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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. vu , -l'autre touchant un aveugle ch. vin il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. v@u , -l'autre touchant un aveugle ch. v@in il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. @@m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, @@@il lui imposa les mains Deutéronome, ch. XXXIV, V. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. VI, V. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, l'Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnait la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. VII , @l'autre touchant un aveugle ch. VIII il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, -@qui n'était que disciple de Jésus, -@et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. VI, V. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. III . Saint Marc, ch. VI, V. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. XI, V. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. IX, V. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains.
VI, V. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 373. AU ROI. @@Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE@, La première chose que vous doivent des ministres honorés de votre confiance@, c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône@, parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une partie, et qui reconnaissent, dans votre personne@, le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté@, et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage@, soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression@, toujours répétée@, qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouvions être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais@, Sire, ce langage digne de votre sagesse@, et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects@, n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits@, ou n'approchent que vos entour@s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir@, si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple@, qui ne voit que les faits@, qui ne connaît que ces propos@, s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir.
Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouvions être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir.
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-75-Souvenez-vous de la sainte doctrine que je TOUS ai enseignée. Lisez souvent l'ancien et le nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ, les Vérités de la Religion et l'Instruction des jeunes gens vous y trouverez les avis que je pourrais vous donner. N'abandonnez pas le Sei-gneur, il ne vous abandonnera pas. Vivez aussi bien et mieux encore, s'il est possible, en mon absence que quand j'étais au milieu de vous. Glorifiez et portez Dieu dans vos coeurs. Répan-dez partout, par votre conduite, la bonne odeur de Jésus-Christ. N'ayez tous ensemble qu'un coeur et qu'une âme. Supportez-vous dans vos défauts et vos imperfections aidez-vous et vous soulagez mutuellement. Vous connaissez mes intentions, mes très chères filles. Si Dieu me retire de ce monde, faites ce que je vous ai proposé pour la gloire de la religion et le soulagement des pauvres. Dieu saura toujours vous faire trouver des pasteurs catholiques. Si vous ne recevez que difficilement les secours de la religion et la grâce des sacre-ments, vous devez être plus attentives à prendre garde de ne pas offenser Dieu. Je vous prie en particulier, vous, ma fille, à qui j'adresse la pré-sente 1 , d'avoir soin d'élever chrétiennement 1 Mlle Huet, maîtresse d'école de Somme-Vesle. Elle vit en-core au moment où nous publions cette troisième édition, 1844.
-75-Souvenez-vous de la sainte doctrine que je TOUS ai enseignée. Lisez souvent l'ancien et le nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ, les Vérités de la Religion et l'Instruction des jeunes gens vous y trouverez les avis que je pourrais vous donner. N'abandonnez pas le Sei-gneur, il ne vous abandonnera pas. Vivez aussi bien et mieux encore, s'il est possible, en mon absence que quand j'étais au milieu de vous. Glorifiez et portez Dieu dans vos coeurs. Répan-dez partout, par votre conduite, la bonne odeur de Jésus-Christ. N'ayez tous ensemble qu'un coeur et qu'une âme. Supportez-vous dans vos défauts et vos imperfections aidez-vous et vous soulagez mutuellement. Vous connaissez mes intentions, mes très chères filles. Si Dieu me retire de ce monde, faites ce que je vous ai proposé pour la gloire de la religion et le soulagement des pauvres. Dieu saura toujours vous faire trouver des pasteurs catholiques. Si vous ne recevez que difficilement les secours de la religion et la grâce des sacre-ments, vous devez être plus attentives à prendre garde de ne pas offenser Dieu. Je vous prie en particulier, vous, ma fille, à qui j'adresse la pré-sente 1 , d'avoir soin d'élever chrétiennement @@@@@@1 Mlle Huet, maîtresse d'école de Somme-Vesle. Elle vit en-core au moment où nous publions cette troisième édition, 1844.
-75-Souvenez-vous de la sainte doctrine que je vous ai enseignée. Lisez souvent l'ancien et le nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ, les Vérités de la Religion et l'Instruction des jeunes gens vous y trouverez les avis que je pourrais vous donner. N'abandonnez pas le Sei-gneur, il ne vous abandonnera pas. Vivez aussi bien et mieux encore, s'il est possible, en mon absence que quand j'étais au milieu de vous. Glorifiez et portez Dieu dans vos coeurs. Répan-dez partout, par votre conduite, la bonne odeur de Jésus-Christ. N'ayez tous ensemble qu'un coeur et qu'une âme. Supportez-vous dans vos défauts et vos imperfections aidez-vous et vous soulagez mutuellement. Vous connaissez mes intentions, mes très chères filles. Si Dieu me retire de ce monde, faites ce que je vous ai proposé pour la gloire de la religion et le soulagement des pauvres. Dieu saura toujours vous faire trouver des pasteurs catholiques. Si vous ne recevez que difficilement les secours de la religion et la grâce des sacre-ments, vous devez être plus attentives à prendre garde de ne pas offenser Dieu. Je vous prie en particulier, vous, ma fille, à qui j'adresse la pré-sente 1 , d'avoir soin d'élever chrétiennement -75 - 1 Mlle Huet, maîtresse d'école de Somme-Vesle. Elle vit en-core au moment où nous publions cette troisième édition, 1844.
Glorifiez et portez Dieu dans vos coeurs.
Glorifiez et portez Dieu dans vos coeurs.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
- Caprice d'enfant, répondit-il.
-Caprice d'enfant, répondit-il.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme.
jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme.
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-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. -@Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. -@Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 4° Cystine. -@Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. -@Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. -@Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
- Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie.
-Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie.
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MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donna aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donna aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, parmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donne aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets.
Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets.
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-25 -pour le temps do ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court. Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée. Au fond, le monde avait plus besoin de grands exemples de vertus du'une communauté qui en était elle-même un modèle accompli. Quelque admirables qu'eussent été les états par où elle avait passé jusqu'alors , Dieu la fit entrer dans des voies encore plus sublimes. Je n'entreprendrai pas de les décrire ici ils passent ma portée et celle delà jeunesse pour qui j'écris. Je me contenterai de dire qu'Ar-melle fut élevée à la plus haute contempla-tion que de l'avis de ceux qui la dirigeaient, elle fit voeu de faire toujours ce qu'elle juge-rait plus conforme à la divine volonté voeu héroïque, mais voeu dont le projet n'est per-mis qu'aux Thérèse et à ce très petit nombre d'âmes privilégiées qui , comme elle, suivent partout l'époux à l'odeur de ses parfums et que, quelques temps après, méditant un jour de Noël sur la pauvreté de Jésus-Christ nais-sant dans une étable, elle se sentit pressée intérieurement d'ajouter aux doux voeux qu'elle avait déjà faits celui de pauvreté ce qu'elle Armelle. 2
-25 -pour le temps do ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court. Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée. Au fond, le monde avait plus besoin de grands exemples de vertus du'une communauté qui en était elle-même un modèle accompli. Quelque admirables qu'eussent été les états par où elle avait passé jusqu'alors , Dieu la fit entrer dans des voies encore plus sublimes. Je n'entreprendrai pas de les décrire ici ils passent ma portée et celle de@là jeunesse pour qui j'écris. Je me contenterai de dire qu'Ar-melle fut élevée à la plus haute contempla-tion que de l'avis de ceux qui la dirigeaient, elle fit voeu de faire toujours ce qu'elle juge-rait plus conforme à la divine volonté voeu héroïque, mais voeu dont le projet n'est per-mis qu'aux Thérèse et à ce très petit nombre d'âmes privilégiées qui , comme elle, suivent partout l'époux à l'odeur de ses parfums et que, quelques temps après, méditant un jour de Noël sur la pauvreté de Jésus-Christ nais-sant dans une étable, elle se sentit pressée intérieurement d'ajouter aux doux voeux qu'elle avait déjà faits celui de pauvreté ce qu'elle @@@@@Armelle. 2
-25 -pour le temps de ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court. Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée. Au fond, le monde avait plus besoin de grands exemples de vertus du'une communauté qui en était elle-même un modèle accompli. Quelque admirables qu'eussent été les états par où elle avait passé jusqu'alors , Dieu la fit entrer dans des voies encore plus sublimes. Je n'entreprendrai pas de les décrire ici ils passent ma portée et celle de la jeunesse pour qui j'écris. Je me contenterai de dire qu'Ar-melle fut élevée à la plus haute contempla-tion que de l'avis de ceux qui la dirigeaient, elle fit voeu de faire toujours ce qu'elle juge-rait plus conforme à la divine volonté voeu héroïque, mais voeu dont le projet n'est per-mis qu'aux Thérèse et à ce très petit nombre d'âmes privilégiées qui , comme elle, suivent partout l'époux à l'odeur de ses parfums et que, quelques temps après, méditant un jour de Noël sur la pauvreté de Jésus-Christ nais-sant dans une étable, elle se sentit pressée intérieurement d'ajouter aux doux voeux qu'elle avait déjà faits celui de pauvreté ce qu'elle @@@@@Armelle. 2
-25 -pour le temps do ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court.
-25 -pour le temps de ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court.
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222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire.
Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire.
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-11-d'accomplir ce qu'elle paraissait exiger de lui. Pendant qu'il attendait que le ciel daignât l'aider, il lui vint une pensée extraordinaire à laquelle il s'arrêta c'était de quitter en secret sa famille et son pays. Ce que sainte Thérèse, encore enfant, avait fait, il crut aussi pouvoir le faire, âgé de vingt ans et plus. Le pieux jeune homme ne se proposait pas, comme cette illustre sainte, d'aller chercher le martyre il voulait seulement s'affranchir des obstacles qu'il trou-vait chez ses parents a suivre en liberté le genre de vie auquel il se sentait appelé. Son projet était d'entreprendre d'abord les pèlerinages de Compostelle et de Loretle, et d'aller ensuite visiter les tombeaux des apôtres S. Pierre et S. Paul, résolu du reste de s'abandonner à la conduite de la Providence, et de se soumettre à tout ce qu'elle ordonnerait de lui pour l'avenir. L'exécution suivit de près il s'échappa pendant la nuit et se mit en route. Au point du jour, son père, qui s'aperçut de sa fuite, monta à cheval et suivit ses traces. L'ayant atteint à quelques lieues de Somme-Vesle, il se plaignit doucement d'une conduite qui tendait à le priver de ce qu'il avait de plus cher. Le fils se justifia avec autant de fermeté que de respect, et ne consentit a re-venir que sur la promesse formelle qu'on lui fit de ne plus gêner son inclination. Cependant la
-11-d'accomplir ce qu'elle paraissait exiger de lui. Pendant qu'il attendait que le ciel daignât l'aider, il lui vint une pensée extraordinaire à laquelle il s'arrêta c'était de quitter en secret sa famille et son pays. Ce que sainte Thérèse, encore enfant, avait fait, il crut aussi pouvoir le faire, âgé de vingt ans et plus. Le pieux jeune homme ne se proposait pas, comme cette illustre sainte, d'aller chercher le martyre il voulait seulement s'affranchir des obstacles qu'il trou-vait chez ses parents a suivre en liberté le genre de vie auquel il se sentait appelé. Son projet était d'entreprendre d'abord les pèlerinages de Compostelle et de Loretle, et d'aller ensuite visiter les tombeaux des apôtres S. Pierre et S. Paul, résolu du reste de s'abandonner à la conduite de la Providence, et de se soumettre à tout ce qu'elle ordonnerait de lui pour l'avenir. L'exécution suivit de près il s'échappa pendant la nuit et se mit en route. Au point du jour, son père, qui s'aperçut de sa fuite, monta à cheval et suivit ses traces. L'ayant atteint à quelques lieues de Somme-Vesle, il se plaignit doucement d'une conduite qui tendait à le priver de ce qu'il avait de plus cher. Le fils se justifia avec autant de fermeté que de respect, et ne consentit a re-venir que sur la promesse formelle qu'on lui fit de ne plus gêner son inclination. Cependant la
-11-d'accomplir ce qu'elle paraissait exiger de lui. Pendant qu'il attendait que le ciel daignât l'aider, il lui vint une pensée extraordinaire à laquelle il s'arrêta c'était de quitter en secret sa famille et son pays. Ce que sainte Thérèse, encore enfant, avait fait, il crut aussi pouvoir le faire, âgé de vingt ans et plus. Le pieux jeune homme ne se proposait pas, comme cette illustre sainte, d'aller chercher le martyre il voulait seulement s'affranchir des obstacles qu'il trou-vait chez ses parents a suivre en liberté le genre de vie auquel il se sentait appelé. Son projet était d'entreprendre d'abord les pèlerinages de Compostelle et de Lorette, et d'aller ensuite visiter les tombeaux des apôtres S. Pierre et S. Paul, résolu du reste de s'abandonner à la conduite de la Providence, et de se soumettre à tout ce qu'elle ordonnerait de lui pour l'avenir. L'exécution suivit de près il s'échappa pendant la nuit et se mit en route. Au point du jour, son père, qui s'aperçut de sa fuite, monta à cheval et suivit ses traces. L'ayant atteint à quelques lieues de Somme-Vesle, il se plaignit doucement d'une conduite qui tendait à le priver de ce qu'il avait de plus cher. Le fils se justifia avec autant de fermeté que de respect, et ne consentit a re-venir que sur la promesse formelle qu'on lui fit de ne plus gêner son inclination. Cependant la
-11-d'accomplir ce qu'elle paraissait exiger de lui.
-11-d'accomplir ce qu'elle paraissait exiger de lui.
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-42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 .
-42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 .
-42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdâtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 .
Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide.
Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide.
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244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,- ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaurc. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait là pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. j Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j
244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,- ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaurc. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait là pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. j Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j
244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,@ ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaure. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait la pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répèterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots.s. Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j
Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie.
Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie.
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50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER@@@ I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , e@t les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconde union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre ho@mmage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER 50 1 PALISOT DE @BEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs.
Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , et les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs.
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88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678@'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de @rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le @16 mars 1678 1. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre à la critique que l'on fit de ce roman 2 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Clèves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première date, qu'il en avait été question dans la société intime de l'au-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme.
2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme.
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18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une'âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas Le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadaver, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers.
18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une'âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas Le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadav@er, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers.
18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadavrer, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers.
Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante.
Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante.
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-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havre 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. @1@@ @@@@Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
-196 -Tels ne parurent point aux rives du Scamandre Sous ces murs si vantés que Pyrrhus mit en cendre, Ces antiques héros qui montés sur un char Combattaient en désordre et marchaient au hasard. Mais tel fut Scipion sous les murs de Cart@hage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près. La colonne invincible serrée par bataillons marchait toujours, semant la mort parmi les plus preux des gentilshommes. Gramont dans l'Elysée emporte la douleur D'ignorer en mourant si son maître est vainqueur. Tu meurs jeune Craon 1 que le ciel moins sévère Veille sur les destins de ton généreux frère. Hélas ! cher Longaunay quelle main, quel secours Peut arrêter ton sang et ranimer tes jours ! Ces ministres de Mars qui d'un vol si rapide S'élançaient à la voix de leur chef intrépide, Sont du plomb qui les suit dans leur course arrêtés Tels que des champs de l'air tombant précipités Des oiseaux tout sanglants palpitant sur la terre. Le fer atteint d'Havré 2 , le jeune d'Aubeterre Voit de sa légion tous les chefs indomptés Sous le glaive et le feu mourants à ses côtés. Il paraissait impossible d'arrêter cette formi-dable colonne devant laquelle venaient expirer tant de braves officiers. La lutte était encore in-certaine, il fallait un coup hardi pour assurer le succès de la grande bataille. -196 - 1 Des princes de Beauveau. 2 De la maison de Croï il commandait le régiment de la Couronne.
Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près.
Mais tel fut Scipion sous les murs de Carthage, Tels son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets L'un vers l'autre avancés s'admiraient de plus près.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-@1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS@@@ 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a@rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes @d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer- 1 Théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis.
J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis.
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2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1762. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï
2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1762. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï
2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1752. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à-@coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï
Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix.
Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à-coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix.
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59 bris de végétaux, sans s'y fixer immédiatement 2°. les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 5°. et les champignons qui naissent sur des bois morts et sur des feuilles tombées. Ces derniers sont de deux sortes , les annuels et les vivaces les uns sont i°. mous bu fugaces, 2°. secs mais fugaces, 5°. solides et durent long-temps les autres, en très-petit nombre fournissent, cette substance d'un usage si commun que l'on nomme amadou , et qu'on trouve sur les hêtres languissans. Les lichens, dont les scutelles sont organisées intérieu-rement comme les pézizes 1 .tiennent le troisième rang dans l'aithéogamie le quatrième est occupé par les hé-patiques chez lesquels on commence à trouver les indices d'une fructification mieux prononcée et plus analogue à celle des autres végétaux que nous nommons parfaits. PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-nielles 2 . La cinquième classe comprend les mousses. Elles offrent de vraies racines, une tige, des feuilles , et des organes particuliers et distincts, qui paraissent être ceux à l'aide desquels elles se régénèrent. La fleur, essentiel-lement la même dans tous les genres et dans toutes les espèces , ne diffère extérieurement que par le nombre et 1 Consultez le premier volume botanique de l'Ency-clopédie méthodique, art. Champignon. 2 Je n'ai trouvé dans les papiers de PALISOT DE BEAU-vois qu'un travail à peine ébauché sur ces deux familles.
59 bris de végétaux, sans s'y fixer immédiatement 2°. les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 5°. et les champignons qui naissent sur des bois morts et sur des feuilles tombées. Ces derniers sont de deux sortes , les annuels et les vivaces les uns sont i°. mous bu fugaces, 2°. secs mais fugaces, 5°. solides et durent long-temps les autres, en très-petit nombre fournissent, cette substance d'un usage si commun que l'on nomme amadou , et qu'on trouve sur les hêtres languissans. Les lichens, dont les scutelles sont organisées intérieu-rement comme les pézizes 1 .tiennent le troisième rang dans l'aithéogamie le quatrième est occupé par les hé-patiques chez lesquels on commence à trouver les indices d'une fructification mieux prononcée et plus analogue à celle des autres végétaux que nous nommons parfaits. PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-nielles 2 . La cinquième classe comprend les mousses. Elles offrent de vraies racines, une tige, des feuilles , et des organes particuliers et distincts, qui paraissent être ceux à l'aide desquels elles se régénèrent. La fleur, essentiel-lement la même dans tous les genres et dans toutes les espèces , ne diffère extérieurement que par le nombre et @@@1 Consultez le premier volume botanique de l'Ency-clopédie méthodique, art. Champignon. 2 Je n'ai trouvé dans les papiers de PALISOT DE BEAU-vois qu'un travail à peine ébauché sur ces deux familles.
59 bris de végétaux, sans s'y fixer immédiatement 2°. les champignons faux-parasites , dont le nombre est très-petit , et que l'on trouve sur des arbres encore vivans , 3°. et les champignons qui naissent sur des bois morts et sur des feuilles tombées. Ces derniers sont de deux sortes , les annuels et les vivaces les uns sont 1°. mous ou fugaces, 2°. secs mais fugaces, 3°. solides et durent long-temps les autres, en très-petit nombre fournissent, cette substance d'un usage si commun que l'on nomme amadou , et qu'on trouve sur les hêtres languissans. Les lichens, dont les scutelles sont organisées intérieu-rement comme les pézizes 1 .tiennent le troisième rang dans l'aethéogamie le quatrième est occupé par les hé-patiques chez lesquels on commence à trouver les indices d'une fructification mieux prononcée et plus analogue à celle des autres végétaux que nous nommons parfaits. PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-@melles 2 . La cinquième classe comprend les mousses. Elles offrent de vraies racines, une tige, des feuilles , et des organes particuliers et distincts, qui paraissent être ceux à l'aide desquels elles se régénèrent. La fleur, essentiel-lement la même dans tous les genres et dans toutes les espèces , ne diffère extérieurement que par le nombre et 59 1 Consultez le premier volume botanique de l'Ency-clopédie méthodique, art. Champignon. 2 Je n'ai trouvé dans les papiers de PALISOT DE BEAU-VOIS qu'un travail à peine ébauché sur ces deux familles.
PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-nielles 2 .
PALISOT DE BEAUVOIS leur reconnaît, avec LINNÉ , pour organes fécondans les urnes portées sur le pédicule que HEDWIG et ses partisans déclarent être les organes fe-melles 2 .
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CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 71@@@@ XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de@ toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des piéges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une @abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier @soin fut d'isoler la jeune @femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés!
Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés!
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25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer.
Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer.
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-22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. - Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent immédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. - Le dosage de l'acide sulfurique-repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un
-22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. - Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent immédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. - Le dosage de l'acide sulfurique-repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un
-22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. -@Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent îmmédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. -@Le dosage de l'acide sulfurique repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un
Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune.
Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune.
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LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ilsaux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français@? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ils@aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom@ il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-@gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction.
Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction.
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DANGERS ET ACCIDENTS DU MAGNÉTISME 135 je la réveillai, et j'eus le bonheur de la voir entièrement revenue à la raison, et n'ayant aucun souvenir de ce qui lui était arrivé. Cet accident peut se présenter souvent lorsque, magné-tisant une femme nerveuse,, vous porterez votre action sur un autre sujet et que, surtout, vous ferez de violents efforts pour produire un effet. Mme Azéma non seulement ne s'est jamais aperçue de ce qui s'était passé, mais elle ne l'a jamais su. A Manchester, le docteur N., magnétisant un jeune homme, produisit la folie furieuse et l'épilepsie. Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez - lui. Nous nous mîmes à quatre pour cette difficile opération, et il fallut huit hommes pour le monter dans sa chambre il nous renversa tous dans l'escalier, ses forces étaient centuplées. Fort heureusement, dans ce moment, je pus m'emparer de l'estomac et appuyer mes doigts sur l'épigas-tre je le maintins, et nous arrivâmes dans sa chambre, où nous eûmes toutes les peines du monde à le coucher. Je l'endormis à force de magnétisation alors je fus maître et des convulsions et de la folie mais, lorsque je le réveillai après quelques heures, la folie se représenta dans toute sa fureur puis il y eut un accès d'épilepsie, avec con-vulsions et écume à la bouche. Ce fut pendant cette crise épileptique que je parvins à l'endormir de nouveau il me fallut trois jours et trois nuits, sans le quitter et en le maintenant toujours dans le sommeil, pour ramener la raison et faire cesser les crises épileptiques. Lorsqu'il fut rétabli, je restai quelque temps sans pouvoir le magnétiser à peine l'avais-je endormi qu'il s'éveillait aussitôt comme s'il éprouvait une secousse violente. On peut voir, par les exemples que je viens de citer, que le magnétisme peut offrir des dangers dans des mains inexpérimentées. En effet, si le magnétiseur ne connaît pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien. C'est pour cela que le choix d'un magnétiseur ne doit point se faire légère-ment, et qu'avant tout il faut chercher l'homme expérimenté
DANGERS ET ACCIDENTS DU MAGNÉTISME 135 je la réveillai, et j'eus le bonheur de la voir entièrement revenue à la raison, et n'ayant aucun souvenir de ce qui lui était arrivé. Cet accident peut se présenter souvent lorsque, magné-tisant une femme ne@rveuse,, vous porterez votre action sur un autre sujet et que, surtout, vous ferez de violents efforts pour produire un effet. Mme Azéma non seulement ne s'est jamais aperçue de ce qui s'était passé, mais elle ne l'a jamais su. A Manchester, le docteur N., magnétisant un jeune homme, produisit la folie furieuse et l'épilepsie. Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez - lui. Nous nous mîmes à quatre pour cette difficile opération, et il fallut huit hommes pour le monter dans sa chambre il nous renversa tous dans l'escalier, ses forces étaient centuplées. Fort heureusement, dans ce moment, je pus m'emparer de l'estomac et appuyer mes doigts sur l'épigas-tre je le maintins, et nous arrivâmes dans sa chambre, où nous eûmes toutes les peines du monde à le coucher. Je l'endormis à force de magnétisation alors je fus maître et des convulsions et de la folie mais, lorsque je le réveillai après quelques heures, la folie se représenta dans toute sa fureur puis il y eut un accès d'épilepsie, avec con-vulsions et écume à la bouche. Ce fut pendant cette crise épileptique que je parvins à l'endormir de nouveau il me fallut trois jours et trois nuits, sans le quitter et en le maintenant toujours dans le sommeil, pour ramener la raison et faire cesser les crises épileptiques. Lorsqu'il fut rétabli, je restai quelque temps sans pouvoir le magnétiser à peine l'avais-je endormi qu'il s'éveillait aussitôt comme s'il éprouvait une secousse violente. On peut voir, par les exemples que je viens de citer, que le magnétisme peut offrir des dangers dans des mains inexpérimentées. En effet, si le magnétiseur ne connaît pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien. C'est pour cela que le choix d'un magnétiseur ne doit point se faire légère-ment, et qu'avant tout il faut chercher l'homme expérimenté
DANGERS ET ACCIDENTS DU MAGNÉTISME 135 je la réveillai, et j'eus le bonheur de la voir entièrement revenue à la raison, et n'ayant aucun souvenir de ce qui lui était arrivé. Cet accident peut se présenter souvent lorsque, magné-tisant une femme neurveuse@, vous porterez votre action sur un autre sujet et que, surtout, vous ferez de violents efforts pour produire un effet. Mme Azéma non seulement ne s'est jamais aperçue de ce qui s'était passé, mais elle ne l'a jamais su. A Manchester, le docteur N., magnétisant un jeune homme, produisit la folie furieuse et l'épilepsie. Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez@@ lui. Nous nous mimes à quatre pour cette difficile opération, et il fallut huit hommes pour le monter dans sa chambre il nous renversa tous dans l'escalier, ses forces étaient centuplées. Fort heureusement, dans ce moment, je pus m'emparer de l'estomac et appuyer mes doigts sur l'épigas-tre je le maintins, et nous arrivâmes dans sa chambre, où nous eûmes toutes les peines du monde à le coucher. Je l'endormis à force de magnétisation alors je fus maitre et des convulsions et de la folie mais, lorsque je le réveillai après quelques heures, la folie se représenta dans toute sa fureur puis il y eut un accès d'épilepsie, avec con-vulsions et écume à la bouche. Ce fut pendant cette crise épileptique que je parvins à l'endormir de nouveau il me fallut trois jours et trois nuits, sans le quitter et en le maintenant toujours dans le sommeil, pour ramener la raison et faire cesser les crises épileptiques. Lorsqu'il fut rétabli, je restai quelque temps sans pouvoir le magnétiser à peine l'avais-je endormi qu'il s'éveillait aussitôt comme s'il éprouvait une secousse violente. On peut voir, par les exemples que je viens de citer, que le magnétisme peut offrir des dangers dans des mains inexpérimentées. En effet, si le magnétiseur ne connait pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien. C'est pour cela que le choix d'un magnétiseur ne doit point se faire légère-ment, et qu'avant tout il faut chercher l'homme expérimenté
Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez - lui.
Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez lui.
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CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre? Que croire? que supposer? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu? le-quel dans ce cas? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre@? Que croire@? que supposer@? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu@? le-quel dans ce cas@? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pa@vé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. @XIX @Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était
Était-elle malade?
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-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique Gliapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses - Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique Gliapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses - Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique @chapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de plus être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplace@ment était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle -@Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses -@Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 c@hanoinesses régulières fondé en 450 -@Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses -@Saint-Louis, 3 religieuses -@Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice.
Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de plus être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacement était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice.
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-59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. 0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes.
-59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. 0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous@@@@@ Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes.
-59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. O enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous..... Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement d@e coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes.
Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer.
Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement de coeur qu'il serait difficile de vous exprimer.
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270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 bu 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine.
270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau@? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 bu 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine.
270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau ? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 ou 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine.
Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau?
Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau ?
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74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Mcrson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag-nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis -de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Mcrson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag-nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis -de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
74 L'ART DE MAGNÉTISER tendue, et je pus lui enfoncer des aiguilles sans qu'il éprou-vât la plus petite sensation. A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Merson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait. En mars 1841, dans le bureau du journal le Pilote du Cal-vados, devant MM. Courty, Seminel, rédacteurs du journal Raisin, doyen de l'École secondaire de médecine Bertrand, doyen de la Faculté des lettres, et plusieurs autre personnes, je mag@nétisai M. Raisin fils, âgé de quarante ans et forte-ment constitué. En quelques minutes il eut les yeux fermés je produisis @de la paralysie dans les bras et dans les jambes, et une in-sensibilité assez grande pour que ces messieurs pussent lui enfoncer des épingles sans qu'il accusât de la douleur. Après avoir été dégagé, il se promenait dans la chambre. M. Seminel, avec qui il était très lié, le plaisantait en mar-chant devant lui M. Raisin leva la jambe pour lui donner un coup de pied l'ayant manqué, il voulut lui en donner un second mais, lorsqu'il voulut lever le pied, il resta cloué au parquet j'avais paralysé la jambe en apercevant son pre-mier mouvement. Un moment après, je le clouai à la chemi-née contre laquelle il s'appuyait. Ces deux expériences lui donnèrent un choc assez violent pour provoquer un malaise subit il n'y avait que peu d'in-stants qu'il avait déjeuné, et il eut un étouffement et un spasme mais en deux minutes je le calmai, et je le remis dans un tel état de santé qu'il se sentit assez d'appétit pour aller dîner.
A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Mcrson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait.
A Nantes, dans une séance publique donnée à l'hôtel de ville, M. Ernest Merson, propriétaire du Journal de l'Ouest, était sur l'estrade je lui pris les pouces, ses yeux se fermè-rent sans qu'il pût les ouvrir il me pria de cesser, mais je ne l'écoutai pas je lui pris un bras que je plaçai horizon-talement, puis une jambe, et je le laissai dans cette position pendant vingt minutes je pus lui enfoncer des épingles dans le bras et dans la jambe sans qu'il éprouvât la moindre sen-sation il ne pouvait baisser ni sa jambe ni son bras, et il continuait à me prier de les lui rendre, ce que je fis après une demi-heure, à son grand contentement et à celui de l'assemblée, qui ne pouvait croire ce qu'elle voyait.
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-483 -contre la religion et ses ministres, firent jeter en prison l'abbé de Monchy, en 1793, et l'envoyè-rent h Rochefort pour être déporté au-delà des mers, s'il résistait au méphytisme du Washing-ton. Il n'y put résister il succomba au mois d'octobre 1794 parmi tant d'autres victimes de la plus féroce impiété. 15. Neveu N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, si riche en confesseurs et en martyrs il ne quitta point ce bourg après la dispersion de son chapitre mais la rage anti-religieuse qui possédait les chefs du département de la Meuse ne leur permit pas d'épargner ce fidèle cha-noine plus que ses confrères. Il fut donc empri-sonné, et condamné comme eux à aller chercher la mort sur le Washington. Il y arriva au prin-temps de 1794, et y mourut au mois de sep-tembre suivant, à l'âge de cinquante ans. 16. Notin N. , prêtre, chanoine et chantre du chapitre de Montfaucon, resta dans son domi-cile, comme plusieurs autres de ses confrères. La même impiété qui persécutait ses amis ne l'é-pargna pas. Il fut comme eux emprisonné, traîné à Rochefort, et jeté sur le Washington, où il succomba au même âge et presque en même temps que le précédent. 17. Nonvelet N. , prêtre, chanoine et chan-tre du chapitre de Montfaucon. Les autorités
-483 -contre la religion et ses ministres, firent jeter en prison l'abbé de Monchy, en 1793, et l'envoyè-rent h Rochefort pour être déporté au-delà des mers, s'il résistait au méphytisme du Washing-ton. Il n'y put résister il succomba au mois d'octobre 1794 parmi tant d'autres victimes de la plus féroce impiété. 15. Neveu N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, si riche en confesseurs et en martyrs il ne quitta point ce bourg après la dispersion de son chapitre mais la rage anti-religieuse qui possédait les chefs du département de la Meuse ne leur permit pas d'épargner ce fidèle cha-noine plus que ses confrères. Il fut donc empri-sonné, et condamné comme eux à aller chercher la mort sur le Washington. Il y arriva au prin-temps de 1794, et y mourut au mois de sep-tembre suivant, à l'âge de cinquante ans. 16. Notin N. , prêtre, chanoine et chantre du chapitre de Montfaucon, resta dans son domi-cile, comme plusieurs autres de ses confrères. La même impiété qui persécutait ses amis ne l'é-pargna pas. Il fut comme eux emprisonné, traîné à Rochefort, et jeté sur le Washington, où il succomba au même âge et presque en même temps que le précédent. 17. Nonvelet N. , prêtre, chanoine et chan-tre du chapitre de Montfaucon. Les autorités
-483 -contre la religion et ses ministres, firent jeter en prison l'abbé de Monchy, en 1793, et l'envoyè-rent à Rochefort pour être déporté au-delà des mers, s'il résistait au méphytisme du Washing-ton. Il n'y put résister il succomba au mois d'octobre 1794 parmi tant d'autres victimes de la plus féroce impiété. 15. Neveu N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, si riche en confesseurs et en martyrs il ne quitta point ce bourg après la dispersion de son chapitre mais la rage anti-religieuse qui possédait les chefs du département de la Meuse ne leur permit pas d'épargner ce fidèle cha-noine plus que ses confrères. Il fut donc empri-sonné, et condamné comme eux à aller chercher la mort sur le Washington. Il y arriva au prin-temps de 1794, et y mourut au mois de sep-tembre suivant, à l'âge de cinquante ans. 16. Notin N. , prêtre, chanoine et chantre du chapitre de Montfaucon, resta dans son domi-cile, comme plusieurs autres de ses confrères. La même impiété qui persécutait ses amis ne l'é-pargna pas. Il fut comme eux emprisonné, traîné à Rochefort, et jeté sur le Washington, où il succomba au même âge et presque en même temps que le précédent. 17. Nonvelet N. , prêtre, chanoine et chan-tre du chapitre de Montfaucon. Les autorités
-483 -contre la religion et ses ministres, firent jeter en prison l'abbé de Monchy, en 1793, et l'envoyè-rent h Rochefort pour être déporté au-delà des mers, s'il résistait au méphytisme du Washing-ton.
-483 -contre la religion et ses ministres, firent jeter en prison l'abbé de Monchy, en 1793, et l'envoyè-rent à Rochefort pour être déporté au-delà des mers, s'il résistait au méphytisme du Washing-ton.
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116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous @@dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la@ première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entrainer par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. -@Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente.
Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente.
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142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à là distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à là distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART@ DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à la distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore.
Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une distance plus grande encore.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus.
Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus.
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EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Marne, M. Laurent, éditeur du Journal dIndre-et-Laire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu. Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Marne, M. Laurent, éditeur du Journal d@Indre-et-Laire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu@. Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Ma@me, M. Laurent, éditeur du Journal d'Indre-et-Loire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh@! c'est horrible et déli-c@ieux! Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs
Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre.
Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre.
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EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Marne, M. Laurent, éditeur du Journal dIndre-et-Laire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu. Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Marne, M. Laurent, éditeur du Journal d@Indre-et-Laire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu@. Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Ma@me, M. Laurent, éditeur du Journal d'Indre-et-Loire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh@! c'est horrible et déli-c@ieux! Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs
Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu.
Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh! c'est horrible et déli-cieux!
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THÉORIE DU MAGNÉTISME 33 hilée, l'équilibre n'existant plus, la vie commune est sus-pendue, et la partie immatérielle, l'âme, délivrée momenta-nément des entraves de la matière, jouit seule des facultés qui lui sont propres, sans avoir besoin des organes des sens. C'est ainsi que le somnambule peut obéir à la volonté non exprimée du magnétiseur, parce qu'il la perçoit, la sent c'est aussi pour cela qu'il n'a aucun souvenir au réveil. Si nous voulons maintenant avoir la preuve palpable que le fluide vital est la seule cause de tous les phénomènes magnétiques, et que la volonté n'agit que sur nous-mêmes, magnétisons un objet inerte, faisons-le remettre par une tierce personne, qui n'aura point elle-même connaissance de l'expérience, à un sujet ordinairement magnétisé, et qui, lui non plus, ne sera point prévenu nous verrons le sujet s'endormir, ou ressentir l'influence magnétique aussitôt le contact opéré. Il n'est pas possible d'admettre que la volonté du magné-tiseur ait pu être communiquée à un corps inerte et tout matériel, et que ce corps ait pu la transmettre au sujet. N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé ? Des expérienecs d'un autre ordre, sur des intruments de physique, nous ont donné des preuves irrécusables de l'exis-tence du fluide vital et de sa transmission à tous les corps vivants ou inertes, et nous ont démontré que la volonté n'y entrait que comme dans tous les actes humains, c'est-à-dire comme stimulant de l'homme sur lui-même, et non comme agent moral ou rudiment de la pensée transmise à un corps étranger. Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL. Nous pouvons donc dire avec raison que tous les phéno-mènes qui se présentent sous l'influence du magnétisme, qu'ils soient de l'ordre physique ou de l'ordre psychique, qu'ils soient produits sur la matière ou sur l'âme immaté-rielle, tous ont une seule et unique cause toute physique, le
THÉORIE DU MAGNÉTISME 33 hilée, l'équilibre n'existant plus, la vie commune est sus-pendue, et la partie immatérielle, l'âme, délivrée momenta-nément des entraves de la matière, jouit seule des facultés qui lui sont propres, sans avoir besoin des organes des sens. C'est ainsi que le somnambule peut obéir à la volonté non exprimée du magnétiseur, parce qu'il la perçoit, la sent c'est aussi pour cela qu'il n'a aucun souvenir au réveil. Si nous voulons maintenant avoir la preuve palpable que le fluide vital est la seule cause de tous les phénomènes magnétiques, et que la volonté n'agit que sur nous-mêmes, magnétisons un objet inerte, faisons-le remettre par une tierce personne, qui n'aura point elle-même connaissance de l'expérience, à un sujet ordinairement magnétisé, et qui, lui non plus, ne sera point prévenu nous verrons le sujet s'endormir, ou ressentir l'influence magnétique aussitôt le contact opéré. Il n'est pas possible d'admettre que la volonté du magné-tiseur ait pu être communiquée à un corps inerte et tout matériel, et que ce corps ait pu la transmettre au sujet. N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé ? Des expérienecs d'un autre ordre, sur des intruments de physique, nous ont donné des preuves irrécusables de l'exis-tence du fluide vital et de sa transmission à tous les corps vivants ou inertes, et nous ont démontré que la volonté n'y entrait que comme dans tous les actes humains, c'est-à-dire comme stimulant de l'homme sur lui-même, et non comme agent moral ou rudiment de la pensée transmise à un corps étranger. Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL. Nous pouvons donc dire avec raison que tous les phéno-mènes qui se présentent sous l'influence du magnétisme, qu'ils soient de l'ordre physique ou de l'ordre psychique, qu'ils soient produits sur la matière ou sur l'âme immaté-rielle, tous ont une seule et unique cause toute physique, le
THÉORIE DU MAGNÉTISME 33 hilée, l'équilibre n'existant plus, la vie commune est sus-pendue, et la partie immatérielle, l'âme, délivrée momenta-nément des entraves de la matière, jouit seule des facultés qui lui sont propres, sans avoir besoin des organes des sens. C'est ainsi que le somnambule peut obéir à la volonté non exprimée du magnétiseur, parce qu'il la perçoit, la sent c'est aussi pour cela qu'il n'a aucun souvenir au réveil. Si nous voulons maintenant avoir la preuve palpable que le fluide vital est la seule cause de tous les phénomènes magnétiques, et que la volonté n'agit que sur nous-mêmes, magnétisons un objet inerte, faisons-le remettre par une tierce personne, qui n'aura point elle-même connaissance de l'expérience, à un sujet ordinairement magnétisé, et qui, lui non plus, ne sera point prévenu nous verrons le sujet s'endormir, ou ressentir l'influence magnétique aussitôt le contact opéré. Il n'est pas possible d'admettre que la volonté du magné-tiseur ait pu être communiquée à un corps inerte et tout matériel, et que ce corps ait pu la transmettre au sujet. N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé@? Des expériences d'un autre ordre, sur des intruments de physique, nous ont donné des preuves irrécusables de l'exis-tence du fluide vital et de sa transmission à tous les corps vivants ou inertes, et nous ont démontré que la volonté n'y entrait que comme dans tous les actes humains, c'est-à-dire comme stimulant de l'homme sur lui-même, et non comme agent moral ou rudiment de la pensée transmise à un corps étranger. Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL. Nous pouvons donc dire avec raison que tous les phéno-mènes qui se présentent sous l'influence du magnétisme, qu'ils soient de l'ordre physique ou de l'ordre psychique, qu'ils soient produits sur la matière ou sur l'âme immaté-rielle, tous ont une seule et unique cause toute physique, le
Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL.
Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait,par d'absurdes cérémonies. 0-aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans-les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait,par d'absurdes cérémonies. 0-aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans-les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, on leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait par d'absurdes cérémonies. O aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions.
Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions.
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L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. @Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français @d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi@, encore assez convenable@, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué.
En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi, encore assez convenable, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué.
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LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ilsaux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français@? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ils@aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom@ il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-@gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude.
L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang amua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder lécueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de sUoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang a@@mua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. @H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l@écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de s@@Uoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques
Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir?
Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir ?
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64 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE C'est ainsi qu'heureux d'une position qui lui permet-lait de suivre l'impulsion de son coeur plein de charité, l'abbé Nicolle se plaisait à la rendre profitable à tous ses infortunés compatriotes. Jamais sa main ne fut fer-mée, tant qu'il y eut des larmes à essuyer, tant qu'il y eut des aumônes à répandre. Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité. Tant de dévouement dans ses devoirs de maître, et tant d'empressement à se rendre aux voeux de tous ceux qui réclamaient son secours et son appui, devaient tout naturellement concilier au bon abbé l'estime et l'affec-tion générales. Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg. Les élèves, surtout, donnèrent à leur douleur une expression de vivacité, seule capable d'égaler la tendresse de leur amitié. Parmi ceux qui s'épanchèrent ainsi dans le sein de celui qu'ils appelaient leur père et leur ami, je choisis au hasard quelques noms. Ces souvenirs sont encore pleins de charme. Dans sa première lettre, le jeune de Ludolf, dont le père était ambassadeur de Naples à la cour de Russie, lui parle de son attachement, du souvenir qu'il gardera de ses soins, et il ajoute ces mots, si dignes d'un noble coeur
64 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE C'est ainsi qu'heureux d'une position qui lui permet-lait de suivre l'impulsion de son coeur plein de charité, l'abbé Nicolle se plaisait à la rendre profitable à tous ses infortunés compatriotes. Jamais sa main ne fut fer-mée, tant qu'il y eut des larmes à essuyer, tant qu'il y eut des aumônes à répandre. Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité. Tant de dévouement dans ses devoirs de maître, et tant d'empressement à se rendre aux voeux de tous ceux qui réclamaient son secours et son appui, devaient tout naturellement concilier au bon abbé l'estime et l'affec-tion générales. Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg. Les élèves, surtout, donnèrent à leur douleur une expression de vivacité, seule capable d'égaler la tendresse de leur amitié. Parmi ceux qui s'épanchèrent ainsi dans le sein de celui qu'ils appelaient leur père et leur ami, je choisis au hasard quelques noms. Ces souvenirs sont encore pleins de charme. Dans sa première lettre, le jeune de Ludolf, dont le père était ambassadeur de Naples à la cour de Russie, lui parle de son attachement, du souvenir qu'il gardera de ses soins, et il ajoute ces mots, si dignes d'un noble coeur
64 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE C'est ainsi qu'heureux d'une position qui lui permet-tait de suivre l'impulsion de son coeur plein de charité, l'abbé Nicolle se plaisait à la rendre profitable à tous ses infortunés compatriotes. Jamais sa main ne fut fer-mée, tant qu'il y eut des larmes à essuyer, tant qu'il y eut des aumônes à répandre. Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité. Tant de dévouement dans ses devoirs de maître, et tant d'empressement à se rendre aux voeux de tous ceux qui réclamaient son secours et son appui, devaient tout naturellement concilier au bon abbé l'estime et l'affec-tion générales. Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg. Les élèves, surtout, donnèrent à leur douleur une expression de vivacité, seule capable d'égaler la tendresse de leur amitié. Parmi ceux qui s'épanchèrent ainsi dans le sein de celui qu'ils appelaient leur père et leur ami, je choisis au hasard quelques noms. Ces souvenirs sont encore pleins de charme. Dans sa première lettre, le jeune de Ludolf, dont le père était ambassadeur de Naples à la cour de Russie, lui parle de son attachement, du souvenir qu'il gardera de ses soins, et il ajoute ces mots, si dignes d'un noble coeur
Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité.
Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité.
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226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L. avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L@@., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L.@@ avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. @Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle@@ perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin.
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fm approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa f@m approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fin approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'eût quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vieilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou-@@@reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tête de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité -@Sigismond, lui dit-il, vous ètes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger@ cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? -@Oui, mon oncle, je vous le promets. -@Il me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. -@Sur mon honneur, je vous le jure. -@C'est bien je meurs rassuré. Vous allez ètre le seul à
- Sur mon honneur, je vous le jure.
-Sur mon honneur, je vous le jure.
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-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. -@Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. -@Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 4° Cystine. -@Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. -@Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. -@Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
- Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique.
-Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique.
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EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer@ un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. @@Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise.
Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise.
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190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendît, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur-le sommet de la tête.
190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendît, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur-le sommet de la tête.
190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendit, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entrainer s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur le sommet de la tête.
J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance.
J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance.
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-28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux.cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été Retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever lu récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix.
-28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux.cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été Retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever lu récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a@@@@ @la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix.
-28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever la récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a -28 -la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix.
Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été Retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées.
Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
- Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert.
Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert.
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168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon.
Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon.
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VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que. le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ tut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicollè, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que. le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ tut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicollè, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
VIE DK L'ABBE NICOLLE 53 gronde, que@ le nuage crève, que la foudre éclate et tombe en un mot l'homme doit disparaître, et quand l'homme a reconnu sa faiblesse, Dieu arrive ce qu'il a frappé, il le guérit ce qu'il a brisé, il le reconstruit c'est là sa gloire. L'institut subit à cette époque prospère une épreuve terrible, La maladie se déclara parmi les élèves plu-sieurs en furent atteints. La frayeur s'empara des en-fants les parents partagèrent l'effroi général, et la plus grande partie des élèves quittèrent momentané-ment l'institut. Ce départ fut une épreuve sensible au coeur de l'abbé Nicolle, et toutefois elle ne fut pas la plus pénible. Dieu versa sur lui le calice des tribula-tions. Oui, le Seigneur est plein de miséricorde, et cependant, quand l'épreuve frappe, et frappe toujours, presque sans espoir de retour de jours plus heureux, l'âme faible hésite mais l'âme fortement enracinée dans sa foi lutte contre l'apparent délaissement de Dieu plus elle lutte, et plus son courage s'excite, et dans son énergie elle a trouvé l'espérance qui console. L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux. Il fut forcé de se séparer de son ami. Le pauvre malade se rendit à Mos-cou, où le reçut la noble famille des Kascheloff. Tous les soins que peut inspirer une cordiale et bienveillante hospitalité lui furent prodigués. Le Ciel avait ainsi mis la consolation à, côté de la douleur. De si rudes coups auraient brisé tout autre courage
L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux.
L'exil et le climat qu'il habitait avaient profondément altéré la santé de l'abbé Septavaux.
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66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-te dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vous ce les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de
66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-te dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-@lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vous ce les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de
66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-@@ dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu- lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher @@@maître, avec la même franchise que lorsque j'étais@@@ dans la bibliothèque, à côté de vous, assis à la même @t@@able, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien @@@de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, @@@que tous vos conseils me seront toujours aussi chers@@@ que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vousous les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Mittau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de
Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés.
Je ne vous dirai rien de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, que tous vos conseils me seront toujours aussi chers que sacrés.
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55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan@de cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la @@@1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel.
Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel.
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et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entranîer dans une erreur grave elle fut plutôt unécart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement boa, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites quépou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient Sans cesse ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la velonté générale , dent la puissance est perpétuelle et régulière j dont l'énergie- est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PAMSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et dé père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce quele-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dansr sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant ta traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814.
et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entranîer dans une erreur grave elle fut plutôt un@écart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement boa, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites qu@épou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient Sans cesse @@ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la velonté générale , dent la puissance est perpétuelle et régulière j dont l'énergie- est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PA@MSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et dé père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce que@le-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dansr sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant ta traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814.
et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entraîner dans une erreur grave elle fut plutôt un écart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement bon, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites que pou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Col@ons à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient sans cesse , ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la volonté générale , dont la puissance est perpétuelle et régulière , dont l'énergie@ est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PALISOT DE BEAUVOIS , de fausses idées sur les Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et de père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce que le-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dans@ sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant la traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814.
Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PAMSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres.
Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PALISOT DE BEAUVOIS , de fausses idées sur les Nègres.
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90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Altenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Altenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
90 L'ART DE MAGNÉTISER explique comment il faut que le magnétiseur déploie bien plus de force lorsque le sujet est réduit à l'état cadavérique, que lorsqu'il est dans l'état ordinaire et libre de ses mouvements. Ainsi, ce phénomène se produit par un effet tout physique, et par un effet de transmission de pensée, qui est la cause transitoire, et toujours le résultat de la cause physique, le fluide. A Nottingham, j'obtins le phénomène d'attraction sur une jeune fille pendant la somnolence et dès la première fois. Le docteur Lightfoot, fort incrédule, conduisit à une séance publique une jeune fille, afin de la faire magnétiser. Après quelques instants, cette fille fut jetée dans l'état de somno-lence, il y eut insensibilité. Tout à coup je m'aperçus qu'il y avait attraction dans la main. Je la fis lever et marcher vers le docteur Allenburow. Pendant qu'elle marchait, j'étais placé derrière, à dix pas. Je cherchai à l'attirer, elle s'arrêta son corps balança puis, bien que le docteur l'appelât en avant, elle recula vers moi. Je cessai de l'attirer, aussitôt elle marcha en avant puis, lorsque je l'attirai de nouveau, le même effet se produisit elle s'arrêta, balança et recula. A Londres, M. Busch et miss Rummer conduisirent chez moi une dame habitant ordinairement Chelthenham, chez laquelle le fait d'attraction se présentait d'une manière curieuse et sans que le magnétiseur cherchât cette expérience. Je magnétisai cette dame, le docteur Mayo était présent. En quelques minutes, elle fut dans un état de somnolence complète, qui bientôt disparut pour la laisser dans un état particulier, les yeux fermés sans qu'elle pût les ouvrir, les mâchoires contractées et la langue paralysée sans qu'elle pût la remuer. Dans cet état, sa tête se pencha en avant jusqu'à son estomac puis elle s'avança lentement je reculai, elle s'avança toujours jusqu'au moment où elle me toucha. Je me levai, elle me suivit. Si j'allais de côté, la tête s'in-clinait du même côté et venait me trouver. Je la conduisis de cette manière sur un sofa, et là, posant mes mains entre sa tête et moi, je rompis pour un instant cette attraction, qui, chez moi comme chez elle, était indépendante de la volonté.
Je la fis lever et marcher vers le docteur Altenburow.
Je la fis lever et marcher vers le docteur Allenburow.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
Ne ju- -rons de rien.
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24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6@? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine@? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports@? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit le doc-teur Chenu, p. 6 ? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste@, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports ? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe.
Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe.
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88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678@'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de @rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le @16 mars 1678 1. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre à la critique que l'on fit de ce roman 2 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Clèves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première date, qu'il en avait été question dans la société intime de l'au-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier.
Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier.
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224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L@@., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeune fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie.
Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 desle qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de oins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie,ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus-de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit dé famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par-
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 desle qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de @oins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie,@ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus-de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit dé famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par-
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 deste qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de soins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie, ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit de famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par-
Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de oins en raison d'infirmités sans cesse accrues.
Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de soins en raison d'infirmités sans cesse accrues.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 373. AU ROI. @@Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE@, La première chose que vous doivent des ministres honorés de votre confiance@, c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône@, parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une partie, et qui reconnaissent, dans votre personne@, le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté@, et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage@, soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression@, toujours répétée@, qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouvions être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais@, Sire, ce langage digne de votre sagesse@, et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects@, n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits@, ou n'approchent que vos entour@s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir@, si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple@, qui ne voit que les faits@, qui ne connaît que ces propos@, s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté.
Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté.
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-200 -autres, le mouvement de la pointe est de l'est à l'ouest. Mais que Ta-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ? L'expérience en a été faite le hardi couvreur décrivait, avec la pointe de la flèche, autant de cercles dans les airs, que les cloches faisaient entendre de fois le fa, mi, re, ut. Il ne fallait rien moins que le marteau révolu-tionnaire pour attaquer et détruire ce merveilleux monument. Mais nous avons quelque chose de plus à déplorer. Dans l'ar-rière-choeur de l'abbaye de Saint-Remi s'élevait un monument si noble dans son architecture, et si riche par les précieux maté-riaux dont il se composait qu'il eût fallu parcourir la France entière pour trouver quelque objet du même genre qui pût lui être comparé c'était le mausolée de S. Rémi, l'apôtre des Français. Dans une châsse d'argent massif, dont la forme repré-sentait en petit celle du monument, et toute étincelante d'or et de pierreries, reposaient les restes vénérables de celui qui baptisa Clovis et ses Francs. D'un côté de la châsse, on voyait le bâton pastoral du saint et de l'autre côté la sainte Ampoule. C'était une fiole fort petite, contenant du baume coagulé une tradition constante, appuyée du témoignage positif d'Hincmar, l'un des plus illustres successeurs de S. Rémi, atteste que le saint chrême ayant manqué au moment du baptême et du sacre de Clovis, un ange apporta au saint prélat cette fiole miraculeuse. Une relique si auguste et qui rappelait de si légitimes souvenirs ne pouvait échapper aux fureurs révolutionnaires. Rulh, digne agent de la convention nationale, arrive à Reims, se fait livrer la sainte Ampoule, et la brise à coups de marteau sur la place royale, au cri de Vive la République ! 7 octobre 1793. Il croyait avoir anéanti la sainte Ampoule il ignorait qu'avant de la lui livrer on en avait extrait une partie du baume qu'elle contenait que ces précieuses parcelles seraient non seulement reconnues, mais aussi revêtues du sceau de l'authenticité, et reparaîtraient au sacre des rois très chrétiens. Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
-200 -autres, le mouvement de la pointe est de l'est à l'ouest. Mais que Ta-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ? L'expérience en a été faite le hardi couvreur décrivait, avec la pointe de la flèche, autant de cercles dans les airs, que les cloches faisaient entendre de fois le fa, mi, re, ut. Il ne fallait rien moins que le marteau révolu-tionnaire pour attaquer et détruire ce merveilleux monument. Mais nous avons quelque chose de plus à déplorer. Dans l'ar-rière-choeur de l'abbaye de Saint-Remi s'élevait un monument si noble dans son architecture, et si riche par les précieux maté-riaux dont il se composait qu'il eût fallu parcourir la France entière pour trouver quelque objet du même genre qui pût lui être comparé c'était le mausolée de S. Rémi, l'apôtre des Français. Dans une châsse d'argent massif, dont la forme repré-sentait en petit celle du monument, et toute étincelante d'or et de pierreries, reposaient les restes vénérables de celui qui baptisa Clovis et ses Francs. D'un côté de la châsse, on voyait le bâton pastoral du saint et de l'autre côté la sainte Ampoule. C'était une fiole fort petite, contenant du baume coagulé une tradition constante, appuyée du témoignage positif d'Hincmar, l'un des plus illustres successeurs de S. Rémi, atteste que le saint chrême ayant manqué au moment du baptême et du sacre de Clovis, un ange apporta au saint prélat cette fiole miraculeuse. Une relique si auguste et qui rappelait de si légitimes souvenirs ne pouvait échapper aux fureurs révolutionnaires. Rulh, digne agent de la convention nationale, arrive à Reims, se fait livrer la sainte Ampoule, et la brise à coups de marteau sur la place royale, au cri de Vive la République ! 7 octobre 1793. Il croyait avoir anéanti la sainte Ampoule il ignorait qu'avant de la lui livrer on en avait extrait une partie du baume qu'elle contenait que ces précieuses parcelles seraient non seulement reconnues, mais aussi revêtues du sceau de l'authenticité, et reparaîtraient au sacre des rois très chrétiens. Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
-200 -autres, le mouvement de la pointe est de l'est à l'ouest. Mais que va-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ? L'expérience en a été faite le hardi couvreur décrivait, avec la pointe de la flèche, autant de cercles dans les airs, que les cloches faisaient entendre de fois le fa, mi, re, ut. Il ne fallait rien moins que le marteau révolu-tionnaire pour attaquer et détruire ce merveilleux monument. Mais nous avons quelque chose de plus à déplorer. Dans l'ar-rière-choeur de l'abbaye de Saint-Remi s'élevait un monument si noble dans son architecture, et si riche par les précieux maté-riaux dont il se composait qu'il eût fallu parcourir la France entière pour trouver quelque objet du même genre qui pût lui être comparé c'était le mausolée de S. Rémi, l'apôtre des Français. Dans une châsse d'argent massif, dont la forme repré-sentait en petit celle du monument, et toute étincelante d'or et de pierreries, reposaient les restes vénérables de celui qui baptisa Clovis et ses Francs. D'un côté de la châsse, on voyait le bâton pastoral du saint et de l'autre côté la sainte Ampoule. C'était une fiole fort petite, contenant du baume coagulé une tradition constante, appuyée du témoignage positif d'Hincmar, l'un des plus illustres successeurs de S. Rémi, atteste que le saint chrême ayant manqué au moment du baptême et du sacre de Clovis, un ange apporta au saint prélat cette fiole miraculeuse. Une relique si auguste et qui rappelait de si légitimes souvenirs ne pouvait échapper aux fureurs révolutionnaires. Rulh, digne agent de la convention nationale, arrive à Reims, se fait livrer la sainte Ampoule, et la brise à coups de marteau sur la place royale, au cri de Vive la République ! 7 octobre 1793. Il croyait avoir anéanti la sainte Ampoule il ignorait qu'avant de la lui livrer on en avait extrait une partie du baume qu'elle contenait que ces précieuses parcelles seraient non seulement reconnues, mais aussi revêtues du sceau de l'authenticité, et reparaîtraient au sacre des rois très chrétiens. Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
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3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive@ au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE@MENS HISTORIQUES@@ ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction@, et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là@, on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive, au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin@, et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution@, se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires@, pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité.
3g8 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction, et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité.
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112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans .laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu. - Dans le Courrier cl'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. - Boule hystéri-que. - Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment@ Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans .laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu. - Dans le Courrier cl'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. - Boule hystéri-que. - Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment. Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans @laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes, et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu.u. Dans le Courrier @d'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. -@Boule hystéri-que. -@Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a
Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule.
Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule.
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CP QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 247 obstacle à des épanchements complets. Ce n'était pas la dif-férence des âges sous ce rapport, rien de mieux assorti que nous. Etait-ce des nuances dans les caractères ? Je le crois plutôt. Vous avez, Ludovic, une maturité précoce qui, plus d'une fois, a enchaîné sur mes lèvres l'expression de mes sentiments et a jeté quelque embarras dans nos rapports. Vous avez, en outre, si je vous ai bien compris, une manière positive d'envisager la vie qui, à votre insu, s'étend jus-qu'aux affaires du coeur et leur enlève une partie de leur charme. Vous ai-je mal jugé? Est-ce bien ainsi que vous ôtes? Je n'oserais dire ni oui, ni non je n'en suis plus ni à accuser autrui, ni à me défendre. Cette période de ma vie s'est écroulée pour ainsi dire dans la période qui a succédé, et rien ne sert de remuer des ruines. Si je vous en parle, Ludovic, si je cherche, moi si coupable et si désespérée, à atténuer mes torts et vos légitimes griefs, ce n'est pas pour appeler sur ma tête un intérêt dont je ne suis plus digne, mais pour vous expliquer comment et dans quelles condi-tions a eu lieu cette déchéance qui, pour être insaisissable à ses débuts, n'en a pas marché pour cela ni moins fatalement, ni moins rapidement. XXV Ludovic parcourait ces feuillets sous l'empire d'une émo-tion toujours croissante. Quelque douloureux que fût le passé, il goûtait un plaisir amer à le voir évoquer devant lui c'était sa propre destinée dont il obtenait enfin le dernier mot il poursuivit sa lecture. J'en arrive, Ludovic, à la partie délicate de ma confi-dence, et, dussé-je achever de me perdre dans votre esprit, je serai sincère jusqu'au bout. Il vous souvient du jour où le diplôme tant souhaité couronna vos longs efforts. Depuis plus d'un mois il n'était pas question d'autre chose entre nous. Notre avenir, notre
CP QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 247 obstacle à des épanchements complets. Ce n'était pas la dif-férence des âges sous ce rapport, rien de mieux assorti que nous. Etait-ce des nuances dans les caractères ? Je le crois plutôt. Vous avez, Ludovic, une maturité précoce qui, plus d'une fois, a enchaîné sur mes lèvres l'expression de mes sentiments et a jeté quelque embarras dans nos rapports. Vous avez, en outre, si je vous ai bien compris, une manière positive d'envisager la vie qui, à votre insu, s'étend jus-qu'aux affaires du coeur et leur enlève une partie de leur charme. Vous ai-je mal jugé@? Est-ce bien ainsi que vous ôtes@? Je n'oserais dire ni oui, ni non je n'en suis plus ni à accuser autrui, ni à me défendre. Cette période de ma vie s'est écroulée pour ainsi dire dans la période qui a succédé, et rien ne sert de remuer des ruines. Si je vous en parle, Ludovic, si je cherche, moi si coupable et si désespérée, à atténuer mes torts et vos légitimes griefs, ce n'est pas pour appeler sur ma tête un intérêt dont je ne suis plus digne, mais pour vous expliquer comment et dans quelles condi-tions a eu lieu cette déchéance qui, pour être insaisissable à ses débuts, n'en a pas marché pour cela ni moins fatalement, ni moins rapidement. XXV Ludovic parcourait ces feuillets sous l'empire d'une émo-tion toujours croissante. Quelque douloureux que fût le passé, il goûtait un plaisir amer à le voir évoquer devant lui c'était sa propre destinée dont il obtenait enfin le dernier mot il poursuivit sa lecture. J'en arrive, Ludovic, à la partie délicate de ma confi-dence, et, dussé-je achever de me perdre dans votre esprit, je serai sincère jusqu'au bout. Il vous souvient du jour où le diplôme tant souhaité couronna vos longs efforts. Depuis plus d'un mois il n'était pas question d'autre chose entre nous. Notre avenir, notre
CP QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 247 obstacle à des épanchements complets. Ce n'était pas la dif-férence des âges sous ce rapport, rien de mieux assorti que nous. Était-ce des nuances dans les caractères ? Je le crois plutôt. Vous avez, Ludovic, une maturité précoce qui, plus d'une fois, a enchaîné sur mes lèvres l'expression de mes sentiments et a jeté quelque embarras dans nos rapports. Vous avez, en outre, si je vous ai bien compris, une manière positive d'envisager la vie qui, à votre insu, s'étend jus-qu'aux affaires du coeur et leur enlève une partie de leur charme. Vous ai-je mal jugé ? Est-ce bien ainsi que vous êtes ? Je n'oserais dire ni oui, ni non je n'en suis plus ni à accuser autrui, ni à me défendre. Cette période de ma vie s'est écroulée pour ainsi dire dans la période qui a succédé, et rien ne sert de remuer des ruines. Si je vous en parle, Ludovic, si je cherche, moi si coupable et si désespérée, à atténuer mes torts et vos légitimes griefs, ce n'est pas pour appeler sur ma tête un intérêt dont je ne suis plus digne, mais pour vous expliquer comment et dans quelles condi-tions a eu lieu cette déchéance qui, pour être insaisissable à ses débuts, n'en a pas marché pour cela ni moins fatalement, ni moins rapidement. XXV Ludovic parcourait ces feuillets sous l'empire d'une émo-tion toujours croissante. Quelque douloureux que fût le passé, il goûtait un plaisir amer à le voir évoquer devant lui c'était sa propre destinée dont il obtenait enfin le dernier mot il poursuivit sa lecture. J'en arrive, Ludovic, à la partie délicate de ma confi-dence, et, dussé-je achever de me perdre dans votre esprit, je serai sincère jusqu'au bout. Il vous souvient du jour où le diplôme tant souhaité couronna vos longs efforts. Depuis plus d'un mois il n'était pas question d'autre chose entre nous. Notre avenir, notre
247 obstacle à des épanchements complets.
247 obstacle à des épanchements complets.
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214 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. die avait ravagé, reprit, avec sa régularité, une exnl AMinn.. de sérénité remarquable. Ce fut une courte métamorphose avant le dernier anéantissement. Qu'on juge des impressions qu'un pareil spectacle éveilla chez les deux personnes -qui en étaient témoins ! Marguerite fut tentée de croire à un prodige, tant les symptômes étaient satisfaisants elle s'empressa auprès de madame Morin et voulut aider par quelques soins à cette eure imprévue. Celle-ci la retint par un geste affectueux elle sentait mieux son état et ne se faisait point d'illusion rassemblant toutes ses forces et s'armant de sa volonté 2 -- Ici, ma fille, dit-elle, et donne-moi ta main. L'enfant obéit à cette voix aimée et vint se ranger près du lit. Son aïeule la remercia du regard, puis elle ajouta -- Et vous aussi, monsieur Ludovic, approchez, je vous en prie. C'était la première fois que madame Morin s'adressait di-rectement au jeune homme même il ne croyait pas que, dans son état d'enfance, elle eût retenu son nom. Sa surprise fut donc grande à cet appel il s'y rendit néanmoins et sa plaça près de Marguerite, ail chevet de la mourante, - C'est bien, mes enfants, dit alors la vieille femme j'aime à vous voir ainsi. Marguerite, ajouta-t-elle, c'est au-jourd'hui mon dernier jour 1 - Quelle vilaine idée vous avez là, grand'mère, chassez-la donc bien vite. - - Non, ma fille, je sens ma fin approcher, et je suis prête. C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts. Que faisais-je en ce monde, infirme comme je l'étais devenue ? Si Ditfu né m'en a pas retirée plus tôt, c'est sans doute pour m'éprouver davantage. - Comment pouvtiz-vous parler ainsi, grand'mère? - Tu as raisou, Marguerite jè manque de justice. Le ciel fait bien ce qu'il fait. Tant qüe tu n'as été qu'une enfant, ma présence t'était nécessaire. Quoique malade, je te protégeais, et tu t'es formée sous mes yeux à la rude école du malheur. Mais aujourd'hui, te voici grande et déjà sensée je puis partir avec moins de regret. Je puis allér rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés. Il y avait dans la voix de la mourante quelque chose de si
214 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. die avait ravagé, reprit, avec sa régularité, une exnl AMinn.. de sérénité remarquable. Ce fut une courte métamorphose avant le dernier anéantissement. Qu'on juge des impressions qu'un pareil spectacle éveilla chez les deux personnes -qui en étaient témoins ! Marguerite fut tentée de croire à un prodige, tant les symptômes étaient satisfaisants elle s'empressa auprès de madame Morin et voulut aider par quelques soins à cette eure imprévue. Celle-ci la retint par un geste affectueux elle sentait mieux son état et ne se faisait point d'illusion rassemblant toutes ses forces et s'armant de sa volonté 2 -- Ici, ma fille, dit-elle, et donne-moi ta main. L'enfant obéit à cette voix aimée et vint se ranger près du lit. Son aïeule la remercia du regard, puis elle ajouta -- Et vous aussi, monsieur Ludovic, approchez, je vous en prie. C'était la première fois que madame Morin s'adressait di-rectement au jeune homme même il ne croyait pas que, dans son état d'enfance, elle eût retenu son nom. Sa surprise fut donc grande à cet appel il s'y rendit néanmoins et sa plaça près de Marguerite, ail chevet de la mourante, - C'est bien, mes enfants, dit alors la vieille femme j'aime à vous voir ainsi. Marguerite, ajouta-t-elle, c'est au-jourd'hui mon dernier jour 1 - Quelle vilaine idée vous avez là, grand'mère, chassez-la donc bien vite. - - Non, ma fille, je sens ma fin approcher, et je suis prête. C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts. Que faisais-je en ce monde, infirme comme je l'étais devenue ? Si Ditfu né m'en a pas retirée plus tôt, c'est sans doute pour m'éprouver davantage. - Comment pouvtiz-vous parler ainsi, grand'mère@? - Tu as raisou, Marguerite jè manque de justice. Le ciel fait bien ce qu'il fait. Tant qüe tu n'as été qu'une enfant, ma présence t'était nécessaire. Quoique malade, je te protégeais, et tu t'es formée sous mes yeux à la rude école du malheur. Mais aujourd'hui, te voici grande et déjà sensée je puis partir avec moins de regret. Je puis allér rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés. Il y avait dans la voix de la mourante quelque chose de si
214 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. die avait ravagé, reprit, avec sa régularité, une expression@@ de sérénité remarquable. Ce fut une courte métamorphose avant le dernier anéantissement. Qu'on juge des impressions qu'un pareil spectacle éveilla chez les deux personnes @qui en étaient témoins ! Marguerite fut tentée de croire à un prodige, tant les symptômes étaient satisfaisants elle s'empressa auprès de madame Morin et voulut aider par quelques soins à cette cure imprévue. Celle-ci la retint par un geste affectueux elle sentait mieux son état et ne se faisait point d'illusion rassemblant toutes ses forces et s'armant de sa volonté@@ @-@Ici, ma fille, dit-elle, et donne-moi ta main. L'enfant obéit à cette voix aimée et vint se ranger près du lit. Son aïeule la remercia du regard, puis elle ajouta @-@Et vous aussi, monsieur Ludovic, approchez, je vous en prie. C'était la première fois que madame Morin s'adressait di-rectement au jeune homme même il ne croyait pas que, dans son état d'enfance, elle eût retenu son nom. Sa surprise fut donc grande à cet appel il s'y rendit néanmoins et se plaça près de Marguerite, a@u chevet de la mourante. -@C'est bien, mes enfants, dit alors la vieille femme j'aime à vous voir ainsi. Marguerite, ajouta-t-elle, c'est au-jourd'hui mon dernier jour ! -@Quelle vilaine idée vous avez là, grand mère, chassez-la donc bien vite. -@@@Non, ma fille, je sens ma fin approcher, et je suis prète. C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts. Que faisais-je en ce monde, infirme comme je l'étais devenue ? Si Di@eu ne m'en a pas retirée plus tôt, c'est sans doute pour m'éprouver davantage. -@Comment pouv@ez-vous parler ainsi, grand'mère ? -@Tu as raison, Marguerite je manque de justice. Le ciel fait bien ce qu'il fait. Tant que tu n'as été qu'une enfant, ma présence t'était nécessaire. Quoique malade, je te protégeais, et tu t'es formée sous mes yeux à la rude école du malheur. Mais aujourd'hui, te voici grande et déjà sensée je puis partir avec moins de regret. Je puis aller rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés. Il y avait dans la voix de la mourante quelque chose de si
C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts.
C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts.
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168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
- En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade.
-En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade.
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4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevanten l'air leurs armesqu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruitdutambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoirfaittrois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevant@en l'air leurs armes@qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit@du@tambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir@fait@trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES@@@ un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont @@@poussé des cris de joie en élevant en l'air leurs armes qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en éc@hampe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur@, nous sommes retournés au@@@ Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont nous avions été les témoins.@@ Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit du tambour@, on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand un orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? Ou la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous@, attendons qu'elle soit publiée@, et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir fait trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire@, une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre@, et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
A peine ceux qui étaient à l'autre, et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-@nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-@phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient @l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.@@ Et quels efforts ne faisions- nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom- phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.
Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.
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256 L'ART DE MAGNÉTISER trouve dans les environs de cette ville elle avait dix centi-mètres de circonférence et deux pieds et demi de longueur. Nous l'avons souvent endormie et réveillée en la magnéti-sant directement à travers le vase de verre dans lequel nous la gardions, jusqu'au jour où nous l'avons tuée par le regard. Quelquefois aussi, pour l'endormir, nous avons employé la musique ou, du moins, des sons musicaux. Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connaît aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement. Maintes fois alors nous l'avons prise dans nos mains et posée en liberté dans notre cabinet, malgré le danger qui aurait pu exister si elle n'eût pas été endormie magnétique-ment, mais elle restait immobile sans donner signe de vie. Nous la réinstallions dans son vase de verre, nous la dégagions pour la réveiller, et aussitôt elle se mettait en mouvement et cherchait une issue pour s'échapper. Expériences sur des fleurs Lorsque ie me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien. Je magnétisai celui qui se mourait et, après quelques jours, il eut plusieurs feuilles qui ne jaunirent plus. Le géranium prit de la vie et, bientôt après, il fut couvert de feuilles bien plus, il avait dépassé de beaucoup celui qui n'était pas malade. Je continuai à le magnétiser, et il donna des fleurs avant l'autre. Je dus penser, et l'horticulteur également, que le fluide communiqué à cette plante lui avait donné de la force et de -
256 L'ART DE MAGNÉTISER trouve dans les environs de cette ville elle avait dix centi-mètres de circonférence et deux pieds et demi de longueur. Nous l'avons souvent endormie et réveillée en la magnéti-sant directement à travers le vase de verre dans lequel nous la gardions, jusqu'au jour où nous l'avons tuée par le regard. Quelquefois aussi, pour l'endormir, nous avons employé la musique ou, du moins, des sons musicaux. Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connaît aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement. Maintes fois alors nous l'avons prise dans nos mains et posée en liberté dans notre cabinet, malgré le danger qui aurait pu exister si elle n'eût pas été endormie magnétique-ment, mais elle restait immobile sans donner signe de vie. Nous la réinstallions dans son vase de verre, nous la dégagions pour la réveiller, et aussitôt elle se mettait en mouvement et cherchait une issue pour s'échapper. Expériences sur des fleurs Lorsque ie me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien. Je magnétisai celui qui se mourait et, après quelques jours, il eut plusieurs feuilles qui ne jaunirent plus. Le géranium prit de la vie et, bientôt après, il fut couvert de feuilles bien plus, il avait dépassé de beaucoup celui qui n'était pas malade. Je continuai à le magnétiser, et il donna des fleurs avant l'autre. Je dus penser, et l'horticulteur également, que le fluide communiqué à cette plante lui avait donné de la force et de -
256 L'ART DE MAGNÉTISER trouve dans les environs de cette ville elle avait dix centi-mètres de circonférence et deux pieds et demi de longueur. Nous l'avons souvent endormie et réveillée en la magnéti-sant directement à travers le vase de verre dans lequel nous la gardions, jusqu'au jour où nous l'avons tuée par le regard. Quelquefois aussi, pour l'endormir, nous avons employé la musique ou, du moins, des sons musicaux. Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connait aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement. Maintes fois alors nous l'avons prise dans nos mains et posée en liberté dans notre cabinet, malgré le danger qui aurait pu exister si elle n'eût pas été endormie magnétique-ment, mais elle restait immobile sans donner signe de vie. Nous la réinstallions dans son vase de verre, nous la dégagions pour la réveiller, et aussitôt elle se mettait en mouvement et cherchait une issue pour s'échapper. Expériences sur des fleurs Lorsque je me trouvais à Caen en 1841, un horticulteur avait deux géraniums, dont l'un se mourait et n'avait jamais plus d'une feuille, qui jaunissait et tombait aussitôt l'autre était constamment vert et se conservait très bien. Je magnétisai celui qui se mourait et, après quelques jours, il eut plusieurs feuilles qui ne jaunirent plus. Le géranium prit de la vie et, bientôt après, il fut couvert de feuilles bien plus, il avait dépassé de beaucoup celui qui n'était pas malade. Je continuai à le magnétiser, et il donna des fleurs avant l'autre. Je dus penser, et l'horticulteur également, que le fluide communiqué à cette plante lui avait donné de la force et de -
Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connaît aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement.
Nous prenions un verre dans lequel nous mettions un peu d'eau nous posions sur le bord le bout de nos doigts et nous les tournions nous obtenions par ce moyen ces sons que chacun connait aux premières notes, notre vipère levait la tête, tirait la langue, s'agitait un moment puis, les sons devenant plus pleins, plus sonores, elle se laissait aller à leur influence, ses yeux se fermaient, et elle s'endormait aussi profondément que lorsque nous la magnétisions direc-tement.
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4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens? onn'en est pas moins ardent àsigner. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de no@s intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait@fondre sur la@tête des citoyens? on@n'en est pas moins ardent à@signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer.
On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer.
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268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, eLqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre@?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, e@Lqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.@@ J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes.@@ Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
, Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi.
Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi.
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226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L. avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L@@., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L.@@ avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. @Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle@@ perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant.
Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
- Plüt à Dieu! s'écriait-il.
-Plût à Dieu ! s'écriait-il.
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-81 -s'adressant aux juges, je vous pardonne ma mort. La première chose que je ferai auprès de Dieu sera de le prier qu'il daigne vous ouvrir les yeux 1 . Il reprit ensuite le chemin de la prison, au milieu d'une multitude de spectateurs attendris et cons-ternés. Pour lui, d'un air plus ouvert et plus af-fable que jamais, il les saluait amicalement et se recommandait à leurs prières. Arrivé dans la chambre où l'attendaient ses deux confrères et plusieurs personnes du dehors, il les fit mettre à genoux, et récita avec eux le Te Deum, en ac-tion de grâces, disait-il, de l'insigne faveur que le ciel lui préparait. Dans l'après-dinée il reçut les derniers adieux des cinq témoins qui avaient été appelés à cons-tater, suivant la loi, l'identité de sa personne. Il les exhorta fortement à persévérer dans la foi qu'il allait sceller de son sang, et leur promit de ne pas les oublier auprès de Dieu. Us le quit-tèrent fondant en larmes et déplorant la perte d'un si bon pasteur. Le reste du jour fut employé à contenter les désirs empressés des fidèles qui venaient en foule 1 M. Musart eut ensuite quelque scrupule d'avoir ainsi parlé aux juges il chargea une personne de leur assurer que son intention n'avait point été de rien dire qui pût les offenser ou leur faire de la peine. 4
-81 -s'adressant aux juges, je vous pardonne ma mort. La première chose que je ferai auprès de Dieu sera de le prier qu'il daigne vous ouvrir les yeux 1 . Il reprit ensuite le chemin de la prison, au milieu d'une multitude de spectateurs attendris et cons-ternés. Pour lui, d'un air plus ouvert et plus af-fable que jamais, il les saluait amicalement et se recommandait à leurs prières. Arrivé dans la chambre où l'attendaient ses deux confrères et plusieurs personnes du dehors, il les fit mettre à genoux, et récita avec eux le Te Deum, en ac-tion de grâces, disait-il, de l'insigne faveur que le ciel lui préparait. Dans l'après-dinée il reçut les derniers adieux des cinq témoins qui avaient été appelés à cons-tater, suivant la loi, l'identité de sa personne. Il les exhorta fortement à persévérer dans la foi qu'il allait sceller de son sang, et leur promit de ne pas les oublier auprès de Dieu. @Us le quit-tèrent fondant en larmes et déplorant la perte d'un si bon pasteur. Le reste du jour fut employé à contenter les désirs empressés des fidèles qui venaient en foule@@@@@@ 1 M. Musart eut ensuite quelque scrupule d'avoir ainsi parlé aux juges il chargea une personne de leur assurer que son intention n'avait point été de rien dire qui pût les offenser ou leur faire de la peine. 4
-81 -s'adressant aux juges, je vous pardonne ma mort. La première chose que je ferai auprès de Dieu sera de le prier qu'il daigne vous ouvrir les yeux 1 . Il reprit ensuite le chemin de la prison, au milieu d'une multitude de spectateurs attendris et cons-ternés. Pour lui, d'un air plus ouvert et plus af-fable que jamais, il les saluait amicalement et se recommandait à leurs prières. Arrivé dans la chambre où l'attendaient ses deux confrères et plusieurs personnes du dehors, il les fit mettre à genoux, et récita avec eux le Te Deum, en ac-tion de grâces, disait-il, de l'insigne faveur que le ciel lui préparait. Dans l'après-dinée il reçut les derniers adieux des cinq témoins qui avaient été appelés à cons-tater, suivant la loi, l'identité de sa personne. Il les exhorta fortement à persévérer dans la foi qu'il allait sceller de son sang, et leur promit de ne pas les oublier auprès de Dieu. Ils le quit-tèrent fondant en larmes et déplorant la perte d'un si bon pasteur. Le reste du jour fut employé à contenter les désirs empressés des fidèles qui venaient en foule -81 - 1 M. Musart eut ensuite quelque scrupule d'avoir ainsi parlé aux juges il chargea une personne de leur assurer que son intention n'avait point été de rien dire qui pût les offenser ou leur faire de la peine. 4
Us le quit-tèrent fondant en larmes et déplorant la perte d'un si bon pasteur.
Ils le quit-tèrent fondant en larmes et déplorant la perte d'un si bon pasteur.
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432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe@! Mais alors@, on oublie que, s'il y a d@@@éshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir@, au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance@, pour des ministres honnêtes gens@, le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux@, nécessaire même@, autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire@, quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence@, il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que@, d'a@près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château@, et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas @d'après ses propres réflexions, et votre lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède@, il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts?
Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux, nécessaire même, autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire, quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence, il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que, d'après votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château, et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts?
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle futJa surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut@Ja surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché @@Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas@? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir@? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles@, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -@Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -@Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si@ elle eût@ craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -@Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -@Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. @-@Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
-- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir?
-Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ?
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198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de Yavoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eut semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à -confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de @Yavoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire@? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi@? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position@? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eut semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à -confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de l'avoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire ? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi ? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position ? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eût semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à @confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir.
initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir.
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-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse. Au mois de février 1792, ils se rendirent à Somme-Vesle, armés et en grand nombre. Ils trouvèrent quelques habitants disposés à les suivre ils en entraînèrent d'autres par force, et vinrent tumultueusement au presbytère deman-der où était le curé. Le vin qu'ils avaient bu avec excès avait ajouté à leur fureur. Chacune de leurs paroles était accompagnée de gestes menaçants, de blasphèmes, d'imprécations. On leur répondit que M. Musart était au village de Saint-Julien. Il faut qu'il revienne, s'écrient-ils et à l'instant trois ou quatre d'entre eux courent à Saint-Julien. Sans la fermeté que l'on opposa à leur violence, ils auraient contraint leur pasteur de revenir à Somme-Vesle, où il eût pu être vic-time de cette troupe de forcenés. Pendant le relard occasionné par le voyage de Saint-Julien, l'ivresse se dissipa, et la fureur fit place à des sentiments plus modérés. Ennuyés d'attendre, ils se contentèrent de mettre les meubles du curé hors du presbytère, et d'en emporter les clefs 1 . 1 Croire que ces excès, fruits naturels de la révolution, fussent particuliers au village de Poix serait tout à la fois une erreur et une injustice. Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer. Qui ne sait que dans les temps d'à-
-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse. Au mois de février 1792, ils se rendirent à Somme-Vesle, armés et en grand nombre. Ils trouvèrent quelques habitants disposés à les suivre ils en entraînèrent d'autres par force, et vinrent tumultueusement au presbytère deman-der où était le curé. Le vin qu'ils avaient bu avec excès avait ajouté à leur fureur. Chacune de leurs paroles était accompagnée de gestes menaçants, de blasphèmes, d'imprécations. On leur répondit que M. Musart était au village de Saint-Julien. Il faut qu'il revienne, s'écrient-ils et à l'instant trois ou quatre d'entre eux courent à Saint-Julien. Sans la fermeté que l'on opposa à leur violence, ils auraient contraint leur pasteur de revenir à Somme-Vesle, où il eût pu être vic-time de cette troupe de forcenés. Pendant le relard occasionné par le voyage de Saint-Julien, l'ivresse se dissipa, et la fureur fit place à des sentiments plus modérés. Ennuyés d'attendre, ils se contentèrent de mettre les meubles du curé hors du presbytère, et d'en emporter les clefs 1 . 1 Croire que ces excès, fruits naturels de la révolution, fussent particuliers au village de Poix serait tout à la fois une erreur et une injustice. Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer. Qui ne sait que dans les temps d'à-
-52-d'avoir chassé et outragé leur pasteur, ils vou-lurent le poursuivre jusque dans son autre pa-roisse. Au mois de février 1792, ils se rendirent à Somme-Vesle, armés et en grand nombre. Ils trouvèrent quelques habitants disposés à les suivre ils en entraînèrent d'autres par force, et vinrent tumultueusement au presbytère deman-der où était le curé. Le vin qu'ils avaient bu avec excès avait ajouté à leur fureur. Chacune de leurs paroles était accompagnée de gestes menaçants, de blasphèmes, d'imprécations. On leur répondit que M. Musart était au village de Saint-Julien. Il faut qu'il revienne, s'écrient-ils et à l'instant trois ou quatre d'entre eux courent à Saint-Julien. Sans la fermeté que l'on opposa à leur violence, ils auraient contraint leur pasteur de revenir à Somme-Vesle, où il eût pu être vic-time de cette troupe de forcenés. Pendant le retard occasionné par le voyage de Saint-Julien, l'ivresse se dissipa, et la fureur fit place à des sentiments plus modérés. Ennuyés d'attendre, ils se contentèrent de mettre les meubles du curé hors du presbytère, et d'en emporter les clefs 1 . 1 Croire que ces excès, fruits naturels de la révolution, fussent particuliers au village de Poix serait tout à la fois une erreur et une injustice. Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer. Qui ne sait que dans les temps d'à-
Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer.
Il n'est peut-être pas une ville, un bourg, un hameau en France qui n'en ait eu de semblables ou de plus tristes encore à déplorer.
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64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-@@@@1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans le pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur la dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma- 64 1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moëlle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812.
1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moëlle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812.
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsi a M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V., après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me paraît impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi-
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsi a M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V.@@, après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me paraît impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V@@. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V@@. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort@, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi-
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsisi M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V..., après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me parait impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V... un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V... si elle pouvait recon-naitre les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort , M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi-
M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre.
M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V... un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre.
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226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L. avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L@@., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L.@@ avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. @Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle@@ perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible.
Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible.
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6 si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. f Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse , mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés. Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours
6 @si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. f Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse , mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés.@@ Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours
6 -si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie.@@ Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse@, mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés... Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 1865.@@ Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses détours
t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours
Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses détours
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-32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger.
-32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, @@2 @@@@OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger.
-32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de cette société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poëtes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, -32 - 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger.
Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace.
Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de cette société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poëtes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fm approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa f@m approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fin approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'eût quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vieilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou-@@@reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tête de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité -@Sigismond, lui dit-il, vous ètes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger@ cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? -@Oui, mon oncle, je vous le promets. -@Il me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. -@Sur mon honneur, je vous le jure. -@C'est bien je meurs rassuré. Vous allez ètre le seul à
Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ?
Voilà un titre qui doit protéger cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ?
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-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce litre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce litre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
-179 -de Châteauroux m'écrivait à ce sujet il est venu a Paris, cher oncle, et je ne puis vous ren-dre l'ivresse des bons Parisiens. Tout injustes qu'ils sont pour moi je ne puis m'empêcher de les aimer à cause de leur amour pour le roi. Ils lui ont donné le nom de bien-aimé, ce titre efface tous leurs torts envers moi. Vous ne savez pas ce qu'il m'en a coûté de le savoir si près et de ne point recevoir la moindre marque de son souve-nir. Mon trouble et mon agitation ne peuvent se décrire. Je n'osais paraître on est si cruel à mon égard, que toute espèce de démarche aurait paru un crime d'ailleurs, je n'ai plus d'espé-rance. Non, cher oncle, je n'extravague plus et loin de vouloir mettre des conditions à mon re-tour par l'exil des uns et des autres, je me sens assez de faiblesse pour me rendre à une simple demande du maître. L'âme de la duchesse de Châteauroux est ici toute entière Mais dites-moi donc, croyez-vous qu'il m'aime encore? Non, vous me faites assez entendre qu'il ne faut pas compter sur son retour il croit peut-être avoir trop de torts à effacer et c'est ce qui l'empêche de revenir. Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir. J'étais condamnée à la retraite, à la douleur pendant que tout le
Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir.
Ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous oubliés je n'ai pu résister à ce désir de le voir.
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41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition@, que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas@, il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte@? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale@? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée@? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'État mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'État, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal.@@ Et quoi ! serait-ce après la publicité des documens qui ont jailli de la tribune sur toute la France@, que l'on in-terdirait la pensée sur les @faits qui ont frappé tous les es-prits@? Étrange et inconcevable position de mon client@! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits@, qui transcrit des circulaire@ , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation@, qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant qu@@@@e@@ celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult@, disait On n'ar-
Étrange et inconcevable position de mon client !
Étrange et inconcevable position de mon client!
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55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan@de cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la @@@1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc.
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422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancédans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé@dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,@soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÈCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a a fait feu@, mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air@, et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la partie pa-raissait alors presque entièrement évacué@, ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire@, à distance à peu près égale de l'autel de la partie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière@, étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII 1 elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles@, et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment où le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze,ze, 1 Cet article était ainsi conçu@@ Dans le cas où, soit avant, soit pendant le prononcé des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu.
Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII 1 elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles, et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu.
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176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuine seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursui@ne seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir.
Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston.
A l'aspect des Saint-Pons, il recula comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston.
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88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans @piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. @@Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs.
Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire.
Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire.
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-463 -déclaré se trouva conforme à ce que l'on voyait de ses yeux les os des cuisses portaient la marque des coups de hache ou de sabre, etc. Ces restes des deux martyrs, sans être tout à fait confondus, étaient trop en contact pour qu'il fût aisé d'éviter toute erreur. Ce qu'on voulait, c'étaient les restes du vénérable Paquot, que Reims avait si bien connu. Il n'en était pas de même de M. Suny, dont le nom était resté dans un tel oubli que madame Baudemont elle-même l'ignorait complètement le procès-verbal que nous avons sous les yeux en est la preuve. Mais Dieu, en faisant donner à M. Suny, par M. Chan-traine, une sépulture commune avec M. Paquot, conserya le nom, et quelque chose de plus que le nom de ce courageux athlète qui, après avoir été renversé dans une première lutte contre l'en-fer, s'était relevé et avait triomphé au prix de son sang. En effet, madame Baudemont, croyant n'enlever que les ossements de M. Paquot, en enleva aussi quelques-uns de M. Suny. Elle et sa compagne, encore plus riches qu'elles ne pen-saient, enveloppèrent leur pieux larcin dans des linges blancs, qu'elles emportèrent aux applau-dissements unanimes de ces braves gens, qui promirent bien de ne pas les trahir et qui tinrent parole. Ce fut en retournant à la ville que cet heu-
-463 -déclaré se trouva conforme à ce que l'on voyait de ses yeux les os des cuisses portaient la marque des coups de hache ou de sabre, etc. Ces restes des deux martyrs, sans être tout à fait confondus, étaient trop en contact pour qu'il fût aisé d'éviter toute erreur. Ce qu'on voulait, c'étaient les restes du vénérable Paquot, que Reims avait si bien connu. Il n'en était pas de même de M. Suny, dont le nom était resté dans un tel oubli que madame Baudemont elle-même l'ignorait complètement le procès-verbal que nous avons sous les yeux en est la preuve. Mais Dieu, en faisant donner à M. Suny, par M. Chan-traine, une sépulture commune avec M. Paquot, conserya le nom, et quelque chose de plus que le nom de ce courageux athlète qui, après avoir été renversé dans une première lutte contre l'en-fer, s'était relevé et avait triomphé au prix de son sang. En effet, madame Baudemont, croyant n'enlever que les ossements de M. Paquot, en enleva aussi quelques-uns de M. Suny. Elle et sa compagne, encore plus riches qu'elles ne pen-saient, enveloppèrent leur pieux larcin dans des linges blancs, qu'elles emportèrent aux applau-dissements unanimes de ces braves gens, qui promirent bien de ne pas les trahir et qui tinrent parole. Ce fut en retournant à la ville que cet heu-
-463 -déclaré se trouva conforme à ce que l'on voyait de ses yeux les os des cuisses portaient la marque des coups de hache ou de sabre, etc. Ces restes des deux martyrs, sans être tout à fait confondus, étaient trop en contact pour qu'il fût aisé d'éviter toute erreur. Ce qu'on voulait, c'étaient les restes du vénérable Paquot, que Reims avait si bien connu. Il n'en était pas de même de M. Suny, dont le nom était resté dans un tel oubli que madame Baudemont elle-même l'ignorait complètement le procès-verbal que nous avons sous les yeux en est la preuve. Mais Dieu, en faisant donner à M. Suny, par M. Chan-traine, une sépulture commune avec M. Paquot, conserva le nom, et quelque chose de plus que le nom de ce courageux athlète qui, après avoir été renversé dans une première lutte contre l'en-fer, s'était relevé et avait triomphé au prix de son sang. En effet, madame Baudemont, croyant n'enlever que les ossements de M. Paquot, en enleva aussi quelques-uns de M. Suny. Elle et sa compagne, encore plus riches qu'elles ne pen-saient, enveloppèrent leur pieux larcin dans des linges blancs, qu'elles emportèrent aux applau-dissements unanimes de ces braves gens, qui promirent bien de ne pas les trahir et qui tinrent parole. Ce fut en retournant à la ville que cet heu-
Mais Dieu, en faisant donner à M. Suny, par M. Chan-traine, une sépulture commune avec M. Paquot, conserya le nom, et quelque chose de plus que le nom de ce courageux athlète qui, après avoir été renversé dans une première lutte contre l'en-fer, s'était relevé et avait triomphé au prix de son sang.
Mais Dieu, en faisant donner à M. Suny, par M. Chan-traine, une sépulture commune avec M. Paquot, conserva le nom, et quelque chose de plus que le nom de ce courageux athlète qui, après avoir été renversé dans une première lutte contre l'en-fer, s'était relevé et avait triomphé au prix de son sang.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie! Ah! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie@! Ah@! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens@! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 407 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas@! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes@, des femmes@, un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie ! Ah ! si dé-sormais nous avons encore des fédérations@, il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané@! Quel spectacle, grand Dieu@! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme@! mon mari! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissans, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens ! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci@? Comme vous@, ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire@! Enfans de la patrie@! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même.
La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Etce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait@? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là@? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et@ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 18@@@1 -@Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -@Qu'entendez-vous par là ? -@Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -@Quelle supposition ! -@Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine@, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance.
Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance.
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-9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus 1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensurations par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta.
-9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus 1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensurations par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta.
-9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus@1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 95, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de 1m,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensuration@ par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta.
Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr.
Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de 1m,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr.
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60 L'ART DE MAGNÉTISER L'harmonie entre l'âme et le corps doit être parfaite il faut que le cerveau, si nécessaire aux opérations de l'âme, ait atteint la perfection qui lui est propre, car si l'âme a des propriétés qui lui sont particulières, le corps lui sert tou-jours d'instrument. On comprendra pourquoi une chute sur la tête, une fièvre célébrale, peuvent déranger les facultés intellectuelles. L'âme n'est point altérée par le mauvais état de l'instrument, mais elle est condamnée à l'inertie, l'harmonie étant rompue. L'âme et le corps ont une vie qui leur est propre, et qui, parfaitement harmonisée, constitue la vie normale de l'homme. Le corps, tout matériel, a besoin d'un repos qu'il trouve dans le sommeil mais l'âme veille pendant ce temps, et, dégagée en quelque sorte des liens qui la retiennent, elle vit de sa vie particulière et jouit entièrement des facul-tés qui lui sont propres. C'est ainsi que, dans cet état de repos, l'intelligence tra-vaille, que des tableaux réels et fictifs se déroulent dans des songes, que le corps agit machinalement, sans le secours des sens, sans avoir conscience de ce qu'il fait, et, qui plus est, sans aucune souvenance lorsque la vie commune est rétablie. Les phénomènes de l'éthérisation, qui ont quelque ana-logie avec ceux du magnétisme, et qu'il n'est pas possible de traiter de chimères, sont, avec ces mêmes phénomènes, incontestablement la preuve la plus frappante de la dualité du dynamisme humain, c'est-à-dire de l'existence des deux prin-cipes actifs du corps vivant et pensant, de la cause vitale et de la cause intellectuelle. J'ai vu plusieurs sujets qui subissaient l'influence des va-peurs éthérées et d'autres soumis à l'influence magnétique, continuer à répondre aux questions que je leur adressais, et me rendre un compte exact de leurs impressions du moment, tandis qu'ils paraissaient ne se ressentir en rien des graves opérations chirurgicales qu'on pratiquait sur eux. Le mouve-ment et le sentiment étaient entièrement abolis dans leur-organisme, tandis que l'intelligence n'avait rien perdu de son activité. L'esprit veillait, mais le corps était plongé dans une torpeur absolue.
60 L'ART DE MAGNÉTISER L'harmonie entre l'âme et le corps doit être parfaite il faut que le cerveau, si nécessaire aux opérations de l'âme, ait atteint la perfection qui lui est propre, car si l'âme a des propriétés qui lui sont particulières, le corps lui sert tou-jours d'instrument. On comprendra pourquoi une chute sur la tête, une fièvre célébrale, peuvent déranger les facultés intellectuelles. L'âme n'est point altérée par le mauvais état de l'instrument, mais elle est condamnée à l'inertie, l'harmonie étant rompue. L'âme et le corps ont une vie qui leur est propre, et qui, parfaitement harmonisée, constitue la vie normale de l'homme. Le corps, tout matériel, a besoin d'un repos qu'il trouve dans le sommeil mais l'âme veille pendant ce temps, et, dégagée en quelque sorte des liens qui la retiennent, elle vit de sa vie particulière et jouit entièrement des facul-tés qui lui sont propres. C'est ainsi que, dans cet état de repos, l'intelligence tra-vaille, que des tableaux réels et fictifs se déroulent dans des songes, que le corps agit machinalement, sans le secours des sens, sans avoir conscience de ce qu'il fait, et, qui plus est, sans aucune souvenance lorsque la vie commune est rétablie. Les phénomènes de l'éthérisation, qui ont quelque ana-logie avec ceux du magnétisme, et qu'il n'est pas possible de traiter de chimères, sont, avec ces mêmes phénomènes, incontestablement la preuve la plus frappante de la dualité du dynamisme humain, c'est-à-dire de l'existence des deux prin-cipes actifs du corps vivant et pensant, de la cause vitale et de la cause intellectuelle. J'ai vu plusieurs sujets qui subissaient l'influence des va-peurs éthérées et d'autres soumis à l'influence magnétique, continuer à répondre aux questions que je leur adressais, et me rendre un compte exact de leurs impressions du moment, tandis qu'ils paraissaient ne se ressentir en rien des graves opérations chirurgicales qu'on pratiquait sur eux. Le mouve-ment et le sentiment étaient entièrement abolis dans leur-organisme, tandis que l'intelligence n'avait rien perdu de son activité. L'esprit veillait, mais le corps était plongé dans une torpeur absolue.
60 L'ART DE MAGNÉTISER L'harmonie entre l'âme et le corps doit être parfaite il faut que le cerveau, si nécessaire aux opérations de l'âme, ait atteint la perfection qui lui est propre, car si l'âme a des propriétés qui lui sont particulières, le corps lui sert tou-jours d'instrument. On comprendra pourquoi une chute sur la tête, une fièvre célébrale, peuvent déranger les facultés intellectuelles. L'âme n'est point altérée par le mauvais état de l'instrument, mais elle est condamnée à l'inertie, l'harmonie étant rompue. L'âme et le corps ont une vie qui leur est propre, et qui, parfaitement harmonisée, constitue la vie normale de l'homme. Le corps, tout matériel, a besoin d'un repos qu'il trouve dans le sommeil mais l'âme veille pendant ce temps, et, dégagée en quelque sorte des liens qui la retiennent, elle vit de sa vie particulière et jouit entièrement des facul-tés qui lui sont propres. C'est ainsi que, dans cet état de repos, l'intelligence tra-vaille, que des tableaux réels et fictifs se déroulent dans des songes, que le corps agit machinalement, sans le secours des sans, sans avoir conscience de ce qu'il fait, et@ qui plus est, sans aucune souvenance lorsque la vie commune est rétablie. Les phénomènes de l'éthérisation, qui ont quelque ana-logie avec ceux du magnétisme, et qu'il n'est pas possible de traiter de chimères, sont, avec ces mêmes phénomènes, incontestablement la preuve la plus frappante de la dualité du dynamisme humain, c'est-à-dire de l'existence des deux prin-cipes actifs du corps vivant et pensant, de la cause vitale et de la cause intellectuelle. J'ai vu plusieurs sujets qui subissaient l'influence des va-peurs éthérées et d'autres soumis à l'influence magnétique, continuer à répondre aux questions que je leur adressais, et me rendre un compte exact de leurs impressions du moment, tandis qu'ils paraissaient ne se ressentir en rien des graves opérations chirurgicales qu'on pratiquait sur eux. Le mouve-ment et le sentiment étaient entièrement abolis dans leur organisme, tandis que l'intelligence n'avait rien perdu de son activité. L'esprit veillait, mais le corps était plongé dans une torpeur absolue.
L'âme et le corps ont une vie qui leur est propre, et qui, parfaitement harmonisée, constitue la vie normale de l'homme.
L'âme et le corps ont une vie qui leur est propre, et qui, parfaitement harmonisée, constitue la vie normale de l'homme.
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408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéamstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801.
408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéa@mstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. @Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801.
408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage@, on vous a rendus les instrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas@, qui ne sera jamais la votre.@@@ Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu 1 raconte les mêmes événemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les republicains, et le chevalier de Laclos pour les orléanistes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fût soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés@, la furent signer dans les rues par les femmes, les @enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur leurs attroupemens se portèrent aux spectacles@, et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Ils se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition@, c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saint-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et ma municipalité se rendraient à 1 Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. -@Paris, an IX-1801.
Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéamstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement.
Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les republicains, et le chevalier de Laclos pour les orléanistes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fût soumise à leur jugement.
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4 lorsqu'il se sentit entraîné comme par enchantement vers la botanique il se lia très-intimement avec le docteur J. B. LESTIBOUDOIS I qui, depuis 1770, professait cette science à Lille, et s'était fait un nom cher aux amis de la nature , en révélant, dès 1737 , les propriétés de la pomme de terre, et en devinant les grandes ressources que PARMENTIER devait plus tard découvrir dans ce tu-bercule , auquel le vulgaire venait d'imputer la naissance d'une épidémie désastreuse. Alors , une révolution mémorable avait arraché la bo-tanique à l'instabilité d'une nomenclature vague, aux tristes livrées que lui avaient imposées le XVIe. siècle. LINNÉ dictait les lois qui devaient la régir, lui frayait une route nouvelle dont il sut rendre l'accès agréable et fa-cile autour du genre créé par TOURNEFORT , il rangeait des groupes de plantes qui lui révélaient elles-mêmes leurs aimables analogies dans le mystère de leurs amours, dans le mode de leur reproduction sublime dans son entre-, prise , et cédant à son imagination brillante, pleine de feu, il donnait aux confidens de Flore , pour s'entendre entre eux, un langage technique, simple et d'une éner-gique précision, que d'indiscrets disciples détruisent de 1 Né a Douai en 1715, et mort à Lille, le 20 mars 1804, Sgé de 90 ans. Cethabile botaniste, auteur de la Bo-tanographie belgigue, 4 vol. in-8°., dressa , en mai 1776, pour son élève, un Botanicum Insuie, avec une dédi-cace. L'ouvrage est demeuré manuscrit. LESTIBOUDOIS a le premier montré, dans sa Carte botanique, l'union phi-losophique que l'on peut faire de la méthode de TOURNEFORT , avec le système de LINNÉ , union que M. LEFÉBURE a su réaliser, et à laquelle la Société Linnéenne de Paris tra-vaille à donner toute la perfection dont elle est susceptible.
4 lorsqu'il se sentit entraîné comme par enchantement vers la botanique il se lia très-intimement avec le docteur J. B. LESTIBOUDOIS I qui, depuis 1770, professait cette science à Lille, et s'était fait un nom cher aux amis de la nature , en révélant, dès 1737 , les propriétés de la pomme de terre, et en devinant les grandes ressources que PARMENTIER devait plus tard découvrir dans ce tu-bercule , auquel le vulgaire venait d'imputer la naissance d'une épidémie désastreuse. Alors , une révolution mémorable avait arraché la bo-tanique à l'instabilité d'une nomenclature vague, aux tristes livrées que lui avaient imposées le XVIe. siècle. LINNÉ dictait les lois qui devaient la régir, lui frayait une route nouvelle dont il sut rendre l'accès agréable et fa-cile autour du genre créé par TOURNEFORT , il rangeait des groupes de plantes qui lui révélaient elles-mêmes leurs aimables analogies dans le mystère de leurs amours, dans le mode de leur reproduction sublime dans son entre-, prise , et cédant à son imagination brillante, pleine de feu, il donnait aux confidens de Flore , pour s'entendre entre eux, un langage technique, simple et d'une éner-gique précision, que d'indiscrets disciples détruisent de 1 Né a Douai en 1715, et mort à Lille, le 20 mars 1804, Sgé de 90 ans. Cethabile botaniste, auteur de la Bo-tanographie belgigue, 4 vol. in-8°., dressa , en mai 1776, pour son élève, un Botanicum Insuie, avec une dédi-cace. L'ouvrage est demeuré manuscrit. LESTIBOUDOIS a le premier montré, dans sa Carte botanique, l'union phi-losophique que l'on peut faire de la méthode de TOURNEFORT , avec le système de LINNÉ , union que M. LEFÉBURE a su réaliser, et à laquelle la Société Linnéenne de Paris tra-vaille à donner toute la perfection dont elle est susceptible.
4 lorsqu'il se sentit entraîné comme par enchantement vers la botanique il se lia très-intimement avec le docteur J. B. LESTIBOUDOIS I qui, depuis 1770, professait cette science à Lille, et s'était fait un nom cher aux amis de la nature , en révélant, dès 1737 , les propriétés de la pomme de terre, et en devinant les grandes ressources que PARMENTIER devait plus tard découvrir dans ce tu-bercule , auquel le vulgaire venait d'imputer la naissance d'une épidémie désastreuse. Alors , une révolution mémorable avait arraché la bo-tanique à l'instabilité d'une nomenclature vague, aux tristes livrées que lui avaient imposées le XVIe. siècle. LINNÉ dictait les lois qui devaient la régir, lui frayait une route nouvelle dont il sut rendre l'accès agréable et fa-cile autour du genre créé par TOURNEFORT , il rangeait des groupes de plantes qui lui révélaient elles-mêmes leurs aimables analogies dans le mystère de leurs amours, dans le mode de leur reproduction sublime dans son entre-, prise , et cédant à son imagination brillante, pleine de feu, il donnait aux confidens de Flore , pour s'entendre entre eux, un langage technique, simple et d'une éner-gique précision, que d'indiscrets disciples détruisent de 1 Né a Douai en 1715, et mort à Lille, le 20 mars 1804, âgé de 90 ans. Cethabile botaniste, auteur de la Bo-tanographie belgigue, 4 vol. in-8°., dressa , en mai 1776, pour son élève, un Botanicum Insule, avec une dédi-cace. L'ouvrage est demeuré manuscrit. LESTIBOUDOIS a le premier montré, dans sa Carte botanique, l'union phi-losophique que l'on peut faire de la méthode de TOURNEFORT , avec le système de LINNÉ , union que M. LEFÉBURE a su réaliser, et à laquelle la Société Linnéenne de Paris tra-vaille à donner toute la perfection dont elle est susceptible.
, dressa , en mai 1776, pour son élève, un Botanicum Insuie, avec une dédi-cace.
, dressa , en mai 1776, pour son élève, un Botanicum Insule, avec une dédi-cace.
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EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 97 cataleptiques, de la même manière et avec autant de succès que ceux de la somnambule présentée dans la séance. Plusieurs médecins, parmi lesquels se trouvait le doc-teur Packenham, de Mary street, examinèrent minutieuse-ment M. Ford pendant qu'il se trouvait dans cet état, et ils furent d'accord pour déclarer qu'ils n'avaient jamais vu un cas de catalepsie aussi bien prononcé que celui présenté par les jambes de ce jeune homme. On piqua M. Ford sans qu'il le sentît on lui fit respirer du soufre, on tira des coups de pistolet enfin, on le soumit au choc d'une batterie galva-nique il n'y eut chez M. Ford aucun signe de sensation, pas la plus petite contraction, c'était un cadavre. Le succès de cette expérience sembla faire beaucoup d'impression sur l'assemblée, d'autant plus que Ford n'avait pas vu M. Lafontaine avant cette expérience et n'avait jamais été magnétisé, et que les médecins qui, avant la séance, avaient exprimé leur incrédulité, se déclarèrent convaincus de la réalité des effets produits par le magné-tisme. J'ai fait souvent une expérience qui est de nature à mériter l'attention des savants. Placez, sur un tabouret isolant, un sujet magnétisé et mis dans un état complet d'insensibilité mettez-le, par un fil de fer ou de cuivre, en rapport avec une machine électrique. Si vous le chargez d'électricité, il reste complètement insen-sible à toutes les étincelles que vous pouvez tirer de toutes les parties de son corps. Mais, si vous dégagez un côté du visage, par exemple, vous obtenez simultanément la sensibilité du côté dégagé, et l'insensibilité du côté que vous avez laissé saturé du fluide. La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle. Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en chargemtie côté sensible.
EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 97 cataleptiques, de la même manière et avec autant de succès que ceux de la somnambule présentée dans la séance. Plusieurs médecins, parmi lesquels se trouvait le doc-teur Packenham, de Mary street, examinèrent minutieuse-ment M. Ford pendant qu'il se trouvait dans cet état, et ils furent d'accord pour déclarer qu'ils n'avaient jamais vu un cas de catalepsie aussi bien prononcé que celui présenté par les jambes de ce jeune homme. On piqua M. Ford sans qu'il le sentît on lui fit respirer du soufre, on tira des coups de pistolet enfin, on le soumit au choc d'une batterie galva-nique il n'y eut chez M. Ford aucun signe de sensation, pas la plus petite contraction, c'était un cadavre. Le succès de cette expérience sembla faire beaucoup d'impression sur l'assemblée, d'autant plus que Ford n'avait pas vu M. Lafontaine avant cette expérience et n'avait jamais été magnétisé, et que les médecins qui, avant la séance, avaient exprimé leur incrédulité, se déclarèrent convaincus de la réalité des effets produits par le magné-tisme. J'ai fait souvent une expérience qui est de nature à mériter l'attention des savants. Placez, sur un tabouret isolant, un sujet magnétisé et mis dans un état complet d'insensibilité mettez-le, par un fil de fer ou de cuivre, en rapport avec une machine électrique. Si vous le chargez d'électricité, il reste complètement insen-sible à toutes les étincelles que vous pouvez tirer de toutes les parties de son corps. Mais, si vous dégagez un côté du visage, par exemple, vous obtenez simultanément la sensibilité du côté dégagé, et l'insensibilité du côté que vous avez laissé saturé du fluide. La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle. Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en charge@mt@ie côté sensible.
EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 97 cataleptiques, de la même manière et avec autant de succès que ceux de la somnambule présentée dans la séance. Plusieurs médecins, parmi lesquels se trouvait le doc-teur Packenham, de Mary street, examinèrent minutieuse-ment M. Ford pendant qu'il se trouvait dans cet état, et ils furent d'accord pour déclarer qu'ils n'avaient jamais vu un cas de catalepsie aussi bien prononcé que celui présenté par les jambes de ce jeune homme. On piqua M. Ford sans qu'il le sentit on lui fit respirer du soufre, on tira des coups de pistolet enfin, on le soumit au choc d'une batterie galva-nique il n'y eut chez M. Ford aucun signe de sensation, pas la plus petite contraction, c'était un cadavre. Le succès de cette expérience sembla faire beaucoup d'impression sur l'assemblée, d'autant plus que Ford n'avait pas vu M. Lafontaine avant cette expérience et n'avait jamais été magnétisé, et que les médecins qui, avant la séance, avaient exprimé leur incrédulité, se déclarèrent convaincus de la réalité des effets produits par le magné-tisme. J'ai fait souvent une expérience qui est de nature à mériter l'attention des savants. Placez, sur un tabouret isolant, un sujet magnétisé et mis dans un état complet d'insensibilité mettez-le, par un fil de fer ou de cuivre, en rapport avec une machine électrique. Si vous le chargez d'électricité, il reste complètement insen-sible à toutes les étincelles que vous pouvez tirer de toutes les parties de son corps. Mais, si vous dégagez un côté du visage, par exemple, vous obtenez simultanément la sensibilité du côté dégagé, et l'insensibilité du côté que vous avez laissé saturé du fluide. La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle. Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en chargeant le côté sensible.
La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle.
La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle.
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-71 -gneur, et se reconnaissait redevable aux prières des fidèles de la résignation que l'on admirait en lui. La Providence, dans des vues de miséricorde, avait amené, quelques jours auparavant, dans les prisons de Reims, un jeune émigré, qui bien-tôt après fut condamné à mort 1 . Ce fut au charitable Musart ne occasion d'exercer son zèle. Peu inquiet du sort qu'il prévoyait pour lui-même, il s'efforça de ramener à Dieu celte âme égarée, et il eut le bonheur de contribuer à sa conversion elle fut des plus éclatantes. Le jeune homme désavoua hautement les erreurs de sa vie, et mourut avec la résignation d'un chrétien et le courage d'un héros. Au milieu des soins que lui donnait sa brû-lante ardeur pour le salut des âmes, M. Musart n'oubliait pas celles qui devaient être plus spé-cialement l'objet de sa sollicitude et de sa ten-dresse, ses chers paroissiens, que la disgrâce de leur pasteur avait plongés dans l'affliction. Du 1 Louis-Joseph d'Eu-Montigny, né en 1773, d'une famille noble, à Ghavange, vidage entre Vitry-le-Français et Arcis-sur-Aube, guillotiné à Reims le 4 mars 1796. Ni la violence morale que l'on avait employée pour le faire émigrer, ni la maladie qui ne lui permit de rentrer en France qu'après l'expiration du terme fatal, ni trois années passées depuis au service de la ré-publique, rien ne put le soustraire à la férocité des lois révolu-tionnaires.
-71 -gneur, et se reconnaissait redevable aux prières des fidèles de la résignation que l'on admirait en lui. La Providence, dans des vues de miséricorde, avait amené, quelques jours auparavant, dans les prisons de Reims, un jeune émigré, qui bien-tôt après fut condamné à mort 1 . Ce fut au charitable Musart @ne occasion d'exercer son zèle. Peu inquiet du sort qu'il prévoyait pour lui-même, il s'efforça de ramener à Dieu celte âme égarée, et il eut le bonheur de contribuer à sa conversion elle fut des plus éclatantes. Le jeune homme désavoua hautement les erreurs de sa vie, et mourut avec la résignation d'un chrétien et le courage d'un héros. Au milieu des soins que lui donnait sa brû-lante ardeur pour le salut des âmes, M. Musart n'oubliait pas celles qui devaient être plus spé-cialement l'objet de sa sollicitude et de sa ten-dresse, ses chers paroissiens, que la disgrâce de leur pasteur avait plongés dans l'affliction. Du@@@@@@ 1 Louis-Joseph d'Eu-Montigny, né en 1773, d'une famille noble, à Ghavange, vi@dage entre Vitry-le-Français et Arcis-sur-Aube, guillotiné à Reims le 4 mars 1796. Ni la violence morale que l'on avait employée pour le faire émigrer, ni la maladie qui ne lui permit de rentrer en France qu'après l'expiration du terme fatal, ni trois années passées depuis au service de la ré-publique, rien ne put le soustraire à la férocité des lois révolu-tionnaires.
-71 -gneur, et se reconnaissait redevable aux prières des fidèles de la résignation que l'on admirait en lui. La Providence, dans des vues de miséricorde, avait amené, quelques jours auparavant, dans les prisons de Reims, un jeune émigré, qui bien-tôt après fut condamné à mort 1 . Ce fut au charitable Musart une occasion d'exercer son zèle. Peu inquiet du sort qu'il prévoyait pour lui-même, il s'efforça de ramener à Dieu cette âme égarée, et il eut le bonheur de contribuer à sa conversion elle fut des plus éclatantes. Le jeune homme désavoua hautement les erreurs de sa vie, et mourut avec la résignation d'un chrétien et le courage d'un héros. Au milieu des soins que lui donnait sa brû-lante ardeur pour le salut des âmes, M. Musart n'oubliait pas celles qui devaient être plus spé-cialement l'objet de sa sollicitude et de sa ten-dresse, ses chers paroissiens, que la disgrâce de leur pasteur avait plongés dans l'affliction. Du -71 - 1 Louis-Joseph d'Eu-Montigny, né en 1773, d'une famille noble, à Chavange, village entre Vitry-le-Français et Arcis-sur-Aube, guillotiné à Reims le 4 mars 1796. Ni la violence morale que l'on avait employée pour le faire émigrer, ni la maladie qui ne lui permit de rentrer en France qu'après l'expiration du terme fatal, ni trois années passées depuis au service de la ré-publique, rien ne put le soustraire à la férocité des lois révolu-tionnaires.
Peu inquiet du sort qu'il prévoyait pour lui-même, il s'efforça de ramener à Dieu celte âme égarée, et il eut le bonheur de contribuer à sa conversion elle fut des plus éclatantes.
Peu inquiet du sort qu'il prévoyait pour lui-même, il s'efforça de ramener à Dieu cette âme égarée, et il eut le bonheur de contribuer à sa conversion elle fut des plus éclatantes.
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