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640.txt | 1,886 | 222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route | 222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route | 222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route | 222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route | 222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes! Mais non, c'est bien moi ah! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route | 6 | 0.002969 | 0.00716 |
898.txt | 1,858 | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -Déjà ? dit-elle. -Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -Comment donc ? -Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -Aucun. -A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -Un obstacle ? -Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 31 | 0.016721 | 0.065789 |
126.txt | 1,821 | 78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , celte cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa | 78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , celte cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa | ############ , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , cette cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa | 78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , cette cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa | 78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , cette cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa | 1 | 0.000559 | 0.003155 |
668.txt | 1,886 | 310 L'ART DE MAGNÉTISER la plupart des phénomènes qu'on rencontre dans l'organisa-tion humaine. Mais c'est quand l'art de guérir aura fait tourner au profit de l'humanité l'action thérapeutique du magnétisme, que le but principal sera atteint. Le magnétisme ne prendra rang parmi les sciences et ne rendra véritablement de grands services à l'humanité, que lorsque les corps savants l'auront reconnu et adopté. Magnétiseurs ! Si nous comprenons bien notre mission, nous abandonnerons provisoirement le côté merveilleux du magnétisme, tant do fois présenté et tant de fois repoussé nous ne nous occuperons que du côté simple et facile, du côté utile et sérieux la part est large et belle, et nous pouvons nous en contenter. Réunissons d'innombrables masses de faits, afin que les académies s'en émeuvent et finissent par provoquer un examen sévère mais vrai Présentons les phénomènes physiologiques qui sont les plus simples, les plus faciles à produire et les moins contes-tables n'offrons que des effets dont l'utilité soit reconnue le sommeil, l'insensibilité, qui permettent de faire des opéra-tions chirurgicales, sans que les malades éprouvent des douleurs affreuses qui en sont la conséquence. Soumettons à l'action curative du magnétisme des malades dont on ne puisse mettre en doute les affections faisons constater l'état de ces malades avant et après ayons de la persévérance et du courage ne nous rebutons pas pour des taquineries de mauvais goût, qui retombent d'elles-mêmes sur leurs auteurs dédaignons le sarcasme et le ridicule n'offrons aux injures que le froid mépris d'une conscience tranquille. C'est en agissant ainsi que nous pouvons con-quérir, pour le magnétisme, la place qu'il doit occuper. Puisse ma voix être entendue des magnétiseurs et du public ! FIN | 310 L'ART DE MAGNÉTISER la plupart des phénomènes qu'on rencontre dans l'organisa-tion humaine. Mais c'est quand l'art de guérir aura fait tourner au profit de l'humanité l'action thérapeutique du magnétisme, que le but principal sera atteint. Le magnétisme ne prendra rang parmi les sciences et ne rendra véritablement de grands services à l'humanité, que lorsque les corps savants l'auront reconnu et adopté. Magnétiseurs ! Si nous comprenons bien notre mission, nous abandonnerons provisoirement le côté merveilleux du magnétisme, tant do fois présenté et tant de fois repoussé nous ne nous occuperons que du côté simple et facile, du côté utile et sérieux la part est large et belle, et nous pouvons nous en contenter. Réunissons d'innombrables masses de faits, afin que les académies s'en émeuvent et finissent par provoquer un examen sévère mais vrai@ Présentons les phénomènes physiologiques qui sont les plus simples, les plus faciles à produire et les moins contes-tables n'offrons que des effets dont l'utilité soit reconnue le sommeil, l'insensibilité, qui permettent de faire des opéra-tions chirurgicales, sans que les malades éprouvent des douleurs affreuses qui en sont la conséquence. Soumettons à l'action curative du magnétisme des malades dont on ne puisse mettre en doute les affections faisons constater l'état de ces malades avant et après ayons de la persévérance et du courage ne nous rebutons pas pour des taquineries de mauvais goût, qui retombent d'elles-mêmes sur leurs auteurs dédaignons le sarcasme et le ridicule n'offrons aux injures que le froid mépris d'une conscience tranquille. C'est en agissant ainsi que nous pouvons con-quérir, pour le magnétisme, la place qu'il doit occuper. Puisse ma voix être entendue des magnétiseurs et du public ! FIN | 310 L'ART DE MAGNÉTISER la plupart des phénomènes qu'on rencontre dans l'organisa-tion humaine. Mais c'est quand l'art de guérir aura fait tourner au profit de l'humanité l'action thérapeutique du magnétisme, que le but principal sera atteint. Le magnétisme ne prendra rang parmi les sciences et ne rendra véritablement de grands services à l'humanité, que lorsque les corps savants l'auront reconnu et adopté. Magnétiseurs ! Si nous comprenons bien notre mission, nous abandonnerons provisoirement le côté merveilleux du magnétisme, tant de fois présenté et tant de fois repoussé nous ne nous occuperons que du côté simple et facile, du côté utile et sérieux la part est large et belle, et nous pouvons nous en contenter. Réunissons d'innombrables masses de faits, afin que les académies s'en émeuvent et finissent par provoquer un examen sévère mais vrai. Présentons les phénomènes physiologiques qui sont les plus simples, les plus faciles à produire et les moins contes-tables n'offrons que des effets dont l'utilité soit reconnue le sommeil, l'insensibilité, qui permettent de faire des opéra-tions chirurgicales, sans que les malades éprouvent des douleurs affreuses qui en sont la conséquence. Soumettons à l'action curative du magnétisme des malades dont on ne puisse mettre en doute les affections faisons constater l'état de ces malades avant et après ayons de la persévérance et du courage ne nous rebutons pas pour des taquineries de mauvais goût, qui retombent d'elles-mêmes sur leurs auteurs dédaignons le sarcasme et le ridicule n'offrons aux injures que le froid mépris d'une conscience tranquille. C'est en agissant ainsi que nous pouvons con-quérir, pour le magnétisme, la place qu'il doit occuper. Puisse ma voix être entendue des magnétiseurs et du public ! FIN | 310 L'ART DE MAGNÉTISER la plupart des phénomènes qu'on rencontre dans l'organisa-tion humaine. Mais c'est quand l'art de guérir aura fait tourner au profit de l'humanité l'action thérapeutique du magnétisme, que le but principal sera atteint. Le magnétisme ne prendra rang parmi les sciences et ne rendra véritablement de grands services à l'humanité, que lorsque les corps savants l'auront reconnu et adopté. Magnétiseurs ! Si nous comprenons bien notre mission, nous abandonnerons provisoirement le côté merveilleux du magnétisme, tant de fois présenté et tant de fois repoussé nous ne nous occuperons que du côté simple et facile, du côté utile et sérieux la part est large et belle, et nous pouvons nous en contenter. Réunissons d'innombrables masses de faits, afin que les académies s'en émeuvent et finissent par provoquer un examen sévère mais vrai. Présentons les phénomènes physiologiques qui sont les plus simples, les plus faciles à produire et les moins contes-tables n'offrons que des effets dont l'utilité soit reconnue le sommeil, l'insensibilité, qui permettent de faire des opéra-tions chirurgicales, sans que les malades éprouvent des douleurs affreuses qui en sont la conséquence. Soumettons à l'action curative du magnétisme des malades dont on ne puisse mettre en doute les affections faisons constater l'état de ces malades avant et après ayons de la persévérance et du courage ne nous rebutons pas pour des taquineries de mauvais goût, qui retombent d'elles-mêmes sur leurs auteurs dédaignons le sarcasme et le ridicule n'offrons aux injures que le froid mépris d'une conscience tranquille. C'est en agissant ainsi que nous pouvons con-quérir, pour le magnétisme, la place qu'il doit occuper. Puisse ma voix être entendue des magnétiseurs et du public ! FIN | 310 L'ART DE MAGNÉTISER la plupart des phénomènes qu'on rencontre dans l'organisa-tion humaine. Mais c'est quand l'art de guérir aura fait tourner au profit de l'humanité l'action thérapeutique du magnétisme, que le but principal sera atteint. Le magnétisme ne prendra rang parmi les sciences et ne rendra véritablement de grands services à l'humanité, que lorsque les corps savants l'auront reconnu et adopté. Magnétiseurs ! Si nous comprenons bien notre mission, nous abandonnerons provisoirement le côté merveilleux du magnétisme, tant de fois présenté et tant de fois repoussé nous ne nous occuperons que du côté simple et facile, du côté utile et sérieux la part est large et belle, et nous pouvons nous en contenter. Réunissons d'innombrables masses de faits, afin que les académies s'en émeuvent et finissent par provoquer un examen sévère mais vrai. Présentons les phénomènes physiologiques qui sont les plus simples, les plus faciles à produire et les moins contes-tables n'offrons que des effets dont l'utilité soit reconnue le sommeil, l'insensibilité, qui permettent de faire des opéra-tions chirurgicales, sans que les malades éprouvent des douleurs affreuses qui en sont la conséquence. Soumettons à l'action curative du magnétisme des malades dont on ne puisse mettre en doute les affections faisons constater l'état de ces malades avant et après ayons de la persévérance et du courage ne nous rebutons pas pour des taquineries de mauvais goût, qui retombent d'elles-mêmes sur leurs auteurs dédaignons le sarcasme et le ridicule n'offrons aux injures que le froid mépris d'une conscience tranquille. C'est en agissant ainsi que nous pouvons con-quérir, pour le magnétisme, la place qu'il doit occuper. Puisse ma voix être entendue des magnétiseurs et du public ! FIN | 2 | 0.001123 | 0.010067 |
697.txt | 1,863 | 27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, iï a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-'sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur a l'aide des procédés ordinaires. Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt? Je demanderai à mon tour Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier | 27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, iï a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-'sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur a l'aide des procédés ordinaires. @Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt@? Je demanderai à mon tour @Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés@? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie@? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier | 27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, il a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-@sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur à l'aide des procédés ordinaires. -Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt ? Je demanderai à mon tour -Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés ? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie ? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier | 27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, il a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-@sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur à l'aide des procédés ordinaires. -Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt ? Je demanderai à mon tour -Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés ? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie ? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier | 27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, il a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur à l'aide des procédés ordinaires. -Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt ? Je demanderai à mon tour -Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés ? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie ? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier | 8 | 0.004447 | 0.016077 |
873.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 183 l'écrire, ce bulletin ? Non eh bien ! alors j'ai un autre moyea à vous proposer. - Lequel ? dit Ludovic attentif. - Grand homme, reprit Melchior avec plus de solennité, vous allez le savoir. Il n'est pas que vous n'ayez rencontré dans l'histoire des cas semblables à celui où vous vous trouvez. Plus d'un vainqueur s'est trouvé dans l'impossibi--lité d'allar porter lui-même la nouvelle de ses exploits. Que faisait-il en pareille occurrence? C'est encore l'histoire qui vous le dit. Il dépêchait un autre lui-même un aide de camp, un ambassadeur. - Et puis ? - Cela va de source. Vous êtes empêché, radicalement empêché. Pour ce soir, mon garçon, vous n'avez plus qu'à vous mettre sur le flanc et à demander au sommeil l'oubli de vos peines. Eh bienl je me mets à vos ordres, et, si le moyen vous sourit, je me chargerai de la mission je serai cet am-bassadeur, cet aide de camp, cet autre vous-même. - Vous ? s'écria Ludovic avec un sentiment d'effroi. - Moi quand j'oblige les gens, je n'y épargne pas la façon. Dites un mot, un seul mot et je pars. Avant cinq minutes d'ici on saura, de l'autre côté de la rue , que vous avez gagné votre laurier. Et fiez-vous à moi, j'y mettrai la sauce. - Jamais 1 dit Ludovic. - Voilà un mot bien fier, et comment ferez-vous alors? - J'irai moi-même. - Essayez donc. -Ludovic se leva et gagna la porte d'un pas résolu. Malheu-reusement ses forces n'étaient pas à la hauteur de sa volonté loin de céder, la crise n'avait fait que redoubler de violence, L'odeur du tabac, les nuages de fumée que Melchior entrete-nait autour de lui, contribuaient à aggraver le vertige dont il était obsédé, il se sentait définitivement vaincu. - Eh bien? s'écria le vétéran d'un ton railleur. - Impossible 1 répondit Ludovic désespéré. - Que vous disais-je? Vous en avez plus que vous n'en pouvez porter. Est-ce que je me trompe jamais? Croyez-en votre ancien, mon garçon. Mettez habit bas et demandez à votre oreiller un soulagement contre vos infirmités. C'est le | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 183 l'écrire, ce bulletin ? Non eh bien ! alors j'ai un autre moyea à vous proposer. - Lequel ? dit Ludovic attentif. - Grand homme, reprit Melchior avec plus de solennité, vous allez le savoir. Il n'est pas que vous n'ayez rencontré dans l'histoire des cas semblables à celui où vous vous trouvez. Plus d'un vainqueur s'est trouvé dans l'impossibi--lité d'allar porter lui-même la nouvelle de ses exploits. Que faisait-il en pareille occurrence@? C'est encore l'histoire qui vous le dit. Il dépêchait un autre lui-même un aide de camp, un ambassadeur. - Et puis ? - Cela va de source. Vous êtes empêché, radicalement empêché. Pour ce soir, mon garçon, vous n'avez plus qu'à vous mettre sur le flanc et à demander au sommeil l'oubli de vos peines. Eh bien@l je me mets à vos ordres, et, si le moyen vous sourit, je me chargerai de la mission je serai cet am-bassadeur, cet aide de camp, cet autre vous-même. - Vous ? s'écria Ludovic avec un sentiment d'effroi. - Moi quand j'oblige les gens, je n'y épargne pas la façon. Dites un mot, un seul mot et je pars. Avant cinq minutes d'ici on saura, de l'autre côté de la rue , que vous avez gagné votre laurier. Et fiez-vous à moi, j'y mettrai la sauce. - Jamais 1 dit Ludovic. - Voilà un mot bien fier, et comment ferez-vous alors@? - J'irai moi-même. - Essayez donc. -Ludovic se leva et gagna la porte d'un pas résolu. Malheu-reusement ses forces n'étaient pas à la hauteur de sa volonté loin de céder, la crise n'avait fait que redoubler de violence, L'odeur du tabac, les nuages de fumée que Melchior entrete-nait autour de lui, contribuaient à aggraver le vertige dont il était obsédé, il se sentait définitivement vaincu. - Eh bien@? s'écria le vétéran d'un ton railleur. - Impossible 1 répondit Ludovic désespéré. - Que vous disais-je@? Vous en avez plus que vous n'en pouvez porter. Est-ce que je me trompe jamais@? Croyez-en votre ancien, mon garçon. Mettez habit bas et demandez à votre oreiller un soulagement contre vos infirmités. C'est le | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 183 l'écrire, ce bulletin ? Non eh bien ! alors j'ai un autre moyen à vous proposer. -@Lequel ? dit Ludovic attentif. -@Grand homme, reprit Melchior avec plus de solennité, vous allez le savoir. Il n'est pas que vous n'ayez rencontré dans l'histoire des cas semblables à celui où vous vous trouvez. Plus d'un vainqueur s'est trouvé dans l'impossibi-@lité d'aller porter lui-même la nouvelle de ses exploits. Que faisait-il en pareille occur@ence ? C'est encore l'histoire qui vous le dit. Il dépêchait un autre lui-même un aide de camp, un ambassadeur. -@Et puis ? -@Cela va de source. Vous êtes empêché, radicalement empêché. Pour ce soir, mon garçon, vous n'avez plus qu'à vous mettre sur le flanc et à demander au sommeil l'oubli de vos peines. Eh bien ! je me mets à vos ordres, et, si le moyen vous sourit, je me chargerai de la mission je serai cet am-bassadeur, cet aide de camp, cet autre vous-même. -@Vous ? s'écria Ludovic avec un sentiment d'effroi. -@Moi quand j'oblige les gens, je n'y épargne pas la façon. Dites un mot, un seul mot et je pars. Avant cinq minutes d'ici on saura, de l'autre côté de la rue@, que vous avez gagné votre laurier. Et fiez-vous à moi, j'y mettrai la sauce. -@Jamais ! dit Ludovic. -@Voilà un mot bien fier, et comment ferez-vous alors ? -@J'irai moi-même. -@Essayez donc. @Ludovic se leva et gagna la porte d'un pas résolu. Malheu-reusement ses forces n'étaient pas à la hauteur de sa volonté loin de céder, la crise n'avait fait que redoubler de violence. L'odeur du tabac, les nuages de fumée que Melchior entrete-nait autour de lui, contribuaient à aggraver le vertige dont il était obsédé, il se sentait définitivement vaincu. -@Eh bien ? s'écria le vétéran d'un ton railleur. -@Impossible ! répondit Ludovic désespéré. -@Que vous disais-je ? Vous en avez plus que vous n'en pouvez porter. Est-ce que je me trompe jamais ? Croyez-en votre ancien, mon garçon. Mettez habit bas et demandez à votre oreiller un soulagement contre vos infirmités. C'est le | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 183 l'écrire, ce bulletin ? Non eh bien ! alors j'ai un autre moyen à vous proposer. -@Lequel ? dit Ludovic attentif. -@Grand homme, reprit Melchior avec plus de solennité, vous allez le savoir. Il n'est pas que vous n'ayez rencontré dans l'histoire des cas semblables à celui où vous vous trouvez. Plus d'un vainqueur s'est trouvé dans l'impossibi-@lité d'aller porter lui-même la nouvelle de ses exploits. Que faisait-il en pareille occur@ence ? C'est encore l'histoire qui vous le dit. Il dépêchait un autre lui-même un aide de camp, un ambassadeur. -@Et puis ? -@Cela va de source. Vous êtes empêché, radicalement empêché. Pour ce soir, mon garçon, vous n'avez plus qu'à vous mettre sur le flanc et à demander au sommeil l'oubli de vos peines. Eh bien ! je me mets à vos ordres, et, si le moyen vous sourit, je me chargerai de la mission je serai cet am-bassadeur, cet aide de camp, cet autre vous-même. -@Vous ? s'écria Ludovic avec un sentiment d'effroi. -@Moi quand j'oblige les gens, je n'y épargne pas la façon. Dites un mot, un seul mot et je pars. Avant cinq minutes d'ici on saura, de l'autre côté de la rue@, que vous avez gagné votre laurier. Et fiez-vous à moi, j'y mettrai la sauce. -@Jamais ! dit Ludovic. -@Voilà un mot bien fier, et comment ferez-vous alors ? -@J'irai moi-même. -@Essayez donc. @Ludovic se leva et gagna la porte d'un pas résolu. Malheu-reusement ses forces n'étaient pas à la hauteur de sa volonté loin de céder, la crise n'avait fait que redoubler de violence. L'odeur du tabac, les nuages de fumée que Melchior entrete-nait autour de lui, contribuaient à aggraver le vertige dont il était obsédé, il se sentait définitivement vaincu. -@Eh bien ? s'écria le vétéran d'un ton railleur. -@Impossible ! répondit Ludovic désespéré. -@Que vous disais-je ? Vous en avez plus que vous n'en pouvez porter. Est-ce que je me trompe jamais ? Croyez-en votre ancien, mon garçon. Mettez habit bas et demandez à votre oreiller un soulagement contre vos infirmités. C'est le | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 183 l'écrire, ce bulletin ? Non eh bien ! alors j'ai un autre moyen à vous proposer. -Lequel ? dit Ludovic attentif. -Grand homme, reprit Melchior avec plus de solennité, vous allez le savoir. Il n'est pas que vous n'ayez rencontré dans l'histoire des cas semblables à celui où vous vous trouvez. Plus d'un vainqueur s'est trouvé dans l'impossibi-lité d'aller porter lui-même la nouvelle de ses exploits. Que faisait-il en pareille occurence ? C'est encore l'histoire qui vous le dit. Il dépêchait un autre lui-même un aide de camp, un ambassadeur. -Et puis ? -Cela va de source. Vous êtes empêché, radicalement empêché. Pour ce soir, mon garçon, vous n'avez plus qu'à vous mettre sur le flanc et à demander au sommeil l'oubli de vos peines. Eh bien ! je me mets à vos ordres, et, si le moyen vous sourit, je me chargerai de la mission je serai cet am-bassadeur, cet aide de camp, cet autre vous-même. -Vous ? s'écria Ludovic avec un sentiment d'effroi. -Moi quand j'oblige les gens, je n'y épargne pas la façon. Dites un mot, un seul mot et je pars. Avant cinq minutes d'ici on saura, de l'autre côté de la rue, que vous avez gagné votre laurier. Et fiez-vous à moi, j'y mettrai la sauce. -Jamais ! dit Ludovic. -Voilà un mot bien fier, et comment ferez-vous alors ? -J'irai moi-même. -Essayez donc. Ludovic se leva et gagna la porte d'un pas résolu. Malheu-reusement ses forces n'étaient pas à la hauteur de sa volonté loin de céder, la crise n'avait fait que redoubler de violence. L'odeur du tabac, les nuages de fumée que Melchior entrete-nait autour de lui, contribuaient à aggraver le vertige dont il était obsédé, il se sentait définitivement vaincu. -Eh bien ? s'écria le vétéran d'un ton railleur. -Impossible ! répondit Ludovic désespéré. -Que vous disais-je ? Vous en avez plus que vous n'en pouvez porter. Est-ce que je me trompe jamais ? Croyez-en votre ancien, mon garçon. Mettez habit bas et demandez à votre oreiller un soulagement contre vos infirmités. C'est le | 29 | 0.014406 | 0.061425 |
33.txt | 1,863 | -35 -qui ne souffrent souvent que pour des fautes que nous leur avons fait commettre. Elle lie négligeait aucun des moyens quefournit la re-ligîon pour abréger la durée de leurs peines. Sa dévotion envers la sainte Vierge était aussi admirable qu'elle était éclairée.'Ellene négligeait pas les pratiques extérieures, telles que sont le chapelet et les prières du Petit-Ha-bit, qu'elle récitait tous les jours, et dont elle avait souvent éprouvé la vertu contre lesatta-quesàu démon mais elle ne s'en tenait pas là elle étudiait sans cesse, et elle tâchait d'i-miter les vertus de cette reine des Vierges. Je désirerais de tout mon coeur, disait-elle, l'ardent amour qu'elle avait pour Dieu, sa prce-fonde humilité, son respect, son obéissance et sa modestie. Et c'est sur ce beau modèle quelle s'efforçait de régler toutes ses aetionsl Quand on s'y prend si bien, on peut dire de soi ce qu'elle disait d'elle-même Pourvu que je gagne les bonnes grâces de la Mère, je suis assurée de celles du fils. Mais, il ne lui suffisait pas d'aimer la sainte Vierge, elle s'ef-forçait d'en inspirer la dévotion à tous ceux qui avaient quelque rapport avec elle, et sur-tout aux enfants dont elle, était chargée.! | -35 -qui ne souffrent souvent que pour des fautes que nous leur avons fait commettre. Elle lie négligeait aucun des moyens que@fournit la re-ligîon pour abréger la durée de leurs peines. Sa dévotion envers la sainte Vierge était aussi admirable qu'elle était éclairée.'Elle@ne négligeait pas les pratiques extérieures, telles que sont le chapelet et les prières du Petit-Ha-bit, qu'elle récitait tous les jours, et dont elle avait souvent éprouvé la vertu contre lesatta-ques@àu démon mais elle ne s'en tenait pas là elle étudiait sans cesse, et elle tâchait d'i-miter les vertus de cette reine des Vierges. Je désirerais de tout mon coeur, disait-elle, l'ardent amour qu'elle avait pour Dieu, sa prce-fonde humilité, son respect, son obéissance et sa modestie. Et c'est sur ce beau modèle quelle s'efforçait de régler toutes ses aetionsl Quand on s'y prend si bien, on peut dire de soi ce qu'elle disait d'elle-même Pourvu que je gagne les bonnes grâces de la Mère, je suis assurée de celles du fils. Mais, il ne lui suffisait pas d'aimer la sainte Vierge, elle s'ef-forçait d'en inspirer la dévotion à tous ceux qui avaient quelque rapport avec elle, et sur-tout aux enfants dont elle, était chargée.! | ######## ne souffrent souvent que pour des fautes que nous leur avons fait commettre. Elle @ne négligeait aucun des moyens que fournit la re-ligion pour abréger la durée de leurs peines. Sa dévotion envers la sainte Vierge était aussi admirable qu'elle était éclairée. Elle ne négligeait pas les pratiques extérieures, telles que sont le chapelet et les prières du Petit-Ha-bit, qu'elle récitait tous les jours, et dont elle avait souvent éprouvé la vertu contre lesatta-ques du démon mais elle ne s'en tenait pas là elle étudiait sans cesse, et elle tâchait d'i-miter les vertus de cette reine des Vierges. Je désirerais de tout mon coeur, disait-elle, l'ardent amour qu'elle avait pour Dieu, sa pr@o-fonde humilité, son respect, son obéissance et sa modestie. Et c'est sur ce beau modèle quelle s'efforçait de régler toutes ses actions. Quand on s'y prend si bien, on peut dire de soi ce qu'elle disait d'elle-même Pourvu que je gagne les bonnes grâces de la Mère, je suis assurée de celles du fils. Mais, il ne lui suffisait pas d'aimer la sainte Vierge, elle s'ef-forçait d'en inspirer la dévotion à tous ceux qui avaient quelque rapport avec elle, et sur-tout aux enfants dont elle, était ######### | -35 -qui ne souffrent souvent que pour des fautes que nous leur avons fait commettre. Elle @ne négligeait aucun des moyens que fournit la re-ligion pour abréger la durée de leurs peines. Sa dévotion envers la sainte Vierge était aussi admirable qu'elle était éclairée. Elle ne négligeait pas les pratiques extérieures, telles que sont le chapelet et les prières du Petit-Ha-bit, qu'elle récitait tous les jours, et dont elle avait souvent éprouvé la vertu contre lesatta-ques du démon mais elle ne s'en tenait pas là elle étudiait sans cesse, et elle tâchait d'i-miter les vertus de cette reine des Vierges. Je désirerais de tout mon coeur, disait-elle, l'ardent amour qu'elle avait pour Dieu, sa pr@o-fonde humilité, son respect, son obéissance et sa modestie. Et c'est sur ce beau modèle quelle s'efforçait de régler toutes ses actions. Quand on s'y prend si bien, on peut dire de soi ce qu'elle disait d'elle-même Pourvu que je gagne les bonnes grâces de la Mère, je suis assurée de celles du fils. Mais, il ne lui suffisait pas d'aimer la sainte Vierge, elle s'ef-forçait d'en inspirer la dévotion à tous ceux qui avaient quelque rapport avec elle, et sur-tout aux enfants dont elle, était chargée.! | -35 -qui ne souffrent souvent que pour des fautes que nous leur avons fait commettre. Elle ne négligeait aucun des moyens que fournit la re-ligion pour abréger la durée de leurs peines. Sa dévotion envers la sainte Vierge était aussi admirable qu'elle était éclairée. Elle ne négligeait pas les pratiques extérieures, telles que sont le chapelet et les prières du Petit-Ha-bit, qu'elle récitait tous les jours, et dont elle avait souvent éprouvé la vertu contre lesatta-ques du démon mais elle ne s'en tenait pas là elle étudiait sans cesse, et elle tâchait d'i-miter les vertus de cette reine des Vierges. Je désirerais de tout mon coeur, disait-elle, l'ardent amour qu'elle avait pour Dieu, sa pro-fonde humilité, son respect, son obéissance et sa modestie. Et c'est sur ce beau modèle quelle s'efforçait de régler toutes ses actions. Quand on s'y prend si bien, on peut dire de soi ce qu'elle disait d'elle-même Pourvu que je gagne les bonnes grâces de la Mère, je suis assurée de celles du fils. Mais, il ne lui suffisait pas d'aimer la sainte Vierge, elle s'ef-forçait d'en inspirer la dévotion à tous ceux qui avaient quelque rapport avec elle, et sur-tout aux enfants dont elle, était chargée.! | 12 | 0.009992 | 0.056769 |
867.txt | 1,858 | 176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuine seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but. | 176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursui@ne seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but. | 176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but. | 176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but. | 176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but. | 9 | 0.004618 | 0.02514 |
27.txt | 1,863 | -22 -à tout ce qu'elle pouvait prétendre de la, succession de son père, et lui donna de plus la meilleure partie de ses gages pour la conso-ler de son absence et l'aider à subsister. Eloignée de ses proches , elle ne pensait qu'à jouir des dons du Seigneur dans une cam-pagne assez solitaire, lorsqu'elle sévit replon-gée dans des peines intérieures encore plus grandes que celles qu'elle avait jusqu'alors éprouvées. Dieu sembla se retirer d'elle entiè-rement plus de lumières, plus de goûts sen-sibles, plus de consolations. Une nuit ténér breuse lui dérobait la vue de ces vérités sain-tes dont la pensée faisait auparavant sa force et son appui, et,, en leur place,, des fantômes impurs assiégeaient continuellement son ima-gination. Plus elle craignait d'offenser Dieu , plus elle était tourmentée de la crainte de ravoir offensé par quelque consentement vo-lontaire Pour comble-de disgrâce , elle n'ar vait plusde directeur qui pût la conduire et la rassurer de sorte que, livrée à elle-même et dans la main de son conseil elle était com-me une pauvre égarée,, qui voit partout des précipices, et qui ne sait comment les évi-ter. Ce pénible état où, comme le disait notre | -22 -à tout ce qu'elle pouvait prétendre de la, succession de son père, et lui donna de plus la meilleure partie de ses gages pour la conso-ler de son absence et l'aider à subsister. Eloignée de ses proches , elle ne pensait qu'à jouir des dons du Seigneur dans une cam-pagne assez solitaire, lorsqu'elle s@évit replon-gée dans des peines intérieures encore plus grandes que celles qu'elle avait jusqu'alors éprouvées. Dieu sembla se retirer d'elle entiè-rement plus de lumières, plus de goûts sen-sibles, plus de consolations. Une nuit ténér breuse lui dérobait la vue de ces vérités sain-tes dont la pensée faisait auparavant sa force et son appui, et,, en leur place,, des fantômes impurs assiégeaient continuellement son ima-gination. Plus elle craignait d'offenser Dieu , plus elle était tourmentée de la crainte de @ravoir offensé par quelque consentement vo-lontaire@ Pour comble-de disgrâce , elle n'ar vait plusde directeur qui pût la conduire et la rassurer de sorte que, livrée à elle-même et dans la main de son conseil elle était com-me une pauvre égarée,, qui voit partout des précipices, et qui ne sait comment les évi-ter. Ce pénible état où, comme le disait notre | ########### ce qu'elle pouvait prétendre de la, succession de son père, et lui donna de plus la meilleure partie de ses gages pour la conso-ler de son absence et l'aider à subsister. Eloignée de ses proches , elle ne pensait qu'à jouir des dons du Seigneur dans une cam-pagne assez solitaire, lorsqu'elle se vit replon-gée dans des peines intérieures encore plus grandes que celles qu'elle avait jusqu'alors éprouvées. Dieu sembla se retirer d'elle entiè-rement plus de lumières, plus de goûts sen-sibles, plus de consolations. Une nuit téné@-breuse lui dérobait la vue de ces vérités sain-tes dont la pensée faisait auparavant sa force et son appui, et@, en leur place@, des fantômes impurs assiégeaient continuellement son ima-gination. Plus elle craignait d'offenser Dieu , plus elle était tourmentée de la crainte de l'avoir offensé par quelque consentement vo-lontaire. Pour comble-de disgrâce , elle n'a@-vait plusde directeur qui pût la conduire et la rassurer de sorte que, livrée à elle-même et dans la main de son conseil elle était com-me une pauvre égarée@, qui voit partout des précipices, et qui ne sait comment les évi-ter. Ce pénible état où, comme le disait notre | -22 -à tout ce qu'elle pouvait prétendre de la, succession de son père, et lui donna de plus la meilleure partie de ses gages pour la conso-ler de son absence et l'aider à subsister. Eloignée de ses proches , elle ne pensait qu'à jouir des dons du Seigneur dans une cam-pagne assez solitaire, lorsqu'elle se vit replon-gée dans des peines intérieures encore plus grandes que celles qu'elle avait jusqu'alors éprouvées. Dieu sembla se retirer d'elle entiè-rement plus de lumières, plus de goûts sen-sibles, plus de consolations. Une nuit téné@-breuse lui dérobait la vue de ces vérités sain-tes dont la pensée faisait auparavant sa force et son appui, et@, en leur place@, des fantômes impurs assiégeaient continuellement son ima-gination. Plus elle craignait d'offenser Dieu , plus elle était tourmentée de la crainte de l'avoir offensé par quelque consentement vo-lontaire. Pour comble-de disgrâce , elle n'a@-vait plusde directeur qui pût la conduire et la rassurer de sorte que, livrée à elle-même et dans la main de son conseil elle était com-me une pauvre égarée@, qui voit partout des précipices, et qui ne sait comment les évi-ter. Ce pénible état où, comme le disait notre | -22 -à tout ce qu'elle pouvait prétendre de la, succession de son père, et lui donna de plus la meilleure partie de ses gages pour la conso-ler de son absence et l'aider à subsister. Eloignée de ses proches , elle ne pensait qu'à jouir des dons du Seigneur dans une cam-pagne assez solitaire, lorsqu'elle se vit replon-gée dans des peines intérieures encore plus grandes que celles qu'elle avait jusqu'alors éprouvées. Dieu sembla se retirer d'elle entiè-rement plus de lumières, plus de goûts sen-sibles, plus de consolations. Une nuit téné-breuse lui dérobait la vue de ces vérités sain-tes dont la pensée faisait auparavant sa force et son appui, et, en leur place, des fantômes impurs assiégeaient continuellement son ima-gination. Plus elle craignait d'offenser Dieu , plus elle était tourmentée de la crainte de l'avoir offensé par quelque consentement vo-lontaire. Pour comble-de disgrâce , elle n'a-vait plusde directeur qui pût la conduire et la rassurer de sorte que, livrée à elle-même et dans la main de son conseil elle était com-me une pauvre égarée, qui voit partout des précipices, et qui ne sait comment les évi-ter. Ce pénible état où, comme le disait notre | 12 | 0.010213 | 0.084112 |
734.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 21 Même silence, même immobilité c'était un parti pris et une sorte d'affront fait à la justice. A aucun prix je ne devais l'endurer. D'une voix ferme et avec un accent qui n'admet-tait pas de refus - Ouyrez, dis-je, ou je vais chercher la garde. Il est à croire que cette menace produisit son effet et amema de salutaires réflexions. D'ailleurs, le quartier com-mençait à s'en mêler réveillé par le bruit queje faisais, il s'était mis aux fenêtres. - Ouvrez, ouvrez! criait-on de toutes parts. À tant de sommations, il n'y avait plus à répondre que par l'obéissance. Quelque soin que l'on prit à amortir les voix, j'emlendis échanger quelques mots dans le fond de la cour et, peu d'instants après, le son de pas qui se rapprochaient me prouva que j'allais obtenir satisfaction. En effet, la porte roula sur ses gonds, et je me trouvai en face d'une figure comme, celle du père Vincent. Il tenait à la main une lan-terne sourde qu'il démasqua brusquement, de manière à en projeter les clartés sur moi I .- Ahl c'est encore vous, me dit-il en me reconnaissant. J'aurais dtl m'en douter. - Vraiment, répondis-je, étonné de son sang-froid. Et pourquoi donc? - On vous a toujours sur les épaules. - C'est qu'il y a motif-! - Oui-da I le feu est donc dans le quartier? C'est égal, vous auriez pu cogner moins fort. Impossible de se faire une idée du naturel avec lequel cet homme me disait cela et du calme qui régnait dans son main-tien. La toilette même était parfaitement assortie aux paroles elle offrait un mélange des attributs de la nuit et du jour, comme en portent les gens réveillés en sursaut et qui se couvrent à la bâte de ce qui leur tombe sous la main. Le pantalon était mal fixé sur les hanches la tête disparaissait jusqu'aux yeux dans cette coiffure plus commode qu'élé-gante qui est l'emblème et l'indice du sommeil J'avoue que devant ce bonnet de coton, je me repris de nouveau à douter et à hésiter il semblait éloigner l'idée d'une violence et d'un crime. El pourtant j'avais encore dans l'oreille comme l'écho de cette détonation qui ne pouvait pas avoir un caractère | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 21 Même silence, même immobilité c'était un parti pris et une sorte d'affront fait à la justice. A aucun prix je ne devais l'endurer. D'une voix ferme et avec un accent qui n'admet-tait pas de refus - Ouyrez, dis-je, ou je vais chercher la garde. Il est à croire que cette menace produisit son effet et amema de salutaires réflexions. D'ailleurs, le quartier com-mençait à s'en mêler réveillé par le bruit que@je faisais, il s'était mis aux fenêtres. - Ouvrez, ouvrez@! criait-on de toutes parts. À tant de sommations, il n'y avait plus à répondre que par l'obéissance. Quelque soin que l'on prit à amortir les voix, j'emlendis échanger quelques mots dans le fond de la cour et, peu d'instants après, le son de pas qui se rapprochaient me prouva que j'allais obtenir satisfaction. En effet, la porte roula sur ses gonds, et je me trouvai en face d'une figure co@mme, celle du père Vincent. Il tenait à la main une lan-terne sourde qu'il démasqua brusquement, de manière à en projeter les clartés sur moi I .- Ah@l c'est encore vous, me dit-il en me reconnaissant. J'aurais dtl m'en douter. - Vraiment, répondis-je, étonné de son sang-froid. Et pourquoi donc@? - On vous a toujours sur les épaules. - C'est qu'il y a motif-! - Oui-da I le feu est donc dans le quartier@? C'est égal, vous auriez pu cogner moins fort. Impossible de se faire une idée du naturel avec lequel cet homme me disait cela et du calme qui régnait dans son main-tien. La toilette même était parfaitement assortie aux paroles elle offrait un mélange des attributs de la nuit et du jour, comme en portent les gens réveillés en sursaut et qui se couvrent à la bâte de ce qui leur tombe sous la main. Le pantalon était mal fixé sur les hanches la tête disparaissait jusqu'aux yeux dans cette coiffure plus commode qu'élé-gante qui est l'emblème et l'indice du sommeil@ J'avoue que devant ce bonnet de coton, je me repris de nouveau à douter et à hésiter il semblait éloigner l'idée d'une violence et d'un crime. El pourtant j'avais encore dans l'oreille comme l'écho de cette détonation qui ne pouvait pas avoir un caractère | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 21 Même silence, même immobilité c'était un parti pris et une sorte d'affront fait à la justice. A aucun prix je ne devais l'endurer. D'une voix ferme et avec un accent qui n'admet-tait pas de refus -@Ouvrez, dis-je, ou je vais chercher la garde. Il est à croire que cette menace produisit son effet et amena de salutaires réflexions. D'ailleurs, le quartier com-mençait à s'en mêler réveillé par le bruit que je faisais, il s'était mis aux fenêtres. -@Ouvrez, ouvrez ! criait-on de toutes parts. A tant de sommations, il n'y avait plus à répondre que par l'obéissance. Quelque soin que l'on prît à amortir les voix, j'entendis échanger quelques mots dans le fond de la cour et, peu d'instants après, le son de pas qui se rapprochaient me prouva que j'allais obtenir satisfaction. En effet, la porte roula sur ses gonds, et je me trouvai en face d'une figure connue, celle du père Vincent. Il tenait à la main une lan-terne sourde qu'il démasqua brusquement, de manière à en projeter les clartés sur moi ! @-@Ah ! c'est encore vous, me dit-il en me reconnaissant. J'aurais d@û m'en douter. -@Vraiment, répondis-je, étonné de son sang-froid. Et pourquoi donc ? -@On vous a toujours sur les épaules. -@C'est qu'il y a motif ! -@Oui-da ! le feu est donc dans le quartier ? C'est égal, vous auriez pu cogner moins fort. Impossible de se faire une idée du naturel avec lequel cet homme me disait cela et du calme qui régnait dans son main-tien. La toilette même était parfaitement assortie aux paroles elle offrait un mélange des attributs de la nuit et du jour, comme en portent les gens réveillés en sursaut et qui se couvrent à la hâte de ce qui leur tombe sous la main. Le pantalon était mal fixé sur les hanches la tête disparaissait jusqu'aux yeux dans cette coiffure plus commode qu'élé-gante qui est l'emblème et l'indice du sommeil. J'avoue que devant ce bonnet de coton, je me repris de nouveau à douter et à hésiter il semblait éloigner l'idée d'une violence et d'un crime. Et pourtant j'avais encore dans l'oreille comme l'écho de cette détonation qui ne pouvait pas avoir un caractère | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 21 Même silence, même immobilité c'était un parti pris et une sorte d'affront fait à la justice. A aucun prix je ne devais l'endurer. D'une voix ferme et avec un accent qui n'admet-tait pas de refus -@Ouvrez, dis-je, ou je vais chercher la garde. Il est à croire que cette menace produisit son effet et amena de salutaires réflexions. D'ailleurs, le quartier com-mençait à s'en mêler réveillé par le bruit que je faisais, il s'était mis aux fenêtres. -@Ouvrez, ouvrez ! criait-on de toutes parts. A tant de sommations, il n'y avait plus à répondre que par l'obéissance. Quelque soin que l'on prît à amortir les voix, j'entendis échanger quelques mots dans le fond de la cour et, peu d'instants après, le son de pas qui se rapprochaient me prouva que j'allais obtenir satisfaction. En effet, la porte roula sur ses gonds, et je me trouvai en face d'une figure connue, celle du père Vincent. Il tenait à la main une lan-terne sourde qu'il démasqua brusquement, de manière à en projeter les clartés sur moi ! @-@Ah ! c'est encore vous, me dit-il en me reconnaissant. J'aurais d@û m'en douter. -@Vraiment, répondis-je, étonné de son sang-froid. Et pourquoi donc ? -@On vous a toujours sur les épaules. -@C'est qu'il y a motif ! -@Oui-da ! le feu est donc dans le quartier ? C'est égal, vous auriez pu cogner moins fort. Impossible de se faire une idée du naturel avec lequel cet homme me disait cela et du calme qui régnait dans son main-tien. La toilette même était parfaitement assortie aux paroles elle offrait un mélange des attributs de la nuit et du jour, comme en portent les gens réveillés en sursaut et qui se couvrent à la hâte de ce qui leur tombe sous la main. Le pantalon était mal fixé sur les hanches la tête disparaissait jusqu'aux yeux dans cette coiffure plus commode qu'élé-gante qui est l'emblème et l'indice du sommeil. J'avoue que devant ce bonnet de coton, je me repris de nouveau à douter et à hésiter il semblait éloigner l'idée d'une violence et d'un crime. Et pourtant j'avais encore dans l'oreille comme l'écho de cette détonation qui ne pouvait pas avoir un caractère | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 21 Même silence, même immobilité c'était un parti pris et une sorte d'affront fait à la justice. A aucun prix je ne devais l'endurer. D'une voix ferme et avec un accent qui n'admet-tait pas de refus -Ouvrez, dis-je, ou je vais chercher la garde. Il est à croire que cette menace produisit son effet et amena de salutaires réflexions. D'ailleurs, le quartier com-mençait à s'en mêler réveillé par le bruit que je faisais, il s'était mis aux fenêtres. -Ouvrez, ouvrez ! criait-on de toutes parts. A tant de sommations, il n'y avait plus à répondre que par l'obéissance. Quelque soin que l'on prît à amortir les voix, j'entendis échanger quelques mots dans le fond de la cour et, peu d'instants après, le son de pas qui se rapprochaient me prouva que j'allais obtenir satisfaction. En effet, la porte roula sur ses gonds, et je me trouvai en face d'une figure connue, celle du père Vincent. Il tenait à la main une lan-terne sourde qu'il démasqua brusquement, de manière à en projeter les clartés sur moi ! -Ah ! c'est encore vous, me dit-il en me reconnaissant. J'aurais dû m'en douter. -Vraiment, répondis-je, étonné de son sang-froid. Et pourquoi donc ? -On vous a toujours sur les épaules. -C'est qu'il y a motif ! -Oui-da ! le feu est donc dans le quartier ? C'est égal, vous auriez pu cogner moins fort. Impossible de se faire une idée du naturel avec lequel cet homme me disait cela et du calme qui régnait dans son main-tien. La toilette même était parfaitement assortie aux paroles elle offrait un mélange des attributs de la nuit et du jour, comme en portent les gens réveillés en sursaut et qui se couvrent à la hâte de ce qui leur tombe sous la main. Le pantalon était mal fixé sur les hanches la tête disparaissait jusqu'aux yeux dans cette coiffure plus commode qu'élé-gante qui est l'emblème et l'indice du sommeil. J'avoue que devant ce bonnet de coton, je me repris de nouveau à douter et à hésiter il semblait éloigner l'idée d'une violence et d'un crime. Et pourtant j'avais encore dans l'oreille comme l'écho de cette détonation qui ne pouvait pas avoir un caractère | 31 | 0.01465 | 0.06988 |
708.txt | 1,870 | -4 -elle put devenir le type de la politesse et de l'élé-gance qui ont conquis l'Europe sous Louis XIV, sans rien perdre des richesses de notre vieille et chère veine. Le XVIe siècle si vif,si curieux, si inventif, d'une trame si riche, où tant de libres éléments étaient en fermentation., avait beaucoup préparé. Peut-être marqua-t-il mieux qu'aucun autre la vivacité et la jeunesse de notre génie. La gloire du XVIIE fut dif-férente y formée d'éléments de plus d'apparat la grandeur de l'ordonnance, la disposition habituelle-ment majestueuse des matériaux amassés dan les âges précédents et la pleine possession de soi, qui est le caractère de la maturité, la grâce d'état de ses écrivains et de ses poètes. On retrouve dans la voix de Mme de Sévigné le libre écho de la première de ces époques,le son clair, le timbre pur, délicat et fort de la seconde. Veut-on saisir encore plus au vif sa vraie couleur? Qu'on la rapproche de la nuance pure XVIIe siècle , de son amie Mme de Lafayette, comme elle élève de Ménage. Un jour, elles écrivirent tou-tes deux de Fresnes, sur le même feuillet, à l'ambas-sadeur de Pomponne. Je suis si honteuse de ne vous avoir point écrit , disait Mme de Lafayette, que je n'aurais jamais osé m'y hasarder sans une belle oc-casion comme celle-ci, à l'abri des noms qui sont de l'autre côté de cette lettre. Pour moi, je suis comme Mme de Lafayette, poursuit Mme de Sévigné si j'avais encore été longtemps sans vous écrire, je crois que je vous aurais souhaité la, mort pour être défaite de vous .- L'une a trouvé la pensée déli-cate , l'autre en accuse le relief un autre esprit appa-raît dont la joie est l'élément 1 , avec le mouvement, le jet, l'étincelle. I Enfin la joie est l'étal véritable de votre âme. Por-trait de Mme. de Sét'igné, par Mme de Lafayette. | -4 -elle put devenir le type de la politesse et de l'élé-gance qui ont conquis l'Europe sous Louis XIV, sans rien perdre des richesses de notre vieille et chère veine. Le XVIe siècle si vif,@si curieux, si inventif, d'une trame si riche, où tant de libres éléments étaient en fermentation., avait beaucoup préparé. Peut-être marqua-t-il mieux qu'aucun autre la vivacité et la jeunesse de notre génie. La gloire du XVIIE fut dif-férente y formée d'éléments de plus d'apparat la grandeur de l'ordonnance, la disposition habituelle-ment majestueuse des matériaux amassés dan@ les âges précédents et la pleine possession de soi, qui est le caractère de la maturité, la grâce d'état de ses écrivains et de ses poètes. On retrouve dans la voix de Mme de Sévigné le libre écho de la première de ces époques,@le son clair, le timbre pur, délicat et fort de la seconde. Veut-on saisir encore plus au vif sa vraie couleur? Qu'on la rapproche de la nuance pure XVIIe siècle , de son amie Mme de Lafayette, comme elle élève de Ménage. Un jour, elles écrivirent tou-tes deux de Fresnes, sur le même feuillet, à l'ambas-sadeur de Pomponne. Je suis si honteuse de ne vous avoir point écrit , disait Mme de Lafayette, que je n'aurais jamais osé m'y hasarder sans une belle oc-casion comme celle-ci, à l'abri des noms qui sont de l'autre côté de cette lettre@@@@. Pour moi, je suis comme Mme de Lafayette, poursuit Mme de Sévigné si j'avais encore été longtemps sans vous écrire, je crois que je vous aurais souhaité la, mort pour être défaite de vous@@ .- L'une a trouvé la pensée déli-cate , l'autre en accuse le relief un autre esprit appa-raît dont la joie est l'élément 1 , avec le mouvement, le jet, l'étincelle. I Enfin@ la joie est l'étal véritable de votre âme@@@@. Por-trait de Mme. de Sét'igné, par Mme de Lafayette. | -4 -elle put devenir le type de la politesse et de l'élé-gance qui ont conquis l'Europe sous Louis XIV, sans rien perdre des richesses de notre vieille et chère veine. Le XVIe siècle si vif, si curieux, si inventif, d'une trame si riche, où tant de libres éléments étaient en fermentation@, avait beaucoup préparé. Peut-être marqua-t-il mieux qu'aucun autre la vivacité et la jeunesse de notre génie. La gloire du XVIIe fut dif-férente@, formée d'éléments de plus d'apparat la grandeur de l'ordonnance, la disposition habituelle-ment majestueuse des matériaux amassés dans les âges précédents et la pleine possession de soi, qui est le caractère de la maturité, la grâce d'état de ses écrivains et de ses poëtes. On retrouve dans la voix de Mme de Sévigné le libre écho de la première de ces époques, le son clair, le timbre pur, délicat et fort de la seconde. Veut-on saisir encore plus au vif sa vraie couleur? Qu'on la rapproche de la nuance pure XVIIe siècle@, de son amie Mme de Lafayette, comme elle élève de Ménage. Un jour, elles écrivirent tou-tes deux de Fresnes, sur le même feuillet, à l'ambas-sadeur de Pomponne. Je suis si honteuse de ne vous avoir point écrit@, disait Mme de Lafayette, que je n'aurais jamais osé m'y hasarder sans une belle oc-casion comme celle-ci, à l'abri des noms qui sont de l'autre côté de cette lettre..... Pour moi, je suis comme Mme de Lafayette, poursuit Mme de Sévigné si j'avais encore été longtemps sans vous écrire, je crois que je vous aurais souhaité la@ mort pour être défaite de vous..... L'une a trouvé la pensée déli-cate@, l'autre en accuse le relief un autre esprit appa-raît dont la joie est l'élément 1 , avec le mouvement, le jet, l'étincelle. 1 Enfin, la joie est l'état véritable de votre âme..... Por-trait de Mme@ de Sé@rigné, par Mme de Lafayette. | -4 -elle put devenir le type de la politesse et de l'élé-gance qui ont conquis l'Europe sous Louis XIV, sans rien perdre des richesses de notre vieille et chère veine. Le XVIe siècle si vif, si curieux, si inventif, d'une trame si riche, où tant de libres éléments étaient en fermentation@, avait beaucoup préparé. Peut-être marqua-t-il mieux qu'aucun autre la vivacité et la jeunesse de notre génie. La gloire du XVIIe fut dif-férente@, formée d'éléments de plus d'apparat la grandeur de l'ordonnance, la disposition habituelle-ment majestueuse des matériaux amassés dans les âges précédents et la pleine possession de soi, qui est le caractère de la maturité, la grâce d'état de ses écrivains et de ses poëtes. On retrouve dans la voix de Mme de Sévigné le libre écho de la première de ces époques, le son clair, le timbre pur, délicat et fort de la seconde. Veut-on saisir encore plus au vif sa vraie couleur? Qu'on la rapproche de la nuance pure XVIIe siècle@, de son amie Mme de Lafayette, comme elle élève de Ménage. Un jour, elles écrivirent tou-tes deux de Fresnes, sur le même feuillet, à l'ambas-sadeur de Pomponne. Je suis si honteuse de ne vous avoir point écrit@, disait Mme de Lafayette, que je n'aurais jamais osé m'y hasarder sans une belle oc-casion comme celle-ci, à l'abri des noms qui sont de l'autre côté de cette lettre..... Pour moi, je suis comme Mme de Lafayette, poursuit Mme de Sévigné si j'avais encore été longtemps sans vous écrire, je crois que je vous aurais souhaité la@ mort pour être défaite de vous..... L'une a trouvé la pensée déli-cate@, l'autre en accuse le relief un autre esprit appa-raît dont la joie est l'élément 1 , avec le mouvement, le jet, l'étincelle. 1 Enfin, la joie est l'état véritable de votre âme..... Por-trait de Mme@ de Sé@rigné, par Mme de Lafayette. | -4 -elle put devenir le type de la politesse et de l'élé-gance qui ont conquis l'Europe sous Louis XIV, sans rien perdre des richesses de notre vieille et chère veine. Le XVIe siècle si vif, si curieux, si inventif, d'une trame si riche, où tant de libres éléments étaient en fermentation, avait beaucoup préparé. Peut-être marqua-t-il mieux qu'aucun autre la vivacité et la jeunesse de notre génie. La gloire du XVIIe fut dif-férente, formée d'éléments de plus d'apparat la grandeur de l'ordonnance, la disposition habituelle-ment majestueuse des matériaux amassés dans les âges précédents et la pleine possession de soi, qui est le caractère de la maturité, la grâce d'état de ses écrivains et de ses poëtes. On retrouve dans la voix de Mme de Sévigné le libre écho de la première de ces époques, le son clair, le timbre pur, délicat et fort de la seconde. Veut-on saisir encore plus au vif sa vraie couleur? Qu'on la rapproche de la nuance pure XVIIe siècle, de son amie Mme de Lafayette, comme elle élève de Ménage. Un jour, elles écrivirent tou-tes deux de Fresnes, sur le même feuillet, à l'ambas-sadeur de Pomponne. Je suis si honteuse de ne vous avoir point écrit, disait Mme de Lafayette, que je n'aurais jamais osé m'y hasarder sans une belle oc-casion comme celle-ci, à l'abri des noms qui sont de l'autre côté de cette lettre..... Pour moi, je suis comme Mme de Lafayette, poursuit Mme de Sévigné si j'avais encore été longtemps sans vous écrire, je crois que je vous aurais souhaité la mort pour être défaite de vous..... L'une a trouvé la pensée déli-cate, l'autre en accuse le relief un autre esprit appa-raît dont la joie est l'élément 1 , avec le mouvement, le jet, l'étincelle. 1 Enfin, la joie est l'état véritable de votre âme..... Por-trait de Mme de Sérigné, par Mme de Lafayette. | 30 | 0.016648 | 0.076056 |
907.txt | 1,858 | CE QUJOJS PEUT VOIR DANS UNE RUE. 223 comme l'avaient été ses ménagements.' La porte ne s'ou-vrit pas. Ludovic se sentit défaillir il serait tombé de sa hauteur s'il n'eût pris un appui sur la rampe de l'escalier. Quelques minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles il n'eut la force ni de penser ni d'agir. Le coup était À la lois si imprévu et si terrible 1 T1 se croyait en proie à une obsession et le jouet d'un rèsjeLPour le tirer de cet anéantissement, il fallait que des voix confuses s'élevassent de la rue et que son nom y fût mêlé. On rappelait, on le réclamait machinalement il descendit. - C'était le concierge qui était aux prises avec ses amis, et répondait tant bien que mal aux questions qui lui étaient adressées. -- Avez-vous vu le fiancé? disait l'un. - Et la fiancée 1 ajoutait l'autre, où est-elle ? - C'est qu'il est temps de se mettre en route, disait un troisième. - Mon fils 1 qu'est devenu mon fils? ajoutait le père, in-quiet de ces retards. Le personnage interpellé ne savait où donner de la tête au milieu de ce déluge d'apostrophes, et se contentait d'y oppo-ser ce flegme superbe qui, chez les concierges, est une grâce d'état. La mêlée était complète, et le tumulte au comble lorsque Ludovic parut. - Ahl voici le fiancé, dit l'un des assistaRts, c'est au moins un de retrouvé. - A la bonne heure! s'écria un autre mais la fiancée? Il me semble qu'il n'y a pas de noce sans elle ? Le-père de Ludovic n'avait pas été des derniers à aller au-devant de son fils. - Eh bien! lui dit-il, ta Marguerite? A la douleur profonde empreinte sur les traits du jeunse homme, le vieillard comprit qu'une catastrophe le menaçait. - Ta Marguerite ? répéta-t-il avec une anxiété croissante. - J'ignore où elle est, mon père. - Mais elle doit être en haut. - Qui le sait ? - Comment, qui le sait? Où veux-tu qu'elle soit? ton bon sens? - | CE QUJOJS PEUT VOIR DANS UNE RUE. 223 comme l'avaient été ses ménagements.' La porte ne s'ou-vrit pas. Ludovic se sentit défaillir il serait tombé de sa hauteur s'il n'eût pris un appui sur la rampe de l'escalier. Quelques minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles il n'eut la force ni de penser ni d'agir. Le coup était À la lois si imprévu et si terrible 1 T1 se croyait en proie à une obsession et le jouet d'un r@èsjeLPour le tirer de cet anéantissement, il fallait que des voix confuses s'élevassent de la rue et que son nom y fût mêlé. On @rappelait, on le réclamait machinalement il descendit. - C'était le concierge qui était aux prises avec ses amis, et répondait tant bien que mal aux questions qui lui étaient adressées. -- Avez-vous vu le fiancé@? disait l'un. - Et la fiancée 1 ajoutait l'autre, où est-elle ? - C'est qu'il est temps de se mettre en route, disait un troisième. - Mon fils 1 qu'est devenu mon fils@? ajoutait le père, in-quiet de ces retards. Le personnage interpellé ne savait où donner de la tête au milieu de ce déluge d'apostrophes, et se contentait d'y oppo-ser ce flegme superbe qui, chez les concierges, est une grâce d'état. La mêlée était complète, et le tumulte au comble lorsque Ludovic parut. - Ah@l voici le fiancé, dit l'un des assistaRts, c'est au moins un de retrouvé. - A la bonne heure@! s'écria un autre mais la fiancée@? Il me semble qu'il n'y a pas de noce sans elle ? Le-père de Ludovic n'avait pas été des derniers à aller au-devant de son fils. - Eh bien@! lui dit-il, ta Marguerite@? A la douleur profonde empreinte sur les traits du jeunse homme, le vieillard comprit qu'une catastrophe le menaçait. - Ta Marguerite ? répéta-t-il avec une anxiété croissante. - J'ignore où elle est, mon père. - Mais elle doit être en haut. - Qui le sait ? - Comment, qui le sait@? Où veux-tu qu'elle soit@? ton bon sens? - | CE QU'O@N PEUT VOIR DANS UNE RUE. 223 comme l'avaient été ses ménagements.@ La porte ne s'ou-vrit pas. Ludovic se sentit défaillir il serait tombé de sa hauteur s'il n'eût pris un appui sur la rampe de l'escalier. Quelques minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles il n'eut la force ni de penser ni d'agir. Le coup était à la fois si imprévu et si terrible ! Il se croyait en proie à une obsession et le jouet d'un rêve ! Pour le tirer de cet anéantissement, il fallait que des voix confuses s'élevassent de la rue et que son nom y fût mêlé. On l'appelait, on le réclamait machinalement il descendit. @@C'était le concierge qui était aux prises avec ses amis, et répondait tant bien que mal aux questions qui lui étaient adressées. @-@Avez-vous vu le fiancé ? disait l'un. -@Et la fiancée ! ajoutait l'autre, où est-elle ? -@C'est qu'il est temps de se mettre en route, disait un troisième. -@Mon fils ! qu'est devenu mon fils ? ajoutait le père, in-quiet de ces retards. Le personnage interpellé ne savait où donner de la tête au milieu de ce déluge d'apostrophes, et se contentait d'y oppo-ser ce flegme superbe qui, chez les concierges, est une grâce d'état. La mêlée était complète, et le tumulte au comble lorsque Ludovic parut. -@Ah ! voici le fiancé, dit l'un des assistants, c'est au moins un de retrouvé. -@A la bonne heure ! s'écria un autre mais la fiancée ? Il me semble qu'il n'y a pas de noce sans elle ? Le père de Ludovic n'avait pas été des derniers à aller au-devant de son fils. -@Eh bien ! lui dit-il, ta Marguerite ? A la douleur profonde empreinte sur les traits du jeun@e homme, le vieillard comprit qu'une catastrophe le menaçait. -@Ta Marguerite ? répéta-t-il avec une anxiété croissante. -@J'ignore où elle est, mon père. -@Mais elle doit être en haut. -@Qui le sait ? -@Comment, qui le sait ? Où veux-tu qu'elle soit ? ton bon ####### | CE QU'O@N PEUT VOIR DANS UNE RUE. 223 comme l'avaient été ses ménagements.@ La porte ne s'ou-vrit pas. Ludovic se sentit défaillir il serait tombé de sa hauteur s'il n'eût pris un appui sur la rampe de l'escalier. Quelques minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles il n'eut la force ni de penser ni d'agir. Le coup était à la fois si imprévu et si terrible ! Il se croyait en proie à une obsession et le jouet d'un rêve ! Pour le tirer de cet anéantissement, il fallait que des voix confuses s'élevassent de la rue et que son nom y fût mêlé. On l'appelait, on le réclamait machinalement il descendit. @@C'était le concierge qui était aux prises avec ses amis, et répondait tant bien que mal aux questions qui lui étaient adressées. @-@Avez-vous vu le fiancé ? disait l'un. -@Et la fiancée ! ajoutait l'autre, où est-elle ? -@C'est qu'il est temps de se mettre en route, disait un troisième. -@Mon fils ! qu'est devenu mon fils ? ajoutait le père, in-quiet de ces retards. Le personnage interpellé ne savait où donner de la tête au milieu de ce déluge d'apostrophes, et se contentait d'y oppo-ser ce flegme superbe qui, chez les concierges, est une grâce d'état. La mêlée était complète, et le tumulte au comble lorsque Ludovic parut. -@Ah ! voici le fiancé, dit l'un des assistants, c'est au moins un de retrouvé. -@A la bonne heure ! s'écria un autre mais la fiancée ? Il me semble qu'il n'y a pas de noce sans elle ? Le père de Ludovic n'avait pas été des derniers à aller au-devant de son fils. -@Eh bien ! lui dit-il, ta Marguerite ? A la douleur profonde empreinte sur les traits du jeun@e homme, le vieillard comprit qu'une catastrophe le menaçait. -@Ta Marguerite ? répéta-t-il avec une anxiété croissante. -@J'ignore où elle est, mon père. -@Mais elle doit être en haut. -@Qui le sait ? -@Comment, qui le sait ? Où veux-tu qu'elle soit ? ton bon sens? - | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 223 comme l'avaient été ses ménagements. La porte ne s'ou-vrit pas. Ludovic se sentit défaillir il serait tombé de sa hauteur s'il n'eût pris un appui sur la rampe de l'escalier. Quelques minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles il n'eut la force ni de penser ni d'agir. Le coup était à la fois si imprévu et si terrible ! Il se croyait en proie à une obsession et le jouet d'un rêve ! Pour le tirer de cet anéantissement, il fallait que des voix confuses s'élevassent de la rue et que son nom y fût mêlé. On l'appelait, on le réclamait machinalement il descendit. C'était le concierge qui était aux prises avec ses amis, et répondait tant bien que mal aux questions qui lui étaient adressées. -Avez-vous vu le fiancé ? disait l'un. -Et la fiancée ! ajoutait l'autre, où est-elle ? -C'est qu'il est temps de se mettre en route, disait un troisième. -Mon fils ! qu'est devenu mon fils ? ajoutait le père, in-quiet de ces retards. Le personnage interpellé ne savait où donner de la tête au milieu de ce déluge d'apostrophes, et se contentait d'y oppo-ser ce flegme superbe qui, chez les concierges, est une grâce d'état. La mêlée était complète, et le tumulte au comble lorsque Ludovic parut. -Ah ! voici le fiancé, dit l'un des assistants, c'est au moins un de retrouvé. -A la bonne heure ! s'écria un autre mais la fiancée ? Il me semble qu'il n'y a pas de noce sans elle ? Le père de Ludovic n'avait pas été des derniers à aller au-devant de son fils. -Eh bien ! lui dit-il, ta Marguerite ? A la douleur profonde empreinte sur les traits du jeune homme, le vieillard comprit qu'une catastrophe le menaçait. -Ta Marguerite ? répéta-t-il avec une anxiété croissante. -J'ignore où elle est, mon père. -Mais elle doit être en haut. -Qui le sait ? -Comment, qui le sait ? Où veux-tu qu'elle soit ? ton bon sens? - | 47 | 0.025516 | 0.106101 |
913.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 229 miné par le désir de réussir, il eût vu plus clair dans ses affaires de coeur et conjuré peut-être leur triste issue il se reprochait ses qualités comme d'autres se reprochent leurs défauts et découvrait trop tard où peut-conduire l'excès d'un bon sentiment. Comme on l'imagine, sa pensée était invariablement ten-due du même côté. Marguerite l'occupait toujours il ne pouvait chasser cette image, ni se distraire_de ce souvenir. Qu'était-elle devenue? Comment, et pour qui l'avait-elle ainsi trompé ? Là-dessus, il ne s'abusait pas la haine est si clairvoyante ! Il rappelait alors à sa mémoire les deux ou trois circonstances qui jadis l'avaient vaguement frappé, mais qui, aujourd'hui, prenaient à ses yeux une signification claire jusqu'à l'évidence. Point de doute c'était lui. Lui? Qui au-rait pu le croire? Entre Marguerite et cet homme, que pou-vait-il y avoir de commun? Elle si naïve et si pure, lui si raffiné et si corrompu 1 Elle qui avait été élevée dans l'exer-cice des plus pieuses vertus, par d'honnêtes gens et près d'honnêtes gens, luiqui ne cachait pas ses vices et en fai-sait parade à l'occasion 1 Plus il sondait cet abîme et moins il en trouvait le fond. Une enfant aussi chaste, victime d'une séduction aussi vulgaire ! Parfois il se prenait à en douter et rejetait sur des causes inconnues le sombre et funeste événement. Cependant, à force d'instances, son père obtint du jeune homme qu'il retournât à son étude et se remit à ses travaux. Ce ne fut ni sans efforts, ni sans intermittences le feu sacré n'y était plus l'activité manquait d'aliment et de but. Cette procédure, à laquelle auparavant il prenait tant d'intérêt et attachait tant de prix, n'était plus désormais qu'une oeuvre ingrate, stérile, et dont rien ne compensait l'ennui. Il ne la voyait plus à travers le prisme d'un prochain établissement il la prenait pour ce qu'elle est, dégagée des illiisions que lui avaient prêtées son amour et sa jeunesse. Dans les quelques lignes d'adieux que Marguerite lui avait adressées, se trouvait une prière à laquelle Ludovic se fût fait un scrupule de ne pas déférer. Elle demandait l'oubli et l'abstention de toute recherche r il obéit. Il fit plus afin d'é-loigner jusqu'à la pensée d'une infraction, il quitta le petit hôtel dans lequel il avait jusqu'alors vécu, et alla se loger | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 229 miné par le désir de réussir, il eût vu plus clair dans ses affaires de coeur et conjuré peut-être leur triste issue il se reprochait ses qualités comme d'autres se reprochent leurs défauts et découvrait trop tard où peut-conduire l'excès d'un bon sentiment. Comme on l'imagine, sa pensée était invariablement ten-due du même côté. Marguerite l'occupait toujours il ne pouvait chasser cette image, ni se distraire_de ce souvenir. Qu'était-elle devenue@? Comment, et pour qui l'avait-elle ainsi trompé ? Là-dessus, il ne s'abusait pas la haine est si clairvoyante ! Il rappelait alors à sa mémoire les deux ou trois circonstances qui jadis l'avaient vaguement frappé, mais qui, aujourd'hui, prenaient à ses yeux une signification claire jusqu'à l'évidence. Point de doute c'était lui. Lui@? Qui au-rait pu le croire@? Entre Marguerite et cet homme, que pou-vait-il y avoir de commun@? Elle si naïve et si pure, lui si raffiné et si corrompu 1 Elle qui avait été élevée dans l'exer-cice des plus pieuses vertus, par d'honnêtes gens et près d'honnêtes gens, lui@qui ne cachait pas ses vices et en fai-sait parade à l'occasion 1 Plus il sondait cet abîme et moins il en trouvait le fond. Une enfant aussi chaste, victime d'une séduction aussi vulgaire ! Parfois il se prenait à en douter et rejetait sur des causes inconnues le sombre et funeste événement. Cependant, à force d'instances, son père obtint du jeune homme qu'il retournât à son étude et se remit à ses travaux. Ce ne fut ni sans efforts, ni sans intermittences le feu sacré n'y était plus l'activité manquait d'aliment et de but. Cette procédure, à laquelle auparavant il prenait tant d'intérêt et attachait tant de prix, n'était plus désormais qu'une oeuvre ingrate, stérile, et dont rien ne compensait l'ennui. Il ne la voyait plus à travers le prisme d'un prochain établissement il la prenait pour ce qu'elle est, dégagée des illiisions que lui avaient prêtées son amour et sa jeunesse. Dans les quelques lignes d'adieux que Marguerite lui avait adressées, se trouvait une prière à laquelle Ludovic se fût fait un scrupule de ne pas déférer. Elle demandait l'oubli et l'abstention de toute recherche r il obéit. Il fit plus afin d'é-loigner jusqu'à la pensée d'une infraction, il quitta le petit hôtel dans lequel il avait jusqu'alors vécu, et alla se loger | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 229 miné par le désir de réussir, il eût vu plus clair dans ses affaires de coeur et conjuré peut-être leur triste issue il se reprochait ses qualités comme d'autres se reprochent leurs défauts et découvrait trop tard où peut conduire l'excès d'un bon sentiment. Comme on l'imagine, sa pensée était invariablement ten-due du même côté. Marguerite l'occupait toujours il ne pouvait chasser cette image, ni se distraire de ce souvenir. Qu'était-elle devenue ? Comment, et pour qui l'avait-elle ainsi trompé ? Là-dessus, il ne s'abusait pas la haine est si clairvoyante ! Il rappelait alors à sa mémoire les deux ou trois circonstances qui jadis l'avaient vaguement frappé, mais qui, aujourd'hui, prenaient à ses yeux une signification claire jusqu'à l'évidence. Point de doute c'était lui. Lui ? Qui au-rait pu le croire ? Entre Marguerite et cet homme, que pou-vait-il y avoir de commun ? Elle si naïve et si pure, lui si raffiné et si corrompu ! Elle qui avait été élevée dans l'exer-cice des plus pieuses vertus, par d'honnêtes gens et près d'honnêtes gens, lui qui ne cachait pas ses vices et en fai-sait parade à l'occasion ! Plus il sondait cet abîme et moins il en trouvait le fond. Une enfant aussi chaste, victime d'une séduction aussi vulgaire ! Parfois il se prenait à en douter et rejetait sur des causes inconnues le sombre et funeste événement. Cependant, à force d'instances, son père obtint du jeune homme qu'il retournât à son étude et se remît à ses travaux. Ce ne fut ni sans efforts, ni sans intermittences le feu sacré n'y était plus l'activité manquait d'aliment et de but. Cette procédure, à laquelle auparavant il prenait tant d'intérêt et attachait tant de prix, n'était plus désormais qu'une oeuvre ingrate, stérile, et dont rien ne compensait l'ennui. Il ne la voyait plus à travers le prisme d'un prochain établissement il la prenait pour ce qu'elle est, dégagée des ill@usions que lui avaient prêtées son amour et sa jeunesse. Dans les quelques lignes d'adieux que Marguerite lui avait adressées, se trouvait une prière à laquelle Ludovic se fût fait un scrupule de ne pas déférer. Elle demandait l'oubli et l'abstention de toute recherchehe il obéit. Il fit plus afin d'é-loigner jusqu'à la pensée d'une infraction, il quitta le petit hôtel dans lequel il avait jusqu'alors vécu, et alla se loger | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 229 miné par le désir de réussir, il eût vu plus clair dans ses affaires de coeur et conjuré peut-être leur triste issue il se reprochait ses qualités comme d'autres se reprochent leurs défauts et découvrait trop tard où peut conduire l'excès d'un bon sentiment. Comme on l'imagine, sa pensée était invariablement ten-due du même côté. Marguerite l'occupait toujours il ne pouvait chasser cette image, ni se distraire de ce souvenir. Qu'était-elle devenue ? Comment, et pour qui l'avait-elle ainsi trompé ? Là-dessus, il ne s'abusait pas la haine est si clairvoyante ! Il rappelait alors à sa mémoire les deux ou trois circonstances qui jadis l'avaient vaguement frappé, mais qui, aujourd'hui, prenaient à ses yeux une signification claire jusqu'à l'évidence. Point de doute c'était lui. Lui ? Qui au-rait pu le croire ? Entre Marguerite et cet homme, que pou-vait-il y avoir de commun ? Elle si naïve et si pure, lui si raffiné et si corrompu ! Elle qui avait été élevée dans l'exer-cice des plus pieuses vertus, par d'honnêtes gens et près d'honnêtes gens, lui qui ne cachait pas ses vices et en fai-sait parade à l'occasion ! Plus il sondait cet abîme et moins il en trouvait le fond. Une enfant aussi chaste, victime d'une séduction aussi vulgaire ! Parfois il se prenait à en douter et rejetait sur des causes inconnues le sombre et funeste événement. Cependant, à force d'instances, son père obtint du jeune homme qu'il retournât à son étude et se remît à ses travaux. Ce ne fut ni sans efforts, ni sans intermittences le feu sacré n'y était plus l'activité manquait d'aliment et de but. Cette procédure, à laquelle auparavant il prenait tant d'intérêt et attachait tant de prix, n'était plus désormais qu'une oeuvre ingrate, stérile, et dont rien ne compensait l'ennui. Il ne la voyait plus à travers le prisme d'un prochain établissement il la prenait pour ce qu'elle est, dégagée des ill@usions que lui avaient prêtées son amour et sa jeunesse. Dans les quelques lignes d'adieux que Marguerite lui avait adressées, se trouvait une prière à laquelle Ludovic se fût fait un scrupule de ne pas déférer. Elle demandait l'oubli et l'abstention de toute recherchehe il obéit. Il fit plus afin d'é-loigner jusqu'à la pensée d'une infraction, il quitta le petit hôtel dans lequel il avait jusqu'alors vécu, et alla se loger | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 229 miné par le désir de réussir, il eût vu plus clair dans ses affaires de coeur et conjuré peut-être leur triste issue il se reprochait ses qualités comme d'autres se reprochent leurs défauts et découvrait trop tard où peut conduire l'excès d'un bon sentiment. Comme on l'imagine, sa pensée était invariablement ten-due du même côté. Marguerite l'occupait toujours il ne pouvait chasser cette image, ni se distraire de ce souvenir. Qu'était-elle devenue ? Comment, et pour qui l'avait-elle ainsi trompé ? Là-dessus, il ne s'abusait pas la haine est si clairvoyante ! Il rappelait alors à sa mémoire les deux ou trois circonstances qui jadis l'avaient vaguement frappé, mais qui, aujourd'hui, prenaient à ses yeux une signification claire jusqu'à l'évidence. Point de doute c'était lui. Lui ? Qui au-rait pu le croire ? Entre Marguerite et cet homme, que pou-vait-il y avoir de commun ? Elle si naïve et si pure, lui si raffiné et si corrompu ! Elle qui avait été élevée dans l'exer-cice des plus pieuses vertus, par d'honnêtes gens et près d'honnêtes gens, lui qui ne cachait pas ses vices et en fai-sait parade à l'occasion ! Plus il sondait cet abîme et moins il en trouvait le fond. Une enfant aussi chaste, victime d'une séduction aussi vulgaire ! Parfois il se prenait à en douter et rejetait sur des causes inconnues le sombre et funeste événement. Cependant, à force d'instances, son père obtint du jeune homme qu'il retournât à son étude et se remît à ses travaux. Ce ne fut ni sans efforts, ni sans intermittences le feu sacré n'y était plus l'activité manquait d'aliment et de but. Cette procédure, à laquelle auparavant il prenait tant d'intérêt et attachait tant de prix, n'était plus désormais qu'une oeuvre ingrate, stérile, et dont rien ne compensait l'ennui. Il ne la voyait plus à travers le prisme d'un prochain établissement il la prenait pour ce qu'elle est, dégagée des illusions que lui avaient prêtées son amour et sa jeunesse. Dans les quelques lignes d'adieux que Marguerite lui avait adressées, se trouvait une prière à laquelle Ludovic se fût fait un scrupule de ne pas déférer. Elle demandait l'oubli et l'abstention de toute recherchehe il obéit. Il fit plus afin d'é-loigner jusqu'à la pensée d'une infraction, il quitta le petit hôtel dans lequel il avait jusqu'alors vécu, et alla se loger | 14 | 0.005942 | 0.022472 |
522.txt | 1,873 | -29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. - On introduit une -certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre , on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre , la portion du liquide chauffée se colore en jaune , ou même en rouge brun , tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . - On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du | -29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. - On introduit une -certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre , on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre , la portion du liquide chauffée se colore en jaune , ou même en rouge brun , tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . - On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du | -29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d'erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. -@On introduit une @certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre@, on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre@, la portion du liquide chauffée se colore en jaune@, ou même en rouge brun@, tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . -@On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du | -29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d'erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. -@On introduit une @certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre@, on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre@, la portion du liquide chauffée se colore en jaune@, ou même en rouge brun@, tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . -@On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du | -29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d'erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. -On introduit une certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre, on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre, la portion du liquide chauffée se colore en jaune, ou même en rouge brun, tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . -On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du | 8 | 0.004193 | 0.011696 |
278.txt | 1,845 | -116 -besoin, les pièces justificatives originales, si ja-mais quelque accident venait à les détruire, ou seulement à les détériorer, comme il arriva entre les années 1813 et 1818. Le corps du martyr fut déposé, comme nous avons vu, dans la cha-pelle privée de M. Gérard Pâté, à qui la garde de ce précieux dépôt avait été spécialement confiée, en 1800, par l'autorité ecclésiastique. Il y resta jusqu'au mois de janvier 1813, quatre jours avant l'entrée des troupes étrangères dans Reims. On pouvait craindre quelque profanation de la part des soldats russes ou prussiens, à la vue d'un coffre fermé d'une triple serrure.. On se hâta donc de le transporter au village de Méry, sous la garde d'une soeur converse de Sainte-Claire car ni madame Baudemontni mademoi-selle Capy n'habilaient plus Reims. Le coffre fut reçu à Méry par M. Pâté de Van-dière, fils de M. Gérard Pâté, et par M. l'abbé Parent, ancien professeur de l'université de Reims. Celui-ci, pour plus de sûreté, jugea à propos de l'enfouir dans l'église du lieu, au pied de l'autel de la sainte Vierge. Ce ne fut que plus de cinq ans après que M. Pâté de Vandière. qui du reste menait une vie fort retirée, le fil déter-rer en sa présence mais beaucoup trop tard, puisque le danger auquel on s'était proposé de le soustraire n'avait pas duré deux ans. | -116 -besoin, les pièces justificatives originales, si ja-mais quelque accident venait à les détruire, ou seulement à les détériorer, comme il arriva entre les années 1813 et 1818. Le corps du martyr fut déposé, comme nous avons vu, dans la cha-pelle privée de M. Gérard Pâté, à qui la garde de ce précieux dépôt avait été spécialement confiée, en 1800, par l'autorité ecclésiastique. Il y resta jusqu'au mois de janvier 1813, quatre jours avant l'entrée des troupes étrangères dans Reims. On pouvait craindre quelque profanation de la part des soldats russes ou prussiens, à la vue d'un coffre fermé d'une triple serrure.. On se hâta donc de le transporter au village de Méry, sous la garde d'une soeur converse de Sainte-Claire car ni madame Baudemontni mademoi-selle Capy n'habilaient plus Reims. Le coffre fut reçu à Méry par M. Pâté de Van-dière, fils de M. Gérard Pâté, et par M. l'abbé Parent, ancien professeur de l'université de Reims. Celui-ci, pour plus de sûreté, jugea à propos de l'enfouir dans l'église du lieu, au pied de l'autel de la sainte Vierge. Ce ne fut que plus de cinq ans après que M. Pâté de Vandière. qui du reste menait une vie fort retirée, le fil déter-rer en sa présence mais beaucoup trop tard, puisque le danger auquel on s'était proposé de le soustraire n'avait pas duré deux ans. | ############# les pièces justificatives originales, si ja-mais quelque accident venait à les détruire, ou seulement à les détériorer, comme il arriva entre les années 1813 et 1818. Le corps du martyr fut déposé, comme nous avons vu, dans la cha-pelle privée de M. Gérard Pâté, à qui la garde de ce précieux dépôt avait été spécialement confiée, en 1800, par l'autorité ecclésiastique. Il y resta jusqu'au mois de janvier 1813, quatre jours avant l'entrée des troupes étrangères dans Reims. On pouvait craindre quelque profanation de la part des soldats russes ou prussiens, à la vue d'un coffre fermé d'une triple serrure.. On se hâta donc de le transporter au village de Méry, sous la garde d'une soeur converse de Sainte-Claire car ni madame Baudemontni mademoi-selle Capy n'habitaient plus Reims. Le coffre fut reçu à Méry par M. Pâté de Van-dière, fils de M. Gérard Pâté, et par M. l'abbé Parent, ancien professeur de l'université de Reims. Celui-ci, pour plus de sûreté, jugea à propos de l'enfouir dans l'église du lieu, au pied de l'autel de la sainte Vierge. Ce ne fut que plus de cinq ans après que M. Pâté de Vandière. qui du reste menait une vie fort retirée, le fil déter-rer en sa présence mais beaucoup trop tard, puisque le danger auquel on s'était proposé de le soustraire n'avait pas duré deux ans. | -116 -besoin, les pièces justificatives originales, si ja-mais quelque accident venait à les détruire, ou seulement à les détériorer, comme il arriva entre les années 1813 et 1818. Le corps du martyr fut déposé, comme nous avons vu, dans la cha-pelle privée de M. Gérard Pâté, à qui la garde de ce précieux dépôt avait été spécialement confiée, en 1800, par l'autorité ecclésiastique. Il y resta jusqu'au mois de janvier 1813, quatre jours avant l'entrée des troupes étrangères dans Reims. On pouvait craindre quelque profanation de la part des soldats russes ou prussiens, à la vue d'un coffre fermé d'une triple serrure.. On se hâta donc de le transporter au village de Méry, sous la garde d'une soeur converse de Sainte-Claire car ni madame Baudemontni mademoi-selle Capy n'habitaient plus Reims. Le coffre fut reçu à Méry par M. Pâté de Van-dière, fils de M. Gérard Pâté, et par M. l'abbé Parent, ancien professeur de l'université de Reims. Celui-ci, pour plus de sûreté, jugea à propos de l'enfouir dans l'église du lieu, au pied de l'autel de la sainte Vierge. Ce ne fut que plus de cinq ans après que M. Pâté de Vandière. qui du reste menait une vie fort retirée, le fil déter-rer en sa présence mais beaucoup trop tard, puisque le danger auquel on s'était proposé de le soustraire n'avait pas duré deux ans. | -116 -besoin, les pièces justificatives originales, si ja-mais quelque accident venait à les détruire, ou seulement à les détériorer, comme il arriva entre les années 1813 et 1818. Le corps du martyr fut déposé, comme nous avons vu, dans la cha-pelle privée de M. Gérard Pâté, à qui la garde de ce précieux dépôt avait été spécialement confiée, en 1800, par l'autorité ecclésiastique. Il y resta jusqu'au mois de janvier 1813, quatre jours avant l'entrée des troupes étrangères dans Reims. On pouvait craindre quelque profanation de la part des soldats russes ou prussiens, à la vue d'un coffre fermé d'une triple serrure.. On se hâta donc de le transporter au village de Méry, sous la garde d'une soeur converse de Sainte-Claire car ni madame Baudemontni mademoi-selle Capy n'habitaient plus Reims. Le coffre fut reçu à Méry par M. Pâté de Van-dière, fils de M. Gérard Pâté, et par M. l'abbé Parent, ancien professeur de l'université de Reims. Celui-ci, pour plus de sûreté, jugea à propos de l'enfouir dans l'église du lieu, au pied de l'autel de la sainte Vierge. Ce ne fut que plus de cinq ans après que M. Pâté de Vandière. qui du reste menait une vie fort retirée, le fil déter-rer en sa présence mais beaucoup trop tard, puisque le danger auquel on s'était proposé de le soustraire n'avait pas duré deux ans. | 1 | 0.00076 | 0.003891 |
285.txt | 1,845 | -145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de THôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le malin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7 | -145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de @THôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le malin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7 | ######## drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de l'Hôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le matin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce # | -145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de l'Hôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le matin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7 | -145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de l'Hôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le matin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7 | 3 | 0.002331 | 0.012245 |
291.txt | 1,845 | -470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en roule. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république! | -470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en roule. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république! | ########### pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en route. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république! | -470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en route. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république! | -470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en route. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république! | 1 | 0.000759 | 0.004132 |
508.txt | 1,874 | S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES à qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., lst séries, no 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco cilato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez le blanc mais celles du second groupe, -relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soin et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique- qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES à qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., lst séries, no 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco cilato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez le@ blanc mais celles du second groupe, -relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soin@ et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun@? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique- qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | S. POZZI. -@DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 5 qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., 1st series, n° 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco citato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez les blanc mais celles du second groupe, @relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soins et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun ? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique@ qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | S. POZZI. -@DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 5 qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., 1st series, n° 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco citato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez les blanc mais celles du second groupe, @relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soins et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun ? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique@ qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | S. POZZI. -DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 5 qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., 1st series, n° 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco citato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez les blanc mais celles du second groupe, relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soins et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun ? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | 11 | 0.004343 | 0.023041 |
246.txt | 1,845 | -43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent do ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière ! | -43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent do ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière ! | ########## publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent de ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière ! | -43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent de ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière ! | -43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent de ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière ! | 1 | 0.000778 | 0.004149 |
520.txt | 1,873 | -25 -y La pyurie. - Dans la pyurie on rencontre souvent une assez grande quantité d'albumine. La pyurie acide ou rénale se présente dans la pyélite, dans le catarrhe de l'urè-thre et dans la néphrite. La pyurie alcaline indique un catarrhe de la vessie qui se trouve à l'état purulent ou qui est compliqué d'une pyu-rie rénale. Si enfin l'albumine est éliminée non-seulement avec le pus dans les phlogoses de reins, mais en quantité aussi et même plus forte, en solution dans l'urine, dans les héma-turies intercurrentes capillaires et vasculaires, on a affaire à une hémato-pyurie. Nous trouvons encore de l'albumine dans l'urine, dans beaucoup de fièvres rémittentes, intermittentes et exanthé-matiques rougeole, scarlatine, variole , de plus dans les affections des organes respiratoires pneumonie, emphy-sème pulmonaire, tuberculose de même qu'après des ex-cès de table et de fortes émotions, et enfin, après l'ab-sorption d'hydrogène arsénié. § 44. Recherche de Valbumine, - La recherche de l'al-bumine dans l'urine ne présente pas beaucoup de difficul-tés. On s'assure tout d'abord de la réaction de l'urine, on l'acidulé légèrement avec de l'acide nitrique, dans le cas où elle serait neutre ou même alcaline, et on chauffe dans un tube à 60 ou 80 degrés. Il se produit un trouble suivi bien-tôt de la coagulation de l'albumine. L'alcool produit éga- -lement une coagulation. § 45. Dosage de l'albumine. - On connait trois métho-des, mais celle qu'on emploie le plus souvent dans la pra-tique est la suivante Selon la richesse de l'urine en albumine, on introduit dans une capsule 20, 50, 100 grammes du liquide à essayer et préalablement filtré, de manière à n'obtenir plus de 0 gr. 2 à 0 gr. 3 d'albumine coagulée si on avait affaire à des urines trop concentrées, on les étendrait en mesure. | -25 -@y La pyurie. - Dans la pyurie on rencontre souvent une assez grande quantité d'albumine. La pyurie acide ou rénale se présente dans la pyélite, dans le catarrhe de l'urè-thre et dans la néphrite. La pyurie alcaline indique un catarrhe de la vessie qui se trouve à l'état purulent ou qui est compliqué d'une pyu-rie rénale. Si enfin l'albumine est éliminée non-seulement avec le pus dans les phlogoses de reins, mais en quantité aussi et même plus forte, en solution dans l'urine, dans les héma-turies intercurrentes capillaires et vasculaires, on a affaire à une hémato-pyurie. Nous trouvons encore de l'albumine dans l'urine, dans beaucoup de fièvres rémittentes, intermittentes et exanthé-matiques rougeole, scarlatine, variole , de plus dans les affections des organes respiratoires pneumonie, emphy-sème pulmonaire, tuberculose de même qu'après des ex-cès de table et de fortes émotions, et enfin, après l'ab-sorption d'hydrogène arsénié. § 44. Recherche de @Valbumine, - La recherche de l'al-bumine dans l'urine ne présente pas beaucoup de difficul-tés. On s'assure tout d'abord de la réaction de l'urine, on l'acidulé légèrement avec de l'acide nitrique, dans le cas où elle serait neutre ou même alcaline, et on chauffe dans un tube à 60 ou 80 degrés. Il se produit un trouble suivi bien-tôt de la coagulation de l'albumine. L'alcool produit éga- -lement une coagulation. § 45. Dosage de l'albumine. - On connait trois métho-des, mais celle qu'on emploie le plus souvent dans la pra-tique est la suivante Selon la richesse de l'urine en albumine, on introduit dans une capsule 20, 50, 100 grammes du liquide à essayer et préalablement filtré, de manière à n'obtenir plus de 0 gr. 2 à 0 gr. 3 d'albumine coagulée si on avait affaire à des urines trop concentrées, on les étendrait en mesure. | -25 - γ La pyurie. -@Dans la pyurie on rencontre souvent une assez grande quantité d'albumine. La pyurie acide ou rénale se présente dans la pyélite, dans le catarrhe de l'urè-thre et dans la néphrite. La pyurie alcaline indique un catarrhe de la vessie qui se trouve à l'état purulent ou qui est compliqué d'une pyu-rie rénale. Si enfin l'albumine est éliminée non-seulement avec le pus dans les phlogoses de reins, mais en quantité aussi et même plus forte, en solution dans l'urine, dans les héma-turies intercurrentes capillaires et vasculaires, on a affaire à une hémato-pyurie. Nous trouvons encore de l'albumine dans l'urine, dans beaucoup de fièvres rémittentes, intermittentes et exanthé-matiques rougeole, scarlatine, variole , de plus dans les affections des organes respiratoires pneumonie, emphy-sème pulmonaire, tuberculose de même qu'après des ex-cès de table et de fortes émotions, et enfin, après l'ab-sorption d'hydrogène arsénié. § 44. Recherche de l'albumine. -@La recherche de l'al-bumine dans l'urine ne présente pas beaucoup de difficul-tés. On s'assure tout d'abord de la réaction de l'urine, on l'acidule légèrement avec de l'acide nitrique, dans le cas où elle serait neutre ou même alcaline, et on chauffe dans un tube à 60 ou 80 degrés. Il se produit un trouble suivi bien-tôt de la coagulation de l'albumine. L'alcool produit éga@@-lement une coagulation. § 45. Dosage de l'albumine. -@On connaît trois métho-des, mais celle qu'on emploie le plus souvent dans la pra-tique est la suivante Selon la richesse de l'urine en albumine, on introduit dans une capsule 20, 50, 100 grammes du liquide à essayer et préalablement filtré, de manière à n'obtenir plus de 0 gr. 2 à 0 gr. 3 d'albumine coagulée si on avait affaire à des urines trop concentrées, on les étendrait en mesure. | -25 - γ La pyurie. -@Dans la pyurie on rencontre souvent une assez grande quantité d'albumine. La pyurie acide ou rénale se présente dans la pyélite, dans le catarrhe de l'urè-thre et dans la néphrite. La pyurie alcaline indique un catarrhe de la vessie qui se trouve à l'état purulent ou qui est compliqué d'une pyu-rie rénale. Si enfin l'albumine est éliminée non-seulement avec le pus dans les phlogoses de reins, mais en quantité aussi et même plus forte, en solution dans l'urine, dans les héma-turies intercurrentes capillaires et vasculaires, on a affaire à une hémato-pyurie. Nous trouvons encore de l'albumine dans l'urine, dans beaucoup de fièvres rémittentes, intermittentes et exanthé-matiques rougeole, scarlatine, variole , de plus dans les affections des organes respiratoires pneumonie, emphy-sème pulmonaire, tuberculose de même qu'après des ex-cès de table et de fortes émotions, et enfin, après l'ab-sorption d'hydrogène arsénié. § 44. Recherche de l'albumine. -@La recherche de l'al-bumine dans l'urine ne présente pas beaucoup de difficul-tés. On s'assure tout d'abord de la réaction de l'urine, on l'acidule légèrement avec de l'acide nitrique, dans le cas où elle serait neutre ou même alcaline, et on chauffe dans un tube à 60 ou 80 degrés. Il se produit un trouble suivi bien-tôt de la coagulation de l'albumine. L'alcool produit éga@@-lement une coagulation. § 45. Dosage de l'albumine. -@On connaît trois métho-des, mais celle qu'on emploie le plus souvent dans la pra-tique est la suivante Selon la richesse de l'urine en albumine, on introduit dans une capsule 20, 50, 100 grammes du liquide à essayer et préalablement filtré, de manière à n'obtenir plus de 0 gr. 2 à 0 gr. 3 d'albumine coagulée si on avait affaire à des urines trop concentrées, on les étendrait en mesure. | -25 - γ La pyurie. -Dans la pyurie on rencontre souvent une assez grande quantité d'albumine. La pyurie acide ou rénale se présente dans la pyélite, dans le catarrhe de l'urè-thre et dans la néphrite. La pyurie alcaline indique un catarrhe de la vessie qui se trouve à l'état purulent ou qui est compliqué d'une pyu-rie rénale. Si enfin l'albumine est éliminée non-seulement avec le pus dans les phlogoses de reins, mais en quantité aussi et même plus forte, en solution dans l'urine, dans les héma-turies intercurrentes capillaires et vasculaires, on a affaire à une hémato-pyurie. Nous trouvons encore de l'albumine dans l'urine, dans beaucoup de fièvres rémittentes, intermittentes et exanthé-matiques rougeole, scarlatine, variole , de plus dans les affections des organes respiratoires pneumonie, emphy-sème pulmonaire, tuberculose de même qu'après des ex-cès de table et de fortes émotions, et enfin, après l'ab-sorption d'hydrogène arsénié. § 44. Recherche de l'albumine. -La recherche de l'al-bumine dans l'urine ne présente pas beaucoup de difficul-tés. On s'assure tout d'abord de la réaction de l'urine, on l'acidule légèrement avec de l'acide nitrique, dans le cas où elle serait neutre ou même alcaline, et on chauffe dans un tube à 60 ou 80 degrés. Il se produit un trouble suivi bien-tôt de la coagulation de l'albumine. L'alcool produit éga-lement une coagulation. § 45. Dosage de l'albumine. -On connaît trois métho-des, mais celle qu'on emploie le plus souvent dans la pra-tique est la suivante Selon la richesse de l'urine en albumine, on introduit dans une capsule 20, 50, 100 grammes du liquide à essayer et préalablement filtré, de manière à n'obtenir plus de 0 gr. 2 à 0 gr. 3 d'albumine coagulée si on avait affaire à des urines trop concentrées, on les étendrait en mesure. | 12 | 0.006674 | 0.036585 |
534.txt | 1,892 | -8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique. | -8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique. | -8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe cette feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain -@découper ce moulage -@enlever la feuille de gélatine -@peser le mor-ceau d'étain découpé -@diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids @sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique. | -8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe cette feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain -@découper ce moulage -@enlever la feuille de gélatine -@peser le mor-ceau d'étain découpé -@diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids @sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique. | -8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe cette feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain -découper ce moulage -enlever la feuille de gélatine -peser le mor-ceau d'étain découpé -diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique. | 10 | 0.003324 | 0.019194 |
252.txt | 1,845 | -59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. 0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes. | -59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. 0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous@@@@@ Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes. | ######### de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. O enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous..... Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement d@e coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes. | -59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. O enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous..... Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement d@e coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes. | -59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. O enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous..... Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement de coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes. | 8 | 0.006211 | 0.03861 |
905.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 221 d'une sorte de-pressentiment. A l'heure qu'il était, il ne -croyait pas que Marguerite pût être encore debout. Quelle fut sa surprise, lorsqu'à travers les vitres et les rideaux tirés, il aperçut chez elle la lueur d'une lampe 1 Elle aussi veillait pourquoi cela? quel motif la tenait sur pied? Était-ce un trouhle d'esprit pareil au sien? Obéissait-ellè aux mêmes in-fluences et aux mêmes émotions ? Il n'osait le croire ni l'es-pérer. L'oeil attaché sur cette clarté douce et voilée, il cher-chait à en deviner le sens, à en pénétrer le motif. Parfois une ombr se glissait le long des rideaux, mais si confuse, si peu distincte, qu'il n'aurait pu dire si c'était une illusion ou bien une réalité. D'autres fois, il s'élevait comme un bruit de voix, et Ludovic croyait reconnaître celle de Margue-rite. Il resta ainsi pendant plusieurs heures, enchaîné et maî-trisé. Cette lueur persistante blessait son regard et lui sem-blait de fâcheux augure. Lorsqu'elle s'éteignit enfin aux ap-proches du jour, il se sentit soulagé, et, regagnant son lit, il s'y endormit d'un sommeil profond. XIX , Quand Ludovic s'éveilla, le jour était avancé et le soleil frappait en plein les vitres de sa mansarde. -Mon Dieu ! s'écria-t-il, comment ai-je pu dormir si long-temps? Il s'habilla à la hâte, et, rappelant ses souvenirs de la veille, il alla jeter un coup d'oeil sur l'appartement de Mar-guerite. Rien n'y était changé les croisées étaient toujours closes et les rideaux tirés. - Elle repose encore, se dit-il, ne la troublons pas. Il lui restait quelques heures pour achever ses dernières dispositions. Son père allait arriver il se rendit à la gare, l'embrassa au sortir du wagon, et l'amena dans son hôtel, où il lui avait fait préparer une chambre. C'était le moment de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 221 d'une sorte de-pressentiment. A l'heure qu'il était, il ne -croyait pas que Marguerite pût être encore debout. Quelle fut sa surprise, lorsqu'à travers les vitres et les rideaux tirés, il aperçut chez elle la lueur d'une lampe 1 Elle aussi veillait pourquoi cela@? quel motif la tenait sur pied@? Était-ce un trouhle d'esprit pareil au sien@? Obéissait-ellè aux mêmes in-fluences et aux mêmes émotions ? Il n'osait le croire ni l'es-pérer. L'oeil attaché sur cette clarté douce et voilée, il cher-chait à en deviner le sens, à en pénétrer le motif. Parfois une ombr@ se glissait le long des rideaux, mais si confuse, si peu distincte, qu'il n'aurait pu dire si c'était une illusion ou bien une réalité. D'autres fois, il s'élevait comme un bruit de voix, et Ludovic croyait reconnaître celle de Margue-rite. Il resta ainsi pendant plusieurs heures, enchaîné et maî-trisé. Cette lueur persistante blessait son regard et lui sem-blait de fâcheux augure. Lorsqu'elle s'éteignit enfin aux ap-proches du jour, il se sentit soulagé, et, regagnant son lit, il s'y endormit d'un sommeil profond. XIX , Quand Ludovic s'éveilla, le jour était avancé et le soleil frappait en plein les vitres de sa mansarde. -Mon Dieu ! s'écria-t-il, comment ai-je pu dormir si long-temps@? Il s'habilla à la hâte, et, rappelant ses souvenirs de la veille, il alla jeter un coup d'oeil sur l'appartement de Mar-guerite. Rien n'y était changé les croisées étaient toujours closes et les rideaux tirés. - Elle repose encore, se dit-il, ne la troublons pas. Il lui restait quelques heures pour achever ses dernières dispositions. Son père allait arriver il se rendit à la gare, l'embrassa au sortir du wagon, et l'amena dans son hôtel, où il lui avait fait préparer une chambre. C'était le moment de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 221 d'une sorte de pressentiment. A l'heure qu'il était, il ne @croyait pas que Marguerite pût être encore debout. Quelle fut sa surprise, lorsqu'à travers les vitres et les rideaux tirés, il aperçut chez elle la lueur d'une lampe ! Elle aussi veillait pourquoi cela ? quel motif la tenait sur pied ? Était-ce un trouble d'esprit pareil au sien ? Obéissait-elle aux mêmes in-fluences et aux mêmes émotions ? Il n'osait le croire ni l'es-pérer. L'oeil attaché sur cette clarté douce et voilée, il cher-chait à en deviner le sens, à en pénétrer le motif. Parfois une ombre se glissait le long des rideaux, mais si confuse, si peu distincte, qu'il n'aurait pu dire si c'était une illusion ou bien une réalité. D'autres fois, il s'élevait comme un bruit de voix, et Ludovic croyait reconnaître celle de Margue-rite. Il resta ainsi pendant plusieurs heures, enchaîné et mai-trisé. Cette lueur persistante blessait son regard et lui sem-blait de fâcheux augure. Lorsqu'elle s'éteignit enfin aux ap-proches du jour, il se sentit soulagé, et, regagnant son lit, il s'y endormit d'un sommeil profond. XIX @@Quand Ludovic s'éveilla, le jour était avancé et le soleil frappait en plein les vitres de sa mansarde. -Mon Dieu ! s'écria-t-il, comment ai-je pu dormir si long-temps ? Il s'habilla à la hâte, et, rappelant ses souvenirs de la veille, il alla jeter un coup d'oeil sur l'appartement de Mar-guerite. Rien n'y était changé les croisées étaient toujours closes et les rideaux tirés. -@Elle repose encore, se dit-il, ne la troublons pas. Il lui restait quelques heures pour achever ses dernières dispositions. Son père allait arriver il se rendit à la gare, l'embrassa au sortir du wagon, et l'amena dans son hôtel, où il lui avait fait préparer une chambre. C'était le moment de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 221 d'une sorte de pressentiment. A l'heure qu'il était, il ne @croyait pas que Marguerite pût être encore debout. Quelle fut sa surprise, lorsqu'à travers les vitres et les rideaux tirés, il aperçut chez elle la lueur d'une lampe ! Elle aussi veillait pourquoi cela ? quel motif la tenait sur pied ? Était-ce un trouble d'esprit pareil au sien ? Obéissait-elle aux mêmes in-fluences et aux mêmes émotions ? Il n'osait le croire ni l'es-pérer. L'oeil attaché sur cette clarté douce et voilée, il cher-chait à en deviner le sens, à en pénétrer le motif. Parfois une ombre se glissait le long des rideaux, mais si confuse, si peu distincte, qu'il n'aurait pu dire si c'était une illusion ou bien une réalité. D'autres fois, il s'élevait comme un bruit de voix, et Ludovic croyait reconnaître celle de Margue-rite. Il resta ainsi pendant plusieurs heures, enchaîné et mai-trisé. Cette lueur persistante blessait son regard et lui sem-blait de fâcheux augure. Lorsqu'elle s'éteignit enfin aux ap-proches du jour, il se sentit soulagé, et, regagnant son lit, il s'y endormit d'un sommeil profond. XIX @@Quand Ludovic s'éveilla, le jour était avancé et le soleil frappait en plein les vitres de sa mansarde. -Mon Dieu ! s'écria-t-il, comment ai-je pu dormir si long-temps ? Il s'habilla à la hâte, et, rappelant ses souvenirs de la veille, il alla jeter un coup d'oeil sur l'appartement de Mar-guerite. Rien n'y était changé les croisées étaient toujours closes et les rideaux tirés. -@Elle repose encore, se dit-il, ne la troublons pas. Il lui restait quelques heures pour achever ses dernières dispositions. Son père allait arriver il se rendit à la gare, l'embrassa au sortir du wagon, et l'amena dans son hôtel, où il lui avait fait préparer une chambre. C'était le moment de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 221 d'une sorte de pressentiment. A l'heure qu'il était, il ne croyait pas que Marguerite pût être encore debout. Quelle fut sa surprise, lorsqu'à travers les vitres et les rideaux tirés, il aperçut chez elle la lueur d'une lampe ! Elle aussi veillait pourquoi cela ? quel motif la tenait sur pied ? Était-ce un trouble d'esprit pareil au sien ? Obéissait-elle aux mêmes in-fluences et aux mêmes émotions ? Il n'osait le croire ni l'es-pérer. L'oeil attaché sur cette clarté douce et voilée, il cher-chait à en deviner le sens, à en pénétrer le motif. Parfois une ombre se glissait le long des rideaux, mais si confuse, si peu distincte, qu'il n'aurait pu dire si c'était une illusion ou bien une réalité. D'autres fois, il s'élevait comme un bruit de voix, et Ludovic croyait reconnaître celle de Margue-rite. Il resta ainsi pendant plusieurs heures, enchaîné et mai-trisé. Cette lueur persistante blessait son regard et lui sem-blait de fâcheux augure. Lorsqu'elle s'éteignit enfin aux ap-proches du jour, il se sentit soulagé, et, regagnant son lit, il s'y endormit d'un sommeil profond. XIX Quand Ludovic s'éveilla, le jour était avancé et le soleil frappait en plein les vitres de sa mansarde. -Mon Dieu ! s'écria-t-il, comment ai-je pu dormir si long-temps ? Il s'habilla à la hâte, et, rappelant ses souvenirs de la veille, il alla jeter un coup d'oeil sur l'appartement de Mar-guerite. Rien n'y était changé les croisées étaient toujours closes et les rideaux tirés. -Elle repose encore, se dit-il, ne la troublons pas. Il lui restait quelques heures pour achever ses dernières dispositions. Son père allait arriver il se rendit à la gare, l'embrassa au sortir du wagon, et l'amena dans son hôtel, où il lui avait fait préparer une chambre. C'était le moment de | 14 | 0.007769 | 0.02849 |
911.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUJ .- 227 coup qui le frappait se joignait la honte d'un scandale pu-blic. Eu vain son père essayait-il de le consoler et de l'arra-cher à celte triste scène. - Partons, lui disait-il. Que faisons-nous ici ? - Non, répondit le jeune homme avec une obstination farouche je l'attends. Puis, cédant à l'excès de sa douleur et éclatant en san-glots - Marguerite 1 s'écria-t-il. Sa main, retombant au hasard, rencontra la table à ou-vrage de la jeune fille. Une broderie à demi achevée la cou-vrait en partie mais, sur l'un des coins, se trouvait un bout de papier à peine visible. Ce fut là-dessus que se posèrent les doigts de Ludovic il tressaillit à ce contact. - Ah 1 mon Dieu 1 dit-il, qu'est-ce que ceci? 11 s'empara de ce papier c'était un billet fraîchement écrit, un billet de Marguerite. Ludovic comprit. - Voilà ma sentence, ajouta-t-il. A deux ou trois reprises il essaya de lire impossible ses yeux s'y refusaient il n'apercevait que des caractères con-fus. Enfin il rappela son courage et lut ce qui suit a Ludovic, je pars, et il m'est impossible de vous en avouer le motif. Je ne pouvais être à vous sans parjure, et j'ai mieux aimé vous fuir que vous tromper. Ne cherchez pas à me rejoindre, ni à en savoir plus que ,je ne vous en dis. C'est la dernière grâce que je demande à une affection que j'ai trop méconnue et qui méritait d'être mieux payée de retour. Adieu, oubliez-moi et plaignez-moi. MARGUERITE. Ce fut à grand'peine que Ludovic parvint au bout de sa lecture quand il l'eut achevée, ses forces le trahirent- Tant d'assauts coup sur coup, un si cruel réveil après un si beau rêve, un si amer désappointement quand il touchait au bon-heur, n'y avait-il pas là de quoi terrasser l'âme la plus forte ? Il ne sentit et ne vit plus rien sa vue se voila j son pouls cessa de battre il tomba entre les bras de son père comme si la foudre l'eût frappé. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUJ .- 227 coup qui le frappait se joignait la honte d'un scandale pu-blic. Eu vain son père essayait-il de le consoler et de l'arra-cher à celte triste scène. - Partons, lui disait-il. Que faisons-nous ici ? - Non, répondit le jeune homme avec une obstination farouche je l'attends. Puis, cédant à l'excès de sa douleur et éclatant en san-glots - Marguerite 1 s'écria-t-il. Sa main, retombant au hasard, rencontra la table à ou-vrage de la jeune fille. Une broderie à demi achevée la cou-vrait en partie mais, sur l'un des coins, se trouvait un bout de papier à peine visible. Ce fut là-dessus que se posèrent les doigts de Ludovic il tressaillit à ce contact. - Ah 1 mon Dieu 1 dit-il, qu'est-ce que ceci@? 11 s'empara de ce papier c'était un billet fraîchement écrit, un billet de Marguerite. Ludovic comprit. - Voilà ma sentence, ajouta-t-il. A deux ou trois reprises il essaya de lire impossible ses yeux s'y refusaient il n'apercevait que des caractères con-fus. Enfin il rappela son courage et lut ce qui suit a Ludovic, je pars, et il m'est impossible de vous en avouer le motif. Je ne pouvais être à vous sans parjure, et j'ai mieux aimé vous fuir que vous tromper. Ne cherchez pas à me rejoindre, ni à en savoir plus que ,je ne vous en dis. C'est la dernière grâce que je demande à une affection que j'ai trop méconnue et qui méritait d'être mieux payée de retour. Adieu, oubliez-moi et plaignez-moi. MARGUERITE. Ce fut à grand'peine que Ludovic parvint au bout de sa lecture quand il l'eut achevée, ses forces le trahirent- Tant d'assauts coup sur coup, un si cruel réveil après un si beau rêve, un si amer désappointement quand il touchait au bon-heur, n'y avait-il pas là de quoi terrasser l'âme la plus forte ? Il ne sentit et ne vit plus rien sa vue se voila j son pouls cessa de battre il tomba entre les bras de son père comme si la foudre l'eût frappé. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RU@E.@ 227 coup qui le frappait se joignait la honte d'un scandale pu-blic. En vain son père essayait-il de le consoler et de l'arra-cher à cette triste scène. -@Partons, lui disait-il. Que faisons-nous ici ? -@Non, répondit le jeune homme avec une obstination farouche je l'attends. Puis, cédant à l'excès de sa douleur et éclatant en san-glots -@Marguerite ! s'écria-t-il. Sa main, retombant au hasard, rencontra la table à ou-vrage de la jeune fille. Une broderie à demi achevée la cou-vrait en partie mais, sur l'un des coins, se trouvait un bout de papier à peine visible. Ce fut là-dessus que se posèrent les doigts de Ludovic il tressaillit à ce contact. -@Ah ! mon Dieu ! dit-il, qu'est-ce que ceci ? Il s'empara de ce papier c'était un billet fraîchement écrit, un billet de Marguerite. Ludovic comprit. -@Voilà ma sentence, ajouta-t-il. A deux ou trois reprises il essaya de lire impossible ses yeux s'y refusaient il n'apercevait que des caractères con-fus. Enfin il rappela son courage et lut ce qui suit@@ Ludovic, je pars, et il m'est impossible de vous en avouer le motif. Je ne pouvais être à vous sans parjure, et j'ai mieux aimé vous fuir que vous tromper. Ne cherchez pas à me rejoindre, ni à en savoir plus que @je ne vous en dis. C'est la dernière grâce que je demande à une affection que j'ai trop méconnue et qui méritait d'être mieux payée de retour. Adieu, oubliez-moi et plaignez-moi. MARGUERITE. Ce fut à grand'peine que Ludovic parvint au bout de sa lecture quand il l'eut achevée, ses forces le trahirent. Tant d'assauts coup sur coup, un si cruel réveil après un si beau rève, un si amer désappointement quand il touchait au bon-heur, n'y avait-il pas là de quoi terrasser l'âme la plus forte ? Il ne sentit et ne vit plus rien sa vue se voila@@ son pouls cessa de battre il tomba entre les bras de son père comme si la foudre l'eût frappé. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RU@E.@ 227 coup qui le frappait se joignait la honte d'un scandale pu-blic. En vain son père essayait-il de le consoler et de l'arra-cher à cette triste scène. -@Partons, lui disait-il. Que faisons-nous ici ? -@Non, répondit le jeune homme avec une obstination farouche je l'attends. Puis, cédant à l'excès de sa douleur et éclatant en san-glots -@Marguerite ! s'écria-t-il. Sa main, retombant au hasard, rencontra la table à ou-vrage de la jeune fille. Une broderie à demi achevée la cou-vrait en partie mais, sur l'un des coins, se trouvait un bout de papier à peine visible. Ce fut là-dessus que se posèrent les doigts de Ludovic il tressaillit à ce contact. -@Ah ! mon Dieu ! dit-il, qu'est-ce que ceci ? Il s'empara de ce papier c'était un billet fraîchement écrit, un billet de Marguerite. Ludovic comprit. -@Voilà ma sentence, ajouta-t-il. A deux ou trois reprises il essaya de lire impossible ses yeux s'y refusaient il n'apercevait que des caractères con-fus. Enfin il rappela son courage et lut ce qui suit@@ Ludovic, je pars, et il m'est impossible de vous en avouer le motif. Je ne pouvais être à vous sans parjure, et j'ai mieux aimé vous fuir que vous tromper. Ne cherchez pas à me rejoindre, ni à en savoir plus que @je ne vous en dis. C'est la dernière grâce que je demande à une affection que j'ai trop méconnue et qui méritait d'être mieux payée de retour. Adieu, oubliez-moi et plaignez-moi. MARGUERITE. Ce fut à grand'peine que Ludovic parvint au bout de sa lecture quand il l'eut achevée, ses forces le trahirent. Tant d'assauts coup sur coup, un si cruel réveil après un si beau rève, un si amer désappointement quand il touchait au bon-heur, n'y avait-il pas là de quoi terrasser l'âme la plus forte ? Il ne sentit et ne vit plus rien sa vue se voila@@ son pouls cessa de battre il tomba entre les bras de son père comme si la foudre l'eût frappé. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 227 coup qui le frappait se joignait la honte d'un scandale pu-blic. En vain son père essayait-il de le consoler et de l'arra-cher à cette triste scène. -Partons, lui disait-il. Que faisons-nous ici ? -Non, répondit le jeune homme avec une obstination farouche je l'attends. Puis, cédant à l'excès de sa douleur et éclatant en san-glots -Marguerite ! s'écria-t-il. Sa main, retombant au hasard, rencontra la table à ou-vrage de la jeune fille. Une broderie à demi achevée la cou-vrait en partie mais, sur l'un des coins, se trouvait un bout de papier à peine visible. Ce fut là-dessus que se posèrent les doigts de Ludovic il tressaillit à ce contact. -Ah ! mon Dieu ! dit-il, qu'est-ce que ceci ? Il s'empara de ce papier c'était un billet fraîchement écrit, un billet de Marguerite. Ludovic comprit. -Voilà ma sentence, ajouta-t-il. A deux ou trois reprises il essaya de lire impossible ses yeux s'y refusaient il n'apercevait que des caractères con-fus. Enfin il rappela son courage et lut ce qui suit Ludovic, je pars, et il m'est impossible de vous en avouer le motif. Je ne pouvais être à vous sans parjure, et j'ai mieux aimé vous fuir que vous tromper. Ne cherchez pas à me rejoindre, ni à en savoir plus que je ne vous en dis. C'est la dernière grâce que je demande à une affection que j'ai trop méconnue et qui méritait d'être mieux payée de retour. Adieu, oubliez-moi et plaignez-moi. MARGUERITE. Ce fut à grand'peine que Ludovic parvint au bout de sa lecture quand il l'eut achevée, ses forces le trahirent. Tant d'assauts coup sur coup, un si cruel réveil après un si beau rève, un si amer désappointement quand il touchait au bon-heur, n'y avait-il pas là de quoi terrasser l'âme la plus forte ? Il ne sentit et ne vit plus rien sa vue se voila son pouls cessa de battre il tomba entre les bras de son père comme si la foudre l'eût frappé. | 23 | 0.012195 | 0.060209 |
939.txt | 1,858 | 260 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. il y procéda avec ménagement, et-en usant des combinaisons les plus savantes. Il voyait bien qu'il n'était plus en face de ces créatures aguerries, qu'on aborde de vive force et que l'on prend d'assaut. Le désir de réussir le rendit circonspect il y mit de la mesure, du temps, du soin, et désarma mes défiances par une réserve poussée à l'excès. Faut-il l'avouer? Je m'habituai à le voir, et, quand il restait plusieurs jours sans venir, il me manquait. Comme vous le pensez, Ludovic, ses heures n'étaient pas les vôtres, et, par un arrangement tacite, nous avions combiné les choses de manière à ce que vous ne pussiez vous rencontrer. Vis-à-vis de vous, la trahison était flagrante, et là-dessus -mon coeur ne me laissait point d'illusion. L'empire passait à votre mystérieux rival, et le sentiment que vous m'inspiriez n'était plus qu'une amitié mêlée de remords, bien précieuse encore à mes yeux, et qu'à aucun prix je n'aurais voulu sa-crifier, car j'avais des retours, j'avais des éclairs de raison au milieu de ce vertige dont j'étais la proie. Plus d'une fois, j'en revenais à me dire que j'étais jouée, que cet homme poursuivait à mes dépens une gageure diabolique, où mon -honneur, ma vertu, ma vie même allaient disparaître sans retour que seul vous pouviez me sauver et m'arracher aux étreintes de ce mauvais génie que mon repos était près de vous, avec vous, et non dans cette voie inconnue où. je me laissais entraîner. Peut-être vous souvient-il du jour où le hasard vous mit en présence, Melchior et vous, sur le carré de mon loge-ment. Quelle détestable comédie, et combien j'eus à en rou-gir ! Il y avait là une occasion naturelle de tout déclarer, et, une fois Melchior parti, je fus sur le point de le faire. Ce mensonge si prolongé m'était odieux, et il me semblait que nous n'avions pas le droit, ni lui nimoi, de vous infliger de semblables ridicules. Je voulais parler et vous rendre l'ar-bitre de mon sort. Ensemble, nous aurions sondé la plaie de mon coeur et pris un parti ensuite. Si je l'eusse trop aimé pour renoncer à lui, je vous aurais demandé le sacrifice de vos projets et l'appui de votre amitié si, au contraire, je m'étais senti le courage de rompre, nous aurions agi de con-cert et pressé le dénoùment. Dans l'un ou dans l'autre cas,, c'était une conduite plus loyale-que cette sourde conspira | 260 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. il y procéda avec ménagement, et-en usant des combinaisons les plus savantes. Il voyait bien qu'il n'était plus en face de ces créatures aguerries, qu'on aborde de vive force et que l'on prend d'assaut. Le désir de réussir le rendit circonspect il y mit de la mesure, du temps, du soin, et désarma mes défiances par une réserve poussée à l'excès. Faut-il l'avouer@? Je m'habituai à le voir, et, quand il restait plusieurs jours sans venir, il me manquait. Comme vous le pensez, Ludovic, ses heures n'étaient pas les vôtres, et, par un arrangement tacite, nous avions combiné les choses de manière à ce que vous ne pussiez vous rencontrer. Vis-à-vis de vous, la trahison était flagrante, et là-dessus -mon coeur ne me laissait point d'illusion. L'empire passait à votre mystérieux rival, et le sentiment que vous m'inspiriez n'était plus qu'une amitié mêlée de remords, bien précieuse encore à mes yeux, et qu'à aucun prix je n'aurais voulu sa-crifier, car j'avais des retours, j'avais des éclairs de raison au milieu de ce vertige dont j'étais la proie. Plus d'une fois, j'en revenais à me dire que j'étais jouée, que cet homme poursuivait à mes dépens une gageure diabolique, où mon -honneur, ma vertu, ma vie même allaient disparaître sans retour que seul vous pouviez me sauver et m'arracher aux étreintes de ce mauvais génie que mon repos était près de vous, avec vous, et non dans cette voie inconnue où. je me laissais entraîner. Peut-être vous souvient-il du jour où le hasard vous mit en présence, Melchior et vous, sur le carré de mon loge-ment. Quelle détestable comédie, et combien j'eus à en rou-gir ! Il y avait là une occasion naturelle de tout déclarer, et, une fois Melchior parti, je fus sur le point de le faire. Ce mensonge si prolongé m'était odieux, et il me semblait que nous n'avions pas le droit, ni lui ni@moi, de vous infliger de semblables ridicules. Je voulais parler et vous rendre l'ar-bitre de mon sort. Ensemble, nous aurions sondé la plaie de mon coeur et pris un parti ensuite. Si je l'eusse trop aimé pour renoncer à lui, je vous aurais demandé le sacrifice de vos projets et l'appui de votre amitié si, au contraire, je m'étais senti le courage de rompre, nous aurions agi de con-cert et pressé le dénoùment. Dans l'un ou dans l'autre cas,, c'était une conduite plus loyale-que cette sourde conspira | 260 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. il y procéda avec ménagement, et en usant des combinaisons les plus savantes. Il voyait bien qu'il n'était plus en face de ces créatures aguerries, qu'on aborde de vive force et que l'on prend d'assaut. Le désir de réussir le rendit circonspect il y mit de la mesure, du temps, du soin, et désarma mes défiances par une réserve poussée à l'excès. Faut-il l'avouer ? Je m'habituai à le voir, et, quand il restait plusieurs jours sans venir, il me manquait. Comme vous le pensez, Ludovic, ses heures n'étaient pas les vôtres, et, par un arrangement tacite, nous avions combiné les choses de manière à ce que vous ne pussiez vous rencontrer. Vis-à-vis de vous, la trahison était flagrante, et là-dessus @mon coeur ne me laissait point d'illusion. L'empire passait à votre mystérieux rival, et le sentiment que vous m'inspiriez n'était plus qu'une amitié mêlée de remords, bien précieuse encore à mes yeux, et qu'à aucun prix je n'aurais voulu sa-crifier, car j'avais des retours, j'avais des éclairs de raison au milieu de ce vertige dont j'étais la proie. Plus d'une fois, j'en revenais à me dire que j'étais jouée, que cet homme poursuivait à mes dépens une gageure diabolique, où mon @honneur, ma vertu, ma vie même allaient disparaître sans retour que seul vous pouviez me sauver et m'arracher aux étreintes de ce mauvais génie que mon repos était près de vous, avec vous, et non dans cette voie inconnue où@ je me laissais entraîner. Peut-être vous souvient-il du jour où le hasard vous mit en présence, Melchior et vous, sur le carré de mon loge-ment. Quelle détestable comédie, et combien j'eus à en rou-gir ! Il y avait là une occasion naturelle de tout déclarer, et, une fois Melchior parti, je fus sur le point de le faire. Ce mensonge si prolongé m'était odieux, et il me semblait que nous n'avions pas le droit, ni lui ni moi, de vous infliger de semblables ridicules. Je voulais parler et vous rendre l'ar-bitre de mon sort. Ensemble, nous aurions sondé la plaie de mon coeur et pris un parti ensuite. Si je l'eusse trop aimé pour renoncer à lui, je vous aurais demandé le sacrifice de vos projets et l'appui de votre amitié si, au contraire, je m'étais senti le courage de rompre, nous aurions agi de con-cert et pressé le dénoûment. Dans l'un ou dans l'autre cas@, c'était une conduite plus loyale que cette sourde conspira | 260 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. il y procéda avec ménagement, et en usant des combinaisons les plus savantes. Il voyait bien qu'il n'était plus en face de ces créatures aguerries, qu'on aborde de vive force et que l'on prend d'assaut. Le désir de réussir le rendit circonspect il y mit de la mesure, du temps, du soin, et désarma mes défiances par une réserve poussée à l'excès. Faut-il l'avouer ? Je m'habituai à le voir, et, quand il restait plusieurs jours sans venir, il me manquait. Comme vous le pensez, Ludovic, ses heures n'étaient pas les vôtres, et, par un arrangement tacite, nous avions combiné les choses de manière à ce que vous ne pussiez vous rencontrer. Vis-à-vis de vous, la trahison était flagrante, et là-dessus @mon coeur ne me laissait point d'illusion. L'empire passait à votre mystérieux rival, et le sentiment que vous m'inspiriez n'était plus qu'une amitié mêlée de remords, bien précieuse encore à mes yeux, et qu'à aucun prix je n'aurais voulu sa-crifier, car j'avais des retours, j'avais des éclairs de raison au milieu de ce vertige dont j'étais la proie. Plus d'une fois, j'en revenais à me dire que j'étais jouée, que cet homme poursuivait à mes dépens une gageure diabolique, où mon @honneur, ma vertu, ma vie même allaient disparaître sans retour que seul vous pouviez me sauver et m'arracher aux étreintes de ce mauvais génie que mon repos était près de vous, avec vous, et non dans cette voie inconnue où@ je me laissais entraîner. Peut-être vous souvient-il du jour où le hasard vous mit en présence, Melchior et vous, sur le carré de mon loge-ment. Quelle détestable comédie, et combien j'eus à en rou-gir ! Il y avait là une occasion naturelle de tout déclarer, et, une fois Melchior parti, je fus sur le point de le faire. Ce mensonge si prolongé m'était odieux, et il me semblait que nous n'avions pas le droit, ni lui ni moi, de vous infliger de semblables ridicules. Je voulais parler et vous rendre l'ar-bitre de mon sort. Ensemble, nous aurions sondé la plaie de mon coeur et pris un parti ensuite. Si je l'eusse trop aimé pour renoncer à lui, je vous aurais demandé le sacrifice de vos projets et l'appui de votre amitié si, au contraire, je m'étais senti le courage de rompre, nous aurions agi de con-cert et pressé le dénoûment. Dans l'un ou dans l'autre cas@, c'était une conduite plus loyale que cette sourde conspira | 260 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. il y procéda avec ménagement, et en usant des combinaisons les plus savantes. Il voyait bien qu'il n'était plus en face de ces créatures aguerries, qu'on aborde de vive force et que l'on prend d'assaut. Le désir de réussir le rendit circonspect il y mit de la mesure, du temps, du soin, et désarma mes défiances par une réserve poussée à l'excès. Faut-il l'avouer ? Je m'habituai à le voir, et, quand il restait plusieurs jours sans venir, il me manquait. Comme vous le pensez, Ludovic, ses heures n'étaient pas les vôtres, et, par un arrangement tacite, nous avions combiné les choses de manière à ce que vous ne pussiez vous rencontrer. Vis-à-vis de vous, la trahison était flagrante, et là-dessus mon coeur ne me laissait point d'illusion. L'empire passait à votre mystérieux rival, et le sentiment que vous m'inspiriez n'était plus qu'une amitié mêlée de remords, bien précieuse encore à mes yeux, et qu'à aucun prix je n'aurais voulu sa-crifier, car j'avais des retours, j'avais des éclairs de raison au milieu de ce vertige dont j'étais la proie. Plus d'une fois, j'en revenais à me dire que j'étais jouée, que cet homme poursuivait à mes dépens une gageure diabolique, où mon honneur, ma vertu, ma vie même allaient disparaître sans retour que seul vous pouviez me sauver et m'arracher aux étreintes de ce mauvais génie que mon repos était près de vous, avec vous, et non dans cette voie inconnue où je me laissais entraîner. Peut-être vous souvient-il du jour où le hasard vous mit en présence, Melchior et vous, sur le carré de mon loge-ment. Quelle détestable comédie, et combien j'eus à en rou-gir ! Il y avait là une occasion naturelle de tout déclarer, et, une fois Melchior parti, je fus sur le point de le faire. Ce mensonge si prolongé m'était odieux, et il me semblait que nous n'avions pas le droit, ni lui ni moi, de vous infliger de semblables ridicules. Je voulais parler et vous rendre l'ar-bitre de mon sort. Ensemble, nous aurions sondé la plaie de mon coeur et pris un parti ensuite. Si je l'eusse trop aimé pour renoncer à lui, je vous aurais demandé le sacrifice de vos projets et l'appui de votre amitié si, au contraire, je m'étais senti le courage de rompre, nous aurions agi de con-cert et pressé le dénoûment. Dans l'un ou dans l'autre cas, c'était une conduite plus loyale que cette sourde conspira | 9 | 0.003801 | 0.021097 |
736.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE, 23 avait de traces d'une alerte récente partout régnaient le calme et le repos tout dormait, à part le concierge et moi. Décidément j'en étais pour mon éclat le flagrant délit m'é-chappait et je courais le risque de passer pour un vision-naire. Aussi pris-je le parti de battre en retraite et de ne pas pousser le zèle plus loin. - Qu'ils s'arrangent, me dis-je. Ces gens-là ont le bras long mieux vaut fermer les yeux. Sur cette réflexion un peu tardive, je pris congé du con-cierge et quittai J'hôtel. V , Cependant le souvenir de cette crise ne m'abandonna pas durant le reste de ma faction, et, au jour, quand on vint me relever, je tentai un dernier effort. Il est possible, me dis-je, que le vrai théâtre de l'affaire soit du côté des petites issues de l'hôtel allons nous on assurer. Je m'y rendis, en effet j'en voulais avoir le coeur net. Sur les derrières de l'habitation s'étendait une longue mu raille, au-dessus de laquelle on n'apercevait que les troncs et les branches d'une allée d'ormes formant rideau à l'extré-mité du jardin. Une seule porte avait été ménagée sur ce point, et du premier coup d'oeil il était facile de juger qu'elle ne s'ouvrait pas fréquemment. Les ferrures étaient chargées de rouille et les panneaux avaient joué faute d'entretien et par l'effet de l'abandon. L'aspect des lieux justifiait d'ailleurs l'état de désuétude dans lequel ils étaient tombés. La ruelle qui y régnait desservait des terrains vagues, parsemés de maisons d'assez médiocre apparence et tristement habitées. Ces contrastes sont moins rares qu'on ne l'imagine, et, en plus d'un quartier, Paris en offre le spectacle douloureux nulle part l'extrême opulence ne touche de plus près à l'extrême piisère. - Défiance ou morgue, l'hôtel Montréal s'était donc gardé de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE, 23 avait de traces d'une alerte récente partout régnaient le calme et le repos tout dormait, à part le concierge et moi. Décidément j'en étais pour mon éclat le flagrant délit m'é-chappait et je courais le risque de passer pour un vision-naire. Aussi pris-je le parti de battre en retraite et de ne pas pousser le zèle plus loin. - Qu'ils s'arrangent, me dis-je. Ces gens-là ont le bras long mieux vaut fermer les yeux. Sur cette réflexion un peu tardive, je pris congé du con-cierge et quittai J'hôtel. V , Cependant le souvenir de cette crise ne m'abandonna pas durant le reste de ma faction, et, au jour, quand on vint me relever, je tentai un dernier effort. Il est possible, me dis-je, que le vrai théâtre de l'affaire soit du côté des petites issues de l'hôtel allons nous on assurer. Je m'y rendis, en effet j'en voulais avoir le coeur net. Sur les derrières de l'habitation s'étendait une longue mu raille, au-dessus de laquelle on n'apercevait que les troncs et les branches d'une allée d'ormes formant rideau à l'extré-mité du jardin. Une seule porte avait été ménagée sur ce point, et du premier coup d'oeil il était facile de juger qu'elle ne s'ouvrait pas fréquemment. Les ferrures étaient chargées de rouille et les panneaux avaient joué faute d'entretien et par l'effet de l'abandon. L'aspect des lieux justifiait d'ailleurs l'état de désuétude dans lequel ils étaient tombés. La ruelle qui y régnait desservait des terrains vagues, parsemés de maisons d'assez médiocre apparence et tristement habitées. Ces contrastes sont moins rares qu'on ne l'imagine, et, en plus d'un quartier, Paris en offre le spectacle douloureux nulle part l'extrême opulence ne touche de plus près à l'extrême piisère. - Défiance ou morgue, l'hôtel Montréal s'était donc gardé de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 23 avait de traces d'une alerte récente partout régnaient le calme et le repos tout dormait, à part le concierge et moi. Décidément j'en étais pour mon éclat le flagrant délit m'é-chappait et je courais le risque de passer pour un vision-naire. Aussi pris-je le parti de battre en retraite et de ne pas pousser le zèle plus loin. -@Qu'ils s'arrangent, me dis-je. Ces gens-là ont le bras long mieux vaut fermer les yeux. Sur cette réflexion un peu tardive, je pris congé du con-cierge et quittai l'hôtel. V@@ Cependant le souvenir de cette crise ne m'abandonna pas durant le reste de ma faction, et, au jour, quand on vint me relever, je tentai un dernier effort. Il est possible, me dis-je, que le vrai théâtre de l'affaire soit du côté des petites issues de l'hôtel allons nous en assurer. Je m'y rendis, en effet j'en voulais avoir le coeur net. Sur les derrières de l'habitation s'étendait une longue mu-raille, au-dessus de laquelle on n'apercevait que les troncs et les branches d'une allée d'ormes formant rideau à l'extré-mité du jardin. Une seule porte avait été ménagée sur ce point, et du premier coup d'oeil il était facile de juger qu'elle ne s'ouvrait pas fréquemment. Les ferrures étaient chargées de rouille et les panneaux avaient joué faute d'entretien et par l'effet de l'abandon. L'aspect des lieux justifiait d'ailleurs l'état de désuétude dans lequel ils étaient tombés. La ruelle qui y régnait desservait des terrains vagues, parsemés de maisons d'assez médiocre apparence et tristement habitées. Ces contrastes sont moins rares qu'on ne l'imagine, et, en plus d'un quartier, Paris en offre le spectacle douloureux nulle part l'extrême opulence ne touche de plus près à l'extrême @misère.e. Défiance ou morgue, l'hôtel Montréal s'était donc gardé de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 23 avait de traces d'une alerte récente partout régnaient le calme et le repos tout dormait, à part le concierge et moi. Décidément j'en étais pour mon éclat le flagrant délit m'é-chappait et je courais le risque de passer pour un vision-naire. Aussi pris-je le parti de battre en retraite et de ne pas pousser le zèle plus loin. -@Qu'ils s'arrangent, me dis-je. Ces gens-là ont le bras long mieux vaut fermer les yeux. Sur cette réflexion un peu tardive, je pris congé du con-cierge et quittai l'hôtel. V@@ Cependant le souvenir de cette crise ne m'abandonna pas durant le reste de ma faction, et, au jour, quand on vint me relever, je tentai un dernier effort. Il est possible, me dis-je, que le vrai théâtre de l'affaire soit du côté des petites issues de l'hôtel allons nous en assurer. Je m'y rendis, en effet j'en voulais avoir le coeur net. Sur les derrières de l'habitation s'étendait une longue mu-raille, au-dessus de laquelle on n'apercevait que les troncs et les branches d'une allée d'ormes formant rideau à l'extré-mité du jardin. Une seule porte avait été ménagée sur ce point, et du premier coup d'oeil il était facile de juger qu'elle ne s'ouvrait pas fréquemment. Les ferrures étaient chargées de rouille et les panneaux avaient joué faute d'entretien et par l'effet de l'abandon. L'aspect des lieux justifiait d'ailleurs l'état de désuétude dans lequel ils étaient tombés. La ruelle qui y régnait desservait des terrains vagues, parsemés de maisons d'assez médiocre apparence et tristement habitées. Ces contrastes sont moins rares qu'on ne l'imagine, et, en plus d'un quartier, Paris en offre le spectacle douloureux nulle part l'extrême opulence ne touche de plus près à l'extrême @misère.e. Défiance ou morgue, l'hôtel Montréal s'était donc gardé de | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 23 avait de traces d'une alerte récente partout régnaient le calme et le repos tout dormait, à part le concierge et moi. Décidément j'en étais pour mon éclat le flagrant délit m'é-chappait et je courais le risque de passer pour un vision-naire. Aussi pris-je le parti de battre en retraite et de ne pas pousser le zèle plus loin. -Qu'ils s'arrangent, me dis-je. Ces gens-là ont le bras long mieux vaut fermer les yeux. Sur cette réflexion un peu tardive, je pris congé du con-cierge et quittai l'hôtel. V Cependant le souvenir de cette crise ne m'abandonna pas durant le reste de ma faction, et, au jour, quand on vint me relever, je tentai un dernier effort. Il est possible, me dis-je, que le vrai théâtre de l'affaire soit du côté des petites issues de l'hôtel allons nous en assurer. Je m'y rendis, en effet j'en voulais avoir le coeur net. Sur les derrières de l'habitation s'étendait une longue mu-raille, au-dessus de laquelle on n'apercevait que les troncs et les branches d'une allée d'ormes formant rideau à l'extré-mité du jardin. Une seule porte avait été ménagée sur ce point, et du premier coup d'oeil il était facile de juger qu'elle ne s'ouvrait pas fréquemment. Les ferrures étaient chargées de rouille et les panneaux avaient joué faute d'entretien et par l'effet de l'abandon. L'aspect des lieux justifiait d'ailleurs l'état de désuétude dans lequel ils étaient tombés. La ruelle qui y régnait desservait des terrains vagues, parsemés de maisons d'assez médiocre apparence et tristement habitées. Ces contrastes sont moins rares qu'on ne l'imagine, et, en plus d'un quartier, Paris en offre le spectacle douloureux nulle part l'extrême opulence ne touche de plus près à l'extrême misère.e. Défiance ou morgue, l'hôtel Montréal s'était donc gardé de | 11 | 0.006111 | 0.035608 |
31.txt | 1,863 | -27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage.et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendantune année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2 | -27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage.et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant@une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2 | ######### le reste du temps elle donnait ordre au ménage et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle # | -27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2 | -27 -tout le reste du temps elle donnait ordre au ménage et s'occupait à quelque chose d'utile à la maison, sans être jamais oisive, malgré ses douleurs continuelles. Au bout d'environ un an et demi, elle se sentit fortement inspiré de demander à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge , la grâce de pouvoir marcher avec des béquilles sans pourtant rien perdre de ses douleurs. Pour l'obtenir, elle promit de jeûner tous les samedis, et de dire tous les jours, pendant une année, un chapelet pour le repos des âmes du purgatoire. Elle fut exaucée à la fête de la Nativité de la Irès-sainte Vierge, et rendit au fils et à la Mère de très-humbles actions de grâces pour un bienfait aussi considérable. Mais sa reconnaissance s'augmenta bien da-vantage, lorsque, trois ans après sa chute, étant restée seule dans l'église d'Arradon, le jour de la Fête-Dieu, pendant qu'on faisait la procession du Saint-Sacrement, elle de-manda à la sainte Vierge, et obtint d'elle sur-le-champ une pleine et parfaite guérison. Elle fut si touchée de cette nouvelle faveur, qu'elle eût voulu que tout le monde l'eût ai-dée à en bénir notre Seigneur et sa sainte Mère et ce ne fut que dans cette vue qu'elle 2 | 2 | 0.001675 | 0.008811 |
871.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Etce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait@? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là@? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et@ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 18@@@1 -@Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -@Qu'entendez-vous par là ? -@Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -@Quelle supposition ! -@Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine@, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 18@@@1 -@Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -@Qu'entendez-vous par là ? -@Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -@Quelle supposition ! -@Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine@, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 -Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -Qu'entendez-vous par là ? -Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -Quelle supposition ! -Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | 16 | 0.00699 | 0.031579 |
25.txt | 1,863 | -18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Rien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût ré-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, stanéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit -et se consacra à son service pour l'avenir, etifit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son | -18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Rien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût @ré-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, stanéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit -et se consacra à son service pour l'avenir, etifit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son | ######## en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Bien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût l'é-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, s'anéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit @et se consacra à son service pour l'avenir, et fit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son | -18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Bien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût l'é-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, s'anéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit @et se consacra à son service pour l'avenir, et fit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son | -18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Bien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût l'é-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, s'anéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit et se consacra à son service pour l'avenir, et fit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son | 6 | 0.004751 | 0.03252 |
865.txt | 1,858 | 174 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. temps et de l'étude il parviendrait aux honneurs du doctorat. Bref, il fut reçu à l'unanimité pas une boule noire ne pro-testa contre un triomphe si formel. Quand l'épreuve fut achevée et le résultat proclamé, la pre-mière pensée de Ludovic fut pour Marguerite. A peine libre, il quitta l'enceinte et prit sa volée vers les escaliers mais là, un Obstacle imprévu l'arrêta. C'était un groupe d'étudiants qui l'attendait au passage et l'accueillit par une bruyante manifestation. En même temps, un homme se précipitait dans ses bras et donnait le signal des accolades - Bravo, s'écriait-il, bravo 1 voilà ce qui s'appelle enlevé 1 dix boules blanches dans le sac! Pas une qui ait manqué à l'appel! c'est inouï. Vive Ludovic, les amis 1 Et en avant la musique ! Ce coryphée de l'enthousiasme était Melchior. Le hasard ou peut-être un motif secret l'avait amené ce jour-là aux exa-mens, et c'était lui qui avait monté cette scène en l'honneur de l'heureux candidat. Bon gré, mal gré, il fallut se prêter aux félicitations de la bande Ludovic fut embrassé à la ronde il ne sortait des bras de l'un que pour retomber dans les bras de l'autre. - A la bonne heure, reprit Melchior. Que tout le mOilJe y passe 1 Pressez-le sur vos coeurs et que cela ne finisse pas. Ce cher Ludovic! a-t-il cloué ses professeurs 1 Ah 1 vous vou-lez du Justinien, mes maîtres? Eh bien! voici un gaillard qui en parle comme s'il l'avait inventé. A pédant, pédant et demi. Bravo, Ludovic! Vive Ludovic! Trois bans en l'hon-neur de Ludovic! S'il avait un carrosse, je m'y attellerais. Cette scène, en se prolongeant, devenait de plus en plus pénible pour le jeune homme aussi essaya-t-il de l'abréger. Mais il avait affaire à forte partie, et plus il tentait de se dé-gager, plus les témoignages redoublaient. Melchior n'aimait pas que les choses se fissent à demi. - Ce n'est pas tout, mes enfants, s'écria-t-il d'une voix qui dominait les autres. Il ne sera pas dit qu'un si beau triomphe se sera passé sans fanfares ni canettes. Ce serait une honte pour le corps des étudiants. On n'a institué les béjaunes que pour des cas pareils. Au café 1 au café! Et noyons le licencié en droit dans des flots de bière. C'est un baptême qui lui est dû. | 174 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. temps et de l'étude il parviendrait aux honneurs du doctorat. Bref, il fut reçu à l'unanimité pas une boule noire ne pro-testa contre un triomphe si formel. Quand l'épreuve fut achevée et le résultat proclamé, la pre-mière pensée de Ludovic fut pour Marguerite. A peine libre, il quitta l'enceinte et prit sa volée vers les escaliers mais là, un Obstacle imprévu l'arrêta. C'était un groupe d'étudiants qui l'attendait au passage et l'accueillit par une bruyante manifestation. En même temps, un homme se précipitait dans ses bras et donnait le signal des accolades - Bravo, s'écriait-il, bravo 1 voilà ce qui s'appelle enlevé 1 dix boules blanches dans le sac@! Pas une qui ait manqué à l'appel@! c'est inouï. Vive Ludovic, les amis 1 Et en avant la musique ! Ce coryphée de l'enthousiasme était Melchior. Le hasard ou peut-être un motif secret l'avait amené ce jour-là aux exa-mens, et c'était lui qui avait monté cette scène en l'honneur de l'heureux candidat. Bon gré, mal gré, il fallut se prêter aux félicitations de la bande Ludovic fut embrassé à la ronde il ne sortait des bras de l'un que pour retomber dans les bras de l'autre. - A la bonne heure, reprit Melchior. Que tout le mOilJe y passe 1 Pressez-le sur vos coeurs et que cela ne finisse pas. Ce cher Ludovic@! a-t-il cloué ses professeurs 1 Ah 1 vous vou-lez du Justinien, mes maîtres@? Eh bien@! voici un gaillard qui en parle comme s'il l'avait inventé. A pédant, pédant et demi. Bravo, Ludovic@! Vive Ludovic@! Trois bans en l'hon-neur de Ludovic@! S'il avait un carrosse, je m'y attellerais. Cette scène, en se prolongeant, devenait de plus en plus pénible pour le jeune homme aussi essaya-t-il de l'abréger. Mais il avait affaire à forte partie, et plus il tentait de se dé-gager, plus les témoignages redoublaient. Melchior n'aimait pas que les choses se fissent à demi. - Ce n'est pas tout, mes enfants, s'écria-t-il d'une voix qui dominait les autres. Il ne sera pas dit qu'un si beau triomphe se sera passé sans fanfares ni canettes. Ce serait une honte pour le corps des étudiants. On n'a institué les béjaunes que pour des cas pareils. Au café 1 au café@! Et noyons le licencié en droit dans des flots de bière. C'est un baptême qui lui est dû. | 174 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. temps et de l'étude il parviendrait aux honneurs du doctorat. Bref, il fut reçu à l'unanimité pas une boule noire ne pro-testa contre un triomphe si formel. Quand l'épreuve fut achevée et le résultat proclamé, la pre-mière pensée de Ludovic fut pour Marguerite. A peine libre, il quitta l'enceinte et prit sa volée vers les escaliers mais là, un obstacle imprévu l'arrêta. C'était un groupe d'étudiants qui l'attendait au passage et l'accueillit par une bruyante manifestation. En même temps, un homme se précipitait dans ses bras et donnait le signal des accolades -@Bravo, s'écriait-il, bravo ! voilà ce qui s'appelle enlevé ! dix boules blanches dans le sac ! Pas une qui ait manqué à l'appel ! c'est inouï. Vive Ludovic, les amis ! Et en avant la musique ! Ce coryphée de l'enthousiasme était Melchior. Le hasard ou peut-être un motif secret l'avait amené ce jour-là aux exa-mens, et c'était lui qui avait monté cette scène en l'honneur de l'heureux candidat. Bon gré, mal gré, il fallut se prêter aux félicitations de la bande Ludovic fut embrassé à la ronde il ne sortait des bras de l'un que pour retomber dans les bras de l'autre. -@A la bonne heure, reprit Melchior. Que tout le mo@nde y passe ! Pressez-le sur vos coeurs et que cela ne finisse pas. Ce cher Ludovic ! a-t-il cloué ses professeurs ! Ah ! vous vou-lez du Justinien, mes maîtres ? Eh bien ! voici un gaillard qui en parle comme s'il l'avait inventé. A pédant, pédant et demi. Bravo, Ludovic ! Vive Ludovic ! Trois bans en l'hon-neur de Ludovic ! S'il avait un carrosse, je m'y attellerais. Cette scène, en se prolongeant, devenait de plus en plus pénible pour le jeune homme aussi essaya-t-il de l'abréger. Mais il avait affaire à forte partie, et plus il tentait de se dé-gager, plus les témoignages redoublaient. Melchior n'aimait pas que les choses se fissent à demi. -@Ce n'est pas tout, mes enfants, s'écria-t-il d'une voix qui dominait les autres. Il ne sera pas dit qu'un si beau triomphe se sera passé sans fanfares ni canettes. Ce serait une honte pour le corps des étudiants. On n'a institué les béjaunes que pour des cas pareils. Au café ! au café ! Et noyons le licencié en droit dans des flots de bière. C'est un baptême qui lui est dû. | 174 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. temps et de l'étude il parviendrait aux honneurs du doctorat. Bref, il fut reçu à l'unanimité pas une boule noire ne pro-testa contre un triomphe si formel. Quand l'épreuve fut achevée et le résultat proclamé, la pre-mière pensée de Ludovic fut pour Marguerite. A peine libre, il quitta l'enceinte et prit sa volée vers les escaliers mais là, un obstacle imprévu l'arrêta. C'était un groupe d'étudiants qui l'attendait au passage et l'accueillit par une bruyante manifestation. En même temps, un homme se précipitait dans ses bras et donnait le signal des accolades -@Bravo, s'écriait-il, bravo ! voilà ce qui s'appelle enlevé ! dix boules blanches dans le sac ! Pas une qui ait manqué à l'appel ! c'est inouï. Vive Ludovic, les amis ! Et en avant la musique ! Ce coryphée de l'enthousiasme était Melchior. Le hasard ou peut-être un motif secret l'avait amené ce jour-là aux exa-mens, et c'était lui qui avait monté cette scène en l'honneur de l'heureux candidat. Bon gré, mal gré, il fallut se prêter aux félicitations de la bande Ludovic fut embrassé à la ronde il ne sortait des bras de l'un que pour retomber dans les bras de l'autre. -@A la bonne heure, reprit Melchior. Que tout le mo@nde y passe ! Pressez-le sur vos coeurs et que cela ne finisse pas. Ce cher Ludovic ! a-t-il cloué ses professeurs ! Ah ! vous vou-lez du Justinien, mes maîtres ? Eh bien ! voici un gaillard qui en parle comme s'il l'avait inventé. A pédant, pédant et demi. Bravo, Ludovic ! Vive Ludovic ! Trois bans en l'hon-neur de Ludovic ! S'il avait un carrosse, je m'y attellerais. Cette scène, en se prolongeant, devenait de plus en plus pénible pour le jeune homme aussi essaya-t-il de l'abréger. Mais il avait affaire à forte partie, et plus il tentait de se dé-gager, plus les témoignages redoublaient. Melchior n'aimait pas que les choses se fissent à demi. -@Ce n'est pas tout, mes enfants, s'écria-t-il d'une voix qui dominait les autres. Il ne sera pas dit qu'un si beau triomphe se sera passé sans fanfares ni canettes. Ce serait une honte pour le corps des étudiants. On n'a institué les béjaunes que pour des cas pareils. Au café ! au café ! Et noyons le licencié en droit dans des flots de bière. C'est un baptême qui lui est dû. | 174 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. temps et de l'étude il parviendrait aux honneurs du doctorat. Bref, il fut reçu à l'unanimité pas une boule noire ne pro-testa contre un triomphe si formel. Quand l'épreuve fut achevée et le résultat proclamé, la pre-mière pensée de Ludovic fut pour Marguerite. A peine libre, il quitta l'enceinte et prit sa volée vers les escaliers mais là, un obstacle imprévu l'arrêta. C'était un groupe d'étudiants qui l'attendait au passage et l'accueillit par une bruyante manifestation. En même temps, un homme se précipitait dans ses bras et donnait le signal des accolades -Bravo, s'écriait-il, bravo ! voilà ce qui s'appelle enlevé ! dix boules blanches dans le sac ! Pas une qui ait manqué à l'appel ! c'est inouï. Vive Ludovic, les amis ! Et en avant la musique ! Ce coryphée de l'enthousiasme était Melchior. Le hasard ou peut-être un motif secret l'avait amené ce jour-là aux exa-mens, et c'était lui qui avait monté cette scène en l'honneur de l'heureux candidat. Bon gré, mal gré, il fallut se prêter aux félicitations de la bande Ludovic fut embrassé à la ronde il ne sortait des bras de l'un que pour retomber dans les bras de l'autre. -A la bonne heure, reprit Melchior. Que tout le monde y passe ! Pressez-le sur vos coeurs et que cela ne finisse pas. Ce cher Ludovic ! a-t-il cloué ses professeurs ! Ah ! vous vou-lez du Justinien, mes maîtres ? Eh bien ! voici un gaillard qui en parle comme s'il l'avait inventé. A pédant, pédant et demi. Bravo, Ludovic ! Vive Ludovic ! Trois bans en l'hon-neur de Ludovic ! S'il avait un carrosse, je m'y attellerais. Cette scène, en se prolongeant, devenait de plus en plus pénible pour le jeune homme aussi essaya-t-il de l'abréger. Mais il avait affaire à forte partie, et plus il tentait de se dé-gager, plus les témoignages redoublaient. Melchior n'aimait pas que les choses se fissent à demi. -Ce n'est pas tout, mes enfants, s'écria-t-il d'une voix qui dominait les autres. Il ne sera pas dit qu'un si beau triomphe se sera passé sans fanfares ni canettes. Ce serait une honte pour le corps des étudiants. On n'a institué les béjaunes que pour des cas pareils. Au café ! au café ! Et noyons le licencié en droit dans des flots de bière. C'est un baptême qui lui est dû. | 24 | 0.010643 | 0.033186 |
695.txt | 1,863 | 25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est | 25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est | 25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est | 25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est | 25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est | 3 | 0.001644 | 0.008721 |
681.txt | 1,852 | 10 L'AMOUR A LA MAHÉCHALE, LE CHEVALIER, lui prenant la main. Mon cher de Riancourt, je suis le plus mal-heureux des hommes ! LE MARQUIS. Ah! ça, chevalier, vous moquez-vous? LE CHEVALIER. Non vraiment, rien n'est plus rerieux. LE MARQUIS. La maréchVe vous a donc repoussé ? LE CHEVALIER, plus triste encore. Ah ! si ce n'était que cela LE MARQUIS. Diable ! c'est donc une défaite complète ! Lui prenant la main. Mon pauvre d'Aubigny! LE CHEVALIER. Ah ! c'est bien autre chose ! LE MARQUIS. Vous m'effrayez ! parlez, cKevalier. Eh ! bien ? . LE CHEVALIER, toujours consterné. Eh bien ! je plais, je suis aimé!. LE MARQUIS, riant aux éclats. Ah ! ah ! la bonne figure de vainqueur ! ja-mais je n'ai rien vu de plus lugubre. Ah! ça, cousin, vous êtes donc bien fâché d'être aimé ? LE CHEVALIER. Sans doute. LE MARQUIS. Est-ce que la maréchale vous fait peur ? LE CHEVALIER. Au contraire. LE MARQUIS. Alors, pourquoi cet abattement, cette dou-leur ? LE CHEVALIER. Eh ! parce que je l'aime. LE MARQUIS, gaiment. Ah! ah! délicieux! LE CHEVALIER. Marquis, CQ sont vos conseils qui m'ont perdu. LE MARQUIS. Faites donc du bien. Ingrat! LE CHEVALIER. Pardonnez-moi, mon ami, je ne sais où j'en suis. LE MARQUIS. Vous en êtes à la maréchale chapitre pre-mier, intitulé lès Kèàiprds. LE CHEVALIER, avec exaltation. Ah ! je suis un grand misérable, il faut en convenir. Je me méprise, je me hais. LE MARQUIS. Là, là, chevalier, ne vous maltraitez pas si fort. d'honneur, je suis tout emu de vous voir traiter de la sorte îe seul ami que vous ayez. LE CHEVALIER. Ah! marquis, si vous saviez. LE MARQUIS. Eh! parbleu! je sais que vous êtes amou reux de la maréchale. LE CUEIULIFR. Mais vous ignorez que ce coeur, soumis au-jourd'hui à soil- empire, enivré par elle et rempli de sa douce image, hier encore, avant cette fatale entrèvue, renfermait l'amour ie plus tendre pour une autre. LE MARQUIS, à part. Voilà une confidence qui me touche infini-ment. LE CHEVALIER. Oui, oui, marquis, hifir encore, j'aimais une femme divine. LE MARQUIS. Vous êtes bien bon de me l'apprendre. LE CHEVALIER. Un modèle de vivacité, d'esprit, de beauté. LE MARQUIS, saluant. Vous êtes un homme de goût, chevalier. A part. Comme j'ai bien fait de m'oecuner de l'avancement de ce gailiard-là. LE CYEVALIER. Eh bien ! auprès de la maréchale, j'ai tout oublié. LE MARQUIS, à paît. Comme c'est heureux pour-moi! Je suis né coiffé, d'honneur ! Haut. Et, à l'heure qu'il est, vous ne vous ressouvenez plus que d'une chose, c'est que la maréchale est belle et que vous l'aimez ? LE CHEVALIER. Je l'aime!.. elle! est-ce possible, marquis? Quoi ! un tel changement en si peu de temps !. LE MARQUIS, vivement. Après tout, chacun pour soi. et puisque la dame de vos pensées, la première en date, vous repoussait. LE CHEVALIER. Mais voilà ce qui vous trompe. elle ne me repoussait pas au contraire! LE MARQUIS, stupéfait. Comment!. au contraire! LE CHEVALIEB. Elle m'aime. LE MARQUIS, à part. L'impudent!. Haut. allon3 donc! LE CHEVALIER. Elle m'aime, vous dis-je. LE MARQUIS. Vous l'aurez rêvé. | 10 L'AMOUR A LA MAHÉCHALE, LE CHEVALIER, lui prenant la main. Mon cher de Riancourt, je suis le plus mal-heureux des hommes ! LE MARQUIS. Ah@! ça, chevalier, vous moquez-vous@? LE CHEVALIER. Non vraiment, rien n'est plus rerieux. LE MARQUIS. La maréch@Ve vous a donc repoussé ? LE CHEVALIER, plus triste encore. Ah ! si ce n'était que cela@@ LE MARQUIS. Diable ! c'est donc une défaite complète ! Lui prenant la main. Mon pauvre d'Aubigny@! LE CHEVALIER. Ah ! c'est bien autre chose ! LE MARQUIS. Vous m'effrayez ! parlez, cKevalier. Eh ! bien ? . LE CHEVALIER, toujours consterné. Eh bien ! je plais, je suis aimé@!.@@ LE MARQUIS, riant aux éclats. Ah ! ah ! la bonne figure de vainqueur ! ja-mais je n'ai rien vu de plus lugubre@@. Ah@! ça, cousin, vous êtes donc bien fâché d'être aimé ? LE CHEVALIER. Sans doute. LE MARQUIS. Est-ce que la maréchale vous fait peur ? LE CHEVALIER. Au contraire. LE MARQUIS. Alors, pourquoi cet abattement, cette dou-leur ? LE CHEVALIER. Eh ! parce que je l'aime. LE MARQUIS, gaiment. Ah! ah@! délicieux@! LE CHEVALIER. Marquis, CQ sont vos conseils qui m'ont perdu. LE MARQUIS. Faites donc du bien. Ingrat! LE CHEVALIER. Pardonnez-moi, mon ami, je ne sais où j'en suis. LE MARQUIS. Vous en êtes à la maréchale chapitre pre-mier, intitulé lès Kèàiprds. LE CHEVALIER, avec exaltation. Ah ! je suis un grand misérable, il faut en convenir@@. Je me méprise, je me hais. LE MARQUIS. Là, là, chevalier, ne vous maltraitez pas si fort@@. d'honneur, je suis tout emu de vous voir traiter de la sorte îe seul ami que vous ayez. LE CHEVALIER. Ah@! marquis, si vous saviez.@@ LE MARQUIS. Eh@! parbleu@! je sais que vous êtes amou reux de la maréchale. LE CUEIULIFR. Mais vous ignorez que ce coeur, soumis au-jourd'hui à soil- empire, enivré par elle et rempli de sa douce image, hier encore, avant cette fatale entrèvue, renfermait l'amour ie plus tendre pour une autre. LE MARQUIS, à part. Voilà une confidence qui me touche infini-ment. LE CHEVALIER. Oui, oui, marquis, hifir encore, j'aimais une femme divine. LE MARQUIS. Vous êtes bien bon de me l'apprendre. LE CHEVALIER. Un modèle de vivacité, d'esprit, de beauté@@. LE MARQUIS, saluant. Vous êtes un homme de goût, chevalier. A part. Comme j'ai bien fait de m'oecuner de l'avancement de ce gailiard-là. LE CYEVALIER. Eh bien ! auprès de la maréchale, j'ai tout oublié. LE MARQUIS, à paît. Comme c'est heureux pour-moi! Je suis né coiffé, d'honneur ! Haut. Et, à l'heure qu'il est, vous ne vous ressouvenez plus que d'une chose, c'est que la maréchale est belle et que vous l'aimez ? LE CHEVALIER. Je l'aime@!.. elle@! est-ce possible, marquis@? Quoi ! un tel changement en si peu de temps !@@. LE MARQUIS, vivement. Après tout, chacun pour soi.@@ et puisque la dame de vos pensées, la première en date, vous repoussait. LE CHEVALIER. Mais voilà ce qui vous trompe.@@ elle ne me repoussait pas au contraire@! LE MARQUIS, stupéfait. Comment@!@@. au contraire@! LE CHEVALIEB. Elle m'aime. LE MARQUIS, à part. L'impudent@!@@. Haut. allon3 donc@! LE CHEVALIER. Elle m'aime, vous dis-je. LE MARQUIS. Vous l'aurez rêvé. | 10 L'AMOUR A LA MARÉCHALE, LE CHEVALIER, lui prenant la main. Mon cher de Riancourt, je suis le plus mal-heureux des hommes ! LE MARQUIS. Ah ! ça, chevalier, vous moquez-vous ? LE CHEVALIER. Non vraiment, rien n'est plus sérieux. LE MARQUIS. La maréchale vous a donc repoussé ? LE CHEVALIER, plus triste encore. Ah ! si ce n'était que cela ! LE MARQUIS. Diable ! c'est donc une défaite complète ! Lui prenant la main. Mon pauvre d'Aubigny ! LE CHEVALIER. Ah ! c'est bien autre chose ! LE MARQUIS. Vous m'effrayez ! parlez, chevalier. Eh ! bien ?@@ LE CHEVALIER, toujours consterné. Eh bien ! je plais, je suis aimé !... LE MARQUIS, riant aux éclats. Ah ! ah ! la bonne figure de vainqueur ! ja-mais je n'ai rien vu de plus lugubre... Ah ! ça, cousin, vous êtes donc bien fâché d'être aimé ? LE CHEVALIER. Sans doute. LE MARQUIS. Est-ce que la maréchale vous fait peur ? LE CHEVALIER. Au contraire. LE MARQUIS. Alors, pourquoi cet abattement, cette dou-leur ? LE CHEVALIER. Eh ! parce que je l'aime. LE MARQUIS, gaîment. Ah! ah ! délicieux ! LE CHEVALIER. Marquis, ce sont vos conseils qui m'ont perdu. LE MARQUIS. Faites donc du bien. Ingrat! LE CHEVALIER. Pardonnez-moi, mon ami, je ne sais où j'en suis. LE MARQUIS. Vous en êtes à la maréchale chapitre pre-mier, intitulé les @Remords. LE CHEVALIER, avec exaltation. Ah ! je suis un grand misérable, il faut en convenir... Je me méprise, je me hais. LE MARQUIS. Là, là, chevalier, ne vous maltraitez pas si fort... d'honneur, je suis tout ému de vous voir traiter de la sorte le seul ami que vous ayez. LE CHEVALIER. Ah ! marquis, si vous saviez... LE MARQUIS. Eh ! parbleu ! je sais que vous êtes amou-reux de la maréchale. LE CHEVALIER. Mais vous ignorez que ce coeur, soumis au-jourd'hui à so@@n empire, enivré par elle et rempli de sa douce image. hier encore, avant cette fatale entrevue, renfermait l'amour le plus tendre pour une autre. LE MARQUIS, à part. Voilà une confidence qui me touche infini-ment. LE CHEVALIER. Oui, oui, marquis, hi@er encore, j'aimais une femme divine. LE MARQUIS. Vous êtes bien bon de me l'apprendre. LE CHEVALIER. Un modèle de vivacité, d'esprit, de beauté... LE MARQUIS, saluant. Vous êtes un homme de goût, chevalier. A part. Comme j'ai bien fait de m'occuper de l'avancement de ce gaillard-là. LE CHEVALIER. Eh bien ! auprès de la maréchale, j'ai tout oublié. LE MARQUIS, à part. Comme c'est heureux pour moi! Je suis né coiffé, d'honneur ! Haut. Et, à l'heure qu'il est, vous ne vous ressouvenez plus que d'une chose, c'est que la maréchale est belle et que vous l'aimez ? LE CHEVALIER. Je l'aime !.. elle ! est-ce possible, marquis ? Quoi ! un tel changement en si peu de temps !... LE MARQUIS, vivement. Après tout, chacun pour soi... et puisque la dame de vos pensées, la première en date, vous repoussait. LE CHEVALIER. Mais voilà ce qui vous trompe... elle ne me repoussait pas au contraire ! LE MARQUIS, stupéfait. Comment !... au contraire ! LE CHEVALIER. Elle m'aime. LE MARQUIS, à part. L'impudent !... Haut. allons donc ! LE CHEVALIER. Elle m'aime, vous dis-je. LE MARQUIS. Vous l'aurez rêvé. | 10 L'AMOUR A LA MARÉCHALE, LE CHEVALIER, lui prenant la main. Mon cher de Riancourt, je suis le plus mal-heureux des hommes ! LE MARQUIS. Ah ! ça, chevalier, vous moquez-vous ? LE CHEVALIER. Non vraiment, rien n'est plus sérieux. LE MARQUIS. La maréchale vous a donc repoussé ? LE CHEVALIER, plus triste encore. Ah ! si ce n'était que cela ! LE MARQUIS. Diable ! c'est donc une défaite complète ! Lui prenant la main. Mon pauvre d'Aubigny ! LE CHEVALIER. Ah ! c'est bien autre chose ! LE MARQUIS. Vous m'effrayez ! parlez, chevalier. Eh ! bien ?@@ LE CHEVALIER, toujours consterné. Eh bien ! je plais, je suis aimé !... LE MARQUIS, riant aux éclats. Ah ! ah ! la bonne figure de vainqueur ! ja-mais je n'ai rien vu de plus lugubre... Ah ! ça, cousin, vous êtes donc bien fâché d'être aimé ? LE CHEVALIER. Sans doute. LE MARQUIS. Est-ce que la maréchale vous fait peur ? LE CHEVALIER. Au contraire. LE MARQUIS. Alors, pourquoi cet abattement, cette dou-leur ? LE CHEVALIER. Eh ! parce que je l'aime. LE MARQUIS, gaîment. Ah! ah ! délicieux ! LE CHEVALIER. Marquis, ce sont vos conseils qui m'ont perdu. LE MARQUIS. Faites donc du bien. Ingrat! LE CHEVALIER. Pardonnez-moi, mon ami, je ne sais où j'en suis. LE MARQUIS. Vous en êtes à la maréchale chapitre pre-mier, intitulé les @Remords. LE CHEVALIER, avec exaltation. Ah ! je suis un grand misérable, il faut en convenir... Je me méprise, je me hais. LE MARQUIS. Là, là, chevalier, ne vous maltraitez pas si fort... d'honneur, je suis tout ému de vous voir traiter de la sorte le seul ami que vous ayez. LE CHEVALIER. Ah ! marquis, si vous saviez... LE MARQUIS. Eh ! parbleu ! je sais que vous êtes amou-reux de la maréchale. LE CHEVALIER. Mais vous ignorez que ce coeur, soumis au-jourd'hui à so@@n empire, enivré par elle et rempli de sa douce image. hier encore, avant cette fatale entrevue, renfermait l'amour le plus tendre pour une autre. LE MARQUIS, à part. Voilà une confidence qui me touche infini-ment. LE CHEVALIER. Oui, oui, marquis, hi@er encore, j'aimais une femme divine. LE MARQUIS. Vous êtes bien bon de me l'apprendre. LE CHEVALIER. Un modèle de vivacité, d'esprit, de beauté... LE MARQUIS, saluant. Vous êtes un homme de goût, chevalier. A part. Comme j'ai bien fait de m'occuper de l'avancement de ce gaillard-là. LE CHEVALIER. Eh bien ! auprès de la maréchale, j'ai tout oublié. LE MARQUIS, à part. Comme c'est heureux pour moi! Je suis né coiffé, d'honneur ! Haut. Et, à l'heure qu'il est, vous ne vous ressouvenez plus que d'une chose, c'est que la maréchale est belle et que vous l'aimez ? LE CHEVALIER. Je l'aime !.. elle ! est-ce possible, marquis ? Quoi ! un tel changement en si peu de temps !... LE MARQUIS, vivement. Après tout, chacun pour soi... et puisque la dame de vos pensées, la première en date, vous repoussait. LE CHEVALIER. Mais voilà ce qui vous trompe... elle ne me repoussait pas au contraire ! LE MARQUIS, stupéfait. Comment !... au contraire ! LE CHEVALIER. Elle m'aime. LE MARQUIS, à part. L'impudent !... Haut. allons donc ! LE CHEVALIER. Elle m'aime, vous dis-je. LE MARQUIS. Vous l'aurez rêvé. | 10 L'AMOUR A LA MARÉCHALE, LE CHEVALIER, lui prenant la main. Mon cher de Riancourt, je suis le plus mal-heureux des hommes ! LE MARQUIS. Ah ! ça, chevalier, vous moquez-vous ? LE CHEVALIER. Non vraiment, rien n'est plus sérieux. LE MARQUIS. La maréchale vous a donc repoussé ? LE CHEVALIER, plus triste encore. Ah ! si ce n'était que cela ! LE MARQUIS. Diable ! c'est donc une défaite complète ! Lui prenant la main. Mon pauvre d'Aubigny ! LE CHEVALIER. Ah ! c'est bien autre chose ! LE MARQUIS. Vous m'effrayez ! parlez, chevalier. Eh ! bien ? LE CHEVALIER, toujours consterné. Eh bien ! je plais, je suis aimé !... LE MARQUIS, riant aux éclats. Ah ! ah ! la bonne figure de vainqueur ! ja-mais je n'ai rien vu de plus lugubre... Ah ! ça, cousin, vous êtes donc bien fâché d'être aimé ? LE CHEVALIER. Sans doute. LE MARQUIS. Est-ce que la maréchale vous fait peur ? LE CHEVALIER. Au contraire. LE MARQUIS. Alors, pourquoi cet abattement, cette dou-leur ? LE CHEVALIER. Eh ! parce que je l'aime. LE MARQUIS, gaîment. Ah! ah ! délicieux ! LE CHEVALIER. Marquis, ce sont vos conseils qui m'ont perdu. LE MARQUIS. Faites donc du bien. Ingrat! LE CHEVALIER. Pardonnez-moi, mon ami, je ne sais où j'en suis. LE MARQUIS. Vous en êtes à la maréchale chapitre pre-mier, intitulé les Remords. LE CHEVALIER, avec exaltation. Ah ! je suis un grand misérable, il faut en convenir... Je me méprise, je me hais. LE MARQUIS. Là, là, chevalier, ne vous maltraitez pas si fort... d'honneur, je suis tout ému de vous voir traiter de la sorte le seul ami que vous ayez. LE CHEVALIER. Ah ! marquis, si vous saviez... LE MARQUIS. Eh ! parbleu ! je sais que vous êtes amou-reux de la maréchale. LE CHEVALIER. Mais vous ignorez que ce coeur, soumis au-jourd'hui à son empire, enivré par elle et rempli de sa douce image. hier encore, avant cette fatale entrevue, renfermait l'amour le plus tendre pour une autre. LE MARQUIS, à part. Voilà une confidence qui me touche infini-ment. LE CHEVALIER. Oui, oui, marquis, hier encore, j'aimais une femme divine. LE MARQUIS. Vous êtes bien bon de me l'apprendre. LE CHEVALIER. Un modèle de vivacité, d'esprit, de beauté... LE MARQUIS, saluant. Vous êtes un homme de goût, chevalier. A part. Comme j'ai bien fait de m'occuper de l'avancement de ce gaillard-là. LE CHEVALIER. Eh bien ! auprès de la maréchale, j'ai tout oublié. LE MARQUIS, à part. Comme c'est heureux pour moi! Je suis né coiffé, d'honneur ! Haut. Et, à l'heure qu'il est, vous ne vous ressouvenez plus que d'une chose, c'est que la maréchale est belle et que vous l'aimez ? LE CHEVALIER. Je l'aime !.. elle ! est-ce possible, marquis ? Quoi ! un tel changement en si peu de temps !... LE MARQUIS, vivement. Après tout, chacun pour soi... et puisque la dame de vos pensées, la première en date, vous repoussait. LE CHEVALIER. Mais voilà ce qui vous trompe... elle ne me repoussait pas au contraire ! LE MARQUIS, stupéfait. Comment !... au contraire ! LE CHEVALIER. Elle m'aime. LE MARQUIS, à part. L'impudent !... Haut. allons donc ! LE CHEVALIER. Elle m'aime, vous dis-je. LE MARQUIS. Vous l'aurez rêvé. | 82 | 0.026554 | 0.093294 |
130.txt | 1,843 | 210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses jareuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures. | 210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses jareuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 @Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures. | ################# une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses @preuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces ####### Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures. | 210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses @preuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures. | 210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses preuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures. | 3 | 0.002525 | 0.008547 |
124.txt | 1,821 | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte Usa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans 'es premiers fours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, elle 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte @Usa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans 'es premiers fours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, e@lle 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au @@@1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | ##### consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte à sa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et son exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans les premiers jours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, et le 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 76 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte à sa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et son exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans les premiers jours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, et le 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 76 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte à sa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et son exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans les premiers jours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, et le 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 76 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 10 | 0.005754 | 0.030769 |
642.txt | 1,886 | 224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes | 224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L@@., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes | 224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeune fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes | 224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeune fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes | 224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeune fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes | 5 | 0.002485 | 0.014925 |
497.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 37 fages, attribuer à l'indice céphalique qu'une valeur de caractère de race, et nullement celle d'un caractère d'espèce . Au reste, il paraît bien prouvé à l'Académie des sciences de Paris, que le plus ou moins d'allongement de la tête ne décide absolument rien quant à l'intelligence. Voir le Rapport sur le progrès de l'anthropo-logie, 1868. Enfin, Gratiolet pense que le développement du crâne est, jusqu'à un certain point, indépendant de celui du cerveau lbid. 304 Quoi qu'il en soit, la forme naturelle du crâne n'a chez l'homme qu'une valeur de race. Bien des peuples l'altèrent volontairement. Sans aller bien loin, en France, la tête toulousaine est allongée et le haut du front fuyant, et cette forme est regardée par tous les physiologistes comme tenant à l'usage du bandeau très-serré que les matrones du pays appliquent sur le crâne du nouveau-né . Un mot sur l'angle facial, dont on s est tant occupé au commencement de ce siècle, c Au point de vue descriptif et comme donnant avec précision les caractères distinctifs des races, la mesure de l'angle facial est significa-tive mais il ne faut pas lui demander autre chose, ni attribuer aux chiffres plus ou moins différents donnés par ces mensurations une signification plus élevée. Rapp. sur Vant., p. 314. Une supériorité angulaire n'est pas toujours le signe d'une intelligence supérieure ni une grosse tête l'indice nécessaire d'un grand génie. On peut en dire autant du volume du cerveau lui-même. lbid. M. Flourens, résumant devant l'Académie des sciences les conclusions auxquelles étaient arrivés Tiedmann et Blumenbach, les confirme de sa propre expérience. a Les hommes , dit-il Eloge de Tiedmann , de quelque race qu'ils soient, blancs, noirs, jaunes ou rouges, ont tous, à de très-petites différences près et qui ne sont qu'individuelles, la même capacité crânienne. Le cerveau ne présente non plus aucune différence, absolument au-cune, entre celui de l'homme blanc et celui de l'homme noir le cerveau du noir, au contraire, diffère de celui de l'Orang-Outang en tout, par son volume et par les lobes ou hémisphères cérébraux la pensée ou siège de la pensée est dominante et caractéristique du cerveau du nègre . Dans le domaine pur de la physiologie on peut bien marquer la limite précise qui sépare l'instinct de l'intelligence mais d'homme à homme, de race à race, ce ne sont plus que des degrés, des variétés, des nuances que l'éducation fait disparaître. L'unité de l'intelligence est la dernière et la dé-finitive preuve de l'unité humaine . Quand on a des autorités aussi respectables, aussi nombreuses, aussi positives que celles-là, une cause est jugée. Qu'on ne nous parle donc plus e prognathisme, de cerveau fuyant, de stupidité de races, puisqu'on trouve tout cela dans chacune des races. Système Pileux. La différence qui existe dans la forme des cheveux, dit le docteur Reusch, p. 421, n'a qu'une importance secondaire, car on voit, sous ce rapport, des transitions nombreuses. On trouve fréquemment, chez les peuples qui ont les cheveux crépus et laineux, des individus qui les ont longs et droits, et vice versâ. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 37 fages, attribuer à l'indice céphalique qu'une valeur de caractère de race, et nullement celle d'un caractère d'espèce . Au reste, il paraît bien prouvé à l'Académie des sciences de Paris, que le plus ou moins d'allongement de la tête ne décide absolument rien quant à l'intelligence. Voir le Rapport sur le progrès de l'anthropo-logie, 1868. Enfin, Gratiolet pense que le développement du crâne est, jusqu'à un certain point, indépendant de celui du cerveau lbid. 304 Quoi qu'il en soit, la forme naturelle du crâne n'a chez l'homme qu'une valeur de race. Bien des peuples l'altèrent volontairement. Sans aller bien loin, en France, la tête toulousaine est allongée et le haut du front fuyant, et cette forme est regardée par tous les physiologistes comme tenant à l'usage du bandeau très-serré que les matrones du pays appliquent sur le crâne du nouveau-né . Un mot sur l'angle facial, dont on s est tant occupé au commencement de ce siècle, c Au point de vue descriptif et comme donnant avec précision les caractères distinctifs des races, la mesure de l'angle facial est significa-tive mais il ne faut pas lui demander autre chose, ni attribuer aux chiffres plus ou moins différents donnés par ces mensurations une signification plus élevée. Rapp. sur @Vant., p. 314. Une supériorité angulaire n'est pas toujours le signe d'une intelligence supérieure ni une grosse tête l'indice nécessaire d'un grand génie. On peut en dire autant du volume du cerveau lui-même. lbid. M. Flourens, résumant devant l'Académie des sciences les conclusions auxquelles étaient arrivés Tiedmann et Blumenbach, les confirme de sa propre expérience. a Les hommes , dit-il Eloge de Tiedmann , de quelque race qu'ils soient, blancs, noirs, jaunes ou rouges, ont tous, à de très-petites différences près et qui ne sont qu'individuelles, la même capacité crânienne. Le cerveau ne présente non plus aucune différence, absolument au-cune, entre celui de l'homme blanc et celui de l'homme noir le cerveau du noir, au contraire, diffère de celui de l'Orang-Outang en tout, par son volume et par les lobes ou hémisphères cérébraux la pensée ou siège de la pensée est dominante et caractéristique du cerveau du nègre . Dans le domaine pur de la physiologie on peut bien marquer la limite précise qui sépare l'instinct de l'intelligence mais d'homme à homme, de race à race, ce ne sont plus que des degrés, des variétés, des nuances que l'éducation fait disparaître. L'unité de l'intelligence est la dernière et la dé-finitive preuve de l'unité humaine . Quand on a des autorités aussi respectables, aussi nombreuses, aussi positives que celles-là, une cause est jugée. Qu'on ne nous parle donc plus @e prognathisme, de cerveau fuyant, de stupidité de races, puisqu'on trouve tout cela dans chacune des races. Système Pileux. @La différence qui existe dans la forme des cheveux, dit le docteur Reusch, p. 421, n'a qu'une importance secondaire, car on voit, sous ce rapport, des transitions nombreuses. On trouve fréquemment, chez les peuples qui ont les cheveux crépus et laineux, des individus qui les ont longs et droits, et vice versâ. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 37 fages, attribuer à l'indice céphalique qu'une valeur de caractère de race, et nullement celle d'un caractère d'espèce . Au reste, il paraît bien prouvé à l'Académie des sciences de Paris, que le plus ou moins d'allongement de la tête ne décide absolument rien quant à l'intelligence. Voir le Rapport sur le progrès de l'anthropo-logie, 1868. Enfin, Gratiolet pense que le développement du crâne est, jusqu'à un certain point, indépendant de celui du cerveau Ibid. 304 Quoi qu'il en soit, la forme naturelle du crâne n'a chez l'homme qu'une valeur de race. Bien des peuples l'altèrent volontairement. Sans aller bien loin, en France, la tête toulousaine est allongée et le haut du front fuyant, et cette forme est regardée par tous les physiologistes comme tenant à l'usage du bandeau très-serré que les matrones du pays appliquent sur le crâne du nouveau-né . Un mot sur l'angle facial, dont on s'est tant occupé au commencement de ce siècle@@. Au point de vue descriptif et comme donnant avec précision les caractères distinctifs des races, la mesure de l'angle facial est significa-tive mais il ne faut pas lui demander autre chose, ni attribuer aux chiffres plus ou moins différents donnés par ces mensurations une signification plus élevée. Rapp. sur l'ant., p. 314. Une supériorité angulaire n'est pas toujours le signe d'une intelligence supérieure ni une grosse tête l'indice nécessaire d'un grand génie. On peut en dire autant du volume du cerveau lui-même. Ibid. M. Flourens, résumant devant l'Académie des sciences les conclusions auxquelles étaient arrivés Tiedmann et Blumenbach, les confirme de sa propre expérience.e. Les hommes , dit-il Eloge de Tiedmann , de quelque race qu'ils soient, blancs, noirs, jaunes ou rouges, ont tous, à de très-petites différences près et qui ne sont qu'individuelles, la même capacité crânienne. Le cerveau ne présente non plus aucune différence, absolument au-cune, entre celui de l'homme blanc et celui de l'homme noir le cerveau du noir, au contraire, diffère de celui de l'Orang-Outang en tout, par son volume et par les lobes ou hémisphères cérébraux la pensée ou siège de la pensée est dominante et caractéristique du cerveau du nègre . Dans le domaine pur de la physiologie on peut bien marquer la limite précise qui sépare l'instinct de l'intelligence mais d'homme à homme, de race à race, ce ne sont plus que des degrés, des variétés, des nuances que l'éducation fait disparaître. L'unité de l'intelligence est la dernière et la dé-finitive preuve de l'unité humaine . Quand on a des autorités aussi respectables, aussi nombreuses, aussi positives que celles-là, une cause est jugée. Qu'on ne nous parle donc plus de prognathisme, de cerveau fuyant, de stupidité de races, puisqu'on trouve tout cela dans chacune des races. Système Pileux. -La différence qui existe dans la forme des cheveux, dit le docteur Reusch, p. 421, n'a qu'une importance secondaire, car on voit, sous ce rapport, des transitions nombreuses. On trouve fréquemment, chez les peuples qui ont les cheveux crépus et laineux, des individus qui les ont longs et droits, et vice versâ. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 37 fages, attribuer à l'indice céphalique qu'une valeur de caractère de race, et nullement celle d'un caractère d'espèce . Au reste, il paraît bien prouvé à l'Académie des sciences de Paris, que le plus ou moins d'allongement de la tête ne décide absolument rien quant à l'intelligence. Voir le Rapport sur le progrès de l'anthropo-logie, 1868. Enfin, Gratiolet pense que le développement du crâne est, jusqu'à un certain point, indépendant de celui du cerveau Ibid. 304 Quoi qu'il en soit, la forme naturelle du crâne n'a chez l'homme qu'une valeur de race. Bien des peuples l'altèrent volontairement. Sans aller bien loin, en France, la tête toulousaine est allongée et le haut du front fuyant, et cette forme est regardée par tous les physiologistes comme tenant à l'usage du bandeau très-serré que les matrones du pays appliquent sur le crâne du nouveau-né . Un mot sur l'angle facial, dont on s'est tant occupé au commencement de ce siècle@@. Au point de vue descriptif et comme donnant avec précision les caractères distinctifs des races, la mesure de l'angle facial est significa-tive mais il ne faut pas lui demander autre chose, ni attribuer aux chiffres plus ou moins différents donnés par ces mensurations une signification plus élevée. Rapp. sur l'ant., p. 314. Une supériorité angulaire n'est pas toujours le signe d'une intelligence supérieure ni une grosse tête l'indice nécessaire d'un grand génie. On peut en dire autant du volume du cerveau lui-même. Ibid. M. Flourens, résumant devant l'Académie des sciences les conclusions auxquelles étaient arrivés Tiedmann et Blumenbach, les confirme de sa propre expérience.e. Les hommes , dit-il Eloge de Tiedmann , de quelque race qu'ils soient, blancs, noirs, jaunes ou rouges, ont tous, à de très-petites différences près et qui ne sont qu'individuelles, la même capacité crânienne. Le cerveau ne présente non plus aucune différence, absolument au-cune, entre celui de l'homme blanc et celui de l'homme noir le cerveau du noir, au contraire, diffère de celui de l'Orang-Outang en tout, par son volume et par les lobes ou hémisphères cérébraux la pensée ou siège de la pensée est dominante et caractéristique du cerveau du nègre . Dans le domaine pur de la physiologie on peut bien marquer la limite précise qui sépare l'instinct de l'intelligence mais d'homme à homme, de race à race, ce ne sont plus que des degrés, des variétés, des nuances que l'éducation fait disparaître. L'unité de l'intelligence est la dernière et la dé-finitive preuve de l'unité humaine . Quand on a des autorités aussi respectables, aussi nombreuses, aussi positives que celles-là, une cause est jugée. Qu'on ne nous parle donc plus de prognathisme, de cerveau fuyant, de stupidité de races, puisqu'on trouve tout cela dans chacune des races. Système Pileux. -La différence qui existe dans la forme des cheveux, dit le docteur Reusch, p. 421, n'a qu'une importance secondaire, car on voit, sous ce rapport, des transitions nombreuses. On trouve fréquemment, chez les peuples qui ont les cheveux crépus et laineux, des individus qui les ont longs et droits, et vice versâ. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 37 fages, attribuer à l'indice céphalique qu'une valeur de caractère de race, et nullement celle d'un caractère d'espèce . Au reste, il paraît bien prouvé à l'Académie des sciences de Paris, que le plus ou moins d'allongement de la tête ne décide absolument rien quant à l'intelligence. Voir le Rapport sur le progrès de l'anthropo-logie, 1868. Enfin, Gratiolet pense que le développement du crâne est, jusqu'à un certain point, indépendant de celui du cerveau Ibid. 304 Quoi qu'il en soit, la forme naturelle du crâne n'a chez l'homme qu'une valeur de race. Bien des peuples l'altèrent volontairement. Sans aller bien loin, en France, la tête toulousaine est allongée et le haut du front fuyant, et cette forme est regardée par tous les physiologistes comme tenant à l'usage du bandeau très-serré que les matrones du pays appliquent sur le crâne du nouveau-né . Un mot sur l'angle facial, dont on s'est tant occupé au commencement de ce siècle. Au point de vue descriptif et comme donnant avec précision les caractères distinctifs des races, la mesure de l'angle facial est significa-tive mais il ne faut pas lui demander autre chose, ni attribuer aux chiffres plus ou moins différents donnés par ces mensurations une signification plus élevée. Rapp. sur l'ant., p. 314. Une supériorité angulaire n'est pas toujours le signe d'une intelligence supérieure ni une grosse tête l'indice nécessaire d'un grand génie. On peut en dire autant du volume du cerveau lui-même. Ibid. M. Flourens, résumant devant l'Académie des sciences les conclusions auxquelles étaient arrivés Tiedmann et Blumenbach, les confirme de sa propre expérience.e. Les hommes , dit-il Eloge de Tiedmann , de quelque race qu'ils soient, blancs, noirs, jaunes ou rouges, ont tous, à de très-petites différences près et qui ne sont qu'individuelles, la même capacité crânienne. Le cerveau ne présente non plus aucune différence, absolument au-cune, entre celui de l'homme blanc et celui de l'homme noir le cerveau du noir, au contraire, diffère de celui de l'Orang-Outang en tout, par son volume et par les lobes ou hémisphères cérébraux la pensée ou siège de la pensée est dominante et caractéristique du cerveau du nègre . Dans le domaine pur de la physiologie on peut bien marquer la limite précise qui sépare l'instinct de l'intelligence mais d'homme à homme, de race à race, ce ne sont plus que des degrés, des variétés, des nuances que l'éducation fait disparaître. L'unité de l'intelligence est la dernière et la dé-finitive preuve de l'unité humaine . Quand on a des autorités aussi respectables, aussi nombreuses, aussi positives que celles-là, une cause est jugée. Qu'on ne nous parle donc plus de prognathisme, de cerveau fuyant, de stupidité de races, puisqu'on trouve tout cela dans chacune des races. Système Pileux. -La différence qui existe dans la forme des cheveux, dit le docteur Reusch, p. 421, n'a qu'une importance secondaire, car on voit, sous ce rapport, des transitions nombreuses. On trouve fréquemment, chez les peuples qui ont les cheveux crépus et laineux, des individus qui les ont longs et droits, et vice versâ. | 12 | 0.003828 | 0.022298 |
468.txt | 1,868 | 8 Le noeud vital, en tant que caractère disfinctif d'un plan d'organisation et d'un mode de distribution de la vie qui seraient propres aux vertébrés et qui les sépareraient des invertébrés d'une manière, comme on l'a dit, presque abso-lue, n'est donc qu'un expédient de l'esprit de système, une fiction, une chimère, une fable, dont il est temps que la, science soit désabusée. Le polyzoïsme étant donné comme loi générale d'organi-sation chez les animaux sans vertèbres, et sur ce point tout le monde est d'accord, une pensée qui doit se pré-senter de prime abord aux esprits non prévenus, c'est que le vertébré ne diffère sans doute de l'invertébré, quant au plan fondamental de sa structure, que de la manière dont l'invertébré des espèces supérieures se différencie lui-même de l'invertébré de bas étage, c'est-à-dire par plus de complexité, de spécialisation et d'unité dans le mécanisme sociétaire des organismes simples constituants ou zoonites, Or, cette induction de l'analogie est confirmée par l'obser-vation directe et la science, tant qu'elle oublie ses préoc-cupations extra-scientifiques pour juger seulement d'après les faits, rend pleinement témoignage à cette vérité. C'est ce dont on va pouvoir s'assurer à l'aide de quelques cita-tions. Je les ai empruntées à divers travaux dont l'autorité ne saurait être contestée. Voici d'abord le jugement de votre éminent et regretté collègue Gratiolet a Les vertèbres, comme chacun sait, dit-il excellem-ment, - sont à l'ensemble du squelette ce que les anneaux sont au corps des articulés or, de même que la définition d'un cylindre se retrouve dans toutes les sections de ce cylindre qui sont parallèles à sa base, de même, dans une seule vertèbre se retrtfuve l'idée du tronc tout entier en un mot, une vertèbre est au tronc ce que l'unité est au nombre dans une quantité concrète homogène.. | 8 @Le noeud vital, en tant que caractère disfinctif d'un plan d'organisation et d'un mode de distribution de la vie qui seraient propres aux vertébrés et qui les sépareraient des invertébrés d'une manière, comme on l'a dit, presque abso-lue, n'est donc qu'un expédient de l'esprit de système, une fiction, une chimère, une fable, dont il est temps que la, science soit désabusée. Le polyzoïsme étant donné comme loi générale d'organi-sation chez les animaux sans vertèbres, @et sur ce point tout le monde est d'accord, @une pensée qui doit se pré-senter de prime abord aux esprits non prévenus, c'est que le vertébré ne diffère sans doute de l'invertébré, quant au plan fondamental de sa structure, que de la manière dont l'invertébré des espèces supérieures se différencie lui-même de l'invertébré de bas étage, c'est-à-dire par plus de complexité, de spécialisation et d'unité dans le mécanisme sociétaire des organismes simples constituants ou zoonites, Or, cette induction de l'analogie est confirmée par l'obser-vation directe et la science, tant qu'elle oublie ses préoc-cupations extra-scientifiques pour juger seulement d'après les faits, rend pleinement témoignage à cette vérité. C'est ce dont on va pouvoir s'assurer à l'aide de quelques cita-tions. Je les ai empruntées à divers travaux dont l'autorité ne saurait être contestée. Voici d'abord le jugement de votre éminent et regretté collègue Gratiolet a Les vertèbres, comme chacun sait, @dit-il excellem-ment, - sont à l'ensemble du squelette ce que les anneaux sont au corps des articulés or, de même que la définition d'un cylindre se retrouve dans toutes les sections de ce cylindre qui sont parallèles à sa base, de même, dans une seule vertèbre se retrtfuve l'idée du tronc tout entier en un mot, une vertèbre est au tronc ce que l'unité est au nombre dans une quantité concrète homogène.. | 8 -Le noeud vital, en tant que caractère distinctif d'un plan d'organisation et d'un mode de distribution de la vie qui seraient propres aux vertébrés et qui les sépareraient des invertébrés d'une manière, comme on l'a dit, presque abso-lue, n'est donc qu'un expédient de l'esprit de système, une fiction, une chimère, une fable, dont il est temps que la@ science soit désabusée. Le polyzoïsme étant donné comme loi générale d'organi-sation chez les animaux sans vertèbres, -et sur ce point tout le monde est d'accord, -une pensée qui doit se pré-senter de prime abord aux esprits non prévenus, c'est que le vertébré ne diffère sans doute de l'invertébré, quant au plan fondamental de sa structure, que de la manière dont l'invertébré des espèces supérieures se différencie lui-même de l'invertébré de bas étage, c'est-à-dire par plus de complexité, de spécialisation et d'unité dans le mécanisme sociétaire des organismes simples constituants ou zoonites. Or, cette induction de l'analogie est confirmée par l'obser-vation directe et la science, tant qu'elle oublie ses préoc-cupations extra-scientifiques pour juger seulement d'après les faits, rend pleinement témoignage à cette vérité. C'est ce dont on va pouvoir s'assurer à l'aide de quelques cita-tions. Je les ai empruntées à divers travaux dont l'autorité ne saurait être contestée. Voici d'abord le jugement de votre éminent et regretté collègue Gratiolet @@Les vertèbres, comme chacun sait, -dit-il excellem-ment, -@sont à l'ensemble du squelette ce que les anneaux sont au corps des articulés or, de même que la définition d'un cylindre se retrouve dans toutes les sections de ce cylindre qui sont parallèles à sa base, de même, dans une seule vertèbre se retr@ouve l'idée du tronc tout entier en un mot, une vertèbre est au tronc ce que l'unité est au nombre dans une quantité concrète ########## | 8 -Le noeud vital, en tant que caractère distinctif d'un plan d'organisation et d'un mode de distribution de la vie qui seraient propres aux vertébrés et qui les sépareraient des invertébrés d'une manière, comme on l'a dit, presque abso-lue, n'est donc qu'un expédient de l'esprit de système, une fiction, une chimère, une fable, dont il est temps que la@ science soit désabusée. Le polyzoïsme étant donné comme loi générale d'organi-sation chez les animaux sans vertèbres, -et sur ce point tout le monde est d'accord, -une pensée qui doit se pré-senter de prime abord aux esprits non prévenus, c'est que le vertébré ne diffère sans doute de l'invertébré, quant au plan fondamental de sa structure, que de la manière dont l'invertébré des espèces supérieures se différencie lui-même de l'invertébré de bas étage, c'est-à-dire par plus de complexité, de spécialisation et d'unité dans le mécanisme sociétaire des organismes simples constituants ou zoonites. Or, cette induction de l'analogie est confirmée par l'obser-vation directe et la science, tant qu'elle oublie ses préoc-cupations extra-scientifiques pour juger seulement d'après les faits, rend pleinement témoignage à cette vérité. C'est ce dont on va pouvoir s'assurer à l'aide de quelques cita-tions. Je les ai empruntées à divers travaux dont l'autorité ne saurait être contestée. Voici d'abord le jugement de votre éminent et regretté collègue Gratiolet @@Les vertèbres, comme chacun sait, -dit-il excellem-ment, -@sont à l'ensemble du squelette ce que les anneaux sont au corps des articulés or, de même que la définition d'un cylindre se retrouve dans toutes les sections de ce cylindre qui sont parallèles à sa base, de même, dans une seule vertèbre se retr@ouve l'idée du tronc tout entier en un mot, une vertèbre est au tronc ce que l'unité est au nombre dans une quantité concrète homogène.. | 8 -Le noeud vital, en tant que caractère distinctif d'un plan d'organisation et d'un mode de distribution de la vie qui seraient propres aux vertébrés et qui les sépareraient des invertébrés d'une manière, comme on l'a dit, presque abso-lue, n'est donc qu'un expédient de l'esprit de système, une fiction, une chimère, une fable, dont il est temps que la science soit désabusée. Le polyzoïsme étant donné comme loi générale d'organi-sation chez les animaux sans vertèbres, -et sur ce point tout le monde est d'accord, -une pensée qui doit se pré-senter de prime abord aux esprits non prévenus, c'est que le vertébré ne diffère sans doute de l'invertébré, quant au plan fondamental de sa structure, que de la manière dont l'invertébré des espèces supérieures se différencie lui-même de l'invertébré de bas étage, c'est-à-dire par plus de complexité, de spécialisation et d'unité dans le mécanisme sociétaire des organismes simples constituants ou zoonites. Or, cette induction de l'analogie est confirmée par l'obser-vation directe et la science, tant qu'elle oublie ses préoc-cupations extra-scientifiques pour juger seulement d'après les faits, rend pleinement témoignage à cette vérité. C'est ce dont on va pouvoir s'assurer à l'aide de quelques cita-tions. Je les ai empruntées à divers travaux dont l'autorité ne saurait être contestée. Voici d'abord le jugement de votre éminent et regretté collègue Gratiolet Les vertèbres, comme chacun sait, -dit-il excellem-ment, -sont à l'ensemble du squelette ce que les anneaux sont au corps des articulés or, de même que la définition d'un cylindre se retrouve dans toutes les sections de ce cylindre qui sont parallèles à sa base, de même, dans une seule vertèbre se retrouve l'idée du tronc tout entier en un mot, une vertèbre est au tronc ce que l'unité est au nombre dans une quantité concrète homogène.. | 12 | 0.006472 | 0.039877 |
332.txt | 1,820 | 402 ÉCLAIRCISSEMEKS IlISTOR IQUES afin que l'assemblée du Champ-de-Mars pût la signer sans désemparer suit une autre proposition de faire la rédac-tion à l'instant sur l'autel de la patrie , et celle-là est una-nimement adoptée. On nomme quatre commissaires l'un d'eux prend la plume , les citoyens impatiens se rangent au-tou- lui, et il écrit Pétition à VAssemblée nationale, rédige sur l'autel de la patrie, le 17 juillet 1791. REPRÉSENTANS DE LA NATION , vous touchez au terme de vos travaux bientôt des successeurs , tous nommés par le peuple, allaient marcher sur vos traces , sans rencontrer les obstacles que vous ont présentés les députés des deux ordres privilégiés , ennemis nécessaires de tous les principes de la sainte égalité. Un grand crime se commet Louis XFlfuit il aban-donne indignement son poste l'émpire est à deux doigts de l'anarchie. Des citoyens l'arrêtent à Varennes, et il est ra-mené à Paris. Le peuple de cette capitale vous demande instamment de ne rien prononcer sur le sort du coupable sans avoir entendu l'expression du voeu des quatre-vingt-deux autres départemens. Vous différez une foule d'adresses arrivent à l'Assem-blée toutes les sections de l'empire demandent simultané-ment que Louis soit jugé. Vous, Messieurs, vous avez pré-jugé qu'il était innocent et inviolable , en déclarant, par votre décret du 16 , que la Charte constitutionnelle lui sera présentée alors que la constitution sera achevée. Législa-teurs ! ce n'était pas là le voeu du peuple, et nous avons pensé que votre plus grande gloire , que votre devoir même r consistait à être les organes de la volonté publique. San doute, Messieurs, que vous avez été entrainés à cette déci-sion par la foule de ces députés réfractaires , qui ont fait d'avance leur protestation contre toute la constitution. Mais, Messieurs. mais, représentans d'un peuple généreux et confiant, rappelez-vous que ces deux cent quatre-vingt-dix protestans n'avaient point de voix à l'Assemblée nationale | 402 ÉCLAIRCISSEMEKS IlISTOR IQUES afin que l'assemblée du Champ-de-Mars pût la signer sans désemparer suit une autre proposition de faire la rédac-tion à l'instant sur l'autel de la patrie , et celle-là est una-nimement adoptée. On nomme quatre commissaires l'un d'eux prend la plume , les citoyens impatiens se rangent au-tou@@@- lui, et il écrit Pétition à @VAssemblée nationale, rédig@e sur l'autel de la patrie, le 17 juillet 1791. REPRÉSENTANS DE LA NATION , vous touchez au terme de vos travaux bientôt des successeurs , tous nommés par le peuple, allaient marcher sur vos traces , sans rencontrer les obstacles que vous ont présentés les députés des deux ordres privilégiés , ennemis nécessaires de tous les principes de la sainte égalité. Un grand crime se commet Louis X@Flfuit il aban-donne indignement son poste l'émpire est à deux doigts de l'anarchie. Des citoyens l'arrêtent à Varennes, et il est ra-mené à Paris. Le peuple de cette capitale vous demande instamment de ne rien prononcer sur le sort du coupable sans avoir entendu l'expression du voeu des quatre-vingt-deux autres départemens. Vous différez une foule d'adresses arrivent à l'Assem-blée toutes les sections de l'empire demandent simultané-ment que Louis soit jugé. Vous, Messieurs, vous avez pré-jugé qu'il était innocent et inviolable , en déclarant, par votre décret du 16 , que la Charte constitutionnelle lui sera présentée alors que la constitution sera achevée. Législa-teurs ! ce n'était pas là le voeu du peuple, et nous avons pensé que votre plus grande gloire , que votre devoir même r consistait à être les organes de la volonté publique. San@ doute, Messieurs, que vous avez été entrainés à cette déci-sion par la foule de ces députés réfractaires , qui ont fait d'avance leur protestation contre toute la constitution. Mais, Messieurs@@@@. mais, représentans d'un peuple généreux et confiant, rappelez-vous que ces deux cent quatre-vingt-dix protestans n'avaient point de voix à l'Assemblée nationale | 402 ÉCLAIRCISSEMENS @HISTOR@IQUES afin que l'assemblée du Champ-de-Mars pût la signer sans désemparer suit une autre proposition de faire la rédac-tion à l'instant sur l'autel de la patrie@, et celle-là est una-nimement adoptée. On nomme quatre commissaires l'un d'eux prend la plume@, les citoyens impatiens se rangent au-tour de lui, et il écrit Pétition à l'Assemblée nationale, rédigée sur l'autel de la patrie, le 17 juillet 1791. REPRÉSENTANS DE LA NATION@, vous touchez au terme de vos travaux bientôt des successeurs@, tous nommés par le peuple, allaient marcher sur vos traces@, sans rencontrer les obstacles que vous ont présentés les députés des deux ordres privilégiés@, ennemis nécessaires de tous les principes de la sainte égalité. Un grand crime se commet Louis XVI fuit il aban-donne indignement son poste l'empire est à deux doigts de l'anarchie. Des citoyens l'arrêtent à Varennes, et il est ra-mené à Paris. Le peuple de cette capitale vous demande instamment de ne rien prononcer sur le sort du coupable sans avoir entendu l'expression du voeu des quatre-vingt-deux autres départemens. Vous différez une foule d'adresses arrivent à l'Assem-blée toutes les sections de l'empire demandent simultané-ment que Louis soit jugé. Vous, Messieurs, vous avez pré-jugé qu'il était innocent et inviolable@, en déclarant, par votre décret du 16@, que la Charte constitutionnelle lui sera présentée alors que la constitution sera achevée. Législa-teurs ! ce n'était pas là le voeu du peuple, et nous avons pensé que votre plus grande gloire@, que votre devoir même@, consistait à être les organes de la volonté publique. Sans doute, Messieurs, que vous avez été entraînés à cette déci-sion par la foule de ces députés réfractaires@, qui ont fait d'avance leur protestation contre toute la constitution. Mais, Messieurs..... mais, représentans d'un peuple généreux et confiant, rappelez-vous que ces deux cent quatre-vingt-dix protestans n'avaient point de voix à l'Assemblée nationale | 402 ÉCLAIRCISSEMENS @HISTOR@IQUES afin que l'assemblée du Champ-de-Mars pût la signer sans désemparer suit une autre proposition de faire la rédac-tion à l'instant sur l'autel de la patrie@, et celle-là est una-nimement adoptée. On nomme quatre commissaires l'un d'eux prend la plume@, les citoyens impatiens se rangent au-tour de lui, et il écrit Pétition à l'Assemblée nationale, rédigée sur l'autel de la patrie, le 17 juillet 1791. REPRÉSENTANS DE LA NATION@, vous touchez au terme de vos travaux bientôt des successeurs@, tous nommés par le peuple, allaient marcher sur vos traces@, sans rencontrer les obstacles que vous ont présentés les députés des deux ordres privilégiés@, ennemis nécessaires de tous les principes de la sainte égalité. Un grand crime se commet Louis XVI fuit il aban-donne indignement son poste l'empire est à deux doigts de l'anarchie. Des citoyens l'arrêtent à Varennes, et il est ra-mené à Paris. Le peuple de cette capitale vous demande instamment de ne rien prononcer sur le sort du coupable sans avoir entendu l'expression du voeu des quatre-vingt-deux autres départemens. Vous différez une foule d'adresses arrivent à l'Assem-blée toutes les sections de l'empire demandent simultané-ment que Louis soit jugé. Vous, Messieurs, vous avez pré-jugé qu'il était innocent et inviolable@, en déclarant, par votre décret du 16@, que la Charte constitutionnelle lui sera présentée alors que la constitution sera achevée. Législa-teurs ! ce n'était pas là le voeu du peuple, et nous avons pensé que votre plus grande gloire@, que votre devoir même@, consistait à être les organes de la volonté publique. Sans doute, Messieurs, que vous avez été entraînés à cette déci-sion par la foule de ces députés réfractaires@, qui ont fait d'avance leur protestation contre toute la constitution. Mais, Messieurs..... mais, représentans d'un peuple généreux et confiant, rappelez-vous que ces deux cent quatre-vingt-dix protestans n'avaient point de voix à l'Assemblée nationale | 402 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES afin que l'assemblée du Champ-de-Mars pût la signer sans désemparer suit une autre proposition de faire la rédac-tion à l'instant sur l'autel de la patrie, et celle-là est una-nimement adoptée. On nomme quatre commissaires l'un d'eux prend la plume, les citoyens impatiens se rangent au-tour de lui, et il écrit Pétition à l'Assemblée nationale, rédigée sur l'autel de la patrie, le 17 juillet 1791. REPRÉSENTANS DE LA NATION, vous touchez au terme de vos travaux bientôt des successeurs, tous nommés par le peuple, allaient marcher sur vos traces, sans rencontrer les obstacles que vous ont présentés les députés des deux ordres privilégiés, ennemis nécessaires de tous les principes de la sainte égalité. Un grand crime se commet Louis XVI fuit il aban-donne indignement son poste l'empire est à deux doigts de l'anarchie. Des citoyens l'arrêtent à Varennes, et il est ra-mené à Paris. Le peuple de cette capitale vous demande instamment de ne rien prononcer sur le sort du coupable sans avoir entendu l'expression du voeu des quatre-vingt-deux autres départemens. Vous différez une foule d'adresses arrivent à l'Assem-blée toutes les sections de l'empire demandent simultané-ment que Louis soit jugé. Vous, Messieurs, vous avez pré-jugé qu'il était innocent et inviolable, en déclarant, par votre décret du 16, que la Charte constitutionnelle lui sera présentée alors que la constitution sera achevée. Législa-teurs ! ce n'était pas là le voeu du peuple, et nous avons pensé que votre plus grande gloire, que votre devoir même, consistait à être les organes de la volonté publique. Sans doute, Messieurs, que vous avez été entraînés à cette déci-sion par la foule de ces députés réfractaires, qui ont fait d'avance leur protestation contre toute la constitution. Mais, Messieurs..... mais, représentans d'un peuple généreux et confiant, rappelez-vous que ces deux cent quatre-vingt-dix protestans n'avaient point de voix à l'Assemblée nationale | 33 | 0.016675 | 0.064516 |
440.txt | 1,829 | vj 1 RAPPORT DE l'ACÀDFMIE. propre bien ordonne, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi eu partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'uu et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillaitdans leurs jeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, lin peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir Je pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de lamatière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d-cs pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une paitie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fersou zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme désiré. Au Louvre , ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, RRGTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé T ACIER Secrétaire perpétuel de l'Académie. | vj 1 RAPPORT DE l'ACÀDFMIE. propre bien ordonne, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi eu partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'uu et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillait@dans leurs jeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, lin peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir Je pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de la@matière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d-cs pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une paitie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fer@sou zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme désiré. Au Louvre , ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, RRGTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé T ACIER@ Secrétaire perpétuel de l'Académie. | #### RAPPORT DE L'ACADEMIE. propre bien ordonné, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi en partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'un et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillait dans leurs yeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, @un peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir le pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de la matière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d@es pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une partie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fer son zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme desiré. Au Louvre@, ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, BROTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé @DACIER, Secrétaire perpétuel de l'Académie. | vj 1 RAPPORT DE L'ACADEMIE. propre bien ordonné, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi en partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'un et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillait dans leurs yeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, @un peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir le pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de la matière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage d@es pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une partie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fer son zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme desiré. Au Louvre@, ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, BROTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé @DACIER, Secrétaire perpétuel de l'Académie. | vj 1 RAPPORT DE L'ACADEMIE. propre bien ordonné, l'émulation, la gloire, la honte, sont autant de mobiles qu'elle met en action. Tels sont les effets qui nous paraissent devoir en résul-ter tels sont aussi en partie ceux dont nous avons été témoins dans une séance particulière où nous avons vu jouer six enfans de l'un et de l'autre sexe, de sept jusqu'à douze ans. L'ardeur d'un combat, aussi instructif qu'inno-cent, brillait dans leurs yeux ces jeunes âmes paraissaient animées des sentimens dont nous venons de parler la joie éclatait sur le visage du joueur qui avait réussi au gré des auditeurs, un peu de confusion ne décourageait point ceux qui avaient failli souvent les joueurs et toute l'as-semblée étaient égayés par les idées et par les réponses de ceux qu'on interrogeait, quelquefois même par les fautes qui leur échappaient. Au reste, M. l'abbé Gaultier fera bientôt jouir le pu-blic d'un ouvrage dont une bonne partie nous a été com-muniquée, et qui montrera jusqu'à quel point il a porté l'étude de la matière qu'il y traite. Il y développe, dans un juste, mais plus ample détail, les principes qui ne sont présentés qu'en abrégé dans ces tableaux. Ce sont des Leçons de grammaire en action destinés à l'usage des pères de famille et des instituteurs. Il faut espérer que, par ce moyen, il leur communiquera une partie de cet art avec lequel il sait aider l'intelligence de la jeunesse, échauf-fer son zèle, ranimer son ardeur, réveiller son attention, la guider enfin dans la carrière, et la conduire au terme desiré. Au Louvre, ce vingt-sept avril mil sept cent quatre-vingt-sept. Signé DUPUIS, GARNIER, DE ROCHEFORT, BROTTIER. Je certifie le présent extrait conforme à l'original. A Paris le 5 mai 1787. Signé DACIER, Secrétaire perpétuel de l'Académie. | 24 | 0.013521 | 0.071217 |
326.txt | 1,820 | XLIV NOTICE A la place du .supplice, elle s'inclina devant la sta-tue de la Liberté, et prononça ces paroles mémorables 0 liberté! que de crimes on commet en ton nom l Elle avait dit souvent que son mari ne lui survivrait pas nous a pprîmes dans nos cachots que sa pré-diction était justifiée, et que le vertueux Roland s'était tué sur une grande route, indiquant par-là qu'il avait voulu mourir irréprochable envers l'hospitalité cou-rageuse. Roland , réfugié d'abord chez M. Bosc , dans la vallée de Montmorency, avait trouvé plus tard un asile à Rouen, auprès de deux amies courageuses. Le sort de sa femme décida du sien il ne cacha point sa résolu-tion , mais il discuta les moyens de rendre, s'il était pos-faire naître un sourire sur ses lèvres. Elle eut la générosité de renon-cer pour lui à la faveur qui lui avait été accordée de monter la H première à l'échafaud. L'homme à qui elle s'était adressée avait refusé d'abord. Pouvez-vous, lui dit-elle avec gaieté, refusera une femme sa dernière requête? Elle l'obtint. Ce faitestvéri table, mais unautre écrivain l'a raconté différemment . Cet écrivain prétend qu'au pied de l'échafaud, madame Roland dit à Son compagnon d'infortune c Allez le premier que je vous épargne au moins la douleur de voir couler mon sang. Cette dernière excuse offerte à la faiblesse est un trait remarquable et touchant du caractère de cette femme étonnante. Suivant la même personne, elle se tourna vers l'exé-cuteur, et lui demanda s'il consentait à centriste arrangement. L'exécu-teur répondit, que d'après ses ordres, elle devait périr la première et c'est alors que s'adressant à lui avec un sourire y ous ne pourriez pas, j'en suis sûre, lui dit-elle, rejeter la dernière demande d'une femme ? Quant aux paroles adressées à la statue qu'elle avait devant les yeux, ce furent celles-ci, si l'on doit en croire l'ouvrage auquel nous em-pruntons ces derniers détails Ah ! Mo!e.' comme on t'a jouée! O Lettres contenant une cs uisse du gouvernement de la Franc-. Voyez la note an bas de la page ïti. | XLIV NOTICE A la place du .supplice, elle s'inclina devant la sta-@tue de la Liberté, et prononça ces paroles mémorables 0 liberté@! que de crimes on commet en ton nom l Elle avait dit souvent que son mari ne lui survivrait pas nous a pprîmes dans nos cachots que sa pré-@diction était justifiée, et que le vertueux Roland s'était tué sur une grande route, indiquant par-là qu'il avait voulu mourir irréprochable envers l'hospitalité cou-@rageuse. Roland , réfugié d'abord chez M. Bosc , dans la vallée de Montmorency, avait trouvé plus tard un asile à Rouen, auprès de deux amies courageuses. Le sort de sa femme décida du sien il ne cacha point sa résolu-tion , mais il discuta les moyens de rendre, s'il était pos-@faire naître un sourire sur ses lèvres. Elle eut la générosité de renon-@cer pour lui à la faveur qui lui avait été accordée de monter la H première à l'échafaud. L'homme à qui elle s'était adressée avait refusé d'abord. Pouvez-vous, lui dit-elle avec gaieté, refuser@a une femme sa dernière requête? Elle l'obtint. Ce fait@est@véri table, mais un@autre écrivain l'a raconté différemment . Cet écrivain prétend qu'au pied de l'échafaud, madame Roland dit à Son compagnon d'infortune c Allez le premier que je vous épargne au moins la douleur de voir couler mon sang. Cette dernière excuse offerte à la faiblesse est un trait remarquable et touchant du caractère de cette femme étonnante. Suivant la même personne, elle se tourna vers l'exé-cuteur, et lui demanda @s'il consentait à centriste arrangement. L'exécu-teur répondit, que d'après ses ordres, elle devait périr la première et c'est alors que s'adressant à lui avec un sourire y ous ne pourriez pas, j'en suis@ sûre, lui dit-elle@, rejeter la dernière demande d'une femme ? Quant aux paroles adressées à la statue qu'elle avait devant les yeux, ce furent celles-ci, si l'on doit en croire l'ouvrage auquel nous em-pruntons ces derniers détails Ah ! Mo!e@@.' comme on t'a jouée! O Lettres contenant une cs uisse du gouvernement de la Franc-. Voyez la note an bas de la page ïti. | XLIV NOTICE A la place du @supplice, elle s'inclina devant la sta- tue de la Liberté, et prononça ces paroles mémorables O liberté ! que de crimes on commet en ton nom ! Elle avait dit souvent que son mari ne lui survivrait pas nous a@pprîmes dans nos cachots que sa pré- diction était justifiée, et que le vertueux Roland s'était tué sur une grande route, indiquant par-là qu'il avait voulu mourir irréprochable envers l'hospitalité cou- rageuse. Roland@, réfugié d'abord chez M. Bosc , dans la vallée de Montmorency, avait trouvé plus tard un asile à Rouen, a@près de deux amies courageuses. Le sort de sa femme décida du sien il ne cacha point sa résolu-tion , mais il discuta les moyens de rendre, s'il était pos- faire naître un sourire sur ses lèvres. Elle eut la générasité de renon- cer pour lui à la faveur qui lui avait été accordée de monter la@@ première à l'échafaud. L'homme à qui elle s'était adressée avait refusé d'abord. Pouvez-vous, lui dit-elle avec gaieté, refuser à une femme sa dernière requête? Elle l'obtint. Ce fait est véri@table, mais un autre écrivain l'a raconté différemment . Cet écrivain prétend qu'au pied de l'échafaud, madame Roland dit à son compagnon d'infortune @@Allez le premier que je vous épargne au moins la douleur de voir couler mon sang. Cette dernière excuse offerte à la faiblesse est un trait remarquable et touchant du caractère de cette femme étonnante. Suivant la même personne, elle se tourna vers l'exé-cuteur, et lui demanda qu'il consentait à ce triste arrangement. L'exécu-teur répondit, que d'après ses ordres, elle devait périr la première et c'est alors que s'adressant à lui avec un sourire @Vous ne pourriez pas, j'en suis, sûre, lui dit-elle , rejeter la dernière demande d'une femme@? Quand aux paroles adressées à la statue qu'elle avait devant les yeux, ce furent celles-ci, si l'on doit en croire l'ouvrage auquel nous em-pruntons ces derniers détails Ah ! liberté! comme on t'a jouée!@@ Lettres contenant une esquisse du gouvernement de la France. Voyez la note au bas de la page #### | XLIV NOTICE A la place du @supplice, elle s'inclina devant la sta- tue de la Liberté, et prononça ces paroles mémorables O liberté ! que de crimes on commet en ton nom ! Elle avait dit souvent que son mari ne lui survivrait pas nous a@pprîmes dans nos cachots que sa pré- diction était justifiée, et que le vertueux Roland s'était tué sur une grande route, indiquant par-là qu'il avait voulu mourir irréprochable envers l'hospitalité cou- rageuse. Roland@, réfugié d'abord chez M. Bosc , dans la vallée de Montmorency, avait trouvé plus tard un asile à Rouen, a@près de deux amies courageuses. Le sort de sa femme décida du sien il ne cacha point sa résolu-tion , mais il discuta les moyens de rendre, s'il était pos- faire naître un sourire sur ses lèvres. Elle eut la générasité de renon- cer pour lui à la faveur qui lui avait été accordée de monter la@@ première à l'échafaud. L'homme à qui elle s'était adressée avait refusé d'abord. Pouvez-vous, lui dit-elle avec gaieté, refuser à une femme sa dernière requête? Elle l'obtint. Ce fait est véri@table, mais un autre écrivain l'a raconté différemment . Cet écrivain prétend qu'au pied de l'échafaud, madame Roland dit à son compagnon d'infortune @@Allez le premier que je vous épargne au moins la douleur de voir couler mon sang. Cette dernière excuse offerte à la faiblesse est un trait remarquable et touchant du caractère de cette femme étonnante. Suivant la même personne, elle se tourna vers l'exé-cuteur, et lui demanda qu'il consentait à ce triste arrangement. L'exécu-teur répondit, que d'après ses ordres, elle devait périr la première et c'est alors que s'adressant à lui avec un sourire @Vous ne pourriez pas, j'en suis, sûre, lui dit-elle , rejeter la dernière demande d'une femme@? Quand aux paroles adressées à la statue qu'elle avait devant les yeux, ce furent celles-ci, si l'on doit en croire l'ouvrage auquel nous em-pruntons ces derniers détails Ah ! liberté! comme on t'a jouée!@@ Lettres contenant une esquisse du gouvernement de la France. Voyez la note au bas de la page ïti. | XLIV NOTICE A la place du supplice, elle s'inclina devant la sta- tue de la Liberté, et prononça ces paroles mémorables O liberté ! que de crimes on commet en ton nom ! Elle avait dit souvent que son mari ne lui survivrait pas nous apprîmes dans nos cachots que sa pré- diction était justifiée, et que le vertueux Roland s'était tué sur une grande route, indiquant par-là qu'il avait voulu mourir irréprochable envers l'hospitalité cou- rageuse. Roland, réfugié d'abord chez M. Bosc , dans la vallée de Montmorency, avait trouvé plus tard un asile à Rouen, après de deux amies courageuses. Le sort de sa femme décida du sien il ne cacha point sa résolu-tion , mais il discuta les moyens de rendre, s'il était pos- faire naître un sourire sur ses lèvres. Elle eut la générasité de renon- cer pour lui à la faveur qui lui avait été accordée de monter la première à l'échafaud. L'homme à qui elle s'était adressée avait refusé d'abord. Pouvez-vous, lui dit-elle avec gaieté, refuser à une femme sa dernière requête? Elle l'obtint. Ce fait est véritable, mais un autre écrivain l'a raconté différemment . Cet écrivain prétend qu'au pied de l'échafaud, madame Roland dit à son compagnon d'infortune Allez le premier que je vous épargne au moins la douleur de voir couler mon sang. Cette dernière excuse offerte à la faiblesse est un trait remarquable et touchant du caractère de cette femme étonnante. Suivant la même personne, elle se tourna vers l'exé-cuteur, et lui demanda qu'il consentait à ce triste arrangement. L'exécu-teur répondit, que d'après ses ordres, elle devait périr la première et c'est alors que s'adressant à lui avec un sourire Vous ne pourriez pas, j'en suis, sûre, lui dit-elle , rejeter la dernière demande d'une femme? Quand aux paroles adressées à la statue qu'elle avait devant les yeux, ce furent celles-ci, si l'on doit en croire l'ouvrage auquel nous em-pruntons ces derniers détails Ah ! liberté! comme on t'a jouée! Lettres contenant une esquisse du gouvernement de la France. Voyez la note au bas de la page ïti. | 46 | 0.022549 | 0.115979 |
327.txt | 1,820 | 4G MÉMOIRES PARTICULIERS. delà Divinité , dans l'espoir d'y être reçue un jour ? ce parfait bonheur dont je sentais le besoin. L'arrivée de nouvelles pensionnaires vint éveiller toute la petite troupe on avait annoncé des de-moiselles d'Amiens. La curiosité des jeunes filles de couvent sur des compagnes qu'on leur promet, est plus vive qu'on ne peut imaginer. C'était vers le soir d'un jour d'été on se promenait sous des tilleuls. Les voilà, les voilà! fut le cri qui s'éleva tout-à-coup. La première maîtresse remit entre les mains de celle qui était alors en fonctions auprès des pensionnaires, les deux arrivantes la foule se rassemble autour d'elles, s'éloigne, revient, se ré-gularise enfin, et toutes les pensionnaires se pro-qu'elle appelait elle-même, comme on le verra plus bas, ses OEuvres de jeune fille, on remarque une petite pièce intitulée la Mélancolie. Elle est terminée par le passage suivant Aimable et douce Mélancolie, ma fidcle compagne, ne m'abandonne jamais entièrement! Je te dois mes plaisirs , je connais tous tes charmes le voile dont tu caches tes agrémens les fait méconnaître au vulgaire tu les réserves . pour tes favoris que je sois toujours de ce nombre ! Les biens que tu leur dispenses ne causent point de soucis , n'entraînent pas de remords. Si quelquefois tu t'éloignes un peu , que ce soit dans ces seuls momens où, rassemblés autour de nos foyers, dans la saison rigoureuse, l'esprit, aiguillonné par les folâtres enfans des jeux, fait diversion à tes douceurs avec quelques amis mais reviens promp-,, tement charmer la solitude et ravir nos coeurs. Ce style a déjà du nombre, de l'harmonie, de l'élégance et cepen-dant la femme qui s'exprimait ainsi n'avait alors que dix-sept ans. Note des nouveaux éditeurs. | 4G MÉMOIRES PARTICULIERS. de@là Divinité , dans l'espoir d'y être reçue un jour ? ce parfait bonheur dont je sentais le besoin. L'arrivée de nouvelles pensionnaires vint éveiller toute la petite troupe on avait annoncé des de-moiselles d'Amiens. La curiosité des jeunes filles de couvent sur des compagnes qu'on leur promet, est plus vive qu'on ne peut imaginer. C'était vers le soir d'un jour d'été on se promenait sous des tilleuls@@@@. Les voilà, les voilà@! fut le cri qui s'éleva tout-à-coup. La première maîtresse remit entre les mains de celle qui était alors en fonctions auprès des pensionnaires, les deux arrivantes la foule se rassemble autour d'elles, s'éloigne, revient, se ré-gularise enfin, et toutes les pensionnaires se pro-qu'elle appelait elle-même, comme on le verra plus bas, ses OEuvres de jeune fille, on remarque une petite pièce intitulée la Mélancolie. Elle est terminée par le passage suivant Aimable et douce Mélancolie, ma fidcle compagne, ne m'abandonne jamais entièrement@! Je te dois mes plaisirs , je connais tous tes charmes le voile dont tu caches tes agrémens les fait méconnaître au vulgaire tu les réserves . pour tes favoris que je sois toujours de ce nombre ! Les biens que tu leur dispenses ne causent point de soucis , n'entraînent pas de remords. Si quelquefois tu t'éloignes un peu , que ce soit dans ces seuls momens où, rassemblés autour de nos foyers, dans la saison rigoureuse, l'esprit, aiguillonné par les folâtres enfans des jeux, fait diversion à tes douceurs avec quelques amis mais reviens promp-,, tement charmer la solitude et ravir nos coeurs. Ce style a déjà du nombre, de l'harmonie, de l'élégance et cepen-dant la femme qui s'exprimait ainsi n'avait alors que dix-sept ans. Note des nouveaux éditeurs. | ## MÉMOIRES PARTICULIERS. de la Divinité@, dans l'espoir d'y être reçue un jour@, ce parfait bonheur dont je sentais le besoin. L'arrivée de nouvelles pensionnaires vint éveiller toute la petite troupe on avait annoncé des de-moiselles d'Amiens. La curiosité des jeunes filles de couvent sur des compagnes qu'on leur promet, est plus vive qu'on ne peut imaginer. C'était vers le soir d'un jour d'été on se promenait sous des tilleuls..... Les voilà, les voilà ! fut le cri qui s'éleva tout-à-coup. La première maîtresse remit entre les mains de celle qui était alors en fonctions auprès des pensionnaires, les deux arrivantes la foule se rassemble autour d'elles, s'éloigne, revient, se ré-gularise enfin, et toutes les pensionnaires se pro-qu'elle appelait elle-même, comme on le verra plus bas, ses OEuvres de jeune fille, on remarque une petite pièce intitulée la Mélancolie. Elle est terminée par le passage suivant Aimable et douce Mélancolie, ma fidèle compagne, ne m'abandonne jamais entièrement ! Je te dois mes plaisirs@, je connais tous tes charmes le voile dont tu caches tes agrémens les fait méconnaître au vulgaire tu les réserveses pour tes favoris que je sois toujours de ce nombre ! Les biens que tu leur dispenses ne causent point de soucis@, n'entraînent pas de remords. Si quelquefois tu t'éloignes un peu@, que ce soit dans ces seuls momens où, rassemblés autour de nos foyers, dans la saison rigoureuse, l'esprit, aiguillonné par les folâtres enfans des jeux, fait diversion à tes douceurs avec quelques amis mais reviens promp-p- tement charmer la solitude et ravir nos coeurs. Ce style a déjà du nombre, de l'harmonie, de l'élégance et cepen-dant la femme qui s'exprimait ainsi n'avait alors que dix-sept ans. Note des nouveaux éditeurs. | 4G MÉMOIRES PARTICULIERS. de la Divinité@, dans l'espoir d'y être reçue un jour@, ce parfait bonheur dont je sentais le besoin. L'arrivée de nouvelles pensionnaires vint éveiller toute la petite troupe on avait annoncé des de-moiselles d'Amiens. La curiosité des jeunes filles de couvent sur des compagnes qu'on leur promet, est plus vive qu'on ne peut imaginer. C'était vers le soir d'un jour d'été on se promenait sous des tilleuls..... Les voilà, les voilà ! fut le cri qui s'éleva tout-à-coup. La première maîtresse remit entre les mains de celle qui était alors en fonctions auprès des pensionnaires, les deux arrivantes la foule se rassemble autour d'elles, s'éloigne, revient, se ré-gularise enfin, et toutes les pensionnaires se pro-qu'elle appelait elle-même, comme on le verra plus bas, ses OEuvres de jeune fille, on remarque une petite pièce intitulée la Mélancolie. Elle est terminée par le passage suivant Aimable et douce Mélancolie, ma fidèle compagne, ne m'abandonne jamais entièrement ! Je te dois mes plaisirs@, je connais tous tes charmes le voile dont tu caches tes agrémens les fait méconnaître au vulgaire tu les réserveses pour tes favoris que je sois toujours de ce nombre ! Les biens que tu leur dispenses ne causent point de soucis@, n'entraînent pas de remords. Si quelquefois tu t'éloignes un peu@, que ce soit dans ces seuls momens où, rassemblés autour de nos foyers, dans la saison rigoureuse, l'esprit, aiguillonné par les folâtres enfans des jeux, fait diversion à tes douceurs avec quelques amis mais reviens promp-p- tement charmer la solitude et ravir nos coeurs. Ce style a déjà du nombre, de l'harmonie, de l'élégance et cepen-dant la femme qui s'exprimait ainsi n'avait alors que dix-sept ans. Note des nouveaux éditeurs. | 4G MÉMOIRES PARTICULIERS. de la Divinité, dans l'espoir d'y être reçue un jour, ce parfait bonheur dont je sentais le besoin. L'arrivée de nouvelles pensionnaires vint éveiller toute la petite troupe on avait annoncé des de-moiselles d'Amiens. La curiosité des jeunes filles de couvent sur des compagnes qu'on leur promet, est plus vive qu'on ne peut imaginer. C'était vers le soir d'un jour d'été on se promenait sous des tilleuls..... Les voilà, les voilà ! fut le cri qui s'éleva tout-à-coup. La première maîtresse remit entre les mains de celle qui était alors en fonctions auprès des pensionnaires, les deux arrivantes la foule se rassemble autour d'elles, s'éloigne, revient, se ré-gularise enfin, et toutes les pensionnaires se pro-qu'elle appelait elle-même, comme on le verra plus bas, ses OEuvres de jeune fille, on remarque une petite pièce intitulée la Mélancolie. Elle est terminée par le passage suivant Aimable et douce Mélancolie, ma fidèle compagne, ne m'abandonne jamais entièrement ! Je te dois mes plaisirs, je connais tous tes charmes le voile dont tu caches tes agrémens les fait méconnaître au vulgaire tu les réserveses pour tes favoris que je sois toujours de ce nombre ! Les biens que tu leur dispenses ne causent point de soucis, n'entraînent pas de remords. Si quelquefois tu t'éloignes un peu, que ce soit dans ces seuls momens où, rassemblés autour de nos foyers, dans la saison rigoureuse, l'esprit, aiguillonné par les folâtres enfans des jeux, fait diversion à tes douceurs avec quelques amis mais reviens promp-p- tement charmer la solitude et ravir nos coeurs. Ce style a déjà du nombre, de l'harmonie, de l'élégance et cepen-dant la femme qui s'exprimait ainsi n'avait alors que dix-sept ans. Note des nouveaux éditeurs. | 19 | 0.01082 | 0.043478 |
469.txt | 1,868 | 9 a Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal racliidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t-il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux. M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien | 9 a Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal racliidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t-il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central@? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux@@. M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien | 9 - Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal rac@hidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central ? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux... M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien | 9 - Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal rac@hidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central ? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux... M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien | 9 - Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal rachidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central ? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux... M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien | 7 | 0.003935 | 0.019293 |
482.txt | 1,871 | 16 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. mais il ne peut multiplier les espèces, species naturoe opus, dit Linnée 1. Bory de Saint-Vincent semble dire qu'il y a eu des alliances qui ont produit des parentés entre les singes et les nègres. M. le docteur Chenu lui répond qu'on a bien entendu parler d'enlèvements de nègres par des singes mais nulle part on ne peut citer un fait digne d'attention au sujet de métis qui en seraient sortis2. Parmi les preuves directes de l'unité de l'espèce humaine, il faut citer les suivantes On trouve chez toutes les races humaines, et dans ce cercle seulement, la même structure anatomique du corps, la même durée moyenne de la vie, la même disposition à la maladie et à certaines maladies qui n'at-taquent que cette espèce la même température moyenne du corps, la même vitesse moyenne dans les pulsations du pouls, la même durée de la gros-sesse. On ne trouve jamais une telle conformité dans les différentes espèces d'un genre elles ne se trouvent que dans les variétés d'une même espèce. Par rapport à la taille, il n'y a pas non plus de différence essentielle, comme le remarque Burmeister 8. Les nations du Nord, dit-il, sont géné-ralement d'une taille plus petite que celles des habitants des zones tempé-rées mais on n'y trouve point de véritables familles de nains. Cinq pieds, taille qui n'est pas dépassée par beaucoup d'Européens, forment un minimum au-dessous duquel une nation tout entière ne descend guère tandis que six pieds semblent être le maximum de hauteur qu'une nation tout entière puisse atteindre, bien que quelques individus, même en Europe, aient une taille encore plus élevée. Le rapport de la taille du Patagon à l'Esquimeau est à peine comme 3 est à 2. Au lieu qu'on a entre certaines variétés de chiens une proportion de 1 à 12 et des variétés de boeufs domestiques où la proportion est de 1 à 6 D. Nous aurons plus loin l'occasion de rendre compte des variétés de res-pèce humaine. Il nous suffit ici d'établir les traits de conformité qui carac-térisent l'espèce. Nous verrons que l'anatomie seule creuse une séparation infranchis-sable entre l'homme et l'animal qui en approche le plus 4. Mais voici le caractère qui place l'homme, comme dit Pascal, à une distance infinie des animaux qui sont au-dessous de lui c'est l'intelligence, la raison. Dieu a donné à l'animal les sensations et l'instinct l'homme sait même rendre cet instinct de l'animal plus admirable en le formant par une répé-tition d'actes à des mouvements qui semblent le sortir du cercle étroit de ses habitudes instinctives. Mais on ne peut cultiver la raison là où elle n'est pas et où jamais elle n'a pu briller. Voilà l'apanage exclusif de l'homme avec sa raison, don du ciel, il embrasse la nature tout entière et s'élève au-dessus d'elle. Il en saisit les proportions il pénètre dans les détails jus-qu'aux infiniment petits par la chimie et les microscopes que son génie a su inventer et, par ses calculs et ses heureuses hypothèses éclairées peu à peu 1 V. Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1869, article de M. Qnatrefages. 2 Docteur Chenu, Les Quadrumanes, p. 4. Apud Reuscb, p. 481. a Voix en particulier les cinq articles de M. Bianconi Considérations naturelles sur les Prétenttuet affinités des singes et de l'homme, dans les Annales, t. xi et XII se série . | 16 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. mais il ne peut multiplier les espèces, species naturoe opus, dit Linnée 1. Bory de Saint-Vincent semble dire qu'il y a eu des alliances qui ont produit des parentés entre les singes et les nègres. M. le docteur Chenu lui répond qu'on a bien entendu parler d'enlèvements de nègres par des singes mais nulle part on ne peut citer un fait digne d'attention au sujet de métis qui en seraient sortis@2. Parmi les preuves directes de l'unité de l'espèce humaine, il faut citer les suivantes On trouve chez toutes les races humaines, et dans ce cercle seulement, la même structure anatomique du corps, la même durée moyenne de la vie, la même disposition à la maladie et à certaines maladies qui n'at-taquent que cette espèce la même température moyenne du corps, la même vitesse moyenne dans les pulsations du pouls, la même durée de la gros-sesse. On ne trouve jamais une telle conformité dans les différentes espèces d'un genre elles ne se trouvent que dans les variétés d'une même espèce. Par rapport à la taille, il n'y a pas non plus de différence essentielle, comme le remarque Burmeister 8. Les nations du Nord, dit-il, sont géné-ralement d'une taille plus petite que celles des habitants des zones tempé-rées mais on n'y trouve point de véritables familles de nains. Cinq pieds, taille qui n'est pas dépassée par beaucoup d'Européens, forment un minimum au-dessous duquel une nation tout entière ne descend guère tandis que six pieds semblent être le maximum de hauteur qu'une nation tout entière puisse atteindre, bien que quelques individus, même en Europe, aient une taille encore plus élevée. Le rapport de la taille du Patagon à l'Esquimeau est à peine comme 3 est à 2. Au lieu qu'on a entre certaines variétés de chiens une proportion de 1 à 12 et des variétés de boeufs domestiques où la proportion est de 1 à 6 D. Nous aurons plus loin l'occasion de rendre compte des variétés de @res-pèce humaine. Il nous suffit ici d'établir les traits de conformité qui carac-térisent l'espèce. Nous verrons que l'anatomie seule creuse une séparation infranchis-sable entre l'homme et l'animal qui en approche le plus 4. Mais voici le caractère qui place l'homme, comme dit Pascal, à une distance infinie des animaux qui sont au-dessous de lui c'est l'intelligence, la raison. Dieu a donné à l'animal les sensations et l'instinct l'homme sait même rendre cet instinct de l'animal plus admirable en le formant par une répé-tition d'actes à des mouvements qui semblent le sortir du cercle étroit de ses habitudes instinctives. Mais on ne peut cultiver la raison là où elle n'est pas et où jamais elle n'a pu briller. Voilà l'apanage exclusif de l'homme avec sa raison, don du ciel, il embrasse la nature tout entière et s'élève au-dessus d'elle. Il en saisit les proportions il pénètre dans les détails jus-qu'aux infiniment petits par la chimie et les microscopes que son génie a su inventer et, par ses calculs et ses heureuses hypothèses éclairées peu à peu 1 V. Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1869, article de M. Qnatrefages. 2 Docteur Chenu, Les Quadrumanes, p. 4. Apud Reuscb, p. 481. a Voix en particulier les cinq articles de M. Bianconi Considérations naturelles sur les Prétenttuet affinités des singes et de l'homme, dans les Annales, t. xi et XII se série . | 16 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. mais il ne peut multiplier les espèces, species naturoe opus, dit Linnée 1. Bory de Saint-Vincent semble dire qu'il y a eu des alliances qui ont produit des parentés entre les singes et les nègres. M. le docteur Chenu lui répond qu'on a bien entendu parler d'enlèvements de nègres par des singes mais nulle part on ne peut citer un fait digne d'attention au sujet de métis qui en seraient sortis 2. Parmi les preuves directes de l'unité de l'espèce humaine, il faut citer les suivantes On trouve chez toutes les races humaines, et dans ce cercle seulement, la même structure anatomique du corps, la même durée moyenne de la vie, la même disposition à la maladie et à certaines maladies qui n'at-taquent que cette espèce la même température moyenne du corps, la même vitesse moyenne dans les pulsations du pouls, la même durée de la gros-sesse. On ne trouve jamais une telle conformité dans les différentes espèces d'un genre elles ne se trouvent que dans les variétés d'une même espèce. Par rapport à la taille, il n'y a pas non plus de différence essentielle, comme le remarque Burmeister 3. Les nations du Nord, dit-il, sont géné-ralement d'une taille plus petite que celles des habitants des zones tempé-rées mais on n'y trouve point de véritables familles de nains. Cinq pieds, taille qui n'est pas dépassée par beaucoup d'Européens, forment un minimum au-dessous duquel une nation tout entière ne descend guère tandis que six pieds semblent être le maximum de hauteur qu'une nation tout entière puisse atteindre, bien que quelques individus, même en Europe, aient une taille encore plus élevée. Le rapport de la taille du Patagon à l'Esquimeau est à peine comme 3 est à 2. Au lieu qu'on a entre certaines variétés de chiens une proportion de 1 à 12 et des variétés de boeufs domestiques où la proportion est de 1 à 6 @. Nous aurons plus loin l'occasion de rendre compte des variétés de l'es-pèce humaine. Il nous suffit ici d'établir les traits de conformité qui carac-térisent l'espèce. Nous verrons que l'anatomie seule creuse une séparation infranchis-sable entre l'homme et l'animal qui en approche le plus 4. Mais voici le caractère qui place l'homme, comme dit Pascal, à une distance infinie des animaux qui sont au-dessous de lui c'est l'intelligence, la raison. Dieu a donné à l'animal les sensations et l'instinct l'homme sait même rendre cet instinct de l'animal plus admirable en le formant par une répé-tition d'actes à des mouvements qui semblent le sortir du cercle étroit de ses habitudes instinctives. Mais on ne peut cultiver la raison là où elle n'est pas et où jamais elle n'a pu briller. Voilà l'apanage exclusif de l'homme avec sa raison, don du ciel, il embrasse la nature tout entière et s'élève au-dessus d'elle. Il en saisit les proportions il pénètre dans les détails jus-qu'aux infiniment petits par la chimie et les microscopes que son génte a su inventer et, par ses calculs et ses heureuses hypothèses éclairées peu à peu 1 V. Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1869, article de M. Quatrefages. 2 Docteur Chenu, Les Quadrumanes, p. 4. Apud Reusch, p. 481. 4 Voir en particulier les cinq articles de M. Bianconi Considérations naturelles sur les préten@dues affinités des singes et de l'homme, dans les Annales, t. XI et XII 5e série . | 16 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. mais il ne peut multiplier les espèces, species naturoe opus, dit Linnée 1. Bory de Saint-Vincent semble dire qu'il y a eu des alliances qui ont produit des parentés entre les singes et les nègres. M. le docteur Chenu lui répond qu'on a bien entendu parler d'enlèvements de nègres par des singes mais nulle part on ne peut citer un fait digne d'attention au sujet de métis qui en seraient sortis 2. Parmi les preuves directes de l'unité de l'espèce humaine, il faut citer les suivantes On trouve chez toutes les races humaines, et dans ce cercle seulement, la même structure anatomique du corps, la même durée moyenne de la vie, la même disposition à la maladie et à certaines maladies qui n'at-taquent que cette espèce la même température moyenne du corps, la même vitesse moyenne dans les pulsations du pouls, la même durée de la gros-sesse. On ne trouve jamais une telle conformité dans les différentes espèces d'un genre elles ne se trouvent que dans les variétés d'une même espèce. Par rapport à la taille, il n'y a pas non plus de différence essentielle, comme le remarque Burmeister 3. Les nations du Nord, dit-il, sont géné-ralement d'une taille plus petite que celles des habitants des zones tempé-rées mais on n'y trouve point de véritables familles de nains. Cinq pieds, taille qui n'est pas dépassée par beaucoup d'Européens, forment un minimum au-dessous duquel une nation tout entière ne descend guère tandis que six pieds semblent être le maximum de hauteur qu'une nation tout entière puisse atteindre, bien que quelques individus, même en Europe, aient une taille encore plus élevée. Le rapport de la taille du Patagon à l'Esquimeau est à peine comme 3 est à 2. Au lieu qu'on a entre certaines variétés de chiens une proportion de 1 à 12 et des variétés de boeufs domestiques où la proportion est de 1 à 6 @. Nous aurons plus loin l'occasion de rendre compte des variétés de l'es-pèce humaine. Il nous suffit ici d'établir les traits de conformité qui carac-térisent l'espèce. Nous verrons que l'anatomie seule creuse une séparation infranchis-sable entre l'homme et l'animal qui en approche le plus 4. Mais voici le caractère qui place l'homme, comme dit Pascal, à une distance infinie des animaux qui sont au-dessous de lui c'est l'intelligence, la raison. Dieu a donné à l'animal les sensations et l'instinct l'homme sait même rendre cet instinct de l'animal plus admirable en le formant par une répé-tition d'actes à des mouvements qui semblent le sortir du cercle étroit de ses habitudes instinctives. Mais on ne peut cultiver la raison là où elle n'est pas et où jamais elle n'a pu briller. Voilà l'apanage exclusif de l'homme avec sa raison, don du ciel, il embrasse la nature tout entière et s'élève au-dessus d'elle. Il en saisit les proportions il pénètre dans les détails jus-qu'aux infiniment petits par la chimie et les microscopes que son génte a su inventer et, par ses calculs et ses heureuses hypothèses éclairées peu à peu 1 V. Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1869, article de M. Quatrefages. 2 Docteur Chenu, Les Quadrumanes, p. 4. Apud Reusch, p. 481. 4 Voir en particulier les cinq articles de M. Bianconi Considérations naturelles sur les préten@dues affinités des singes et de l'homme, dans les Annales, t. XI et XII 5e série . | 16 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. mais il ne peut multiplier les espèces, species naturoe opus, dit Linnée 1. Bory de Saint-Vincent semble dire qu'il y a eu des alliances qui ont produit des parentés entre les singes et les nègres. M. le docteur Chenu lui répond qu'on a bien entendu parler d'enlèvements de nègres par des singes mais nulle part on ne peut citer un fait digne d'attention au sujet de métis qui en seraient sortis 2. Parmi les preuves directes de l'unité de l'espèce humaine, il faut citer les suivantes On trouve chez toutes les races humaines, et dans ce cercle seulement, la même structure anatomique du corps, la même durée moyenne de la vie, la même disposition à la maladie et à certaines maladies qui n'at-taquent que cette espèce la même température moyenne du corps, la même vitesse moyenne dans les pulsations du pouls, la même durée de la gros-sesse. On ne trouve jamais une telle conformité dans les différentes espèces d'un genre elles ne se trouvent que dans les variétés d'une même espèce. Par rapport à la taille, il n'y a pas non plus de différence essentielle, comme le remarque Burmeister 3. Les nations du Nord, dit-il, sont géné-ralement d'une taille plus petite que celles des habitants des zones tempé-rées mais on n'y trouve point de véritables familles de nains. Cinq pieds, taille qui n'est pas dépassée par beaucoup d'Européens, forment un minimum au-dessous duquel une nation tout entière ne descend guère tandis que six pieds semblent être le maximum de hauteur qu'une nation tout entière puisse atteindre, bien que quelques individus, même en Europe, aient une taille encore plus élevée. Le rapport de la taille du Patagon à l'Esquimeau est à peine comme 3 est à 2. Au lieu qu'on a entre certaines variétés de chiens une proportion de 1 à 12 et des variétés de boeufs domestiques où la proportion est de 1 à 6 . Nous aurons plus loin l'occasion de rendre compte des variétés de l'es-pèce humaine. Il nous suffit ici d'établir les traits de conformité qui carac-térisent l'espèce. Nous verrons que l'anatomie seule creuse une séparation infranchis-sable entre l'homme et l'animal qui en approche le plus 4. Mais voici le caractère qui place l'homme, comme dit Pascal, à une distance infinie des animaux qui sont au-dessous de lui c'est l'intelligence, la raison. Dieu a donné à l'animal les sensations et l'instinct l'homme sait même rendre cet instinct de l'animal plus admirable en le formant par une répé-tition d'actes à des mouvements qui semblent le sortir du cercle étroit de ses habitudes instinctives. Mais on ne peut cultiver la raison là où elle n'est pas et où jamais elle n'a pu briller. Voilà l'apanage exclusif de l'homme avec sa raison, don du ciel, il embrasse la nature tout entière et s'élève au-dessus d'elle. Il en saisit les proportions il pénètre dans les détails jus-qu'aux infiniment petits par la chimie et les microscopes que son génte a su inventer et, par ses calculs et ses heureuses hypothèses éclairées peu à peu 1 V. Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1869, article de M. Quatrefages. 2 Docteur Chenu, Les Quadrumanes, p. 4. Apud Reusch, p. 481. 4 Voir en particulier les cinq articles de M. Bianconi Considérations naturelles sur les prétendues affinités des singes et de l'homme, dans les Annales, t. XI et XII 5e série . | 17 | 0.005162 | 0.030744 |
496.txt | 1,871 | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste boeuf, le cheval reste cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vin. Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille@! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf rest@@@e boeuf, le cheval rest@@@e cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vi@n. @Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race f@@ort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme @le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme@! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race f@@ort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme @le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme@! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais, | 24 | 0.007926 | 0.038529 |
643.txt | 1,886 | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 225 ses forces enfin, dans les premiers jours de mars, elle put faire quelques promenades qui ranimèrent tout le système nerveux mais l'appétit n'allait pas, même il y avait dégoût. Le docteur Fauconnet, connaissant la malade avant le traite-ment magnétique, fut appelé il donna quelques pilules qui produisirent un bon effet. Le mois d'avril fut bon, et au mois de mai les forces .étaient tout à fait revenues. La malade faisait des prome-nades de plusieurs heures, bien qu'il y eût encore quelques petits malaises. Le 12 juin, je suspendis le traitement pour cause d'indis-position de ma part. Cette suspension et le départ d'une cousine, que la malade aimait beaucoup, firent déclarer des crises qui devinrent horribles par les douleurs, les contrac-tions, les soubresauts, et enfin le délire qui s'y joignit. Le 15 juin, un de mes élèves eut l'obligeance d'essayer de soulager la malheureuse enfant d'après les indications que je lui donnais, il parvenait à faire cesser momentané-ment les convulsions, mais elles reparaissaient aussitôt qu'il cessait de magnétiser. Il ne produisait rien sur le délire. Comprenant que cet état dangereux pouvait encore s'aggraver, je me décidai à me transporter chez la malade, malgré les souffrances affreuses et continues que m'occa-sionnaient des crampes d'estomac. En quelques instants je fus maître des convulsions, et, vingt minutes après mon arrivée, le délire avait cessé j'avais employé les mêmes moyens que j'avais indiqués. Le 17, une crise semblable se présenta je fus assez heureux pour la faire cesser aussitôt. Vers le 22 juin, je repris le traitement je fis disparaître tous les symptômes alarmants, sans cependant pouvoir faire cesser ces contractions d'une violence extrême qui avaient lieu dans l'estomac et l'abdomen. Le 18 juillet, je me décidai à magnétiser la malade pen-dant vingt-quatre heures consécutives, et à ne pas laisser une douleur mais, après vingt heures, je fus forcé de ces-ser les crampes d'estomac me reprirent. | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 225 ses forces enfin, dans les premiers jours de mars, elle put faire quelques promenades qui ranimèrent tout le système nerveux mais l'appétit n'allait pas, même il y avait dégoût. Le docteur Fauconnet, connaissant la malade avant le traite-ment magnétique, fut appelé il donna quelques pilules qui produisirent un bon effet. Le mois d'avril fut bon, et au mois de mai les forces .étaient tout à fait revenues. La malade faisait des prome-nades de plusieurs heures, bien qu'il y eût encore quelques petits malaises. Le 12 juin, je suspendis le traitement pour cause d'indis-position de ma part. Cette suspension et le départ d'une cousine, que la malade aimait beaucoup, firent déclarer des crises qui devinrent horribles par les douleurs, les contrac-tions, les soubresauts, et enfin le délire qui s'y joignit. Le 15 juin, un de mes élèves eut l'obligeance d'essayer de soulager la malheureuse enfant d'après les indications que je lui donnais, il parvenait à faire cesser momentané-ment les convulsions, mais elles reparaissaient aussitôt qu'il cessait de magnétiser. Il ne produisait rien sur le délire. Comprenant que cet état dangereux pouvait encore s'aggraver, je me décidai à me transporter chez la malade, malgré les souffrances affreuses et continues que m'occa-sionnaient des crampes d'estomac. En quelques instants je fus maître des convulsions, et, vingt minutes après mon arrivée, le délire avait cessé j'avais employé les mêmes moyens que j'avais indiqués. Le 17, une crise semblable se présenta je fus assez heureux pour la faire cesser aussitôt. Vers le 22 juin, je repris le traitement je fis disparaître tous les symptômes alarmants, sans cependant pouvoir faire cesser ces contractions d'une violence extrême qui avaient lieu dans l'estomac et l'abdomen. Le 18 juillet, je me décidai à magnétiser la malade pen-dant vingt-quatre heures consécutives, et à ne pas laisser une douleur mais, après vingt heures, je fus forcé de ces-ser les crampes d'estomac me reprirent. | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 225 ses forces enfin, dans les premiers jours de mars, elle put faire quelques promenades qui ranimèrent tout le système nerveux mais l'appétit n'allait pas, même il y avait dégoût. Le docteur Fauconnet, connaissant la malade avant le traite-ment magnétique, fut appelé il donna quelques pilules qui produisirent un bon effet. Le mois d'avril fut bon, et au mois de mai les forces @étaient tout à fait revenues. La malade faisait des prome-nades de plusieurs heures, bien qu'il y eût encore quelques petits malaises. Le 12 juin, je suspendis le traitement pour cause d'indis-position de ma part. Cette suspension et le départ d'une cousine, que la malade aimait beaucoup, firent déclarer des crises qui devinrent horribles par les douleurs, les contrac-tions, les soubresauts, et enfin le délire qui s'y joignit. Le 15 juin, un de mes élèves eut l'obligeance d'essayer de soulager la malheureuse enfant d'après les indications que je lui donnais, il parvenait à faire cesser momentané-ment les convulsions, mais elles reparaissaient aussitôt qu'il cessait de magnétiser. Il ne produisait rien sur le délire. Comprenant que cet état dangereux pouvait encore s'aggraver, je me décidai à me transporter chez la malade, malgré les souffrances affreuses et continues que m'occa-sionnaient des crampes d'estomac. En quelques instants je fus maître des convulsions, et, vingt minutes après mon arrivée, le délire avait cessé j'avais employé les mêmes moyens que j'avais indiqués. Le 17, une crise semblable se présenta je fus assez heureux pour la faire cesser aussitôt. Vers le 22 juin, je repris le traitement je fis disparaitre tous les symptômes alarmants, sans cependant pouvoir faire cesser ces contractions d'une violence extréme qui avaient lieu dans l'estomac et l'abdomen. Le 18 juillet, je me décidai à magnétiser la malade pen-dant vingt-quatre heures consécutives, et à ne pas laisser une douleur mais, après vingt heures, je fus forcé de ces-ser les crampes d'estomac me reprirent. | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 225 ses forces enfin, dans les premiers jours de mars, elle put faire quelques promenades qui ranimèrent tout le système nerveux mais l'appétit n'allait pas, même il y avait dégoût. Le docteur Fauconnet, connaissant la malade avant le traite-ment magnétique, fut appelé il donna quelques pilules qui produisirent un bon effet. Le mois d'avril fut bon, et au mois de mai les forces @étaient tout à fait revenues. La malade faisait des prome-nades de plusieurs heures, bien qu'il y eût encore quelques petits malaises. Le 12 juin, je suspendis le traitement pour cause d'indis-position de ma part. Cette suspension et le départ d'une cousine, que la malade aimait beaucoup, firent déclarer des crises qui devinrent horribles par les douleurs, les contrac-tions, les soubresauts, et enfin le délire qui s'y joignit. Le 15 juin, un de mes élèves eut l'obligeance d'essayer de soulager la malheureuse enfant d'après les indications que je lui donnais, il parvenait à faire cesser momentané-ment les convulsions, mais elles reparaissaient aussitôt qu'il cessait de magnétiser. Il ne produisait rien sur le délire. Comprenant que cet état dangereux pouvait encore s'aggraver, je me décidai à me transporter chez la malade, malgré les souffrances affreuses et continues que m'occa-sionnaient des crampes d'estomac. En quelques instants je fus maître des convulsions, et, vingt minutes après mon arrivée, le délire avait cessé j'avais employé les mêmes moyens que j'avais indiqués. Le 17, une crise semblable se présenta je fus assez heureux pour la faire cesser aussitôt. Vers le 22 juin, je repris le traitement je fis disparaitre tous les symptômes alarmants, sans cependant pouvoir faire cesser ces contractions d'une violence extréme qui avaient lieu dans l'estomac et l'abdomen. Le 18 juillet, je me décidai à magnétiser la malade pen-dant vingt-quatre heures consécutives, et à ne pas laisser une douleur mais, après vingt heures, je fus forcé de ces-ser les crampes d'estomac me reprirent. | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 225 ses forces enfin, dans les premiers jours de mars, elle put faire quelques promenades qui ranimèrent tout le système nerveux mais l'appétit n'allait pas, même il y avait dégoût. Le docteur Fauconnet, connaissant la malade avant le traite-ment magnétique, fut appelé il donna quelques pilules qui produisirent un bon effet. Le mois d'avril fut bon, et au mois de mai les forces étaient tout à fait revenues. La malade faisait des prome-nades de plusieurs heures, bien qu'il y eût encore quelques petits malaises. Le 12 juin, je suspendis le traitement pour cause d'indis-position de ma part. Cette suspension et le départ d'une cousine, que la malade aimait beaucoup, firent déclarer des crises qui devinrent horribles par les douleurs, les contrac-tions, les soubresauts, et enfin le délire qui s'y joignit. Le 15 juin, un de mes élèves eut l'obligeance d'essayer de soulager la malheureuse enfant d'après les indications que je lui donnais, il parvenait à faire cesser momentané-ment les convulsions, mais elles reparaissaient aussitôt qu'il cessait de magnétiser. Il ne produisait rien sur le délire. Comprenant que cet état dangereux pouvait encore s'aggraver, je me décidai à me transporter chez la malade, malgré les souffrances affreuses et continues que m'occa-sionnaient des crampes d'estomac. En quelques instants je fus maître des convulsions, et, vingt minutes après mon arrivée, le délire avait cessé j'avais employé les mêmes moyens que j'avais indiqués. Le 17, une crise semblable se présenta je fus assez heureux pour la faire cesser aussitôt. Vers le 22 juin, je repris le traitement je fis disparaitre tous les symptômes alarmants, sans cependant pouvoir faire cesser ces contractions d'une violence extréme qui avaient lieu dans l'estomac et l'abdomen. Le 18 juillet, je me décidai à magnétiser la malade pen-dant vingt-quatre heures consécutives, et à ne pas laisser une douleur mais, après vingt heures, je fus forcé de ces-ser les crampes d'estomac me reprirent. | 3 | 0.00148 | 0.008333 |
657.txt | 1,886 | 270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 bu 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine. | 270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau@? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 bu 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine. | 270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau ? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 ou 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine. | 270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau ? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 ou 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine. | 270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau ? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 ou 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine. | 3 | 0.001446 | 0.004975 |
119.txt | 1,821 | 71 il résulte les faits suivans 1 , qui confirment pleinement ceux qu'il avait observés trente-quatre ans auparaiant. savoir 1°. les urnes sont incontestablement des fleurs hermaphrodites 2°. la poussière verte que les urnes con-tiennent est le pollen 3°. dans son extrême jeunesse , le pollen n'est qu'une masse compa te, informe, semblable à de la ciré ou de la pâle molle, à l'instar du pollen renfermé dans les anthères des autres végétaux 4°. dans les mousses, comme dans les autres plantes, cette pâte prend successivement de la consistance elle se divise petit à petit et finit par se convertir en poussière 5 . les grains qui la constituent sont verts, anguleux, unis les uns aux autres par des petits filamens très-courts et for-més chacun de deux et le plus ordinairemeut de trois loges transparentes, remp ies d'une humeur Comparable à l'aura seminalis du pollen ordinaire 6°. la véritable semence est contenue dans un petit corps central que les botanistes appellent la columelle de l'urne 7°. cette colu-melle , qui varie de ferme d'un genre à l'autre, est cons-tamment à peu de chose près la même dans les espèces du même genre elle s'ouvre pour laisser échapper les semences qu'on observe dans son intérieur j 8°. dans plu-sieurs mousses ils se trouve un troisième organe, assez 1 Voyez à ce sujet le Journal de Physique, tom.. LXX1X.Le mémoire manuscrit, que j'ailu, est accompa-gné de onze dessins contenant en totalité cinquante-huit figures et les détails de tous les genres. Les planches ont été gravées de uis. Un lit au sujet ce cet ouvrage des notes critiques fort curieuses de M. DE MIRBEL, dans le Bulle-tin de la Société philomatique de Paris, vol. de 1814, pag. 130.-134. | 71 il résulte les faits suivans 1 , qui confirment pleinement ceux qu'il avait observés trente-quatre ans auparaiant. savoir 1°. les urnes sont incontestablement des fleurs hermaphrodites 2°. la poussière verte que les urnes con-tiennent est le pollen 3°. dans son extrême jeunesse , le pollen n'est qu'une masse compa te, informe, semblable à de la ciré ou de la pâle molle, à l'instar du pollen renfermé dans les anthères des autres végétaux 4°. dans les mousses, comme dans les autres plantes, cette pâte prend successivement de la consistance elle se divise petit à petit et finit par se convertir en poussière 5 . les grains qui la constituent sont verts, anguleux, unis les uns aux autres par des petits filamens très-courts et for-més chacun de deux et le plus ordinairemeut de trois loges transparentes, remp ies d'une humeur Comparable à l'aura seminalis du pollen ordinaire 6°. la véritable semence est contenue dans un petit corps central que les botanistes appellent la columelle de l'urne 7°. cette colu-melle , qui varie de ferme d'un genre à l'autre, est cons-tamment à peu de chose près la même dans les espèces du même genre elle s'ouvre pour laisser échapper les semences qu'on observe dans son intérieur j 8°. dans plu-sieurs mousses ils se trouve un troisième organe, assez @1 @@Voyez à ce sujet le Journal de Physique, tom.. LXX1X.Le mémoire manuscrit, que j'ai@lu, est accompa-gné de onze dessins contenant en totalité cinquante-huit figures et les détails de tous les genres. Les planches ont été gravées de uis. Un lit au sujet ce cet ouvrage des notes critiques fort curieuses de M. DE MIRBEL, dans le Bulle-tin de la Société philomatique de Paris, vol. de 1814, pag. 130.-134. | ##### résulte les faits suivans 1 , qui confirment pleinement ceux qu'il avait observés trente-quatre ans auparavant. savoir 1°. les urnes sont incontestablement des fleurs hermaphrodites 2°. la poussière verte que les urnes con-tiennent est le pollen 3°. dans son extrême jeunesse , le pollen n'est qu'une masse compacte, informe, semblable à de la cire ou de la pâte molle, à l'instar du pollen renfermé dans les anthères des autres végétaux 4°. dans les mousses, comme dans les autres plantes, cette pâte prend successivement de la consistance elle se divise petit à petit et finit par se convertir en poussière 5°. les grains qui la constituent sont verts, anguleux, unis les uns aux autres par des petits filamens très-courts et for-més chacun de deux et le plus ordinairemeut de trois loges transparentes, remp ies d'une humeur comparable à l'aura seminatis du pollen ordinaire 6°. la véritable semence est contenue dans un petit corps central que les botanistes appellent la columelle de l'urne 7°. cette colu-melle , qui varie de forme d'un genre à l'autre, est cons-tamment à peu de chose près la même dans les espèces du même genre elle s'ouvre pour laisser échapper les semences qu'on observe dans son intérieurur 8°. dans plu-sieurs mousses ils se trouve un troisième organe, assez 71 1 Voyez à ce sujet le Journal de Physique, tom@. LXXIX.Le mémoire manuscrit, que j'ai lu, est accompa-gné de onze dessins contenant en totalité cinquante-huit figures et les détails de tous les genres. Les planches ont été gravées depuis. On lit au sujet de cet ouvrage des notes critiques fort curieuses de M. DE MIRBEL, dans le Bulle-tin de la Société philomatique de Paris, vol. de 1814, pag. 130.-134. | 71 il résulte les faits suivans 1 , qui confirment pleinement ceux qu'il avait observés trente-quatre ans auparavant. savoir 1°. les urnes sont incontestablement des fleurs hermaphrodites 2°. la poussière verte que les urnes con-tiennent est le pollen 3°. dans son extrême jeunesse , le pollen n'est qu'une masse compacte, informe, semblable à de la cire ou de la pâte molle, à l'instar du pollen renfermé dans les anthères des autres végétaux 4°. dans les mousses, comme dans les autres plantes, cette pâte prend successivement de la consistance elle se divise petit à petit et finit par se convertir en poussière 5°. les grains qui la constituent sont verts, anguleux, unis les uns aux autres par des petits filamens très-courts et for-més chacun de deux et le plus ordinairemeut de trois loges transparentes, remp ies d'une humeur comparable à l'aura seminatis du pollen ordinaire 6°. la véritable semence est contenue dans un petit corps central que les botanistes appellent la columelle de l'urne 7°. cette colu-melle , qui varie de forme d'un genre à l'autre, est cons-tamment à peu de chose près la même dans les espèces du même genre elle s'ouvre pour laisser échapper les semences qu'on observe dans son intérieurur 8°. dans plu-sieurs mousses ils se trouve un troisième organe, assez 71 1 Voyez à ce sujet le Journal de Physique, tom@. LXXIX.Le mémoire manuscrit, que j'ai lu, est accompa-gné de onze dessins contenant en totalité cinquante-huit figures et les détails de tous les genres. Les planches ont été gravées depuis. On lit au sujet de cet ouvrage des notes critiques fort curieuses de M. DE MIRBEL, dans le Bulle-tin de la Société philomatique de Paris, vol. de 1814, pag. 130.-134. | 71 il résulte les faits suivans 1 , qui confirment pleinement ceux qu'il avait observés trente-quatre ans auparavant. savoir 1°. les urnes sont incontestablement des fleurs hermaphrodites 2°. la poussière verte que les urnes con-tiennent est le pollen 3°. dans son extrême jeunesse , le pollen n'est qu'une masse compacte, informe, semblable à de la cire ou de la pâte molle, à l'instar du pollen renfermé dans les anthères des autres végétaux 4°. dans les mousses, comme dans les autres plantes, cette pâte prend successivement de la consistance elle se divise petit à petit et finit par se convertir en poussière 5°. les grains qui la constituent sont verts, anguleux, unis les uns aux autres par des petits filamens très-courts et for-més chacun de deux et le plus ordinairemeut de trois loges transparentes, remp ies d'une humeur comparable à l'aura seminatis du pollen ordinaire 6°. la véritable semence est contenue dans un petit corps central que les botanistes appellent la columelle de l'urne 7°. cette colu-melle , qui varie de forme d'un genre à l'autre, est cons-tamment à peu de chose près la même dans les espèces du même genre elle s'ouvre pour laisser échapper les semences qu'on observe dans son intérieurur 8°. dans plu-sieurs mousses ils se trouve un troisième organe, assez 71 1 Voyez à ce sujet le Journal de Physique, tom. LXXIX.Le mémoire manuscrit, que j'ai lu, est accompa-gné de onze dessins contenant en totalité cinquante-huit figures et les détails de tous les genres. Les planches ont été gravées depuis. On lit au sujet de cet ouvrage des notes critiques fort curieuses de M. DE MIRBEL, dans le Bulle-tin de la Société philomatique de Paris, vol. de 1814, pag. 130.-134. | 19 | 0.01117 | 0.060317 |
858.txt | 1,858 | 166 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. j'ai ainsi conduits par la main et qui m'ont dû les premiers myrtes ,-cueillis dans leur carrière! Voulez-vous être de ceux-là, Ludovic? Parlez alors, et surtout ne me déguisez rien qut je sache à fond de quoi il retourne parlez. Pendant cette longue tirade, où Melchior visait à l'effet, Ludovic avait eu toutes les peines du monde à se contenir. La pensée de se confier à un tel fanfaron lui était insup-portable la crainte d'en être deviné ne lui causait pas un moindre tourment. D'ailleurs, tout en se livrant à ces offres de service, le vétéran des écoles n'en avait pas moins conti-nué à se mettre en scène pour son propre compte et à faire les frais d'une exhibition personnelle. Il se rapprochait de plus en plus de la croisée, prenait de grandes poses et de grands airs, et élevait la voix comme s'il eût cherché à être entendu de Marguerite. Qu'on juge du supplice de Ludovic! Volontiers il eût poussé Melchior par les épaules et l'eût jeté hors de chez lui. Sa physionomie répondait à ce senti-ment. - A quoi bon ces instances, dit-il, et où voulez-vous en venir? 1 - Ah I vous n'y êtes pas? - En aucune façon. - Vous faites encore le renchéri, le boutonné, l'étroit, l'impénétrable? - Comment cela? - Même après mes avances et ma déclaration de prin-cipes? Ingrat 1 - Assez 1 de grâce. - Il faut donc serrer son jeu avec vous, et mettre les points sur les i? - Faites comme vous l'entendiez. - A la bonne heure 1 j'aime mieux ça. Plus de sentiment allons au but. Je vais vous parler sans prendre des gants de chevreau. C'est vous qui l'aurez voulu. - Soit. - Eh bien I mon garçon, vous êtes amoureux de la syl-phide d'en face voilà le mot lâché. - Quelles expressions J - Elles vous blessent? je les retire. Je n'en suis pas à une qualification près. Disons une Vénus, une nymphe bocagère, | 166 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. j'ai ainsi conduits par la main et qui m'ont dû les premiers myrtes ,-cueillis dans leur carrière@! Voulez-vous être de ceux-là, Ludovic@? Parlez alors, et surtout ne me déguisez rien qut je sache à fond de quoi il retourne parlez. Pendant cette longue tirade, où Melchior visait à l'effet, Ludovic avait eu toutes les peines du monde à se contenir. La pensée de se confier à un tel fanfaron lui était insup-portable la crainte d'en être deviné ne lui causait pas un moindre tourment. D'ailleurs, tout en se livrant à ces offres de service, le vétéran des écoles n'en avait pas moins conti-nué à se mettre en scène pour son propre compte et à faire les frais d'une exhibition personnelle. Il se rapprochait de plus en plus de la croisée, prenait de grandes poses et de grands airs, et élevait la voix comme s'il eût cherché à être entendu de Marguerite. Qu'on juge du supplice de Ludovic@! Volontiers il eût poussé Melchior par les épaules et l'eût jeté hors de chez lui. Sa physionomie répondait à ce senti-ment. - A quoi bon ces instances, dit-il, et où voulez-vous en venir? 1 - Ah I vous n'y êtes pas? - En aucune façon. - Vous faites encore le renchéri, le boutonné, l'étroit, l'impénétrable@? - Comment cela@? - Même après mes avances et ma déclaration de prin-cipes@? Ingrat 1 - Assez 1 de grâce. - Il faut donc serrer son jeu avec vous, et mettre les points sur les i@? - Faites comme vous l'entendiez. - A la bonne heure 1 j'aime mieux ça. Plus de sentiment allons au but. Je vais vous parler sans prendre des gants de chevreau. C'est vous qui l'aurez voulu. - Soit. - Eh bien I mon garçon, vous êtes amoureux de la syl-phide d'en face voilà le mot lâché. - Quelles expressions J - Elles vous blessent? je les retire. Je n'en suis pas à une qualification près. Disons une Vénus, une nymphe bocagère, | 166 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. j'ai ainsi conduits par la main et qui m'ont dû les premiers myrtes @@cueillis dans leur carrière ! Voulez-vous être de ceux-là, Ludovic ? Parlez alors, et surtout ne me déguisez rien que je sache à fond de quoi il retourne parlez. Pendant cette longue tirade, où Melchior visait à l'effet, Ludovic avait eu toutes les peines du monde à se contenir. La pensée de se confier à un tel fanfaron lui était insup-portable la crainte d'en être deviné ne lui causait pas un moindre tourment. D'ailleurs, tout en se livrant à ces offres de service, le vétéran des écoles n'en avait pas moins conti-nué à se mettre en scène pour son propre compte et à faire les frais d'une exhibition personnelle. Il se rapprochait de plus en plus de la croisée, prenait de grandes poses et de grands airs, et élevait la voix comme s'il eût cherché à être entendu de Marguerite. Qu'on juge du supplice de Ludovic ! Volontiers il eût poussé Melchior par les épaules et l'eût jeté hors de chez lui. Sa physionomie répondait à ce senti-ment. -@A quoi bon ces instances, dit-il, et où voulez-vous en venir@ ? -@Ah ! vous n'y êtes pas? -@En aucune façon. -@Vous faites encore le renchéri, le boutonné, l'étroit, l'impénétrable ? -@Comment cela ? -@Même après mes avances et ma déclaration de prin-cipes ? Ingrat ! -@Assez ! de grâce. -@Il faut donc serrer son jeu avec vous, et mettre les points sur les i ? -@Faites comme vous l'entendrez. -@A la bonne heure ! j'aime mieux ça. Plus de sentiment allons au but. Je vais vous parler sans prendre des gants de chevreau. C'est vous qui l'aurez voulu. -@Soit. -@Eh bien ! mon garçon, vous êtes amoureux de la syl-phide d'en face voilà le mot lâché. -@Quelles expressions ! -@Elles vous blessent? je les retire. Je n'en suis pas à une qualification près. Disons une Vénus, une nymphe bocagère, | 166 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. j'ai ainsi conduits par la main et qui m'ont dû les premiers myrtes @@cueillis dans leur carrière ! Voulez-vous être de ceux-là, Ludovic ? Parlez alors, et surtout ne me déguisez rien que je sache à fond de quoi il retourne parlez. Pendant cette longue tirade, où Melchior visait à l'effet, Ludovic avait eu toutes les peines du monde à se contenir. La pensée de se confier à un tel fanfaron lui était insup-portable la crainte d'en être deviné ne lui causait pas un moindre tourment. D'ailleurs, tout en se livrant à ces offres de service, le vétéran des écoles n'en avait pas moins conti-nué à se mettre en scène pour son propre compte et à faire les frais d'une exhibition personnelle. Il se rapprochait de plus en plus de la croisée, prenait de grandes poses et de grands airs, et élevait la voix comme s'il eût cherché à être entendu de Marguerite. Qu'on juge du supplice de Ludovic ! Volontiers il eût poussé Melchior par les épaules et l'eût jeté hors de chez lui. Sa physionomie répondait à ce senti-ment. -@A quoi bon ces instances, dit-il, et où voulez-vous en venir@ ? -@Ah ! vous n'y êtes pas? -@En aucune façon. -@Vous faites encore le renchéri, le boutonné, l'étroit, l'impénétrable ? -@Comment cela ? -@Même après mes avances et ma déclaration de prin-cipes ? Ingrat ! -@Assez ! de grâce. -@Il faut donc serrer son jeu avec vous, et mettre les points sur les i ? -@Faites comme vous l'entendrez. -@A la bonne heure ! j'aime mieux ça. Plus de sentiment allons au but. Je vais vous parler sans prendre des gants de chevreau. C'est vous qui l'aurez voulu. -@Soit. -@Eh bien ! mon garçon, vous êtes amoureux de la syl-phide d'en face voilà le mot lâché. -@Quelles expressions ! -@Elles vous blessent? je les retire. Je n'en suis pas à une qualification près. Disons une Vénus, une nymphe bocagère, | 166 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. j'ai ainsi conduits par la main et qui m'ont dû les premiers myrtes cueillis dans leur carrière ! Voulez-vous être de ceux-là, Ludovic ? Parlez alors, et surtout ne me déguisez rien que je sache à fond de quoi il retourne parlez. Pendant cette longue tirade, où Melchior visait à l'effet, Ludovic avait eu toutes les peines du monde à se contenir. La pensée de se confier à un tel fanfaron lui était insup-portable la crainte d'en être deviné ne lui causait pas un moindre tourment. D'ailleurs, tout en se livrant à ces offres de service, le vétéran des écoles n'en avait pas moins conti-nué à se mettre en scène pour son propre compte et à faire les frais d'une exhibition personnelle. Il se rapprochait de plus en plus de la croisée, prenait de grandes poses et de grands airs, et élevait la voix comme s'il eût cherché à être entendu de Marguerite. Qu'on juge du supplice de Ludovic ! Volontiers il eût poussé Melchior par les épaules et l'eût jeté hors de chez lui. Sa physionomie répondait à ce senti-ment. -A quoi bon ces instances, dit-il, et où voulez-vous en venir ? -Ah ! vous n'y êtes pas? -En aucune façon. -Vous faites encore le renchéri, le boutonné, l'étroit, l'impénétrable ? -Comment cela ? -Même après mes avances et ma déclaration de prin-cipes ? Ingrat ! -Assez ! de grâce. -Il faut donc serrer son jeu avec vous, et mettre les points sur les i ? -Faites comme vous l'entendrez. -A la bonne heure ! j'aime mieux ça. Plus de sentiment allons au but. Je vais vous parler sans prendre des gants de chevreau. C'est vous qui l'aurez voulu. -Soit. -Eh bien ! mon garçon, vous êtes amoureux de la syl-phide d'en face voilà le mot lâché. -Quelles expressions ! -Elles vous blessent? je les retire. Je n'en suis pas à une qualification près. Disons une Vénus, une nymphe bocagère, | 33 | 0.018053 | 0.073171 |
694.txt | 1,863 | 24 -' La physiologie contemporaine, dit M. Lélut, recom-mence, sur la foi du microscope, à parler des esprits animaux ou de quelque chose d'équivalent. Arago lui-même n'a-t-il pas écrit en toutes lettres Des effets pourraient évidemment être occasionnés par un fluide subtil, invisible, impondérable, par une sorte de fluide nerveux ou de fluide magnétique, si on préfère, qui circulerait dans nos organes. Les langues portent le cachet des idées. Le mot in-fluence in fluere, couler dans indique un fluide qui se répand dans le sujet sur lequel on agit. Ici ce serait une sorte de miasme hygide opérant la contagion de la santé comme une effluve pathogénique opère la contagion de la maladie. De même que dans les sécrétions organiques servant d'enveloppe au virus, il y a l'agent imperceptible qui ne se manifeste que par ses effets sur les personnes li-vrées à la contagion, De même, dans l'atmosphère de vapeurs animales ré-pandues autour de nous, il y aurait un fluide insaisis-sable qui ne se montrerait que par ses effets sur les sujets soumis au magnétisme. La plus forte présomption en faveur d'un fluide d'un fluide nerveux peut se tirer de la sensation d'épuisement éprouvée par les personnes d'un tempérament délicat qui se livrent avec trop d'ardeur à la pratique du magné-tisme. Est-ce ttnê- fatigue produite par le mouvement des passes ? Non, certes, car cet épuisement est ressenti dans tout le corps et n'est nullement en rapport avec quelques mouvements modérés et lents des bras et des mains. Et d'ailleurs, remarque décisive, la même sensation a lieu lorsqu'on opère sans faire aucun geste. Est-ce une fatigue amenée par la concentration de la pensée, par l'effort de la volonté ? Cela peut y être pour une part mais il y a autre chose, car le travail de cabi- | 24 -' La physiologie contemporaine, dit M. Lélut, recom-@mence, sur la foi du microscope, à parler des esprits animaux ou de quelque chose d'équivalent. Arago lui-même n'a-t-il pas écrit en toutes lettres Des effets pourraient évidemment être occasionnés par un fluide subtil, invisible, impondérable, par une sorte de fluide nerveux ou de fluide magnétique, si on préfère, qui circulerait dans nos organes. Les langues portent le cachet des idées. Le mot in-fluence in fluere, couler dans indique un fluide qui se répand dans le sujet sur lequel on agit. Ici ce serait une sorte de miasme hygide opérant la contagion de la santé comme une effluve pathogénique opère la contagion de la maladie. De même que dans les sécrétions organiques servant d'enveloppe au virus, il y a l'agent imperceptible qui ne se manifeste que par ses effets sur les personnes li-vrées à la contagion, De même, dans l'atmosphère de vapeurs animales ré-pandues autour de nous, il y aurait un fluide insaisis-sable qui ne se montrerait que par ses effets sur les sujets soumis au magnétisme. La plus forte présomption en faveur d'un fluide d'un fluide nerveux peut se tirer de la sensation d'épuisement éprouvée par les personnes d'un tempérament délicat qui se livrent avec trop d'ardeur à la pratique du magné-tisme. Est-ce ttnê- fatigue produite par le mouvement des passes ? Non, certes, car cet épuisement est ressenti dans tout le corps et n'est nullement en rapport avec quelques mouvements modérés et lents des bras et des mains. Et d'ailleurs, remarque décisive, la même sensation a lieu lorsqu'on opère sans faire aucun geste. Est-ce une fatigue amenée par la concentration de la pensée, par l'effort de la volonté ? Cela peut y être pour une part mais il y a autre chose, car le travail de cabi- | 24 -@ La physiologie contemporaine, dit M. Lélut, recom- mence, sur la foi du microscope, à parler des esprits animaux ou de quelque chose d'équivalent. Arago lui-même n'a-t-il pas écrit en toutes lettres Des effets pourraient évidemment être occasionnés par un fluide subtil, invisible, impondérable, par une sorte de fluide nerveux ou de fluide magnétique, si on préfère, qui circulerait dans nos organes. Les langues portent le cachet des idées. Le mot in-fluence in fluere, couler dans indique un fluide qui se répand dans le sujet sur lequel on agit. Ici ce serait une sorte de miasme hygide opérant la contagion de la santé comme une effluve pathogénique opère la contagion de la maladie. De même que dans les sécrétions organiques servant d'enveloppe au virus, il y a l'agent imperceptible qui ne se manifeste que par ses effets sur les personnes li-vrées à la contagion, De même, dans l'atmosphère de vapeurs animales ré-pandues autour de nous, il y aurait un fluide insaisis-sable qui ne se montrerait que par ses effets sur les sujets soumis au magnétisme. La plus forte présomption en faveur d'un fluide d'un fluide nerveux peut se tirer de la sensation d'épuisement éprouvée par les personnes d'un tempérament délicat qui se livrent avec trop d'ardeur à la pratique du magné-tisme. Est-ce @un@e fatigue produite par le mouvement des passes@? Non, certes, car cet épuisement est ressenti dans tout le corps et n'est nullement en rapport avec quelques mouvements modérés et lents des bras et des mains. Et d'ailleurs, remarque décisive, la même sensation a lieu lorsqu'on opère sans faire aucun geste. Est-ce une fatigue amenée par la concentration de la pensée, par l'effort de la volonté@? Cela peut y être pour une part mais il y a autre chose, car le travail de cabi- | 24 -@ La physiologie contemporaine, dit M. Lélut, recom- mence, sur la foi du microscope, à parler des esprits animaux ou de quelque chose d'équivalent. Arago lui-même n'a-t-il pas écrit en toutes lettres Des effets pourraient évidemment être occasionnés par un fluide subtil, invisible, impondérable, par une sorte de fluide nerveux ou de fluide magnétique, si on préfère, qui circulerait dans nos organes. Les langues portent le cachet des idées. Le mot in-fluence in fluere, couler dans indique un fluide qui se répand dans le sujet sur lequel on agit. Ici ce serait une sorte de miasme hygide opérant la contagion de la santé comme une effluve pathogénique opère la contagion de la maladie. De même que dans les sécrétions organiques servant d'enveloppe au virus, il y a l'agent imperceptible qui ne se manifeste que par ses effets sur les personnes li-vrées à la contagion, De même, dans l'atmosphère de vapeurs animales ré-pandues autour de nous, il y aurait un fluide insaisis-sable qui ne se montrerait que par ses effets sur les sujets soumis au magnétisme. La plus forte présomption en faveur d'un fluide d'un fluide nerveux peut se tirer de la sensation d'épuisement éprouvée par les personnes d'un tempérament délicat qui se livrent avec trop d'ardeur à la pratique du magné-tisme. Est-ce @un@e fatigue produite par le mouvement des passes@? Non, certes, car cet épuisement est ressenti dans tout le corps et n'est nullement en rapport avec quelques mouvements modérés et lents des bras et des mains. Et d'ailleurs, remarque décisive, la même sensation a lieu lorsqu'on opère sans faire aucun geste. Est-ce une fatigue amenée par la concentration de la pensée, par l'effort de la volonté@? Cela peut y être pour une part mais il y a autre chose, car le travail de cabi- | 24 - La physiologie contemporaine, dit M. Lélut, recom- mence, sur la foi du microscope, à parler des esprits animaux ou de quelque chose d'équivalent. Arago lui-même n'a-t-il pas écrit en toutes lettres Des effets pourraient évidemment être occasionnés par un fluide subtil, invisible, impondérable, par une sorte de fluide nerveux ou de fluide magnétique, si on préfère, qui circulerait dans nos organes. Les langues portent le cachet des idées. Le mot in-fluence in fluere, couler dans indique un fluide qui se répand dans le sujet sur lequel on agit. Ici ce serait une sorte de miasme hygide opérant la contagion de la santé comme une effluve pathogénique opère la contagion de la maladie. De même que dans les sécrétions organiques servant d'enveloppe au virus, il y a l'agent imperceptible qui ne se manifeste que par ses effets sur les personnes li-vrées à la contagion, De même, dans l'atmosphère de vapeurs animales ré-pandues autour de nous, il y aurait un fluide insaisis-sable qui ne se montrerait que par ses effets sur les sujets soumis au magnétisme. La plus forte présomption en faveur d'un fluide d'un fluide nerveux peut se tirer de la sensation d'épuisement éprouvée par les personnes d'un tempérament délicat qui se livrent avec trop d'ardeur à la pratique du magné-tisme. Est-ce une fatigue produite par le mouvement des passes? Non, certes, car cet épuisement est ressenti dans tout le corps et n'est nullement en rapport avec quelques mouvements modérés et lents des bras et des mains. Et d'ailleurs, remarque décisive, la même sensation a lieu lorsqu'on opère sans faire aucun geste. Est-ce une fatigue amenée par la concentration de la pensée, par l'effort de la volonté? Cela peut y être pour une part mais il y a autre chose, car le travail de cabi- | 8 | 0.004505 | 0.021277 |
864.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-lant, mais déjà sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais là patience flUa persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon, était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des pièges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-lant, mais d@éjà sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais là patience @flUa persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon, était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit@! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des pièges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais la patience et la persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon@ était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus@ tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit ! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des piéges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais la patience et la persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon@ était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus@ tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit ! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des piéges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais la patience et la persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit ! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des piéges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du | 14 | 0.005783 | 0.032397 |
24.txt | 1,863 | -15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétart sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, dou-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant •de mois étaient le sujet continuel de sa plus | -15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétart sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, d@ou-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant •de mois étaient le sujet continuel de sa plus | ####### ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétait sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, d'au-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant @de mois étaient le sujet continuel de sa plus | -15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétait sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, d'au-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant @de mois étaient le sujet continuel de sa plus | -15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétait sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, d'au-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant de mois étaient le sujet continuel de sa plus | 4 | 0.00326 | 0.017544 |
870.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i79 son économie. Peut-être se fût-il arrêté alors, si l'exemple de ses camarades, leurs bravades et leurs quolibets ne l'eussent conduiLpluâ loin qu'il n'aurait dû aller. La séance avait été longue et le service copieux. Comment se refuser aux toasts portés en son honneur? Comment demeurer le verre vide en présence de tous ces verres pleins? Si stoïque que l'on soit, il est des moments où la raison fléchit et où les meilleures résolutions s'oublient. Que faut-il pour cela? un rien, un éclair, un eoude levé mal à propos, une mauvaise disposi-tion des organes. C'est ce que Melchior avait prévu avec un art infernal. Encore sous l'influence de la chaleur d'un exa-men, et énervé par l'abus de l'eau, Ludovic était une victime livrée d'avance et qui ne pouvait lui échapper. La marche, au lieu d'apporter un soulagement à ce mal-aise, ne fit que l'aggraver. Ce qu'y gagnait Ludovic, c'était d'acquérir de plus en plus la conscience de sa situation. Il se sentait à la merci d'un ennemi et n'avait pas les moyens de s'en défendre. Il voyait bien qu'il lui serait impossible de se présenter dans cet état là où son coeur l'appelait et où il était attendu, et, à cette pensée, une douleur inondait son coeur, douleur plus profonde que l'ivresse, et qui pourtant n'en dominait pas les effets. En proie au découragement, il se laissait guider sans opposer de résistance ni manifester de volonté. C'était comme un abandon de lui-même. Les traits que Melchior continuait à. lui détacher l'égaraient sans l'at-teindre ni l'émouvoir. Il était temps que cette scène eût une fin on arrivait aux portes de l'hôtel garni. Qu'allait faire Ludovic? Quel parti allait-il prendre? Melchior posa la question - Nous voici au port, dit-il, et ce n'est point sans peine. J'espère, grand, homme, que j'ai bien mérité de vous. On ne pilote pas avec plus d'aplomb un homme plus mal condi-tionné. Maintenant mon rôle finit et le vôtre commence. Où faut-il vous déposer? Ludovic eut une inimité d'angoisse et d'hésitation. La nuit s'était faite, et, en levant les yeux vers l'appartement de Marguerite, il aperçut, comme un phare, cette petite lumière qui jadis le guidait et le consolait. - Oui, dit Melchior, je comprends. La belle est à son poste, et c'est le cas ou jamais d'aller déposer notre couronne à ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i79 son économie. Peut-être se fût-il arrêté alors, si l'exemple de ses camarades, leurs bravades et leurs quolibets ne l'eussent condui@Lpluâ loin qu'il n'aurait dû aller. La séance avait été longue et le service copieux. Comment se refuser aux toasts portés en son honneur? Comment demeurer le verre vide en présence de tous ces verres pleins@? Si stoïque que l'on soit, il est des moments où la raison fléchit et où les meilleures résolutions s'oublient. Que faut-il pour cela? un rien, un éclair, un eoude levé mal à propos, une mauvaise disposi-tion des organes. C'est ce que Melchior avait prévu avec un art infernal. Encore sous l'influence de la chaleur d'un exa-men, et énervé par l'abus de l'eau, Ludovic était une victime livrée d'avance et qui ne pouvait lui échapper. La marche, au lieu d'apporter un soulagement à ce mal-aise, ne fit que l'aggraver. Ce qu'y gagnait Ludovic, c'était d'acquérir de plus en plus la conscience de sa situation. Il se sentait à la merci d'un ennemi et n'avait pas les moyens de s'en défendre. Il voyait bien qu'il lui serait impossible de se présenter dans cet état là où son coeur l'appelait et où il était attendu, et, à cette pensée, une douleur inondait son coeur, douleur plus profonde que l'ivresse, et qui pourtant n'en dominait pas les effets. En proie au découragement, il se laissait guider sans opposer de résistance ni manifester de volonté. C'était comme un abandon de lui-même. Les traits que Melchior continuait à. lui détacher l'égaraient sans l'at-teindre ni l'émouvoir. Il était temps que cette scène eût une fin on arrivait aux portes de l'hôtel garni. Qu'allait faire Ludovic@? Quel parti allait-il prendre@? Melchior posa la question - Nous voici au port, dit-il, et ce n'est point sans peine. J'espère, grand, homme, que j'ai bien mérité de vous. On ne pilote pas avec plus d'aplomb un homme plus mal condi-tionné. Maintenant mon rôle finit et le vôtre commence. Où faut-il vous déposer@? Ludovic eut une inimité d'angoisse et d'hésitation. La nuit s'était faite, et, en levant les yeux vers l'appartement de Marguerite, il aperçut, comme un phare, cette petite lumière qui jadis le guidait et le consolait. - Oui, dit Melchior, je comprends. La belle est à son poste, et c'est le cas ou jamais d'aller déposer notre couronne à ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 179 son économie. Peut-être se fût-il arrêté alors, si l'exemple de ses camarades, leurs bravades et leurs quolibets ne l'eussent conduit plus loin qu'il n'aurait dû aller. La séance avait été longue et le service copieux. Comment se refuser aux toasts portés en son honneur? Comment demeurer le verre vide en présence de tous ces verres pleins ? Si stoïque que l'on soit, il est des moments où la raison fléchit et où les meilleures résolutions s'oublient. Que faut-il pour cela? un rien, un éclair, un coude levé mal à propos, une mauvaise disposi-tion des organes. C'est ce que Melchior avait prévu avec un art infernal. Encore sous l'influence de la chaleur d'un exa-men, et énervé par l'abus de l'eau, Ludovic était une victime livrée d'avance et qui ne pouvait lui échapper. La marche, au lieu d'apporter un soulagement à ce mal-aise, ne fit que l'aggraver. Ce qu'y gagnait Ludovic, c'était d'acquérir de plus en plus la conscience de sa situation. Il se sentait à la merci d'un ennemi et n'avait pas les moyens de s'en défendre. Il voyait bien qu'il lui serait impossible de se présenter dans cet état là où son coeur l'appelait et où il était attendu, et, à cette pensée, une douleur inondait son coeur, douleur plus profonde que l'ivresse, et qui pourtant n'en dominait pas les effets. En proie au découragement, il se laissait guider sans opposer de résistance ni manifester de volonté. C'était comme un abandon de lui-même. Les traits que Melchior continuait à@ lui détacher s'égaraient sans l'at-teindre ni l'émouvoir. Il était temps que cette scène eût une fin on arrivait aux portes de l'hôtel garni. Qu'allait faire Ludovic ? Quel parti allait-il prendre ? Melchior posa la question -@Nous voici au port, dit-il, et ce n'est point sans peine. J'espère, grand@ homme, que j'ai bien mérité de vous. On ne pilote pas avec plus d'aplomb un homme plus mal condi-tionné. Maintenant mon rôle finit et le vôtre commence. Où faut-il vous déposer ? Ludovic eut une @minute d'angoisse et d'hésitation. La nuit s'était faite, et, en levant les yeux vers l'appartement de Marguerite, il aperçut, comme un phare, cette petite lumière qui jadis le guidait et le consolait. -@Oui, dit Melchior, je comprends. La belle est à son poste, et c'est le cas ou jamais d'aller déposer notre couronne à ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 179 son économie. Peut-être se fût-il arrêté alors, si l'exemple de ses camarades, leurs bravades et leurs quolibets ne l'eussent conduit plus loin qu'il n'aurait dû aller. La séance avait été longue et le service copieux. Comment se refuser aux toasts portés en son honneur? Comment demeurer le verre vide en présence de tous ces verres pleins ? Si stoïque que l'on soit, il est des moments où la raison fléchit et où les meilleures résolutions s'oublient. Que faut-il pour cela? un rien, un éclair, un coude levé mal à propos, une mauvaise disposi-tion des organes. C'est ce que Melchior avait prévu avec un art infernal. Encore sous l'influence de la chaleur d'un exa-men, et énervé par l'abus de l'eau, Ludovic était une victime livrée d'avance et qui ne pouvait lui échapper. La marche, au lieu d'apporter un soulagement à ce mal-aise, ne fit que l'aggraver. Ce qu'y gagnait Ludovic, c'était d'acquérir de plus en plus la conscience de sa situation. Il se sentait à la merci d'un ennemi et n'avait pas les moyens de s'en défendre. Il voyait bien qu'il lui serait impossible de se présenter dans cet état là où son coeur l'appelait et où il était attendu, et, à cette pensée, une douleur inondait son coeur, douleur plus profonde que l'ivresse, et qui pourtant n'en dominait pas les effets. En proie au découragement, il se laissait guider sans opposer de résistance ni manifester de volonté. C'était comme un abandon de lui-même. Les traits que Melchior continuait à@ lui détacher s'égaraient sans l'at-teindre ni l'émouvoir. Il était temps que cette scène eût une fin on arrivait aux portes de l'hôtel garni. Qu'allait faire Ludovic ? Quel parti allait-il prendre ? Melchior posa la question -@Nous voici au port, dit-il, et ce n'est point sans peine. J'espère, grand@ homme, que j'ai bien mérité de vous. On ne pilote pas avec plus d'aplomb un homme plus mal condi-tionné. Maintenant mon rôle finit et le vôtre commence. Où faut-il vous déposer ? Ludovic eut une @minute d'angoisse et d'hésitation. La nuit s'était faite, et, en levant les yeux vers l'appartement de Marguerite, il aperçut, comme un phare, cette petite lumière qui jadis le guidait et le consolait. -@Oui, dit Melchior, je comprends. La belle est à son poste, et c'est le cas ou jamais d'aller déposer notre couronne à ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 179 son économie. Peut-être se fût-il arrêté alors, si l'exemple de ses camarades, leurs bravades et leurs quolibets ne l'eussent conduit plus loin qu'il n'aurait dû aller. La séance avait été longue et le service copieux. Comment se refuser aux toasts portés en son honneur? Comment demeurer le verre vide en présence de tous ces verres pleins ? Si stoïque que l'on soit, il est des moments où la raison fléchit et où les meilleures résolutions s'oublient. Que faut-il pour cela? un rien, un éclair, un coude levé mal à propos, une mauvaise disposi-tion des organes. C'est ce que Melchior avait prévu avec un art infernal. Encore sous l'influence de la chaleur d'un exa-men, et énervé par l'abus de l'eau, Ludovic était une victime livrée d'avance et qui ne pouvait lui échapper. La marche, au lieu d'apporter un soulagement à ce mal-aise, ne fit que l'aggraver. Ce qu'y gagnait Ludovic, c'était d'acquérir de plus en plus la conscience de sa situation. Il se sentait à la merci d'un ennemi et n'avait pas les moyens de s'en défendre. Il voyait bien qu'il lui serait impossible de se présenter dans cet état là où son coeur l'appelait et où il était attendu, et, à cette pensée, une douleur inondait son coeur, douleur plus profonde que l'ivresse, et qui pourtant n'en dominait pas les effets. En proie au découragement, il se laissait guider sans opposer de résistance ni manifester de volonté. C'était comme un abandon de lui-même. Les traits que Melchior continuait à lui détacher s'égaraient sans l'at-teindre ni l'émouvoir. Il était temps que cette scène eût une fin on arrivait aux portes de l'hôtel garni. Qu'allait faire Ludovic ? Quel parti allait-il prendre ? Melchior posa la question -Nous voici au port, dit-il, et ce n'est point sans peine. J'espère, grand homme, que j'ai bien mérité de vous. On ne pilote pas avec plus d'aplomb un homme plus mal condi-tionné. Maintenant mon rôle finit et le vôtre commence. Où faut-il vous déposer ? Ludovic eut une minute d'angoisse et d'hésitation. La nuit s'était faite, et, en levant les yeux vers l'appartement de Marguerite, il aperçut, comme un phare, cette petite lumière qui jadis le guidait et le consolait. -Oui, dit Melchior, je comprends. La belle est à son poste, et c'est le cas ou jamais d'aller déposer notre couronne à ses | 19 | 0.008176 | 0.035398 |
30.txt | 1,863 | -26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entré les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 16S5. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté demonDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches | -26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entré les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 16S5. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de@monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches | ######## avec l'agrément de son confesseur, entre les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 1655. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie de dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches | -26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entre les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 1655. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie de dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches | -26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entre les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 1655. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie de dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches | 4 | 0.003271 | 0.016529 |
737.txt | 1,858 | 24 CE QU'ON PEUT VOill DANS UNE RUE . ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé de , nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas -cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande®eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOill DANS UNE RUE . ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé de , nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort@? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas -cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande®eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOI@R DANS UNE RUE@. ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé dede nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort ? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas @cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOI@R DANS UNE RUE@. ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé dede nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort ? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas @cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé dede nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort ? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 9 | 0.00369 | 0.016092 |
723.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 9 tait point de mélodrame, même aux boulevards, quPvalût celui dont chacun autour de moi arrangeait les scènes et multipliait les combinaisons, en accompagnant ces versions sombres de gestes et d'exclamations appropriés. Voilà où me conduisit cette enquête faite de porte en porte, dans les moments où mon service me laissait quelque liberté. Au lieu d'apaiser ma curiosité, ce premier résultat ne fit que l'accroître. Dans leur vague même, ces renseignements ins-piraient le désir d'arriver à quelque chose de plus positif derrière ces contes, il y avait une histoire réelle mais com-ment la pénétrer? comment découvrir ce mystère que j'avais pressenti et que confirmait la rumeur populaire? Là commen-çaient les difficultés, et elles étaient de nature à décourager un homme moins opiniâtre que moi. Des subalternes qui habitaient l'hôtel, aucun ne paraissait jouir d'un crédit mieux assuré que le concierge. Mille cir-constances trahissaient cette autorité de seconde main et la rendaient manifeste, même pour l'observateur le plus super-ficiel. Les autres valets ne lui parlaient qu'avec déférence, venaient prendre ses ordres et les exécutaient ponctuelle-ment. Quand le comte passait devant la loge, il ne manquait pas d'adresser au .gardien de l'hôtel quelques signes de bien-veillance, dont celui-ci semblait profondément touché. En serviteur bien appris, il s'inclinait alors jusqu'à'terre mais n'en relevait que plus haut le front lorsque M. de Montréal s'était éloigné. Plus de doute, me dis-je c'est là le courtisan et le favori on le retrouve ainsi à tous les degrés de l'é-chelle sociale rampant envers les grands, hautain envers les petits. Dès lors il me parut démontré que si je voulais obtenir sur les Montréal autre chose que des récits ou des impressions en l'air, c'était à ce personnage qu'il fallait m'adresser. Il élait l'oeil et il avait l'oreille du maître. S'il existait un secret dans cet intérieur, forcément il en était le dépositaire. Qu'il l'eût surpris ou qu'on le lui eût confié, peu importait, pourvu qu'il fût au courant. -' Voilà mon homme, m'écriai-je ne cherchons pas ail-leurs. Il tient le mot de l'énigme, et, si boutonné qu'il puisse être, je le lui arracherai. Oui, concierge, je vous l'arracherai. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 9 tait point de mélodrame, même aux boulevards, qu@Pvalût celui dont chacun autour de moi arrangeait les scènes et multipliait les combinaisons, en accompagnant ces versions sombres de gestes et d'exclamations appropriés. Voilà où me conduisit cette enquête faite de porte en porte, dans les moments où mon service me laissait quelque liberté. Au lieu d'apaiser ma curiosité, ce premier résultat ne fit que l'accroître. Dans leur vague même, ces renseignements ins-piraient le désir d'arriver à quelque chose de plus positif derrière ces contes, il y avait une histoire réelle mais com-ment la pénétrer@? comment découvrir ce mystère que j'avais pressenti et que confirmait la rumeur populaire? Là commen-çaient les difficultés, et elles étaient de nature à décourager un homme moins opiniâtre que moi. Des subalternes qui habitaient l'hôtel, aucun ne paraissait jouir d'un crédit mieux assuré que le concierge. Mille cir-constances trahissaient cette autorité de seconde main et la rendaient manifeste, même pour l'observateur le plus super-ficiel. Les autres valets ne lui parlaient qu'avec déférence, venaient prendre ses ordres et les exécutaient ponctuelle-ment. Quand le comte passait devant la loge, il ne manquait pas d'adresser au .gardien de l'hôtel quelques signes de bien-veillance, dont celui-ci semblait profondément touché. En serviteur bien appris, il s'inclinait alors jusqu'à'terre mais n'en relevait que plus haut le front lorsque M. de Montréal s'était éloigné. Plus de doute, me dis-je c'est là le courtisan et le favori on le retrouve ainsi à tous les degrés de l'é-chelle sociale rampant envers les grands, hautain envers les petits. Dès lors il me parut démontré que si je voulais obtenir sur les Montréal autre chose que des récits ou des impressions en l'air, c'était à ce personnage qu'il fallait m'adresser. Il élait l'oeil et il avait l'oreille du maître. S'il existait un secret dans cet intérieur, forcément il en était le dépositaire. Qu'il l'eût surpris ou qu'on le lui eût confié, peu importait, pourvu qu'il fût au courant. -' Voilà mon homme, m'écriai-je ne cherchons pas ail-leurs. Il tient le mot de l'énigme, et, si boutonné qu'il puisse être, je le lui arracherai. Oui, concierge, je vous l'arracherai. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 9 tait point de mélodrame, même aux boulevards, qui valût celui dont chacun autour de moi arrangeait les scènes et multipliait les combinaisons, en accompagnant ces versions sombres de gestes et d'exclamations appropriés. Voilà où me conduisit cette enquête faite de porte en porte, dans les moments où mon service me laissait quelque liberté. Au lieu d'apaiser ma curiosité, ce premier résultat ne fit que l'accroître. Dans leur vague même, ces renseignements ins-piraient le désir d'arriver à quelque chose de plus positif derrière ces contes, il y avait une histoire réelle mais com-ment la pénétrer ? comment découvrir ce mystère que j'avais pressenti et que confirmait la rumeur populaire? La commen-çaient les difficultés, et elles étaient de nature à décourager un homme moins opiniâtre que moi. Des subalternes qui habitaient l'hôtel, aucun ne paraissait jouir d'un crédit mieux assuré que le concierge. Mille cir-constances trahissaient cette autorité de seconde main et la rendaient manifeste, même pour l'observateur le plus super-ficiel. Les autres valets ne lui parlaient qu'avec déférence, venaient prendre ses ordres et les exécutaient ponctuelle-ment. Quand le comte passait devant la loge, il ne manquait pas d'adresser au @gardien de l'hôtel quelques signes de bien-veillance, dont celui-ci semblait profondément touché. En serviteur bien appris, il s'inclinait alors jusqu'à terre mais n'en relevait que plus haut le front lorsque M. de Montréal s'était éloigné. Plus de doute, me dis-je c'est là le courtisan et le favori on le retrouve ainsi à tous les degrés de l'é-chelle sociale rampant envers les grands, hautain envers les petits. Dès lors il me parut démontré que si je voulais obtenir sur les Montréal autre chose que des récits ou des impressions en l'air, c'était à ce personnage qu'il fallait m'adresser. Il était l'oeil et il avait l'oreille du maître. S'il existait un secret dans cet intérieur, forcément il en était le dépositaire. Qu'il l'eût surpris ou qu'on le lui eût confié, peu importait, pourvu qu'il fût au courant. -@@Voilà mon homme, m'écriai-je ne cherchons pas ail-leurs. Il tient le mot de l'énigme, et, si boutonné qu'il puisse être, je le lui arracherai. Oui, concierge, je vous l'arracherai. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 9 tait point de mélodrame, même aux boulevards, qui valût celui dont chacun autour de moi arrangeait les scènes et multipliait les combinaisons, en accompagnant ces versions sombres de gestes et d'exclamations appropriés. Voilà où me conduisit cette enquête faite de porte en porte, dans les moments où mon service me laissait quelque liberté. Au lieu d'apaiser ma curiosité, ce premier résultat ne fit que l'accroître. Dans leur vague même, ces renseignements ins-piraient le désir d'arriver à quelque chose de plus positif derrière ces contes, il y avait une histoire réelle mais com-ment la pénétrer ? comment découvrir ce mystère que j'avais pressenti et que confirmait la rumeur populaire? La commen-çaient les difficultés, et elles étaient de nature à décourager un homme moins opiniâtre que moi. Des subalternes qui habitaient l'hôtel, aucun ne paraissait jouir d'un crédit mieux assuré que le concierge. Mille cir-constances trahissaient cette autorité de seconde main et la rendaient manifeste, même pour l'observateur le plus super-ficiel. Les autres valets ne lui parlaient qu'avec déférence, venaient prendre ses ordres et les exécutaient ponctuelle-ment. Quand le comte passait devant la loge, il ne manquait pas d'adresser au @gardien de l'hôtel quelques signes de bien-veillance, dont celui-ci semblait profondément touché. En serviteur bien appris, il s'inclinait alors jusqu'à terre mais n'en relevait que plus haut le front lorsque M. de Montréal s'était éloigné. Plus de doute, me dis-je c'est là le courtisan et le favori on le retrouve ainsi à tous les degrés de l'é-chelle sociale rampant envers les grands, hautain envers les petits. Dès lors il me parut démontré que si je voulais obtenir sur les Montréal autre chose que des récits ou des impressions en l'air, c'était à ce personnage qu'il fallait m'adresser. Il était l'oeil et il avait l'oreille du maître. S'il existait un secret dans cet intérieur, forcément il en était le dépositaire. Qu'il l'eût surpris ou qu'on le lui eût confié, peu importait, pourvu qu'il fût au courant. -@@Voilà mon homme, m'écriai-je ne cherchons pas ail-leurs. Il tient le mot de l'énigme, et, si boutonné qu'il puisse être, je le lui arracherai. Oui, concierge, je vous l'arracherai. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 9 tait point de mélodrame, même aux boulevards, qui valût celui dont chacun autour de moi arrangeait les scènes et multipliait les combinaisons, en accompagnant ces versions sombres de gestes et d'exclamations appropriés. Voilà où me conduisit cette enquête faite de porte en porte, dans les moments où mon service me laissait quelque liberté. Au lieu d'apaiser ma curiosité, ce premier résultat ne fit que l'accroître. Dans leur vague même, ces renseignements ins-piraient le désir d'arriver à quelque chose de plus positif derrière ces contes, il y avait une histoire réelle mais com-ment la pénétrer ? comment découvrir ce mystère que j'avais pressenti et que confirmait la rumeur populaire? La commen-çaient les difficultés, et elles étaient de nature à décourager un homme moins opiniâtre que moi. Des subalternes qui habitaient l'hôtel, aucun ne paraissait jouir d'un crédit mieux assuré que le concierge. Mille cir-constances trahissaient cette autorité de seconde main et la rendaient manifeste, même pour l'observateur le plus super-ficiel. Les autres valets ne lui parlaient qu'avec déférence, venaient prendre ses ordres et les exécutaient ponctuelle-ment. Quand le comte passait devant la loge, il ne manquait pas d'adresser au gardien de l'hôtel quelques signes de bien-veillance, dont celui-ci semblait profondément touché. En serviteur bien appris, il s'inclinait alors jusqu'à terre mais n'en relevait que plus haut le front lorsque M. de Montréal s'était éloigné. Plus de doute, me dis-je c'est là le courtisan et le favori on le retrouve ainsi à tous les degrés de l'é-chelle sociale rampant envers les grands, hautain envers les petits. Dès lors il me parut démontré que si je voulais obtenir sur les Montréal autre chose que des récits ou des impressions en l'air, c'était à ce personnage qu'il fallait m'adresser. Il était l'oeil et il avait l'oreille du maître. S'il existait un secret dans cet intérieur, forcément il en était le dépositaire. Qu'il l'eût surpris ou qu'on le lui eût confié, peu importait, pourvu qu'il fût au courant. -Voilà mon homme, m'écriai-je ne cherchons pas ail-leurs. Il tient le mot de l'énigme, et, si boutonné qu'il puisse être, je le lui arracherai. Oui, concierge, je vous l'arracherai. | 9 | 0.003961 | 0.022005 |
938.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret@? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | 16 | 0.008588 | 0.043478 |
910.txt | 1,858 | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 11 | 0.004885 | 0.026066 |
904.txt | 1,858 | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et | 18 | 0.008108 | 0.044811 |
535.txt | 1,892 | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus 1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensurations par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus 1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensurations par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus@1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 95, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de 1m,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensuration@ par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue ####### | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus@1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 95, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de 1m,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensuration@ par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 95, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de 1m,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensuration par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | 4 | 0.001276 | 0.006525 |
247.txt | 1,845 | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irréligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irréligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | ###### corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irreligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irreligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irreligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | 1 | 0.000739 | 0.004237 |
521.txt | 1,873 | -27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On | -27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On | -27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On | -27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On | -27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -Mé-thode de Trommer. -On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On | 6 | 0.003088 | 0.017699 |
509.txt | 1,874 | 6ANTHROPOLOGIE ensuite leur transmission héréditaire enfin, s'il en était ainsi, on ne comprendrait guère pourquoi elles ne se seraient pas généralisées à toute l'espèce. Disons seulement à ce propos que parmi les anomalies il en est beaucoup qui entravent plutôt qu'elles ne favorisent les fonctions, comme par exemple, l'insertion du digastrique à l'angle du maxillaire, etc. Il ne reste, il faut le reconnaître, que deux manières de se rendre compte de ces retours incontestables vers les types inférieurs. De ces deux théories, la première n'en est pas une. Elle se borne à constater le fait et à le rattacher à un problème antérieur devant lequel elle a déjà proclamé l'impuissance de la science. Ce problème, c'est ce qu'on a appelé l'unité de plan dans le règne animal. A vrai dire, la production sporadique chez un animal quelconque d'un type appartenant à - un de ses voisins n'est ni plus ni moins inexplicable que la production constante chez l'un et chez l'autre de dispositions anatomiques analogues. Certains savants se contenteront donc de cette simple vue générale. D'autres, plus impatients, ont cherché à pénétrer le mystère, et ils ont trouvé une interprétation rationnelle de ces deux groupes de phé-nomènes dans la doctrine de l'Evolution elle explique la sériation animale par la filiation, et les anomalies réversivesv par l'atavisme. Bien des observateurs attendent, pour se déclarer partisans de cette théorie, qu'elle ait réuni un plus grand nombre de preuves qu'elle n'eu possède déjà. Mais personne, même parmi ceux qui croient devoir con-server encore une pareille réserve, ne peut se refuser à constater impar-tialement les faits qui peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Quel que soit, du reste, le parti qu'on adopte à l'égard du transfor-misme, il est une conclusion indiscutable qui ressort de l'étude des ano-malies réversives En nous montrant les ressemblances qui, jusque dans les accidents de sa structure, unissent l'homme à ses voisins, elle resserre encore les liens qui le rattachent à la famille des Primates, et démontre la fragilité de certains arguments invoqués pour établir zoolo-giquement entre nous et les anthropoïdes une différence ordinale. Non, ce n'est pas dans telle ou telle divergence des appareils osseux et musculaire sujette à s'atténuer sporadiquement, pas plus que ce n'est dans les plis de passage du cerveau 1 que se trouve la différence essen-tielle. En attribuant une importance démesurée à des particularités ana-tomiques moindres après tout que celles qui séparent le dernier des anthropoïdes du premier des pithéciens, on compromet la dignité 1 05'. à ce sujet l'article CIRCONVOLUTION du Dict. encycl. des sciences médicales. G Masson, éditeur. | 6ANTHROPOLOGIE ensuite leur transmission héréditaire enfin, s'il en était ainsi, on ne comprendrait guère pourquoi elles ne se seraient pas généralisées à toute l'espèce. Disons seulement à ce propos que parmi les anomalies il en est beaucoup qui entravent plutôt qu'elles ne favorisent les fonctions, comme par exemple, l'insertion du digastrique à l'angle du maxillaire, etc.@@ Il ne reste, il faut le reconnaître, que deux manières de se rendre compte de ces retours incontestables vers les types inférieurs. De ces deux théories, la première n'en est pas une. Elle se borne à constater le fait et à le rattacher à un problème antérieur devant lequel elle a déjà proclamé l'impuissance de la science. Ce problème, c'est ce qu'on a appelé l'unité de plan dans le règne animal. A vrai dire, la production sporadique chez un animal quelconque d'un type appartenant à - un de ses voisins n'est ni plus ni moins inexplicable que la production constante chez l'un et chez l'autre de dispositions anatomiques analogues. Certains savants se contenteront donc de cette simple vue générale. D'autres, plus impatients, ont cherché à pénétrer le mystère, et ils ont trouvé une interprétation rationnelle de ces deux groupes de phé-nomènes dans la doctrine de l'Evolution elle explique la sériation animale par la filiation, et les anomalies réversivesv par l'atavisme. Bien des observateurs attendent, pour se déclarer partisans de cette théorie, qu'elle ait réuni un plus grand nombre de preuves qu'elle n'eu possède déjà. Mais personne, même parmi ceux qui croient devoir con-server encore une pareille réserve, ne peut se refuser à constater impar-tialement les faits qui peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Quel que soit, du reste, le parti qu'on adopte à l'égard du transfor-misme, il est une conclusion indiscutable qui ressort de l'étude des ano-malies réversives En nous montrant les ressemblances qui, jusque dans les accidents de sa structure, unissent l'homme à ses voisins, elle resserre encore les liens qui le rattachent à la famille des Primates, et démontre la fragilité de certains arguments invoqués pour établir zoolo-giquement entre nous et les anthropoïdes une différence ordinale. Non, ce n'est pas dans telle ou telle divergence des appareils osseux et musculaire sujette à s'atténuer sporadiquement, pas plus que ce n'est dans les plis de passage du cerveau 1 que se trouve la différence essen-tielle. En attribuant une importance démesurée à des particularités ana-tomiques moindres après tout que celles qui séparent le dernier des anthropoïdes du premier des pithéciens, on compromet la dignité 1 05'. à ce sujet l'article CIRCONVOLUTION du Dict. encycl. des sciences médicales. G Masson, éditeur. | 6ANTHROPOLOGIE ensuite leur transmission héréditaire enfin, s'il en était ainsi, on ne comprendrait guère pourquoi elles ne se seraient pas généralisées à toute l'espèce. Disons seulement à ce propos que parmi les anomalies il en est beaucoup qui entravent plutôt qu'elles ne favorisent les fonctions, comme par exemple, l'insertion du digastrique à l'angle du maxillaire, etc... Il ne reste, il faut le reconnaître, que deux manières de se rendre compte de ces retours incontestables vers les types inférieurs. De ces deux théories, la première n'en est pas une. Elle se borne à constater le fait et à le rattacher à un problème antérieur devant lequel elle a déjà proclamé l'impuissance de la science. Ce problème, c'est ce qu'on a appelé l'unité de plan dans le règne animal. A vrai dire, la production sporadique chez un animal quelconque d'un type appartenant à@@ un de ses voisins n'est ni plus ni moins inexplicable que la production constante chez l'un et chez l'autre de dispositions anatomiques analogues. Certains savants se contenteront donc de cette simple vue générale. D'autres, plus impatients, ont cherché à pénétrer le mystère, et ils ont trouvé une interprétation rationnelle de ces deux groupes de phé-nomènes dans la doctrine de l'Évolution elle explique la sériation animale par la filiation, et les anomalies réversives@ par l'atavisme. Bien des observateurs attendent, pour se déclarer partisans de cette théorie, qu'elle ait réuni un plus grand nombre de preuves qu'elle n'en possède déjà. Mais personne, même parmi ceux qui croient devoir con-server encore une pareille réserve, ne peut se refuser à constater impar-tialement les faits qui peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Quel que soit, du reste, le parti qu'on adopte à l'égard du transfor-misme, il est une conclusion indiscutable qui ressort de l'étude des ano-malies réversives En nous montrant les ressemblances qui, jusque dans les accidents de sa structure, unissent l'homme à ses voisins, elle resserre encore les liens qui le rattachent à la famille des Primates, et démontre la fragilité de certains arguments invoqués pour établir zoolo-giquement entre nous et les anthropoïdes une différence ordinale. Non, ce n'est pas dans telle ou telle divergence des appareils osseux et musculaire sujette à s'atténuer sporadiquement, pas plus que ce n'est dans les plis de passage du cerveau 1 que se trouve la différence essen-tielle. En attribuant une importance démesurée à des particularités ana-tomiques moindres après tout que celles qui séparent le dernier des anthropoïdes du premier des pithéciens, on compromet la dignité 1 Voy. à ce sujet l'article CIRCONVOLUTION du Dict. encycl. des sciences médicales. G Masson, éditeur. | 6ANTHROPOLOGIE ensuite leur transmission héréditaire enfin, s'il en était ainsi, on ne comprendrait guère pourquoi elles ne se seraient pas généralisées à toute l'espèce. Disons seulement à ce propos que parmi les anomalies il en est beaucoup qui entravent plutôt qu'elles ne favorisent les fonctions, comme par exemple, l'insertion du digastrique à l'angle du maxillaire, etc... Il ne reste, il faut le reconnaître, que deux manières de se rendre compte de ces retours incontestables vers les types inférieurs. De ces deux théories, la première n'en est pas une. Elle se borne à constater le fait et à le rattacher à un problème antérieur devant lequel elle a déjà proclamé l'impuissance de la science. Ce problème, c'est ce qu'on a appelé l'unité de plan dans le règne animal. A vrai dire, la production sporadique chez un animal quelconque d'un type appartenant à@@ un de ses voisins n'est ni plus ni moins inexplicable que la production constante chez l'un et chez l'autre de dispositions anatomiques analogues. Certains savants se contenteront donc de cette simple vue générale. D'autres, plus impatients, ont cherché à pénétrer le mystère, et ils ont trouvé une interprétation rationnelle de ces deux groupes de phé-nomènes dans la doctrine de l'Évolution elle explique la sériation animale par la filiation, et les anomalies réversives@ par l'atavisme. Bien des observateurs attendent, pour se déclarer partisans de cette théorie, qu'elle ait réuni un plus grand nombre de preuves qu'elle n'en possède déjà. Mais personne, même parmi ceux qui croient devoir con-server encore une pareille réserve, ne peut se refuser à constater impar-tialement les faits qui peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Quel que soit, du reste, le parti qu'on adopte à l'égard du transfor-misme, il est une conclusion indiscutable qui ressort de l'étude des ano-malies réversives En nous montrant les ressemblances qui, jusque dans les accidents de sa structure, unissent l'homme à ses voisins, elle resserre encore les liens qui le rattachent à la famille des Primates, et démontre la fragilité de certains arguments invoqués pour établir zoolo-giquement entre nous et les anthropoïdes une différence ordinale. Non, ce n'est pas dans telle ou telle divergence des appareils osseux et musculaire sujette à s'atténuer sporadiquement, pas plus que ce n'est dans les plis de passage du cerveau 1 que se trouve la différence essen-tielle. En attribuant une importance démesurée à des particularités ana-tomiques moindres après tout que celles qui séparent le dernier des anthropoïdes du premier des pithéciens, on compromet la dignité 1 Voy. à ce sujet l'article CIRCONVOLUTION du Dict. encycl. des sciences médicales. G Masson, éditeur. | 6ANTHROPOLOGIE ensuite leur transmission héréditaire enfin, s'il en était ainsi, on ne comprendrait guère pourquoi elles ne se seraient pas généralisées à toute l'espèce. Disons seulement à ce propos que parmi les anomalies il en est beaucoup qui entravent plutôt qu'elles ne favorisent les fonctions, comme par exemple, l'insertion du digastrique à l'angle du maxillaire, etc... Il ne reste, il faut le reconnaître, que deux manières de se rendre compte de ces retours incontestables vers les types inférieurs. De ces deux théories, la première n'en est pas une. Elle se borne à constater le fait et à le rattacher à un problème antérieur devant lequel elle a déjà proclamé l'impuissance de la science. Ce problème, c'est ce qu'on a appelé l'unité de plan dans le règne animal. A vrai dire, la production sporadique chez un animal quelconque d'un type appartenant à un de ses voisins n'est ni plus ni moins inexplicable que la production constante chez l'un et chez l'autre de dispositions anatomiques analogues. Certains savants se contenteront donc de cette simple vue générale. D'autres, plus impatients, ont cherché à pénétrer le mystère, et ils ont trouvé une interprétation rationnelle de ces deux groupes de phé-nomènes dans la doctrine de l'Évolution elle explique la sériation animale par la filiation, et les anomalies réversives par l'atavisme. Bien des observateurs attendent, pour se déclarer partisans de cette théorie, qu'elle ait réuni un plus grand nombre de preuves qu'elle n'en possède déjà. Mais personne, même parmi ceux qui croient devoir con-server encore une pareille réserve, ne peut se refuser à constater impar-tialement les faits qui peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Quel que soit, du reste, le parti qu'on adopte à l'égard du transfor-misme, il est une conclusion indiscutable qui ressort de l'étude des ano-malies réversives En nous montrant les ressemblances qui, jusque dans les accidents de sa structure, unissent l'homme à ses voisins, elle resserre encore les liens qui le rattachent à la famille des Primates, et démontre la fragilité de certains arguments invoqués pour établir zoolo-giquement entre nous et les anthropoïdes une différence ordinale. Non, ce n'est pas dans telle ou telle divergence des appareils osseux et musculaire sujette à s'atténuer sporadiquement, pas plus que ce n'est dans les plis de passage du cerveau 1 que se trouve la différence essen-tielle. En attribuant une importance démesurée à des particularités ana-tomiques moindres après tout que celles qui séparent le dernier des anthropoïdes du premier des pithéciens, on compromet la dignité 1 Voy. à ce sujet l'article CIRCONVOLUTION du Dict. encycl. des sciences médicales. G Masson, éditeur. | 10 | 0.003672 | 0.023256 |
1062.txt | 1,862 | -46q -s'est caché avec soin. Son camarade très-indigne Sainte- -Hélène parla lundi et mardi il reprit toute l'affaire pauvre-ment et misérablement, lisant ce qu'il disoit, et sans rien augmenter, ni donner un autre tour à l'affaire. Il opina, sans s'appuyer sur rien, que M. Foucquet auroit la tête tranchée, à cause du crime d'Etat et pour attirer plus de monde à lui, et faire un trait de Normand 4, il dit qu'il falloit croire que le Roi donneroit grâce que c'étoit lui seul qui le pouvoit faire. Ce fut hier qu'il fit cette belle action, dont tout le monde fut aussi touché, qu'on avoit été aise de l'avis de M. d'Ormesson. Ce matin, Pussort a parlé quatre heures, mais avec tant de véhémence, tant de chaleur, .tant d'emportement, tant de rage, que plusieurs des juges en étoient scandalisés, et l'on croit que cette furie peut faire plus de bien que de mal à notre pauvre ami. Il a redoublé de force sur la fin de son avis, et a dit sur ce crime d'Etat, qu'un certain Espagnol nous devoit faire bien de la honte, qui avoit eu tant d'horreur d'un rebelle, qu'il avoit brûlé sa maison, parce que Charles de Bourbon 2 y avoit passé qu'à plus forte raison nous devions avoir en abomination le crime de M. Foucquet que pour le punir il n'y avoit que la corde et les gibets mais qu'à cause des charges qu'il avoit possédées, et qu'il avoit plusieurs parents considérables, il se relâchoit à prendre l'avis de M. de Sainte-Hélène. LETTRE 63. - i. Le Cormier de Sainte-Hélène était, comme nous l'avons dit, conseiller au parlement de Rouen. Il fit son rapport le lundi et le mardi, et dit son avis le mercredi, qui fut qu'encore que les preuves fussent assez fortes pour la conviction du péculat, pour lequel l'accusé méritoit d'être pendu, néanmoins que pour le crime d'Etat il étoit d'avis qu'il eût la tête tranchée. Voyez dans les OEuvres de M. Foucquet, tome XVI, p. 338, la Relation déjà citée. a. Voltaire, dans Y Essai sur les moeurs chap. 123 , nie cette anec-dote, dont on place d'ordinaire le théâtre à Madrid. Le connétable de Bourbon n'alla jamais, dit-il, en Espagne. 1664 | -46q -s'est caché avec soin. Son camarade très-indigne Sainte- -Hélène parla lundi et mardi il reprit toute l'affaire pauvre-ment et misérablement, lisant ce qu'il disoit, et sans rien augmenter, ni donner un autre tour à l'affaire. Il opina, sans s'appuyer sur rien, que M. Foucquet auroit la tête tranchée, à cause du crime d'Etat et pour attirer plus de monde à lui, et faire un trait de Normand 4, il dit qu'il falloit croire que le Roi donneroit grâce que c'étoit lui seul qui le pouvoit faire. Ce fut hier qu'il fit cette belle action, dont tout le monde fut aussi touché, qu'on avoit été aise de l'avis de M. d'Ormesson. Ce matin, Pussort a parlé quatre heures, mais avec tant de véhémence, tant de chaleur, .tant d'emportement, tant de rage, que plusieurs des juges en étoient scandalisés, et l'on croit que cette furie peut faire plus de bien que de mal à notre pauvre ami. Il a redoublé de force sur la fin de son avis, et a dit sur ce crime d'Etat, qu'un certain Espagnol nous devoit faire bien de la honte, qui avoit eu tant d'horreur d'un rebelle, qu'il avoit brûlé sa maison, parce que Charles de Bourbon 2 y avoit passé qu'à plus forte raison nous devions avoir en abomination le crime de M. Foucquet que pour le punir il n'y avoit que la corde et les gibets mais qu'à cause des charges qu'il avoit possédées, et qu'il avoit plusieurs parents considérables, il se relâchoit à prendre l'avis de M. de Sainte-Hélène. LETTRE 63. - i. Le Cormier de Sainte-Hélène était, comme nous l'avons dit, conseiller au parlement de Rouen. Il fit son rapport le lundi et le mardi, et dit son avis le mercredi, qui fut qu'encore que les preuves fussent assez fortes pour la conviction du péculat, pour lequel l'accusé méritoit d'être pendu, néanmoins que pour le crime d'Etat il étoit d'avis qu'il eût la tête tranchée. Voyez dans les OEuvres de M. Foucquet, tome XVI, p. 338, la Relation déjà citée. a. Voltaire, dans Y Essai sur les moeurs chap. 123 , nie cette anec-dote, dont on place d'ordinaire le théâtre à Madrid. Le connétable de Bourbon n'alla jamais, dit-il, en Espagne. 1664 | ##### s'est caché avec soin. Son camarade très-indigne Sainte-@@Hélène parla lundi et mardi il reprit toute l'affaire pauvre-ment et misérablement, lisant ce qu'il disoit, et sans rien augmenter, ni donner un autre tour à l'affaire. Il opina, sans s'appuyer sur rien, que M. Foucquet auroit la tête tranchée, à cause du crime d'Etat et pour attirer plus de monde à lui, et faire un trait de Normand 1, il dit qu'il falloit croire que le Roi donneroit grâce que c'étoit lui seul qui le pouvoit faire. Ce fut hier qu'il fit cette belle action, dont tout le monde fut aussi touché, qu'on avoit été aise de l'avis de M. d'Ormesson. Ce matin, Pussort a parlé quatre heures, mais avec tant de véhémence, tant de chaleur, @tant d'emportement, tant de rage, que plusieurs des juges en étoient scandalisés, et l'on croit que cette furie peut faire plus de bien que de mal à notre pauvre ami. Il a redoublé de force sur la fin de son avis, et a dit sur ce crime d'Etat, qu'un certain Espagnol nous devoit faire bien de la honte, qui avoit eu tant d'horreur d'un rebelle, qu'il avoit brûlé sa maison, parce que Charles de Bourbon 2 y avoit passé qu'à plus forte raison nous devions avoir en abomination le crime de M. Foucquet que pour le punir il n'y avoit que la corde et les gibets mais qu'à cause des charges qu'il avoit possédées, et qu'il avoit plusieurs parents considérables, il se relâchoit à prendre l'avis de M. de Sainte-Hélène. LETTRE 63. -@I. Le Cormier de Sainte-Hélène était, comme nous l'avons dit, conseiller au parlement de Rouen. Il fit son rapport le lundi et le mardi, et dit son avis le mercredi, qui fut qu'encore que les preuves fussent assez fortes pour la conviction du péculat, pour lequel l'accusé méritoit d'être pendu, néanmoins que pour le crime d'Etat il étoit d'avis qu'il eût la tête tranchée. Voyez dans les OEuvres de M. Foucquet, tome XVI, p. 338, la Relation déjà citée. 2. Voltaire, dans l'Essai sur les moeurs chap. 123 , nie cette anec-dote, dont on place d'ordinaire le théâtre à Madrid. Le connétable de Bourbon n'alla jamais, dit-il, en Espagne. #### | -46q s'est caché avec soin. Son camarade très-indigne Sainte-@@Hélène parla lundi et mardi il reprit toute l'affaire pauvre-ment et misérablement, lisant ce qu'il disoit, et sans rien augmenter, ni donner un autre tour à l'affaire. Il opina, sans s'appuyer sur rien, que M. Foucquet auroit la tête tranchée, à cause du crime d'Etat et pour attirer plus de monde à lui, et faire un trait de Normand 1, il dit qu'il falloit croire que le Roi donneroit grâce que c'étoit lui seul qui le pouvoit faire. Ce fut hier qu'il fit cette belle action, dont tout le monde fut aussi touché, qu'on avoit été aise de l'avis de M. d'Ormesson. Ce matin, Pussort a parlé quatre heures, mais avec tant de véhémence, tant de chaleur, @tant d'emportement, tant de rage, que plusieurs des juges en étoient scandalisés, et l'on croit que cette furie peut faire plus de bien que de mal à notre pauvre ami. Il a redoublé de force sur la fin de son avis, et a dit sur ce crime d'Etat, qu'un certain Espagnol nous devoit faire bien de la honte, qui avoit eu tant d'horreur d'un rebelle, qu'il avoit brûlé sa maison, parce que Charles de Bourbon 2 y avoit passé qu'à plus forte raison nous devions avoir en abomination le crime de M. Foucquet que pour le punir il n'y avoit que la corde et les gibets mais qu'à cause des charges qu'il avoit possédées, et qu'il avoit plusieurs parents considérables, il se relâchoit à prendre l'avis de M. de Sainte-Hélène. LETTRE 63. -@I. Le Cormier de Sainte-Hélène était, comme nous l'avons dit, conseiller au parlement de Rouen. Il fit son rapport le lundi et le mardi, et dit son avis le mercredi, qui fut qu'encore que les preuves fussent assez fortes pour la conviction du péculat, pour lequel l'accusé méritoit d'être pendu, néanmoins que pour le crime d'Etat il étoit d'avis qu'il eût la tête tranchée. Voyez dans les OEuvres de M. Foucquet, tome XVI, p. 338, la Relation déjà citée. 2. Voltaire, dans l'Essai sur les moeurs chap. 123 , nie cette anec-dote, dont on place d'ordinaire le théâtre à Madrid. Le connétable de Bourbon n'alla jamais, dit-il, en Espagne. 1664 | -46q s'est caché avec soin. Son camarade très-indigne Sainte-Hélène parla lundi et mardi il reprit toute l'affaire pauvre-ment et misérablement, lisant ce qu'il disoit, et sans rien augmenter, ni donner un autre tour à l'affaire. Il opina, sans s'appuyer sur rien, que M. Foucquet auroit la tête tranchée, à cause du crime d'Etat et pour attirer plus de monde à lui, et faire un trait de Normand 1, il dit qu'il falloit croire que le Roi donneroit grâce que c'étoit lui seul qui le pouvoit faire. Ce fut hier qu'il fit cette belle action, dont tout le monde fut aussi touché, qu'on avoit été aise de l'avis de M. d'Ormesson. Ce matin, Pussort a parlé quatre heures, mais avec tant de véhémence, tant de chaleur, tant d'emportement, tant de rage, que plusieurs des juges en étoient scandalisés, et l'on croit que cette furie peut faire plus de bien que de mal à notre pauvre ami. Il a redoublé de force sur la fin de son avis, et a dit sur ce crime d'Etat, qu'un certain Espagnol nous devoit faire bien de la honte, qui avoit eu tant d'horreur d'un rebelle, qu'il avoit brûlé sa maison, parce que Charles de Bourbon 2 y avoit passé qu'à plus forte raison nous devions avoir en abomination le crime de M. Foucquet que pour le punir il n'y avoit que la corde et les gibets mais qu'à cause des charges qu'il avoit possédées, et qu'il avoit plusieurs parents considérables, il se relâchoit à prendre l'avis de M. de Sainte-Hélène. LETTRE 63. -I. Le Cormier de Sainte-Hélène était, comme nous l'avons dit, conseiller au parlement de Rouen. Il fit son rapport le lundi et le mardi, et dit son avis le mercredi, qui fut qu'encore que les preuves fussent assez fortes pour la conviction du péculat, pour lequel l'accusé méritoit d'être pendu, néanmoins que pour le crime d'Etat il étoit d'avis qu'il eût la tête tranchée. Voyez dans les OEuvres de M. Foucquet, tome XVI, p. 338, la Relation déjà citée. 2. Voltaire, dans l'Essai sur les moeurs chap. 123 , nie cette anec-dote, dont on place d'ordinaire le théâtre à Madrid. Le connétable de Bourbon n'alla jamais, dit-il, en Espagne. 1664 | 10 | 0.004808 | 0.025882 |
290.txt | 1,845 | -66-la garde à M. Remy Langlet, qui sut apprécier ce dépôt. Six ans après, un des vicaires généraux du diocèse de Reims, M. Hulot, qui avait particu-lièrement connu M. Paquot avant la révolution, obtint de M. Lacatte-Jaltrois, homme également recommandable par son savoir et par sa piété, un Mémoire historique sur la vie et sur la mort de ce glorieux martyr, et aussi sur Ce qu'étaient devenus ses restes mortels. Le 23 août 1823 ce Mémoire, après qu'on en eut donné lecture à toutes les personnes qui avaient concouru à sa rédaction par les divers renseignements que cha-cune aurait pu fournir, fut revêtu de toutes leurs signatures, puis du sceau de l'archevêché, et officiellement déclaré authentique, i M. Hulot désirait vivement, et non sans rai-son, que le chef du vénérable martyr fût cédé, ne fût-ce qu'à titre de dépôt, à l'archevêché. Mais M. Remy Langlet ne put se résoudre à s'en dessaisir c'était, disait-il, la bénédiction et le bonheur de sa famille. Aussi le garda-t-il jus-qu'à sa mort, qui arriva en 1824. Sa veuve céda le précieux dépôt à son fils, M. Langlet-Boutil-lot. M. Lacatte conçut alors l'espérance de l'ob-1 C'est à ce mémoire historique, rédigé avec autant de conscience que de sagesse, que nous devons presque tout ce que nous avons écrit sur le vénérable M. Paquot. | -66-la garde à M. Remy Langlet, qui sut apprécier ce dépôt. Six ans après, un des vicaires généraux du diocèse de Reims, M. Hulot, qui avait particu-lièrement connu M. Paquot avant la révolution, obtint de M. Lacatte-Jaltrois, homme également recommandable par son savoir et par sa piété, un Mémoire historique sur la vie et sur la mort de ce glorieux martyr, et aussi sur Ce qu'étaient devenus ses restes mortels. Le 23 août 1823 ce Mémoire, après qu'on en eut donné lecture à toutes les personnes qui avaient concouru à sa rédaction par les divers renseignements que cha-cune aurait pu fournir, fut revêtu de toutes leurs signatures, puis du sceau de l'archevêché, et officiellement déclaré authentique, i M. Hulot désirait vivement, et non sans rai-son, que le chef du vénérable martyr fût cédé, ne fût-ce qu'à titre de dépôt, à l'archevêché. Mais M. Remy Langlet ne put se résoudre à s'en dessaisir c'était, disait-il, la bénédiction et le bonheur de sa famille. Aussi le garda-t-il jus-qu'à sa mort, qui arriva en 1824. Sa veuve céda le précieux dépôt à son fils, M. Langlet-Boutil-lot. M. Lacatte conçut alors l'espérance de l'ob@@@@@-@1 C'est à ce mémoire historique, rédigé avec autant de conscience que de sagesse, que nous devons presque tout ce que nous avons écrit sur le vénérable M. Paquot. | ###### garde à M. Remy Langlet, qui sut apprécier ce dépôt. Six ans après, un des vicaires généraux du diocèse de Reims, M. Hulot, qui avait particu-lièrement connu M. Paquot avant la révolution, obtint de M. Lacatte-Jaltrois, homme également recommandable par son savoir et par sa piété, un Mémoire historique sur la vie et sur la mort de ce glorieux martyr, et aussi sur ce qu'étaient devenus ses restes mortels. Le 23 août 1823 ce Mémoire, après qu'on en eut donné lecture à toutes les personnes qui avaient concouru à sa rédaction par les divers renseignements que cha-cune aurait pu fournir, fut revêtu de toutes leurs signatures, puis du sceau de l'archevêché, et officiellement déclaré authentique, 1 M. Hulot désirait vivement, et non sans rai-son, que le chef du vénérable martyr fût cédé, ne fût-ce qu'à titre de dépôt, à l'archevêché. Mais M. Remy Langlet ne put se résoudre à s'en dessaisir c'était, disait-il, la bénédiction et le bonheur de sa famille. Aussi le garda-t-il jus-qu'à sa mort, qui arriva en 1824. Sa veuve céda le précieux dépôt à son fils, M. Langlet-Boutil-lot. M. Lacatte conçut alors l'espérance de l'ob-166 - 1 C'est à ce mémoire historique, rédigé avec autant de conscience que de sagesse, que nous devons presque tout ce que nous avons écrit sur le vénérable M. Paquot. | -66-la garde à M. Remy Langlet, qui sut apprécier ce dépôt. Six ans après, un des vicaires généraux du diocèse de Reims, M. Hulot, qui avait particu-lièrement connu M. Paquot avant la révolution, obtint de M. Lacatte-Jaltrois, homme également recommandable par son savoir et par sa piété, un Mémoire historique sur la vie et sur la mort de ce glorieux martyr, et aussi sur ce qu'étaient devenus ses restes mortels. Le 23 août 1823 ce Mémoire, après qu'on en eut donné lecture à toutes les personnes qui avaient concouru à sa rédaction par les divers renseignements que cha-cune aurait pu fournir, fut revêtu de toutes leurs signatures, puis du sceau de l'archevêché, et officiellement déclaré authentique, 1 M. Hulot désirait vivement, et non sans rai-son, que le chef du vénérable martyr fût cédé, ne fût-ce qu'à titre de dépôt, à l'archevêché. Mais M. Remy Langlet ne put se résoudre à s'en dessaisir c'était, disait-il, la bénédiction et le bonheur de sa famille. Aussi le garda-t-il jus-qu'à sa mort, qui arriva en 1824. Sa veuve céda le précieux dépôt à son fils, M. Langlet-Boutil-lot. M. Lacatte conçut alors l'espérance de l'ob-166 - 1 C'est à ce mémoire historique, rédigé avec autant de conscience que de sagesse, que nous devons presque tout ce que nous avons écrit sur le vénérable M. Paquot. | -66-la garde à M. Remy Langlet, qui sut apprécier ce dépôt. Six ans après, un des vicaires généraux du diocèse de Reims, M. Hulot, qui avait particu-lièrement connu M. Paquot avant la révolution, obtint de M. Lacatte-Jaltrois, homme également recommandable par son savoir et par sa piété, un Mémoire historique sur la vie et sur la mort de ce glorieux martyr, et aussi sur ce qu'étaient devenus ses restes mortels. Le 23 août 1823 ce Mémoire, après qu'on en eut donné lecture à toutes les personnes qui avaient concouru à sa rédaction par les divers renseignements que cha-cune aurait pu fournir, fut revêtu de toutes leurs signatures, puis du sceau de l'archevêché, et officiellement déclaré authentique, 1 M. Hulot désirait vivement, et non sans rai-son, que le chef du vénérable martyr fût cédé, ne fût-ce qu'à titre de dépôt, à l'archevêché. Mais M. Remy Langlet ne put se résoudre à s'en dessaisir c'était, disait-il, la bénédiction et le bonheur de sa famille. Aussi le garda-t-il jus-qu'à sa mort, qui arriva en 1824. Sa veuve céda le précieux dépôt à son fils, M. Langlet-Boutil-lot. M. Lacatte conçut alors l'espérance de l'ob-166 - 1 C'est à ce mémoire historique, rédigé avec autant de conscience que de sagesse, que nous devons presque tout ce que nous avons écrit sur le vénérable M. Paquot. | 8 | 0.006135 | 0.031496 |
284.txt | 1,845 | -142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soïssons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer- | -142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soïssons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer- | ############ 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soissons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer- | -142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soissons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer- | -142 -tembre 1792, mois de sinistre mémoire, deux hommes se disant chargés par le commandant du deuxième bataillon de la garde nationale de faire des visites chez les citoyens suspects, se présentent au domicile de M. Paquot, rue du Grand Cerf, n° 11, sous le prétexte d'y chercher des armes, et aussi pour lui demander le serment constitutionnel. Après avoir tout fouillé sans trouver ni armes ni rien qui y ressemblât, ils rapportèrent à la municipalité un billet où M. Paquot déclarait n'avoir point prêté le ser-ment exigé, et être prêt à se rendre partout où l'on voudrait l'envoyer, plutôt que de consentir à un acte que sa conscience lui interdisait. La nuit suivante, arrive et entre dans Reims un corps de volontaires ils venaient du camp de Soissons, où l'armée républicaine se rassem-blait pour repousser les Prussiens, qui allaient envahir le sol de la France. La soudaine appa-rition de ces ardents révolutionnaires répand l'inquiétude, puis l'épouvante dans la ville. En effet, les plus exaltés d'entre eux se mêlent à la partie gangrenée du peuple. Les craintes redou-blent les hommes modérés s'éloignent ou se cachent, et attendent avec anxiété ce que l'orage qui gronde va amener de forfaits et de mal-heurs. Des voix sinistres ont désigné comme suspects, comme ennemis de la patrie, un cer- | 1 | 0.000765 | 0.004149 |