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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | organisé en une succession de trois petites chambres voûtées se succédant en chicane. Le programme décoratif de ce sanctuaire a été interprété par Christiane Desroches Noblecourt comme les ultimes métamorphoses de la pharaonne avant sa renaissance, Anubis étant la souveraine elle-même. Anoubieion de Saqqarah À partir de la se développe pour les canidés un aspect de la religion égyptienne qui vise à les sacrifier puis à les momifier rituellement, afin de les consacrer à la divinité qu'ils représentent, en l'occurrence Anubis et Oupouaout. Les momies étaient vendues par les prêtres à des croyants en pèlerinage, servaient d'ex-voto puis étaient déposées |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | en masse dans des nécropoles spécialement dédiées. Ce rite a perduré et prospéré jusqu'à l'époque romaine puis a disparu avec la fermeture des temples païens en 391 sur ordre de l'empereur . Les recherches archéologiques ont permis de découvrir une douzaine d'importantes nécropoles de canidés réparties entre Memphis et Thèbes (outre ces deux villes on peut signaler Lycopolis, Cynopolis, Coptos, Dendérah, Abydos, etc.). L'Anoubieion (en grec : ) de Saqqarah, un sanctuaire ptolémaïque consacré à Anubis, s'inscrit dans cette pratique cultuelle. Cette aire sacrée de la région memphite a été aménagée à l'est de la pyramide de Téti et au |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | nord du Bubasteion, une nécropole de félins consacrée à la déesse Bastet. L'Anoubieion reste encore très mal connu, faute de fouilles archéologiques détaillées. On sait cependant qu'il y était joint une nécropole, où des canidés momifiés étaient entassés en masse dans des puits et dans de vastes souterrains. Le Musée égyptien du Caire conserve plusieurs beaux sarcophages de canidés provenant de cette nécropole, bien que très peu de momies animales aient bénéficié de ce meuble funéraire. Ces caisses sont rectangulaires avec un couvercle plat et portent des décorations funéraires. Un exemplaire présente sur ses côtés plusieurs figurations peintes d'Anubis couché |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | sur une barque en roseaux avec un couvercle portant une statuette d'un canidé noir couché. D'autres cercueils en bois de sycomore, hauts de , reproduisent sous forme de statuette le dieu Anubis assis sur un trône, sous sa forme hybride d'homme à tête de canidé, le trône ou le torse du dieu servant de réceptacle à la momie. À l'époque romaine, certaines momies étaient conservées dans de grossiers vases en terre cuite rouge, avec pour décor un ou plusieurs canidés debout. Dieu régional de la Cynopolitaine Si Anubis a été vénéré sur l'ensemble du territoire égyptien, il est manifeste qu'il |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | n'a bénéficié d'un culte dans un grand temple indépendant que dans la ville de Cynopolis, située en Moyenne-Égypte. Jusqu'à présent, ce sanctuaire n'a pas encore été localisé avec certitude, l'emplacement même de la ville restant problématique, faute de preuves archéologiques convaincantes. Il est cependant un fait avéré que la région de Cynopolis (la Cynopolitaine) a été, dès son origine, placée sous la protection du dieu canin et de sa compagne Anupet. Hardaï (Cynopolis) Anubis est étroitement lié aux et de Haute-Égypte, le pavois du premier représentant d'ailleurs un chacal couché. Durant la , Anubis est associé à la ville de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Hout-Benou, située dans le . Jusqu'à la période ramesside, les deux nomes sont clairement délimités : le se trouve sur la rive occidentale, avec la ville de Hénou pour capitale, tandis que le est situé sur la rive orientale et a pour capitale Houtnésou. Une inscription gravée sur la Chapelle blanche, édifiée par à Karnak, durant la , révèle qu'Anubis est le dieu majeur de Hénou, alors que le faucon Dounânouy règne sur Houtnésou. À partir de la période ramesside et jusqu'au règne de , la ville de Hardaï, installée sur la rive orientale, est la capitale du ; celle |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | de Houtnésou, sur la même rive, reste la cité majeure du . À partir de et durant le reste de la période gréco-romaine, la ville de Saka (rive occidentale) est la capitale du , et Houtredjou (rive orientale), celle du . Après avoir voyagé à travers l'Égypte vers l'an 25 avant notre ère, le géographe grec Strabon entreprend de décrire le pays. Il nomme la ville de Hardaï Cynopolis, la « ville des chiens » : Il est probable que le culte traditionnel d'Horus a été évincé, dans cette ville, au profit de celui d'Anubis, originaire de la rive d'en |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | face, même si le toponyme Hardaï signifie « Horus est ici ». Le changement de culte s'est sans doute effectué durant la , peu avant la rédaction du Papyrus d'Orbiney, ce conte mythologique reflétant la rivalité religieuse de la région. Mais la première mention certaine ne remonte qu'à la , lorsqu'un domaine est attribué à Anubis – le seigneur de Hardaï – à l'occasion de l'accession au trône de (Papyrus Harris). Peu de données archéologiques existent au sujet de cette localité. On y a toutefois découvert une nécropole de canidés datée de l'époque gréco-romaine. Ces animaux ont été tués puis |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | momifiés, afin d'être transformés en ex-voto en l'honneur d'Anubis. La nécropole est située au sud-est de l'actuelle Sheikh Fadl, dans un paysage de collines désertiques : une série de tombes humaines désaffectées, datées du Nouvel Empire, a servi à inhumer les canidés. Enseigne du Durant toute l'histoire de l'Égypte ancienne, l'enseigne du représente un canidé couché sur un pavois en tout point similaire à l'aspect animal du dieu Anubis. Ce fait a d'abord encouragé les égyptologues Heinrich Brugsch en 1879, Henri Gauthier en 1925 et Pierre Montet en 1961, à lire cet emblème sous le genre masculin « nome d'Anubis |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | ». Cependant, en 1958, à partir d'inscriptions figurant sur le Papyrus Ramesséum et sur la Stèle de Kamosé, dans lesquelles le hiéroglyphe du canidé couché est suivi des glyphes du genre féminin et de la ville, Hermann Kees a proposé la lecture « nome d'Anupet », une proposition reprise par Jacques Vandier en 1961. Cette lecture présuppose l'existence d'un culte rendu primitivement à une déesse-chienne ou à un couple de chiens (Anubis et Anupet). Il existe, en effet, dans la religion égyptienne, des doublets féminins dotés de peu de consistance, en association avec des dieux importants et bien caractérisés, tels |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Amon et Amonet. Toutefois, d'autres spécialistes, Alan Henderson Gardiner en 1957 et Labib Habachi en 1972, préfèrent la traduction « nome de la ville d'Anubis », cette dernière expression étant très courante dans les textes géographiques des temples tardifs de l'époque gréco-romaine. Il n'en reste pas moins que le (ou sa ville principale) est représenté sous l'aspect d'une femme dès la , dans un groupe statuaire dénommé Triade de Mykérinos. La déesse personnifiant le nome, affublée sur sa tête d'une plume d'autruche barrée par un chacal couché, se tient à la gauche du roi Mykérinos, la déesse Hathor étant figurée |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | à sa droite. Anupet, parèdre d'Anubis L'existence de la déesse Anupet ou Anubet (inpout) n'est attestée de manière certaine que très tardivement. Son nom figure sur des scènes d'offrandes royales gravées sur les murs du temple d'Hathor de Dendérah, réédifié durant l'occupation romaine de l'Égypte. Dans ce lieu saint, la déesse Hathor est comparée à Anupet et un lien est tissé avec le nome d'Anubis. Ces mentions décrivent Anupet comme la protectrice du défunt Osiris et comme une chienne couchée sur son ventre, dont les crocs déchirent les corps des alliés de Seth, le dieu malfaisant: Au cours de l'histoire |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | égyptienne, la déesse Anupet ne patronne aucune nécropole et ne réside dans aucun temple. Elle ne semble donc être qu'une spéculation religieuse issue des réflexions des prêtres de Dendérah. Même le Papyrus Jumilhac, consacré aux traditions entourant Anubis, ne mentionne pas le nom d'Anubet. Cependant, l'auteur de ce document théologique évoque les aspects de cette chienne dangereuse lorsqu'il rapporte qu'Isis-Hathor se transforma en une chienne (avec un couteau au bout de sa queue), afin d'échapper à Seth, transformé en taureau, qui tentait de la violer: Fonctions funéraires Momification Dès les Textes des pyramides, les plus anciens écrits religieux de l'Égypte, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | le dieu Anubis participe aux rites sacrés destinés à éviter le pourrissement des cadavres. Les techniques de conservation des corps morts ont connu de lentes améliorations au cours des époques, pour aboutir à un haut degré de perfection durant le Nouvel Empire. Le personnel chargé de cette besogne est naturellement placé sous la protection d'Anubis. Le processus de la momification est symbolisé par le fétiche imy-out, tandis que celui de la purification l'est par la déesse Qébéhout, la fille d'Anubis. Patronage Chef des embaumeurs Les textes de la littérature funéraire fourmillent de mentions et d'allusions à Anubis et certains passages |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | décrivent volontiers ses activités d'embaumeur ou de chef embaumeur dans le ta-djeser, le « Pays sacré » (c'est-à-dire la nécropole) et le seh-netjer, l'atelier d'embaumement : c'est lui qui replace les viscères dans l'abdomen, place ses mains sur la dépouille, enveloppe, parfume, embaume et redresse le défunt, rend le cœur ou replace la tête sur le reste du corps: Mystères funéraires En tant que chef des embaumeurs, toutes les activités funéraires du dieu Anubis se résument dans son appellation de hery seshta, traduite en français par « Maître des secrets », « Supérieur des mystères » ou « Celui qui |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | préside aux secrets (funéraires) ». L'écriture cryptographique de cette expression est le hiéroglyphe du canidé couché sur un coffre ressemblant à une chapelle. Ce meuble de rangement sert à entreposer les outils et les matériaux nécessaires aux rituels de l'embaumement, une pratique qui doit rester un secret aux oreilles et aux yeux des démons à la solde de Seth, l'assassin du dieu Osiris, mais aussi à tout Égyptien des cercles profanes. Dans la tombe du roi Toutânkhamon, la salle qui contenait les vases canopes était gardée par une représentation d'Anubis, maître des secrets, sous la forme d'un magnifique coffre en |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | bois doré surmonté d'une statue de chacal noir couché ; l'intérieur du coffre contenait des amulettes, des objets du culte, des simulacres d'offrandes, des scarabées. Bien plus que simples thanatopracteurs, les embaumeurs sont des prêtres funéraires chargés d'intégrer les défunts dans le monde divin de l'au-delà en les assimilant à Osiris. Le chef des prêtres funéraires et directeur des rites de l'atelier d'embaumement est le prêtre « Anubis, supérieur des mystères » (hery-seshta) ; il porte un masque reproduisant la figure d'Anubis et son rôle est de veiller au bon déroulement de la cérémonie. Sa surveillance est plus particulièrement active |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | lors de l'enveloppement de la tête du défunt. L'exécutant principal est le « Chancelier divin » (khetmou-neter). À l'origine, il est le principal prêtre d'Osiris dans la ville sainte d'Abydos, où il joue le rôle d'Horus, fils d'Osiris et d'Isis. Dès la , il devient le chef des praticiens-embaumeurs. Il est secondé par plusieurs autres prêtres-lecteurs, les hery-heb « ceux qui portent la fête », dont le rôle est de lire la liturgie funéraire. Les diverses manipulations du cadavre (préparateurs des onguents et des bandelettes, laveurs de viscères, porteurs d'eau et de natron, etc.) sont exécutées par une série d'hommes |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | désignés sous le nom générique de outyou « les poseurs de bandages », le mot out signifiant « bandelettes, bandages ». Parmi ces artisans funéraires, ceux qui sont les plus élevés en grade officient à côté du Chancelier divin et portent les titres d'« Enfants d'Horus » et d'« Enfants de Khenty-en-Irty ». Fétiche imy-out Le terme imy-out est connu pour être l'une des principales épithètes d'Anubis. Il s'agit cependant aussi de la désignation d'un objet sacré, la peau d'un animal, canidé ou bovidé, sans tête ni pattes postérieures, probablement une sorte d'outre funéraire attachée à un poteau fiché dans |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | un pot ou dans le sol. Ce fétiche est étroitement associé au dieu Anubis, à toutes les périodes de l'histoire de l'Égypte antique. En tant que désignation du fétiche, le terme imy-out est parfois traduit en français par « nébride », en référence à la peau de cerf portée par les adorateurs de Dionysos. Les plus anciennes attestations de limy-out remontent à la période prédynastique, avec des figurations sur des fragments de poteries, sur des sceaux et sur des étiquettes en ivoire, dont un vase découvert à Hiérakonpolis et daté de la période Nagada (3500 à 3200 avant notre ère). |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Limy-out est rarement représenté durant l'Ancien Empire. Il apparaît toutefois sur des stèles frontières datées du règne de Djéser (), accompagné de textes faisant référence à « Anubis à la tête du pays sacré », les plus anciennes mentions du lien spécifique entre le dieu et le fétiche. Plus tard, limy-out figure sur des reliefs sculptés à l'occasion des jubilés Heb Seb des rois Niouserrê et , des et s. Dans les Textes des pyramides, les quatre enfants d'Horus aident le roi à monter au ciel auprès d'Atoum, grâce à une échelle dont les barreaux sont renforcés avec des lanières |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | coupées dans le cuir de l'imy-out mis au monde par la vache primordiale Hésat. Un seul exemplaire réel de limy-out a été découvert, il mesure de haut et conserve encore des restes d'une véritable peau, l'animal est toutefois non identifié. Cette trouvaille archéologique remonte à la et a été exhumée lors des fouilles du temple de la pyramide de Sésostris à Licht. La chambre funéraire du tombeau de Toutânkhamon () contenait, quant à elle, deux répliques en bois doré hautes de et plantées dans de pseudo-vases en albâtre. Le fétiche, perçu comme une poche placentaire, est un puissant symbole de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | renouveau et de régénération. Une des anecdotes du Papyrus Jumilhac (, 20 - , 14) rapporte que la vache Hésat a fait revivre le faucon Ânti, une forme du dieu Horus, grâce à limy-out, en plaçant ses ossements et ses organes à l'intérieur et en ayant aspergé le tout d'une goutte de son lait. Qebehout, l'eau lustrale Durant l'Ancien Empire, la déesse Qébéhout est la seule divinité à être dotée explicitement d'un lien de parenté avec Anubis : Le nom de Qébéhout est déterminé par une serpente et par une aiguière d'où s'écoule de l'eau. Il a été proposé de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | traduire son nom par « Celle qui purifie avec de l'eau fraîche », le mot qébeh signifiant « purification » et « pureté ». Dans les pyramides à textes, le mot qébéhou sert à désigner le ciel, ce qui permet de voir en Qébéhout une serpente évoluant dans les eaux célestes. Cette divinité n'a jamais bénéficié d'un lieu de culte attitré et il s'agit bien plus de l'anthropomorphisation d'une fonction rituelle que d'une véritable déesse. Il a aussi été proposé de voir en Qébéhout une manifestation du cobra femelle ouadjet, symbole du de Haute-Égypte. Ouâbet Ouâbet signifie « la place |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | pure », le lieu où l'on pratique la momification ; c'est l'atelier des embaumeurs. Anubis en est le maître, il veille sur les opérations mystérieuses qui s'y passent : Embaumement Préservation des corps Dès le début du , les Égyptiens se sont attachés à préserver les corps de leurs morts. Les premiers essais ne concernent d'abord que la famille royale (la plus ancienne momie royale à avoir été retrouvée est celle du roi ) et la méthode employée est très rudimentaire. Les corps sont enveloppés dans des linges gorgés de résine ou de plâtre et le visage est peint sur |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | la toile (entre 2600 et 2100 avant notre ère). L'éviscération abdominale commence à être pratiquée dans les débuts de la , sur le corps de la reine par exemple, mais est loin d'être systématique. La théologie qui entoure la momification à ses origines est peu connue, mais il semble qu'aux époques les plus reculées, la fonction principale d'Anubis consistait surtout à approvisionner le défunt en offrandes alimentaires. Les techniques commencent à être plus efficaces à partir du Moyen Empire. L'éviscération devient habituelle sous la (entre 1990 et 1784 avant notre ère) comme en témoigne la présence de vases canopes dans |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | les tombes, pour recueillir les viscères momifiés. Parallèlement à ces progrès techniques, on assiste à un fort développement de l'idéologie osirienne. Le but de la momification est alors de transfigurer la dépouille mortelle en un corps glorieux et éternel assimilé à Osiris, ce dieu étant le premier mortel à avoir bénéficié de ce rituel de revivification. Dans ce cadre, Anubis, tout en conservant son rôle de pourvoyeur d'offrandes, s'enrichit de la fonction de préposé à la momification : À partir de la seconde moitié du , la momification atteint son meilleur niveau. Sous le Nouvel Empire et à la Basse |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | époque, la momification de la dépouille mortelle d'un personnage de haut rang (roi, noble, grand-prêtre) ou d'un animal sacré comme le taureau Apis s'étale sur une durée de soixante-dix jours. Le jour du décès, la famille confie le corps aux embaumeurs qui le placent dans la « Tente de purification » pour le laver et l'oindre. Durant quatre jours, la famille est astreinte à un jeûne strict. Le cinquième jour après le décès, le corps est déposé dans la ouâbet, la « place de l'embaumement », un lieu mis sous la protection active d'Anubis : Processus L'entrée d'une dépouille mortelle |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | dans la « Place pure » (ouâbet) marque, pour son âme-Ba, le début de sa protection par Anubis dans le monde de l'au-delà. Pour la famille, débute une période de soixante-dix jours de deuil marquée par un jeûne constitué de maigres repas de pain, d'eau et de légumes cuits. Le matin de cette journée, l'abdomen du mort est incisé au flanc gauche pour permettre à son âme de monter au ciel. Le corps est ensuite éviscéré : Durant quinze jours, le corps est desséché par un salage au natron. La dernière nuit de cette période, le corps est placé dans |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | un bain de résine sefet afin que toutes les parties du corps en soient imprégnées. Le sefet est probablement un onguent à base d'huile de lin, car cette substance a la propriété de se solidifier au bout de quelque temps. Durant les trente-quatre jours qui suivent, la dépouille est entourée par une sorte de coque imperméable constituée d'une douzaine de couches de bandelettes collantes imprégnées dans une solution chaude de graisse de bœuf, d'huile sefet, d'encens et de cire, à raison d'une couche tous les quatre jours, chaque nouvelle couche devant d'abord sécher durant deux jours. La momie continue à |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | sécher pendant encore une vingtaine de jours, durant lesquels elle continue à être habillée par un entrelacement de bandelettes et d'amulettes protectrices. Le soixante-dixième jour, la momification est achevée et le corps est de nouveau déposé dans la « Tente de purification », où il subit le rituel de l'ouverture de la bouche, une opération magico-funéraire destinée à rendre les cinq sens au défunt. Le jour suivant, le corps est déposé en procession dans le caveau funéraire, son lieu de repos éternel. Sur le plan de l'iconographie, l'embaumement commence à être représenté au début de la . Anubis y apparaît |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | sous la forme d'un prêtre grimé d'un masque canin et posté debout derrière un lit funéraire, entouré par Isis et Nephtys. Revivification La momification n'est pas qu'une simple technique de préservation des cadavres. En tant que rituel religieux, il s'agit de traiter la mort comme une maladie que l'on peut soigner. Par l'intermédiaire des prêtres, cette guérison est effectuée par Anubis lorsqu'il redonne magiquement la vie au cœur et aux organes du défunt. Devant la tombe, la momie subit un ultime rituel, celui de l'Ouverture de la bouche, destiné à rendre les cinq sens au défunt dans le monde de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | l'au-delà. Dans le mythe osirien, toutes ces actions ont été accomplies pour la première fois par Anubis pour son père Osiris assassiné par Seth. Retour à la vie Boire son cœur Selon les Anciens Égyptiens, à la mort d'un individu, le cadavre, l'âme-Ba, le Ka, l'ombre-shout et le Cœur se séparent et deviennent indépendants. Dans le mythe osirien, cette séparation des organes physiques et des éléments immatériels (Ba, Ka, prénom) est symbolisée par le dépeçage du corps d'Osiris par Seth. Concernant le cœur, il s'agit de bien distinguer le muscle cardiaque-haty des autres organes internes (foie, poumons, intestins, vaisseaux sanguins, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | ligaments, sang, lymphes, etc.) désignés par le terme générique de cœur-ib, le second étant dirigé et soumis par les pulsations du premier, qui est aussi le siège des sentiments et de la conscience individuelle. La vieillesse est le symptôme d'une fatigue du cœur-haty, tandis que la mort est le résultat de sa disparition, c'est-à-dire de l'arrêt de sa « danse » pulsative. Par conséquent, de nombreuses divinités, Nout par exemple, sont invoquées afin d'aider le mort à retrouver son cœur. Ce souhait est plus particulièrement lié à la momification et Anubis joue un grand rôle dans sa réintégration dans le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | corps. Une scène de la tombe thébaine de Inerkhaouy (TT359) montre Anubis, un bol à la main, debout devant la momie, en train de faire boire le cœur-haty au défunt. Plusieurs vignettes illustrant le chapitre 26 du Livre des Morts font de même, l'objectif de la formule magique étant de . Ce geste est explicité dans le Conte des deux frères (), lorsque Anubis tire son frère Bata du sommeil de la mort en lui faisant boire son cœur disparu : L'embaumement ou fin d'une maladie D'après les papyrus médicaux, la maladie étant un dérèglement du ib, tout acte médical |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | doit viser à rétablir l'état initial d'équilibre. Certains textes suggèrent même que le ib est un dieu ou un endroit habité par un dieu, en fait un souffle vital d'origine divine. Ce souffle se mêle au sang et aux lymphes et leurs interactions animent le corps. La mort est une destruction totale du ib et le but des rituels funéraires est de le restaurer et de le rendre au défunt. Durant l'embaumement, les organes internes (ib) sont retirés du corps puis insérés dans quatre vases canopes placés sous le patronage des quatre enfants d'Horus. Le cœur-haty est laissé à sa |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | place afin de garantir au défunt sa personnalité. Quand la momie est déposée dans le caveau funéraire, les quatre vases canopes sont placés auprès d'elle. L'intervention d'Anubis permet au défunt de retrouver son unité en se penchant sur lui : Dans le chapitre 151 du Livre des Morts, ce même discours est mis dans la bouche de Qebehsenouf, l'un des quatre enfants d'Horus. Toutefois, dans l'exemplaire du défunt Qenna, conservé par le Musée de Leyde, Anubis invite le défunt à se rendre dans la « maison des cœurs » afin d'y chercher ses organes et de les remettre en place, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | dans le ventre : Ouverture de la bouche Rituel de vivification Après soixante-dix jours de momification, le corps sort de la salle d'embaumement tel un nouvel Osiris. La nuit précédant la mise au tombeau, se déroulent douze heures de veille pendant lesquelles sont invoqués les dieux assignés à la garde de la momie d'Osiris, afin qu'ils préservent aussi la momie du défunt des assauts de Seth. Avec force lamentations poétiques, les Deux Sœurs (Isis et Nephtys), figurées par des prêtresses, appellent l'âme Ba à se poser sur le corps momifié. Le défunt est ensuite glorifié et justifié dans une mise |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | en scène liturgique du jugement des morts, cette accession au statut d'ancêtre-Akh étant illustrée dans le Livre des Morts par les chapitres 30 et 125. Le cérémonial de l'Ouverture de la bouche s'est mis en place durant les et s, puis a perduré tout au long de l'histoire de l'Égypte antique. À l'origine, il s'agissait pour un fils d'aller chez des artisans afin de leur faire confectionner, sur ses directives, une statue de son père décédé dans le cadre du culte rendu au Ka (esprit familial qui se transmet de père en fils). La statue était ensuite inaugurée par des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | prêtres, sans doute lors de la taille du visage, pour qu'elle puisse passer de l'inertie de la pierre au stade d'image cultuelle propice à recevoir les offrandes funéraires. Avec l'amélioration des techniques de momification au cours de l'Ancien Empire, le rituel s'est ensuite attaché aux corps momifiés. Les premières représentations détaillées du cérémonial ne remontent toutefois qu'au Nouvel Empire et figurent surtout dans les tombes des dignitaires thébains. Seth ou le meurtrier sacrifié Le jour de la mise au tombeau, la momie est déposée sur une civière, placée sur un traîneau tiré par des bœufs blancs, et menée en procession |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | vers la tombe. Les vases canopes, déposés dans un coffre et placés sous la protection d'une statue d'Anubis couché, suivent le cortège sur un traîneau halé par un groupe d'hommes. Un prêtre ouvre le chemin en faisant des libations de lait. Il est suivi de près par un groupe de pleureuses professionnelles, deux d'entre elles endossant les rôles d'Isis et de Nephtys. Devant la tombe, vers midi et tournée vers le soleil, la momie bénéficie du rituel de l'Ouverture de la bouche par Horus, représenté par le prêtre-Sem vêtu de sa traditionnelle peau de panthère. Son principal assistant est le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | prêtre-lecteur (perruque à mèches et étole croisée sur la poitrine), représentant de Thot, auquel se joint, durant les offrandes, le prêtre-out « l'embaumeur », figuré au Nouvel Empire sous les traits d'un homme au masque d'Anubis. Ce dernier soutient la momie, tenue dressée devant l'entrée de la tombe, en l'enserrant dans ses bras. Le geste cultuel le plus important est l'abattage du taureau-nag, le bovidé étant le substitut du dieu Seth, l'assassin d'Osiris et, par voie d'assimilation, le responsable de la mort du défunt. Une patte avant du taurillon est coupée par un boucher. En courant, un prêtre porte le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | cuisseau encore palpitant de vie à la bouche de la momie. Ce geste est suivi par la présentation du cœur de l'animal. Cet abattage ne vise pas à alimenter la momie mais à l'animer en transmettant la force vitale du jeune bovidé vers le défunt. Après cela, des gestes rituels mettent en contact la bouche, les yeux et les oreilles de la momie avec de nombreux objets liturgiques inspirés par les outils des sculpteurs (herminettes, ciseaux, polissoirs, etc.). Dans la tombe thébaine de Pairy, il est par exemple question de l'herminette-noua d'Anubis, un outil de menuisier-charpentier formé d'un manche à |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | double courbure en bois exotique rouge et d'une lame à large tranchant. Tous ces gestes, sacrifices et passes magiques, sont dédoublés : la première fois pour la Haute-Égypte, la seconde fois pour la Basse-Égypte. À la fin, la momie est placée dans son tombeau et commence à bénéficier du service des offrandes funéraires. Combats contre Seth Le début du Papyrus Jumilhac expose une série d'affrontements mythiques autour de la tombe du dieu Osiris. Un des épisodes, sur la base de jeux de mots, d'assonances et d'allitérations, raconte l'origine fabuleuse du prêtre funéraire Sem (ou Setem) et de son habit cérémoniel |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | consistant en une peau de léopard. À l'origine, le prêtre-Sem était un membre du clergé de Ptah à Memphis chargé de l'habillage des statues divines. Il tenait aussi le rôle de l'héritier royal lors des cérémonies funèbres royales. Cet officiant est aussi devenu le chef du clergé de Sokaris, le dieu faucon momifié, une divinité funéraire très tôt assimilée à Osiris. À travers cette fonction, le Sem est devenu l'un des principaux acteurs du rituel de l'ouverture de la bouche pratiqué sur les défunts momifiés le jour de la mise au tombeau. Assigné à la protection de son père défunt, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Anubis et ses fidèles mettent tout en œuvre afin de protéger la dépouille momifiée des assauts malfaisants de Seth et de ses complices. Seth trompe la vigilance des gardiens de la crypte en prenant l'apparence d'Anubis et parvient ainsi à s'approcher au plus près du corps d'Osiris. Il réussit à dérober un des vases funéraires contenant les entrailles d'Osiris, puis s'enfuit. Mais Horus et Anubis se mettent à le poursuivre. Ils réussissent à le capturer et à le traduire en justice devant le tribunal de Rê. Seth est reconnu coupable mais il réussit à s'évader en emportant avec lui son |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | précieux butin. Il trouve refuge dans le désert dans un oued, mais il est très vite repéré par Horus qui réussit à lui reprendre le vase et à le déposer dans une crypte surmontée d'une colline sacrée et sous la protection d'un serpent. Transformé en léopard, Seth tente une nouvelle attaque. Anubis parvient à capturer son ennemi et, en l'honneur de Rê, jette son corps dans un feu, en tant qu'animal sacrificiel : Herminette d'Anubis Le but du rituel de l'Ouverture de la bouche est de faire retrouver au défunt l'usage de ses sens et de sa capacité de mouvement. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Quelques passages du Livre des Respirations vont dans ce sens. Les exemplaires de ce document funéraire sont surtout attestés dans la région thébaine et sont très tardifs (deux premiers siècles de notre ère), même si une légende datée du règne de l'empereur Auguste fait remonter leurs origines à la : Le prêtre-Sem est le principal officiant du rituel de l'Ouverture de la bouche. Dans les tombes thébaines des ouvriers de Deir el-Médineh, chargés de creuser et de décorer les tombeaux royaux du Nouvel Empire, ce rôle est souvent attribué à Anubis en personne. On voit par exemple, dans la tombe |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | de Nebenmaât (TT219) ou dans celle de Nakhtamon (TT335), le dieu Anubis penché sur la momie, une herminette à la main, en train de pratiquer ce rituel de revivification. Un cercueil, découvert dans la nécropole de ce même village, relie le dieu à la fonction de ritualiste des défunts, en affirmant qu'Anubis est le prêtre-lecteur en chef (shery-heb tepy) de la Place de Vérité et, selon le Papyrus Jumilhac, Anubis a pris la forme du prêtre-Sem pour ouvrir la bouche de son père Osiris afin de le protéger. Anubis procède au rituel en utilisant l'herminette-nou, parfois désignée à partir du |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | métal-bia (cuivre) dont elle est faite. Le dieu Anubis a détaché ce métal du ciel et l'a donné au dieu funéraire Sokaris de Memphis, connu par ailleurs pour ses talents de forgeron : Ancestralisation Selon le mythe osirien, la haine de Seth envers Osiris n'a pas pris fin avec la mort de ce dernier. À de nombreuses reprises, Seth s'est attaqué à la momie et au tombeau de son frère ennemi. Tout défunt égyptien étant considéré comme un nouvel Osiris, chaque momie se doit d'être mise à l'abri de Seth et de ses sbires. Pour bénéficier de l'aide d'Anubis — |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | fils et protecteur d'Osiris — le défunt doit démontrer qu'il est digne d'être perçu comme un autre Osiris. Pour ce faire, son âme parcourt les chemins de l'au-delà, afin d'atteindre le Tribunal d'Osiris pour y être jugé. Si le verdict est favorable, le mort devient un ancêtre, c'est-à-dire un Bienheureux qui partage le destin et la vie des dieux éternels. Tombeaux Protecteur de la momie d'Osiris À partir du Moyen Empire, la géographie de l'au-delà est consignée sur certains sarcophages de notables, où figurent les cartes du Livre des deux chemins (chapitres 1029 à 1131 des Textes des sarcophages). L'idée |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | principale est que la momie d'Osiris est sous la menace perpétuelle de démons maléfiques à la solde de Seth. Toutefois, le dieu Osiris n'est pas sans défense, et la crypte sainte, où repose sa dépouille, est entourée d'une armée de génies munis de couteaux: Sous le Nouvel Empire, les noms de ces dieux « accroupis » sont connus grâce aux exemplaires du Livre des Morts. Les chapitres 144 et 147 énumèrent sept portes ârryt, chacune gardée par trois gardiens, les chapitres 145 et 146 listent vingt-et-un porches et gardiens, tandis que les chapitres 149 et 150 indiquent respectivement les noms |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | de quatorze et quinze collines, chaque butte sacrée étant hantée par un dieu gardien. Ces lieux de passages barrent la route qui conduit les défunts auprès du tribunal d'Osiris (chapitre 125) et auprès d'un lieu paradisiaque, imaginé comme une riche contrée agricole aux champs fertiles et aux récoltes abondantes : le « Champ des Souchets » ou « Campagne de Hotep » (chapitre 110). Dans le chapitre 17 du Livre des morts (aussi connu comme chapitre 335 des Textes des sarcophages), le défunt, en tant qu'accompagnateur de Rê dans ses voyages, demande à ce dieu qu'aucun mal ne lui soit |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | fait, car les dieux assignés à la protection d'Osiris et de son monde souterrain se montrent intraitables envers les défunts de mauvaise vie. Pour ne pas être considéré comme l'un de ces malfaisants, le défunt s'adresse à un tribunal créé par Anubis et composé de trois membres. Seth (parfois remplacé par Thot) et Isdès en sont les juges (maîtres de Maât), et le cobra femelle (uréus) Hotepes-Khoues « celle qui est favorable et qui protège » en est la gardienne. Elle ne laisse passer que les justes, ceux qui peuvent prétendre égaler la valeur des sept esprits-Akh qu'Anubis a assignés |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | à la garde rapprochée de la dépouille d'Osiris depuis le jour de son assassinat: Protecteur des tombes Dans la pensée égyptienne, les images et les textes funéraires inscrits sur les murs, sur les sarcophages ou sur des rouleaux de papyrus ont une puissance performative au même titre que la voix humaine. Tout ce qui a été dit au cours d'un cérémonial, ou écrit sur un support quelconque, est considéré comme ayant été accompli dans les faits, par la grâce du verbe créateur : quand un prêtre assimile un défunt à un dieu, le défunt devient ce dieu ; quand un |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | défunt affirme être protégé par une amulette, il est protégé par cet objet, peu importe si cette amulette est un objet réel ou un simple dessin sur papyrus. À partir du Nouvel Empire et jusqu'au premier siècle de notre ère, les riches défunts égyptiens se dotent d'un exemplaire du Livre des morts pour bénéficier dans l'au-delà de la puissance magique d'écrits et de dessins performatifs. Parmi les nombreuses formules de ce corpus funéraire, les chapitres 137A et 151A accordent au défunt la protection de quatre amulettes censées être placées sur des briques d'argile et déposées dans des cavités creusées dans |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | les parois de la chambre funéraire. Pour le mur oriental, il est question d'une statuette d'Anubis figuré sous la forme d'un canidé couché sur une chapelle, et chargé de repousser toute attaque malfaisante venant en sa direction : La chambre funéraire du roi Toutânkhamon (fin de la ) a réellement bénéficié de ce genre de protection magique. Après avoir retiré le sarcophage royal, l'équipe de Howard Carter s'est attachée à mettre au jour ces quatre amulettes en perçant l'enduit de plâtre qui masquait les niches secrètes. La disposition de ces amulettes est toutefois différente des prescriptions magiques figurant dans le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Livre des morts. Chez le jeune roi, la figurine d'Anubis a été placée dans le mur occidental tournée vers le nord. |+ |- ! scope="col" | ! scope="col" | Est ! scope="col" | Ouest ! scope="col" | Nord ! scope="col" | Sud |- |align=center| Livre des Mortschap. 137A ||align=center|statuette d'Anubistournée vers l'ouest||align=center|pilier Djedtourné vers l'est||align=center|statuette d'un hommetourné vers le sud||align=center|mèche enflamméetournée vers le nord |- |align=center|chambre funérairede Toutânkhamon ||align=center|statuette d'Osiristournée vers le sud ||align=center|statuette d'Anubistournée vers le nord||align=center|statuette d'un hommetourné vers l'ouest||align=center|pilier Djedtourné vers l'est |} Anubis psychopompe L'au-delà égyptien est une contrée dangereuse, peuplée de démons qui, tels des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | brigands, parcourent les routes afin d'attaquer les âmes voyageuses. Un des principaux rôle d'Anubis est de guider et de protéger les défunts afin qu'il ne leur arrive rien de fâcheux, d'où son épiclèse grecque de « psychopompe » ( / ) qui signifie littéralement guide des âmes. Chemins de l'occident Dès l'Ancien Empire, les défunts égyptiens souhaitent parcourir l'au-delà sous la protection d'Anubis sur « les beaux chemins sur lesquels vont les Bienheureux » ou sur « les beaux chemins qui mènent au Bel Occident ». Ces routes sont semées d'embûches car de nombreux génies hantent les lieux afin de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | protéger la momie d'Osiris. À partir du Nouvel Empire et jusqu'à la période romaine, Anubis est mis en scène dans l'iconographie funéraire dans le rôle de guide des défunts. Dans les tombes de Irynefer (TT290) et de Neben-Maât (TT219), deux artisans de Deir el-Médineh, des fresques montrent Anubis à tête de chacal et à corps d'homme en train de tenir la main du défunt et de le faire entrer dans le tribunal d'Osiris. Ce geste d'accompagnement illustre aussi le chapitre 117 du Livre des morts et permet au défunt de marcher en toute sécurité sur les chemins de Ro-sétaou (les |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | nécropoles) : Guide des morts L'action du chapitre 125 du Livre des morts se déroule dans le tribunal d'Osiris et expose une double liste de quarante-deux fautes, que le défunt nie avoir commis de son vivant. Ce texte est tout naturellement présent dans le Papyrus d'Ani. Dans cet exemplaire, ce chapitre présente cependant l'originalité d'être introduit par un texte presque unique, car seule une version très déformée et abrégée existe par ailleurs dans le Papyrus de Anhai. Le défunt discute avec Anubis dans un jeu de questions-réponses où le dieu chacal cherche à mettre en défaut le défunt quant à |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | ses connaissances théologiques, signes de sa pureté spirituelle. Dans ce court passage, Anubis apparaît comme l'ultime portier stationné devant le roi Osiris et agissant tel un chambellan récalcitrant, que le défunt doit convaincre de sa bonne foi afin de pouvoir se présenter, très humblement, en audience devant Osiris, le souverain des morts: Juge du tribunal des morts Premières attestations Durant toute l'histoire de l'Égypte pharaonique, Anubis est considéré comme un dieu impliqué dans le jugement des morts. La plus ancienne mention d'une association d'Anubis à un quelconque tribunal apparaît vers la fin de l'Ancien Empire, lorsque les dieux Thot et |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Anubis sont conjointement honorés du titre de ser djadjat c'est-à-dire de « magistrat du tribunal ». Cette mention se trouve gravée sur la paroi méridionale du vestibule de la pyramide de Mérenrê . Le même texte figure ensuite chez , son successeur, dans le vestibule de sa pyramide. Ces deux modestes monuments, situés à Saqqarah et culminant respectivement à 52 et de haut à l'origine, sont aujourd'hui fortement ruinés et réduits à l'état de collines informes : Pesée du cœur À partir du Nouvel Empire, Anubis apparaît très clairement comme l'un des magistrats attachés au tribunal divin d'Osiris dans la |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | « Salle des Deux-Maât ». Les illustrations des chapitres 30B et 125 du Livre des Morts dépeignent le dieu Anubis en train de contrôler une grande balance constituée d'un fléau auquel sont suspendus deux plateaux. Le cœur du défunt est placé sur l'un des plateaux et son poids est jaugé par rapport à une plume d'autruche placée sur l'autre plateau. Le poids du cœur est constitué par les multiples errements et fautes du défunt, ses mauvaises actions ne devant pas peser plus lourd que la plume, qui symbolise la déesse Maât, la déesse Vérité-Justice. Dans certains cas, le défunt demande |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | expressément à Anubis de maintenir l'équilibre de la pesée : « Celui qui est dans la tombe dit : je te prie, ô peseur d'équité (Maât), fais que la balance reste stable ». D'après le chapitre 335 des Textes des sarcophages, la peur d'un verdict défavorable de la part d'Anubis est déjà connue durant le Moyen Empire, lorsque le défunt implore le dieu créateur Rê de le sauver du « dieu aux formes mystérieuses, dont les sourcils sont les deux bras de la balance, cette nuit où l'on examine le malfaiteur ». Ce texte funéraire est ensuite identifié comme étant |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | le chapitre 17 du Livre des morts. Dans ce dernier corpus, une glose ajoute que cette mystérieuse divinité se dénomme Inâef « Celui qui produit son bras » — en fait un surnom d'Anubis lorsqu'il lève son bras pour arrêter les oscillations du fléau de la balance. Il est à remarquer que, dès le paragraphe 896a des Textes des pyramides, Anubis est qualifié de dieu aux formes mystérieuses. Un conte de l'époque ptolémaïque, la trilogie des Tribulations de Setni-Khaemouas met en scène le prince Khâemouaset, quatrième fils de et grand-prêtre de Ptah à Memphis, que sa réputation de sagesse a |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | transformé en personnage légendaire et en magicien de talent. Lors de sa deuxième aventure, le prince descend dans les Enfers guidé par son jeune fils, le prodigieux Sa-Ousir. Après avoir traversé six salles de tortures, les deux voyageurs arrivent dans le tribunal d'Osiris : Hors d'Égypte L'influence d'Anubis ne s'est pas arrêtée aux limites du territoire égyptien. Il fut, un temps, avancé que les origines d'Anubis étaient à chercher auprès des populations préhistoriques du Sahara, mais cette affirmation reste encore problématique. Dès l'Antiquité son culte s'est exporté en Nubie et dans le monde gréco-romain. Auprès des Anciens Grecs, Anubis a |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | fusionné avec Hermès, autre importante divinité funéraire. À l'aube du Christianisme, la symbolique d'Anubis se porte sur la figure de Saint Christophe qui reste jusqu'à nos jours très vénéré par les croyants. Depuis le déchiffrement des hiéroglyphes, la culture contemporaine, imprégnée d'égyptomanie, accorde une place non négligeable à l'antique dieu Anubis. Afrique Cynocéphales du Sahara La forme hybride du dieu Anubis, avec corps d'homme et tête de canidé, a été rapprochée d'une série de gravures préhistoriques représentant des hommes cynocéphales. Ces œuvres se répartissent dans tout le Sahara central, mais se concentrent principalement sur les parois rocheuses des plateaux montagneux |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | du Messak et du Tadrart Acacus, dans le sud-ouest libyen. La datation de ces images est une entreprise difficile, mais il est admis que la plupart de ces œuvres remontent au Néolithique. À cette époque, cette zone ne s'était pas encore désertifiée mais ressemblait encore à l'actuelle savane africaine. Des figurations de lions, de rhinocéros, d'éléphants, d'hippopotames côtoient des scènes pastorales où des femmes gardent moutons et bovidés. Ailleurs, des scènes de chasse exposent des hommes portant des masques animaliers. On rencontre aussi des géants mythiques à tête de lycaon et armés de haches. La force surhumaine de ces créatures |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | est indiquée par leurs activités cynégétiques. Tel Cynocéphale porte un aurochs adulte sur ses épaules, tel autre traîne le cadavre d'un rhinocéros, tel autre empoigne d'une seule main un oryx. Une série de gravures met en scène des cynocéphales ithyphalliques. Certains désirent s'accoupler à des éléphants adultes en fuite, d'autres avec des femmes cuisses écartées. En 1966, se basant sur des représentations de danseurs à masque de chacal du Fezzan libyen, Jacques Bernolles propose de situer les origines du dieu Anubis dans cette région car, pour lui, « le sens de migration du concept Anubis-Chacal n'est point Égypte-Sahara mais bien |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Sahara-Égypte ». En 1998, Jean-Loïc Le Quellec, après avoir passé en revue les multiples similitudes existant entre les données sahariennes et égyptiennes, estime que les rapprochements ne sont guère convaincants. Sa principale objection tient au fait que le chacal Anubis n'a jamais été représenté en train de dompter ou de massacrer d'énormes bêtes sauvages. Avant lui, en 1991, Alfred Muzzolini estime que les similitudes entre les Cynocéphales sahariens et l'Anubis égyptien tiennent plutôt d'un fond archaïque africain commun, et que l'influence culturelle des populations sahariennes sur l'Égypte prédynastique puis pharaonique est assez improbable. Cultes funéraires nubiens La Nubie, située entre |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | la première cataracte du Nil (ancien barrage d'Assouan) et le point de confluence du Nil Blanc avec le Nil Bleu (région de Khartoum), est durant l'Antiquité une contrée à la charnière de l'Égypte et des peuples de l'Afrique tropicale. Après avoir été tantôt soumise aux pharaons et tantôt indépendante, la Nubie voit évoluer sur son sol, durant le , une nation indépendante connue sous le nom de Royaume de Koush. Entre -660 et -350, sous l'autorité successive des rois de Napata et de Méroé, les traits culturels propres aux Nubiens continuent de se teinter d'une forte influence égyptienne. En matière |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | funéraire, le culte royal et princier s'exerce au sein de modestes pyramides, la plus haute ne culminant qu'à trente mètres de haut. Cette architecture s'inspire des édifices funéraires que les colonisateurs égyptiens du Nouvel Empire (gouverneurs, prêtres) se firent édifier en Basse-Nubie. Plus de nubiennes ont été recensées, chacune étant précédée, sur sa façade orientale, d'une chapelle mémorielle constituée d'un pylône d'entrée et d'un sanctuaire à salle unique. La théologie funéraire qui s'y exerce repose sur le mythe osirien, le roi défunt devenant, comme en Égypte, un nouvel Osiris, tandis que l'héritier du trône endosse le rôle d'Horus. Malgré le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | fait que la momification des corps soit peu prouvée, Anubis n'est pas exclu de la pensée funéraire nubienne et tient manifestement une grande place dans les rites de libations. On peut ainsi observer sur la table d'offrande de Qenabelile, conservée au British Museum de Londres, le dieu Anubis se tenant en face de Nephtys, tous deux en train d'offrir l'eau revivifiante au défunt. Une variante de cette scène se trouve sur la table de Tedeqene (Musée des Beaux-Arts de Boston), sur la table du roi Takideamani (Neues Museum de Berlin), sur la table du prince Amanikhe-dolo (Musée national du Soudan |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | de Khartoum) et sur une table anonyme conservée au Musée du Louvre à Paris. Originellement, chaque table d'offrandes était installée sur un promontoire en brique dans la chapelle funéraire et permettait aux vivants d'interagir avec le ou les ancêtres enterrés sous la pyramide. L'offrande liquide était versée, soit directement sur la table, soit sur des nourritures déposées auprès ou sur la table. En suintant à travers le sol, l'eau cérémonielle rejoignait les défunts, les abreuvait et les régénérait dans leur au-delà. Mythes des ethnies du Nil Blanc Le thème mythologique du chien gardien du monde des morts et guide des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | âmes est répandu à travers le monde : Cerbère et Orthos chez les anciens Grecs, Garm chez les Germains, Xolotl chez les Aztèques. Une multitude de récits similaires ont été récoltés par les ethnologues auprès des populations contemporaines de l'Afrique subsaharienne dont les Sérères, les Azandés et les Bantous. Le mythe du Renard pâle des Dogons du Mali est largement connu du public européen, grâce aux travaux des Français Marcel Griaule et Germaine Dieterlen. Comme d'autres ethnies africaines, les Shilluk et les Anyuak, installés dans l'actuel Soudan du Sud le long du Nil Blanc et des rivières Sobat, Pibor et |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Baro, pensent que les âmes des défunts parcourent la savane sous l'apparence de chiens ou d'humains à demi-canins. La mythologie des Shilluk accorde une très large place à leurs deux héros culturels, les rois Nyikang et Dak. Un des épisodes de leur geste les met aux prises avec de mystérieux esprits ayant épousé des femmes transformées en chiennes de chasse. Ces êtres sont capables d'apparaître et de disparaître dans les prairies herbeuses incendiées par la foudre des orages de la saison chaude. D'autres histoires décrivent l'au-delà comme étant le Pays des Chiens. Dans cette contrée, les esprits-jwok qui peuvent se |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | transformer en canidés sont les possesseurs d'opulents troupeaux de bovidés et vivent en concubinage avec de jeunes et nobles belles femmes. Le linguiste allemand Diedrich Westermann a collecté, en 1910, un grand nombre de mythes Shilluk qu'il a ensuite publiés en 1912 en anglais. Plusieurs de ces récits présentent des analogies structurelles ou événementielles avec le Conte des deux frères, qui met en scène le chien Anubis et le taureau Bata. Dans , « La Fille et le Chien », une princesse devient l'épouse d'un esprit transformé en chien, mais réussit à lui échapper grâce à l'aide de sept chasseurs. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Dans , « Le Pays des Chiens », des chasseurs s'égarent dans un au-delà peuplé de chiens possesseurs de femmes et de troupeaux. Dans , « Une Aventure dans la Forêt », le domaine d'un chien, d'une vieille femme et de leurs chiots se trouve dans le ciel, mais est relié à la terre grâce à un arbre gigantesque et épineux. Selon un mythe anyuak, autre récit présentant des ressemblances avec le Conte des deux frères, l'origine des actuels troupeaux de l'ethnie Nuer remonte à une razzia effectuée, lors des temps primordiaux dans le Pays des Chiens, par un groupe |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | de guerriers avides de s'approprier le bétail et les femmes des esprits canins. Les Anyuak ont par ailleurs développé un cycle mythologique autour de Medho, le premier chien et serviteur du dieu créateur Jwok. Après avoir créé tous les animaux, Jwok modèle le premier couple humain. Déçu par cette œuvre, qu'il juge laide et rabougrie, Jwok ordonne à son chien de jeter les deux humains hors de son village et de les tuer. Le chien les emmène dans la savane mais décide de les protéger, de les nourrir et de les élever dans le creux d'un arbre. Quand le premier |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | homme atteint l'âge adulte, le chien gruge Jwok et s'empare des lances qu'il destinait au taureau. Désappointé, Jwok doit se contenter d'offrir au bovidé des cornes fabriquées à partir de rames. Un jour, pour se venger, Jwok décide d'enlever la vie à l'humanité et jette un énorme rocher (symbole de la vie) dans une rivière (symbole de la mort). Le chien parvient cependant à grappiller quelques années de vie en arrachant avec ses dents un morceau du rocher qu'il confie à l'humanité. Monde gréco-romain Cultes isiaques Durant l'antiquité gréco-romaine, certains dieux égyptiens s'exportent à travers les pays bordant la mer |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Méditerranée (Grèce, Empire romain) et atteignent ensuite les bords du Rhin et le nord de l'Angleterre. Sous les Lagides, une dynastie de pharaons originaires du Royaume de Macédoine, le culte d'Isis prend un essor remarquable en dehors de l'Égypte. Cette religiosité nouvelle s'exerce au sein de petits groupes d'adorateurs et se présente partout comme un fait religieux minoritaire. Ces cultes, dits « alexandrins » ou « isiaques », s'attachent surtout à la déesse Isis. Cette dernière est toutefois accompagnée de son parèdre Sarapis (une forme hellénisée d'Osiris) et de ses deux fils Horus (Horapollon) et Anubis (Hermanubis). Même si la |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | momification perdure en Égypte jusqu'à la conquête arabe du , les communautés isiaques hors d'Égypte ne suivent pas cette pratique. Dépourvu de cette fonction de conservation, Anubis joue essentiellement le rôle de guide des âmes (psychopompe). Sa place, très secondaire après Isis, fait qu'il n'a pas bénéficié d'un grand sanctuaire indépendant. L'archéologie a toutefois prouvé la présence de chapelles en son honneur, installées dans les temples d'Isis, sur l'île de Délos par exemple. La place d'Anubis dans le cœur des dévots se remarque surtout par les nombreuses inscriptions que ceux-ci ont laissées derrière eux, près des lieux de culte isiaques, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | et maintenant révélées par l'archéologie. L'une des plus fameuses a été retrouvée sur un fragment de marbre à Cius en Bithynie, une région située au nord de l'actuelle Turquie. Le texte de cette dédicace à Anubis, gravée au , se présente à la manière d'un hymne à Isis, les dieux isiaques étant rarement pris séparément, mais considérés comme un tout complémentaire : Hermanubis Dans le cadre des croyances isiaques et de la réinterprétation hellénistique du fait divin égyptien, Anubis a été rapproché d'Hermès, un dieu grec dont le rôle principal est de conduire les défunts aux Enfers. La fusion de |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | ces deux divinités engendra le théonyme « Hermanubis ». Ce nouveau terme est cependant plus à prendre comme une nouvelle appellation d'Anubis que comme une réelle divinité syncrétique indépendante. Le nouveau vocable repose sur l'addition primitive des noms « Hermès » et « Anubis ». La préséance d'Hermès sur Anubis n'est pas à chercher dans une quelconque domination religieuse d'une divinité grecque sur une divinité égyptienne, mais dans une simple facilité phonétique, l'expression « Anubis-Hermès » ayant été elle aussi utilisée par les dévots (inscriptions du Sarapieion de Délos). Sur le plan iconographique, Hermanubis emprunte les symboles visuels des deux |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | divinités : la tête de chien à Anubis, le caducée, la palme et les ailerons talaires à Hermès. Il est cependant à noter que les adeptes des cultes isiaques n'utilisèrent que très peu le vocable « Hermanubis », sa présence dans les textes antiques est rare et seuls quelques exemples sont parvenus jusqu'à nous. Anubophores Dans le cadre des cultes isiaques, il s'est aussi constitué des confréries spécialement attachées au dieu Anubis, les « sunanubiastes » en Lydie à Smyrne (début du ), les « sêkobates du dieu Hermanubis » en Macédoine à Thessalonique (époque de la Rome impériale), les |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | « Anubiaques » en Gaule narbonnaise à Nîmes () et en Italie à Ostie (autour l'an 250). En Égypte, certains prêtres portaient un masque d'Anubis afin de mieux s'identifier à lui, lors de funérailles ou de fêtes sacrées (à Dendérah par exemple). Cette pratique s'est transmise aux cultes isiaques, et une inscription de la première moitié du , trouvée sur une stèle funéraire à Vienne (Isère), emploie le terme d' « Anuboforus » (Anubophore), c'est-à-dire porteur d'Anubis : Le port du masque d'Anubis par un dévot est aussi attesté par l'iconographie : mosaïque des Saisons à Thysdrus (El Jem en |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | Tunisie), médaillon d'applique en terre cuite découvert à Orange (Vaucluse) et conservé au Metropolitan Museum of Art, statuette d'Anubophore de la collection Schlumberger du Musée archéologique de Strasbourg. Dans la littérature, Apulée a laissé une description pittoresque d'une fête isiaque qui s'est déroulée un 5 mars, jour du navigium Isidis, à Cenchrées près de la ville de Corinthe : L'Aboyeur Dans les cultes isiaques, Anubis est la seule divinité à mêler les formes humaine et animale. Cette combinaison, habituelle en Égypte antique, fut peu appréciée par nombre d'auteurs classiques, qui firent du dieu à tête de chien l'archétype d'un culte |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | zoolâtre barbare et dégoutant. Les élites grecques se firent plutôt modérées, sans doute pour ne pas froisser leurs alliés lagides. L'opposition aux dieux venus d'Égypte se fit surtout sentir à Rome, à partir de la guerre entre Auguste et (bataille navale d'Actium). Les détracteurs du culte égyptien portèrent majoritairement leurs piques et quolibets contre Anubis, en tant que symbole d'un culte importé et ridicule. Sous la dynastie des Julio-Claudiens, plusieurs poètes latins - dont Virgile - imposèrent le cliché littéraire de l'Anubis aboyeur (), un dieu misérable osant s'attaquer aux nobles dieux romains : Cette attaque perdura au cours des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | siècles, malgré l'attitude favorable de quelques empereurs envers le culte égyptien. Les premiers auteurs chrétiens, remplis d'un zèle évangélique, reprirent à leur compte les attaques contre la zoolâtrie égyptienne, qu'ils voyaient comme une aberration : Postérité Saint Christophe cynocéphale Durant les premiers siècles du christianisme, le peuple égyptien se remarque par son opposition à la nouvelle croyance. Si, à partir des années 400-450, les chrétiens commencent à devenir majoritaires, une part non négligeable de la population continue toutefois à manifester son attachement aux anciennes divinités. Malgré la disparition de l'essentiel de la religion païenne avec la fermeture des temples et |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | la dissolution des clergés entre les , la résistance à l'évangélisation fait que quelques éléments des anciennes croyances continuent à subsister grâce à la piété populaire. La représentation et le mythe d'Anubis se reportent sur la figure de Christophe de Lycie. Ce saint homme, imaginé de toutes pièces, est essentiellement représenté dans la sphère catholique tel un bon géant qui fit un jour traverser une rivière à l'Enfant Jésus en le portant assis sur ses épaules. Cet acte de bonté est à l'origine de son nom « Christophoros » (Porteur du Christ) et en a fait le saint patron des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | voyageurs et des bonnes routes : Toutefois, dans la sphère des Chrétiens orientaux, où Saint Christophe est aussi très populaire, il hérite de la tête de chien, un rappel de l'antique dieu Anubis qui ouvrait les routes aux défunts méritants et qui les protégeait jusqu'à leur arrivée aux champs de la Campagne des Joncs, imaginée comme une contrée verdoyante entourée de nombreux cours d'eau (Chap. 110 du Livre des morts). D'après le folkloriste Pierre Saintyves, l'origine du saint cynocéphale serait à chercher auprès des premiers Coptes de Moyenne-Égypte, la ville de Lycopolis, consacrée au chacal Oupouaout, étant devenue un important |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | centre spirituel chrétien avec la fondation d'un monastère. D'après lui, l'iconographie du géant portant l'enfant-Jésus dérive de la statuaire gréco-romaine montrant Hermès portant Dionysos enfant et Héraclès portant le jeune Éros. L'image d'un jeune être régénéré, porté à travers les eaux par une puissante divinité, n'est cependant pas étrangère à l'iconographie funéraire des Anciens Égyptiens. Durant le Nouvel Empire, la déesse Menkeret apparaît en tant que statuette dans la tombe de Toutânkhamon et en tant que représentation peinte dans la tombe de . Dans ces deux exemples, Menkeret est figurée en train de marcher et de transporter sur sa tête |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | le roi assis, momifié dans un linceul et ceint de la couronne rouge de la Basse-Égypte, le rôle de Menkeret étant de faciliter le passage du roi à travers les marécages de l'au-delà. Cette mission n'est pas étrangère au mythe d'Anubis, le dieu canin ayant capturé puis condamné Seth à porter la momie d'Osiris sur son dos, la lourde charge ayant fait vaciller le captif à plusieurs reprises. Poésie francophone Depuis la Renaissance et jusqu'à notre époque, nombre d'auteurs et de poètes se sont approprié les mythes et les symboles des dieux égyptiens. Sur le seul Anubis, en se restreignant |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | à la sphère francophone et à quelques exemples, on peut signaler une reprise, aux auteurs classiques de l'Antiquité, du thème de l' « Anubis aboyeur », en 1742 par Louis Racine, fils du dramaturge Jean Racine, dans le Chant du poème La Religion : Durant l'été 1846, Leconte de Lisle publie dans la revue socialiste La Phalange un long poème dénommé « Le Voile d'Isis », organisé à la manière d'un dialogue entre un pharaon brutal en quête d'immortalité divine et un prêtre thérapeute qui lui conseille la contemplation et l'initiation aux mystères d'Isis. Lorsque le poète évoque Anubis, surgit |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | à nouveau la thématique du chien aboyeur: Le poète Stéphane Mallarmé s'est attaché à composer plusieurs textes commémoratifs, tel les « tombeaux, » à Edgar Allan Poe, Charles Baudelaire et Paul Verlaine, tous trois rédigés presque immédiatement après la mort des personnes célébrées. Les aspects canins et funéraires d'Anubis sont évoqués dans le premier quatrain de l'hommage rendu à Baudelaire décédé en 1867 : En 1888, épris de mysticisme et inspiré des premières traductions du Livre des morts des Anciens Égyptiens, Maurice Bouchor s'attache à décrire poétiquement les pérégrinations de l'âme, depuis la momification jusqu'à sa proclamation d'éternité par le |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | tribunal d'Osiris, le dieu Anubis participant à l'emmaillotement du cadavre et à la pesée du cœur : Personnage de fiction Depuis le et l'apparition du phénomène de la culture de masse, l'image d'Anubis est véhiculée par l'entremise de nombreux supports médiatiques tels les livres de vulgarisation égyptologique, les reproductions d'artéfacts antiques (statuettes et papyrus illustrés), les romans, les bandes dessinées, le cinéma, les sites internet. Grâce à ces moyens d'information et de divertissement, la représentation d'Anubis en tant qu'homme vêtu d'un pagne et doté d'une tête de chien est devenue immensément populaire, le dieu finissant par représenter le parangon des |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | dieux hybrides de l'Ancienne Égypte. Fort de cette popularité, Anubis est intégré dans la trame de nombreuses fictions. En 1983, dans le roman Les Voies d'Anubis, œuvre fondatrice du genre Steampunk, l'américain Tim Powers mêle, à travers différentes époques, divinités égyptiennes et personnages historiques (dont des poètes tels Coleridge et Lord Byron), dans des événements surnaturels ou fantastiques. Dans la série télévisée américano-canadienne Stargate SG-1 (dix saisons diffusées entre 1997 et 2007 aux États-Unis), Anubis est présenté comme un tyran intergalactique issu de la race des puissants extraterrestres parasites Goa'uld. Sur Terre, son action néfaste s'est surtout manifestée durant l'Antiquité, |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | lorsqu'il se fait passer pour un dieu aux yeux du peuple égyptien. Dans la bande dessinée de Fábio H. Chibilski, titrée Anubis Warrior (Le Guerrier d'Anubis) et éditée en 2012, une fraction des pouvoirs d'Anubis se transmet de génération en génération à un guerrier en lutte contre les forces du mal. Annexes Bibliographie Généralités . Hiéroglyphes Mythologie Afrique Cultes et croyances funéraires Traductions Pseudo-science Conférence Notes et références Notes Références Articles connexes Mythologie égyptienne Divinités égyptiennes Astrologie égyptienne Liens externes Les chiens préhistoriques du Sahara Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité de la mort Psychopompe Canidé dans la culture Éponyme d'un |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anubis | Anubis | objet céleste Divinité thérianthrope |
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