour être du membre des veuves que Paul canonise. La piété qui, selon le même apôtre, est bonne à tout, la mit en état de faire face à une partie des peines qui l'environnaient, et de supporter les autres en esprit de paix et de soumission. Cétait, et je ne le dis que d'après elle, c'était à coups de bâton qu'on l'avait forcée de pren-dre un mari la noblesse et les biens de quel-ques-uns qui voulurent le remplacer ne firent point d'impression sur elle et, malgré les avis mendiés de quelques religieux qui sor-taient des bornes des leur profession , Jésus-
Ce fut dans Cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui.
Ce fut dans cet état que Dieu le trouva quand il l'appela à lui.
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220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mmede L. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvent observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaître ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous' continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mme@de L@@. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvent observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaître ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous' continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mme de L... était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvant observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaitre ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous@ continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
Mmede L. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur.
Mme de L... était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur.
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iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire? Attendre ainsi? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire@? Attendre ainsi@? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence@! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller@? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,@ une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire ? Attendre ainsi ? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort -@Clémence, dit-il, Clémence ! Elle ne bougeait pas il insista -@Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. -@Pourquoi me réveiller ? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
- Pourquoi me réveiller?
-Pourquoi me réveiller ?
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CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 71@@@@ XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de@ toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des piéges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une @abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier @soin fut d'isoler la jeune @femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main.
Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main.
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S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio - trachélien, par Cuvier, levator elaviculae par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loe. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anat. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca VOrdre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio - trachélien, par Cuvier, levator elaviculae par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loe. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. @Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur @Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anat. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca @VOrdre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
S. POZZI. -@DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio@-@trachélien, par Cuvier, levator claviculoe par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loc. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. -Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur l'épitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anot. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca l'Ordre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca VOrdre des Primates, p. 91 .
VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca l'Ordre des Primates, p. 91 .
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ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier deSaint-Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculifpoursa-voir si je Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-@tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-@toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de@Saint-@Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-@rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-@mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculif@pour@sa-@voir si je @Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-@néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-@ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
ET PIÈCES OFFICIELLES.@@ 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille@, d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons@, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons@@ plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres@, il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci- toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas@@ dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de Saint- Louis veut répondre que tout y est calme il est inter- rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre@@ était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue @@@qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon- nête citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres@, de se@@@ retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du @@@centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de- ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge@@ et ce signal du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait.
Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
Est-ce une rupture?
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46 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. philosophie rationaliste, je le crois, mais il n'en est pas ainsi pour le chris-tianisme. Il n'est donc point déraisonnable de dire que les habitudes vicieuses des noirs ont modifié fatalement la race, non dans sa couleur, mais ce qui est plus malheureux et ce qui constitue une modification plus profonde, dans son esprit, dans son âme. Les questions purement scientifiques ne se résolvent pas par le senti-ment, mais elles ne doivent pas l'étouffer. Quand il ne serait que douteux que l'africain etl'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès. Mais, grâce à Dieu, il n'y a pas d'incertitude. Un vil intérêt et une passion antireligieuse, ont pu seuls mettre en question pour un petit nombre les devoirs que nous avons envers nus sem-blables. C'est donc non-seulement au nom de la science, mais aussi au nom de l'humanité et de la religion que nous revendiquons cette confraternité. En voyant ces races descendues si bas, nous pourrions demander si ce n'est pas nous, peuples civilisés, nous peuples chrétiens, nous représentants de la science humaine, si ce n'est pas nous qui avons manqué à nos devoirs envers ces déshérités. Nous avons été trop longtemps indifférents à leur sort lamentable. Pourquoi, au lieu de les exploiter sans profit pour eux et souvent contre eux, n'avons-nous pas établi avec persévérance et courage, des rapports bienveillants, pour les disposer à nous comprendre et à profiter de notre supériorité ? Au lieu de cela, qu'avons-nous fait ? nous avons permis à l'Orient et à l'Occident des trafics honteux, sur des liqueurs enivrantes et dégra-dantes. Ils n'ont connu notre supériorité que par celle de nos armes meur-trières. Les missionnaires seuls, au nom du christianisme, ont porté avecun dévouement héroïque, la vérité et la paix au prix de leur vie. Ah 1 pour civi-liser, il faut faire autre chose que porter de l'opium pour ramener du thé. Ce n'est pas non plus en mesurant le crâne d'un singe qu'on moralise un cannibale. Les faits nous apprennent que l'homme dégradé, que le sauvage, quand sa famille est l'objet de nos soins, remonte lentement, mais infailliblement les degrés de la civilisation qu'il avait lentement descendus favorisez donc le zèle de la religion qui seule a tous les secrets de la réhabilitation, et bientôt elle vous fournira une preuve nouvelle et la plus consolante qu'il y a égalité de nature parmi nous. Ceux qui osent reprocher aux races dégé-nérées leur misérable état d'abaissement, se doutent-ils qu'ils prononcent leur propre condamnation ? Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Huxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. Si vos raisons étaient claires comme la lumière du soleil, vous devriez trembler de dévoiler ce secret à l'univers, car il s'agit de soustraire à la société son principal fondement et sa seule espérance qui ait une valeur durable. Mais avec une audace inconcevable, vous venez avec des raisonne-ments futiles, et qui tombent devant le sens commun, calomnier l'humanité et la ravaler au niveau d'un animal qui n'est pas même le plus aimable parmi les brutes.
46 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. philosophie rationaliste, je le crois, mais il n'en est pas ainsi pour le chris-tianisme. Il n'est donc point déraisonnable de dire que les habitudes vicieuses des noirs ont modifié fatalement la race, non dans sa couleur, mais ce qui est plus malheureux et ce qui constitue une modification plus profonde, dans son esprit, dans son âme. Les questions purement scientifiques ne se résolvent pas par le senti-ment, mais elles ne doivent pas l'étouffer. Quand il ne serait que douteux que l'africain et@l'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès. Mais, grâce à Dieu, il n'y a pas d'incertitude. Un vil intérêt et une passion antireligieuse, ont pu seuls mettre en question pour un petit nombre les devoirs que nous avons envers nus sem-blables. C'est donc non-seulement au nom de la science, mais aussi au nom de l'humanité et de la religion que nous revendiquons cette confraternité. En voyant ces races descendues si bas, nous pourrions demander si ce n'est pas nous, peuples civilisés, nous peuples chrétiens, nous représentants de la science humaine, si ce n'est pas nous qui avons manqué à nos devoirs envers ces déshérités. Nous avons été trop longtemps indifférents à leur sort lamentable. Pourquoi, au lieu de les exploiter sans profit pour eux et souvent contre eux, n'avons-nous pas établi avec persévérance et courage, des rapports bienveillants, pour les disposer à nous comprendre et à profiter de notre supériorité ? Au lieu de cela, qu'avons-nous fait ? nous avons permis à l'Orient et à l'Occident des trafics honteux, sur des liqueurs enivrantes et dégra-dantes. Ils n'ont connu notre supériorité que par celle de nos armes meur-trières. Les missionnaires seuls, au nom du christianisme, ont porté avec@un dévouement héroïque, la vérité et la paix au prix de leur vie. Ah 1 pour civi-liser, il faut faire autre chose que porter de l'opium pour ramener du thé. Ce n'est pas non plus en mesurant le crâne d'un singe qu'on moralise un cannibale. Les faits nous apprennent que l'homme dégradé, que le sauvage, quand sa famille est l'objet de nos soins, remonte lentement, mais infailliblement les degrés de la civilisation qu'il avait lentement descendus favorisez donc le zèle de la religion qui seule a tous les secrets de la réhabilitation, et bientôt elle vous fournira une preuve nouvelle et la plus consolante qu'il y a égalité de nature parmi nous. Ceux qui osent reprocher aux races dégé-nérées leur misérable état d'abaissement, se doutent-ils qu'ils prononcent leur propre condamnation ? Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Huxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. Si vos raisons étaient claires comme la lumière du soleil, vous devriez trembler de dévoiler ce secret à l'univers, car il s'agit de soustraire à la société son principal fondement et sa seule espérance qui ait une valeur durable. Mais avec une audace inconcevable, vous venez avec des raisonne-ments futiles, et qui tombent devant le sens commun, calomnier l'humanité et la ravaler au niveau d'un animal qui n'est pas même le plus aimable parmi les brutes.
46 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. philosophie rationaliste, je le crois, mais il n'en est pas ainsi pour le chris-tianisme. Il n'est donc point déraisonnable de dire que les habitudes vicieuses des noirs ont modifié fatalement la race, non dans sa couleur, mais ce qui est plus malheureux et ce qui constitue une modification plus profonde, dans son esprit, dans son âme. Les questions purement scientifiques ne se résolvent pas par le senti-ment, mais elles ne doivent pas l'étouffer. Quand il ne serait que douteux que l'africain et l'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès. Mais, grâce à Dieu, il n'y a pas d'incertitude. Un vil intérêt et une passion antireligieuse, ont pu seuls mettre en question pour un petit nombre les devoirs que nous avons envers nos sem-blables. C'est donc non-seulement au nom de la science, mais aussi au nom de l'humanité et de la religion que nous revendiquons cette confraternité. En voyant ces races descendues si bas, nous pourrions demander si ce n'est pas nous, peuples civilisés, nous peuples chrétiens, nous représentants de la science humaine, si ce n'est pas nous qui avons manqué à nos devoirs envers ces déshérités. Nous avons été trop longtemps indifférents à leur sort lamentable. Pourquoi, au lieu de les exploiter sans profit pour eux et souvent contre eux, n'avons-nous pas établi avec persévérance et courage, des rapports bienveillants, pour les disposer à nous comprendre et à profiter de notre supériorité@? Au lieu de cela, qu'avons-nous fait@? nous avons permis à l'Orient et à l'Occident des trafics honteux, sur des liqueurs enivrantes et dégra-dantes. Ils n'ont connu notre supériorité que par celle de nos armes meur-trières. Les missionnaires seuls, au nom du christianisme, ont porté avec un dévouement héroïque, la vérité et la paix au prix de leur vie. Ah ! pour civi-liser, il faut faire autre chose que porter de l'opium pour ramener du thé. Ce n'est pas non plus en mesurant le crâne d'un singe qu'on moralise un cannibale. Les faits nous apprennent que l'homme dégradé, que le sauvage, quand sa famille est l'objet de nos soins, remonte lentement, mais infailliblement les degrés de la civilisation qu'il avait lentement descendus favorisez donc le zèle de la religion qui seule a tous les secrets de la réhabilitation, et bientôt elle vous fournira une preuve nouvelle et la plus consolante qu'il y a égalité de nature parmi nous. Ceux qui osent reprocher aux races dégé-nérées leur misérable état d'abaissement, se doutent-ils qu'ils prononcent leur propre condamnation ? Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Ruxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. Si vos raisons étaient claires comme la lumière du soleil, vous devriez trembler de dévoiler ce secret à l'univers, car il s'agit de soustraire à la société son principal fondement et sa seule espérance qui ait une valeur durable. Mais avec une audace inconcevable, vous venez avec des raisonne-ments futiles, et qui tombent devant le sens commun, calomnier l'humanité et la ravaler au niveau d'un animal qui n'est pas même le plus aimable parmi les brutes.
Quand il ne serait que douteux que l'africain etl'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès.
Quand il ne serait que douteux que l'africain et l'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès.
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3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive@ au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE@MENS HISTORIQUES@@ ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction@, et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là@, on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive, au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin@, et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution@, se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires@, pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important.
Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important.
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430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissementae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement@ae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ?
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses, les hommes honorés de votre confiance ?
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1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens
1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens
1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que @les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels @@de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens
Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre.
Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre.
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vrnnfs nr pnvsinT.nmp. 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire.entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte4. Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, -cela est un acte. La mort de l'homme est un acte, soit quand elle survient en pleine clarté, soit quand il l'a prévue, qu'il en a réglé intentionnellement les phases et les suites, pour les siens, pour les autres. Qui ne se rappelle les pressentiments, les craintes, les ter-reurs qui hantent les derniers jours, les angoisses sans nom des uns, en proie à un supplice et aussi la sérénité, la douceur de pensée, l'espérance ouvrant ses ailes vers un avenir désiré, vers le rapprochement d'une personne autrefois chérie, qui, pour les autres, apaisent le mal de la fin et la rend facile? Y a-t-il rien qui, plus que cet acte suprême, démontre la réalité de l'es-prit? Car, sur le point de cesser d'être sous cette forme présente, l'homme entrevoit autre chose de durable, de permanent. Une con-ception moderne a fait dire que la mémoire des hommes se transmet dans la famille, dans la tribu, dans la race, ensuite dans l'histoire que les générations transportent, suivant l'expression du poète Lucrèce, de main en main, comme des flambeaux, le souvenir et les oeuvres des hommes, et que, au sens vrai, cela est l'immortalité, qu'il n'y en a point d'autre. Cette sorte d'immortalité n'est pas la seule. Sans aucun doute, elle existe à la gloire de l'humanité, mais il en est une autre, dont chacun de nous a besoin, qui nous est personnelle, et qui est celle de notre esprit. Vouloir confondre notre immortalité avec celle du genre humain, c'est imiter ceux qui affirment que Dieu est confondu avec la nature, qu'il en est insé-parable et lui est immanent, ce qui est simplement ôter à Dieu sa personnalité et l'anéantir. III Je me trouve obligé de parler un peu ici d'anatomie et de physio-logie je prie le lecteur de me suivre néanmoins, et j'espère qu'il me comprendra. On sait aujourd'hui, et on reconnaît sans hésitation, que le cer-veau est l'intermédiaire entre notre esprit et notre corps, et qu'il est le centre de nos pensées, de nos affections morales. Comment se 1 Ce sentiment est si profondément humain, que la civilisation ne l'amortit pas, ne le diminue pas. Le culte de la mort est respecté dans les grandes villes. En quel pays est-il plus respecté qu'à Paris?
vrnnfs nr pnvsinT.nmp. 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire.entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte4. Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, -cela est un acte. La mort de l'homme est un acte, soit quand elle survient en pleine clarté, soit quand il l'a prévue, qu'il en a réglé intentionnellement les phases et les suites, pour les siens, pour les autres. Qui ne se rappelle les pressentiments, les craintes, les ter-reurs qui hantent les derniers jours, les angoisses sans nom des uns, en proie à un supplice et aussi la sérénité, la douceur de pensée, l'espérance ouvrant ses ailes vers un avenir désiré, vers le rapprochement d'une personne autrefois chérie, qui, pour les autres, apaisent le mal de la fin et la rend facile? Y a-t-il rien qui, plus que cet acte suprême, démontre la réalité de l'es-prit? Car, sur le point de cesser d'être sous cette forme présente, l'homme entrevoit autre chose de durable, de permanent. Une con-ception moderne a fait dire que la mémoire des hommes se transmet dans la famille, dans la tribu, dans la race, ensuite dans l'histoire que les générations transportent, suivant l'expression du poète Lucrèce, de main en main, comme des flambeaux, le souvenir et les oeuvres des hommes, et que, au sens vrai, cela est l'immortalité, qu'il n'y en a point d'autre. Cette sorte d'immortalité n'est pas la seule. Sans aucun doute, elle existe à la gloire de l'humanité, mais il en est une autre, dont chacun de nous a besoin, qui nous est personnelle, et qui est celle de notre esprit. Vouloir confondre notre immortalité avec celle du genre humain, c'est imiter ceux qui affirment que Dieu est confondu avec la nature, qu'il en est insé-parable et lui est immanent, ce qui est simplement ôter à Dieu sa personnalité et l'anéantir. III Je me trouve obligé de parler un peu ici d'anatomie et de physio-logie je prie le lecteur de me suivre néanmoins, et j'espère qu'il me comprendra. On sait aujourd'hui, et on reconnaît sans hésitation, que le cer-veau est l'intermédiaire entre notre esprit et notre corps, et qu'il est le centre de nos pensées, de nos affections morales. Comment se 1 Ce sentiment est si profondément humain, que la civilisation ne l'amortit pas, ne le diminue pas. Le culte de la mort est respecté dans les grandes villes. En quel pays est-il plus respecté qu'à Paris?
vrnnfs nr pnvsinT.nmp. 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte1. Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, @cela est un acte. La mort de l'homme est un acte, soit quand elle survient en pleine clarté, soit quand il l'a prévue, qu'il en a réglé intentionnellement les phases et les suites, pour les siens, pour les autres. Qui ne se ra@pelle les pressentiments, les craintes, les ter-reurs qui hantent les derniers jours, les angoisses sans nom des uns, en proie à un supplice et aussi la sérénité, la douceur de pensée, l'espérance ouvrant ses ailes vers un avenir désiré, vers le rapprochement d'une personne autrefois chérie, qui, pour les autres, apaisent le mal de la fin et la rend facile? Y a-t-il rien qui, plus que cet acte suprême, démontre la réalité de l'es-prit? Car, sur le point de cesser d'être sous cette forme présente, l'homme entrevoit autre chose de durable, de permanent. Une con-ception moderne a fait dire que la mémoire des hommes se transmet dans la famille, dans la tribu, dans la race, ensuite dans l'histoire que les générations transportent, suivant l'expression du poète Lucrèce, de main en main, comme des flambeaux, le souvenir et les oeuvres des hommes, et que, au sens vrai, cela est l'immortalité, qu'il n'y en a point d'autre. Cette sorte d'immortalité n'est pas la seule. Sans aucun doute, elle existe à la gloire de l'humanité, mais il en est une autre, dont chacun de nous a besoin, qui nous est personnelle, et qui est celle de notre esprit. Vouloir confondre notre immortalité avec celle du genre humain, c'est imiter ceux qui affirment que Dieu est confondu avec la nature, qu'il en est insé-parable et lui est immanent, ce qui est simplement ôter à Dieu sa personnalité et l'anéantir. III Je me trouve obligé de parler un peu ici d'anatomie et de physio-logie je prie le lecteur de me suivre néanmoins, et j'espère qu'il me comprendra. On sait aujourd'hui, et on reconnaît sans hésitation, que le cer-veau est l'intermédiaire entre notre esprit et notre corps, et qu'il est le centre de nos pensées, de nos affections morales. Comment se 1 Ce sentiment est si profondément humain, que la civilisation ne l'amortit pas, ne le diminue pas. Le culte de la mort est respecté dans les grandes villes. En quel pays est-il plus respecté qu'à Paris?
Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, -cela est un acte.
Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, cela est un acte.
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-196 -à leurs équipages l'exemple trop bien suivi de la plus inique et de la plus insolente cruauté, com-mencèrent à craindre que les victimes qu'ils n'avaient pas eu le temps d'immoler, une fois libres de parler et d'agir, ne portassent des plaintes contre eux. Devenus tout à coup timi-des et rampants, ils se jettent, pour ainsi dire, aux pieds de ceux qu'ils avaient si peu ménagés, pour en obtenir des certificats constatant que les prisonniers avaient toujours été traités hu-mainement. Les confesseurs de la foi ne conser-vaient aucun ressentiment ni des spoliations, ni des outrages, ni des cruautés exercées sur leurs personnes ils donnèrent des certificats où ils déclaraient que les deux capitaines, dans les mesures de sévérité par eux suivies, n'avaient fait que céder aux dures exigences des lois ré-volutionnaires et n'ajoutèrent pas un mot qui pût les inculper. 0 vous donc, dirons-nous avec l'auteur des Martyrs de la Foi, ô vou ! tristes élèves de cette impiété qu'on appelle philosophie, et en vertu de laquelle tant de saints prêtres ont été si indi-gnement traités, apprenez à les connaître, en considérant les obligations angéliques que s'é-taient imposées et que remplirent avec une admi-rable ponctualité ces hommes vraiment célestes dont en effet le monde n'était pas digne.
-196 -à leurs équipages l'exemple trop bien suivi de la plus inique et de la plus insolente cruauté, com-mencèrent à craindre que les victimes qu'ils n'avaient pas eu le temps d'immoler, une fois libres de parler et d'agir, ne portassent des plaintes contre eux. Devenus tout à coup timi-des et rampants, ils se jettent, pour ainsi dire, aux pieds de ceux qu'ils avaient si peu ménagés, pour en obtenir des certificats constatant que les prisonniers avaient toujours été traités hu-mainement. Les confesseurs de la foi ne conser-vaient aucun ressentiment ni des spoliations, ni des outrages, ni des cruautés exercées sur leurs personnes ils donnèrent des certificats où ils déclaraient que les deux capitaines, dans les mesures de sévérité par eux suivies, n'avaient fait que céder aux dures exigences des lois ré-volutionnaires et n'ajoutèrent pas un mot qui pût les inculper. 0 vous donc, dirons-nous avec l'auteur des Martyrs de la Foi, ô vou ! tristes élèves de cette impiété qu'on appelle philosophie, et en vertu de laquelle tant de saints prêtres ont été si indi-gnement traités, apprenez à les connaître, en considérant les obligations angéliques que s'é-taient imposées et que remplirent avec une admi-rable ponctualité ces hommes vraiment célestes dont en effet le monde n'était pas digne.
-196 -à leurs équipages l'exemple trop bien suivi de la plus inique et de la plus insolente cruauté, com-mencèrent à craindre que les victimes qu'ils n'avaient pas eu le temps d'immoler, une fois libres de parler et d'agir, ne portassent des plaintes contre eux. Devenus tout à coup timi-des et rampants, ils se jettent, pour ainsi dire, aux pieds de ceux qu'ils avaient si peu ménagés, pour en obtenir des certificats constatant que les prisonniers avaient toujours été traités hu-mainement. Les confesseurs de la foi ne conser-vaient aucun ressentiment ni des spoliations, ni des outrages, ni des cruautés exercées sur leurs personnes ils donnèrent des certificats où ils déclaraient que les deux capitaines, dans les mesures de sévérité par eux suivies, n'avaient fait que céder aux dures exigences des lois ré-volutionnaires et n'ajoutèrent pas un mot qui pût les inculper. O vous donc, dirons-nous avec l'auteur des Martyrs de la Foi, ô vou ! tristes élèves de cette impiété qu'on appelle philosophie, et en vertu de laquelle tant de saints prêtres ont été si indi-gnement traités, apprenez à les connaître, en considérant les obligations angéliques que s'é-taient imposées et que remplirent avec une admi-rable ponctualité ces hommes vraiment célestes dont en effet le monde n'était pas digne.
0 vous donc, dirons-nous avec l'auteur des Martyrs de la Foi, ô vou ! tristes élèves de cette impiété qu'on appelle philosophie, et en vertu de laquelle tant de saints prêtres ont été si indi-gnement traités, apprenez à les connaître, en considérant les obligations angéliques que s'é-taient imposées et que remplirent avec une admi-rable ponctualité ces hommes vraiment célestes dont en effet le monde n'était pas digne.
O vous donc, dirons-nous avec l'auteur des Martyrs de la Foi, ô vou ! tristes élèves de cette impiété qu'on appelle philosophie, et en vertu de laquelle tant de saints prêtres ont été si indi-gnement traités, apprenez à les connaître, en considérant les obligations angéliques que s'é-taient imposées et que remplirent avec une admi-rable ponctualité ces hommes vraiment célestes dont en effet le monde n'était pas digne.
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72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâtapour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta@pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. -@C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de @Mme Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill.
Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de Mme Sherrwill.
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-27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage.et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendantune année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2
-27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage.et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant@une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2
-27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2
Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendantune année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire.
Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire.
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-189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif celle année. 11.
-189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes @@@@@@La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif celle année. 11.
-189 -atteinte d'une grave affection. Le mal fit de si rapides progrès, qu'en trois jours de maladie la duchesse de Châteauroux mourait d'une façon subite au milieu de bien cruelles souffrances 1 . On fit courir le bruit sinistre d'un empoisonnement, ac-cusation assurément absurde parce qu'elle s'a-dressait aux pieux amis de la reine Marie Lec-zinska était-il besoin de poison d'ailleurs pour expliquer la mort soudaine d'une femme bien née, qui toute exaltée dans ses sentiments d'orgueil, s'était vu chassée de Metz comme une courtisane, ou comme une juive à la cocarde jaune elle avait échappé aux fureurs du peuple et à la tristesse de ces jours de disgrâce, succédait tout à coup l'ivresse d'un triomphe. Dans ces vives émotions,' il y avait de quoi tuer une créature délicate et frêle il est un poison plus énergique que la ciguë sur les nobles âmes, c'est la déception, les senti-ments froissés, l'orgueil profondément atteint puis, sans transition, arriver au bonheur rêvé secousse de douleur, fièvre de joie! Voilà mille causes de mort. Ces disparitions rapides de deux jeunes femmes aimées les duchesses de Vintimille et de Châ-teauroux avaient plongé le roi dans de profondes -189 -La Duchesse de Châteauroux mourut le 8 décembre 1744. Le froid était excessif cette année. 11.
Le froid était excessif celle année.
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L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de @VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il @a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar@qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses très@@@ musclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de l'Acclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me paraît être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron. Ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il la même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
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288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon. Il y a quelques années, une dame non moins remarquable par l'élévation de son intelligence que par l'exaltation de ses croyances religieuses, étonnait notre ville par les guéri-sons miraculeuses qu'elle obtenait parfois. Or, n'est-il pas à regretter que des violences déplorables, qu'une émeute dont nous avons à rougir, aient interrompu cette série de faits curieux dont la science devait relever et scruter toutes les circonstances, dont une philosophie éclairée eût dû pro-téger l'étude, en écartant avec énergie les obstacles que voulaient lui imposer l'ignorance et les préjugés? Quant à moi, je le dis hautement, ma conviction est bien établie. Je crois que, dans les temples de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, le magnétisme était employé comme moyen curatif. Je crois qu'aux premiers jours du christianisme, les extatiques religieux de l'époque ont souvent présenté les phénomènes d'insensibilité si bien connus et décrits aujour-d'hui. Je crois notamment que le martyre de sainte Perpé-tue, à Carthage, en fournit une preuve irrévocable. Je crois que les extatiques du diacre Paris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait. Je crois au caractère contagieux de l'état d'extase, et, par suite, je crois à ce qui est raconté par les historiens, sur les extatiques des Cévennes, sur l'affaire d'Urbain Grandier et sur un grand nombre d'autres. Je crois de plus que le magnétisme animal peut être, dans la chorée, les paralysies locales, le tic douloureux, l'amé-norrhée, la catalepsie, un moyen de guérison plus puissant et moins douloureux que le galvanisme lui-même, qui con-vient à la plupart de ces affections. Je n'ai donc aucune répugnance à admettre que M. Lafon-taine ait pu guérir, chez mon confrère, le docteur Recurt, du faubourg Saint-Antoine, un paralytique auquel il a rendu
288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon. Il y a quelques années, une dame non moins remarquable par l'élévation de son intelligence que par l'exaltation de ses croyances religieuses, étonnait notre ville par les guéri-sons miraculeuses qu'elle obtenait parfois. Or, n'est-il pas à regretter que des violences déplorables, qu'une émeute dont nous avons à rougir, aient interrompu cette série de faits curieux dont la science devait relever et scruter toutes les circonstances, dont une philosophie éclairée eût dû pro-téger l'étude, en écartant avec énergie les obstacles que voulaient lui imposer l'ignorance et les préjugés? Quant à moi, je le dis hautement, ma conviction est bien établie. Je crois que, dans les temples de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, le magnétisme était employé comme moyen curatif. Je crois qu'aux premiers jours du christianisme, les extatiques religieux de l'époque ont souvent présenté les phénomènes d'insensibilité si bien connus et décrits aujour-d'hui. Je crois notamment que le martyre de sainte Perpé-tue, à Carthage, en fournit une preuve irrévocable. Je crois que les extatiques du diacre Paris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait. Je crois au caractère contagieux de l'état d'extase, et, par suite, je crois à ce qui est raconté par les historiens, sur les extatiques des Cévennes, sur l'affaire d'Urbain Grandier et sur un grand nombre d'autres. Je crois de plus que le magnétisme animal peut être, dans la chorée, les paralysies locales, le tic douloureux, l'amé-norrhée, la catalepsie, un moyen de guérison plus puissant et moins douloureux que le galvanisme lui-même, qui con-vient à la plupart de ces affections. Je n'ai donc aucune répugnance à admettre que M. Lafon-taine ait pu guérir, chez mon confrère, le docteur Recurt, du faubourg Saint-Antoine, un paralytique auquel il a rendu
288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon. Il y a quelques années, une dame non moins remarquable par l'élévation de son intelligence que par l'exaltation de ses croyances religieuses, étonnait notre ville par les guéri-sons miraculeuses qu'elle obtenait parfois. Or, n'est-il pas à regretter que des violences déplorables, qu'une émeute dont nous avons à rougir, aient interrompu cette série de faits curieux dont la science devait relever et scruter toutes les circonstances, dont une philosophie éclairée eût dû pro-téger l'étude, en écartant avec énergie les obstacles que voulaient lui imposer l'ignorance et les préjugés? Quant à moi, je le dis hautement, ma conviction est bien établie. Je crois que, dans les temples de l'Inde, de l'Égypte et de la Grèce, le magnétisme était employé comme moyen curatif. Je crois qu'aux premiers jours du christianisme, les extatiques religieux de l'époque ont souvent présenté les phénomènes d'insensibilité si bien connus et décrits aujour-d'hui. Je crois notamment que le martyre de sainte Perpé-tue, à Carthage, en fournit une preuve irrévocable. Je crois que les extatiques du diacre Pâris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait. Je crois au caractère contagieux de l'état d'extase, et, par suite, je crois à ce qui est raconté par les historiens, sur les extatiques des Cévennes, sur l'affaire d'Urbain Grandier et sur un grand nombre d'autres. Je crois de plus que le magnétisme animal peut être, dans la chorée, les paralysies locales, le tic douloureux, l'amé-norrhée, la catalepsie, un moyen de guérison plus puissant et moins douloureux que le galvanisme lui-même, qui con-vient à la plupart de ces affections. Je n'ai donc aucune répugnance à admettre que M. Lafon-taine ait pu guérir, chez mon confrère, le docteur Recurt, du faubourg Saint-Antoine, un paralytique auquel il a rendu
288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon.
288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon.
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SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité@ son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-@tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-@ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-@i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens.
Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur.
Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur.
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-97-l'un entraînait la condamnation de l'autre en second lieu, M. Baty, en présence du juge d'ins-truction, qui ne demandait pas mieux que de le croire ayant pu déclarer qu'il n'était point prê-tre déporté, avait absolument refusé de sauver sa vie par un mensonge, et prononcé ainsi son ar-rêt de mort. Néanmoins la prédiction fut bientôt vérifiée par l'événement. Dès le lendemain du martyre de M Musart, M. Baty fut inopinément rendu à la liberté par un de ces stratagèmes que l'industrieuse charité des catholiques a souvent improvisés dans ces temps critiques, pour arra-cher les prêtres fidèles aux dangers qui mena-çaient leur liberté ou leur vie. 2° M. Musart, le matin du jour où il allait marcher à la mort, se retira de la chambre com mune pour écrire à sa mère et lui faire ses der niers adieux. Madame Baudemont, obligée do quitter la prison, et craignant de ne plus le re-trouver à son retour, alla lui demander une der-nière bénédiction. Aussitôt il se lève, et les yeux fixés vers le ciel, les bras étendus et le visage enflammé, il lui dit Tantôt, Madame, quand je serai devant Dieu, je prierai pour vous. Soyez fidèle dans l'amour de Jésus-Christ, et vos désirs seront accomplis vous serez mère d'une nombreuse famille. Dieu vous réserve pour tra-vailler à sa gloire attendez les moments du Sei-5
-97-l'un entraînait la condamnation de l'autre en second lieu, M. Baty, en présence du juge d'ins-truction, qui ne demandait pas mieux que de le croire ayant pu déclarer qu'il n'était point prê-tre déporté, avait absolument refusé de sauver sa vie par un mensonge, et prononcé ainsi son ar-rêt de mort. Néanmoins la prédiction fut bientôt vérifiée par l'événement. Dès le lendemain du martyre de M Musart, M. Baty fut inopinément rendu à la liberté par un de ces stratagèmes que l'industrieuse charité des catholiques a souvent improvisés dans ces temps critiques, pour arra-cher les prêtres fidèles aux dangers qui mena-çaient leur liberté ou leur vie. 2° M. Musart, le matin du jour où il allait marcher à la mort, se retira de la chambre com mune pour écrire à sa mère et lui faire ses der niers adieux. Madame Baudemont, obligée do quitter la prison, et craignant de ne plus le re-trouver à son retour, alla lui demander une der-nière bénédiction. Aussitôt il se lève, et les yeux fixés vers le ciel, les bras étendus et le visage enflammé, il lui dit Tantôt, Madame, quand je serai devant Dieu, je prierai pour vous. Soyez fidèle dans l'amour de Jésus-Christ, et vos désirs seront accomplis vous serez mère d'une nombreuse famille. Dieu vous réserve pour tra-vailler à sa gloire attendez les moments du Sei-5
-97-l'un entraînait la condamnation de l'autre en second lieu, M. Baty, en présence du juge d'ins-truction, qui ne demandait pas mieux que de le croire ayant pu déclarer qu'il n'était point prê-tre déporté, avait absolument refusé de sauver sa vie par un mensonge, et prononcé ainsi son ar-rêt de mort. Néanmoins la prédiction fut bientôt vérifiée par l'événement. Dès le lendemain du martyre de M Musart, M. Baty fut inopinément rendu à la liberté par un de ces stratagèmes que l'industrieuse charité des catholiques a souvent improvisés dans ces temps critiques, pour arra-cher les prêtres fidèles aux dangers qui mena-çaient leur liberté ou leur vie. 2° M. Musart, le matin du jour où il allait marcher à la mort, se retira de la chambre com mune pour écrire à sa mère et lui faire ses der niers adieux. Madame Baudemont, obligée de quitter la prison, et craignant de ne plus le re-trouver à son retour, alla lui demander une der-nière bénédiction. Aussitôt il se lève, et les yeux fixés vers le ciel, les bras étendus et le visage enflammé, il lui dit Tantôt, Madame, quand je serai devant Dieu, je prierai pour vous. Soyez fidèle dans l'amour de Jésus-Christ, et vos désirs seront accomplis vous serez mère d'une nombreuse famille. Dieu vous réserve pour tra-vailler à sa gloire attendez les moments du Sei-5
Madame Baudemont, obligée do quitter la prison, et craignant de ne plus le re-trouver à son retour, alla lui demander une der-nière bénédiction.
Madame Baudemont, obligée de quitter la prison, et craignant de ne plus le re-trouver à son retour, alla lui demander une der-nière bénédiction.
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-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie.@@@@@@@ 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. -194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
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38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenecb. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très-remarquâbles pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du tjpe éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux n laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenecb. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très-remarquâbles pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du tjpe éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux n@ laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenech. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très remarquables pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du type éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance@, sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux ne laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent.
Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance, sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior?
Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ?
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88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678@'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de @rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le @16 mars 1678 1. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre à la critique que l'on fit de ce roman 2 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Clèves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première date, qu'il en avait été question dans la société intime de l'au-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'.
l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le 16 mars 1678 1.
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4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens? onn'en est pas moins ardent àsigner. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de no@s intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait@fondre sur la@tête des citoyens? on@n'en est pas moins ardent à@signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées.
Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées.
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-48 -eu cet honneur . Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye. Adélaïs de Savoie, veuve de Louis le Gros, mère de Louis le Jeune, avait épousé un Montmorency. Cette maison comptait un cardinal, un archevêque de Reims, cinq con-nétables, sept maréchaux, deux amiraux, des grands d'Espagne, des princes du Saint-Empire, des chevaliers de la Toison d'or et de la Jarretière. Les Clermont-Tonnerre avaient été tout dévoués au pontificat, grand honneur de chevalerie un Clermont-Tonnerre soutint les droits de Gélasell, et en récompense de ses brillants services, le pape lui conféra l'insigne honneur de porter dans son blason deux clefs d'argent en sautoir et pour cimier la thiare pontificale. Les Beauveau-Craon, issus du sire Foulque d'Anjou, avaient vu leur bannière flotter à côté de celle de Charles d'Anjou, frère de saint Louis 1 . Une chronique du Xe siècle fait mention déjà des ancêtres des Lévis-Mirepoix. Guy, sire de Lévis, fut un des barons de la croisade contre les Albigeois 1 Pour être exact en généalogie, nous devons dire qu'il existe aujourd'hui peu de descendance mire et directe de toutes ces grandes familles les uns portent les noms par substitution, d'autres par mariage et alliance, d'autres, enfin, on ne peut dire comment.
-48 -eu cet honneur . Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye. Adélaïs de Savoie, veuve de Louis le Gros, mère de Louis le Jeune, avait épousé un Montmorency. Cette maison comptait un cardinal, un archevêque de Reims, cinq con-nétables, sept maréchaux, deux amiraux, des grands d'Espagne, des princes du Saint-Empire, des chevaliers de la Toison d'or et de la Jarretière. Les Clermont-Tonnerre avaient été tout dévoués au pontificat, grand honneur de chevalerie un Clermont-Tonnerre soutint les droits de Gélase@ll, et en récompense de ses brillants services, le pape lui conféra l'insigne honneur de porter dans son blason deux clefs d'argent en sautoir et pour cimier la thiare pontificale. Les Beauveau-Craon, issus du sire Foulque d'Anjou, avaient vu leur bannière flotter à côté de celle de Charles d'Anjou, frère de saint Louis 1 . Une chronique du Xe siècle fait mention déjà des ancêtres des Lévis-Mirepoix. Guy, sire de Lévis, fut un des barons de la croisade contre les Albigeois @@@@@@1 Pour être exact en généalogie, nous devons dire qu'il existe aujourd'hui peu de descendance mire et directe de toutes ces grandes familles les uns portent les noms par substitution, d'autres par mariage et alliance, d'autres, enfin, on ne peut dire comment.
-48 -eu cet honneur . Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye. Adélaïs de Savoie, veuve de Louis le Gros, mère de Louis le Jeune, avait épousé un Montmorency. Cette maison comptait un cardinal, un archevêque de Reims, cinq con-nétables, sept maréchaux, deux amiraux, des grands d'Espagne, des princes du Saint-Empire, des chevaliers de la Toison d'or et de la Jarretière. Les Clermont-Tonnerre avaient été tout dévoués au pontificat, grand honneur de chevalerie un Clermont-Tonnerre soutint les droits de Gélase II, et en récompense de ses brillants services, le pape lui conféra l'insigne honneur de porter dans son blason deux clefs d'argent en sautoir et pour cimier la thiare pontificale. Les Beauveau-Craon, issus du sire Foulque d'Anjou, avaient vu leur bannière flotter à côté de celle de Charles d'Anjou, frère de saint Louis 1 . Une chronique du Xe siècle fait mention déjà des ancêtres des Lévis-Mirepoix. Guy, sire de Lévis, fut un des barons de la croisade contre les Albigeois -48 - 1 Pour être exact en généalogie, nous devons dire qu'il existe aujourd'hui peu de descendance pure et directe de toutes ces grandes familles les uns portent les noms par substitution, d'autres par mariage et alliance, d'autres, enfin, on ne peut dire comment.
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55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan@de cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la @@@1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
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-40 -b Cristallisés de l'oxalatede chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi-
-40 -@b Cristallisés de l'oxalate@de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi-
-40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. -@Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi-
-40 -b Cristallisés de l'oxalatede chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir.
-40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière@! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même@? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière ! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que @de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat ! Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même ? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur@, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens @@de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motive, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière!
Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière !
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-142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soïssons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer-
-142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soïssons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer-
-142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soissons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer-
La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soïssons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France.
La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soissons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France.
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43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Aumoin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer lespha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés dus plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Au@moin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer les@pha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés dus plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on ne le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1@0 à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Au moin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer les pha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés des plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins.
Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on ne le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins.
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