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Antiquité
qui dévastent une partie des territoires parthes au , avant d'être jugulés, puis dirigés vers l'est où ils fondent un royaume « indo-scythe », ou Shakas-Pahlavas selon la tradition indienne (Pahlava étant la désignation indienne des Parthes). Les déplacements des Sakas sont en fait liés à la pression exercée sur eux par un autre peuple d'Asie centrale, que les Chinois connaissent sous le nom de Yuezhi, eux-mêmes déplacés de leurs terres situées plus au nord par les Xiongnu (un peuple des steppes qui semble apparenté aux Huns). Ce sont ces Yuezhi qui ont enlevé la Bactriane à ses derniers rois
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grecs vers 130 av. J.-C., avant de parvenir à dominer l'Afghanistan au siècle suivant, fondant la dynastie des Kouchans, un empire qui parvient à dominer le nord-ouest de l'Inde jusqu'au . Ces rois reflètent les différentes influences parcourant les régions qu'ils dominent, puisqu'ils se convertissent au Bouddhisme, favorisant sa diffusion vers l'Asie centrale (puis par là, vers la Chine du Nord), tout en adoptant un art très marqué par l'hellénisme (développement de l'art « gréco-bouddhique » du Gandhara). Cette période voit l'émergence de la « route de la soie », notamment parce que de l'autre côté de l'Asie centrale la
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dynastie Han s'est étendue vers le Turkestan et est partie à l'exploration des routes conduisant plus à l'ouest. Des contacts semblent établis entre Chinois et Romains, mais ils sont mal connus. Ces derniers avaient une connaissance très sommaire de ces lointaines contrées orientales, au bout desquelles ils situaient des Sères, les « gens de la soie ». Les autres pays orientaux Les anciens foyers des premières civilisations antiques ont connu un destin qui peut par bien des aspects être vu comme un déclin : recul et disparition de la plupart des langues et écritures traditionnelles à la suite de l'expansion
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de l'araméen, perte de souveraineté depuis les conquêtes de l'empire perse, puis hellénisation culturelle et, dans une moindre mesure, romanisation. Elles n'en conservent pas moins leurs spécificités et leur créativité culturelles. En Égypte, les pouvoirs grec et romain font preuve d'une certaine déférence envers le passé pharaonique et en adoptent au moins les apparences. Ils s'appuient en tout cas sur le milieu des temples égyptiens, dont les prêtres restent une force qui compte jusqu'au déclin de ces institutions à partir du de notre ère. La religion autochtone connaît ses propres évolutions, comme l'émergence du culte de Sérapis, qui doit beaucoup
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à l'hellénisation. Celle-ci est avant tout représentée à Alexandrie, une des principales métropoles du monde méditerranéen, un centre culturel et économique de première importance. La scission entre populations grecques et égyptiennes reste marquée, les secondes constituant la majeure partie de la population en dehors des métropoles. Les riches campagnes égyptiennes confèrent à ce pays une grande importance économique. La christianisation, marquée à partir du , a pour effet de donner naissance à une nouvelle écriture inspirée du grec et littérature en langue égyptienne, le copte, alors que l'usage des hiéroglyphes se raréfie. Sur le cours supérieur du Nil, la Nubie
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reste un centre politique et culturel dynamique sous les rois de Méroé, dont le site est connu pour ses pyramides. En 25 av. J.-C. le pays résiste à une invasion romaine. Les auteurs classiques évoquent une lignée de reines ayant dirigé ce pays, les Candaces. Ces régions situées au sud de l'Égypte étaient connues des Grecs comme l’Éthiopie. Avec le développement du commerce sur la mer Rouge depuis l'époque hellénistique, les contacts économiques entre ces contrées et la Méditerranée sont plus nombreux. Le principal royaume éthiopien des débuts de notre ère est celui d'Axoum, dont le cœur est situé au
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nord de l'Éthiopie moderne, qui s'étend considérablement en direction du sud vers la Somalie actuelle et aussi dans le sud-ouest de l'Arabie. Il occupe une place importante dans le commerce avec le monde indien. La Babylonie reste une région prospère sous les Achéménides et les Séleucides et au début de la période parthe, fournissant d'importants revenus à ces empires, qui installent des résidences royales dans la région, à Babylone, puis dans deux nouvelles fondations, Séleucie du Tigre (capitale séleucide) et Ctésiphon (capitale parthe, voisine de la dernière). L'hellénisation reste superficielle mais des cités grecques sont fondées (Séleucie du Tigre, Babylone).
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Une fois le pouvoir monarchique autochtone disparu, les sanctuaires prennent une importance croissante dans la gestion des villes. Ils restent des centres intellectuels actifs jusqu'aux débuts de notre ère, préservant la tradition savante cunéiforme alors que cette écriture n'est plus employée dans la vie courante, au profit des alphabets araméen et grec. Les astronomes babyloniens, issus du milieu des temples, que les Grecs appellent « Chaldéens », atteignent alors un niveau de compétence très élevé, et leur influence se retrouve dans l'astronomie hellénistique. Les derniers textes cunéiformes connus sont de type astronomique et datent de 75 et 80 de notre
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ère, provenant de Babylone et d'Uruk (le site qui a aussi livré les plus anciennes tablettes mésopotamiennes écrites plus de trois millénaires auparavant). Cela marque symboliquement la fin définitive de la civilisation mésopotamienne antique. Dans le sud-ouest iranien, une autre des plus anciennes civilisations antiques, l'Élam, connaît une survivance sous la forme d'une nouvelle entité culturelle et politique, l'Élymaïde, alors que la vieille capitale élamite et perse de Suse est devenue une colonie grecque, et perd en importance. Les Élyméens, implantés dans une région montagneuse au-dessus de la Susiane, se rendent autonomes des rois Parthes et prennent Suse. Ils sont
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finalement soumis par les Sassanides. Le royaume d'Arménie, dirigé à partir du début du par la dynastie des Artaxiades, devient un État-tampon entre Rome et les empires iraniens (Parthes puis Sassanides). Il connaît son apogée territorial sous le règne de Tigrane II (95-55 av. J.-C.), également connu pour son philhellénisme. Au début de notre ère l'Arménie passe sous le contrôle d'une dynastie arsacide, issue de la lignée royale parthe. Cela n'en fait pas pour autant un allié fidèle de cet empire, l'Arménie continuant à basculer entre allégeance aux Romains et aux Iraniens. Sur la côte libanaise, les cités de Phénicie
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restent prospères durant l'Antiquité classique, leurs talents de marchands et de marins étant très valorisés. Aux périodes hellénistique et romaine, les élites des cités de Phénicie sont parmi les groupes les plus hellénisés du Proche-Orient, tout en conservant une identité phénicienne propre. On suppose que la langue phénicienne disparaît durant les premiers siècles de notre ère, mais cela reste peu documenté. Chypre, soumise aux Lagides puis aux Romains, connaît une importante hellénisation et perd une partie de sa personnalité culturelle particulière. Son histoire politique durant la domination romaine est calme, elle semble prospère si on en juge par les monuments
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de ses villes principales (Salamine, Kourion, Nea Paphos). Le Levant méridional, que l'on commence alors à appeler Palestine (bien que les Philistins qui sont l'origine de ce nom aient disparu), passe sous domination lagide après la conquête grecque, puis à partir de 200 av. J.-C. les Séleucides prennent leur place. Cela s'accompagne à Juda par une tentative d'hellénisation forcée, avec la transformation de Jérusalem en cité grecque, ce qui suscite une réaction à partir des cercles religieux juifs, la révolte des Maccabées, qui parvient à chasser les Grecs. Sur le plan politique l'indépendance est acquise durablement (les Séleucides étant affaiblis
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après leurs défaites face à Rome), sous la dynastie des Hasmonéens, en revanche l'hellénisme judéen est consolidé par les nouveaux souverains. Ceux-ci réalisent des conquêtes, notamment l'Idumée (Edom) et l'Iturée, où se produisent des conversions au judaïsme, en bonne partie forcées. Puis, après le règne de Hérode (37-4 av. J.-C.), le royaume passe sous domination romaine et devient une province en 6 de notre ère. Dans le même temps la diaspora juive s'est étendue ; elle est notamment bien implantée à Alexandrie (où aurait été réalisée la traduction en grec de la Torah, la Septante, au ), organisée autour de
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synagogues, sortes de temples miniatures qui se développent alors, tout et conservant des liens avec le grand temple de Jérusalem. Sur le plan religieux, le Judaïsme a alors achevé de se constituer, les derniers textes bibliques sont rédigés durant l'époque hellénistique. Des courants religieux juifs sont apparus (Pharisiens, Sadducéens, Esséniens), cette religion étant alors marquée par la diversité, comme l'attestent les manuscrits de la mer Morte. C'est dans ce contexte qu'il faut replacer la prédication du galiléen Jésus, aux alentours de 30 de notre ère, qui est à l'origine du Christianisme. En 70 de notre ère, Jérusalem et son temple
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sont détruits à la suite de la répression d'une révolte. Il ne sera pas reconstruit, et la dispersion qui s'ensuit donne un nouvel élan à la diaspora, et recentre le judaïsme sur la synagogue, qui devient son lieu identitaire par excellence. Une dernière révolte, dite de Bar-Kokhba, en 132-135, s'achève par l'éviction des Juifs de Jérusalem. C'est à ce moment que s'affirme le judaïsme rabbinique, qui met l'accent sur l'apprentissage, amené à devenir la forme dominante, et que se produit la canonisation définitive de la Bible hébraïque, autour des trois ensembles Loi/Prophètes/Écrits (Tanakh), et que s'amorce la constitution du corpus
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talmudique. Quant au Christianisme, il s'est détaché progressivement du Judaïsme, notamment à la suite de Paul, et a commencé à élaborer les livres qui deviendront son « Nouveau Testament », à prêcher auprès des Juifs et non-Juifs, réalisant de nombreuses conversions dans plusieurs régions de l'Empire romain (surtout à l'est) grâce à l'activité de ses prédicateurs, y constituant des communautés. L'Antiquité classique coïncide avec une période d'expansion des populations arabes dans plusieurs parties du Levant et de la Mésopotamie. Bien que ces groupes soient souvent des tribus nomades, en plusieurs endroits émergent des dynasties arabes sédentaires fortement araméisées, inscrites dans
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la continuités des cultures précédentes, tout en étant marquées par la culture gréco-romaine. Les Nabatéens sont l'exemple le plus connu. Établis autour de la Jordanie (où ils ont supplanté les Iduméens), entre le Hauran syrien et les oasis du nord de l'Arabie (Hégra), dominant des routes commerciales très lucratives, ils deviennent un royaume client de Rome durant le La manifestation la plus évidente de leur prospérité sont les monuments de Pétra, leur capitale. Leur culture présente de nombreux traits arabes, notamment visible dans leur religion, mais ils écrivent en araméen, et leurs constructions présentent une très forte dette à l'architecture
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gréco-romaine. En 106 Trajan annexe le royaume. Dans le Liban intérieur, la plaine de la Bekaa a vu l'installation des Ituréens, tribu d'origine arabe, et prend le nom d'Iturée, pays dont la capitale est Baalbek. Soumis par les rois de Judée, puis les Romains, leur territoire est dépecé vers 20 av. J.-C. (notamment au profit de la Judée), puis Baalbek devient une colonie de soldats romains vétérans. Grand centre du culte du dieu soleil (les Grecs et les Romains la connaissent sous le nom Héliopolis, « Ville du Soleil » en grec), elle devient un centre religieux majeur, couvert de
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temples monumentaux comptant parmi les plus beaux exemples de l'architecture à la grecque du Proche-Orient des premiers siècles de notre ère. En Haute Mésopotamie, Édesse, est un autre centre très dynamique. Promue cité grecque sous les Séleucides, elle devient la capitale du royaume d'Osroène en 132 av. J.-C. Située entre Romains et Parthes, elle profite de la situation pour s'étendre, mais cela entraîne son sac par les Romains en 116, et sa conversion en colonie romaine. Elle devient un centre majeur du premier christianisme. Plus à l'est, la cité de Hatra est un autre siège d'une dynastie arabe, à l'émergence
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plus tardive, au de notre ère. Au siècle suivant, elle se couvre d'un impressionnant complexe monumental centré sur le temple du dieu-soleil Shamash, et s'y développe une culture reprenant des éléments mésopotamiens, gréco-romains et parthes, où on écrit en araméen. Vassale des Parthes, elle est à plusieurs reprises menacée par les Romains. Elle est détruite en 240 par les Sassanides après un long siège et désertée. Un autre centre majeur arabo-araméen est Palmyre (Tadmor) en Syrie, vieille cité caravanière d'oasis déjà attestée durant l'âge du bronze. Elle connaît une croissance rapide après la fin de la domination séleucide en 64/3
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av. J.-C., appuyée sur ses réseaux commerciaux. Elle passe sous contrôle romain aux débuts de notre ère, ce qui entraîne un nouvel essor et attire des populations de tous horizons. Palmyre devient un centre culturel majeur, d'écriture araméenne, avec des monuments et un art d'inspiration gréco-romaine (par exemple ses portraits funéraires), même si l'arrière-plan culturel syro-mésopotamien reste important (visible en particulier dans sa religion, avec le temple dédié au dieu Bêl) et qu'on décèle aussi des influences parthes/iraniennes. Profitant des difficultés romaines au milieu du , Palmyre tente de constituer un empire, pris en main par la reine Zénobie (267-273),
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mais elle est vaincue par Aurélien en 272-273, puis convertie en ville de garnison romaine. En Arabie du nord, plusieurs oasis ont connu un développement marqué depuis l'époque assyrienne qui les a vues rentrer en contacts plus poussés avec le Proche-Orient, ce qui a été accéléré par des conquêtes babyloniennes puis perses et le développement du commerce caravanier parcourant toute l'Arabie, les lucratives routes de transit produits aromatiques (encens et myrrhe notamment) se dirigeant vers la corne de l'Afrique ou d'Asie du sud. Tayma est l'oasis septentrionale la plus mentionnée dans la documentation, un temps résidence du roi babylonien Nabonide
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au , puis un important carrefour commercial par la suite, dont la culture est très influencée par les pays araméens puis plus tard nabatéens. Durant la seconde moitié du , un royaume s'est développé à Dadan (al-'Ula, site d'al-Khuraybah), dirigé par la dynastie Lihyanite (une tribu du Hejaz), qui dure au moins deux siècles et parvient à son apogée à dominer des oasis voisines, dont Tayma, et s'y développe une écriture (dadanite) et un art influencés par les cultures voisines. Ce royaume à l'histoire très mal comprise décline peut-être à la suite de l'expansion nabatéenne, qui est visible à proximité
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à Hégra (Madâin Sâlih). Les inscriptions mentionnent surtout la vie religieuse des communautés vivant dans ces oasis, dont des religions arabes anciennes. Les routes d'Arabie conduisent vers l'est en direction de la cité de Gerrha sur le golfe Persique, non identifiée, et vers les pays d'Arabie méridionale, l'« Arabie heureuse » des Romains, autour de l'actuel Yémen. Après le déclin du royaume d'Awsân (v. 800-500 av. J.-C.), les principaux royaumes sont Saba, Qataban, Maïn et Hadramaout. Leur histoire est mal connue, surtout documentée par des inscriptions locales en alphabets sud-arabiques, et semble émaillée de conflits entre royaumes sud-arabiques et aussi
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le royaume éthiopien d'Axoum, autour du contrôle du commerce reliant la mer Rouge et l'océan Indien. Saba étend un temps son influence sur les royaumes voisins au début de notre ère, et implante des comptoirs sur la côte africaine, subit par la suite la domination du royaume éthiopien d'Axoum, et après c'est Himyar qui passe au premier plan. Tendances et héritages Du point de vue des structures politiques, l'Antiquité classique voit cohabiter plusieurs modèles. Le cadre de la cité en tant que communauté politique (polis, civitas, municipium) prend une importance considérable en Grèce à partir de l'époque archaïque. Le modèle
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impérial développé au Proche-Orient, à l'exemple de l'empire achéménide, entre en contact avec le monde grec qui l'adopte durant l'époque hellénistique et devient dominant politiquement et militairement, supplantant les cités-États indépendantes qui deviennent alors l'échelon administratif de base, fondamental dans le monde gréco-romain pendant plusieurs siècles. Cette période voit l'élargissement du monde connu se poursuivre. Un phénomène majeur est la mise en relation des différentes régions du Bassin méditerranéen, impulsée par les colonisations des Phéniciens et des Grecs, puis l'expansion des Romains, pour qui cette mer était « mare nostrum » (« notre mer »). P. Horden et N. Purcell
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ont mis en avant la « connectivité » qui y existe, possibilité de mettre en contact, notamment par petits voyages (cabotage), les différentes « micro-régions » constituant cet espace très morcelé, qui ont chacune leurs spécificités et s'appuient sur celles des autres grâce à la constitution de ces réseaux. I. Morris a de son côté insisté sur le fait que cette connectivité était résultat d'évolutions historiques et était changeante, un processus de « méditerranéanisation » des régions qui se développe durant ces époques. Au Moyen-Orient et en Asie centrale, le développement dans la dernière partie de la période des routes
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d'échanges à longue distance sur lesquelles circulent l'encens et la soie participe également de cette dynamique de mise en relation de régions de plus en plus éloignées. Dans le domaine des techniques, des progrès se constatent dans différents domaines (moulin à eau, presse à vis, soufflage du verre, etc.), mais l'Antiquité gréco-romaine se caractérise plutôt par sa capacité à appliquer à une échelle plus grande et de façon plus intensive les connaissances développées durant les périodes antérieures, ce qui explique la diffusion rapide de nombreuses techniques, et des productions qui se retrouvent en bien plus grande quantité que durant les
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phases plus anciennes de l'Antiquité (céramiques, outils en métal, pièces de monnaie, éléments architecturaux en marbre, etc.). Si l'idée d'un blocage technique antique a souvent été mise en avant par le passé, les spécialistes du sujet ont repensé la question en l'articulant plus avec la société et l'économie antiques. Cela rejoint notamment la question de savoir s'il y a une croissance économique durant la période classique est débattue, même s'il y a des éléments qui laissent à penser qu'elle s'est produite sur le long terme, peut-être aussi dans les régions les plus anciennement urbanisées. La diffusion de l'utilisation des pièces
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de monnaie (la monnaie « frappée »), qui se fait à partir la Lydie puis du monde grec, est un phénomène économique (et politique) majeur de la période, même si de substantielles parties du monde antique ne font pas un grand usage de la monnaie, y compris durant la phase de prospérité de l'Empire romain. La mise en relation des territoires aboutit à des échanges culturels importants, diffusant des cultures dans différentes régions où elles sont réceptionnées de diverses manières, adoptées de façon sélective avant tout par les élites, et suscitent aussi des résistances, créant des phénomènes de transferts culturels
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diversement caractérisables (assimilation, acculturation, hybridation, créolisation, métissage, etc.) ; de plus leur étude est souvent marquée par des présupposés intellectuels qui sont très discutés (opposition Orient/Occident, ethnocentrisme, culture dominante, colonialisme et post-colonialisme, diaspora, etc.). Cela s'appuie sur le développement des échanges et des déplacements de personnes, avant tout la fondation de comptoirs et colonies fonctionnant comme des sortes de « vitrines » du mode de vie diffusé. Schématiquement, l'Antiquité classique est marquée par trois phénomènes majeurs de ce type : La période orientalisante, aux , marquée par la diffusion d'éléments d'Est en Ouest, attribuée généralement en grande partie aux Phéniciens
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(à la suite des auteurs grecs eux-mêmes, mais c'est sans doute excessif), aussi à Chypre, visible surtout chez les élites de plusieurs régions méditerranéennes, marqué par la diffusion d'un art d'inspiration orientale (mais souvent de production locale) et de l'alphabet, peut-être certaines pratiques de sociabilité (les banquets de type symposion). Ce phénomène a surtout été mis en avant pour la Grèce archaïque où il participerait à l'essor de la civilisation grecque « classique », mais aussi en Étrurie et dans la péninsule Ibérique. Plus largement les études récentes ont proposé des pistes pour identifier une influence proche-orientale sur la culture
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de la civilisation grecque de la fin des âges obscurs et de l'époque archaïque (W. Burkert, M. West). Les influences orientales se poursuivent durant le reste de l'Antiquité, notamment à l'époque de l'empire achéménide et plus tard avec la diffusion des cultes orientaux. L'hellénisme et l'hellénisation, perceptible notamment dans la vie intellectuelle et artistique (sculpture, théâtre, gymnase, etc.), qui est comme vu plus haut la grande affaire des études sur le monde hellénistique. Mais elle concerne aussi beaucoup la civilisation romaine, profondément imprégnée de culture grecque, et P. Veyne y a vu un « empire gréco-romain », parce qu'il était
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bilingue (latin à l'ouest, grec à l'est) et que C'est en bonne partie par ce biais que l'hellénisme survit au déclin politique du monde grec, d'autant plus que l'Empire romain se repose beaucoup sur les cités grecques pour administrer les provinces orientales. La romanisation, marquée avant tout par le processus d'octroi de la citoyenneté romaine, la diffusion du droit et de la vie civique qui vont avec, de la langue latine, et aussi celle du culte impérial. Cela s'accompagne de divers éléments culturels, très marqués par l'hellénisme et aussi d'autres influences, qui font qu'en fin de compte il s'agit plus
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de la transmission d'une culture mixte gréco-romaine caractéristique du monde romain. Son impact culturel est de ce fait plus net dans les provinces occidentales, peu touchées par l'hellénisme avant la conquête romaine, que dans les provinces orientales où il est bien implanté quand la domination romaine s'installe et est généralement peu réceptif à l'influence culturelle latine. Du point de vue culturel, cette période de l'Antiquité est marquée à ses débuts par le phénomène que Karl Jaspers a qualifié comme un « âge axial », voyant l'émergence de la religion monothéiste dans le Judaïsme, du Zoroastrisme, la floraison intellectuelle de la
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Grèce archaïque. De façon significative, les anciens foyers des civilisations antiques, l’Égypte et la Mésopotamie, sont à l'écart des évolutions majeures, qui se produisent durant la période de disruption allant de la chute de l'Assyrie jusqu'à la consolidation de l'empire perse. Les périodes classiques de la Grèce et de Rome ont eu un impact considérable sur les civilisations qui leur ont succédé, pas seulement en Europe même si c'est surtout là que cette influence a été marquante car ses civilisations se sont à plusieurs reprises tournées vers ce passé. Les épopées homériques, la pensée des philosophes, les travaux scientifiques grecs
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et romains, le théâtre athénien, la sculpture classique, le droit romain, l'architecture et l'urbanisme grecs et romains y ont été érigés en modèles « classiques », fournissant une source d'inspiration réactivée à plusieurs reprises et de différentes manières, notamment sous la Renaissance puis dans le classicisme, mais aussi au Moyen Âge aussi bien à l'ouest qu'à l'est, y compris dans les pays d'Islam. L'Antiquité tardive L'Antiquité tardive est une phase aux contours vaguement définis, qui va en gros de la fin du à celle du , si ce n'est plus, pour arrondir d'environ 250 à 750 voire 800. Au sortir
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de la crise qui le secoue au , l'Empire romain se réforme afin de faire face aux défis du temps, notamment les menaces extérieures de peuples germaniques (les « Barbares ») et des Perses. Progressivement la division de l'empire en deux ensembles, oriental et occidental, s'affirme et se confirme, devenant effective à la fin du . Entre-temps les empereurs ont fait du Christianisme leur religion officielle, et dès lors les institutions ecclésiastiques deviennent un relai du pouvoir de première importance, et plus largement les considérations religieuses prennent une grande place dans la vie politique et l'identité sociale. À l'ouest, l'Empire
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romain d'Occident perd son unité, laissant des chefs barbares fonder des royaumes sur son territoire. L'autorité des empereurs n'est plus reconnue, et il disparaît dans l'indifférence en 476, laissant les nouveaux royaumes constituer des structures politiques reposant plus ou moins sur son héritage, sous la direction d'élites barbaro-romaines. À l'est l'Empire romain d'Orient, ou empire Byzantin, se maintient et conserve sa prospérité. L'empire perse sassanide domine quant à lui l'Iran, la Mésopotamie et les régions voisines. Ces deux grands empires se déchirent au cours de plusieurs conflits qui les affaiblissent, jusqu'à l'intrusion des troupes arabo-musulmanes venues d'Arabie à compter des
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années 630, qui enlèvent à Byzance ses territoires orientaux et méridionaux, et font tomber l'empire sassanide. Par bien des aspects l'empire et la religion des premiers temps de l'Islam sont héritiers de ceux de l'Antiquité tardive. Du point de vue historiographique, cette période était traditionnellement considérée comme une phase de déclin, amorcée durant le « Bas-Empire » romain. Cette vision a depuis été contredite, et l'Antiquité tardive c'est imposée dans le paysage des études historiques, d'abord comme une phase de transition entre Antiquité classique et Moyen Âge, puis comme une phase historique à part entière, « une autre antiquité, une
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autre civilisation » selon un de ses « inventeurs », Henri-Irénée Marrou. Elle doit aussi beaucoup aux travaux de Peter Brown qui a œuvré à la réhabilitation de la période et à lui donner une cohérence. Transformation et division de l'Empire romain Au sortir de la période de crise qui va de 235 à 284, Dioclétien entreprend de refonder les structures de l'empire, avec pour priorités d'assurer à la fois la sécurité et la succession impériale. Il met en place la Tétrarchie, système de partage du pouvoir à quatre têtes, dans lequel Dioclétien garde la position éminente jusqu'à sa mort
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en 305. Par la suite le gouvernement d'un seul est plus l'exception que la règle, ce qui n'éteint pas les rivalités au sommet du pouvoir, tant s'en faut. Le sort des armes est plus que jamais prépondérant avec l'affirmation de la figure de l'empereur militaire. Après 312 et sa victoire au pont Milvius, Constantin devient le personnage le plus puissant de l'empire, et règne seul de 324 à 337, entreprenant de grandes réformes, et la fondation d'une nouvelle capitale à son nom en Orient, Constantinople (l'ancienne Byzance). Les troubles du ont porté un coup dur au monde urbain dans plusieurs
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région. L'armée a connu de grandes évolutions depuis la période d'instabilité, intégrant de plus en plus des éléments « barbares », les « fédérés ». Du point de vue religieux, la période est marquée par les persécutions contre les Chrétiens (notamment sous Dioclétien), puis leur reconnaissance par l'« Édit de Milan » de 313 et la conversion de Constantin au christianisme. Après la mort de Constantin, des troubles éclatent entre ses fils et successeurs, alors que la guerre avec les Sassanides reprend, mettant fin à une longue pause liée à des troubles en Perse, qui avait été salutaire pour l’œuvre
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des empereurs précédents. Un nouvel empereur-guerrier prend le pouvoir, Julien, qui repousse les Alamans qui avaient avancé en Gaule orientale. Ce souverain est aussi connu pour sa tentative de rétablissement du paganisme, mais il meurt lors d'une campagne en Mésopotamie en 363. Les deux frères et co-empereurs Valentinien et Valens règnent en divisant à nouveau l'empire en deux, pour assurer sa défense dans un contexte d'offensives barbares, le second étant tué au combat contre les Wisigoths (bataille d'Andrinople). Théodose (379-395) parvient à la paix avec les Goths et les Sassanides, mais désormais la division de l'empire s'est imposée dans la
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tête des généraux au pouvoir à la lumière des désastres militaires précédents, la pression exercée par les « Barbares » et leur importance dans l'empire s'accentuant. Constantinople a alors pris une part de plus en plus importante dans l'organisation de l'empire, tandis que Rome a été délaissée au profit de Milan. Après la mort de Théodose, l'empire est définitivement divisé entre ces deux pôles. Cette période marque aussi le triomphe du Christianisme qui a définitivement conquis les élites et gouvernants, et s'est imposé depuis Constantin comme un élément majeur de l'Empire romain, les évêques jouant un rôle croissant tant dans
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le domaine religieux que civil. Les « Barbares » et leurs royaumes Les « invasions barbares » qui marquent classiquement le déclin de l'Empire romain commencent en fait par des raids exercés par des bandes issues de peuples essentiellement germaniques, venus du nord de la frontière : Marcomans, Alamans, Francs, Daces, Goths, Gépides, Vandales, aussi des peuples moins connus tels les Hérules qui pillent Athènes en 267. Ils profitent d'abord des troubles que connaît Rome au , sont souvent employés dans les armées romaines, puis dans les dernières décennies du certains de ces groupes s'installent dans l'empire sous la conduite
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d'un chef, qui cherche à se faire reconnaître par un empereur qui accepte de lui octroyer des titres, un lieu où s'installer durablement avec des revenus pour entretenir ses hommes. À cette fin, les chefs de ces bandes sont souvent amenés à négocier avec les autorités impériales, qui cherchent depuis longtemps à s'attirer leur force militaire et en ont fait un élément-clé de leur système défensif (alors qu'à l'origine il était destiné à les repousser). L'armée romaine du Bas-Empire est donc très « barbarisée ». De ce fait, les relations entre Romains et Barbares sont autant caractérisées par les affrontements
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que les alliances. Ces bandes ne sont alors pas vraiment des peuples à proprement parler, car dans les textes de l'époque un « Goth » est une personne qui suit un chef militaire goth, peu importe son origine, et l'identité commune du groupe se consolide dans les succès. À la fin du l'influence des chefs germaniques est devenue très importante à l'Ouest, le franc Arbogast faisant déposer en 392 l'empereur Valentinien II, puis Théodose suscite contre lui les Goths : deux peuples barbares s'affrontent donc, chacun au nom d'un des deux empires romains. Les tensions entre pouvoirs romains et barbares
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s'accroissent au cours de cette période, d'abord lors de la défaite romaine d'Andrinople face aux Goths en 378, puis avec le sac de Rome par ces mêmes Goths en 410, qui est perçu comme une humiliation suprême dans l'empire même si sa portée militaire est limitée. Puis les Vandales, installés en Espagne, envahissent l'Afrique romaine et prennent Carthage en 439. Limitée dans ses capacités en raison de l'affaiblissement de son armée, Rome recourt aux accords avec les Barbares, leur offrant le statut de « fédéré », qui leur confère honneurs et autonomie en échange de la défense d'un territoire. Un
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groupe Goth est ainsi installé en Aquitaine, où il fonde le royaume wisigoth. Cela est amené à se répéter avec d'autres, en Pannonie avec d'autres Goths, des Alains et des Huns. C'est à cette époque que ces derniers ravagent plusieurs régions de l'Occident et de l'Orient sous la direction d'Attila, avant d'être arrêtés en 451 par des fédérés unis par le général romain barbarisé Aetius aux champs Catalauniques. On comprend que dans ce contexte la fonction d'empereur romain d'Occident ait perdu de sa superbe, cette moitié de l'empire étant passée sous la coupe de généraux barbares ou barbarisés devenus indépendants
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de fait, seule l'Italie reconnaissant vraiment l'autorité de Rome. Ricimer, un goth ou un suève romanisé, contrôle la cour impériale de 456 à 472, faisant et défaisant les empereurs à sa guise. Le dernier empereur d'Occident, Romulus Augustule, monte sur le trône en 475 puis est détrôné en 476 dans le cadre de luttes entre deux généraux, son père Oreste et Odoacre, ce dernier l'emportant. Cet événement ne suscite pas beaucoup d'émoi sur le coup, mais avec le temps il devient une des fins symboliques de l'Antiquité. Plusieurs royaumes fondés par des dynasties barbares d'origine germanique se sont alors déjà
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constitués et consolidés, et continuent de le faire : les Wisigoths qui dominent l'Aquitaine, où se trouve leur première capitale Toulouse, la Provence et l'Espagne ; les Burgondes qui dominent dans la vallée du Rhône, autour de Lyon et Genève ; les Ostrogoths en Italie, emmenés par Théodoric, régnant depuis Ravenne ; les Vandales en Afrique du Nord. Ces royaumes s'appuient pour la plupart sur les élites romaines des pays dominés, qui renforcent leur administration, refondent la législation. Ailleurs le processus est moins rapide : les Francs saliens, établis en Belgique seconde autour de Cambrai, parviennent sous Clovis (481-511) à
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dominer la Gaule, notamment après avoir vaincu les Wisigoths à Vouillé (507) et s'être inspiré de leur mode de gouvernement ; les Alamans sont installés plus à l'est entre Danube et Rhin ; les Suèves tentent de se tailler un territoire en Espagne face aux Goths, mais ils doivent se contenter du nord-ouest. La Bretagne romaine (c'est-à-dire l'actuelle Grande-Bretagne) est quant à elle laissée livrée à elle-même par le pouvoir romain dans la première moitié du . Le déroulement des faits n'est pas bien connu, mais on sait que les Angles, les Saxons et les Jutes arrivent à cette époque
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sur l'île depuis le continent, peut-être à l'appel des populations locales qui voulaient lutter contre les attaques des Pictes (venus de l'actuelle Écosse, depuis que le mur d'Hadrien n'était plus défendu). Les chefs « Anglo-Saxons » y constituent des entités politiques mal organisées dans un premier temps, qui ne se consolident qu'au siècle suivant. Le dernier peuple germanique à constituer un royaume important sont les Lombards, qui s'installent en Italie dans les années 560-570. Ces différents royaumes se stabilisent et se consolident aux , durant la première partie de ce qui est classiquement considéré dans ces pays comme le «
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Haut Moyen Âge ». Cela permet l'émergence de nouvelles identités « nationales » qui supplantent le sentiment d'appartenance au monde romain. Dans ces processus, la conversion au christianisme sous sa forme catholique romaine (après que plusieurs peuples se soient essayés à l'arianisme) joue un rôle essentiel. Cela d'autant plus que les autorités ecclésiastiques jouent un rôle croissant dans l'administration des villes, où les institutions civiques romaines traditionnelles ont perdu en importance voire disparu. La religion catholique exerce aussi une influence primordiale dans l'affirmation d'une idéologie royale et la légitimation des rois convertis. Sur le plan démographique et économique comme dans
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l'administration, la tendance est à la rétraction des échanges et des villes, à la suite des troubles politiques et des épidémies qui ont ravagé les régions d'Occident. L'Empire romain d'Orient et ses voisins La fondation de Constantinople, à l'emplacement de l'antique Byzance située sur le Bosphore, officialisée en 330, marque un tournant dans l'histoire romaine puisque cette ville devient une « Nouvelle Rome », dupliquant progressivement les fonctions de l'ancienne, afin de créer une base solide pour défendre la moitié orientale de l'empire. Protégée par de puissantes fortifications, elle devient une cité très difficile à prendre d'assaut, et elle le
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restera. Sa taille excède rapidement celle de Rome, elle se dote de monuments et d'institutions similaires à celle-ci, et devient le « centre » de la moitié orientale de l'empire, appuyée sur un réseau de voies de communication convergeant vers elle. La division de l'Empire romain conduit à l'apparition progressive de l'Empire romain d'Orient ou empire byzantin (période « paléo-byzantine »). Cet empire est dominé à ses débuts par les hommes de guerre et aussi des personnages majeurs de la cour, mais cette compétition pour le pouvoir ne se fait pas au détriment de la puissance de l'institution impériale. Le
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règne de Théodose II est dominé par la figure de sa sœur Pulchérie, puis est suivi d'une période de luttes entre généraux, qui élèvent à la fonction suprême des chefs militaires habiles, tels qu'Anastase (491-518) et Justin (519-527), qui permettent à l'empire de tenir bon face aux peuples du nord et aux Perses. Le règne de Justinien (527-565) est marqué par la tentative de reconstituer l'empire en s'appuyant sur ses richesses. Cela passe par une série de campagnes militaires en Occident, qui se soldent par la reconquête de l'Afrique, la Sicile et l'Italie, sous la direction du général Bélisaire, et
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plus tard le sud de l'Espagne. Son œuvre de compilation législative (Corpus Juris Civilis, le « Code de Justinien ») procède de la même logique, de même que ses constructions à Constantinople (basilique Sainte-Sophie). Cette ambitieuse politique a souvent été critiquée a posteriori, pour avoir surestimé les capacités de l'empire, et elle est mise en péril par l'irruption d'une épidémie de peste particulièrement létale, tandis qu'il doit concéder une paix coûteuse aux Perses. Ses conquêtes ne lui survivent pas, et ses successeurs doivent faire face aux attaques des Avars et Slaves dans les Balkans à partir des années 580, alors
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que le conflit avec les Perses prend une nouvelle dimension au début du . Cet échec porte aussi en germe le recentrage de l'empire oriental sur son hellénité, le grec devenant progressivement sa langue officielle. L'économie de l'empire oriental repose sur ses riches campagnes, en d'Égypte, d'Asie, de Thrace, de Bithynie, de Syrie, auxquelles s'ajoutent sous Justinien l'Afrique et la Sicile. Le monde urbain est marqué par les activités artisanales et commerciales. Comme en Occident les évêques jouent un rôle de plus en plus important, les notables traditionnels étant plus effacés, les institutions municipales laissant la place à l'administration de
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l'État, qui prend en charge les impôts. Les échanges maritimes sont très actifs au début, appuyés sur un réseau de ports dynamiques, où les produits circulent sur de longues distances. Le blé égyptien nourrit Constantinople. Les monnaies byzantines se retrouvent en Occident. L'irruption de la peste justinienne au porte un coup terrible aux campagnes et aux échanges, les villes se dépeuplent et leur surface se réduit, elles se reposent essentiellement sur leur proche arrière-pays, et les troubles sociaux deviennent courants. Les conflits avec les Perses aggravent la situation dans les zones touchées, tandis que la piraterie slave se développe dans
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l'Égée. Sur le plan religieux, le christianisme byzantin n'est pas unifié, loin de là, en raison de querelles dogmatiques, avec le développement du monophysisme opposé au dogme officiel. Plus largement cet empire est marqué par la diversité culturelle. En Égypte la littérature copte, transcrivant une langue égyptienne récente avec un alphabet repris du grec, se développe à partir de cette période, essentiellement dans des cercles monastiques, et marquée par les controverses religieuses de l'époque. Dans le Levant byzantin (et en Mésopotamie sassanide), les dialectes araméens sont devenus le syriaque, langue qui sert aussi à une production littéraire chrétienne monastique, qui
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penche vers le monophysisme et le nestorianisme, et développe une identité propre qui tend à la distinguer de la romanité (donc de la soumission à Byzance). En Arménie la christianisation est officialisée dès le début du . Sur le plan politique, le pays fait l'objet d'un partage entre Romains et Perses, alors très favorable à ces derniers, qui ne tardent pas à déposer la dynastie arsacide (428) et à annexer une large partie du pays. Il reste l'objet de disputes récurrentes entre les deux, jusqu'aux derniers conflits les opposant au , quand la balance penche en la faveur des Byzantins.
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Le christianisme arménien est parcouru par des conflits doctrinaux intenses, dans lesquels Constantinople cherche à imposer ses vues à plusieurs reprises. Plus au nord dans l'actuelle Géorgie, le royaume d'Ibérie est également l'objet de disputes entre Byzantins et Perses, et finit par passer sous le contrôle des seconds. Les Balkans marquent la ligne de séparation entre sphères romaines d'Occident et d'Orient, et les pays du nord d'où arrivent des peuples germaniques puis slaves. La Pannonie, terre d'origine de nombreux empereurs militaires du Bas-Empire, sert un temps de base à Attila, puis passe sous le contrôle de divers peuples germaniques de
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passage (Goths, Gépides, Lombards). La Dalmatie, où est assassiné en 480 Julius Nepos, le dernier prétendant au trône impérial romain d'Occident, passe sous contrôle Goth, avant d'être disputée entre ces derniers et Justinien. Ces régions voient ensuite l'arrivée des Avars, qui détruisent en 582 Sirmium, point stratégique pour l'accès aux Balkans, puis en 615 Salone la capitale de la Dalmatie, et des Slaves au . Ceux-ci lancent par la suite des raids qui atteignent la riche région de Thrace (notamment sa capitale Odessos, l'actuelle Varna), et les abords de Constantinople. Les Byzantins tentent de redresser la situation au , mais
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l'arrivée des Bulgares compromet cela, la lourde défaite subie face à ceux-ci en 681 se concluant par l'installation d'un royaume bulgare au nord de l'empire (autour de Pliska). Bien plus au sud en dehors de la sphère politique byzantine, l'Éthiopie est dominée par le royaume d'Axoum, qui fait du christianisme sa religion officielle dès le milieu du , penchant en faveur du monophysisme. La langue officielle est le guèze, transcrit notamment dans un alphasyllabaire. L'histoire de ce royaume est très mal connue. On sait qu'au il impose sa suzeraineté à la principale puissance de l'Arabie du sud-ouest, Himyar, et aussi
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sur des royaumes de Nubie (Nobatie). Axoum est important aux yeux des pays situés à son nord en raison de son implication dans les réseaux d'échanges à longue distance sur la mer Rouge et l'océan Indien. L'empire sassanide et les routes vers l'est En 224, le perse Ardashir , un roitelet du Fars vassal des Parthes, se soulève contre ses suzerains et les renverse. Il est le fondateur de l'empire des Sassanides, qui prend possession de tout l'empire parthe et se pose rapidement comme rival de Rome, qu'il bouscule sur les fronts de Mésopotamie et d'Arménie, poussant jusqu'en Syrie et
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en Cilicie. La capture de l'empereur Valérien en 260 est un fait sans précédent, sous le roi Shapur (240-272), dont le territoire va de la Mésopotamie jusqu'à la vallée de l'Indus (où les Kouchans ont été mis au pas). Des troubles dynastiques permettent à Rome de rétablir la situation en sa faveur et à reprendre l'Arménie. Les conflits se poursuivent au , avec l'Arménie qui balance d'une allégeance à l'autre. Cette période voit la Shapur II résister à la campagne de Julien (363) dont il tire parti pour négocier une paix favorable. Dans la seconde moitié du les Sassanides font
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face à leur tour à des « invasions barbares » depuis le nord, les offensive des Huns blancs (Hephtalites) venus depuis l'Asie centrale, qui leur causent plusieurs revers, mal documentés. L'empire entre dans une période de crise, marquée par des révoltes, avant que Khosro (531-579) ne rétablisse la situation. Après plusieurs affrontements contre Byzance il obtient de Justinien une paix très favorable, vainc les Hephtalites, et étend son territoire en l'Arabie du sud. Après une nouvelle période de troubles internes, Khosro II se lance au début du dans une série de campagnes contre Byzance, qui devaient s'avérer extrêmement destructrices pour
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les deux superpuissances. « Roi des rois », le souverain sassanide domine plusieurs rois vassaux, opérant une distinction entre son territoire dirigé en propre, l’Iran (Eran), notion mise en avant pour la première fois avec un sens « national » et culturel, et le « Non-Iran » (An-Eran) laissé aux dynasties soumises. Il s'appuie sur une élite constituée des grandes maisons perses et parthes, à qui sont confiées les plus hautes fonctions administratives et militaires. Le haut clergé zoroastrien occupe également une place importance, cette religion bénéficiant d'un soutien fervent de la part des souverains. Les autres religions de l'empire
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(judaïsme, christianisme, manichéisme) font à plusieurs reprises l'objet de persécutions, ce qui a valu aux Sassanides une réputation d'intolérance, par rapport aux dynasties iraniennes précédentes. Les Sassanides établissent dès le début leur domination sur les deux rives du golfe Persique, le long desquelles sont établis des points de contrôle, et un commerce très actif s'y développe. Si on ne sait rien des relations entre les Sassanides et l'empire gupta qui domine l'Inde du nord au même moment, la présence perse se retrouve à cette période le long des routes maritimes de l'Asie du sud qui sont en plein essor, et
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les marchands perses y concurrencent les Romains pour dominer les échanges entre ces régions et le monde méditerranéen. Ils sont installés au Sri Lanka et jusqu'en Malaisie. Cela préfigure le développement encore plus marqué des échanges dans l'océan Indien au début de l'époque arabo-musulmane. Les voies de la route de la soie sont également en essor à cette période, malgré une période de fortes perturbations liées à l'expansion des Huns, qui dévastent la Bactriane. Au sortir de ces temps troubles, c'est la Sogdiane qui devient la région la plus prospère (Samarkand, alors située sur le site d'Afrasiab, aussi le site
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remarquablement conservé de Pendjikent dans la vallée de Ferghana). Ses marchands sont omniprésents le long des routes de l'Asie centrale, dans les oasis peuplées par des populations parlant des langues iraniennes ou turques, où la diversité religieuse est de mise (surtout le bouddhisme et le zoroastrisme, aussi le christianisme nestorien, manichéisme). Leur présence est bien attestée en Chine où plusieurs d'entre eux ont fait souche. Des objets de facture sassanide et sogdienne y ont été mis au jour dans des tombes, témoignages parmi beaucoup d'autres des échanges à très longue distance qui se sont développés le long des routes d'Asie
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centrale. Les religions durant l'Antiquité tardive L'étude des religions est une des thématiques majeures de l'histoire de l'Antiquité tardive. De fait cette période voit le triomphe du christianisme, l'émergence de différents courants religieux chrétiens (arianisme, monophysisme, gnosticisme, etc.), le développement du judaïsme rabbinique, puis à la fin de la période l'Islam qui est par bien des aspects un produit de ce foisonnement religieux. Plus largement la religion tend à devenir une référence à part entière, et ses normes tendent à devenir supérieures aux autres, transcendant souvent les barrières politiques et sociales traditionnelles. Après des périodes de persécutions au , le
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Christianisme, qui a de plus en plus d'adeptes dans le monde gréco-romain, obtient les faveurs des empereurs, à commencer par Constantin. Cependant le premier royaume à adopter officiellement cette religion est l'Arménie, en 301. Il est très complexe d'évaluer l'importance numérique des Chrétiens à ce moment-là, peut-être autour du dixième de la population de l'empire, et surtout dans sa moitié orientale. L’Église chrétienne se structure suivant une organisation calquée sur celle de l'Empire romain tardif (elle lui reprend le principe des diocèses), autour de ses évêques, ceux de Rome et de Constantinople, Alexandrie, Jérusalem et Antioche prenant une importance croissante.
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Les motifs de conversion restent assez mal compris : ils comprennent manifestement des intérêts religieux pour le monothéisme et son message, le salut et la vie après la mort, les théologiens chrétiens (Tertullien, Origène, Eusèbe de Césarée, ceux qu'on désigne comme des « Pères de l'Église ») s'affirmant comme des interlocuteurs de talent face aux autres penseurs, et intégrant divers éléments de la philosophie de leur temps (néoplatonisme, stoïcisme) ; également des aspects sociaux découlant de l'organisation en communautés soudées, pratiquant la charité envers les démunis, ouverts aux femmes et aux esclaves qui ont pour ce qui concerne le salut
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de leur âme un statut identique à celui des hommes ; à partir du moment où cette religion est celle des souverains se produisent des conversions opportunistes, qui deviennent avec le temps une nécessité de survie sociale pour les élites, les païens étant progressivement exclus des charges officielles. Les querelles dogmatiques entre Chrétiens sont vives, notamment celles sur la nature du Christ (christologie ; en particulier la controverse avec l'arianisme, plus tard avec le nestorianisme et le monophysisme), motivant des conciles qui réunissent les plus éminentes figures de cette religion sous l'égide impériale (notamment à Nicée en 325 et Chalcédoine
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en 451), ce qui conduit à poser les bases d'une doctrine « orthodoxe », la bonne façon de croire, opposée aux « hérésies », sans jamais unifier ni les croyances ni les pratiques. Quoi qu'il en soit le Christianisme s'impose parmi les élites romaines, son triomphe sur les mouvements opposés (notamment sous le règne de Julien, l'« Apostat ») se marquant à la fin du par son adoption comme religion officielle, et des événements symboliques tels que le retrait de l'Autel de la Victoire du Sénat de Rome en 391/2. Cet essor est appuyé par de nouvelles générations de théologiens
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de haut vol, tels que Grégoire de Nazianze et Basile de Césarée à l'est, et Augustin d'Hippone à l'ouest. L'expansion du Christianisme est le marqueur principal de la fin du monde antique, puisqu'il crée une rupture dans l'histoire religieuse, son monothéisme, à la suite de celui du Judaïsme, proclamant que tout autre dieu que le sien est faux. Cela suppose donc le rejet des cultes antiques dédiés à une foule de divinités (le « polythéisme », terme qui ne prend vraiment son sens qu'à partir de cette période), et la victoire du Christianisme sur ceux-ci. Les non-Chrétiens sont à partir
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de cette période désignés comme des « païens » (pagani) ou des « gentils » (gentiles, terme plus courant à l'époque) ce qui a pour effet de rassembler sous une même dénomination des cultes bien différents les uns des autres. Dans les pays de l'ancien Empire romain, l'enjeu est donc de préserver l'héritage culturel gréco-romain tout en le conciliant avec le Christianisme, ce qui conduit à une dynamique de réinvention de nombreux rituels, symboles et autres pratiques. Les communautés et institutions chrétiennes s'inscrivent d'abord dans le cadre de la cité antique, puis, avec le délitement de celle-ci, elles ont un
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rôle central, en particulier les évêques qui deviennent des figures majeures de la vie politique des royaumes christianisés. Les disputes théologiques revêtent des enjeux importants, impliquant les grandes figures du temps. Le culte se réorganise autour des églises et de la vénération des saints, qui sont pour beaucoup des martyrs, héros culturels des premières communautés chrétiennes dont on vénère le souvenir et auxquels on attribue des miracles. Les moines et ascètes vivant à l'écart du monde (dans le « désert », des espaces peu habités) sont d'autres figures majeures de la sainteté dans le premier christianisme, apparaissant en Égypte au
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et se répandant rapidement dans tout le monde chrétien (jusqu'en Irlande, un foyer majeur de monachisme au ). On valorise leur pouvoir spirituel et leur charisme, et ils participent activement à la christianisation. Le Christianisme a aussi donné naissance à divers courants religieux mêlant ses croyances à la pensée néoplatoniste et à d'autres cultes (notamment orientaux, par exemple le Zoroastrisme), que l'on rassemble sous l'appellation de gnosticisme, qui rompent donc avec l'orthodoxie chrétienne. Ils sont notamment documentés par les papyri de la bibliothèque de Nag Hammadi (Égypte, ). Parmi ces courants, le Mandéisme, qui se développe en Babylonie, survit encore
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de nos jours. C'est dans ces cercles qu'émerge en particulier le manichéisme, fondé au en Babylonie (donc dans l'empire sassanide), reposant sur un corpus de textes sacrés. Il se diffuse dans le monde romain sous des versions modifiées, où il est combattu et finit par disparaître, et aussi en Asie centrale. Les cultes antiques traditionnels ont tous connu des évolutions depuis l'Antiquité classique, et conservent longtemps un ancrage parmi la population, malgré le triomphe du Christianisme chez les dirigeants. Les temples où ils se déroulaient ont souvent disparu, notamment parce qu'ils ont perdu l'appui des souverains et élites. Les pratiques
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ont évolué en dehors de ces cercles, et il semble qu'elles préservent leur vitalité dans bien des régions et résistent longtemps à la christianisation, qui est un processus lent. La fin du paganisme est un phénomène difficile à caractériser. Le fait que la documentation chrétienne devienne dominante et que celle des païens tende à disparaître à compter du rend complexe la compréhension de l'évolution des cultes antiques et leurs interactions avec le christianisme. Cela est accentué par l'intégration de bon nombre de leurs éléments dans la nouvelle religion dominante : des anciens temples (ceux qui ne sont pas détruits ou
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abandonnés) deviennent des églises, le culte des saints et les actions des moines et ascètes sont des manières de répondre aux besoins de proximité avec le sacré qu'éprouvent les populations locales, et il est depuis longtemps bien établi qu'ils reprennent beaucoup d'aspects des religions antérieures, alors qu'à l'époque médiévale en Occident l'accusation de paganisme concerne des cultes « populaires » ou « folkloriques » qui n'ont pas l'assentiment des élites, et ne signifie pas forcément qu'ils aient des racines antiques (c'est discuté). Il en résulte que la disparition de ces cultes est difficile à tracer, et sans doute plus ou
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moins tardive selon les régions. Ainsi en Occident au , où l'opposition entre chrétiens et païens telle qu'elle ressort des discours des élites est plutôt une opposition entre eux et les couches populaires, les rois chrétiens francs (Dagobert en 632), wisigoths et anglo-saxons prennent des mesures d'unification chrétienne contre le paganisme (et aussi le judaïsme). Dans l'Empire romain d'Orient, Justinien prend des mesures contre le paganisme, mais des cultes « païens » sont encore dénoncés par la suite, bien qu'ils aient souvent été intégrés dans le christianisme (là encore par le biais du culte des saints). Durant les phases postérieures
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de l'histoire byzantine, l'accusation de paganisme est par ailleurs une manière de dénigrer ceux qui étudient les savoirs antiques. En Irak on estime que les cultes païens ne s'éteignent que dans les premiers siècles de la période musulmane (des continuités sont attestées jusqu'au ). Le Judaïsme est constitué depuis la chute du Second Temple en 70 autour des communautés de la diaspora juive, les Juifs étant devenus minoritaires dans leur région d'origine (mais tout de même présents en de nombreux endroits). Elles sont surtout implantées au Levant, en Syrie, en Babylonie, également en Méditerranée occidentale et en Perse, mais en
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moins grand nombre. Leur identité est à cette époque plutôt ethnique que religieuse, et il est encore difficile de parler de religion juive, d'autant plus que les pratiques religieuses semblent diverses selon les communautés, en partie parce que le Temple de Jérusalem n'est plus là pour jouer un rôle centralisateur. La diaspora se maintient en se reposant au moins en partie sur des conversions (à l'échelle locale, familiale), organisée autour des synagogues, construits en grand nombre à cette période. La christianisation (qui s'accompagne d'un essor de formes d'antisémitisme, du reste déjà présentes avant cela) conduit à une forme d'isolement des
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communautés juives. Le phénomène le plus marquant du Judaïsme de l'Antiquité tardive est l'émergence du judaïsme rabbinique, appelé ainsi parce qu'il se repose sur l'enseignement des rabbins. Certains de ces maîtres, originaires de Palestine et aussi de Babylonie (mais en lien les uns avec les autres), élaborent une littérature amenée à devenir fondamentale pour le Judaïsme des périodes postérieures, la Mishna puis le Talmud (en gros entre 200 et 650). Elle fournit un cadre de croyances, réflexions et pratiques, plus largement forgent une identité juive bien distincte des autres groupes de la société. Le rabbinisme devient progressivement dominant au Proche-Orient,
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sans doute vers le début de l'époque islamique. Dans le monde iranien, la religion principale est le Zoroastrisme (ou Mazdéisme), qui a les faveurs des rois Sassanides, et peut-être un statut de religion d'État à partir du . Mais ils ont aussi pu avoir par moment des sympathies envers une variante de cette religion, le Zurvanisme (Zurvan étant le nom du dieu du temps). C'est en tout cas de cette période qu'on date la mise par écrit du principal corpus de textes doctrinaux zoroastrien, l'Avesta. L'empire sassanide est également traversé par des querelles doctrinales et l'émergence de courants inspirés du
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Mazdéisme et aussi des courants gnostiques. Le cas du Manichéisme a déjà été évoqué car il a un rôle notable en Occident, mais pour l'histoire de l'empire perse le mouvement le plus significatif est le Mazdakisme, dont la doctrine n'est pas bien connue, qui est au cœur de controverses sous fond de conflit social qui secouent l'empire à la fin du . L'empire sassanide comprend aussi de nombreux Chrétiens, la majorité adoptant au le Nestorianisme, et des Juifs. Ces groupes font l'objet plusieurs épisodes de persécutions. Un grand changement apporté par la christianisation et les évolutions mentales de l'Antiquité tardive
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est le fait que la religion tend à devenir une norme supérieure, qui édicte les valeurs les plus importantes, acquérant ainsi un statut supérieur à la politique, aux autres types de groupements que religieux, alors que durant l'Antiquité antérieure elle n'était qu'un élément parmi d'autres (généralement pas du tout défini dans les mentalités). Cela s'accompagne de l'émergence de la notion de communautés religieuses, distinctes les unes des autres (Chrétiens, Juifs, Zoroastriens, Manichéens, Païens puis Musulmans) se définissant autour de textes sacrés (Bible, Avesta, etc.), de leurs commentaires explicitant ce qu'est la bonne manière de croire et pratiquer (textes de Pères
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de l’Église, Talmud), de l'affirmation d'autorités religieuses édictant et supervisant ces croyances et pratiques (évêques, philosophes païens, rabbins, prêtres zoroastriens), aussi l'émergence d'un culte des « saints hommes », avec des lieux de pèlerinage marquant le paysage religieux. Ce sentiment est aussi ce qui est à l'origine de la conception d'une Christianité, réunissant au-delà des querelles doctrinales les régions où cette religion domine. Un point commun des évolutions des mentalités religieuses nouvelles est qu'elles accordent plus d'importance à la question du salut des âmes humaines (la sotériologie), à l'histoire, plutôt qu'à des aspects cosmiques ou topiques. L'époque de l'expansion arabo-musulmane
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Le tout début du est marqué par un conflit d'une intensité rarement atteinte auparavant entre Perses sassanides et Romains d'Orient, qui a pu être qualifié de « dernière grande guerre de l'Antiquité » (J.-C. Cheynet). Khosro II tire parti de luttes successorales chez son rival pour lancer les hostilités. Héraclius, qui prend le pouvoir en 610, organise la résistance. Dans un premier temps l'avancée perse est considérable, Jérusalem étant prise en 614 et la Vraie Croix emportée à Ctésiphon, une des capitales perses. Puis l'Anatolie est ravagée par les troupes perses qui s'approchent dangereusement de Constantinople, alors qu'au même moment
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les Avars lancent une autre offensive depuis le nord. Malgré cette situation désespérée, Héraclius parvient à renverser la situation, bénéficiant de l'appui des Khazars venus du Caucase. Il reprend le Proche-Orient, envahit la Mésopotamie, ramène la Croix, alors que l'empire perse s'enfonce dans une guerre de succession après l'assassinat de Khosro II. En Arabie, où la puissance dominante au début de l'Antiquité tardive, Himyar, avait connu un déclin à la suite des conflits avec Axoum, les autres royaumes connus pour ces périodes semblent également connaître une phase de reflux. L'influence des Byzantins et des Perses s'exerce sur les marges, notamment
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par le biais de deux groupes arabes rivaux, les Lakhmides établis au contact de l'Irak et alliés des Perses avant que ceux-ci ne les éliminent en 602, et les Ghassanides situés au contact du Proche-Orient et plutôt alliés des Byzantins (et convertis au christianisme). L'absence de puissance politique dominante dans le centre de la péninsule laisse la place à l'essor commercial et militaire de La Mecque, cité d'oasis dirigée par la tribu des Quraych. Une identité et une culture arabes semblent commencer à se forger dans ce contexte, en particulier dans le nord et l'est, avec la fin de la
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position prééminente des royaumes méridionaux. Elle est notamment marquée par le développement de son écriture et d'une poésie au . À compter de 622, Muhammad (Mahomet) unifie les tribus arabes depuis Médine et La Mecque autour d'une nouvelle religion, l'Islam, et soumet la majeure partie de l'Arabie. Il meurt en 632, et ses successeurs les Califes « bien guidés » lancent des raids vers les territoires byzantin et perse, exsangues après le conflit entre les deux superpuissances. Leurs succès les mènent vers une série de conquêtes sans précédent, appuyés sur une armée efficace tactiquement, sans doute aussi renforcée par la
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ferveur religieuse, et bénéficiant de l'épuisement de ses adversaires. Les raids sont menés dans plusieurs directions et conduisent rapidement à des gains territoriaux considérables, qui les incitent à pousser toujours plus loin. Après la bataille du Yarmouk en 636 les grandes villes du Proche-Orient (Jérusalem, Damas, Antioche) passent sous contrôle musulman, l’Égypte en 641, les armées byzantines se repliant sur la défense de l'Anatolie. L'empire perse s'effondre dès 637 après l'invasion de la Mésopotamie, et la dynastie sassanide perd tout pouvoir dans la décennie suivante. Une guerre successorale entre chefs musulmans éclate sous le règne d'Ali, portant au pouvoir en
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661 la dynastie des Omeyyades. Installée à Damas, elle y constitue une administration en s'inspirant des modèles romain et sassanide qui organise le monde arabo-musulman, tout en réformant son armée pour poursuivre ses conquêtes, en se reposant sur un système de prélèvement des ressources plus systématique. Des villes de garnison ont été fondées dans les zones conquises, à l'écart de celles déjà existantes, consolidant la diffusion des conquérants (mais pas celle des populations arabes, déjà très présentes depuis longtemps au Levant et en Mésopotamie). Un alphabet a été élaboré pour transcrire la langue arabe des conquérants, qui est la langue
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de la nouvelle religion et de son texte sacré, le Coran mis par écrit à cette période. Des mosquées sont érigées pour servir de lieu de culte à la nouvelle religion, les relations avec les populations non-musulmanes sont régulées, etc. Au sortir de cette phase formative, la société arabo-musulmane et ses structures politiques évoluent donc très vite, et la culture islamique « classique » achève de se former. Une fois le pouvoir omeyyade renforcé, Constantinople est assiégée à plusieurs reprises, mais tient bon, et l'empire byzantin amorce une série de changements consolidant son organisation défensive. Le dernier échec de siège