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La nature est perçue par les sens et est pensée de façon variable selon les espèces et les individus inclus[réf.
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souhaitée].
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Du point de vue philosophique, la distinction se fait simplement entre la nature, la nature des espèces et la représentation de la nature humaine (Homo sapiens).
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Le raisonnement confine, limite et précise donc par défaut la capacité humaine et l'envergure à accorder, à reconnaître et à considérer à la valeur de l'exercice.
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La représentation de la « nature humaine » correspond logiquement aux philosophies humaines existantes et aux cultures humaines possibles.
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La « philosophie de la nature » est un sujet d'apparence inexplorable par l'être vivant, malgré de multiples miroitements perceptibles.
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D'une certaine façon, on peut dire que le christianisme, suivant la tradition biblique et judaïque, a désacralisé la nature, qui fut alors associée à celle d’une transcendance divine, extérieure à l'homme[1].
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Le mot même de « nature » n'apparaît jamais dans la Bible[1].
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Dans la Genèse, la nature est présentée dans le récit de la Création, comme l'œuvre d'un Dieu créateur : La Création se poursuit tout au long de « six jours ».
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Le sixième jour, Dieu crée l'homme et la femme : La nature est alors présentée comme un accès à l’Écriture sainte.
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Actuellement, pour les catholiques, la nature est l'appellation laïque de création.
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Saint Augustin, reprenant la tradition philosophique grecque, voit dans les créatures deux types de nature : l'essence (essentia) et la substance (substantia).
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Pour lui, « même le plus ignorant lit dans le monde ».
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Les clés d'accès aux Écritures sont alors les quatre sens de l'Écriture.
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La littérature allégorique du Moyen Âge faisait appel à plusieurs de ces sens pour l'interprétation des textes.
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Alain de Lille (1114-1203) écrivit par exemple deux poèmes (Anticlaudianus et De planctu Naturae) dont le principal personnage est « Nature », qui est une figure emblématique des lois du monde créé par Dieu.
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Il précise que ces poèmes doivent être lus à trois niveaux : au sens littéral (pour l'entendement puéril), au sens moral, ou au sens allégorique[16].
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Une autre illustration de ces représentations de la nature se trouve dans la série des tapisseries de La Dame à la licorne, qui est toute chargée d'allégories[17].
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L’idée sous-jacente est que la nature ne fait rien au hasard, mais est soumise à un commandement divin.
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Le transcendantalisme, né au XIXe siècle, suit le principe selon lequel la nature est un être divin, apprenant à l'homme la raison et la beauté[1].
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Les transcendantalistes trouvent dans la nature une source d'expériences et d'aventures indispensables au développement intellectuel et spirituel de l'Homme.
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Cette idée prévaut jusqu’à l'apparition de la conception moderne de la science (Galilée).
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Nouvelles représentations Avec Galilée et Descartes, une nouvelle représentation du monde apparaît avec une nouvelle hiérarchie.
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Descartes rejette la philosophie scolastique : Dans sa philosophie, Descartes introduisit des rapports radicalement nouveaux entre l'homme et la nature, divisant le monde entre « res extensa » (les choses, donc la nature, passive) et « res cogitans » (l'esprit, donc l'Homme et Dieu, actifs et pourvus d'une intentionnalité)[1].
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Avec l’âge classique au XVIIe siècle, et la naissance de la science moderne, on assiste ainsi à l’invention d'une nouvelle représentation de la nature.
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Cette représentation est le résultat de la croyance de beaucoup de philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles, selon lesquels la nature était gouvernée par une loi universelle, la gravitation.
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On perçoit une extension des limites du monde connu à d'autres planètes.
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Le monde s'étend alors au système solaire dont on connaît les « lois » d'évolution qu'il est possible de décrire sous une forme mathématique.
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La méthode expérimentale permit de faire progresser la connaissance de l’histoire « naturelle » (i.e.
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des sciences naturelles).
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Ce qui a fait dire à Maurice Merleau-Ponty « Ce ne sont pas les découvertes scientifiques qui ont provoqué le changement de l’idée de Nature.
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C’est le changement de l’idée de Nature qui a permis ces découvertes »[19].
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Émancipation de la pensée L'époque moderne a aussi inventé la liberté de pensée (cogito ergo sum, dit Descartes), il devient possible de parler publiquement d'athéisme.
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L’intervention divine devient alors plus abstraite, confinée au mystère de la foi.
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Ainsi, certaines formes d'empirisme ne rejettent pas la notion de foi et de religion, au contraire : la méthode expérimentale du physicien et chimiste irlandais Robert Boyle, par exemple, s'appuie sur une foi vécue dans l'expérimentation scientifique.
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Descartes rejette la conception aristotélicienne de la nature, l'existence de Dieu étant perçue sur un plan purement métaphysique.
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Une nouvelle conception de l’homme apparut au XVIIIe siècle, un homme qui s'appuie davantage sur la raison et sur l'expérience pour comprendre le monde.
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Au XIXe siècle, la notion même de métaphysique s'estompe presque complètement, submergée par les idéologies.
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Spinoza reviendra sur les propos de Descartes qu'il récuse notamment à travers son expression Deus sive Natura (« Dieu, c'est-à-dire la Nature »).
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Spinoza, dans Le Traité théologico-politique et l'Éthique identifie Dieu à une Nature « nécessaire », divinité infinie et immanente qui fait un avec la nature.
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La substance universelle se compose ainsi aussi bien du corps que de l'esprit.
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La conception de l'homme, développée par Descartes, est tardive en Occident, mais également inédite dans l’histoire du monde.
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Les sciences humaines n’héritent pas d’un domaine vacant car l’« homme n’existait pas ».
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Mais cette émancipation partielle de l'humanité n'a pas pour autant supprimé toute forme de croyance.
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Pendant les Lumières, alors que les pratiques religieuses sont souvent perçues comme des superstitions par les philosophes, la conception populaire d'une sacralisation de la nature prit une emphase toute particulière.
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Ainsi, la croyance en un dieu créateur est très présente à travers le déisme : Voltaire ne croyait-il pas en un dieu créateur, qui aurait abandonné l'humanité à son triste destin ?
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Cette croyance poussée à l'extrême engendra le culte de la Raison et de l'Être suprême.
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Il est significatif de constater que dans ce contexte de déchristianisation, parmi les fêtes civiques, c'est la fête de la nature qui aura réellement du succès.
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Évolutions sémantiques et esthétiques Ce changement de représentation se fit à la faveur d'un changement linguistique majeur : l'apparition du français classique[20].
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Ainsi, le mot physique, qui étymologiquement, en grec, signifie la nature dans son ensemble (phusika), changea de sens pour prendre un sens presque exclusivement scientifique.
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Un autre corollaire fut une évolution de la sensibilité esthétique.
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La hiérarchie des genres de la peinture classique, par exemple, accordait peu d'importance au paysage.
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Celui-ci occupa à partir du XIXe siècle une place beaucoup plus importante.
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La conception cartésienne de la nature n'a pas pour autant supprimé le sens que donnent les naturalistes à ce mot.
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L'histoire des sciences naturelles montre que l'interaction des êtres vivants entre eux et avec leur milieu a été une préoccupation constante de beaucoup de scientifiques, qui a pris une importance croissante jusqu'à l'avènement d'une écologie plus holistique, dont la naissance peut se situer vers le XVIIIe siècle.
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Elle illustre la diversité des thèmes étudiés en écologie, et de façon plus générale dans les sciences naturelles.
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Une étude de 2020[1] suggère qu'il existe actuellement quatre sens principaux au terme « nature », irréductibles les uns aux autres : La notion de nature porte donc en elle des questions philosophiques, à travers les rapports que l'homme entretient avec le milieu naturel et l'environnement, ses conceptions de la vie sociale, et les multiples sens qu'il est possible d'attribuer au mot nature dans les représentations sociales.
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Le mot nature a donc conservé des sens multiples (polysémie).
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Les préoccupations environnementales actuelles montrent combien il importe d'identifier ces sens et leurs finalités dans chaque contexte particulier : suivant la définition utilisée, le rapport de l'Humanité à la « nature » n'est pas le même, et l'idée de « conservation de la nature » change d'objet, d'objectifs et de méthodes[1].
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La nature recouvre les réalités suivantes : La Terre est la seule planète connue pour abriter la vie et ses caractéristiques naturelles font l'objet de nombreuses recherches scientifiques.
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Au sein du Système solaire, c'est la troisième la plus proche du Soleil ; c'est la plus grande planète tellurique et la cinquième plus grande de toutes.
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Ses principales caractéristiques climatiques sont la présence de deux grandes régions polaires, deux zones tempérées relativement étroites et une vaste région équatoriale tropicale à subtropicale[21][réf.
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à confirmer].
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Les précipitations varient considérablement selon l'endroit, de plusieurs mètres d'eau par année à moins d'un millimètre[réf.
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nécessaire].
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71 % de la surface de la Terre est recouverte d'océans d'eau salée.
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Le reste est constitué de continents et d'îles[réf.
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nécessaire], la majeure partie des terres habitées se trouvant dans l'hémisphère Nord[pertinence contestée].
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La Terre a évolué grâce à des processus géologiques et biologiques qui ont laissé des traces des conditions originales.
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La surface extérieure est divisée en plusieurs plaques tectoniques qui migrent progressivement.
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L'intérieur reste actif, avec une épaisse couche de manteau en convection et un noyau rempli de fer qui génère un champ magnétique.
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Ce noyau de fer est composé d'une phase interne solide et d'une phase externe fluide.
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Le mouvement de convection dans le noyau génère des courants électriques par dynamo qui, à leur tour, génèrent le champ géomagnétique[réf.
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nécessaire].
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Les conditions atmosphériques ont été considérablement modifiées par rapport aux conditions d'origine par la présence de formes de vie[22], ce qui crée un équilibre écologique qui stabilise les conditions de surface.
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Malgré les grandes variations régionales du climat selon la latitude et d'autres facteurs géographiques, le climat mondial moyen à long terme est assez stable pendant les périodes interglaciaires[23], et les variations d'un degré ou deux de la température moyenne mondiale ont eu historiquement des effets majeurs sur l'équilibre écologique et sur la géographie de la Terre[24],[25].
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Voir : Le caractère imprécis de la définition même de « Nature » entretient une ambiguïté dans la relation entre Hommes et Nature[1].
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La biosphère terrestre étant de plus en plus marquée par l'empreinte de l'Homme, il devient de plus en plus difficile d'y trouver des espaces purement « naturels » au sens de « dépourvus d'influence humaine ».
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La nature au sens le plus strict est refoulée d'une part vers le bas, dans le sous-sol lointain et les grands fonds océaniques, et d'autre part vers le haut, dans l'espace intersidéral.
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Les phénomènes climatiques eux-mêmes ne sont plus considérés comme indépendants de l'activité humaine.
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D'un autre côté, le concept est souvent employé dans un sens dérivé pour désigner des espaces aménagés par l'homme mais dans lesquels une large place est réservée à des peuplements végétaux et animaux ; c'est ainsi qu'on peut parler de nature à propos d'une forêt, même si elle est cultivée et exploitée depuis des siècles, et qu'on qualifie même de parcs naturels des territoires où s'exercent des activités agricoles intensives dotées de moyens mécaniques et chimiques modernes.
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Dans ce cas, le qualificatif naturel désigne certaines caractéristiques paysagères (variables selon le lieu et sans définition universelle) et n'implique pas l'absence d'artifice humain.
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Il fait référence à un mode de gestion de l'espace par l'Homme, plutôt qu'à une absence d'intervention humaine.
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Le mot naturel a également été employé à l'époque coloniale dans un sens équivalent à celui du mot anglais native, c'est-à-dire au sens étymologique, pour désigner les habitants natifs des pays colonisés.
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Cette appellation, qui ne se voulait pas injurieuse, avait cependant une connotation raciste dans la mesure où elle suggérait que ces hommes vivaient dans des conditions plus « proches de la nature » que les autres.
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Dans le même ordre d'idées, l'imagination populaire représente souvent les hommes de la Préhistoire comme plus naturels que les hommes d'aujourd'hui, suggérant que la nature correspond à un état primitif dont le progrès amène inéluctablement à s'éloigner.
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L'idée de nature a été remaniée par la culture urbaine à travers la notion mythique de sauvagerie désignant de manière générale ce qui est extérieur à la civilisation.
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Le fait que le même mot sauvage soit utilisé d'une part comme un synonyme de naturel et d'autre part pour qualifier des actes particulièrement violents ou cruels (même s'ils sont commis dans des sociétés urbaines avec des moyens techniques sophistiqués) met bien en évidence une certaine tradition idéologique qui place plus ou moins consciemment du côté de la nature ce qui est étranger à la culture dominante et/ou mauvais.
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Paradoxalement, il se trouve aussi que, dans d'autres contextes, le mot naturel est employé dans la langue populaire comme un synonyme de normal, légitime ou logique ; la Nature, lieu de la sauvagerie, est donc aussi celui du bon sens fondamental et, par voie de conséquence, elle est la source des principes les plus légitimes de l'Homme civilisé.
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Le développement des sciences et des techniques au cours des deux derniers siècles a été, de son côté, largement accompagné par une idéologie d'opposition entre l'Homme et la Nature, la connaissance étant généralement perçue comme un instrument de domination de la Nature plutôt que comme un moyen de vivre en harmonie avec elle.
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Cette époque a vu aussi se développer la philosophie du droit naturel, dont découlent notamment les droits de l'homme et selon laquelle l'Homme se verrait attribuer par nature des prérogatives immuables ; mais ici le paradoxe n'est qu'apparent, car dans ce contexte la notion de nature est employée dans le sens de nature humaine, et n'implique aucune espèce de « réconciliation » avec la Nature (la promotion des droits de l'homme est d'ailleurs, jusqu'à présent, indépendante de toute préoccupation environnementale)[26].
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En fait, la distinction entre l'humain et le naturel repose essentiellement sur des notions historiques et subjectives, voire contradictoires.
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La question de son bien-fondé universel reste ouverte.
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La distinction (parfois conçue comme une opposition) a été inspirée et justifiée par le besoin, d'origine religieuse ou découlant de certaines formes d'humanisme, de représenter l'Homme comme un être en-dehors ou au-dessus de la Nature même si par ailleurs l'Homme n'est pas séparable de son environnement naturel avec lequel il est en interaction permanente et dont il ne peut pas plus s'affranchir que n'importe quelle autre espèce vivante[1].
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Voir les thèmes suivants : La forêt, stratégiquement importante pour la fourniture du bois, a fait l'objet d'une protection foncière particulière, renforcée en France depuis Colbert au XVIIe siècle.
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Récemment, le génome des espèces sauvages ou domestiques a pris une valeur juridique particulière avec une privatisation permise par « marques » de propriété d'hybrides et variétés végétales « créées » (ou isolées) par les semenciers puis les premières autorisations de brevetage du vivant.
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Mais la faune, la flore, la fonge et les organismes vivant sont encore en France et dans de nombreux pays considéré par le législateur comme res nullius (chose sans propriétaire).
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Depuis peu, et au niveau international, ils tendent cependant à être identifiés comme une partie du bien commun, qu'est la biodiversité, source de services écosystémiques ; ce qui donne une « valeur » nouvelle à la nature, notamment marquée en Europe par les directives Habitat ou Oiseaux.
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La « Nature » a récemment dans plusieurs pays, dont en France acquis un droit de protection, puis de représentation, assimilable dans une certaine mesure et dans certains cas à celui des droits des « victimes ».
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Ainsi, les aménageurs doivent prospectivement appliquer le principe « éviter > réduire > compenser » les impacts écologiques lors des grands projets[27].
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