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Alchimie
En ce qui concerne ses travaux alchimiques, il légua un important traité qui n’a pas été inclus dans la collection des alchimistes grecs de Marcelin Berthelot. Le texte se trouve imprimé dans sa version grecque dans le Physici et Medici Graeci Minores de Julius Ludwig Ideler et se nomme Sur le grand art sacré de faire de l’or. Les commentateurs. Synésios de Cyrène. Un certain alchimiste du nom de Synésios (ou encore Synésius), est depuis longtemps associé à Synésios de Cyrène. Le rapprochement est déjà pleinement assumé chez Lenglet du Fresnoy en 1744. Le texte alchimique lui étant attribué porte
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le nom de Sur l’oeuvre des Philosophes et on le retrouve en traduction française dans la Bibliothèque des Philosophes Chymiques. Synésios de Cyrène serait né vers 370, à Cyrène, et serait décédé à Ptolémaïs aux alentours de 413. Il étudie la philosophie à Alexandrie et se situe dans le courant néoplatonicien. Il visite rapidement Athènes et se rend ensuite à Constantinople de 399 à 402. Il se convertit ensuite en mariant une femme chrétienne avec laquelle il aura trois fils. Il retourne enfin à Ptolémaïs, sur invitation, pour en devenir l’évêque en 411. Le Chrétien et le Philosophe anonyme. Deux
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commentateurs byzantins majeurs et tous deux anonymes se retrouvent dans la collection alchimique grecque : le Chrétien (Philosophus Christianus), dont lui est attribué un traité de douze chapitres nommé Sur la constitution de l’or ; et le philosophe anonyme, auteur de trois courts textes : Sur l’eau divine du blanchiment, Sur la pratique de la Chrysopée et La musique et la chimie. Cosmas. Cosmas est un autre alchimiste byzantin dont les informations à son compte manquent. Selon le titre de son ouvrage, Explication de la science de la Chrysopée par le saint moine Cosmas, il proviendrait du monde monastique mais
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il ne nous indique aucunement à quel monastère il se rattache. Selon F. Sherwood Taylor, la rédaction du texte doit être située aux alentours de l’an mil dû à l’usage que celui-ci fait de certains termes barbares. Nicéphore Blemmydès. Un autre texte du corpus alchimique grec est attribué à l’auteur constantinopolitain Nicéphore Blemmydès. Après la conquête de Constantinople, en 1204, il se réfugie en Bithynie où il suit de longues études dans l’ensemble des domaines de connaissances prisées de son époque. En 1234 il est à la fois ordonné prêtre et fait son entrée dans la vie monastique. À sa
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mort il laisse une œuvre imposante, à la mesure de la légende faisant de lui l’un des hommes les plus savants de son temps. Le traité alchimique portant son nom se nomme : La Chrysopée. D’autres auteurs et commentateurs alchimiques mineurs ont légué des textes à travers la Collection alchimique grecque. La plupart d’entre eux sont anonymes et ne portent aucuns noms pouvant nous aider à les identifier. Pour ceux qui le mentionnent il y a : Héliodore, Theophrastos, Hierotheos, Archelaos. Feux grégeois et militarisation de l’alchimie. L’alchimie intéressait les élites pour les perspectives de richesses qu’elle leur faisait miroiter
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certes, mais aussi pour des raisons de pouvoir militaire. En tout point les byzantins sont les héritiers des techniques militaires propres à la civilisation gréco-romaine mais ils n’hésitent pas à utiliser les recherches alchimiques pour mettre en place de nouvelles armes de guerre. Très peu est connu de ce que l’on appelle le feu Grégeois, mais son invention place sans aucun doute les Byzantins à l’avant-plan dans l’invention des armes à feu qu’on attribuait jusqu’alors aux Chinois. L’appareil était particulièrement utilisé sur les bateaux, comme c’est le cas pour repousser les invasions arabes, à deux reprises, lorsqu’ils assiègent Constantinople. Jean
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Skylitzès nous en donne un exemple illustré dans sa Chronique dont le manuscrit est conservé à Madrid. Nous savons qu’il était aussi utilisé lors des sièges et qu’il était parfois manié à l’aide d’un appareil portable nommé Siphon. L’aspect moderne d’une telle arme, malgré l’époque reculée à laquelle elle appartient, rappelle sans nul doute certaines technologies contemporaines telles que le lance flammes ou encore le napalm. Il est possible que l’invention du feu Grégeois, ainsi que son secret si bien gardé, soit conséquent avec la situation précaire de la défense du territoire à laquelle l’Empire byzantin doit faire face. Celui-ci
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est constamment menacé, de sa création jusqu’à sa chute, par diverses forces militaires qui ne cessent de vouloir le prendre d’assaut : c’est le cas des Perses qui seront suivis par les Arabes à l’est, les Avares au sud menacent les territoires en Afrique, les Bulgares à l’ouest et plus tard les chrétiens d’Occident avec les croisades. La possession d’une arme aussi impressionnante que le feu Grégeois est un net avantage dans une situation aussi hostile. Bien que les techniques complètes derrière le feu Grégeois ont été perdues, il reste tout de même quelques bribes de recettes dans un traité
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nommé le Liber Ignium de Marcus Graecus (Le livre des feux), conservé dans le manuscrit latin intitulé Varii tractatus de alchimia. Une version latine imprimée fût publiée en 1804 et Ferdinand Hoefer en donne une traduction française dans son Histoire de la chimie depuis les temps les plus reculés en 1866. La situation de l’alchimie dans l’Empire byzantin. L’intérêt que les Byzantins portent à l’alchimie est évident et se démontre en premier lieu dans leur désir de collectionner les écrits grecs anciens, en un deuxième temps dans l’écriture de commentaires, et finalement dans la production d’écrits originaux. Malgré les rapprochements
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éventuels qui seront opérés entre les théories alchimiques et le dogme chrétien, l’alchimie qui fleurit à Byzance est essentiellement de nature païenne par ses aspects gnostiques et néoplatoniciens. Cette situation est d’autant plus intéressante lorsque l’on tient compte qu’officiellement, l’alchimie est une activité illégale à l’intérieur des frontières byzantines, et ce depuis que Dioclétien, en 297, publie un édit la condamnant et ordonne de brûler les livres des anciens égyptiens qui traitent de la fabrication de l’argent et de l’or. Ce statut d’illégalité explique peut-être pourquoi la quasi-totalité des alchimistes byzantins semblent être cantonnés dans les frontières de l’Empire et
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proviennent plus particulièrement d’Alexandrie en Égypte. Cela pourrait aussi être en cause dans le fait que la majorité des écrits alchimiques sont anonymes ou pseudépigraphes. Malgré cet interdit qui semble flotter au-dessus de l’alchimie byzantine, la transmission de celle-ci ne se limite pas seulement à quelques cercles d’adeptes. Joseph Bidez montre qu’elle jouit en effet d’une diffusion relative dans les élites en évoquant la lettre que le moine et écrivain du , Michel Psellos, adresse au patriarche Michel Cérulaire. Celle-ci traite de certains points concernant l’alchimie, l’astrologie et la démonologie dont le patriarche est curieux de s’enquérir. Cette épître sera
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suffisante pour que bien plus tard, certains considèrent Michel Psellos comme étant lui-même un alchimiste d’autorité. On retrouve d’ailleurs un sceau contenant son nom dans la collection latine de textes alchimiques Bibliotheca Chemica Curiosa de Manget imprimées en 1702. Il est aussi intéressant de remarquer que malgré le fond résolument païen de l’alchimie à cette époque, l’ensemble des alchimistes byzantins sont essentiellement chrétiens et que l’art sacré semble jouir d’un certain essor dans le milieu monastique grâce à des auteurs comme Cosmas, Michel Psellos et Nicéphore Blemmydès. Alchimie en terre d'Islam L'alchimie arabe naît en 685 quand, selon la légende,
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le prince Khâlid ibn al-Yazîd commande au moine Marianus (ou Morienus), élève de l'alchimiste Étienne d'Alexandrie (vers 620), la traduction en arabe de textes alchimiques grecs ou coptes. Au VIII- apparaît le Corpus Jabirianum, attribué à Jâbir ibn Hayyân. Jâbir ibn Hayyân, dit Geber (vers 770), pose comme première triade celle du corps, de l'âme et de l'esprit. Il insiste sur l'élixir comme remède et panacée, et l'élixir n'est pas seulement minéral. Geber pose aussi un septénaire, celui des sept métaux : or (Soleil), argent (Lune), cuivre (Vénus), étain (Jupiter), plomb (Saturne), fer (Mars), vif-argent (Mercure) ; un autre septénaire,
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celui des opérations : sublimation, distillation ascendante ou descendante (filtration), coupellation, incinération, fusion, bain-Marie, bain de sable. L’argyropée est une étape, non une chute : elle s’intègre dans l’œuvre. Les quatre éléments et les quatre qualités élémentaires sont autonomes. Dans toute substance des trois règnes il est possible d’augmenter, de diminuer la proportion, voire de faire disparaître le chaud, le froid, etc. et ainsi d'obtenir une tout autre substance. On attribue à Geber la découverte de l'acide nitrique, obtenu en chauffant du salpêtre KNO3 en présence de sulfate de cuivre (CuSO4⋅5H2O) et d'alun (KAl(SO4)2⋅12H2O), et de l'acide sulfurique (le vitriol),
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et l'eau régale. Il a également isolé l'antimoine et l'arsenic de leurs sulfures (stibine et orpiment/réalgar). Un certain nombre de traités arabes médiévaux de magie, d’astrologie ou d’alchimie sont attribués à Balînâs Tûwânî (Apollonius de Tyane). Au (vers 825), en lien avec ce mage pythagoricien, le Livre du secret de la Création. Kitâb sirr al-Khaleqa donne en arabe le texte de la Table d’émeraude, qui joue un rôle essentiel dans la tradition hermético-alchimique. Râzî (860-923), appelé Rhazès en Occident, a laissé un Livre des secrets. Kitâb al-asrâr de grande influence. L'encyclopédie des Frères de la pureté (Ikhwân as-Safâ, 963) contient
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une section sur l'alchimie. Le philosophe Algazel (Al-Ghazâlî 1058-1111) parle d'une alchimie de la félicité (kimiyâ es-saddah). Mais il est plutôt opposé à la pratique alchimique. Alchimie durant le Moyen Âge Traductions et influence de l'alchimie arabe L'alchimie arabe, qui connaît son apogée entre le et le , va largement et rapidement se diffuser dans l'Occident chrétien sous la forme de traductions latines à partir du milieu du . L'une des tout premières est le Morienus : Robert de Chester, en 1144, traduit en latin un livre arabe de Morienus Romanus, le Liber de compositione alchemiae quem edidit Morienus Romanus
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qui dit : « Puisque votre monde latin ignore encore ce qu'est Alchymia et ce qu'est sa composition, je l'expliquerai dans ce livre. Alchymia est une substance corporelle composée d'une chose unique, ou due à une chose unique, rendue plus précieuse par la conjonction de la proximité et de l'effet ». Vers la même époque Hugues de Santalla traduit le Livre du secret de la création attribué à Balinous (le nom arabe d'Apollonios de Tyane qui comprend la première version latine de la Table d'émeraude). Et le franciscain Gérard de Crémone (~1114-~1187) traduit le Liber divinitatis de septuaginta (Livre des
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septantes) de Jabir Ibn Hayyan (dont la plupart des textes qui lui seront ensuite attribués sont des créations latines) et des textes faussement attribués à Rhazès. Le passage du Kitâb al-Shifâ’ (vers 1020), dans lequel Avicenne (Ibn Sīnā) s'oppose à l'alchimie, est traduit en latin sous le titre De congelatione et conglutinatione lapidum (De la congélation et de la conglutination de la pierre), par Alfred de Sareshel vers 1190. Mis en annexe du livre IV des Météorologiques, dans lequel Aristote discute de la nature et de la formation des métaux, il sera attribué à ce dernier et influencera tant les
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alchimistes que leurs opposants. L’or est fait de Mercure et de Soufre combinés sous l’influence du Soleil. Une phrase célèbre retient les esprits : « Que les alchimistes sachent qu’ils ne peuvent transmuter les espèces métalliques. Sciant artifices alchemiae species metallorum transmutari ». Cette vague de traductions se poursuit au et de nombreux textes arabes sont mis sous le nom d'autorités antiques, philosophes comme Socrate et Platon, Aristote, Galien, Zosime de Panopolis (latinisé en Rosinus, et lui effectivement alchimiste), ou figures mythiques comme Hermès Trismégiste, Apollonios de Tyane, Cléopâtre. Avec ce corpus traduit de l'arabe, outre un certain nombre de
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termes techniques comme alambic ou athanor, l'alchimie latine va hériter de ses principales thématiques et problématiques : l'idée que les métaux se forment sous la Terre sous l'influence des planètes à partir de soufre et de mercure, et que l'alchimie vise à reproduire, accélérer ou parfaire ce processus ; l'analogie entre alchimie et médecine, sous la forme de l'élixir la question de la diffusion ou du secret de la connaissance alchimique. Plusieurs traditions sont représentées dans ces textes : des traités pratiques et clairs, parmi lesquels ceux issus de l'école de Geber et de Rhazès, et le De anima in
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arte alchemia attribué à Avicenne, qui reflètent une véritable recherche expérimentale, des traités de recettes reprenant la forme du Secretum Secretorum (attribué à Rhazès et traduit par Philippe de Tripoli vers 1243, et des textes allégoriques dont le Morienus, la Turba philosophorum et la Tabula Chemica de Senior Zadith (Ibn Umail). Le Pseudo-Geber (Paul de Tarente, auteur de La somme de perfection. Summa perfectionis, 1260), le Pseudo-Arnaud de Villeneuve (Rosarius, av. 1332), Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566) reprendront l'idée de mêler pratique et allégorie. Alchimie médiévale latine Vers 1210, le savant Michael Scot écrit plusieurs traités alchimiques :
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Ars alchemiae, Lumen luminum. Il est le premier à évoquer les vertus médicales de l’or potable ; Roger Bacon (Opus majus, 1266 ; Opus tertium, 1270), le Pseudo-Arnaud de Villeneuve (Tractatus parabolicus, vers 1330), le paracelsien Gérard Dorn (De Thesauro thesaurorum omnium, 1584) poursuivront dans ce sens. Vers 1250, Albert le Grand admet la transmutation, il établit l’analogie entre la formation du fœtus et la génération des pierres et métaux. Il défend la théorie du soufre et du mercure. Il est sans doute l'auteur de Alkimia ou de Alkimia minor, mais pas des autres traités, tels que Semita recta, ou
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Le composé des composés. Compositum de compositis. Thomas d'Aquin n'est pas alchimiste, quoiqu'on lui attribue le magnifique L'aurore à son lever (Aurora consurgens), qui présente l'alchimie comme une quête de régénération spirituelle, intérieure, qui date de 1320. Roger Bacon s'est intéressé à l'alchimie dans son Opus minus (1267), dans son Opus tertium, dans son commentaire au Secret des secrets (1275-1280) qu'il croit à tort d'Aristote ; mais Le miroir d'alchimie (Speculum alchimiae) date du s. : il est d'un Pseudo-Roger Bacon. Roger Bacon (Opus majus, 1266) soutient que la médecine des métaux prolonge la vie et que l’alchimie, science pratique,
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justifie les sciences théoriques (et non plus l’inverse) : le premier, il voit le côté double (spéculatif et opératoire) de l'alchimie. Pour le Pseudo-Roger Bacon : Les deux principes ou Substances étaient le Soufre et le Mercure, un troisième s'ajoute dès la Somme de la perfection (Summa perfectionis) (1260) : l'Arsenic. L'ouvrage est attribué à l'Arabe Geber (Jâbir ibn Hayyân), mais il est du Pseudo-Geber, ou Geber latin, Paul de Tarente. Les auteurs les plus caractéristiques sont Arnaud de Villeneuve (1245-1313), Denis Zachaire, le Pseudo-Lulle (début du ), le chanoine George Ripley, le prétendu Bernard le Trévisan. L'année 1330 est
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la date de La nouvelle perle précieuse (Pretiosa margarita novella), de Petrus Bonus, qui est un discours théologique. L'auteur distingue recherche scientifique et illumination divine. Il est le premier à faire une lecture alchimique des grands mythes antiques, comme la Toison d’or, Pan, les métamorphoses d'Ovide, Virgile, etc. ; il sera suivi par Augurelli, Pic de la Mirandole, Giovanni Bracesco + 1555, Dom Pernéty. Petrus Bonus soutient la théorie du mercure seul. Le premier, il compare la pierre philosophale au Christ : si le processus du Grand Œuvre correspond à la vie humaine (conception, gestation, naissance, croissance, mort), il correspond
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aussi aux mystères de la religion chrétienne (incarnation et passion du Christ, Jugement dernier, mystère de la Sainte-Trinité, etc.). Vers 1350, Rupescissa (Jean de Roquetaillade) (De consideratione quintae essentiae) assimile élixir et alcool, comme un cinquième Élément, une quintessence donc, qui peut prolonger la vie. Il dit que l’on peut extraire cette quintessence de toutes choses, du sang, des fruits, du bois, des fleurs, des plantes, des métaux. D’où certains remèdes. Il fait une alchimie distillatoire, car, pour lui, la quintessence est un distillat extrêmement puissant qui peut s’extraire de l’alcool distillé mille et une fois. Cette théorie de la
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quintessence introduit l’idée du « principe actif » possédant au centuple les mêmes propriétés que les simples, dont Galien avait détaillé les effets bénéfiques sur le plan humain. Alchimie et christianisme L'Église catholique n'a jamais condamné pour hérésie l'alchimie en tant que telle. Les condamnations ne sont faites que dans des cadres limités : celle des faux-monnayeurs et des magiciens, la discipline interne aux ordres mendiants (franciscains et dominicains), et au la dénonciation des libertins. L'idée de cette condamnation n'apparaît qu'avec les occultistes du . En 1273, 1287, 1289, 1323, 1356 et 1372, les chapitres généraux des Dominicains intiment aux
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frères de remettre à leurs supérieurs les écrits d'alchimie ou (en 1321) de les détruire. En 1295, la législation des franciscains leur interdit de détenir, lire, écrire des livres d'alchimie. Élie de Cortone, Gérard de Crémone, Roger Bacon, Jean de Roquetaillade sont des franciscains. Dans le Tractatus parabolicus du Pseudo-Arnaud de Villeneuve (milieu du ), pour la première fois, l’image du Christ (sa vie, sa Passion, et sa résurrection) est comparée à la pierre philosophale. L'alchimie devient, dès lors, chrétienne. Le Pseudo-Lulle : « De même que Jésus-Christ a pris la nature humaine pour la délivrance et la rédemption du
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genre humain, prisonnier du péché par la suite de la désobéissance d'Adam, de même, dans notre art, ce qui est souillé criminellement par une chose est relevé, lavé et racheté de cette souillure autrement, et par la chose opposée ». Toujours à la même époque (1350), Jean de Roquetaillade établit le lien entre Grand Œuvre et Passion du Christ. Alchimie durant la Renaissance Le poème L'ordinaire d'alchimie (1477) de Thomas Norton. Denis Zachaire déclare avoir réussi à transmuter du mercure en or le jour de Pâques 1550 : Quand Rodolphe II de Habsbourg est empereur (1576-1612), la capitale de l'alchimie
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est Prague. Les adeptes de l'époque y convergent : Heinrich Khunrath (auteur d'un admirable Amphitheatrum sapientiae aeternae, 1602), Oswald Croll, Michael Maier (auteur, entre autres, de Les Arcanes très Secrets, 1613, et de l’Atalante fugitive, 1618. Le fameux ouvrage sur Nicolas Flamel, Le livre des figures hiéroglyphiques, qui donne une interprétation alchimique de l'arche du cimetière des Innocents à Paris, n'a pas été écrit par Nicolas Flamel, qui ne fit jamais d'alchimie. Le livre est daté de 1399, mais il ne fut édité en 1612, il n'a pu être écrit que vers 1590, peut-être par l'écrivain François Béroalde de Verville
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(1558-1612). Il développe la notion dars magna, une mutuelle délivrance de la matière et de l’esprit par la réalisation de l’œuvre, à la fois spirituelle et physique. Paracelse Paracelse, comme l'a montré un de ses éditeurs, Johann Huser, n'a rien écrit d'alchimique au sens courant du terme (transmutation des métaux, production d'or), puisqu'il se concentre sur l'utilisation médicale et l'aspect philosophique. Dans son Opus paragranum (1533), il substitue aux quatre Éléments les trois Substances (tria prima) que sont le Soufre, le Mercure et (c'est Paracelse qui l'ajoute) le Sel ; il assimile le processus de digestion à l’alchimie, science des
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cuissons et des maturations. Cette approche spécifique qu'avait Paracelse de l'alchimie donnera naissance à la spagyrie. Jean-Baptiste Van Helmont Jean-Baptiste Van Helmont (1579-1644), un alchimiste précurseur de la chimie, voulait démontrer que la théorie des quatre éléments alchimiques n'était pas valable. Van Helmont est d'abord diplômé en philosophie avant de chercher une autre voie dans l'astronomie, puis dans la médecine. C'est alors que, se penchant sur les mystères de l'alchimie, il tente la transmutation des métaux et découvre l'existence des gaz, ce qui le situe à l'orée de la science moderne. Il décrit plusieurs gaz dont le gaz carbonique. Ses
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œuvres ont été publiées par son fils François-Mercure sous le titre Ortus medicinae, vel opera et opuscula omnia. Van Helmont a fait pousser un jeune saule dans une caisse de bois contenant 90 (200 livres) de terre séchée au four, et couverte d'une plaque de fer étamé percée de petits trous. Il dit ne pas avoir tenu compte des chutes de feuilles ni de la poussière ayant pu s'y déposer. Après humidification durant cinq ans par de l’eau de pluie filtrée sur tamis (ou de l'eau distillée si nécessaire), il a observé que le poids de l’arbre (169 livres et
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environ 3 onces) avait augmenté de , tandis que celui de la terre n’avait diminué que de 57 g. Bien qu'ayant compris ce qu'est un gaz, et qu'il existe un gaz carbonique, il ne comprend pas que l'arbre est capable via la photosynthèse de prélever du CO2 dans l'air et que des bactéries symbiotes peuvent aussi prélever de l'azote dans l'air au profit de l'arbre. Il déduit donc faussement que la terre ayant quasiment le même poids, c’est donc l’eau qui s’est changée en bois, en écorces et en racines. Pour les alchimistes, l'élément alchimique « eau » était ainsi
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transmuté en élément « terre » Cette hypothèse aura "un retentissement certain sur les spécialistes" de l'époque, avant d'être contredite par la science. Van Helmont en concluait que s'il provient de l'élément « eau », l'élément « terre » n’est pas élémentaire, donc que l'élément « terre » n'en était pas un et que la théorie des quatre éléments n'était pas valide. Ces quatre « éléments » pourraient aujourd'hui correspondre aux états de la matière (solide, liquide, gaz, plasma). Alchimie au Avec Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566), Jacques Gohory (Compendium, 1568), Cesare Della Riviera (Le monde magique des
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héros, 1603) . Elle se prolonge par certaines œuvres de Giordano Bruno ou de Jean d'Espagnet. Une correspondance s'établit entre les stades du Grand Œuvre et les étapes d’une transmutation spirituelle. De grands alchimistes marquent encore cette époque dont le Basile Valentin, le Cosmopolite (Alexandre Seton ? Michel Sendivogius ?), l'Anglais Eyrénée Philalèthe (George Starkey). 1616 : Les noces chymiques de Christian Rosencreutz, de Jean Valentin Andreae. L'alchimie est ici spirituelle, allégorique, et surtout relève de la Rose-Croix. Michael Maier, médecin de l'empereur Rodolphe II du Saint-Empire, donne dans son livre Themis Aurea les règles d'or des médecins alchimistes de
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l'Ordre de la Rose Croix. En 1677 paraît à La Rochelle un livre singulier, dû à Jacob Saulat : Mutus liber. Livre muet : « toute la philosophie hermétique est représentée en figures hiéroglyphiques », en fait quinze planches, sans texte, qu'Eugène Canseliet éditera et commentera. Le livre semble tenir la rosée pour un élixir. Alchimie au : de l'alchimie à la chimie Robert Boyle qui croit à la possibilité de la transmutation des métaux, met en doute, dans The Sceptical Chymist (1661), la théorie des quatre éléments ainsi que celle des trois principes paracelsiens (soufre, mercure et sel), et
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introduits l'idée d'élément chimique comme élément indécomposable, et non transformable en un autre élément. De 1668 à 1675, Isaac Newton pratique l’alchimie. Le 31 janvier 1712, l'alchimiste Jean Trouin meurt embastillé sans avoir transformé le plomb en or comme il le prétendait. En 1722, le médecin et naturaliste français Étienne-François Geoffroy, inventeur du concept d'affinité chimique ne croit pas à la transmutation, mais ne pense pas possible de démontrer son impossibilité : En 1781, Sabine Stuart de Chevalier, une des rares femmes alchimistes, publie son Discours Philosophique sur les Trois Principes, Animal, Végétal et Minéral, ou la Clef du Sanctuaire
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Philosophique. En 1783, Lavoisier décompose l'eau en oxygène et hydrogène. Le comte de Saint-Germain, célèbre en France entre 1750 et 1760, prétendait être immortel et capable de produire ou de purifier des pierres précieuses. Alchimie au et au Au , les quelques alchimistes résiduels sont considérés comme des curiosités, vestiges d'une époque révolue. Ceux qui pratiquent l'hyperchimie (Tiffereau, Lucas, Delobel, Jollivet-Castelot) veulent faire de l'alchimie de façon strictement chimique. Théodore Tiffereau fabrique de l'or à Mexico en 1847, et Gustave Itasse, un chimiste, découvre que cet or possède . Certains francs-maçons français, (Jean-Marie Ragon 1781 - 1862, Oswald Wirth 1860-1943),
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s'inscrivant dans la lignée de certains de leurs prédécesseurs du (notamment le baron Tschoudy), lient étroitement l'alchimie mystique et la maçonnerie ésotérique. En 1926, paraît un ouvrage intitulé Le mystère des cathédrales, écrit par un inconnu usant d'un pseudonyme, un certain Fulcanelli. Ce même auteur fait publier quelques années après un autre ouvrage, Les Demeures philosophales. Fulcanelli deviendra au cours du une légende. Canseliet, qui aurait été son élève, va venir souffler le chaud et le froid sur ce personnage, qui, selon la légende, aurait bénéficié du « don de Dieu », l'immortalité (il aurait été vu en Espagne âgé
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de 113 ans) : « Eh bien, quand je l'ai revu, il avait 113 ans, c'est-à-dire en 1952. J'avais à cette époque 53 ans. J'ai vu un homme sensiblement de mon âge. Attention, je précise, Fulcanelli en 1922 et même avant, c'était un beau vieillard, mais c'était un vieillard ». Sont également auteurs contemporains, Roger Caro, fondateur de l'''Église universelle de la nouvelle alliance, Kamala Jnana et Jean Clairefontaine, qui d'ailleurs ne constituent peut-être qu'une seule et même personne. Il faut préciser de Jean de Clairefontaine n'est pas Roger Caro mais son ami et mécène Maurice Auberger. Richard Caron fait
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état d'un regain d'intérêt notoire à partir du début . « On voit s'intéresser à l'alchimie non seulement des occultistes de tous horizons, mais également des écrivains, une certaine partie de la bourgeoisie qui fréquentait les salons littéraires, et particulièrement le milieu médical qui depuis la fin du siècle précédent a fait soutenir, dans ses facultés, un grand nombre de thèses en médecine ». Pour Fulcanelli, l'alchimie est « la science hermétique », « une chimie spiritualiste » qui « tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside » à la « transformation » des « corps naturels ». L'archimie
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poursuit à peu près un des buts de l'alchimie (« la transmutation des métaux les uns dans les autres »), mais elle utilise « uniquement des matériaux et des moyens chimiques », elle se cantonne au « règne minéral ». La spagyrie est « l'aïeule réelle de notre chimie ». « Les souffleurs, eux, étaient de purs empiriques, qui essayaient de fabriquer de l'or en combinant ce qu'ils pouvaient connaître de l'alchimie (bien peu de chose !) et des secrets spagyriques ». En 1953, René Alleau publia aux éditions de Minuit un ouvrage fondamental, Aspects de l'alchimie traditionnelle, avec une
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préface d'Eugène Canseliet. C'est d'ailleurs Alleau qui, en 1948, prononça une série de conférences sur l'alchimie auxquelles assista André Breton, et qui eurent un profond retentissement sur le chef de file des surréalistes. On doit au même auteur la collection Bibliotheca Hermetica des Editions Denoël. En 1956 paraît pour la première fois en édition complète chez Denoël Le Message Retrouvé, du peintre Louis Cattiaux dont le témoignage alchimique, comme celui de sa Physique et métaphysique de la peinture, est plus qu'évident. L'ouvrage sera réédité de très nombreuses fois dans sa langue française originale de même qu'en castillan, catalan, allemand, italien,
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portugais, anglais (en tout, plus de vingt éditions). Il a donné lieu à bien des commentaires alchimiques. Dans Ces Hommes qui ont fait l'alchimie au , Geneviève Dubois donne la parole à, ou dresse la liste de nombreux alchimistes contemporains : Louis Cattiaux, Emmanuel d'Hooghvorst, José Gifreda, Henri Coton-Alvart, Henri La Croix Haute, Roger Caro, Alphonse Jobert, Pierre Dujols de Valois, Fulcanelli et Eugène Canseliet. Selon Serge Hutin : Selon René Alleau (1953) : L'alchimie dans les civilisations orientales Chine La recherche des remèdes d'immortalité fait partie de la culture chinoise antique depuis la période des Royaumes combattants. Les souverains
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font confiance à la voie des magiciens et des immortels, et ces « magiciens » ont souvent des pratiques s'apparentant à l'alchimie. Sur un plan strictement historique, un savoir de type alchimique est établi, pour la Chine, à partir du avant l’ère chrétienne. On retrouve la trace, dans les Mémoires historiques de Sima Qian, d'un récit parlant de transmutation en or et d'allongement de la vie par des pratiques alchimiques lors du règne de Wu Di de la dynastie Han en 133 . On voit le magicien Li Shao-jun se rendre chez l'empereur et lui dire : « Si vous
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sacrifiez au fourneau, alors je vous enseignerai comment faire des vases en or jaune ; et dans ces vases vous pourrez boire et acquérir l'immortalité ». « C'est probablement, dit J. Needham, le plus ancien document sur l'alchimie dans l'histoire du monde ». À la lumière de travaux les plus récents sur l'origine de l'alchimie chinoise (Pregadio 2006, Campany 2002), les opinions de certains spécialistes français du de l'alchimie comme Serge Hutin paraissent complètement dépassées. Un texte fondateur, bien qu'il soit plus un traité de cosmologie que d'alchimie, est le Cantongqi (Tcheou-yi san-t'ong-ki. Triple concordance dans le livre des mutations
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des Tcheou), attribué à Wei Boyang (Wei Po-yang), un Immortel légendaire situé en 142. Le premier traité alchimique chinois connu est le Baopuzi neipian écrit par Ge Hong (283-343 ). Les alchimistes chinois font une distinction entre « alchimie extérieure » (waidan, wai tan) et « alchimie intérieure » (neidan, nei tan). L’alchimie extérieure, telle que pratiquée par Ge Hong par exemple, cède la place à l’alchimie intérieure qui domine dès la fin de la Dynastie Tang en 907. Les premières traces écrites de cette alchimie intérieure qui s'inscrit dans le cadre du taoïsme datent du . Inde L'alchimie dite
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« indienne » est hindouiste. Elle remonte à la période très ancienne des Veda ( millénaire av. J.-C.) et tire ses origines de l'Ayurveda. Cette connaissance alchimique est appelée Rasâyana, qui signifie littéralement « voie du mercure ». Le Rasâyana amène à la préparation d'un élixir de longue vie nommé Ausadhi. L'Ayurveda est divisée en huit branches dont l'une est le Rasâyana : Kayachitsa, « médecine interne », Shalya Tantra, « chirurgie », Shalakya Tantra, « médecine O.R.L. », Agada Tantra, « toxicologie », Bhuta Vidya, « psychiatrie », Kaumarbhritya Tantra, « pédiatrie », Rasâyana, « gériatrie et thérapie du
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rajeunissement », « voie du mercure », Vajikarana, « science des aphrodisiaques ». Des rapprochement entre l'alchimie et les pratiques shivaïques et tantriques ont été effectués par plusieurs auteurs: Shiva, qui s'apparenterait au principe actif du soufre, féconde Çakti, qui s'apparenterait principe passif du mercure. Dans la tradition tantrique, le corps devient un Siddha-rûpa, littéralement corps de diamant-foudre se rapprochant du concept de corps de gloire de l’Ars Magna en occident. Malgré pléthore de sources archéologiques (anciennes et contemporaines) dont les Veda ( millénaire ), les origines de l'alchimie hindoue ont trouvé maintes occasions d'êtres débattues. Il convient cependant de
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préciser qu'une vision ethnocentriste, pro-occidentale ou coloniale, aurait pu influencer les partisans de la thèse d'une « origine importée ou acquise » de l'alchimie en Inde. Selon le métaphysicien Ananda Coomaraswamy (1877-1947), l'alchimie hindoue puise historiquement ses origines dans les Veda, millénaire où l'on nous parle déjà du soma, un elixir d'immortalité. D'autres penseurs du courant de l'école traditionaliste (ou pérennialiste) corroborent également cette thèse. Selon Mircea Eliade l'alchimie ne serait attestée en Inde qu'à compter du et peut-être au . Il se base sur la présence du tantrisme dans des zones peu touchées par l'islam, l'existence du « Mercure
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» dans la littérature indienne et la présence de nombreux textes relatifs à l'alchimie dans la littérature bouddhique à partir du . Selon Robert Halleux « Une alchimie proprement dite, centrée sur le mercure comme élixir de vie, se développe à partir du de notre ère et connaît un apogée entre 700 et 1300, en liaison étroite avec la spéculation tantrique ». Selon A.B. Ketith, Lüders, J. Ruska, Stapleton, R. Müller, E. Von Lippman, se basant sur l'arrivée tardive de l'alchimie dans la littérature indienne, ce sont les Arabes qui auraient introduit l'alchimie en Inde vers le . Mésopotamie, Babylone
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Le sujet a été étudié par et Mircea Eliade. « Robert. Eisler a suggéré l'hypothèse d'une alchimie mésopotamienne. En réalité, les tablettes dont Eisler faisait état sont soit des recettes de verrier, soit des rituels accompagnant les opérations de métallurgie ». Les Mésopotamiens utilisent, dans leurs recettes pour fabriquer de la pâte de verre coloré, un langage secret, mais cela relève davantage du secret de métier que de la discipline de l'arcane. Dès le en Babylonie et le en Assyrie il y a fabrication de gemmes de four (artificielles). Ce sont, à peu près, les mêmes recettes qu’on retrouvera à
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Alexandrie au : imitation des métaux précieux, coloration des pierres, production de la pourpre. L'étape mésopotamienne est un moment capital dans l'histoire de l'alchimie, car les métaux sont mis en correspondance avec les planètes. Ainsi se place le fondement ésotérique de l'alchimie, à savoir la mise en place de corrélations entre des niveaux différents de réalité dans un monde conçu sur base d'analogies (a est à b ce que c est à d). « L'argent est Gal [le grand dieu, Anou] l'or est En.me.shar.ra [Enli] le cuivre est Éa l'étain est Nin.mah [Nin-ani]. » La Lune est liée à la
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couleur argentée, au métal argent, aux dieux Sîn (dieu Lune) et Anum ; le Soleil est lié à la couleur dorée, au métal or, aux dieux Shamash (dieu Soleil) et Ellil ; Jupiter : bleu lapis, étain, Mardouk et Nin-ani ; Vénus : blanc, cuivre, Ishtar déesse de la fécondité et des combats) et Éa ; Mercure jaune-vert, vif-argent (?), Nabou (dieu de l'écriture) ; Saturne : noir, plomb (?), Nirurta ; Mars : brun-rouge, fer (?), Erra (Nergal). influences moyenne-orientales: Selon Bernard Gorceix, les traces de l'antique Iran sont nettement perceptibles dans l'élaboration des textes alchimiques. Il note, en
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particulier, l'influence du Zervanisme ou du Zoroastrisme, notamment concernant la conception de l'hermétisme gnostique d'un deuxième dieu corrupteur et plus particulièrement la corruption de la matière par celui-ci. Buts de l’alchimie L'alchimie s'est donné des buts distincts, qui parfois coexistent. Le but le plus emblématique de l'alchimie est la fabrication de la pierre philosophale, ou « grand œuvre », censée être capable de transmuter les métaux vils en or, ou en argent. D'autres buts de l'alchimie sont essentiellement thérapeutiques, la recherche de l'élixir d'immortalité et de la Panacée (médecine universelle), et expliquent l'importance de la médecine arabe dans le développement
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de l'alchimie. Derrière des textes hermétiques constitués de symboles cachant leur sens au profane, certains alchimistes s'intéressaient plutôt à la transmutation de l'âme, c'est-à-dire à l'éveil spirituel. On parle alors de « l'alchimie mystique ». Plus radical encore, l'Ars Magna, une autre branche de l'alchimie, a pour objet la transmutation de l'alchimiste lui-même en une sorte de surhomme au pouvoir quasi illimité. Un autre but de l'alchimie, est la création d'un homme artificiel de petite taille, l'homoncule. L'alchimiste oppose ou rend complémentaires alchimie pratique et alchimie spéculative. Roger Bacon, en 1270, dans son Opus tertium, 12, distinguait ces deux types-ci
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d'alchimie : « [Il y a] l'alchimie spéculative, qui traite de tout ce qui est inanimé et de toute génération à partir des Éléments. Il y a aussi l'alchimie opérative et pratique, qui enseigne à fabriquer les métaux nobles, les couleurs et beaucoup d'autres choses par l'Art, mieux ou plus abondamment que ne les produit la nature ». Une alchimie purement spéculative, sans manipulations, n'apparaît que vers 1565, avec Gérard Dorn. But métallique : le Grand Œuvre et la transmutation Le Grand Œuvre avait pour but d'obtenir la pierre philosophale. L'alchimie était censée opérer sur une Materia prima, Première Matière,
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de façon à obtenir la pierre philosophale capable de réaliser la « projection », c'est-à-dire la transformation des métaux vils en or. Les alchimistes ont développé deux méthodes pour tenter d'obtenir la pierre philosophale: la voie sèche et la voie humide. De façon classique la recherche de la pierre philosophale se faisait par la voie dite voie humide, celle-ci est par exemple présentée par Zosime de Panopolis dès 300. La voie sèche est beaucoup plus récente et a peut-être été inventée par Basile Valentin, vers 1600. En 1718, Jean-Conrad Barchusen, professeur de chimie à Leyde, dans son Elementa chemicae, développe
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cette voie. Selon Jacques Sadoul la voie sèche est la voie des hautes températures, difficile, tandis que la voie humide est la voie longue (trois ans), mais elle est moins dangereuse. Fulcanelli dit à ce propos « À l’inverse de la voie humide, dont les ustensiles de verre permettent le contrôle facile et l’observation juste, la voie sèche ne peut éclairer l’opérateur ». Les phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois. Elles sont distinguées par la couleur que prend la matière au fur et à mesure. Elles correspondent aussi aux types de manipulation chimique : œuvre au
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noir calcination, œuvre au blanc lessivage et réduction, œuvre au rouge pour obtenir l'incandescence. On trouve ces phases dès Zosime de Panopolis. La phase blanche est parfois divisée en phase blanche lessivage et phase jaune réduction par certains auteurs alchimistes, qui admettent ainsi quatre phases (noir, blanc, jaune, rouge) pour l'ensemble au lieu de trois (noir, blanc, rouge). But médical : la médecine universelle et l'élixir de longue vie Les Arabes sont les premiers à donner à la pierre philosophale des vertus médicinales et c'est par leur intermédiaire que le concept d'élixir est arrivé en Occident. Roger Bacon veut «
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prolonger la vie humaine ». La quête alchimique, de métallique aux origines, devient médicale au milieu du , avec le Pseudo-Arnaud de Villeneuve et Petrus Bonus. La notion de « médecine universelle » pour les pierres comme pour la santé vient du Testamentum du Pseudo-Lulle (1332). Johannes de Rupescissa (Jean de Roquetaillade) ajouta, vers 1352, la notion de quintessence, préparée à partir de l’aqua ardens (alcool), distillée des milliers de fois ; il décrit l'extraction de la quintessence à partir du vin et explique que, conjointe à l'or, celle-ci conserve la vie et restaure la santé. Paracelse, en 1533, dans
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le Liber Paragranum, va encore plus loin, en rejetant la transmutation comme but de l'alchimie, pour ne garder que les aspects thérapeutiques. Il a résumé ainsi sa pensée : « Beaucoup ont dit que l’objectif de l'alchimie était la fabrication de l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à rechercher la vertu et le pouvoir qui réside peut-être dans les médicaments ». En un sens Paracelse fait donc de l'iatrochimie (médecine hermétique), plutôt que de l'alchimie proprement dite. Dès lors apparaît une opposition entre deux usages de la pierre philosophale, la production de l’or
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(chrysopée) ou la guérison des maladies (panacée). La iatrochimie (ou médecine hermétique) a eu « pour principal représentant François de Le Boë (Sylvius) et consistait à expliquer tous les actes vitaux, en santé ou en maladie, par des opérations chimiques : fermentation, distillation, volatilisation, alcalinités, effervescences ». L'alchimie médicale a été étudiée par Alexander von Bernus. La légende veut que l'alchimiste Nicolas Flamel ait découvert l'élixir de jeunesse et l'ait utilisé sur lui-même et son épouse Pernelle. De même la légende du comte de Saint-Germain marqua l'alchimie, il aurait eu le souvenir de ses vies antérieures et une sagesse correspondante,
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ou aurait disposé d'un élixir de longue-vie lui ayant donné une vie longue de deux à quatre mille ans selon lui. Aujourd'hui plusieurs laboratoires pharmaceutiques (Pekana, Phylak, Weleda…), revendiquant les remèdes spagyriques de Paracelse, de Rudolf Steiner, d'Alexander von Bernus, de Carl-Friedrich Zimpel, poursuivent cette tradition alchimique médicale. But métaphysique : ontologie de l'énergie et éthique du travail L'alchimiste se présente comme un philosophe. Il prétend connaître non seulement les métaux, mais aussi les principes de la matière, le lien entre matière et esprit, les lois de transformation… Son ontologie repose sur la notion d'énergie, une énergie contradictoire, dynamique, une,
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unique, en métamorphoses. Il tire aussi une morale de ses travaux, l'éloge du travail et de la prière : « Prie et travaille (Ora et labora) » (Khunrath). Il avance une grande méthode : l'analogie (« Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut »). Sa notion-clef est celle d'origine, de retour, ou - comme le dit Pierre A. Riffard - de « réversion ». L'alchimiste veut retourner à la matière première, rétablir les vertus primitives des choses, rendre pure et saine toute créature : faire nature, pourrait-on dire. Différentes interprétations de l'alchimie L'interprétation des
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buts poursuivis par l'alchimie est rendue plus difficile par les textes volontairement cryptiques laissés par les alchimistes. Cette difficulté d'interprétation a engendré de nombreuses thèses à propos du sens qu'il convenait de donner à l'alchimie. Théories physiques de l'alchimie Les alchimistes se fondent sur une conception de la nature et de la matière première. Les théories s'opposent ou se combinent. Théorie corpusculaire. Anaxagore et Empédocle avaient tous deux avancé l’idée que ce qui nous semble plein et compact est en fait constitué de parcelles, comme l'or est fait de paillettes d'or (Anaxagore). Pour Roger Bacon (Minima naturalia), pour le Pseudo-Geber
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(Summa perfectionis, 1260), pour Newton, la matière est constituée d'éléments, de particules, si minuscules qu'un artisan peut les infiltrer dans celles, plus grossières, d'un métal vil comme le plomb (Zosime de Panopolis) ou le mercure. En 1646, le Français Johannes Magnenus, pour prouver la palingénésie selon Paracelse, broya une rose, mit le mélange dans un vase de verre, scella, réchauffa avec une chandelle, et, dit-il, observa que les corpuscules s'étaient spontanément rassemblés pour recomposer une rose parfaite ! La théorie des minima naturalia, chez Albert le Grand, Robert Boyle, soutient que la matière est faite de constituants élémentaires, invisibles, doués
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de qualités définies, intervenant dans les réactions chimiques. Théorie mercurialiste. Un seul Élément, le Mercure. La théorie, qui remonte aux commentateurs grecs et à Jâbir-Geber, s'impose avec le Pseudo-Geber (qui combine mercurialisme et théorie corpusculaire), Rhazès, Roger Bacon, Petrus Bonus, Eyrénée Philalèthe (Starkey), lequel déclare : « Tous les corps métalliques ont une origine mercurielle (…) hautement semblable à l’or ». Pour le Pseudo-Arnauld de Villeneuve du Rosarius philosophorum, la pierre philosophale se constitue de mercure alchimique, composé des quatre Éléments ; la composante Soufre ne sert, en vapeur, qu'à cristalliser en or ou en argent, elle est inhérente au
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mercure, pas un principe. Théorie des quatre Éléments et des deux Principes. L'Arabe Balînâs (le Pseudo-Apollonios de Tyane), Jâbir-Geber dans le Liber misericordiae, Avicenne, Albert le Grand affirment que tous les êtres, mêmes les métaux, sont composés des deux Principes : le Soufre et le Mercure, composés à leur tour des quatre Éléments. Newton admet deux composants (qu'il combine avec la théorie corpusculaire) : d'une part « notre mercure », principe passif, froid et féminin, constitué de particules volatiles et ténues, d'autre part, « notre soufre », principe actif, chaud et masculin, constitué de particules fixes, plus épaisses que les
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particules du mercure. Théorie des trois Substances. En 1531, Paracelse (Opus paramirum) pose trois Substances : le Soufre, le Mercure et le Sel. Ce qui brûle, c'est le Soufre ; ce qui fume, c'est le Mercure ; les cendres, c’est le Sel. Quand l’alchimiste décompose une chose en ses constituants, le principe sulfureux se sépare comme une huile combustible ou une résine, le principe mercuriel vole comme une fumée ou se manifeste comme un liquide volatil, enfin le principe salé demeure comme une matière cristalline ou amorphe indestructible. Panpsychisme. Avec les stoïciens et les hermétistes, quelques alchimistes soutiennent que de
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l'esprit (pneûma) habite à l’intérieur des corps. Marsile Ficin, Jean-Baptiste van Helmont appartiennent à cette école. Pour Ficin, un Esprit cosmique (spiritus mundi), intermédiaire entre l'Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi), de la nature de l'éther, qui « vivifie tout », qui est « la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement », traverse le Tout ; l'alchimiste peut attirer cet Esprit capable de canaliser l'influence des astres et ainsi de transformer les choses. Newton - lui, encore - affirme l'existence d'« un esprit très subtil qui circule à travers les corps
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grossiers », esprit électrique grâce auquel les particules de matière s'attirent lorsqu'elles sont peu éloignées les unes des autres. Depuis le , la théorie atomique a relégué l'alchimie au rang de pseudoscience. Paradoxalement, la physique nucléaire a montré que les transmutations de métaux sont possibles, reprenant d'ailleurs le terme, même si les théories alchimiques ont été réfutées. L'interprétation positiviste : l'alchimie comme protochimie Le laboratoire chimique doit énormément à l'alchimie, au point que certains positivistes (dont Marcellin Berthelot) ont qualifié l'alchimie de proto-chimie. Pourtant, l'objet de l'alchimie (la pierre philosophale et la transmutation des métaux) et celui de la chimie
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(l'étude de la composition, les réactions et les propriétés chimiques et physiques de la matière) sont réellement distincts. D'autre part le rapport entre l'alchimie et les mythes locaux, et les constantes archétypiques universelles présentes dans la philosophie sous-jacente à l'alchimie la distinguent également de celle-ci. Plusieurs auteurs du qui ont étudié l'alchimie de manière approfondie la présentent comme une théologie, ou comme une philosophie de la Nature plutôt qu'une chimie naissante, à ce titre, certains anciens alchimistes se donnaient le titre de « seuls véritables philosophes ». L'interprétation de l'alchimie comme relevant uniquement d'une proto-chimie proviendrait essentiellement d'une erreur d'interprétation
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de Marcellin Berthelot au . Françoise Bonardel retient également l'hypothèse d'une simplification excessive opérée par certains historiens du . L'interprétation psychologique de Jung Herbert Silberer, un disciple de Freud, est un précurseur de l'interprétation psychologique de l'alchimie. La mise en évidence d'un symbole alchimique, similaire dans des civilisations éloignées dans le temps et dans l'espace, a conduit Carl Gustav Jung, très tôt, à valoriser l'alchimie comme processus psychologique. Il a particulièrement insisté sur l'intérêt psychologique ou spirituel ou même initiatique de l'alchimie. Elle aurait pour fonction « l'individuation », c'est-à-dire . Bernard Joly met en cause l'interprétation jungienne de l'alchimie
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qui la définit comme un ensemble d'aspirations spirituelles. L'inteprétation mythologique de Mircea Eliade Mircea Eliade, mythologue et historien des religions, défend dans Forgerons et alchimistes (1956) l'idée que l'alchimie, loin d'être l'ancêtre balbutiant de la chimie, représente un système de connaissances très complexe, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, et commun à toutes les cultures (surtout asiatiques). Il développe l'idée, selon l'analogie du macrocosme et du microcosme, que les transformations physiques de la matière seraient les représentations des modalités des rites ancestraux, dans leur trame universelle : . L'alchimie comme discipline préscientifique Gaston Bachelard, philosophe et historien
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des sciences, s'inspire des concepts jungiens pour établir une de la formation de la pensée. Dans La Psychanalyse du feu, il tient l'alchimie pour une rêverie préscientifique, qui relève davantage de la poésie et de la philosophie que de la connaissance objective. Ses arguments sont que certains alchimistes, comme Nicolas de Locques et d'autres anonymes au , utilisent un vocabulaire sexuel pour désigner les vases, les cornues et l'ensemble des outils techniques utilisés en alchimie. Ainsi, la vision en partie inconsciente qu'ont les alchimistes du feu est une rêverie animiste et sexualisée, ils considèrent le feu comme une entité vivante
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et génératrice. Dans La lumière sortant de soi-même des ténèbres (1693), il est même fait mention d'un feu masculin, qui est agent, et d'un feu féminin, qui est caché, or en psychanalyse est un . Par conséquent, Bachelard peut écrire qu' et qu'elle est . Déjà dans La Formation de l'esprit scientifique, Bachelard tenait l'alchimie pour une discipline qui fait obstacle au progrès scientifique plus qu'elle n'y participe. Sa théorie historique repose de façon générale sur l'idée que l'homme est travaillé par des intuitions primitives, qui sont d'ordre affectif et inconscient, et qui poussent l'homme à se faire une représentation
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illusoire de la réalité. La connaissance scientifique se construirait alors en avec ces intuitions. En mathématisant le réel par exemple, nous passerions d'une rêverie vague et qualitative sur la matière à un savoir quantitatif et précis sur elle. L'alchimie serait plutôt une approche qualitative qui tend à substantialiser la matière. Bachelard écrit que . Ce rapport affectif à la nature est cependant inévitable en première approche selon l'auteur, qui ajoute que . Le sociologue Émile Durkheim écrit de même que l'alchimie, tout comme l'astrologie, repose sur des , c'est-à-dire des illusions subjectives qui répondent à des besoins pratiques de l'homme
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(la recherche de la pierre philosophale pour la richesse et la santé), et non sur des explications scientifiques qui auraient rompu avec ces illusions. Barbara Obrist et Bernard Joly contestent la lecture historique de Bachelard. Là où le philosophe cherche à établir une rupture entre l'esprit préscientifique et l'esprit scientifique, lorsque ce dernier surmonte la connaissance concrète et qualitative pour aller vers une connaissance abstraite et quantitative, Bernard Joly insiste plutôt sur la continuité voire l'indistinction entre l'alchimie ancienne et la chimie moderne. Il veut démontrer, en interprétant des textes d'Étienne-François Geoffroy et d'autres chimistes-alchimistes, que l'échec de la transmutation
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des métaux n'implique pas que ses pratiquants soient des rêveurs illusionnés. Au contraire, les alchimistes seraient des scientifiques au sens que prenait la science à leur époque, s'efforçant de connaître le monde objectivement et de construire des protocoles expérimentaux. Ce serait la physique cartésienne qui aurait tenté dès le de mettre un coup d'arrêt à la fois à l'alchimie et à la chimie non mécanistes, en les accusant d'être de fausses sciences pratiquées par des imposteurs. Pour Joly, l'alchimie est une démarche essentiellement rationnelle, ce qui n'exclut pas que çà et là des imposteurs et des charlatans se soient servis
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de cette discipline. L'enjeu est de ne pas cantonner l'alchimie dans une sorte d'ésotérisme irrationnel, ésotérisme qui serait la possession exclusive d'« adeptes » et d'« initiés » s'immunisant contre les critiques faites à leur propre interprétation de l'alchimie. Terminologie et modalités d'expression En tant que connaissance ésotérique, les textes alchimiques possèdent la particularité d'être codés. Il s'agit d'un savoir qui n'est transmis que sous certaines conditions. Les codes employés par les anciens alchimistes étaient destinés à empêcher les profanes d'accéder à leurs connaissances. L'utilisation d'un langage poétique volontairement obscur, chargé d'allégories, de figures rhétoriques, de symboles et de polyphonie
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(voir langues des oiseaux) avait pour objet de réserver l'accès aux connaissances à ceux qui auraient les qualités intellectuelles pour déchiffrer les énigmes posées par les auteurs et la sagesse pour ne pas se laisser tromper par les pièges nombreux que ces textes recèlent. Matière aux mille noms Le même nom peut qualifier deux « objets » ou « sujets » totalement différents mais l'on peut aussi avoir plusieurs noms pour désigner le même objet. Ceci est particulièrement vrai pour le Mercure mais également pour d'autres termes. Presque tous les traités d'alchimie commencent au début du second œuvre et «
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omettent » de préciser quelle matière première utiliser et cette énigme de la matière première est sciemment recouverte par l'énigme du Mercure selon René Alleau. Fulcanelli, par exemple, s'emploie à multiplier les indications tout en restant cryptique. Synésius semble plutôt décrire la matière dans son état avancé. La matière aux mille noms, terme employé par Françoise Bonardel, demeure une énigme à double fond. Cet auteur résume la problématique ainsi : « Car si la force de l’alchimie réside bien dans le seul mercure des philosophes, comme le proclama très tôt Albert le Grand (1193-1280), c’est que la substance mercurielle, par
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excellence protéiforme, est alors envisagée soit comme une materia prima en qui sont latentes toutes les virtualités (dont celle du soufre), soit, après préparation, comme mercure double (ou hermaphrodite) en qui a été consommé et fixé l’union des 2 principes ». Alchimie, symboles et signes Le symbole allégorique ne se recoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique. Voici quelques exemples de symboles : Soufre - Mercure - Sel - Arsenic Pour l'alchimiste les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l'unicité de la matière est
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un des principes philosophiques de l'alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d'état de la matière. Ces quatre éléments sont avec leurs symboles associés : le Feu , Eau , la Terre , l'Air . Pour l'alchimiste les sept métaux sont liés aux planètes et aux astres : or dominé par le Soleil ☼ ( ☼ ) argent dominé par la Lune ☽ ( ) cuivre dominé par Vénus ♀ ( ) fer dominé par Mars ♂ ( ) étain dominé par Jupiter ♃ ( ) mercure (vif argent) dominé par Mercure
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☿ ( ) plomb dominé par Saturne ♄ ( ) Une partie des symboles typographiques particuliers utilisés dans des ouvrages imprimés d'alchimistes se retrouvent dans la table des caractères Unicode/U1F700. Langage alchimique Selon Michel Butor : « Le langage alchimique est un instrument d'une extrême souplesse, qui permet de décrire des opérations avec précision tout en les situant par rapport à une conception générale de la réalité. C'est ce qui fait sa difficulté et son intérêt. Le lecteur qui veut comprendre l'emploi d'un seul mot dans un passage précis ne peut y parvenir qu'en reconstituant peu à peu une architecture
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mentale ancienne. Il oblige ainsi au réveil des régions de conscience obscurcies ». Selon René Alleau : « Les alchimistes ont voilé […] non sans de pertinentes raisons dont l'une des plus importantes dut être que le néophyte se trouva dans l'obligation logique de réformer son entendement profane en se pliant à une série d'exercices mentaux dominés par la cohérence et sur-rationnelle des symboles […] À aucun moment, l'alchimie ne sépare-t-elle les transformations de la conscience de l'opérateur de celles de la matière ». Interprétation des textes par les alchimistes Le mythe Prométhéen: en particulier chez Zosime Lecture alchimique de
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la Bible À partir du , va se développer une lecture alchimique de la Bible. Le Nouveau Testament est souvent cité par les alchimistes (exemple : l'étoile qui guide les rois mages représente le signe qui va mener à l'enfant philosophal), ainsi que l'Ancien Testament (la séparation des eaux de la Genèse ou la traversée de la Mer Rouge par Moïse sont le principe de la séparation initiale des éléments). Le Livre de la Genèse ou plus exactement les jours de la Création sont fréquemment mis en rapport direct avec le Grand Œuvre. L'exemple le plus frappant est celui de
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Gérard Dorn qui, d'après Paracelse, commente mot à mot les versets de la Genèse et les met en parallèle avec la Table d'Émeraude d'Hermès. Lecture alchimique des textes littéraires La lecture alchimique de la fable antique va se développer à la Renaissance. . Le Graal est également utilisé dans la symbolique des ouvrages alchimiques et en particulier le récit de sa recherche, par exemple l'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli Le Mystère des Cathédrales donne du Graal une interprétation initiatique. Selon Serge Hutin, il existe une interprétation alchimique de la poésie au Moyen Âge, notamment du Roman de la Rose et de
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la Divine Comédie. La Rose serait par exemple le symbole à la fois de la Grâce divine et de la Pierre philosophale. Certains initiés auraient incrusté de grands secrets alchimiques dans des contes populaires. Par exemple, l'épopée de Pinocchio (dont on trouve aussi le pendant dans l'Ancien Testament - Jonas et la baleine) retrace l'ensemble de l'œuvre, jusqu'à la Pierre Philosophale (le pantin qui devient garçon). Ou encore, dans « Blanche rose et rose rouge » des frères Jacob et Wilhelm Grimm. D'autres contes publiés par les mêmes auteurs, comme « L'Âne-salade » et, pour évoquer un exemple célèbre, «
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Blanche-Neige », ainsi que nombre de contes rassemblés par d'autres auteurs, comme « La Belle au bois dormant » de Charles Perrault, peuvent être lus de ce point de vue, sans que les auteurs sérieux n'excluent pour autant une multitude d'autres interprétations possibles. Le philosophe belge Emmanuel d'Hooghvorst, dans : Le Fil de Pénélope, prétend révéler le sens alchimique des écrits d'Homère, de Virgile, d'Ovide, des contes de Perrault, des tarots, de Cervantès, des Histoires juives, etc. Ses interprétations du Roi Midas, dUlysse, etc. tendent à montrer la concordance alchimique entre tous ces auteurs apparemment disparates. Cette « école »
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d'interprétation, d'abord considérée comme révolutionnaire, voire fantaisiste ou historiquement impossible, s'appuie en fait sur la lettre des textes originaux et fait des émules même dans les cercles universitaires qui y voient la continuation de Bracesco, d'Eustathe, de Michaël Maïer et de Pernety par exemple. On peut citer dans cette même ligne le Professeur Raimon Arola pour l'Espagne, et le Pr Mino Gabriele pour l'Italie. Apports de l'alchimie Alchimie dans les arts visuels Selon R. Halleux, « l'idée que des monuments ou des œuvres d'art contiennent un symbolisme alchimique n'est pas très ancienne. En 1612 paraît le Livre des figures hiéroglyphiques
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de Nicolas Flamel, qui se présente comme une explication alchimique des figures gravées par le célèbre adepte sur une arche du cimetière des Innocents à Paris. En 1636, un certain de Laborde interprète hermétiquement la statue de Saint Marcel au porche de Notre-Dame de Paris, et, en 1640, Esprit Gobineau de Montluisant écrit une Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques physiques qui sont au grand porche de l'église cathédrale et métropolitaine de Notre-Dame de Paris. Cette tradition inspire les travaux d'hermétistes comme Cambriel, Fulcanelli, Canseliet qui prétendent reconnaître ainsi l'empreinte alchimique dans un certain nombre de monuments du
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Moyen Âge ou de la renaissance : Notre-Dame de Paris, chapelle Saint Thomas d'Aquin, Sainte Chapelle, cathédrale d'Amiens, palais de Jacques Cœur à Bourges, hôtel Lalemant à Bourges, croix de Hendaye, église Saint Trophime à Arles, château de Dampierre-sur-Boutonne, villa Palombara sur l'Esquilin à Rome, château du Plessis-Bourré, etc. Cette démarche aboutit à des résultats invraisemblables. » Dessins, enluminures, gravures, miniatures. « Les manuscrits alchimiques grecs n'offrent guère que la figure de l'ouroboros, serpent qui se mord la queue, symbolisant l'unité de la matière sous ses cycles de transformation. Les premiers traités illustrés sont, au , l'''Aurora consurgens, le Livre
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de la Sainte Trinité, le Donum Dei de Georges Aurech de Strasbourg (1415). On y voit apparaître des motifs dont il serait particulièrement intéressant d'étudier la descendance et les modifications, dans le Rosarium philosophorum, le Splendor Solis de Salomon Trismorin, les recueils de Michel Maier (Atalanta Fugiens, 1618) et de Jean-Daniel Mylius (Opus medico-chymicum, 1618 ; Philosophia reformata, 1622) ». Merian a fait les gravures pour Michael Maier (son beau-père) et pour Robert Fludd (Utriusque historia…). Peinture. Selon Robert Halleux, « les seuls exemples sûrs d'une inspiration alchimique en peinture ou en sculpture sont de la Renaissance, où il existe
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des motifs hermétiques chez Giorgone, chez Cranach, chez Dürer, pour ne pas parler des représentations mêmes d'adeptes au travail ». On trouve les représentations d'adeptes au travail chez Bruegel l'Ancien et David Téniers le Jeune (1610-1690). Architecture et sculpture. Selon Robert Halleux, « en sculpture, les mystérieux reliefs qui couvrent le plafond d'une petite salle dans l'hôtel Lalemant à Bourges, construit en 1487, s'expliquent pour une bonne moitié dans un cadre alchimique, sans que cette interprétation soit tout à fait décisive. Mais il n'y a pas d'exemples certains pour le Moyen Âge. Le symbolisme des cathédrales ne paraît rien devoir
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à l'alchimie. L'interprétation hermétique est née à une époque où le sens religieux du symbole s'était, comme les pierres elles-mêmes, érodé ». Des travaux historiques solides ont paru, dont Jacques van Lennep, Art et Alchimie. Étude de l'iconographie hermétique et de ses influences (1966) et Alexander Roob, Alchimie et Mystique (Taschen, 2005). Découvertes scientifiques par les alchimistes Comme le dit Jacques Bergier, « l'alchimie est la seule pratique para-religieuse ayant enrichi véritablement notre connaissance du réel ». Marie la Juive (au début du ? à Alexandrie) a inventé le fameux « bain-marie », dispositif dans lequel la substance à faire
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chauffer est contenue dans un récipient lui-même placé dans un récipient rempli d'eau, ce qui permet d'obtenir une température constante et modérée. Dans la ville d'Alexandrie, on trouve une importante corporation de parfumeurs, possédant des alambics (ambikos) pour distiller des élixirs, des essences florales ; Zosime de Panopolis, vers 300, présente une illustration d'un alambic pour métaux, raffiné. Geber (Jâbir ibn Hâyyan), mort vers 800, découvre divers corps chimiques : l'acide citrique (à la base de l'acidité du citron), l'acide acétique (à partir de vinaigre) et l'acide tartrique (à partir de résidus de vinification). Albert le Grand réussit à préparer
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la potasse caustique, il est le premier à décrire la composition chimique du cinabre, de la céruse et du minium. Le Pseudo-Arnaud de Villeneuve, vers 1330, ou Arnaud lui-même, découvre les trois acides sulfurique, muriatique et nitrique ; il compose le premier de l'alcool, et s'aperçoit même que cet alcool peut retenir quelques-uns des principes odorants et sapides des végétaux qui y macèrent, d'où sont venues les diverses eaux spiritueuses employées en médecine et pour la cosmétique. Le Pseudo-Raymond Lulle (vers 1330) prépare le bicarbonate de potassium. En 1352, Jean de Roquetaillade (Jean de Rupescissa) introduit de la notion de