Search is not available for this dataset
url
stringlengths
31
400
title
stringlengths
1
233
text
stringlengths
1
19.5k
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
mauvais films en noir et blanc et peu coûteux se révélaient malgré tout être des succès au box office, il se demande ce qui se passerait pour un film tourné dans les mêmes conditions, mais réalisé avec soin. Produit avec un budget en effet très limité , Psychose est tourné avec l'équipe de télévision dAlfred Hitchcock présente sur un terrain abandonné des studios Universal. Pour écrire Psychose, qui allait devenir l'un des sommets de la filmographie du réalisateur, considéré par certains comme son chef-d'œuvre, Hitchcock s'en remet à Joseph Stefano, un scénariste débutant. Tout commence par le vol d'une certaine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
somme d'argent par l'employée d'une compagnie d'assurances, Marion Crane (Janet Leigh) qui, prise dans une histoire d'amour difficile, agit sur un coup de tête. Elle prend la fuite à bord de sa voiture, qu'elle échange, après avoir été arrêtée par un policier, contre une voiture d'occasion. Surprise par un orage, elle décide de passer la nuit dans un motel, que les clients semblent avoir déserté, et dont elle fait connaissance du propriétaire, Norman Bates (Anthony Perkins), jeune homme sympathique mais aux réactions un peu étranges. Ce dernier vit avec sa mère, possessive à l'extrême, dans une vieille demeure située à
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
proximité. Sa conversation avec Norman convainc Marion de restituer l'argent dérobé. Tandis qu'elle est en train de prendre une douche, cependant, brutalement, violemment, la jeune femme est assassinée dans une scène restée célèbre. Une fois la disparition de l'argent et de la jeune femme constatée, un détective privé (Martin Balsam), ensuite l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), partent à sa recherche... Patricia Hitchcock, fille du réalisateur, joue ici aussi un petit rôle. Pour le film, Herrmann signe de nouveau une musique très inspirée, épousant les images (notamment les coups de couteau) et anticipant les émotions du spectateur à
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
merveille. Pour la promotion du film, Hitchcock insiste pour que, contrairement à ce qui était auparavant une habitude, les guichets des salles ne laissent plus entrer de spectateurs une fois le film commencé, ce qui a en même temps pour effet de titiller la curiosité du public. À sa sortie aux États-Unis, le film est mal reçu par la critique, selon laquelle il n'est pas à la hauteur de La Main au collet, Sueurs froides, La Mort aux trousses, et d'autres films d'Hitchcock. La raison probable de ces réactions est que les journalistes n'ont pas apprécié de découvrir le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
au cinéma. Le public est cependant au rendez-vous et le film engrangera une recette de . Certains spectateurs, habitués à voir un Alfred Hitchcock plutôt amusant à la télévision sont sous le choc devant la violence, tout à fait inattendue, du film. Hitchcock, amené à s'expliquer, dira dans une interview que Psychose n'est « qu'une plaisanterie ». En même temps, il jubile de ce succès. En Europe, le film est acclamé aussi bien par la critique que par le public. La violence sans précédent de la scène de la douche, la disparition brutale de l'héroïne après seulement quelques scènes, les
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
vies innocentes abrégées par un meurtrier dérangé, toutes caractéristiques de Psychose, seront par la suite copiées dans de nombreux films d'horreur. (Voir, plus bas, Influence sur le cinéma de genre) Après avoir achevé Psychose, Hitchcock part pour Universal, pour laquelle il tournera tous ses autres films. Hitchcock éprouve alors les plus grandes difficultés pour trouver un nouveau sujet. Il commence à travailler avec Joseph Stefano sur le scénario de Pas de printemps pour Marnie, film qui devait marquer le retour à l'écran de l'actrice fétiche du réalisateur, Grace Kelly : bien qu'elle fût devenue princesse de Monaco, celle-ci était prête
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
à accepter dans un premier temps mais, en fin de compte, elle déclinera l'offre. Déçu mais non découragé, le réalisateur, pour son long-métrage au cinéma, se tourne alors vers l'adaptation des Oiseaux, une nouvelle de Daphne du Maurier publiée en 1952 dans la revue féminine Good Housekeeping. Il pense d'abord en tirer un épisode dAlfred Hitchcock présente mais, après avoir entendu qu'en Californie une femme avait réellement été attaquée par des oiseaux, il se décide, malgré les difficultés que cela implique et sans doute en partie à cause de celles-ci, à en faire le sujet de son prochain long-métrage. À
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
propos des Oiseaux, le réalisateur déclarera : « On pourrait dire que le thème des Oiseaux est l'excès d'autosatisfaction qu'on observe dans le monde : les gens sont inconscients des catastrophes qui nous menacent. » Stefano, qui produisait alors la série Au-delà du réel, n'était pas disponible, et Hitchcock, dès lors, part à la recherche d'un autre scénariste. Après avoir envisagé plusieurs candidats, dont Ray Bradbury, le réalisateur se tourne vers Evan Hunter (qui allait devenir célèbre sous le pseudonyme d'Ed McBain), lequel accepte aussitôt. Le succès de Psychose malgré l'absence de grandes vedettes décide Hitchcock à s'en passer également
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
pour Les Oiseaux. Pour incarner le rôle principal, après divers essais avec plusieurs actrices, son choix se porte finalement sur une inconnue, Tippi Hedren, qui viendra dès lors rejoindre notamment Ingrid Bergman et Grace Kelly dans le cercle fermé des « blondes hitchcockiennes ». Elle aura pour partenaires Rod Taylor, Suzanne Pleshette et Jessica Tandy. Le film commence dans une boutique où l'on vend des oiseaux par la rencontre fortuite et un jeu de séduction entre la fille d'un patron de presse, Melanie Daniels (Hedren), et un avocat, Mitch Brenner (Taylor). Ce dernier veut offrir à sa jeune sœur un
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
couple d'inséparables (en anglais : lovebirds, littéralement « oiseaux d'amour »). Après l'épisode, et bien que la rencontre se fût déroulée assez mal, Melanie, impulsivement, décide de revoir l'homme qui, en fait, vit avec sa mère et sa sœur dans une maison isolée sur un petit îlot de Bodega Bay, un endroit assez éloigné de chez elle. Bientôt, l'endroit devient la cible d'attaques d'oiseaux de toutes espèces, attaques dont la cause n'est pas expliquée dans le film, « sans doute pour souligner le mystère de forces inconnues ». Le réalisateur dispose ici d'un budget bien plus confortable que pour son
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
film précédent, soit , argent qui sera surtout consacré aux effets spéciaux, lesquels font l'objet d'un soin tout particulier. Les séquences où l'on voit des oiseaux attaquer nécessiteront en effet des centaines de prises, mélangeant scènes réelles et scènes d'animation. Le tournage débute le ; tout a été méticuleusement prévu car Hitchcock n'aime pas les extérieurs, du fait qu'ils impliquent des difficultés relatives au contrôle notamment de la lumière et du bruit ambiant. Pour la bande son, la musique est remplacée par des effets composés entre autres de l'enregistrement de cris d'oiseau et de battements d'ailes, dont Herrmann se charge
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
de superviser la distribution dans les différentes scènes. Avec un gros budget et un film qu'il considérait de son propre aveu comme « le plus important », Hitchcock ne peut décevoir.Les Oiseaux est présenté pour la première fois en ouverture de l'édition 1963 du Festival de Cannes, en dehors de la sélection officielle. En sortant de la projection, le public est sous le choc : « Ce n'est pas le lâcher de quelques pigeons débonnaires, ni le charme de son interprète Tippi Hedren qui pourront atténuer l'impression d'horreur ressentie à la présentation de son film Les Oiseaux ». Aux États-Unis,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
le film remporte en tout , un résultat moins bon que prévu, mais qui suffit cependant à rassurer le réalisateur. Les Oiseaux figurera au des films les plus vus de l'année 1963. Aujourd'hui, le film est considéré comme un classique du cinéma d'épouvante.Psychose et Les Oiseaux sont particulièrement remarquables pour leur bande son inhabituelle, orchestrée dans les deux cas par Bernard Herrmann. Les cordes stridentes jouées dans la première scène de meurtre dans Psychose constituent à l'époque une innovation. Quant au film Les Oiseaux, il laisse de côté les instruments de musique conventionnels et a, au lieu de cela, recours
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
à une bande son produite de façon électronique, uniquement agrémentée par la chanson des écoliers, sans accompagnement, juste avant l'attaque de la véritable école de Bodega Bay. On peut également noter que Santa Cruz sera par la suite cité comme étant le lieu où le phénomène des oiseaux se serait produit initialement. Ces films sont considérés comme les derniers grands films d'Hitchcock. Certains critiques, tels Robin Wood et Donald Spoto, estiment cependant que Pas de printemps pour Marnie, sorti en 1964, constitue l'une des œuvres majeures du réalisateur, et d'autres encore, comme Claude Chabrol, considèrent que Frenzy est injustement sous-estimé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Sa santé déclinant, Hitchcock est amené à réduire sa production durant les deux dernières décennies de sa carrière. Il tourne deux thrillers d'espionnage sur fond de Guerre froide. Le premier, Le Rideau déchiré (Torn Curtain, 1966), a pour vedettes Paul Newman et Julie Andrews.Le Rideau déchiré se passe principalement en RDA, avec Paul Newman et Julie Andrews dans les rôles principaux. Il marque la fin assez triste de la collaboration, qui durait depuis douze ans, entre Hitchcock et le compositeur Bernard Herrmann. Mécontent de la partition fournie par Herrmann, Hitchcock finit par le remplacer par John Addison. Le film sort
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
aux États-Unis le . Le , Le Cinéma selon Hitchcock, publié aux Éditions Robert Laffont, sort à Paris en librairie. Dans cet ouvrage, résultat d'une série d'entretiens accordés à François Truffaut, critique et lui-même réalisateur, Hitchcock se livre sur sa manière de travailler. Le film suivant d'Hitchcock, L'Étau (Topaz), est l'adaptation d'un roman de Leon Uris (auteur dExodus). L'histoire commence au Danemark, et se poursuit aux États-Unis, à Cuba et en France. Frederick Stafford est engagé pour tenir le rôle principal ; parmi le reste de la distribution, plutôt hétéroclite, figurent John Forsythe, et les Français Dany Robin, Claude Jade,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Michel Subor, Philippe Noiret et Michel Piccoli. À la fin du tournage, comme à l'habitude, des projections-tests sont effectuées, qui se révèlent désastreuses : le film est le plus souvent jugé trop long, ennuyeux et sa fin, un duel opposant Devereaux (Stafford) et Granville (Piccoli), ridicule. À la suite de cela, des scènes sont coupées, d'autres raccourcies, d'autres même accélérées, et deux fins optionnelles sont proposées : l'une montre Devereaux montant dans un avion et apercevant Granville montant dans un autre avion à destination de l'Union soviétique, et l'autre, qui tombe assez sèchement, montre, ou plutôt suggère (les acteurs ne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
sont plus disponibles pour tourner d'autres scènes) le suicide de Granville : on voit furtivement un homme entrer dans une maison, puis on entend un coup de feu. C'est cette dernière fin qui sera conservée pour la sortie en salle, en 1969. Le National Board of Review attribuera néanmoins la récompense du meilleur réalisateur à Hitchcock pour ce film. Comme Le Rideau déchiré, L'Étau recevra un accueil mitigé de la part de la critique. Les années 1970 Après l'échec du Rideau déchiré et de L'Étau, Hitchcock renoue avec le succès en 1972, avec Frenzy, tourné en Grande-Bretagne. Puis Complot de
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
famille, en 1976, reçoit les hommages de la critique. Dernier film britannique En 1971, Hitchcock est fait chevalier de la Légion d'honneur. L'année suivante, il revient à Londres pour y tourner Frenzy, qui sera son dernier grand triomphe. Après les deux films d'espionnage au succès plus que modéré, l'intrigue du film marque le retour au thriller ayant un meurtre pour point de départ, un genre dans lequel Hitchcock avait beaucoup donné auparavant. Le scénario est confié à Anthony Shaffer, qui venait de connaître un certain succès au théâtre. Le tournage se trouve quelque peu bouleversé au moment où Alma, la
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
femme et première collaboratrice d'Hitchcock, est victime d'une attaque, mais celle-ci se remettra assez rapidement. L'histoire de base recycle l'un de ses succès du muet, Les Cheveux d'or (The Lodger). Richard Blaney (Jon Finch), un serveur de bar à l'humeur changeante, prompt à la colère, devient le suspect numéro un dans l'affaire des « meurtres à la cravate », dont l'auteur réel est en fait son ami, Bob Rusk (Barry Foster), un marchand de fruits. Cette fois-ci, Hitchcock fait de l'« innocent » et du « méchant » des jumeaux plutôt qu'il ne les oppose, comme c'était le cas dans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
L'Inconnu du Nord-Express. Seul l'un d'eux, cependant, a franchi la barrière et est devenu meurtrier. Pour la première fois, Hitchcock intègre dans l'un de ses films la nudité et la crudité du langage, sujets autrefois tabous. Il témoigne également d'une rare sympathie pour l'inspecteur en chef et à un aspect amusant de sa vie privée. Frenzy rencontrera un succès considérable, ses recettes dépassant même celles de Psychose. Certains biographes ont fait remarquer qu'Hitchcock avait toujours repoussé les limites de la censure, réussissant souvent à gruger l'homme qui fut, pendant longtemps, chargé de faire respecter le code Hays à Hollywood :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Joseph Breen. En effet, en de nombreuses occasions, Hitchcock était parvenu à glisser dans ses films de subtiles allusions à ce que la censure, jusqu'au milieu des années 1960, condamnait. Selon Patrick McGilligan, Breen et d'autres, le plus souvent, n'étaient pas dupes au sujet de ces connotations et, en fait, ils s'en amusaient tout autant qu'ils s'alarmaient des « déductions inévitables » que l'on ne pouvait que tirer de certaines scènes. Ce n'est qu'à partir du Rideau déchiré qu'Hitchcock sera finalement en mesure d'inclure ouvertement des éléments d'intrigue auparavant interdits dans les films américains, et cela restera le cas jusqu'à
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
la fin de sa carrière. En 1974, la même année qu'il est victime d'une crise cardiaque à la suite de laquelle il sera obligé de porter un Pacemaker, un hommage est rendu à la carrière du réalisateur, le , par la Film Society du Lincoln Center de New York. Dernier film américain en clin d'œil Complot de famille (Family Plot, 1976) sera le dernier film d'Hitchcock, alors quasi octogénaire. Le film relate les péripéties de « Madame » Blanche Tyler (Barbara Harris), une fausse voyante, et de son amant chauffeur de taxi (Bruce Dern), lequel compte tout de même tirer
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
quelque profit de ces soi-disant pouvoirs. William Devane, Karen Black et Cathleen Nesbitt font également partie de la distribution. C'est le seul film d'Hitchcock dont John Williams ait écrit la musique. Le film, dont le scénario sans faille est signé Lehman, est d'une constante drôlerie, et donne l'impression d'être l'œuvre d'un jeune débutant, bourré de talent. D'une façon qui n'est sans doute pas anodine, Complot de famille se termine par un clin d'œil adressé, via le personnage de Blanche, aux spectateurs du film et, on s'imagine, aux spectateurs de tous les films du « Maître ». Dernier projet Dès le
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
début des années 1970, Hitchcock songeait à faire un film, The Short Night, basé sur l'histoire de l'espion George Blake qui, en 1966, s'était évadé d'une prison de Londres avant de fuir en Union soviétique. Il acquiert les droits de deux livres consacrés à cette histoire. Les relations d'Hitchcock avec James Costigan, le premier scénariste engagé pour le projet, seront assez houleuses ; le réalisateur le congédie et fait alors appel à son ancien collaborateur, Ernest Lehman, auteur des scénarios de La Mort aux trousses et Complot de famille. Celui-ci écrit plusieurs versions de l'histoire, mais aucune ne satisfait Hitchcock,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
et les deux amis se brouillent. Hitchcock s'adresse alors à Norman Lloyd, un autre ancien collaborateur et ami, mais cela ne fonctionne pas mieux. Après avoir travaillé quelque temps seul à l'adaptation, Hitchcock accepte de collaborer avec un quatrième scénariste, David Freeman, qui s'attelle à la tâche à la fin de l'année 1978. Maladie Entre et , Hitchcock et Feeman se verront régulièrement dans les bureaux du réalisateur aux studios Universal. La santé déclinante du réalisateur rend la tâche de Feeman difficile. Hitchcock souffre d'arthrite. Elle lui cause d'intenses douleurs aux genoux. Il consomme beaucoup d'alcool, sans doute pour apaiser
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
sa souffrance. Les difficultés morales du réalisateur sont accrues par l'inquiétude que lui donne la santé d'Alma, sa femme. Au moment où le scénario est pratiquement terminé, Hitchcock apprend que l'American Film Institute (AFI) veut le récompenser pour l'ensemble de sa carrière. Hitchcock, loin d'être flatté, perçoit la chose comme un présage de sa mort et panique. Il se rend malgré tout à la cérémonie. Le , il reçoit la visite du consul de Grande-Bretagne, qui vient lui annoncer sa nomination au rang de Chevalier de l'Empire britannique. Après son anoblissement, Hitchcock, très mal en point, prend la décision de
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
définitivement renoncer à tourner The Short Night ; il en avertit directement Universal, et les bureaux d'Hitchcock ferment. Le scénario de The Short Night sera finalement publié dans un livre consacré aux derniers jours du réalisateur. Hitchcock reste chez lui quelque temps, puis revient quelquefois aux studios. Décès À l'âge de 80 ans, Alfred Hitchcock meurt, le , des suites d'une insuffisance rénale, dans sa maison de Bel Air, à Los Angeles, Californie. Il s'éteint dans son sommeil, entouré des siens. Il laisse sa femme, Alma Reville, leur fille unique, Patricia, et trois petites-filles, Mary Alma, Teresa et Kathleen. Le
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
corps est incinéré. Une cérémonie, sans cercueil, a lieu en l'église catholique du Bon Berger (Good Shepherd Catholic Church) à Beverly Hills. Les cendres d'Alfred Hitchcock seront dispersées dans l'océan Pacifique. Les influences d'Alfred Hitchcock À ses débuts, Alfred Hitchcock, en dehors du cinéma, est très influencé par le théâtre. Ses tout premiers films sont en effet pour la plupart des adaptations de pièces. Il confiera par ailleurs souvent l'écriture de ses scénarios à des auteurs dramatiques à succès. Comme beaucoup d'Anglais, il est également très friand de littérature policière et de mystère (Poe figure entre autres parmi ses auteurs
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
préférés) et amateur de faits divers (l'histoire du docteur Crippen, notamment, exercera chez lui une certaine fascination). Lorsqu'il était adolescent, il fréquentera souvent les procès de cours d'assises de l'Old Bailey et pouvait, du moins c'est ce qu'il prétendra lui-même par la suite, réciter de larges extraits de comptes rendus d'affaires célèbres. En ce qui concerne le cinéma, Alfred Hitchcock revendique lui-même l'influence du cinéma muet allemand, expressionniste ou « post-expressionniste ». Parmi les réalisateurs qui l'ont influencé, on peut citer Friedrich Wilhelm Murnau et Fritz Lang, dont il cite, parmi les œuvres qui l'auront marqué, Les Trois Lumières (1921)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
; selon Claude Chabrol, une bonne partie de l'œuvre d'Hitchcock serait par ailleurs redevable aux Espions (1928). Ces influences sont non seulement perceptibles dans certains films muets d'Hitchcock, comme Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), mais se sentent également dans bon nombre de ses œuvres postérieures. Un exemple concret de l'influence de Murnau : le plan-séquence de L'Aurore (1927) où « l'homme », après avoir traversé un bois, rejoint « la femme de la ville » rappelle, a posteriori, la séquence d'introduction de Rebecca (1940), où un travelling nous emmène jusqu'aux ruines du château de Manderley ; le goût prononcé
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
d'Hitchcock pour les plans-séquences en particulier, et la technique en général, vient sans doute de Murnau. Un exemple concret de l'influence de Lang : au début de M le maudit (1931), la mère attend sa petite fille et guette désespérément son retour sur le palier. Un plan montre alors une vue plongeante strictement verticale sur les volées d'escaliers, que l'on peut rapprocher, entre autres, de plans figurant dans les deux scènes montrant l'ascension du clocher dans Sueurs froides (1958). Selon certains critiques, on peut voir en Cecil B. DeMille une autre influence majeure d'Hitchcock. Au moment où ce dernier entame
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
sa carrière au cinéma, DeMille est en effet l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma mondial. DeMille était l'inventeur de ce qu'on a pu appeler les « comédies du remariage », dans lesquelles des couples mariés se séparent puis se retrouvent. La comédie Joies matrimoniales (1941), d'Hitchcock, est basée sur ce schéma, dont on peut également trouver des traces dans certains autres films du « maître du suspense », où des couples s'affrontent avant de se réunir (Les 39 Marches, 1935 ; La Mort aux trousses, 1959...). Au-delà de ça, on peut trouver un exemple concret de l'influence de
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
DeMille sur Hitchcock dans la seconde partie de la version muette des Dix Commandements (1923), plus précisément dans la scène montrant le meurtre de la « vamp » lépreuse échappée de l'île de Molokai, au moment où celle-ci se trouve derrière un rideau, auquel elle s'agrippe quand le « Caïn » de l'histoire tire sur elle. La scène se termine par un plan montrant le rideau qui se décroche progressivement lorsque la femme s'écroule, un plan que l'on retrouve dans la fameuse scène de la douche de Psychose (1960) (voir aussi, plus bas, Logo). La méthode de travail d'Alfred Hitchcock
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Écriture Interrogé sur son travail, Hitchcock expliquera : « Le scénariste et moi planifions la totalité du scénario jusqu'au moindre détail et, quand nous avons terminé, tout ce qui reste à faire c'est tourner le film. En fait, c'est seulement quand on entre en studio, qu'on entre dans la zone des compromis. Vraiment, c'est le romancier qui a le meilleur casting, puisqu'il n'a pas à composer avec les acteurs et tout le reste. » Dans une interview de 1969, Hitchcock précise : « Dès que le scénario est prêt, j'aimerais autant ne pas faire le film du tout... J'ai un
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
esprit fortement visuel. Dans ma tête, je visualise un film jusqu'au montage final. J'écris tout ceci le plus en détail dans le scénario, et ensuite, quand je tourne, je ne regarde pas du tout le scénario. Je le connais par cœur, tout comme il n'est pas nécessaire à un chef d'orchestre de regarder la partition... Quand vous avez terminé le scénario, le film est parfait. Mais, pendant la réalisation, il perd peut-être quarante pour cent de votre conception d'origine. » Souvent, pour les films d'Hitchcock, l'écriture du scénario se fait à partir d'idées de scènes. C'est notamment le cas de
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
la scène des parapluies ou celle du moulin dans Correspondant 17 (1940), qu'Hitchcock imaginait avant même qu'on ne réfléchisse à l'histoire ou aux personnages, ou celle de l'avion d'épandage dans La Mort aux trousses (1959), qui vient de l'idée, ou du défi, d'une scène de suspense se déroulant, non pas comme à l'habitude dans un lieu clos et étouffant, mais au contraire dans un espace complètement aéré, vide, en rase campagne. Les histoires des films où l'on voit les personnages évoluant dans des sites célèbres (statue de la Liberté dans Cinquième Colonne (1942), siège des Nations unies ou mont Rushmore
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
dans La Mort aux trousses...), sont ainsi en quelque sorte et en partie prétexte à l'utilisation de ces sites comme décor. David Freeman, le dernier scénariste à avoir collaboré avec Hitchcock est au départ assez déconcerté par la méthode utilisée par le réalisateur : « D'abord on décide de ce que vont faire les personnages, puis on les dote de traits de caractère qui rendent plausible leur comportement. [...] On a critiqué Hitchcock pendant des années sur le fait que, chez lui, la forme l'emportait sur le fond. Sa façon de travailler confirmait cette critique. L'astuce tenait en ce que
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
son analyse des personnages était si minutieuse et si pénétrante qu'elle suffisait à leur donner vie dans ses films. ». Procédés narratifs Le MacGuffin Le réalisateur, pour expliquer ce qu'est un « MacGuffin », racontera souvent la même petite histoire drôle : Deux voyageurs se trouvent dans un train allant de Londres à Édimbourg. L'un dit à l'autre : « Excusez-moi Monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au-dessus de votre tête ? — Ah ça, c'est un MacGuffin. — Qu'est-ce que c'est un MacGuffin ? — Eh bien... c'est un
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
appareil pour attraper les lions dans les montagnes d'Écosse. — Mais il n'y a pas de lions dans les montagnes d'Écosse. — Dans ce cas, ce n'est pas un MacGuffin. » Le « MacGuffin » est un élément-clé de l'intrigue, matériel ou pas, généralement mystérieux, qui sert en réalité uniquement de prétexte au développement du scénario, et qui n'a, au-delà de cela, aucune importance véritable. Le terme aurait été employé pour la première fois par Angus MacPhail, scénariste et ami d'Hitchcock. Hitchcock et ses scénaristes auront recours au procédé dans de nombreux films. Le « MacGuffin » revêt parfois, peut-être
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
de façon démonstrative, un caractère assez saugrenu. En évoquant le film La Mort aux Trousses, au cours d'une interview avec Truffaut, Hitchcock dira : Dans Les 39 Marches (1935), le « MacGuffin » est une série de plans que des espions ont dérobé et qui tient en fait en quelques phrases retenues par Memory ; dans Une femme disparaît (1938), c'est un message codé sous la forme d'un petit air de musique ; dans Correspondant 17 (1940), une clause d'un traité qu'un homme politique hollandais est le seul, apparemment, à connaître ; dans Les Enchaînés (1946), un composé chimique caché
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
dans des bouteilles de vin. L'un des « MacGuffin » de La Mort aux trousses (1959) prend la forme de microfilms dissimulés dans une statuette et contenant des « secrets du gouvernement ». C'est la seule explication qui nous sera fournie... Hitchcock voyait là son meilleur « MacGuffin », « le plus inexistant, le plus dérisoire. ». L'importance du « MacGuffin » diminue progressivement au cours du film jusqu'à parfois ne plus en avoir aucune, le spectateur se laissant entraîner par les personnages et la façon dont ils réagissent aux événements générés par le procédé. Selon certains, le premier «
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
MacGuffin » du cinéma d'Hitchcock se trouve déjà dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), avec le personnage de l'« Avenger », le tueur, que l'on ne voit en fait jamais à l'écran. Un autre personnage-« MacGuffin » est bien sûr le mystérieux Kaplan de La Mort aux trousses, qui n'existe tout simplement pas. Dans ce film, on peut même considérer la scène de la discussion entre les agents américains comme une projection d'une réunion entre metteur en scène et scénaristes débattant pour savoir quel tournant faire prendre à l'histoire. Le personnage joué par Leo G. Carroll, qui apparaît pour
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
donner des instructions, représente alors en quelque sorte le scénariste, en qui a surgi une nouvelle idée d'aventure, qu'il vient, « envoyé céleste », dans l'œuvre-même, proposer au héros. Hitchcock était toujours amusé quand scénaristes ou producteurs dissertaient sur la nature exacte du « MacGuffin », comme ce fut le cas pour celui des Enchaînés ; il dira : « Les gens qui discutent du « MacGuffin » le font parce qu'ils sont incapables d'analyser les personnages. ». Le suspense Jean Douchet voit dans le suspense « la principale définition de l'œuvre hitchcockienne », et le définit comme étant «
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
la dilatation d'un présent pris entre les deux possibilités contraires d'un futur imminent ». Selon Douchet, « l'anxiété naît de ce qu'acteurs ou spectateurs sont partagés, déchirés entre l'espérance d'un salut et la crainte de l'irrémédiable entre la vie et la mort. Elle est donc fonction de la durée du conflit, de sa dilatation. Elle aiguise notre perception du temps. ». Le suspense doit se distinguer de la surprise ou du choc. Dans les films d'Hitchcock, le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que le personnage voit. L'attente anxieuse du spectateur peut
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
ensuite être renforcée par une musique accentuée, des effets de lumière, des ombres... Dans le cinéma d'horreur, l'effet de surprise (le choc) consiste à faire apparaître une chose ou un personnage, souvent terrifiant, alors que ni le « héros » ni le spectateur ne s'y attendent. Mais dans les films hitchcockiens, l'anxiété du spectateur augmente au fur et à mesure que le danger, dont le « héros » n'est pas conscient, se précise ; le public se demande ce qui va arriver quand la menace sera enfin perçue par celui (ou celle) auquel il s'identifie. La plupart des thrillers d'Hitchcock
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
reposent sur cet effet. Ainsi, dans Fenêtre sur cour (1954), le spectateur est seul à voir le voisin d'en face sortir de son appartement avec une femme ; Jeffries dort à ce moment. De même, quand le détective Arbogast monte les escaliers de la maison de Norman Bates dans Psychose (1960), le spectateur voit la porte s'entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre. Sueurs froides (1958) est aussi particulièrement significatif puisque le spectateur apprend par un flashback, dès le début de la seconde partie du film, la véritable identité de Judy et tout le complot monté contre Scottie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Le spectateur s'interroge ainsi sur la tournure que vont pouvoir prendre les événements. L'humour Dans une interview de 1967, quand on lui demande pourquoi il n'a jamais tourné de comédies, Hitchcock répond : « Mais tous les films que je fais sont des comédies. » Les thrillers d'Hitchcock, en effet, sont pour la plupart émaillés de touches humoristiques. Le réalisateur, qui a lui-même toujours un peu déconcerté les critiques par son incorrigible côté blagueur, considérait que la tension ne pouvait être maintenue tout au long d'un film et que des moments de répit devaient être ménagés dans la narration. Si
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
l'on trouve plusieurs scènes d'un comique assez bon enfant, comme le début des 39 Marches (1935) ou les scènes de voyance cocasses de Complot de famille (1976), l'humour hitchcockien porte fréquemment sur la sexualité et la mort (humour noir). Dans la première catégorie, on trouve par exemple, dans Les 39 Marches toujours, la scène où des représentants en sous-vêtements féminins suscitent le regard un peu désespéré d'un prêtre, ou celle où la main du héros est menottée à la main d'une jeune femme et accompagne celle-ci tandis qu'elle ôte ses bas, ou encore, au début de Sueurs froides (1958), la
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
scène où il est question d'un soutien-gorge révolutionnaire conçu par un ingénieur en aéronautique. Dans la seconde, on trouve entre autres les remarques très terre-à-terre de Stella, l'infirmière de Fenêtre sur cour (1954), concernant ce que le tueur a bien pu faire du corps de sa victime, ou la femme du policier dans Frenzy (1972) s'interrogeant sur le cadavre de Babs tout en grignotant. Mais qui a tué Harry ? (1955) est, par ailleurs, une comédie entièrement vouée à l'humour macabre. Storyboards et tournages La majorité des commentateurs ont cru fermement au fil des ans que les films d'Hitchcock étaient
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
largement « storyboardés » jusque dans le moindre détail. On a dit qu'il ne s'était même jamais donné la peine de regarder à travers l'objectif d'une caméra, étant donné que pour lui ce n'était pas utile, même si des photos destinées à la promotion le montrent en train de le faire. Cela lui servait aussi d'excuse pour ne jamais devoir modifier ses films par rapport à la vision qu'il en avait au départ. Si un studio lui demandait de le faire, il pouvait prétendre que le film était déjà tourné d'une seule façon et qu'il n'y avait pas d'autres prises
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
à prendre en considération. Toutefois, cette façon de voir Hitchcock comme un réalisateur s'en remettant davantage à la préproduction qu'à la réalisation elle-même a été contestée dans le livre Hitchcock au travail (Hitchcock at Work), écrit par Bill Krohn, correspondant américain pour Les Cahiers du cinéma. Krohn, après avoir examiné plusieurs révisions de script, des notes échangées entre Hitchcock et d'autres membres du personnel de production, étudié des storyboards et d'autres matériaux de production, a observé que le travail d'Hitchcock déviait souvent par rapport au scénario tel qu'il était écrit ou à la conception qui était faite du film au
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
départ. Il a souligné que le mythe de storyboards à propos d'Hitchcock, souvent régurgité par des générations de commentateurs de ses films, avait en grande partie été perpétué par Hitchcock en personne ou par le département des studios chargé de la publicité. Un très bon exemple serait la fameuse scène de pulvérisation du champ de maïs dans La Mort aux trousses qui n'aurait fait à l'origine l'objet d'aucun storyboard. Ce n'est qu'une fois la scène tournée que le département publicité aurait demandé à Hitchcock de réaliser des storyboards pour promouvoir le film, et Hitchcock, à son tour, aurait engagé un
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
dessinateur pour reproduire les scènes en détail. Même lorsque des storyboards étaient faits, la scène tournée était sensiblement différente. L'analyse poussée effectuée par Krohn concernant le tournage de classiques d'Hitchcock tel que Les Enchaînés révèle que le réalisateur était suffisamment flexible pour modifier la conception d'un film durant sa réalisation. Un autre exemple donné par Krohn concerne le remake américain de L'Homme qui en savait trop, dont le tournage commença sans script définitif et dépassa les limites de temps prévues, ce qui, comme le note Krohn, n'était pas inhabituel et se produisit pour beaucoup d'autres films d'Hitchcock, dont L'Inconnu du
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Nord-Express et L'Étau. Même si le réalisateur consacrait effectivement beaucoup de temps à la préparation de tous ses films, il était pleinement conscient du fait que, dans la réalité, le processus de fabrication déviait souvent des plans les mieux établis, et il était flexible pour s'adapter aux changements et aux besoins de la production, étant donné que ses films n'échappaient pas aux habituels aléas fréquemment rencontrés dans la plupart des tournages, ni aux routines auxquelles, souvent, on avait alors recours. Le travail de Krohn offre également un éclairage au sujet de l'habitude d'Hitchcock de généralement tourner les scènes dans l'ordre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
chronologique, une habitude dont Krohn fait remarquer qu'elle fut souvent la source pour bon nombre de ses films d'un dépassement de budget et de délais et qui, ce qui est plus important, différait de la façon habituelle de procéder à Hollywood à l'époque du système des studios. Tout aussi importante est la tendance d'Hitchcock à tourner des prises alternatives de certaines scènes. Ce n'était pas nécessairement pour donner au monteur la possibilité de façonner le film de la manière qu'il (ou elle) souhaitait (souvent sous l'égide du producteur) que les films étaient tournés sous différents angles, mais cela témoignait plutôt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
de la tendance d'Hitchcock de se laisser à lui-même des choix en salle de montage, où il avait pour habitude, après avoir visionné les rushes, de conseiller ses monteurs. Selon Krohn, cette information, ainsi que beaucoup d'autres révélées par son travail de recherche à travers notamment les archives personnelles et les révisions de script d'Hitchcock, contredisent l'image d'un cinéaste toujours en possession du contrôle sur ses films et dont la conception de ses œuvres ne changeait pas au moment de la réalisation, ce qui, note Krohn, est resté le vieux mythe central concernant Hitchcock. Les lieux de tournage Hitchcock, en
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
grand perfectionniste, prenait soin de choisir les lieux où il tournait ses films et ses scènes. Dans L'Ombre d'un doute, Hitchcock choisit la petite ville de Santa Rosa, idyllique et pleine de charme, afin de renforcer l'aspect innocent de ses personnages et criminel de l'oncle Charlie. En 1958, il choisit San Francisco pour tourner son prochain long-métrage, Sueurs froides. Cette ville vallonnée reflétait parfaitement les émotions de Scottie. Dans La Mort aux trousses, il prend un champ vide pour tourner la scène mythique de l'avion. Cet espace vide permettait à Hitchcock de montrer à quel point la situation est inattendue
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
et absurde. Hitchcock et ses interprètes Au sujet de la relation d'Hitchcock avec ses acteurs et actrices, on cite souvent une petite phrase qu'aurait prononcé le réalisateur : « Les acteurs sont du bétail ». Selon Hitchcock lui-même, il aurait dit cela dès la fin des années 1920, en rapport avec les acteurs de théâtre qui, alors, snobaient le cinéma. Cependant, selon Michael Redgrave, ce serait lors du tournage dUne femme disparaît que le réalisateur aurait fait cette remarque. La phrase donna lieu en 1941 à un incident, au moment de la production de Joies matrimoniales : Carole Lombard, pour
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
surprendre le réalisateur, fit alors amener sur le lieu où des scènes allaient être tournées des génisses avec, écrits sur elles, les noms de Lombard, Robert Montgomery et Gene Raymond, les vedettes du film... Lors de la première de son dernier film, Complot de famille, Hitchcock fera un petit rectificatif : « C'est un mensonge éhonté. Je n'ai jamais dit une chose pareille. C'est très grossier. Sans doute ai-je dit que les acteurs devaient être « traités comme » du bétail. » En fait, l'aversion supposée d'Hitchcock à l'égard des acteurs a été en grande partie exagérée. Simplement, Hitchcock, qui
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
pensait que les acteurs devaient s'en tenir à se concentrer sur leur rôle et laisser les réalisateurs et scénaristes gérer l'histoire et le traitement des personnages, ne tolérait pas l'approche de « La Méthode ». Ainsi déclare-t-il dans une interview que « l'acteur de La Méthode est OK au théâtre parce qu'il a un espace libre pour se déplacer. Mais quand il s'agit de montrer un plan du visage et un plan de ce qu'il voit, il doit y avoir une certaine discipline. ». Pour Hitchcock, les acteurs, au même titre que les accessoires, n'étaient que des éléments du film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
ou, du moins, ils devaient considérer la caméra comme un partenaire de jeu à part entière. Pendant le tournage de Lifeboat, Walter Slezak, qui joue le capitaine nazi, déclara qu'Hitchcock percevait les mécanismes du jeu d'acteur mieux qu'aucun autre qu'il connaissait. Il est par ailleurs indéniable que, dans la quasi-totalité des films d'Hitchcock, du moins en ce qui concerne la période américaine, les acteurs, loin d'être de simples marionnettes, donnent la pleine mesure de leur talent, ce qui indique de la part du réalisateur un réel savoir-faire, également, en ce qui concerne la direction d'acteurs, et ne peut que témoigner
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
de la sympathie qu'il éprouvait pour ceux-ci. À titre d'exemple, on peut rappeler qu'avant son rôle dans Rebecca et dans Soupçons, lequel lui vaudra un oscar, on déniait à Joan Fontaine, sœur d'Olivia de Havilland, le moindre talent. Par ailleurs, certains acteurs ne sont aujourd'hui plus guère connus en tant que tels que par leur prestation dans un film d'Hitchcock, non pas simplement grâce à la réputation du réalisateur, mais par la composition qui leur a été permis, alors, de livrer, et qui constitue un ingrédient essentiel de la réussite du film (Kelly dans ses trois films tournés avec le
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
cinéaste, Leigh et Perkins dans Psychose, Hedren dans Les Oiseaux, et bien d'autres, jusque dans de petits rôles...). Hitchcock, simplement, stimulait les talents. En 2016, l'actrice Tippi Hedren relate des faits d'agression sexuelle de la part d'Hitchcock . Défis et innovations techniques Hitchcock semblait se délecter à relever les défis techniques de la réalisation. Dans Lifeboat (1944), il place la totalité de l'action du film à bord d'un petit bateau, mais parvient cependant, dans sa façon de tourner, à éviter la répétition monotone, et aussi à trouver une solution concernant son caméo, devenu sa marque de fabrique, et que l'étroitesse
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
du décor rendait difficile : il apparaît dans un magazine fictif que lit un des personnages, en photo sur une publicité pour un produit amincissant... De même, l'action de Fenêtre sur cour (1954) se déroule dans un seul appartement et ne montre de l'extérieur que ce que l'on voit de la fenêtre de celui-ci. Dans La Maison du docteur Edwardes (1945), deux plans montrant une vue subjective ont nécessité la construction d'une main en bois géante, censée appartenir au personnage dont la caméra adopte le point de vue, et celle d'accessoires, d'une taille proportionnelle, que la main tient : un
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
verre de lait en réalité de la taille d'un seau, et un fusil en bois gigantesque. Pour ajouter à la nouveauté et obtenir un effet saisissant, le coup de feu marquant le point culminant de la scène a été colorié en rouge sur la pellicule noir et blanc de certaines copies du film.La Corde (1948) constituait un autre défi technique. Le film donne en effet l'impression d'avoir été tourné en une seule et unique prise. En réalité, il est composé de dix prises durant chacune entre quatre minutes et demie et dix minutes, dix minutes étant la longueur maximum de
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
bobine pouvant alors être contenue dans une caméra de l'époque. Certaines transitions entre le passage d'une bobine à l'autre sont camouflées par un objet sombre venant remplir pendant un certain temps la totalité du champ. Ces points étaient utilisés par Hitchcock pour dissimuler les coupures, et la prise suivante débutait avec la caméra placée exactement dans la même position.Sueurs froides (1958) a recours à une technique de caméra développée par Irmin Roberts, une technique imitée et réutilisée de nombreuses fois par la suite par d'autres réalisateurs, et qui donne l'impression d'une image qui s'allonge. L'effet est obtenu en déplaçant la
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
caméra dans la direction opposée à celle du zoom. On a appelé cet effet le « travelling compensé », « dolly zoom » ou l'« effet Vertigo ». Le cinéma hitchcockien Le « pur cinéma » Thèmes et personnages Les hommes Le héros : un innocent « monsieur tout le monde ». Hitchcock porte un intérêt tout particulier au thème de l'innocent accusé à tort, injustement poursuivi, et obligé de se disculper. Parmi les « classiques » d'Hitchcock, l'un des premiers à aborder ce sujet est Les 39 Marches (1935), dont le scénario est coécrit par Charles Bennett, et dont
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
le réalisateur tournera plusieurs variantes au cours de sa carrière, jusqu'à La Mort aux trousses en 1959, voire Frenzy en 1972. Le thème, cependant, est déjà présent, dans une certaine mesure, dans quatre films antérieurs, muets, réalisés entre 1925 et 1928 : The Mountain Eagle (film perdu), Les Cheveux d'or, Downhill et Le passé ne meurt pas. Il s'agit presque à chaque fois de drames, seul le second pouvant être considéré comme un thriller. De toute évidence, le thème renvoie au christianisme, plus nettement évoqué dans La Loi du silence (1952) et Le Faux Coupable (1956). Plus prosaïquement, cependant, Hitchcock
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
expliquera que « le thème de l'homme injustement accusé procure aux spectateurs un plus grand sentiment de danger, car ils s'imaginent plus facilement dans la situation de cet homme que dans celle d'un coupable en train de s'évader ». Les femmes Hitchcock entretient des rapports difficiles avec les femmes dans son enfance et son adolescence. Il est un enfant solitaire. Plus tard, il dira n'avoir compris vaguement les aspects mécaniques du sexe qu'à l'âge de vingt ans. Dans ses films, les figures féminines sont souvent les plus noires. D'une part, les jeunes femmes aux cheveux bruns représentent souvent le mal.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
De plus, la figure de la mère, souvent présente, est en général décrite sous un jour assez peu flatteur. Cela est visible dans Les Oiseaux, où la mère a peur d’être abandonnée par son fils ; le paroxysme de cette relation se trouve, bien sûr, dans Psychose. La blonde « hitchcockienne » Les héroïnes d'Hitchcock sont le plus souvent des blondes à la beauté glacée qui, dans un premier temps, ont le profil de femmes idéales, mais qui, dès qu'elles sont réveillées par la passion ou le danger, répondent d'une façon plus sensuelle, animale, voire criminelle. La « blonde hitchcockienne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
», par rapport aux personnages ingénus de « blondes hollywoodiennes », est subversive. Une anecdote, à ce titre, est significative : au milieu des années 1950, quand Marilyn Monroe demande aux studios de travailler avec le réalisateur, Hitchcock aurait refusé, disant ne pas apprécier les femmes qui ont « le sexe affiché sur la figure »... On notera d'abord que, dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), qu'Hitchcock considérait comme son premier « vrai » film, les victimes de l'« Avenger » sont toutes de jeunes femmes blondes (c'est d'ailleurs ce qui justifie le titre donné en français au film).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Daisy (June Tripp), l'héroïne du film, la fille du couple qui héberge le jeune homme suspect et dont celui-ci, malgré une certaine ambiguïté relative à son orientation sexuelle, finit par s'éprendre, bien que blonde elle aussi, n'a cependant pas tout à fait ce qui deviendra plus tard les caractéristiques de la blonde selon Hitchcock. Le prototype en est, en fait, Anny Ondra, qui tourne sous la direction d'Hitchcock dans The Manxman et Chantage, deux film muets de 1929, dont le second deviendra le premier film parlant du réalisateur. À cause d'un accent à couper au couteau , Ondra devra être
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
doublée pour la version sonore. On a conservé un essai de l'actrice pour cette version, dans lequel on voit et entend Hitchcock lui poser des questions quelque peu grivoises, et elle y répondre d'un air à la fois choqué et amusé. Dans Chantage, elle joue le rôle de la fiancée d'un policier, qui tue un peintre après que celui-ci a tenté d'abuser d'elle. La blonde hitchcockienne, semble-t-il, est tout d'abord pour le réalisateur, comme le montre la façon dont elle apparaît dans certains de ses films ultérieurs, l'objet d'une fascination s'apparentant au fétichisme : dans Sueurs froides comme dans La
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Mort aux trousses, certains plans la mettent en scène, avec une insistance que l'on ne peut que relever, comme un sujet d'une œuvre picturale, que l'on pourrait prosaïquement appeler « Blonde mystérieuse de profil regardant vers la droite » ou, mieux, « Blonde mystérieuse, profil gauche »... Dans Les 39 Marches (1935), on découvre une autre blonde, incarnée par Madeleine Carroll, à qui le héros, innocent poursuivi et aux abois, se présente par un fougueux baiser, mais elle, cependant, n'hésite pas à le dénoncer. Plus tard dans le film, elle se retrouvera littéralement menottée au héros, qui finira par la
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
convaincre. Carroll jouera l'année suivante dans un autre film d'Hitchcock, Quatre de l'espionnage. Dans Fenêtre sur cour (1954), Lisa (Grace Kelly) risque sa vie en s'introduisant dans l'appartement de Lars Thorwald, le tueur supposé, tandis que dans La Main au collet (1955), Francie (de nouveau Grace Kelly) se propose de venir en aide à un cambrioleur « à la retraite » mais qu'elle croit toujours en activité. Dans Sueurs froides (1958), Judy (Kim Novak), déguisée en blonde, est complice d'un meurtre. Dans La Mort aux trousses (1959), la blonde Eve Kendall (jouée par Eva Marie Saint) conduit le héros Roger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Thornhill, dont elle est pourtant éprise, dans les griffes de ceux-là mêmes qui cherchent à le tuer. Dans Les Oiseaux (1963), Melanie Daniels (Tippi Hedren) est à un moment accusée d'être à l'origine, par sa simple présence, de l'inexplicable catastrophe. Dans Pas de printemps pour Marnie (1964), le personnage-titre (de nouveau Hedren) est kleptomane et frigide. Au début du film, dans une scène qui, de façon frappante, montre trois personnages féminins appartenant à trois générations différentes et qui toutes ont les cheveux blonds on entend, curieuseument, la mère de Marnie critiquer sa fille qui s'est décoloré les cheveux : («
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Toujours, les cheveux trop blonds, ça fait femme qui essaye d'attirer les hommes. Les hommes et la bonne réputation, ça ne va pas ensemble. »)... Mais le meilleur exemple se trouve dans Psychose où le personnage infortuné joué par Janet Leigh dérobe avant d'être la victime d'un psychopathe vivant isolé de la société. La dernière héroïne blonde d'Hitchcock sera, des années après Dany Robin et sa « fille » Claude Jade dans L'Étau en 1969, Barbara Harris, dans le rôle d'une fausse voyante extralucide se transformant en limier amateur dans le dernier film d'Hitchcock, le Complot de famille de 1976.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
On pourrait aussi inclure dans cette galerie de portraits, dans le même film, la trafiquante de diamants interprétée par Karen Black, qui porte dans de nombreuses scènes une longue perruque blonde et que son activité délictueuse rend progressivement de plus en plus mal à l'aise. Certains critiques et spécialistes d'Hitchcock, notamment Donald Spoto et Roger Ebert, s'accordent pour dire que Sueurs froides représente le film le plus personnel du réalisateur, et aussi le plus révélateur, étant donné qu'il y est question des obsessions d'un homme qui « sculpte » une femme pour la transformer en celle qu'il désire. Sueurs froides
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
explore d'une manière moins détournée et plus largement qu'aucun autre de ses films l'intérêt du cinéaste pour la relation entre la sexualité et la mort. La mère Certains films d'Hitchcock nous montrent des personnages qui ont une relation problématique avec leur mère. Dans Les Enchaînés (1946), Sebastian (Claude Rains), le « méchant », subit de toute évidence la domination de sa mère (Leopoldine Konstantin), qui porte un regard méfiant sur sa future belle-fille (Ingrid Bergman). La mère est ici assez surprenante : elle est dépeinte comme un chef autoritaire, d'allure virile, la cigarette « au bec ». Quand il sent
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
que les choses tournent mal pour lui et que la situation devient inextricable, son fils, qui semble pourtant avoir dépassé la quarantaine, redevenu petit garçon penaud, s'en remet complètement à elle ; et elle se révèlera, au dernier moment, capable de rapidement tout renier pour qu'il ait la vie sauve. Bruno, le « méchant » de L'Inconnu du Nord-Express (1951) déteste son père au point de vouloir le tuer, mais entretient une relation très étroite avec sa mère (Marion Lorne), qui apparaît bientôt comme à moitié folle, c'est-à-dire, sans doute, à moitié entraînée dans l'amour et la folie de son
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
fils. Dans La Mort aux trousses (1959), Roger Thornhill (le personnage joué par Cary Grant) est un « innocent pris au piège » dont la mère (Jessie Royce Landis) se moque quand il lui dit que de mystérieux individus cherchent à le tuer. Dans Les Oiseaux (1963), le personnage joué par Rod Taylor voit son univers attaqué par des oiseaux haineux, juste au moment où se présente à lui la possibilité de se libérer des serres d'une mère possessive (Jessica Tandy). Quant au tueur de Frenzy (1972), il ne ressent que haine pour les femmes, toutes « des putains »,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
à l'exception de sa mère, qu'il semble idolâtrer, et les femmes qu'il trouve à son goût et qu'il ne peut que tuer... Mais le plus bel exemple reste bien sûr Norman Bates et sa relation plus que problématique avec sa mère, dans Psychose (1960), une mère qu'il conserve et incarne, qui est et qui n'est plus. Le couple Le double Motifs et objets Les objets parlent En quelques images, montrant généralement de simples objets, Hitchcock parvient à situer un personnage, et à nous expliquer implicitement sa personnalité. Dans Le crime était presque parfait (1954), les sentiments du personnage joué par
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Kelly sont notamment indiqués, au tout début du film, par la couleur de sa robe, blanche tandis qu'elle embrasse son mari, ensuite rouge vif lorsqu'elle fait de même avec son amant. Cela est encore plus évident dans le film suivant du réalisateur, au début de Fenêtre sur cour (1954). Après nous avoir montré Jeffries (Stewart) une jambe plâtrée et condamné à la chaise roulante (une dédicace sur son plâtre le désignant, incidemment, comme « sympathique »), la caméra se déplace ensuite sur des objets évoquant non seulement ce qui lui est arrivé, mais aussi son passé et ce qui constitue
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
alors le centre de ses préoccupations : un appareil photo brisé, des photos accrochées au mur, montrant d'abord des d'accidents, ensuite des scènes d'un conflit quelconque, enfin le négatif d'une photo de femme, dont on voit ensuite le positif sur la couverture visible au-dessus d'une pile de magazines. La signification de ces images apparaîtra plus clairement au cours du film. Le dilemme majeur auquel se heurte alors le personnage (avant qu'il ne soit témoin d'une scène suspecte) est de savoir s'il doit ou non s'engager plus avant dans sa relation avec la femme (un mannequin) dont il est épris, mais
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
qui néanmoins risque selon lui de le freiner dans sa soif d'aventures. Dans Psychose (1960), le personnage joué par Janet Leigh apparaît, avant le vol qui aura pour elle des conséquences tragiques, en sous-vêtements blancs, puis, au moment où elle projette son méfait, on la voit qui porte des sous-vêtements noirs. Elle prend la fuite à bord d'une voiture noire, qu'elle échange, quand des remords de conscience commencent à la ronger, contre une voiture claire (le film, pour rappel, est en noir et blanc). Les luminaires Dans un grand nombre de scènes de ses films, le réalisateur utilise les sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
de lumière (bougies, lampes, lustres...) d'une façon tout à fait particulière. L'exemple sans doute le plus frappant se trouve dans Le Procès Paradine (1947) avec la séquence de la rencontre proprement dite entre l'avocat (Gregory Peck) et celui qui se révèle finalement être son rival (Louis Jourdan). La séquence fait elle-même partie d'une sorte de « chapitre » ou « scène-pivot » dont le début et la fin sont signalés par deux plans montrant chacun un arbre, l'un quasi identique à l'autre, si ce n'est que l'image est inversée. Au cours du dialogue entre les deux hommes, ils apparaissent à
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
l'écran « en compagnie » d'une lampe massive qui, par les mouvements de caméra, semble se déplacer de façon étonnante au-dessus d'eux, entre eux, au-dessous d'eux ou à côté d'eux, et semble jouer un rôle, comme un troisième acteur. Plus tard dans le même film, après la scène du procès, que suit un plan fixe montrant une statue symbolisant la justice, on assiste à une conversation lors d'un repas entre le juge (Charles Laughton) et sa femme, dont la mise en scène fait intervenir des bougies. Au début de Cinquième Colonne (1942), la mère (Dorothy Peterson), dont le fils unique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
vient de mourir victime d'un attentat, et que vient consoler le héros (Robert Cummings) , apparaît assise à une table entre quatre bougies éteintes, deux d'un côté et deux de l'autre, tandis que derrière elle une lampe projette de façon diffuse sa lumière vers le haut. La maison de l'aveugle (Vaughan Glaser), où l'« innocent » arrive ensuite au cours de son périple, est remplie d'un grand nombre de luminaires éteints pour la plupart, des lampes, et des bougies dont la mèche est intacte et qui n'ont jamais servi. La mère et l'aveugle ont en commun qu'ils défendent l'« innocent
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
» de façon « instinctive », ce qui n'est pas le cas, notamment, de l'héroïne (Priscilla Lane) qui, bien qu'elle soit la fille de l'aveugle, doute à plusieurs reprises de l'intégrité de l'« innocent ». Dans Fenêtre sur cour (1954), le personnage joué par Grace Kelly apparaît à un moment donné entre deux bougies d'abord éteintes, ensuite allumées. Dans le même film, on la voit allumer successivement trois lampes tout en disant à haute voix, comme on prononcerait une formule magique, les trois mots constituant son propre nom. Au début de La Mort aux trousses (1959), lors de la première
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
confrontation de Thornhill (Cary Grant) avec les ennemis qu'il ne se soupçonnait pas avoir, on voit le personnage de Vandamm (James Mason) fermer les rideaux et se placer devant une lampe ; il parle, et sa silhouette rendue fantomatique par le procédé prend un aspect particulièrement menaçant.Complot de famille (1976), le dernier film d'Hitchcock, se termine par une scène où la voyante « de pacotille » (Barbara Harris) découvre de façon inexplicable , une pierre précieuse cachée parmi les perles de cristal décorant un lustre (ce qui renvoie à la boule de cristal de la voyante, par ailleurs élément central
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
du générique du film). Dans The Lodger, l'arrivée du locataire au sein du foyer se fait alors qu'une coupure d'électricité vient de se produire. Lorsque la mère ouvre la porte pour découvrir qui se tient derrière, la lueur d'une bougie allumée à ce moment-là le révèle comme le probable meurtrier recherché. Ces éléments, à l'évidence, revêtent un caractère symbolique et se référent, consciemment ou inconsciemment de la part du réalisateur, à des thèmes essentiels du christianisme. Cette religion est abordée plus directement dans La Loi du silence (1953), même si l'on peut considérer qu'il s'agit ici d'un simple prétexte, ou
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
dans Le Faux Coupable (1956), même si le but ne semble être là que la retranscription la plus fidèle possible d'une « histoire vraie »... Dans Le Faux Coupable, c'est après que l'« innocent » a prié devant l'image du Christ que le vrai coupable apparaît. Un peu de la même façon que, dans Les 39 Marches (1935), l'« innocent » a la vie sauve grâce à un livre de prières, qui appartient à un paysan bigot et vénal, et qui se retrouve par hasard dans sa poche L'œil/ l'écran Dans Psychose, deux gros plans d'œil semblent se répondre :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
celui de Norman Bates, qui épie Marion par un petit trou percé dans une paroi et dissimulé derrière un tableau, et celui, grand ouvert mais éteint, de Marion morte, victime du voyeur. Des yeux figurent comme motifs dans le rêve (mis en image avec l'aide du peintre Salvador Dalí) du mystérieux amnésique de La Maison du docteur Edwardes. Les lieux Les escaliers Dans un grand nombre de films d'Hitchcock, on trouve des scènes « d'escaliers ». Dans Le crime était presque parfait, la clé est cachée sous le tapis couvrant une marche d'escalier. Dans Sueurs froides, les escaliers constituent eux-mêmes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
un élément-clé, étant donné que c'est l'impossibilité dans laquelle se trouve le personnage principal de les gravir jusqu'au bout qui est à l'origine du drame. Dans Psychose, le détective Arbogast se fait tuer sur les marches qui conduisent au lieu où, pense-t-il, il est susceptible de trouver la solution du mystère. Dans Complot de famille, la scène finale a aussi pour décor un escalier, en haut duquel le héros se réfugie quand surgit le couple malfaisant, et c'est juste au-dessus de cet escalier que se trouve le lustre où la pierre précieuse est cachée. Les véhicules Les moyens de transport
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
jouent un rôle particulier dans bon nombre de films d'Hitchcock. On a souvent vu dans l'image d'un train s'engouffrant dans un tunnel à la fin de La Mort aux trousses un symbole de l'acte sexuel (et telle était bien l'intention, avouée, du réalisateur). Le train, avec cette même connotation, est le lieu où se font certaines rencontres : Soupçons et L'Inconnu du Nord-Express débutent par une scène de séduction dans un train. La voiture semble jouer un rôle similaire : notamment dans Le Grand Alibi, Les Enchaînés... La longue séquence de filature dans Sueurs froides, à l'origine de l'obsession du
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
héros pour la mystérieuse jeune femme blonde, et la longue scène où l'on voit le personnage de Marion à bord de ses deux voitures successives, en préambule de sa mort brutale dans Psychose, peuvent ainsi revêtir un sens particulier. Les nourritures Hitchcock était complexé par son poids, héritage de son père qui appréciait également la bonne cuisine. Différents acteurs et membres de l'équipe technique racontent qu’Hitchcock les invitait à dîner pour faire plus ample connaissance mais qu’ils parlaient davantage de gastronomie et du bon vin que du film en cours. Dans ses films, la nourriture a un rôle important. La
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
fameuse scène du baiser dans Les Enchaînés (1946) est entrecoupée de propos sur le poulet. Dans Fenêtre sur cour (1954), Lisa est vue comme une femme parfaite et Jeffries semble l'admettre lorsqu'elle lui apporte son repas, arrivé directement d'un grand restaurant : « Parfait, comme d'habitude ». L'invitation au dîner est souvent l'expression du désir de l'un des deux personnages d'aller plus loin dans sa relation avec l'autre : ainsi, John « le Chat » et Frances s'offrent un pique-nique, Scottie invite Judy à dîner, et Mitch invite Melanie, respectivement dans La Main au collet (1955), Sueurs froides (1958) et
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Les Oiseaux (1963), et une relation amoureuse peut débuter. La nourriture accentue le désir de Norman Bates pour Marion Crane dans Psychose (1960), puisqu'il lui apporte les sandwiches afin de discuter avec elle. Mais les exemples de scènes où il est question de nourriture abondent dans les films de Hitchcock... Dans son essai consacré au réalisateur, Jean Douchet analyse le boire, le manger et le fumer dans les films d'Hitchcock, et développe à ce sujet une théorie sur « l'absorption » qu'il aborde en disant : « Ce n'est pas gratuitement que l'œuvre du cinéaste, dont les préoccupations digestives se
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
manifestent avec évidence dans la rondeur bonhomme de sa propre personne, est celle où le manger, le boire et le fumer tiennent une place capitale qu'aucune autre œuvre cinématographique, pas même celle de Renoir, autre gourmet célèbre, ne peut lui disputer. [...] Il ne faut donc point s'étonner si, chez Hitchcock, c'est toujours à l'occasion d'un repas que le héros surprend à la dérobée, le secret ténébreux. ». Il est intéressant de noter, à ce sujet, que l'une des « plaisanteries » les plus appréciées du réalisateur lie la nourriture et la mort, comme le montre le repas servi autour